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Nomades et sédentaires : des chemins de traverse Deux exemples sibériens

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Academic year: 2021

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Nomades et sédentaires : des chemins de traverse

Deux exemples sibériens

Claudine Karlin (UMR ArScAn - Ethnologie préhistorique)

I s'agit d e quelques observations, e ffe c tu é e s dans le c a d re d 'u n program m e entrepris a v e c F. David (UMR ArScAn - Ethnologie préhistorique) e t soutenu par l'Institut français pour la re c h e rc h e e t tech n o lo g ie polaires a v e c la collaboration du CNRS e t du ministère des Affaires étrangères. À partir d e deux cas, elles montrent qu'il n'y a pas un chemin linéaire d e l'é ta t n om ade à l'éta t sédentaire, et tentent d e cerner d an s les choix qui sont faits le rôle d e certains éléments, com m e l'environnement ou le poids d 'u n e tradition culturelle. Dans l'exem ple sibérien, la mise en p lace des agglom érations, c a d re d e la sédentarisation, s'est faite au m êm e m om ent, selon les m êm es modalités, im posées par un pouvoir politique. Deux variables p e u v e n t ê tre cernées d è s le d é p a rt d e l'observation. Une prem ière co n cern e l'environnement : p a ssa n t d e s conditions extrêmes rencontrées au Taïmyr à des conditions in peu plus favorables au Kamtchatka. Une s e c o n d e concerne la culture. Les Dolganes du Taïmyr constituent un groupe relativement récent, m é la n g e d e plusieurs cultures; chasseurs, pêcheurs, éleveurs, iis associent sédentarisation e t nom adisme. Au K am chatka, les Koriakes ont une culture ancienne qui affiche e n c o re ses traditions alors q u e ses m odes d e vie ont c h a n g é : les familles sont sédentarisées, et seuls les pasteurs transhument av ec les troupeaux.

L’environnem ent

L'environnement joue m rôle essentiel puisque le p a ssa g e à la sédentarisation conduit à la mise en p la c e d'agglom érations d o n t l'essor d é p e n d des « c a p ac ité s d e p o rta g e » d e l'environnem ent (cf. Patrice Brun).

Dans ces régions, la variation saisonnière joue sur u i hiver rigoureux très long e t i_n é té te m p é ré court. Mais, autour d e 70° d e latitude, pen d an t sept à huit mois, toute végétation disparaît sous un tapis d e neige e t d 'e a u solide tandis q u e p e n d a n t les quatre mois d 'é té in dégel d e surface perm et une v é g é ta tio n au mieux buissonnante. En toundra à couloirs forestiers, vers 60° d e latitude, les plateaux e t m ontagnes d e ty p e toundra sont creusés d e vallées fluviatiles qui offrent une végétation plus tem p érée.

L'intensité d e l'exploitation du milieu naturel d e m êm e q u e la reproduction des ressources naturelles présentent des variations selon qu'il s'agit du vég étal ou d e l'animal, fonctions elles aussi d e s types d e ressources offertes par l'environnement.

Exploitation du milieu v é g é ta l

L'utilisation du végétal, en particulier le ligneux est très importante, quelle q u e soit la latitude. En toundra plate, c 'e st une d e n ré e précieuse consom m ée a v e c économ ie e t si l'approvisionnem ent ne p o se p a s d e véritable problèm e en toundra forestière ou en taïga, dem eure toujours un souci d e prédation minimum e t d e bonne gestio n .

Eh toundra « rase », les D olganes consomm ent p e u d e végétaux, si c e n'est les baies, cueillies à l'autom ne. La fragilité d e la v ég étatio n est une contrainte incontournable qui exclut tout travail agricole. Une exploitation extensive d e pastoralism e perm et que le prélèvem ent ne soit pas plus rapide q u e la vitesse d e régénération d e l'environnement. Du point d e vue du végétal, les « c a p ac ité s d e p o rta g e » sont nulles, c e qui rend la sédentarisation impossible.

En toundra à couloirs forestiers, les Koriaks, d an s un environnement plus favorable, pratiquent une petite agriculture em bryonnaire qui vient en com plém ent d'une cueillette fortement pratiquée. L'environnement

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Évolution des structures e t dynam iques sociales

v ég étal un peu plus clém ent offre une « c a p a c ité d e p o rta g e » supérieure qui rend possible une sédentarisation si elle reste num ériquem ent peu im portante : une agriculture em bryonnaire com plète l'apport d'une végétation plus utilisée q u e précédem m ent.

Exploitation du milieu anim al

Les mammifères sont chassés pour leur vian d e et/ou pour leur fourrure, celle-ci restant le matériau préféré des populations d e Sibérie pour se p ro té g e r des grands froids. Les animaux sédentaires sont accessibles à tout m om ent d e l'année, mais en nom bre limité, en raison m ê m e des ressources du milieu naturel, limitation moins sensible pour le milieu halieutique, en tout c a s à l'échelle d e prédation des groupes. Les animaux migrants, à des moments précis d e l'an n é e , sont accessibles en a b o n d a n c e lorsqu'on se trouve sur le chemin d e leur migration ; cela co n c ern e les mammifères a v e c le renne, les oiseaux a v e c les oies e t les canards, et les poissons a v e c les salmonidés. La p ê c h e est une activité importante du point d e v u e économ ique. Elle a p p o rte pour les Dolganes, une partie d e l'alimentation qui p e rm e t d e réduire la pression sur les troupeaux ; elle est essentielle dans les com ptoirs intérieurs du Kam chatka où le troupeau est plus ou moins accessible. La non-utilisation du végétal en toundra « rase » est c o m p e n s é e par une forte utilisation des m atières animales ; alors q u 'e n toundra à couloir forestier la com plém entarité est plus équilibrée.

Le Renne

C 'est le seul anim al qui peut se satisfaire des conditions offertes par l'environnement en a c c e p ta n t les contraintes d e la dom estication. Et encore, celle-ci est relative en c e q u e l'hom m e ne se pose pas c o m m e martre d e la relation animal/environnement. Le renne est le partenaire essentiel d e s gens du nord : l'équilibre alimentaire se fait autour d e lui ; il est source d e m atière première ; il assure la mobilité. Celle-ci est n é c essa ire pour équilibrer les prédations sur un milieu fragile, pour pratiquer une exploitation extensive en poussant le tro u p eau dom estique, pour se placer sur le parcours du troupeau migrant le m om ent venu. Toute la culture est fo n d ée sur le renne, ta n t les savoirs techniques, q u e l'économ ie e t le symbolique.

Dans le nord sibérien, o c c u p a n t d'un territoire qu'aucun progrès technique ne sait maîtriser, l'homm e est conscient d e sa fragilité. 1 perçoit fortement l'in terd ép en d an ce des e sp è c e s, e t se sent à égalité a v e c les autres occu p an ts d e son territoire : il les organise à l'im age du groupe humain, codifiant leurs relations pour qu'il n'y ait pas surexploitation d e l'une au détrim ent des autres.

C 'est dans c e co ntexte q u e le gouvernem ent d'URSS a mis en p la c e une collectivisation qui passait p a r la constitution d 'ag g lo m ératio n s sédentarisées.

Les comptoirs

Les comptoirs sont d e s agglom érations à plans géom étriques, volontairem ent implantées. Outre un certain nom bre d e services administratifs et d e com m erce, ils sont le lieu central d e la gestion des sovkhozes, lesquels supposent au moins une transhum ance d e pastoralisme alentour.

En toundra « rase », les c a p a c ité s d e p o rta g e d e l'environnement sont faibles ou quasim ent nulle : seule une exploitation extensive d e l'environnement est viable, l'intensif supposant une impossible intervention hum aine pour régénérer une production naturelle, pourvoir à l'extinction d e la cueillette par l'agriculture, ou d e la c h asse par l'élev ag e. Dans c e contexte, la te n d a n c e humaine à la densité sociale n'est pas possible, et, d'u n e certaine façon, c 'e s t une tentative contre-nature. La situation est lég èrem en t plus favorable dans les couloirs forestiers qui offrent des « c a p a c ité s d e p o rtag e » suffisantes pour ancrer une certain e sédentarisation. Mais d an s tous les ca s celle-ci com ptait sur i_n a p p o rt important d e produits venant d e l'extérieur, perfusion qui aujourd'hui ne se fait plus.

Les autochtones ont subi c e tte sédentarisation im posée qui avait pour objectif d e mieux contrôler les populations, d'uniformiser leurs m odes d e vie en ancrant certaines c a té g o rie s dans des lieux fixes, d e perm ettre un d é v e lo p p e m e n t du pastoralisme rinicole ; cela s 'a c c o m p a g n a it d'un a p p o rt d e techniques dites d e confort. Aujourd'hui, les autochtones n e p eu v en t com pter q u e sur leurs propres c a p a c ité s à trouver un équilibre.

S o p o tc h o n o y e

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p e n d a n t l'été. Aujourd'hui, l'administration se d é s e n g a g e des sovkhozes, l'approvisionnement devient tout à fart aléatoire, alors q u e ni agriculture ni é le v a g e ne sont possibles.

En c e qui c o n c ern e l'alimentation cam ée, le com ptoir peut l'été subvenir à ses besoins g râ c e à la p ê c h e , pratiquée par toutes les familles. Des réserves d e poissons sont possibles (gelés en c a v e c re u sé e dans le perm afrost ou p échés), alors que la g lace n'est p a s trop épaisse ; nous n'avons jamais vu d e poisson sé c h é . Mais il est largem ent d é p e n d a n t l'hiver d e l'apport en renne, sau vage ou dom estique, q u e lui procurent les n o m ad es qui alim entent leurs réseaux familiaux, en é c h a n g e d e services rendus.

Po p u l a t io n

Autrefois entre les mains d e sédentaires russes venus d e l'extérieur, les tâches administratives sont aujourd'hui e ffe c tu é e s p ar des autochtones liés à l'environnement n o m ad e . Toutes les familles sont p a rta g é e s entre toundra e t comptoir et la majorité des habitants est en sédentarisation m o m en tan ée. Le com ptoir ne représente p a s un échantillon d e hasard, mais bien des catégories com plém entaires d e celles qui circulent en toundra, personnes â g é e s après une vie nom ade, m ala d es ou fem m es sur le point d 'a c c o u c h e r, enfants en â g e d'être scolarisés, qui, après une petite e n fa n c e n o m ad e e t a v a n t un nom adism e d'adulte, restent au comptoir chez un m em bre d e la famille e t retournent en toundra lors d e s v a c a n c e s . Le com ptoir est com plètem ent lié à son environnement n o m ad e .

Co n c l u s io n

Il y a d é p e n d a n c e économ ique entre l'agglom ération et l'extérieur lointain. C'est le propre d e toute agglom ération, sans d o u te. Mais dans notre cas, q u e l'apport ne se fasse plus oblige les habitants à maintenir une mobilité suffisante pour aller chercher une alimentation locale et traditionnelle. L'agglomération renforce ses relations éco n o m iq u es a v e c les nom ades, c h a q u e famille o c c u p a n t les deux territoires dans une com plém entarité d e services. Dans c e c a d re -là, le devenir du comptoir est lié à l'évolution du g ro u p e d a n s sa globalité.

D'une certaine façon, une telle sédentarisation devient le garant d e la nom adisation dans la m esure où elle p erm et l'implantation d e services d e proximité, en é c h a n g e d e quoi elle est nourrie par l'exploitation extensive des n o m ad e s.

Les intentions qui ont prévalu à l'implantation d e c e tte agglom ération sont autres, mais I nous sem ble q u e la pression administrative s 'é ta n t relâché dans le co n tex te d e crise économ ique e t du fait d e l'éloignem ent, il y a prise d e possession p a r les nom ades d e leur comptoir. D'autant qu'ils revendiquent leur m o d e d e vie traditionnel, seul susceptible d e les faire vivre d a n s leur pays et, d e plus, culturellement identificatoire. L'agglom ération prend p la c e dans le système au to c h to n e d'occupation du territoire.

A chaïvaïa m

SITUATION GÉOGRAPHIQU E ET APPROVISIONNEMENT

C e comptoir, installé sur la rivière Achaïvaïam, ne peut être approvisionné q u e par hélicoptère et par cam ion l'hiver. Mais le com ptoir n'a pas d e problèm es d'approvisionnem ent en bois d e chauffe et les habitants pratiquent, outre ia cueillette, un em bryon d'agriculture (pomm e d e terre, choux).

L'installation du comptoir, cen tre administratif du sovkhoze, en dehors des circuits d e migration d e troupeaux sauvages, est liée au d é v e lo p p e m e n t d e l'é le v a g e du renne. Mais p a rc e q u e seuls les pasteurs restent mobiles derrière les troupeaux, on aboutit à une distanciation matérielle d 'a v e c les animaux dom estiques qui rend l'approvisionnem ent c a m é difficile. La c h a sse c o n c e rn e essentiellement des animaux sédentarisés. Le comptoir, situé sur ta fin d e la rem ontée des salmonidés, paraît tourné vers le poisson, affichant d e nom breux greniers d e s é c h a g e e t d e conservation. C ela a u g m e n te la c a p a c ité d'autonom ie, dans un milieu qui perm et déjà une prédation sur le végétal plus forte q u e dans l'exemple p récéd en t. L'implantation en toundra à couloirs forestiers p erm et donc une petite autonom ie.

Po pu l a t io n

La sédentarisation obéit aux mêmes préo ccu p atio n s d e main mise sur la population et d e travail sur la croissance des troupeaux. Mais ta population s'est réellem ent sédentarisée. Seuls quelques hom mes, issus d e s familles du comptoir, a c c o m p a g n e n t les troupeaux. La population d'A chaïvaïam sera d o n c différente d e celle d e Sopotchnoye.

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Évolution des structures e t dynam iques sociales

Entren o m a d is m e etsédentarité

Le com ptoir d'A chaïvaïam offre l'exem ple d'un moment d e transition où te n te d e perdurer, malgré la sédentarité, une culture koriake forte fo n d é e sur le renne e t do n c le nomadisme, c a s d e figure différent du p r é c é d e n t où nous avions vu le nom adism e persister sur une tradition culturelle faible ou tout au moins susceptible d 'a b so rb e r des mutations. Ici, le nomadisme va trouver des m odalités d'expression dans le c a d re d e la sédentarité im posée.

Une d o u b le im plantation saisonnière : Pour la p ê c h e, c h a q u e famille a un droit d'exploitation halieutique sur une parcelle d e cours d 'e a u . Sur c e lieu, dont l'exploitation lui appartient, elle passe quatre à cinq mois l'été. L'espace n 'é ta n t p a s limité, l'implantation fonctionne en isolât sous plusieurs formes. Dans une véritable construction immobilière. Dans une implantation semi-mobile, c'est-à-d ire habitation d e ty p e mobile, tente, dont la c h a rp e n te est laissée en place d'une a n n é e sur l'autre, transform ant la structure en structure fixe. Dans c e cas, des élém en ts fixes concernent aussi le technique : lieux d e s é c h a g e sur pilotis et lieu d e conservation. Enfin, dans u n e implantation précaire qui ne laissera a u cu n e tra c e.

Installations de type m o b ile e n cam pem ents aux alentour d e l'agglom ération. Ces habitations ne sont p as obligatoirem ent liées à la p ê c h e . Elles sont là toute l'année, mais changent d e nature en fonction d e la saison ou d e s événem ents : te n te conique ou rectangulaire d e toile l'été, tente co n iq u e ou rectangulaire en p e a u d e renne l'hiver, y a ra n g a en p e a u d e renne usée à l'automne, en p e a u x épaisses pour l'hiver. À l'inverse d e s installations p ré c é d e n te s , se posent des questions d e proximité, e t l'on observe le m ê m e sc h ém a q u e dans un c a m p e m e n t n o m ad e, en particulier l'existence d'un territoire dom estique autour d e l'habitation. Mais ici les installations d e rangem ent mobiles (traîneaux) sont re m p la c é e s par des installations séd en taires (greniers sur pilotis). C 'e s t aussi le lieu d e conservation d'élém ents importants co m m e tout le jeu d e p e rc h e s nécessaires à la construction d es habitations. Ces habitations p e u v e n t être multiples dans un m êm e e s p a c e domestique, une seule portant la couverture. Dans in grand nom bre d e cas, elles sont o c c u p é e s p a r des gens âgés. C ertains n'y sont q u e la journée e t rentrent le soir d a n s leur maison, d'autres y restent plus longtemps. Il y a indéniablem ent volonté d e faire perdurer quelque c h o se d e l'ordre d e la culture, à la fois une gestuelle, un e s p a c e o c c u p é , une organisation d e l'espace, une relation a v e c la terre e t le tem ps, un environnement favorable à la conduite de certaines activités techniques co m m e le g rattag e d e s peaux.

Le tro u p e a u identificatoire du d a n

On assiste aujourd'hui à une diminution du troupeau pour des raisons essentiellem ent économ iques : a b s e n c e d e d é b o u c h é pour les m atières c arn ées en raison du coût des transports, m êm e pour le comptoir qui ne bénéficie d e viande q u e lorsque le troupeau passe à proximité; seules les peaux sont e n c o re rap p o rtée s, e t encore. Le tro u p e a u qui venait autrefois jusque dans le village, reste aujourd'hui d e l'autre c o té d e la rivière ; raisons invoquées : les chiens et les prédateurs humains. C ela aboutit à une distanciation entre le renne e t l'homme, d an s l'intégralité d e la relation initiale qui s'appuyait sur un c o n ta c t constant.

Pourtant la culture persiste m algré la volonté des colonisateurs d e ne garder q u e l'a sp e c t technique d e l'é le v a g e . C ar l'élev ag e n'est p a s seulem ent technique, il est porteur d e culture e t donc, m algré et à travers l'organisation en sovkhoze, les Koriakes maintiennent leur culture. À la question « mais à quoi sert l'élevage s'il n'y a p a s consommation ? », on nous répond « il faut q u e no us transmettions d e s connaissances à nos enfants ». Celles-ci ne concernent p a s seulem ent le pastoralisme. Une partie im portante d e l'organisation du m o n d e p a sse par le renne. Les cérém onies, enterrem ents ou crém ations sont liées à la vie du troupeau d a n s la m esure où b e a u c o u p appellent un a b a tta g e rituel.

Deux a s p e c ts perdurent. Au plan individuel, une relation symbiotique entre l'hom m e e t l'animal : l'hom m e nourri e t vêtu par le renne s'approprie les attributs d e l'animal. De c e fait, le renne reste producteur d e p e a u x e t d o n c se maintient d'une tradition technique en co re vivace. Au niveau du groupe, un parallélisme entre le g ro u p e humain e t son troupeau : la notion d e clan s'appuie sur la prestation d e service par le renne e t un tro u p e a u qui va bien est l'im age d'un groupe qui va bien. Si le troupeau dom estique soude les m em bres d'u n e famille p a rc e q u e les deux vies sont liées, la m êm e relation existe au niveau du clan e t du troupeau collectif : un certain nombre d e transactions passant par les rennes entretiennent les liens entre les différentes c o m p o s a n te s du clan. Il nous est clairem ent dit que si le troupeau disparaît, le clan disparaît ; On arrive alors à l'id ée d 'u n élevage, qui suppose irr nom adism e, dont l'objectif essentiel est l'entretien symbolique du clan, qui est sédentarisé.

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Conclusion

On a do n c une situation différente. Le milieu à couloirs forestiers a des c a p a c ité s d e p o rta g e supérieur à celles d u milieu toundra, m êm e si elles ne sont pas illimitées : elles peuvent perm ettre un maintien du g ro u p e mais non une augm entation forte d e la densité sociale ; elles sont, par ailleurs, sensibles à toute crise. Peut- être e st-c e à ç a que l'on peut attribuer l'abandon du m o d e d e vie nom ade. Mais p a rc e q u e c e m o d e d e vie est un élém ent constituant d e la culture, la sédentarisation s 'a c c o m p a g n e d e la p e rd u ra n c e aux niveaux matériel e t symbolique d e traits spécifiques du m ode d e vie n o m a d e .

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