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ARTICLE ORIGINAL

Quand introduire une hormonothérapie après prostatectomie totale avec curage ganglionnaire positif ? Étude des facteurs influenc ¸ant le délai d’introduction de

l’hormonothérapie

When to introduce hormone therapy after total prostatectomy with positive lymph nodes? Study of the factors influencing the time of introduction of hormone therapy

I. Duquesne

, C. Champy , J. Klap , C. Chahwan , D. Vordos , A. de la Taille , L. Salomon

Serviced’urologie,CHUHenri-Mondor,51,avenueduMaréchal-de-Lattre-de-Tassigny,94010 Créteil,France

Rec¸ule11avril2019 ;acceptéle28septembre2019 DisponiblesurInternetle14novembre2019

MOTSCLÉS Résultats oncologiques; Cancerdeprostate; Métastases

ganglionnaires; Prostatectomie totale;

Hormonothérapie

Résumé

Introduction.—L’hormonothérapieadjuvante,selonMessing,estletraitementde référence aprèsprostatectomietotaleetenvahissementganglionnaire.Néanmoins,cetraitementades effetssecondairesetàl’heuredutauxdePSAetducurageétendu,cedogmeestremisencause.

Lebutdecette étudeest dedécrirelescaractéristiquesoncologiquesdespatientspouvant expliquerledélaid’introductiond’unehormonothérapiechezlespatientsavecenvahissement ganglionnaire.

Méthodes.—Étude monocentrique,rétrospective portantsur161 patientsopérés novembre 1988àfévrier2018dansnotreinstitution,ayanteuuneprostatectomietotaledontlecurage s’estrévélépositif.Pourchaquepatient,ontétérelevéeslesdonnéespréopératoires(âge, stade clinique,résultatsdes biopsies prostatiques, classification ded’Amico) et postopéra- toires (résultats anatomopathologiques, nombre de ganglions retirés et envahis). La date d’introductiondel’hormonothérapie aéténotée. Lasurviesanstraitementhormonalaété

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:igorduquesne@hotmail.com(I.Duquesne).

https://doi.org/10.1016/j.purol.2019.09.009

1166-7087/©2019ElsevierMassonSAS.Tousdroitseserv´es.

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établieselonlacourbedeKaplan—Meieretlesfacteursoncologiquespréetpostopératoires pouvantinfluencerlamisesoushormonothérapieontétérecherchésselonlestestsdeChi2et deStudent,ladifférenceétantsignificativesip<0,05.

Résultats.—Lenombremoyendeganglionsprélevésétaitde12[1-40].Lenombremoyende ganglionsenvahisétaitde2,5[1-24],lepourcentagemoyendeganglionsenvahisde25%(2,5- 100).Avecunsuivimoyende95mois(3-354),88patients(54,6%)n’avaientpasdetraitement hormonal.Ledélaimoyenavantintroductiond’untraitementhormonalétaitde40mois[0-310].

Lasurvieactuariellesanshormonothérapieétaità3ansde52%età5ansde51%.Seullepour- centagedeganglionsenvahisapparaissaitcommeunfacteurdéterminantledélaid’introduction d’unehormonothérapie.(29,32%vs21,99%;p=0,047).Lasurviesanstraitementhormonal étaitsignificativement plusélevéechezles patientsprésentantunenvahissement ganglion- naireinférieurà25%(p<0,0001)etlorsquelenombredeganglionenvahiétaitsupérieurà2 (p=0,0294).

Conclusion.—L’envahissementganglionnaireestunfacteurdemauvaispronosticaprèspros- tatectomie totale qui conduit à la mise sous hormonothérapie. Notre étude a identifié le pourcentageet lenombre deganglions envahis commefacteurspermettant d’identifier un groupedepatientsquipourraitbénéficierd’unretardd’introductiondecettehormonothérapie.

Niveaudepreuve.— 3.

©2019ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.

KEYWORDS Oncological outcomes;

Prostatecancer;

Lymphnode metastases;

Totalprostatectomy;

HormoneTherapy

Summary

Introduction.—Adjuvanthormonetherapyisthestandardtreatmentaftertotalprostatectomy withpositivelymphnode.However,thistreatmenthassideeffectsandatthetimeofthePSA eraandextensivelymphnodedissection,thisprincipleisquestioned.Theaimofthisstudyis todescribetheoncologicalcharacteristicsofpatientsthatmayexplainthedelayinintroducing hormonetherapyinpatientswithpositivelymphnode.

Methods.—Monocentric,retrospectivestudyof161patientsfromNovember1988toFebruary 2018inasingleFrenchUniversityHospital,havingundergoneradicalprostatectomywithposi- tivelymphnodesonpathology.Foreachpatient,preoperativedata(age,clinicalstage,biopsy results,d’Amicoclassification)andpostoperativedata(pathologicalresults,numberoflymph nodesremoved,numberofpositivelympnodes,recurrencefreesurvival,specificsurvivaland overallsurvival)werecollected.Thedateofintroductionofhormonetherapywasnotedand survivalwithouthormonaltherapywasestablishedaccordingtotheKaplanMeiercurve.The pre-andpost-operativeoncologicalfactorsthatcouldinfluencehormonetherapyintroduction wereinvestigatedwithChi2andStudenttests(statisticallysignificantwhenP<0.05).

Results.—The mean number oflymphnodesremoved was 12 [1-40].The meannumber of positivelymphnodeswas2.5[1-24],themeanpercentageofpositivelymphnodeswas25%

(2.5-100).Afterameanfollow-upof95months(3-354),88patients(54.6%)hadnohormonal treatment.Theaveragetimetohormonaltreatmentwas40months[0-310].At3years,survival withouthormonetherapywas52%and51%at5years.Onlythepercentageofpositivelymph- nodesappearedtobeasignificantpredictoroftheintroductionofhormonetherapy.(29.32%vs.

21.99%,P=0.047).Hormone-freesurvivalwassignificantlyhigherinpatientswithlymphnode involvementlessthan25%(P<0.0001)orwithlessthan2positivelymphnodes(P=0.0294).

Conclusion.—Lymphnodeinvasionisafactorofpoorprognosisaftertotalprostatectomyand leadstointroducehormonetherapy.Ourstudyidentifiedthepercentageandnumberofpositive lymphnodesasfactorsthatidentifypatientswhomaybedelayedinintroducingthishormone therapy.

Levelofproof.—3.

©2019ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

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Introduction

Laprostatectomietotaleaveccurageganglionnaireestl’un des traitementsderéférencesrecommandés pour laprise enchargedescancersdeprostate localisésoulocalement avancés[1,2].

Un curage ganglionnaireau cours dela prostatectomie totale estindiqué pour lespatients àhaut risqueetpour les patients à risque intermédiaire lorsque la probabilité d’envahissementganglionnairecalculéegrâceàl’utilisation denomogramme (MSKCCouBriganti) [3]est supérieure à 5 %. Ce curage a principalement un rôle de stadification avecunapportinformatifimportantsurlepronostic[4,5].

Sonrôlethérapeutiquerestedébattucariln’ajamaisété validépardesétudesprospectives.L’attitudethérapeutique àadopterchezlespatientsprésentantdesganglionsenvahis n’est pour le moment pas clairement défini mais repose- raitsurunehormonothérapieimmédiatedelonguedurée, quenousdéfinissionscommesupérieureà18mois,enadju- vant [1,2].Cesrecommandationsreposentprincipalement sur l’étudepubliée par Messinget al.[6,7]. Depuis cette étudequidatede1999republiéeen2006,lesmodalitésde réalisationducurageontchangéetdesétudesplusrécentes semblentmontrerquelebénéficedecettehormonothérapie estsurtoutimportantdanscertainssous-groupesdepatients notammentàfortvolumeganglionnairemétastatique(plus dequatreganglionsenvahis)[8].L’hormonothérapieétant responsabled’effetsindésirablesnonnégligeables,sepose alors la question de sélectionner les patients avec enva- hissement ganglionnairesqui bénéficieraient au mieux de cettehormonothérapie.Derécentes donnéesontmontrer quelasurviesanstraitementhormonalétaitunfacteurpré- dictifindépendantdesurviesansrécidivebiologiqueaprès curage ganglionnaire derattrapage [9].On peut supposer qu’ilenestdemêmeaprèsprostatectomietotaleassociée àuncurage.L’objectifdecetteétudeétaitdedécrireles caractéristiques oncologiques des patients pouvant expli- quer le délaid’introductiond’une hormonothérapieaprès prostatectomie totale avec envahissement ganglionnaire métastatiqueretrouvésurlecurage.

Méthodes Population

Ils’agit d’uneétuderétrospective mono-centriquemenée dans un centre Hospitalo-Universitaire Franc¸ais. Les don- néesdespatientsayanteuuneprostatectomieaveccurage ganglionnairepouruncancerdelaprostatelocaliséouloca- lementavancéentrejanvier1988etfévrier2018ainsique leur suivi ont été prospectivement inclus dans une base informatiquerespectantlesrèglesdebonnepratiqueeten accordavecladélibérationn2018-154du3mai2018por- tanthomologationdelaméthodologiederéférencerelative au traitement des données à caractère personnel mis en œuvre dans le cadre des recherches dans le domaine de lasanténenécessitantpaslerecueilduconsentementde la personne concernée (MR-003). Les patients présentant un envahissement ganglionnaire prouvé histologiquement (pN+) ont été inclusdans l’étude. On ne prenait pas en comptelesrésultatsdubiland’extensionganglionnairepré

opératoire et ont été inclus aussi bien des patients sans suspiciond’atteinteganglionnaire(cN0)quelespatientssus- pectsd’atteinteganglionnaire(cN+).Nousavonsexclude l’étudelespatients ayant présentéuncancer dela pros- tated’uneautre histologiequ’adénocarcinome,lesautres formes histologiques ayant des pronostics réputés diffé- rents.

Critères de jugement

Le but de cette étude est de décrire les différentes caractéristiquesoncologiques des patients en fonctiondu délai d’introduction d’une hormonothérapie après pros- tatectomie totale chez les patients avec envahissement ganglionnaireretrouvésurlecurage.

Le critère de jugement principal était l’introduction d’une hormonothérapielongue durée (duréesupérieure à 18mois).Ladécisiondel’introductiond’unehormonothé- rapiedelongueduréeétaitpriseparl’urologueréférentde chaque patientenaccord avecle patienttraité selon les recommandationsenvigueur aumomentdel’introduction dutraitement.

Pour chaque patient, la date d’introduction de l’hormonothérapieaété notéepermettantde déterminer lasurviesanstraitementhormonal.

Ontaussiétérelevéeslesdonnéespréopératoires(âge, stade clinique, résultats des biopsies prostatiques, clas- sification de d’Amico, PSA) et post opératoires (stades anatomopathologiques, marges de résection, nombre de ganglionsretirésetenvahis,pourcentagedeganglionsenva- his). Pour l’évaluation des caractéristiques influenc¸ant la surviesanshormonothérapielongue,une limiteà 25%de ganglionsenvahisetà2ganglionsenvahisontétéchoisi.Ces limitescorrespondentauxcut-offsretrouvésdanslalittéra- turecommeétantdesfacteursprédictifsd’unemoinsbonne surviespécifiqueaprèsprostatectomietotale[10]maisaussi desurvie sans récidive biologique [11,12,13]. La récidive biologiqueétait définiepar untaux dePSA>0,2ng/mL et augmentantconfirmépar2dosagessuccessifs[14]. Aucun traitementcomplémentairen’a étéeffectuésans récidive biologique.

Analyses statistiques

Lasurviesanstraitementhormonal,lasurviesansrécidive biologique,lasurviespécifiqueetlasurvieglobaleontété calculéesparlatechniquedeKaplan—Meier.Lescomparai- sonsentrelescourbesdesurviesontétédéterminéespar des testsdu log-rank oupar des tests deGehan—Breslow lorsquelesévènementsseproduisaientmajoritairementau débutdusuivi.Uneanalyseunivariéedes caractéristiques oncologiquesd’intérêtsdespatients ontétéévaluésselon les tests de Student et du Chi2 ou de Fisher en fonction du nombre d’effectif afin de rechercher la présence de facteur prédictif. La différenceétait significative lorsque p<0,05avecunintervalledeconfianceà95%.Siplusieurs facteurs apparaissaient significatifs en analyse univariée, uneanalysemultivariéeétaitréalisée.

Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logicielGraphPadPrismversion8.0.2.

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Tableau1 Caractéristiquesdespatientsaumomentde lachirurgie.

Caractéristiquesdespatientsaumomentdelachirurgie

Nombredepatients 161

Âgemédianaumomentdela chirurgie(ans)

62,5[46-79]

≤65ans(n) 104

>65ans(n) 57

PSAmédianinitial(ng/mL) 15[1,9-175]

StadeClinique

T1a/b 3(1,86)

T1c 79(49,07%)

T2a/b 56(34,78%)

T3 23(14,29%)

Risqueselond’Amico

Faible 5(3,10%)

Intermédiaire 50(31,06%)

Elevé 106(65,84%)

ScoreISUPsurlabiopsie

1 19(11,80%)

2 42(26,09%)

3 43(26,71%)

4 32(19,87%)

5 25(15,53%)

Résultats

Entre janvier 1988 et février 2018, 161 patients sur 4199prostatectomiestotalesrépondantauxcritèresprédé- finisontétéinclusdansl’étude.L’évolutiondesinclusions dans le temps étaient le reflet des modifications de la prise en charge des patients N+ avec 11 patients inclus entre 1988 et 1998 (6,8 %), 36 patients inclus entre 1998et2008 (22,4%)et114patientsinclusentre2008 et 2018 (70,8 %). Ce dernier groupe de patient a eu un curagecomprenantl’exérèsedesganglionsilio-obturateurs, iliaquesinternesetiliaquesexternesbilatéraux jusqu’àla bifurcationiliaque. Lespatients étaientâgésenmoyenne de 62,9 ans (46 à 79 ans). Les caractéristiques oncolo- giques préopératoires sont présentées dans le Tableau 1.

Le taux de PSA préopératoire moyen était de 23ng/ml (1,9—175).Letoucherrectalretrouvait uneatteintepros- tatique cT1 chez 82 patients, une atteinte cT2a/b chez 56 patients etcT3 chez23 patients. Il yavait 5 patients (3%)derisquefaible,50patients(31,1%)derisqueinter- médiaireet106patients (65,8%)derisqueélevéselonla classificationded’Amico.

Lescaractéristiquesoncologiquespost opératoiressont présentéesdansleTableau2.Lapièceopératoiremontrait 2(1,2%)pT2,30(18,6%)pT3a,126(79,5%)pT3b,1(0,6%) pT4aavec109(67,7%)margespositives.Lenombremédian deganglionsprélevésétaitde10(1-40)(nombremoyende ganglionsprélevésde12,5(1—40))avecunnombremédian deganglionsenvahisde1(1-24)(nombremoyendeganglions envahisde2,5(1—24))etunpourcentagemédiandegan- glionsenvahisde16,67%(2,5—100)(pourcentagemoyende ganglionsenvahisde25%(2,5—100)).LePSApostopératoire étaitindétectablechez74(45,96%)patients.

Tableau2 Caractéristiquesanatomopathologiquesdes piècesdeprostatectomie.

Caractéristiquesanatomopathologiquesetsuivipost opératoire

Margeschirurgicales

R0 52(32,30%)

R1/2 109(67,70%)

StadepT

pT2 2(1,24%)

pT3a 30(18,64%)

pT3b 128(79,50%)

pT4a 1(0,62%)

ScoreGleasonsurlapièce

6 2(1,24%)

7 69(42,86%)

≥8 90(55,90%)

Curageganglionnaire

Nombremédiandeganglionsprélevés 10[1-40]

Nombremédiandeganglionsenvahis 1[1-24]

Pourcentagemédiandeganglions métastatiques

16,67% Suivipostopératoire

Suivimoyen(mois) 95[3-354]

Surviemoyennesansprogression biologique(mois)

9,12[0-142]

Surviemoyennesanstraitement hormonaleaulongcours(mois)

40,78[0-311]

Figure 1. Courbe de survie sans progression biologique selon Kaplan-Meier.

Avec un suivi moyen de 95 mois (3-354), 73,9 % des patientsontprésentéuneprogressionbiologique(n=119), 3,7%des patients(n=6)sontdécédéesdont 4parcancer delaprostate.Respectivementà3et5ans,lasurviesans récidivebiologique(Fig.1)étaitde14%et9,9%etlasurvie spécifique(Fig.2)de98%et95,6%.

Après un suivi moyen de 95 mois (3-354), 88 patients (54,6%)n’avaientpasrec¸udetraitementhormonal.Parmi les73 patients ayantrec¸uune hormonothérapiepour une longuedurée,16(21,92%)patientsl’ontrec¸u demanière adjuvante,directementaprèslaprostatectomietotale.55

(5)

Figure2. CourbedesurviespécifiqueselonKaplan-Meier.

(75,34 %) patients ont débuté l’hormonothérapie longue au momentdela progressionbiologique.Seul un(1,37 %) patientadébutéaprèslaprogressionbiologiqueetseulun (1,37%)patientadébutéavant.Ledélaimoyenavantintro- ductiondutraitementhormonalétaitde40mois(0—310).La survieactuariellesanshormonothérapieétaità3ansde52% età5ansde51%.Lasurviesanstraitementhormonalétait significativementplus élevéechez lespatientsprésentant unenvahissementganglionnaireinférieurà25%(p<0,0001) etlorsquelenombredeganglionenvahiétaitsupérieurà2 (p=0,0294)(Fig.3et4).

L’analyseunivariéedesdifférentsfacteurssupposéspré- dictifs sont résumés dans le Tableau 3. Aucun facteur pré opératoire ne permettait de prévoir la mise sous hormonothérapie. Des facteurs post opératoires, seul le pourcentage de ganglions envahis apparaissait comme un

facteur influenc¸ant la rapidité d’introduction d’une hor- monothérapie enanalyse univariée (29,32 % vs 21,99 % ; p=0,047).Comme unseul facteurapparaissait significatif enanalyse univariée, aucune analyse multivariée n’a été réalisée.

Discussion

L’envahissementganglionnaireaprèsprostatectomietotale est considéré comme un facteur de mauvais pronos- tique etconduisaità la misesous hormonothérapie après l’intervention[7,15]. Néanmoins, la réalisationde curage étenduetl’utilisationdutaux dePSAdansle suivideces patientsont permis de montrerque la chirurgiechez ces patientspermettaient d’obtenir des résultats intéressants [16]. Dans notre étude, les résultats de surviespécifique rapportésà 5ans (95,6%) sont comparables aux données de la littérature comme ceux rapportées dans lla série de Touijer et al. [17]. Cette survie des patients N+ est par ailleurs comparable à celle des patients atteints de formeslocalement avancées(pT3a/bN0)[18].Cependant nospatients présentaientune surviesans progressionbio- logique à 5 ans (9,9 %) nettement plus péjoratives que cellesdespatientsspécifiquementatteintsdepT3a/bmais N0(45—62%).

L’analyseensous-groupedelacohortedeMessingsem- blaitmontrerquesesontprincipalementlespatientsavec une importante invasion ganglionnaire qui pourrait béné- ficier au mieux de l’hormonothérapie. Dans cette étude, lescurages ganglionnairesétaientplus limités (territoires iliaquesexterneetobturateur)[7] queceuxactuellement recommandésetmajoritairementréalisésdansnotreétude.

Dans notre série, la survie sans hormonothérapie après prostatectomie totale était significativement plus élevée chezlespatients ayantjusqu’à2ganglionsenvahisce qui sembleaussi concordé avecl’étendu du curage ganglion- nairecommemarqueurpronostic[19].

Figure3. CourbedesurviesanstraitementhormonalenfonctiondupourcentagedeganglionsenvahisselonKaplan-Meier.

(6)

Figure4. CourbedesurviesanstraitementhormonalenfonctiondunombredeganglionsenvahisselonKaplan-Meier.

Tableau3 Analyseunivariéedesfacteursinfluenc¸antlamisesoushormonothérapie.

Facteursprédictifsdemisesoushormonothérapie

Caractéristiques Pasdetraitementhormonal Traitementhormonal Pvalue

Âgeaudiagnostique 62,12 63,91 0,0962

PSAinitial(ng/mL) 21,09 25,43 0,2315

Risqueselond’Amico(testdeFisher) 0,9536

Faible 3(3,41%) 2(2,74%)

Intermédiaire 28(31,81%) 22(30,14%)

Fort 57(64,77%) 49(67,12%)

ScoredeGleasonsurlabiopsie 0,9590

6-7 57(64,77%) 47(64,38%)

≥8 31(35,23%) 26(35,62%)

ScoredeGleasonsurlapièce 0,3087

6-7 42(47,73%) 29(39,73%)

≥8 46(52,27%) 44(60,27%)

Nombredeganglionsenvahis 2,29 2,81 0,3051

Plusde2ganglionsenvahis 19(22,09%) 21(33,33%) 0,1261

Pourcentagedeganglionsenvahis(testdeStudent) 21,99 29,32 0,0459

Margeschirurgicales 0,3828

Négatives 31(35,23%) 21(28,77%)

Positives 57(64,77%) 52(71,23%)

Dansnotreétude,lefacteurle plussolidementcorrélé au devenir oncologique des patients était le pourcentage deganglionsenvahis.Ce pourcentage, correspondant àla densitélymphonodale(LymphnodeDensity),adéjàétérap- portécomme étant plus informatif que le nombre absolu deganglionsenvahis commemontréparPassoni etal. où un cut off de densité à 30 % apportait une discrimina- tionsignificativementsupérieureàunnombredeganglions envahis >2 (0,69 ; +0,083) [20]. Une densité lymphono- daleimportanteseraitprédictivedelarécidivebiologique [12,13]. L’utilisation de la densité lymphonodale ou, à moindremesure,dunombredeganglionsenvahispourrait

être suggéré pour la sélection des patients candidats au traitement systémique adjuvantparhormonothérapiesys- tématique immédiate avant récidive biologique. D’autres paramètrescommel’envahissementtumoralextranodalou levolumedesganglionsontaussiétérapportésmaisn’ont pasétédécritsdansnotreétude.

Dansnotresérie,encasderécidivebiologiqueuneradio- thérapiederattrapageétaitréaliséeenassociationavecune hormonothérapie,dansuneproportionrelativementfaible descas(24,22%).L’indicationdelaradiothérapien’étaitpas systématiséecarellenereposequesurdesdonnéesrétros- pectivesdans lalittératureactuellequisemblentmontrer

(7)

un bénéfice sur la survie spécifiqueet globale lorsque le nombredeganglionsenvahisn’excèdepas3-4[21,22].Ces indicationsreposaientsurlesfacteurspronostiqueschirur- gicaux[23].

Dans notrecohorte, lespatientscN+ n’étaitpasexclus del’analyseetnosrésultats entermedesurviesont com- parablesauxsériesrapportantlespatientsavecmétastases ganglionnairesinfracliniques (cN0) [24]. L’essaiSTAMPEDE indique qu’un traitement local par radiothérapie en cas d’envahissement ganglionnaire reste utile tant que le patient n’est pas métastatique (HR, 0,48 (95 % CI, 0,29- 0,79)). Cependant, comme dans notre étude, dès que le nombredeganglionsenvahisdépassentlenombrede3—4, lesrésultatsoncologiquesdiminuentfortement[25].

Leslimitesdenotreétudereposentprincipalementdans son caractère rétrospectif et mono-centrique. La longue durée d’inclusion ne permet pas d’homogénéiser les pra- tiquesréaliséeschezlespatientsdenotrecohorteentermes deterritoiredecurageetdetraitementscomplémentaires.

De plus, il n’y avait pas de critère précis et homogène d’introductiond’unehormonothérapiedelonguedurée.La survieavanthormonothérapiepeutalorssemblerêtreuncri- tèred’évaluationpeurobustemaiselleprésentenéanmoins une valeur clinique importante pour les patients compte tenudesespotentielseffetsindésirables.Ànotreconnais- sance,ils’agitd’unedesplusgrandescohortesdepatients pN+rapportée.

Conclusion

Laprostatectomietotaleencasd’envahissementganglion- naire procure des résultats carcinologiques intéressants.

L’envahissement ganglionnaire est un facteur de mauvais pronostic après chirurgie qui conduit à la mise sous hor- monothérapie. Néanmoins, au sein de cette population hétérogène, le pourcentage de ganglions envahis permet d’identifier un groupe de patients qui peuvent bénéfi- cierd’uneintroductiondifféréedecettehormonothérapie.

Même s’il est nécessaire d’y ajouter des traitements complémentaires en cas de récidive biologique, la survie spécifiquerestebonne.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

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