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CHAPITRE 4. Comment est structurée la société française actuelle?

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CHAPITRE 4

Comment est structurée la société française actuelle ?

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I / Les approches théoriques de la structure sociale.

A / Les théories des classes et de la stratification sociale.

1) Un peu de recul historique…

Stratification sociale : Désigne les différentes façons de classer les individus dans une société en fonction de la position sociale qu’ils occupent.

La nature de telle ou telle stratification dépend évidemment des critères privilégiés.

Dans l’histoire, les sociétés humaines ont toujours été traversées de

clivages sociaux dont la logique obéissait la plupart du temps à des

considérations traditionnelles, religieuses ou culturelles :

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Outre l’origine, culturelle ou religieuse, ces stratifications traditionnelles (castes, ordres ou tribales…) ont aussi en commun l’absence de mobilité sociale : les strates sociales sont quasiment hermétiques les unes aux autres, ce qui en fait des systèmes figés, immuables…

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2) L’analyse marxiste

Des groupes sociaux existent réellement, ils sont homogènes et composés d’individus conscients de leurs spécificités => Approche réaliste.

Critères : Economiques, qui déterminent des rapports de domination.

Utilité : Comprendre les rapports de pouvoir dans la société et éclairer l’évolution historique.

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L’analyse Marxiste des classes sociales

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Les grands principes du marxisme :

- Le mode de production capitaliste qui s’impose au 19ème siècle repose sur l’accumulation du capital par la recherche du profit.

- Ce système implique l’apparition de deux classes antagonistes qui occupent une place différente dans le processus de production :

La Bourgeoisie : les propriétaires du capital

Le Prolétariat : les détenteurs de la force de travail

- La Bourgeoisie exploite le Prolétariat pour extraire la plus value, qui permet le profit et l’accumulation : c’est un rapport de domination.

- Le Prolétariat n’a pas d’autre issue que la lutte des classes pour ne plus subir cette exploitation.

- L’intensification de l’exploitation du Prolétariat va déboucher sur la révolution prolétarienne et la fin du capitalisme, puis l’avènement d’une société sans classes.

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Eléments de définition Précisions

La place dans le mode de production capitaliste

Les membres d’une même classe partagent la même situation économique au sein

du système de production : dominant ou dominé

La conscience de classe Les membres d’une même classe ont le sentiment d’appartenir à un groupe qui a

des intérêts communs

La lutte des classes Bourgeoisie et Prolétariat sont en lutte et c’est cette lutte qui forge la conscience de classe

Les classes sociales selon Marx

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Eléments de définition

La place dans le mode de production capitaliste

La conscience de classe

La lutte des classes

Les classes sociales selon Marx

Définit la CLASSE EN SOI

Définit la CLASSE POUR

SOI

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3) La stratification sociale chez WEBER .

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3) La stratification sociale chez WEBER .

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Type de hiérarchie

Type de groupe Caractéristiques

Economique Classe sociale Regroupe les individus selon leur capacité à accéder aux

richesses. Pas de sentiment d’avoir des intérêts communs et donc pas de conscience de

classe.

Sociale Groupe de statut Regroupe les individus

partageant le même degré de prestige ( naissance, profession, mode de vie…).

Politique Parti politique Regroupe les individus qui

souhaitent défendre des valeurs ou accéder au pouvoir pour des raisons matérielles et

symboliques.

La stratification sociale pour Max WEBER

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B / Peut-on encore parler de classes sociales pour décrire la société française ?

1) Un processus de moyennisation incontestable.

La notion de classe au sens marxiste du terme a largement influencé l’analyse de la structure sociale au 19

ème

et au 20

ème

siècle.

Cette perception de l’espace social, structuré par les données

économiques, a donné naissance à des courants politiques ( socialistes et communistes ) qui ont marqué l’histoire de nos sociétés.

Si l’on admet que jusqu’à la fin des trente glorieuses, l’analyse en terme de classes peut être considérée comme pertinente, qu’en est-il de nos jours ?

Peut-on encore parler de Prolétariat ? De Bourgeoisie ? D’antagonismes

de classe ? De conscience de classe ?

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Difficile d’utiliser encore cette notion…

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Si la majorité des français se considère comme faisant partie des « classes moyennes », on peut en conclure deux choses :

- Il y a certes un certain sentiment d’appartenance, mais il se fait autour d’une notion qui n’a rien à voir avec l’analyse classique des classes

sociales : l’apparition d’une vaste classe moyenne va à l’inverse de l’analyse marxiste…

- Les réponses sont le reflet d’évolutions objectives ( hausse du niveau de vie, tertiairisation, élévation du niveau d’études…), mais elles sont aussi le fait de perceptions subjectives fondées sur un idéal de mode de vie auquel on aspire ( modèle de consommation, espérance de

mobilité sociale…) ou bien par absence de repères précis sur ce qu’il est possible d’appeler une situation « favorisée » ou « modeste ».

Ces éléments expliquent qu’à la fois les ouvriers et les CPIS se vivent

comme faisant partie des « classes moyennes ».

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On peut alors concevoir une représentation de la structure sociale sur un

modèle différent de celui de la pyramide ( doc 4 p 157 )

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Ces représentations accréditent l’idée d’une « moyennisation » de la société.

C’est l’idée que défendait Alexis de Tocqueville au 19

ème

siècle, quand il pensait que la démocratisation de nos sociétés et la progression de

l’égalité mèneraient à cette homogénéisation du corps social (hypothèse opposée à l’approche marxiste).

Doit-on pour autant abandonner l’idée de classe ?

Ce n’est pas certain, car s’imaginer que les phénomènes de

domination, voire d’exploitation, ont disparu est peut être un peu

optimiste…

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L’analyse historique des classes sociales selon Louis CHAUVEL

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Selon Louis CHAUVEL, l’atténuation des inégalités au moment de 30 glorieuses a pu contribuer à la « disparition » des classes au sens marxiste, mais le creusement à nouveau de ces inégalités peut remettre au goût du jour cette notion.

L’idée d’un prolétariat d’un genre nouveau se nourrit de la montée du

chômage de masse, de la précarisation de l’emploi, de l’exploitation

de la main d’œuvre dans certains pays sous couvert de concurrence

et d’environnement mondialisé.

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2) Individualisation et distances intra-classes.

La logique de classes est également remise en cause par l’individualisation de la situation des salariés (la situation de chacun est de moins en moins comparable à celle des autres, même au sein d’une même catégorie).

On peut en voir l’illustration aussi avec la hausse des distances intra- classes, c’est-à-dire à l’intérieur d’une même catégorie de salariés.

Exemple : Tout en partageant certaines caractéristiques, les cadres de l’aéronautique, de la sidérurgie, de la banque ou des services à la personne, ne sont pas confrontés aux mêmes exigences, aux mêmes contraintes, et la nature des tâches qu’ils accomplissent peut-être très différente.

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II / Déterminants et évolution récente de l’espace social en France.

A / Quels sont les facteurs qui structurent et hiérarchisent l’espace social ? 1) Diplômes, revenus et position socio-économique

Diplôme

Revenu Position

sociale

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- Plus le niveau de diplôme est élevé, plus le niveau de revenu auquel on peut prétendre l’est également (même si la relation n’est pas parfaitement proportionnelle). A l’inverse, on verra que le niveau de revenus des parents peut aussi conditionner la réussite scolaire des enfants, et donc le niveau de diplôme…

- Le revenu conditionne la position sociale par la capacité de consommer qu’il procure, mais aussi par la possibilité de constituer un patrimoine qui va positionner l’individu par rapport aux autres. La position sociale peut en retour déterminer la possibilité d’avoir des revenus (par la transmission du patrimoine par exemple).

- Le niveau de diplôme, au-delà du revenu qu’il procure, définit aussi la position sociale par d’autres voies (prestige, accès à la connaissance, épanouissement personnel…), et la position sociale acquise peut aussi faciliter ou pas l’accès à certaines filières d’étude.

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En 2016, selon l’INSEE, le niveau de vie annuel moyen d’un employé en France était de 20 690 €.

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En 2014, selon l’INSEE, 68% des cadres supérieurs ont un diplôme supérieur à bac + 2.

21% de l’ensemble de la population dispose de ce niveau de diplôme.

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Ce classement par Professions et Catégories Socioprofessionnelles permet-il d’établir une « hiérarchie sociale » ?

Pas totalement, il dessine simplement les contours d’une répartition de la population active faisant apparaitre des groupes homogènes en terme de niveau de qualification et de métiers, mais du point de vue des revenus et du prestige par exemple, c’est plus contestable.

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2) Sexe, âge et origine

Toute classification est le reflet de différences, mais aussi souvent d’inégalités.

C’est le cas, comme on vient de le voir, pour la position sociale liée à nos qualifications et à notre situation professionnelle.

Il en va de même pour d’autres critères, biologiques, culturels et sociaux cette fois, qui donnent naissance eux aussi à des différences et à des inégalités qui positionnent l’individu au sein de groupes spécifiques…

- La persistance d’inégalités hommes-femmes :

Les inégalités de droit entre les hommes et les femmes ont quasiment disparu en France, mais l’inégalité des chances et les inégalités de situations restent fortes dans certains domaines.

Ces inégalités définissent des rapports sociaux de genre et conditionnent encore le positionnement des hommes et des femmes au sein des groupes sociaux et définit aussi des identités spécifiques.

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Doc 1 p 168

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Doc 1 p 168

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Les hommes et les femmes ne constituent pas des groupes sociaux séparés, mais le fait d’être un homme ou une femme influence la probabilité d’appartenir à telle ou telle PCS par exemple, ou l’accès au pouvoir économique et politique :

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- L’âge est également un facteur qui influence le positionnement social : L’approche par la notion de cycle de vie souligne que, dans une société donnée, il existe des pratiques et des modes de pensée qui sont globalement associés à des périodes de l’existence.

En clair, les pratiques culturelles (langage, loisirs, consommation, opinions politiques etc…) évoluent avec l’âge et influencent donc aussi le positionnement des individus.

Il en va de même pour les comportements d’épargne et de consommation, qui obéissent en partie à des déterminants largement influencés par l’âge.

C’est le sens de l’analyse formulée par Franco MODIGLIANI (voir document suivant) :

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3) Autres facteurs.

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B / Quelles évolutions la structure sociale a-t-elle connues en France depuis 1950 ?

1) Salarisation et tertiairisation.

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Salarisation de l’emploi :

Désigne l’augmentation de la part des emplois salariés dans l’emploi total.

Les causes de la salarisation de l’emploi :

- Le déclin du secteur primaire, constitué essentiellement d’indépendants, et qui ne représente plus que 2 à 3 % des emplois, contre près d’un tiers en 1945.

- La concentration des entreprises dans certains secteurs (augmentation de la taille) qui s’est faite au détriment des structures plus petites (déclin des petits commerces au profit de la grande distribution par exemple).

- On peut ajouter que la condition de salarié est sans doute davantage perçue comme une situation moins risquée, plus protégée que celle d’indépendant.

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L’essor de l’emploi salarié s’est accompagné dans le même temps du développement de l’emploi dans le secteur tertiaire (producteur de services).

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Là aussi, plusieurs explications à ce phénomène :

- Les gains de productivité ont été bien plus importants dans l’agriculture, dans l’industrie, que dans les services (plus grandes possibilités de remplacer l’homme par la technologie et le capital).

- La demande de services a progressé bien plus vite que celle de produits issus de l’agriculture et de l’industrie, du fait de l’élévation du niveau de vie.

En conséquence :

L’emploi a décliné dans l’industrie et l’agriculture car la demande y a progressé moins vite que la productivité.

L’emploi a augmenté dans le tertiaire car la demande y a progressé plus vite que la productivité.

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2) L’élévation du niveau de diplôme.

Sans que cela soit la conséquence directe de ce qui vient d’être dit, la hausse globale du niveau de diplôme caractérise aussi l’évolution de la population active ces dernières décennies :

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Cette augmentation résulte d’un besoin croissant des entreprises d’une main d’œuvre qualifiée, et ce, dans tous les secteurs :

- Agriculture : Remplacement des emplois peu qualifiés (ouvriers agricoles) par des machines et des technologies pour lesquelles une qualification est nécessaire.

- Industrie : Remplacement des ouvriers spécialisé (peu qualifiés) par des robots, hausse des besoins en cadres, ingénieurs, capables de générer et d’utiliser le progrès technique.

- Services : Besoins accrus en compétences du fait de l’arrivée du numérique (importance du traitement des données, dématérialisation) mais aussi de la complexité juridique et organisationnelle.

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3) La féminisation des emplois.

Les femmes ont toujours travaillé ! Simplement, les tâches qu’elles effectuaient jusqu’à une époque récente n’étaient pas juridiquement englobées dans ce qu’on appelle l’emploi.

Leur arrivée massive sur le marché du travail, à partir des années 60, est le résultat de deux phénomènes :

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- Comme le souligne le document précédent, les besoins en main d’œuvre de l’économie ont été couverts depuis 1960 par la hausse de l’activité féminine essentiellement. Sur la période qui va de 1945 à 1975, la France connait une pénurie de main d’œuvre qui sera comblée de cette façon ainsi que par le recours à l’immigration.

- Par ailleurs, cette arrivée des femmes sur le marché du travail n’aurait pas été possible sans un accroissement de leurs droits et leur scolarisation massive au même niveau que les hommes.

Cette égalisation des droits fut la condition nécessaire à la féminisation de la population active en France.

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Cependant, cette féminisation de la population active est loin d’être homogène. Elle varie selon les métiers et le niveau de responsabilité :

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