ÉTUDE BIOMÉTRIQUE DE DEUX POPULATIONS D’ABEILLES CÉVENOLES (1)
Biometrische Untersuchung
anzwei Cevennen-Bienenvölkern
J. M. CORNUET, J. FRESNAYE, P. LAVIE
J. BLANC,
Sylvie
HANOUT Catherine MARY-LAFARGUE StationExpérimentale d’Apiculture,
LN.R.A.F-84140
Montfavet
*
Institut
technique
del’Apiculture.
F-91440 Bures sur Yvette
SUMMARY
BIOMETRICAL STUDY OF TWO HONEYBEE POPULATIONS FROM THE CEVENNES
Thanks to
improvements
which wereproposed
in aprevious
paper(C ORNUET
and al,1975),
it waspossible
to obtain aperfect
discrimination ofpopulations
from different ecotypes(120
kmapart)
and apartial
one withpopulations
of the same ecotype(8
kmapart).
This last one isessentially
due to thedivergence
of 2 of the 6 measured characters : the " hairs " and the " A " of the cubital index.Different
hypothesis
able toexplain
this fact are examinated among which waskept
up the one of apartial genetical
isolationpromoting
the differential action of the selection and(or)
thegenetical
drift.RÉSUMÉ
Grâce à des améliorations
proposées
dans unepublication précédente (C ORNUET
et al.,1975),
il a étépossible
de discriminerparfaitement
despopulations d’écotypes
différents(distantes
de 120km)
etpartiel-
lement des
populations
d’un mêmeécotype (distantes
de 8km).
Cette dernière discrimination repose sur- tout sur ladivergence
de 2 des 6 caractères mesurés : la «pilosité
et le « A » de l’index cubital.Différentes
hypothèses susceptibles d’expliquer
ce fait sontexaminées, parmi lesquelles
a été retenuecelle d’un isolement
génétique partiel
favorisant l’action différentielle de la sélection et(ou)
de la dérivegénétique.
(1) Étude réalisée avec l’aide financière de l’Institut technique de l’Apiculture dans le cadre d’un programme de recherches sur les populations d’abeilles de France et sur leur sélection.
INTRODUCTION
Deux études précédentes (T OMA SSO NE
etF RE S N A YE , 1971, C ORNUET
etal., 1975)
ont
montré la possibilité de discriminer morphologiquement des populations régionales
d’abeilles domestiques
ausein d’une même
race, enl’occurrence la
racenoire de France
(Apis mellifica mellifica). Ces résultats confirmaient,
surdes populations différentes,
ceux
obtenus par Louis
etL EF È VRE (1971). Cette discrimination morphologique à
l’aide de méthodes biométriques s’ajoute ainsi à la distinction d’entités subraciales mise
en
évidence par L OUVEAUX (1966) à l’aide de
travauxportant
surdes caractères d’adap-
tation de la ruche
auxconditions de miellées locales.
Afin d’accéder à
unemeilleure connaissance des populations françaises d’abeilles domestiques
etd’estimer leur variabilité
ausein de la même
race,il
aété décidé d’entre- prendre
unecaractérisation morphologique des différents écotypes existants. Le récent travail de M ALLET (1976) s’inscrit dans
ceprogramme
et a eu pourobjet la biométrie de colonies landaises. Le nôtre porte principalement
surla région des Cévennes. Pour
nouspermettre de détecter
uneéventuelle différenciation
ausein du même écotype
etévaluer
par la même occasion les limites de
nosméthodes statistiques,
nous avonsprélevé des
échantillons de deux groupes de colonies cévenoles distants de 8 kilomètres. Nous
yavons
adjoint quelques colonies du Mont Ventoux considérées
commeappartenant à
unécotype différent pour servir de référence
parrapport
auxétudes précédentes de discri-
mination d’écotypes.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
A. -
Origine géographique
et mode deprélèvement
des abeillesLes abeilles cévenoles
proviennent
de la vallée de laMimente,
limitée au nord par la barrière du mas-sif du Mont
Bougés,
au sud par leplan
deFontmort,
à l’ouest par une zone rocheuse versFlorac,
ces trois secteurs étant à peuprès dépourvus
de ruches. Al’est,
la crête du col de Jalcreste sert de limite au partage des eaux entre la Méditerranée etl’Atlantique.
Cette vallée relativement bien isoléereprésente
une zonequi
compte un millier de colonies d’abeilles toutes situées à moins de 960 m d’altitude. Il est intéressant depré-
ciser d’autre part que 750 de ces colonies sont
logées
dans des ruchesfixes, fabriquées
dans des troncs dechâtaignier
évidés(BONNET, 1973).
Ce typed’apiculture primitive
fait que les introductions d’abeilles deraces
étrangères
ont été rarissimes et d’autre part dans cetterégion
relativement inacessible et moyenne- mentmellifère,
iln’y
apratiquement
pas de transhumance de ruchers. On peut encoresignaler
que sur les 100 ruchersrecensés,
67 étaientplus
ou moins bien entretenus et 33complètement
abandonnés. Lespetites
vallées sont
séparées
par un relief trèsaccentué,
avec deséperons
rocheuxatteignant
souvent des altitudesde 1 200 à 1 300 m
(voir
cartefig. 1).
Le climat estrigoureux
enhiver,
lesjours
degel atteignent
100 à 120par an et il
pleut
60jours (1 600
à 2 500mm).
La flore mellifère naturelle est laplus importante
avec domi-nance du
châtaignier,
desprairies
naturelles et desbruyères
Erica cinerea(Toutttr, L.)
maisplus fréquem-
ment Calluna
vulgaris (S AUSBURY , L.).
Cet ensemble de conditions fait que les ruches de ces localitésreprésentent
despopulations
d’abeilles relativement pures,adaptées
à certaines conditionsécologiques
etnon
hybridées
avec des racesgéographiques étrangères.
En Cévennes les
prélèvements
d’abeilles ont été effectués sur 64ruches,
dans trois ruchers et deux localités.Les deux
premiers
ruchers sont situés au nord du hameau deMijavols (commune
de Saint-Julien-d’Arpaon)
à deux cent mètres l’un de l’autre et ilsappartiennent
au mêmepropriétaire. L’emplacement
setrouve à 930 m d’altitude et le nombre total de colonies d’abeilles était de 35
(dont
12 ruches à cadresmobiles).
Nous avonsprélevé
les abeilles dans 9 ruches au rucher n° 1 et dans 26 ruches au rucher n° 2.Le troisième rucher est situé à la Borne
(commune
deSaint-Privat-de-Vallongue)
dans la HauteVallée de la Mimente à 850 m d’altitude et bien abrité des vents d’Ouest. Ce rucher est
composé
exclusive-ment de ruches
fixes,
environ 100 troncs d’arbres dont unequarantaine
estpeuplée.
Il a étéprélevé
desabeilles dans 29 ruches à ce rucher n° 3
qui
est distant de 8 kilomètres à vol d’oiseau des ruchers n° 1 et 2.Sur la carte
(fig. 1)
on remarqueraégalement
laposition
del’emplacement
du rucher « réserve » del’LN.R.A. créé en 1973 aux Crozes Bas
(commune
deCassagnas)
etqui
a servi auxpremières
mesures surl’abeille cévenole
(L A viE
et FRESNAYE,1973).
Au Ventoux, les
prélèvements
témoins ont été effectués de la même manière sur 14 colonies d’abeilles dans un de nos ruchers « réserve » I.N.R.A. enjuillet
1975(rucher
n°4).
Ce rucher avait été créé avec des abeilles de la localité en 1967. Les ruches se trouvent à une altitude de 1 100 m et la flore mellifère est tota- lement différente de celleprésente
autour de nos 3 ruchers cévenols. La flore mellifère du Ventoux est cons-tituée
principalement
par les lavandes sauvages(Lavandula
vera(DC)
et Lavandulalatifolia (LC);
par contre lesÉricacées
en sontpratiquement
absentes.B. - Caractères
biométriques
et méthodes de mesuresLes
analyses biométriques
comportent les six caractèrespréconisés
par diversspécialistes (GoE!rzE, 1963, R U TT NER , 1963, 1968)
et que nous utilisons nous-mêmesdepuis
de nombreuses années(F RESNAYE , 1965,
ToMASsoNE etF RESNAYE , 1971,
Cota·ruEr et al.,1975).
Les mesures sont effectuées sousloupe
binoculaire selon les méthodes décrites par ailleurs de
façon
détaillée(Ftt ESNAYE , 1974)
et concernent :1)
La coloration mesurée sur le 2etergite
abdominal augrossissement
x 12. Ils’agit
de lalargeur
destaches ou de la bande
jaune qui
peut s’étendre de0,00
à2,40
mm.2)
Lalongueur
despoils
sur le 5etergite
abdominal mesurée augrossissement
x 50.3)
Lalargeur
du tomentum sur le 4etergite
abdominal mesurée augrossissement
x 12.4)
Lalongueur
de lalangue
mesurée augrossissement
x 16après
avoircoupé
et retourné la tête de l’abeille. Laglosse
est mise en extension à l’aide depinces
à dissection.5 et
6)
Les composantes A et B de l’index cubital mesuré à l’aide dudispositif
de Ruttner augrossis-
sement x 40.
C. - Méthodes statistiques
Chaque
colonie estreprésentée
par un échantillon de 30 abeilles et nousdisposons
des valeurs des 6 caractères mesurés pourchaque
abeille de l’échantillon. Il est doncpossible
de caractériser une colonie par la moyenne et la variance pour chacune des variablesbiométriques
et par la matrice des corrélations des variablesprises
2 à 2.Pour rechercher une éventuelle discrimination entre les divers groupes de
colonies,
nous avons utiliséun programme
d’analyse
discriminante(UNFALT)
décrit par TOMASSG!NE et FRESNAYE(1971)
etCoxrruET et al.
(1975).
Mais l’utilisation en a été différentepuisque
la colon;e est maintenant considéréecomme
« population
» et nonplus
comme « individu » dansl’analyse
discriminante.RÉSULTATS
A. -
Caractéristiques biométriques des colonies cévenoles
Les figures 2 à 7 représentent les histogrammes des colonies
pourchacun des six caractères
endistinguant les contributions respectives des deux populations. Les distri-
butions de fréquence des caractères
«pilosité
», « tomentum », «langue
», et « B » sontapproximativement unimodales. Pour le caractère
«A
»,les modes distincts des deux
populations aboutissent à
unedistribution globale bimodale. Le
casde la
«couleur
»apparaît plus délicat : si la distribution globale
estd’apparence unimodale, la popula- tion 1 semble avoir 2 modes
etil
estdifficile d’en distinguer
undans la population 2.
Mais la faiblesse des effectifs des classes
nous engageà
restertrès prudents dans
cesaffirmations.
Le tableau 1 fournit les intervalles de confiance à 5 % des moyennes des deux
populations pour chaque caractère mesuré, ainsi
quela réponse
aux testsd’égalité de
ces
moyennes (test
tde Student). Il apparaît
que2 des 6 variables (« pilosité
» et «A ») présentent des moyennes significativement différentes (probabilité inférieure à 0,01)
ausein des deux populations. Pour le caractère
«A
»,cela confirme l’observation précé-
dente du caractère bimodal de la distribution. Comme la différence de pilosité
estplus
inattendue
auregard de l’histogramme,
nous avonseffectué le
testU de Mann
etWhit-
ney d’application beaucoup moins restrictive que le
testde Student. Néanmoins, les
deux
testsconduisent ici
aumême résultat : la probabilité que les deux échantillons pro- viennent d’une même population
estinférieure à
1%.
Le tableau 2 présente les moyennes
etécarts-types de l’ensemble des colonies céve- noles échantillonnées.
B. — Discrimination
de populations
Nous
avonseffectué deux analyses discriminantes : la première
enprésence de 14
colonies du Mont’Ventoux
etla seconde
avecseulement les 64 colonies cévenoles.
1) Colonies cévenoles
etcolonies du
Mont VentouxLe plan discriminant Z, Z 2 représentant 60,7 % de la variabilité totale
montre uneséparation très
nette entreles colonies des deux écotypes selon l’axe Z, (figure 8). Si l’on
consulte les composantes du premier
vecteur propre(tableau 3),
on constate quela prin- cipale contribution vient du caractère
«langue
».Ceci n’a rien d’étonnant
caril apparaît
au vu
des données de base
que toutesles colonies du Mont Ventoux
ont unelongueur
moyenne
de la langue supérieure à la valeur maximale des colonies cévenoles. Ce résul-
tat
confirme les observations préliminaires effectuées
surdes abeilles cévenoles du même
secteur parL AVIE
etF RE S N A YE (1973).
De plus,
ontpeut remarquer
unecertaine discrimination parmi les populations des Cévennes,
cettefois selon les deux
axesZ,
etZ, (figure 8). La composante majeure du deuxième
vecteurpropre (tableau 3) correspond
aucaractère
«A
», cequi n’est pas
sur-prenant puisqu’il
aété établi
auparagraphe précédent qu’il s’agit là du caractère le plus
discriminant pour les deux populations cévenoles.
Letroisième
axeZ, (13,8 %)
con-tribue lui aussi à discriminer les colonies des Cévennes
et une assezbonne discrimina- tion de
cesdeux groupes s’observe dans le plan Z z Z, (figure 9).
2) Colonies cévenoles
seulesEncouragés par les résultats qui précèdent,
nousespérions obtenir
uneaméliora-
tion
ensupprimant dans l’analyse discriminante les colonies du Mont Ventoux. Force
nous est
de
constaterque la séparation des populations cévenoles ainsi obtenue n’est
pasmeilleure mais d’une qualité équivalente. Il
nousparaît donc inutile de présenter le
détail de
cesrésultats.
DISCUSSION
Pour caractériser morphologiquement l’écotype cévenol,
nousaurions pu prélever
des échantillons répartis
surl’ensemble de la région. Cela
nousaurait vraisemblable-
mentdonné
uneimage plus représentative de la biométrie de l’abeille cévenole. Mais
nous
n’aurions pas pu ainsi distinguer
unequelconque différenciation
ausein de
cetécotype
car commentdécider à
ceniveau taxonomique
entre unevariabilité due à
l’échantillonnage
et unevariation représentative d’un fait biologique? Le meilleur moyen pour diminuer l’importance de la variance d’échantillonnage étant d’augmenter
l’effectif de l’échantillon (aux dépens du nombre d’échantillons),
nous avonsdécidé de
ne
prendre que deux échantillons d’une trentaine de colonies chacun. Cela
apermis de
détecter
unelégère différenciation portant
sur aumoins deux caractères morpholo- giques : la
«pilosité
n etla
«A
»de l’index cubital. Cette différenciation,
certesincom- plète, apparaît
nettement surle plan discriminant Z 2 Z 3 (figure 9), puisqu’une droite de
ce
plan permet de classer
sans erreurprès de 80 % (50
sur64) des colonies.
Quelles peuvent être les
causesd’une telle différenciation? On peut
toutd’abord
avancer
que les différences de milieu existant
entre cesdeux localités conduisent à des
expressions différentes de génômes semblables. Cette hypothèse
estdifficile à soutenir
pour aumoins deux raisons. La première
estqu’en apparence, les conditions de milieu
semblent
assezidentiques dans les deux localités : mêmes conditions climatiques, même végétation, même cycle biologique annuel. La seconde raison tient à la
naturedes caractères mesurés. Il s’agit de caractères morphologiques à forte héritabilité
(ROBERTS, 1961), donc peu sensibles
auxeffets du milieu.
L’autre
causepossible de
cettedifférenciation
estde
naturegénétique : les deux populations diffèrent dans certaines fréquences géniques. Ceci implique
unisolement génétique partiel permettant à la sélection
età la dérive d’opérer des évolutions géné- tiques divergentes. Toutefois,
cettedivergence
resteà
unniveau
assezbas dans la
mesure
où les pressions de sélection doivent être
assezvoisines
etoù
surtoutles
échanges de gènes
ne sontpas totalement empêchés.
Pour étayer
cettehypothèse de différence génétique
entreles deux populations, il
conviendrait d’utiliser des méthodes permettant de connaître de façon
nonambiguë le génotype des abeilles échantillonnées. Cela
est notammentpossible
parélectrophorèse enzymatique. Cette technique
aété déjà employée chez l’abeille (MEST!ER, 1969, B
R L JCKNER
, 1974, S YLVESTER , 1976)
et apermis l’étude génétique d’une population
insulaire (C ORNUET
etT ORREGROSSA , 1977, C ORNUET ,
enpréparation).
Revenant à la technique biométrique utilisée ici, il faut
noterqu’avec six caractères seulement,
nous avonspu discriminer partiellement des populations très proches
etpar- faitement écotypes de la même
race.Ce résultat supérieur à celui de 1975 (CoxrruET ,
et
al.) rend compte de l’amélioration apportée par le changement du niveau de
«popula-
tion
» au sensde l’analyse discriminante, changement
que nous avonspréconisé à la fin
de
cetarticle.
Sur l’ensemble des caractères utilisés
enbiométrie de l’abeille,
notrechoix de six caractères s’avère bon dans
cetteanalyse puisque, dans les populations étudiées, ils apportent des informations statistiquement indépendantes (cf. les matrices de corréla- tions intra
etinter (tabl. 4)) d’une part,
etqu’ils
ontété suffisants
pourdistinguer les
deux groupes de colonies cévenoles, d’autre part.
REMERCIEMENTS
Nous remercions la Station de Biométrie de
Jouy-en-Josas (I.N.R.A.-C.N.R.Z.)
et toutparticulière-
ment Mme Lucienne TASSENCOURT pour l’aide
apportée
dans les calculsstatistiques.
L’ordinateur utilisé est l’I.B.M. 370 du C.T.I. de l’LN.R.A. Labibliothèque
de programmes est celle du laboratoire de bio- métrie du C.N.R.Z.Nous adressons nos
plus
vifs remerciements à MM. M. CHAPTALet R. BONNETgrâce
àqui
nousavons pu effectuer les
prélèvements
d’abeilles dans les ruchers cévenols.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
BONNET R., 1973. - Inventaire des ruches du versant sud du
Bougés (Haute
vallée de laMimente).
Noteinterne du Parc National des Cévennes
(non publiée).
B R Ü
CKNERD., 1974. - Reduction of biochemical
polymorphisms
inHoneybees (Apis mellifica).
Experien- tia, 30(6),
618-619.C
ORNUET
J.-M.,
FRESNAYEJ.,
TASSENCOURTL.,
1975. - Discrimination et classification depopulations
d’abeilles à
partir
de caractèresbiométriques. Apidologie,
6(2),
145-187.C
ORNUET
J.-M.,
TORREGROSSA J.-P., 1977. - Variabilitégénétique
dans unepopulation
insulaire d’abeilles(Apis mellifica L.).
XXVIICongr.
Int.Apic.
Adélaïde.Cotcrrtter J.-M.
(En préparation).
The MDHSystem
in thehoneybees (Apis mellifica L.)
ofGuadaloupe.
F
RESNAYEJ., 1965. Étude
biométrique
dequelques
caractèresmorphologiques
de l’abeille noirefrançaise (Apis mellifica mellifica).
Ann. Abeille, 8(4),
271-283.F
RESNAYE
J.,
1974. Biométrie de l’abeille. BulletinTechnique Apicole
O.P.I.D.A., 1(2-3),
61370 SteGauburge.
GoETZE G., 1963. Die
Honigbiene
in natürlicher und künstlicher Zuchtauslese, PaulParey Hamburg,
212 p.
LnvtE P., et FRESNAYEJ., 1973. - Les
particularités
de l’abeille du Sud-Est de la France, in Commission Internationale deBotanique Apicole. Apidologie,
4(2),
172-173.Louis J., LEFÈVRE
J.,
1971. - Les races d’abeilles(Apis mellifica).
1 Détermination parl’analyse
cano-nique.
BiométriePraximétrie,
XII, 1-41. 1 .L
OUVEAlIX
J.,
1966. - Les modalités del’adaptation
des abeilles(Apis meflifica L.)
au milieu naturel. Ann.Abeille, 9
(4)
323-350.M
ALLETN., 1976. - Étude
biométrique
d’unepopulation
locale d’abeilles dans lagrande
Lande. Mémoire de fin d’études.École
Nationaled’Ingénieurs
desTechniques Agricoles
deBordeaux.
M ESTR IN ER
M.
A.,
1969. - Biochemicalpolymorphisms
in Bees(Apis mellifera ligustica).
Nature,223,
188-189.
M ESTRINER
M. A.,
C ONTEL ,
1972. - The P 3 and EST loci in thehoneybee (Apis mellifera).
Genetics, 72, 733-738.ROBERTS W.
C.,
1961. - Heterosis in thehoneybee
as shownby morphological
characters in inbred andhybrid
bees. Ann. Ent. Soc. Am., 54, 878-882.R U TT
NERF., 1968. - Les races d’abeilles. Traité de
biologie
de l’abeille. Tome I, Masson édit. Paris, 27- 44.R U TT
NER F., 1973. - Zuchttechnik und Zuchtauslese bei der Biene. Ehrenwirth
Verlag, München,
138 p.S YLVESTER
H. A., 1976. -
Allozyme
variation inHoneybees (Apis mellifera L.).
Ph. D. thesisUniversity
of California Davis.
Ï
OMASSONER., FRESNAYEJ., 1971. - Étude d’une méthode
biométrique
etstatistique
permettant la discri- mination et la classification depopulations
d’abeilles(Apis
mellificaL.).
Apidofogie, 2(1),
49-65.ZUSAMMENFASSUNG
Verschiedene
Untersuchungen
habengezeigt,
dass zwischen denregionalen Populationen (Ökotypen)
ein-und derselben Bienenrasse eine
morphologische Unterscheidung möglich
ist; und man weiss, dass sechs biometrische Merkmalegenügen,
umeinige
der französischenÖkoptypen
der Rassemellifica
morphologisch
von einander zu unterscheiden.Durch die
Beurteilung
dergleichen Merkmale,
aber unterBerücksichtigung
der in einer früherenVeröffentlichung vorgeschlagenen Verbesserungen
inbezug
auf dieGewinnung
derBienenproben,
wolltenwir
nachprüfen,
ob esmöglich
wäre, eineetwaige morphologische Differenzierung
innerhalb einesÖkotyps festzustellen,
wobei die Grenzen derangewandten
Methode durchaus in betracht gezogen wurden.Zwei
Populationen
desCevennen-Ökotyps
wurdenausgewählt,
die nur 8 km von einander entferntaufgestellt
waren(35
Bienenvölker an dem einenOrt,
29 Völker amanderen).
Zusätzlich wurde eineGruppe
von 14 Völkern eines anderenÖkotyps (Mont Ventoux) hinzugenommen,
um den Einfluss derabgeänderten
Probenahme feststellen zu können.Die
Varianzanalyse jedes
Merkmalszeigt,
dass zwei vonihnen,
nämlich «Behaarung
« und Abschnitt« a » des Cubital-Indexes
a/b
deutlich verschiedene Durchschnittswerte bei den beiden Cevennen-Populationen
aufweisen.Die
Diskriminationsanalyse
trennt die Völkerjedes Ökotyps
sehr deutlich inbezug
auf Abschnitt« a
a (Abb. 8).
Auf dem Faktor-Plan(Z 2 - Z,)
bemerkt man eine teilweiseDifferenzierung
bei den beidenCevennen-Populationen.
Diegestrichelte
Gerade in Abb. 9 führt zu einer einwandfreienKlassifizierung
von 50 der
insgesamt
64 Völker = 78 %.Zur
Beurteilung
dieserDifferenzierung
kann man nicht einfach nur Umweltfaktoren heranziehen;denn zum einen sind die Umweltfaktoren bei einer
Entfernung
von 8 km einander sehr ähnlich(beide
Bienenstände stehen in dergleichen Höhenlage (850
und 930m)),
und zum andern werden die untersuchten Merkmale von Natur aus sehrwenig
durchUmweltbedingungen
beeinflusst.Man muss daher
notwendigerweise
einengenetischen
Unterschied annehmen, der allein durch eine teilweiseIsolierung
der beidenPopulationen
erklärt werden kann. Wenn das aucha priori
ziemlich über- raschendscheint,
so lässt sich eine solche Isolation mitHöhenlagen
erklären, die hoch genugsind,
umeinen Austausch zwischen den beiden Orten stark einzuschränken.