C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
P HILIPPE A NTOINE
Conditions pour un minimum local d’une fonction différentiable
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 20, n
o2 (1979), p. 109-153
<http://www.numdam.org/item?id=CTGDC_1979__20_2_109_0>
© Andrée C. Ehresmann et les auteurs, 1979, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
CONDITIONS POUR UN MINIMUM LOCAL D’UNE FONCTION DIFFERENTIABLE
par
Philippe ANTOINE
CAHIERS DE TOPOLOGIE ET GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
Vol. XX - 2
( 1979 )
INTRODUCTION.
Ceci est à la fois une rédaction détaillée et un
approfondissement
de certains
points
d’une Notepubliée
en collaboration avec F. Van Ise-ghem («Conditions
nécessaires et conditions suffisantes pour un minimum local d’une f onctionne lle »,C. R. A. S. Paris 282, 1976 ).
Le
problème
abordé est le suivant : étant donné une fonction nu-mérique
différentiable.Î
définie sur un espace deBanach,
trouver desconditions nécessaires et des conditions suffisantes pour que
,l présente
un minimum local en un
point
a donné.Classiquement,
ceproblème
est résolu de manièrejugée
satisfai-sante dans deux cas:
lorsque J
est définie sur un espace de Hilbert etlorsque J
est une fonction d’un typeparticulier (« fonctionnelle
du calcul des variations »,alias,
«fonctionnelle de formeintégrale ») définie
sur unespace de chemins ou sur certains sous-espaces de cet espace. Nous pro- posons ici une théorie «unitaire» contenant ces deux cas comme cas par-
ticuliers,
suffisammentgénérale
pours’appliquer
parexemple
au calculdes variations en dimension
supérieure
à1 .
I1 existe
déjà
une tellethéorie 1) ;
elle peut se résumer en le thé- orème suivant(G. W’. Kimble,
A characterization of extremals forgeneral multiple integral problems, Pac. J. Math. 14, 1964, 1283 -1295 ) :
THEOREME 0.
Soit ,j
unefonction de
classeC 2 définie
sur un ouvert Ud ûn
espacede Banach
E et soit a unpoint
deU ;
on supposequ’il
exis-1) La théorie de
Dubovitskii-Milyutin
( I. V.Girsanov,
Lectures on mathematicaltheory of
extremumpro ble ms, Springer, 1972),
extrêmementpui ssante pour
trouverdes conditions
nécessaires,
ne semble pasconduire,
sauf sous deshypothèses
(convexité à des conditionste une
injection
continuei, d’image dense,
de E dans un espacede Hil- bert
H et uneapplication
continueA d’un voisinage
V de adans l’es-
pace des
op érateurs symétriques
sur Htelle
que :pour que a soit un minimum
local de J,
ilfaut
qued J (a)
= 0 et queA ( a )
soit unopérateur positif, il suffit
qued J (a) =
0 et queA (a)
soitun
op érateur positif
etinversible.
La difficulté
d’appliquer
ce théorème réside évidemment dans la vérification des conditionsparticulières
que doit vérifier,l ,
et commence avec le choix del’espace
de Hilbert H(pour
le calcul desvariations,
seul cas considéré par
Kimble,
ils_’agit
bien sûr d’un espace deSobolev;
le choix n’est pas
toujours
aussi naturellementévident ).
La théorie que nous
développons
ici(fonction
différentiable surun
«couple d’espaces
de Banach endualité »,
sur un«couple hilbertien»)
est strictement moins
générale
que celle de Kimble. Son intérêt ne réside pas dans l’étendue du domained’application,
mais dans les modalitésd’application.
Tout
d’abord,
le calcul différentiel 1 sur lescouples d’espaces
deBanach en dualité est
l’homologue
exacte du calcul différentiel usuel:le
Chapitre
II est consacré à la vérification - élémentaire - de ce que les théorèmes fondamentaux du calcul différentiel( composition,
Théorèmed’invers ion
locale,
Théorème des fonctionsimplicites)1)
restent valablessur les
couples d’espaces
de Banach en dualité. Toutes lestechniques
usuelles du calcul différentiel - et de la
géométrie différentielle 2),
car1) On vérifie de même la validité des théorèmes sur les
équations
différentielles.2) Le lemme de Morse, par
exemple,
s’étend sans difficulté au cas des fonctions différentiables sur lescouples d’espaces
de Banach endualité,
en vérifiant sim-plement
que la démonstration de Palais ( The Morse Lemma for Banach spaces, B ull. A .M.S.75, 1969, 968-970)
restevraie,
ou, et c’ est 1 à sans doute la démons- tration laplus simple
du lemme de Morse, commeconséquence
du Lemme 3.2.4.Nous avons donné cette version du lemme de Morse, démontré en suivant
Palais,
àl’occasion
d’un cours sur la théorie de Morse à Louvain ( 1972- 73 ). Une versionéquivalente,
au formalismeprès,
a été donnéeindépendamment
parHui-Hsiung
Kuo ( The Morse-P alais lemma on Banach spaces, Bull. A.M.S.80, 1974,
363-365).
Sous cette forme le lemme de Morse
s’applique
parexemple
à une fonctionnelle duon peut modeler des variétés sur des
couples d’espaces
de Banach endualité - sont donc
applicables.
D’autre part, on sait associer de manière fonctorielle à tout «cou-
ple
hilbertien» E un espace de HilbertHE
et uneinjection
continue d’i-mage dense de E dans
HF ,
tels que toutopérateur symétrique
A sur Es’étende en un
opérateur symétrique HA
surHF , HA dépendant
conti-nûment
de A .
Leshypothèses
du Théorème 0 sont alorsautomatiquement
vérifiées pour une fonction différentiable sur un
couple
hilbertien E ou par la restriction d’une telle fonction à unsous-objet
de F .Le lecteur
pressé
pourra, enpremière
lecture(à
supposerqu’il
y en ait une
seconde ! )
ne retenir que lesparagraphes
1.1 à1.6
et le pa-ragraphe
2.1 avant d’aborder leChapitre
III.Le lecteur
inquiet
de savoir si tout cela a un sens pourra se lais-ser
guider
par le tableau de concordance suivantqui indique
àquel
cha-pitre
du calcul des variationsclassiques correspond
unparagraphe
donné3.4.
Problème libre(conditions d’Euler,
deLegendre
et deJacobi ).
3.5. Problème de Bolza normal
(conditions d’Euler-Lagrange,
detransversalité,
de C lebsch et deJacobi ).
3.6.
Problème de Bolza anormal(Hestenes,
Sufficient conditions for theproblem
of Bolza in the calculus ofvariations,
Trans.A.M.S. 35, 1933,
793-818).
3.7. Conditions suffisantes pour avoir un minimum local en une extré- male dont les extrémités sont
conjuguées 1).
NOTATIONS ET DEFINITIONS. Nous noterons:
E *
le dualtopologique
fort d’un espace de BanachE ;
L(E, F) l’espace
de Banach desapplications
linéaires continuesentre les espaces de Banach E et
F ;
, > la forme bilinéaire
canonique
définie surE *X E .
Nous dirons
qu’une
mesure deRadon p
est strictementpositive
si elle est
positive
et si son support estl’espace
toutentier;
elle est ca- ractérisée parIl ( f )
= 0 etf >
0 entraînentf = 0 .
1) 0. Bolza, Lectures on the calculus
of
variations, The Univ. ofChicago
Press1. ALGEBRE LINEAIRE SUR LES COUPLES D’ESPACES DE BANACH EN DUALITE.
1.1. Couple d’espaces de Banach
endualité.
1.1.1.
DEFINITION. Uncouple d’espaces
de Banach endualité
est untriple E
=(E, E’, S,
où E etE’
sont des espaces de Banachet 4Y
uneforme bilinéaire continue sur
E’XE
mettantE’
etE
en dualitéséparante.
La dualité étant
séparante,
on a lespropriétés
suivantes : 1 °Si S(x’, x)
= 0quel
que soitx’ ,
a lors x =0 ,
2°
Si S (x’, x)
= 0quel
ques oit x ,
alorsx’
=0 .
La donnée
de 45
estéquivalente
à la donnée d’uneapplication
linéaire
continue 0
deE’
dans le dual fortE *
de E( resp. une applica-
tion linéaire continue
0’
de E dansE’* ).
La dualité estséparante
ssicp
et0’
sontinjectives.
1.2. Exemples de couples d’espaces de Banach
endualité.
EXEMPLE 1. Soit E un espace de Banach. Cet espace est en dualité sé- parante avec son dual
E* :
on définit ainsi uncouple d’espaces
de Banachen
dualité,
que nous identifierons àE .
Si E est de dimensionfinie,
cecouple
est le seul(à isomorphisme près )
que l’onpuisse
construire àpartir
deE .
E XEMP L E 2.
Soit ?
un espace fibré vectoriel de base compacte B. On se donne une structure finslériennesur ?
et une mesure de Radon stricte-ment
positive
surB .
On noteenfin 5:* l’espace
fibré vectoriel dualde ?
et on munit ce fibré de la structure finslérienne duale de celle deF. On
pose:E =
C0(F),
espace de Banach des sections continuesde F,
avecla n orm e
1
E’
=C0(F*),
espace de Banach des sections continuesde 9:*,
avecla norme
(D la forme bilinéaire continue définie sur
E’ X E par :
où , >
désigne l’application canonique de ?*0?
dansR .
La
forme S
metC0(F*)
etC0(F)
en dualitéséparante ;
nous noteronsC (j)
lecouple d’espaces
de Banach ainsi défini.1 .3. Morphismes ( linéaires continus) de couples d’espaces de Banach
en
dualité.
1.3.1.
DEFINITION. Unmorphisme ( linéairecontinu)
entre deuxcouples d’espaces
de Banach en dualitéE -= (E, E’, 4) )
etF = (F, F’, W)
estun
couple (u, u’),
où u(resp. u’ )
est uneapplication
linéaire continuede E dans F
(resp.
deF’
dansE’ )
vérifiant:La condition pour que
(u, u’)
soit unmorphisme
se traduit encorepar la commutativité de
l’un
desdeux diagrammes
suivants :Les
dualités (D et Y
étantséparantes,
il est clair que, si(u, ui)
et
(u, u’2)
sont desmorphismes,
alorsu’
=u2 ;
demême,
si(ui , u’)
et(u2, u’)
sont desmorphismes,
alorsu1 =
u2 .1.3.2.
NOTATION. Nous noteronsL(E ; F)
l’ensemble desmorphismes
de E dans
F .
Il est clair que c’est un espace vectoriel et un espace de Banach pour la norme:( on
peut identifier L( E ; F)
auproduit
fibré de L( E ; F)
et de L( E’; F’)
relativement aux
applications :
1.4. Compos ition des morphismes.
Soit
(u, u’)
unmorphisme
de E =(E, E’, S)
dans F =(F, F’, W)
et
(v, v’)
unmorphisme
de F dansG = ( G, G’, O).
Alorsest un
morphisme
de E dansG :
on a en effet :En outre,
L’application
decomposition
est donc uneapplication
bilinéaire conti-nue de
L(E;F)XL(F;G) dans L(E;G).
1.5. Isornorphismes de couples d’espaces de Banach
endualité.
1.5.1.
DEFINITION. Nousappellerons morphisme
identité d’uncouple E ,
et nous noterons1E ,
lemorphisme ( IE , lE ’).
1.5.2.
DEFINITION. Unisomorphisme
d’uncouple
E sur uncouple
F estun
morphisme (u, u’) de E
dans F telqu’il
existe unmorphisme (v, v’)
de F dans E tel que
Il est clair que, si
(u, u’)
est unisomorphisme
decouples,
alorsu et
u’
sont desisomorphismes d’espaces
de Banach. Laréciproque
estVraie : il faut montrer que, si
(u, u’)
est unmorphisme
et si u etu’
sontdes
isomorphismes,
alors( u-1, u’-1)
est unmorphisme ;
on aOn a donc la caractérisation suivante des
isomorphismes : (u, u’)
est unisomorphisme
ssi(u, u ’)
est unmorphisme
et u(resp. u’ )
est un iso-morphisme d’espaces
de Banach.1.5.3.
THEOREME.Soit
E et Fdeux couples d’espaces de Banach
endualité. L’ensemble I som (E; F) des isomorphismes
de E sur F est unouvert de L
( E; F)
etl’application
est de
classe C°° .
’L’ensemble
I som (E ; F)
est leproduit
fibré des deux ouverts1 som ( E ; F)
deL(E;F)
etI som(F’ ; E’)
deL(F’; E’),
donc est ou-vert dans
L ( E ; F ) ,
etl’application
deprise
de l’inverse est leproduit
fibré de deux
applications
de classeC°° , 1.6. Exemples d’espaces L ( E; F) .
EXEMPLE 1. Prenons E
= R .
On a alors unisomorphisme
naturel entreL(R ; F)
etF.
A tout élément y de F on associe lemorphisme
de Rdans F défini par:
C n définit ainsi une
application
de F dansL ( R; F ) qui
est évidemmentlinéaire. Elle est continue car
injective
caret
surjective
car, si(u, u’)
est unmorphisme
de R dansF ,
on sait queet comme la donnée de u caractérise le
morphisme,
on aaussi u’
=uÿ .
EXEMPLE l’. Posons E =
E ,
espace de dimensionfinie, rapporté
à unebase (e1 ,
e2, ... ,en).
On démontre comme àl’exemple
1 quel’application
de
Fn
dansL ( E ; F) qui à (y1 ,
... ,yn)
associe lemorphisme
de E dansF défini par :
est un
isomorphisme
decouples d’espaces
de Banach(cet isomorphisme dépend
du choix de la base de E).
EXEMPLE 2. Posons
F = R .
On a alors unisomorphisme
naturel entreL(E ; R)
etE’ .
A toutélément x’
deE’
on associe lemorphisme
deE
dansR
défini par:L’ application
ainsi définie deE’
dansL (E ; R )
estlinéaire,
continue carin jective
caret
surjective
car, si(u, u’)
est unmorphisme
de E dansR ,
on sait queet,
u’
caractérisant lemorphisme,
u -ux, .
EXEMPLE 2’. Posons F =
F ,
espace de dimensionfinie, rapporté
à unebase
(f1 , ... , fn).
On montre quel’application
deE’n
dansL(E ; F) qui
à (x’1,...,xn’)
associele morphisme de
E dans F défini par:est un
isomorphisme d’espaces
de Banach.1.7. Sous-objets
etfacteurs directs.
1.7.1.
PROPOSITION.Soit F = ( F , F’, ’II) un couple d’espaces de
Ba-nach
endualité, E
un espace deBanach
et u uneapplication linéaire
continue
injective de E dans F . On
noteE’ le quotient de F’
par lepolaire de Im u, u’
lasurjection canonique
deF’
surE’ et (D
laforme
bilin éaire dé finie
surE’ X E par:
A lo rs :
(i ) E = ( E, E’, S)
est uncouple d’espaces de Banach
endualité;
( ii ) ( u, u’)
est unmorphisme de
Edans F ;
(iii )
toutmorphisme (u1’ ui) de but
Ftel
queu1
= u oùl
s efacto-
rise par
(u, u’).
i)
Laforme 0
est bien définie car, siu’ y’
=0 ,
alorsy’
appar-tient au
polaire
deI m u
et ona W (y’, u x) = 0 .
La
forme S
est continue card’ où :
La
forme (D
est une dualitéséparante,
car:- si
S (x’, x)
= 0que 1
que soitx’ , alors W(y’, u x)
= 0que 1
que soity’ ,
donc u x = 0et x = 0 , puisque
u estinjectif ;
- si
F(x’, x)
= 0que 1
ques oit x , alors W (y’, y)
= 0que 1
que soit y dansI m u,
doncy’ appartient
aupolaire
de Im u etx’
=u’ y’
=0 .
ii )
On a, par définitionde (D ,
donc
( u, u’)
est unmorphisme.
iii)
Soit(u1, u’1)
unmorphisme
de dansF
telque . On a:
d onc
u’1
e st nul sur(I m u)0
etu 1
pas se auquotient
en uneapplication
linéaire continue
û’i
deE’ = F’/(I m u)0
dansE Í.
Lecouple (û1, u1)
est un
morphisme
deEl
dans E :et on a bien
1.7.2.
DEFINITION. SoitF = (F, F’, W)
uncouple d’espaces
de Banachen
dualité, E
un sous-espace fermé de F et ul’injection canonique
deE dans
F .
Nous dirons que lecouple d’espaces
de Banach en dualité Edécrit à la
Proposition 1.7.1
est lesous-objet de
F défini parE .
Nous dirons que cesous-objet
est unfacteur direct de
F si lemorphisme (u, u’)
de E dans F admet une
projection,
c’est-à-dire unmorphisme (ir ,rr’ )
deF
dans E
tel que1.7.3.
REMARQUE. SiE
est un facteur direct deF ,
alors E est un fac-teur direct de
F .
Laréciproque
est fausse engénéral.
1.8. Noyau d’un morphisme.
Soit E et
F
deuxcouples d’espaces
de Banach en dualité et soit(u, u’)
unmorphisme
de E dansF .
Lesous-objet
de E défini par le sous-espacefermé Keru
de E et lemonomorphisme canonique
de ce sous-objet
dans E forment un noyau, au sens de lacatégorie
descouples d’espaces
de Banach endualité,
pour lemorphisme (u, u’) (on applique ( iii)
de laProposition 1.7.1).
Nous noteronsKer(u, u’)
lesous-objet
de E défini par
Keru .
La détermination
pratique
deKer(u, u’)
se fait parapplication
de la
proposition
suivante :1.8.1.
PROPOSITION. Lepolaire
du noyaude
u est la a( E’, E) fermeture
de l’image
deu’.
Le noyau de u est le
polaire
del’image
deu’ :
si xappartient
à
Keru ,
on a :donc x
appartient
à(lmu’)o ; réciproquement,
si xappartient
à(lm u’ )0
on a
d’où u x =
O.
Il en résulte que lepolaire
de Keru est lebipolaire
deIm u’ ,
donc lao- (E’, E)
fermeture deIm u’.
01.8.2.
COROLLAIRE.Si Imu’
esta ( E’ , E) fermé,
enparticuliersi (u, u’)
admet une section
(a, a’),
on aoù
8
estdéfini
parSi
Imu’
esta ( E’, E) fermé,
il estégal
aupolaire
deKeru ;
onreprend
alors la construction de laProposition 1.7.1.
Si
(u, u ’)
admet une section(a, a’ ),
on va montrer directement queImu’
est lepolaire
de Keru(donc
esta (E’, E) fermé ).
Si on aalors
soit
d’où
x’ - u’o-’x’ = 0 ; donc x’ appartient
àl’image
deu’ .
Laréciproque
est immédiate. 0
1.8.3.
THEOREME. Soit E et F deuxcouples d’espaces
deBanach
en du-alité et soit
(u, u’)
unmorphisme
de E dansF .
Si( u, u’)
admet une section(a, a’), Ker(u, u’)
est unfacteur
direct deE.
Soit i
l’injection canonique
de Keru dans Eet i’
lasurjection canonique
deE’
surCokeru’ ;
on sait( Corollaire 1.8.2)
queoù
9
est défini par :et que
(i,i’)
est lemonomorphisme canonique
deKer (u,u’)
dans E.On définit une
projection (tt, tt’)
de E surKer (u,u’)
de la manière suivante :-
L’endomorphisme 1E -o-ou
de E se factorise en uneapplication
linéaire continue 77 de E dans Keru : on a io tt =
1 E - Go u.
-
L’endomorphisme 1 E ’ - u ’ oa’
deE’
passe auquotient
en uneappli-
cation linéaire continue
7T ’
deCokeru’ dans E’ :
on arr’ o i’ = 1E’- u’oQ’.
On vérifie que
(rr, rr’)
est unmorphisme:
et que
(1r ,rr’)
est uneprojection
pour(i, i’) :
d’où
donc
1.8.4.
COROLLAIRE.Soit E
uncouple d’espaces de Banachen dualité et
(u, u’J
unmorphisme de E dans R n. Si l’application
u estsurjective, Iier(u, u’J
est unfacteur direct
deE .
Il suffit de montrer que
( u, u’)
admet une section. On sait( n° 1.6 Exemple 2’)
que( u, u’)
est défini par n éléments(x’ x’n)
deE’;
on a :
L’application
u étantsurjective,
il existe n éléments(x1 , ... , xn)
deE
tels queOn définit alors une section
(a, a ’)
de(u, u’)
de la manière suivante :On sait
( n° 1.6, Exemple l’ )
que(a o,’)
est unmorphisme
deRn
dansE ;
on vérifie que(o-, o-’)
est une section de(u, u’) :
11. APPLICATIONS DIFFERENTIABLES ENTRE COUPLES D’ESPACES DE BANACN EN DUALITE.
2.1. Définition d’une application différentiable.
2.1.1.
DEFINITION. SoitE = (E, E’, S)
etF = (F, F’, W)
deux cou-ples d’espaces
de Banach endualité, U
un ouvert deE
etf
uneapplica-
tion de U dans
F .
Nous dirons quef
est de classeCr ( relativement
à E etF )
si les conditions suivantes sont vérifiées :i) f
est de classeC’
relativement aux espaces de BanachE
etF ; ii) l’application
différentielled f
deU
dansL(E ; F)
se factoriseen une
appiication 8 f
de classeCT-1
à valeurs dansL ( E ; F ) .
. Relativement aux
projections canoniques
deL(E; F) sur L(E; F)
et
L(F’; E’), l’application S f
a pour composantesd f
et uneapplica-
tion
d ’ f
de classeCr-1
deU
dansL ( F’ ; E’ ).
La condition deproduit
f ibré se traduit par :
Pour r =
0 ,
la condition(ii)
est vide: uneapplication
de classeCO
est uneapplication
continue deU
dansF . 2.2. Composition d’applications différentiables.
Soit
E = (E , E’, S), F = (F , F’, W)
etG = (G, G’, O)
troiscouples d’espaces
de Banach endualité, U
un ouvert de Eet V
un ou-vert de
F .
On considère uneapplication f
deU
dansF ,
prenant ses va- leursdans V
et uneapplication g de V
dansG ; l’application composée
h
= g o f
est uneapplication
deU
dansG.
2.2.1.
THEOREME.Sous les hypothèses précédentes,
sif
estde classe
C" relativement
à E et F et si g estde classe Cr relativement
à F etG, alors h = g
of
estde classe Cr relativement
à E etG
et on a:On sait que
h
est de classeCr
relativement aux espaces de Ba-n ach E
etG
et queLes
applications d’ f
etd’g
étant de classeCr-1 ,
etf
étant de classeCr , l’application d’h
deU
dansL(G’, E’)
définie parest de classe
Cr-1
et ona :
Les
applications
dh etd’h
définissent donc uneapplication
de classeCr-1
de U dansL(E; G), application qui
re lèved h .
u2.3. Application différentiable définie
sur unproduit.
Etant donné deux
couples d’espaces
de Banach en dualitéE1
etE2,
on définit lecouple produit (c’est
leproduit
dans lacatégorie
descouples d’espaces
de Banach endualité):
où 4Y est la dualité définie par:
On voit facilement que
L ( E 1 X E2 ; F)
s’identifie àL(E1 ; F ) + L(E2 ; F) ;
on a donc :
2.3.1.
PROPOSITION.Soit E 1, E2
et F troiscouples d’espaces
de Ba-nach
endualité,
U un ouvert deE1
XE2
etf
uneapplication
de U dansF. L’application f
est declasse Cr relativement
àEl X E2
et F ssif
est
partiellement différentiable de E1
XE2 dans
F et si lesapplications
différentielles partielles di f
deU dans L(Ei ; F)
aveci E {1, 2}
sefactorisent
endes applications 0 if, de classe CT-1,
àvaleurs
dansL(Ei; F).
2.4. Exemples d’applications différentiables.
EXEMPLE 1. Soit E et F deux
couples d’espaces
de Banach en dualité.Toute
application
constante de E dans F est de classeC°°
relativement à E etF .
E XEMPL E 2. Soit E et F deux
couples d’espaces
de Banach en dualité.Une
application
linéaire continue u de E dans F est de classeC°°
re-lativement à E et F ssi u définit un
morphisme (u, u’)
de E dansF ;
on a alors :
EXEMPLE 3. Soit
E1, E2
et F troiscouples d’espaces
de Banach endualité. Une
application
bilinéaire continuef
deEl X E2
dans F est declasse
C°°
relativement àEl
XE2
et F ssil’application
linéaire conti-nue
fi
deE2
dansL(E1 ; F) ( resp. f2
deE1
dansL(E2 ; F))
asso-c iée
à f
se factorise en uneapplication
linéaire continue à valeurs dans L(E1 ; F) ( resp.
L(E2 ; F) ). ( Cn applique
laProposition 2.3.1. )
EXEMPLE 4.
Soit ? et g
deux espaces fibrés vectoriel de même basecompacte B ;
on se donne une structure finslériennesur 5: et g
et unemesure de
Radon Il
strictementpositive sur B .
Soitf
uneapplication
fibrée définie sur un
ouvert 11
del’espace
totalde 9: ,
à valeurs dansl’espace
totalde §,
de classeC’
lelong
des fibres(on
n’a donc pas à supposerque et et G
soient des fibrés différentiables - nique B
soitune
variété).
On noteC0U(F)
l’ouvert deCO(5:)
formé des sections debf
prenant leurs valeurs dansh ,
et(ùf l’application
deC0U(F)
dansC0(G) qui,
à une section sde ?
prenant ses valeurs dans11 ,
associela section
f o s de 9 .
On sait quew f
est uneapplication
de classeCr re-
lativement à
CO(F)
etC0(G)
et que, identifiantC0(L(F ; G))
à unsous-espace fermé de
L(CO(5:); C0(G)), l’application
différentiabled w f
s’identifie àl’application co d0f
deC0U(F) CU
dansC0(L(F ; G)) ( l’ap-
plication fibrée dcp f de 11 dans Y (F ; G)
est la différentielle def
lelong
des
fibres ;
cetteapplication
est de classeCr-1
lelong
desfibres).
Sion identifie de même
C0(L(G* ; F*))
à un sous-espace fermé de l’es-pace
l’application
définit une
application d’oif
de classeCr-1
te lle que :
d’où
Il en résulte que
(dwf, d’wf)
définit uneapplication d w f de classe Cr-1
de
C0U(F)
dansL(C0(F) ; C0(G)) qui
factorisedwf. L’application wf
est donc de classeCr
relativement auxcouples d’espaces
de Banachen dualité
C0(F) et C0(G).
n2.5. Difféomorphismes; théorème d’inversion locale.
2.5.1.
DEFINITION. Soit E et F deuxcouples d’espaces
de Banach endualité, U
un ouvert deE, V
un ouvert deF .
Uneapplication f
deU
dans V
est undifféomorphisme
declasse Cr de
U surV, relativement
à E et F sif
estbijective,
de classeCr
relativement à E et F et sil’application réciproque g = f -1
est de classeCr
relativement à F etE.
2.5.2.
THEOREME( Théorème d’inversion locale). Soit E
et Fdeux
cou-ples d’espaces de Banach
endualité, U
un ouvert deE
etf
uneappli-
cation de
U dans F, de classe Cr (
r >1 ) relativement
à E etF . Si
en unpoint
a deU
on ad f(a) E I som (E ; F), il
existe unvoisinage
ouvertV de a
et unvoisinage
ouvertW de
b =f(a) tels
quef
soit undifféo- morphisme
declasse Cr de V
surW, relativement
àE
etF .
Si
d f (a)
est unisomorphisme,
alorsd f (a)
est unisomorphisme
de
E
surF .
Il existe donc desvoisinages
ouvertsh et W
tels quef
soit un
difféomorphisme
de classeCr de V sur W,
relativement àE
etF ;
commeI som ( E ; F )
est ouvert dansL ( E ; F ) (Théorème 1.5.3 ),
onpeut
restreindre V
etW = f(V),
de telle manière que8 f (x)
soit unisomorphisme quel
que soit xde V.
La différentielle de l’application réc iproque g
def
étant donnée paret
l’application
deprise
de l’inverse dansI som (E ; F)
étant de classeC°° (Théorème 1.5.3), l’application d g de W
dansL ( F ; E )
définie parest de classe
Cr-1
et factorised g : l’ application g
est de classeCr
re-lativement à F et
E.
02.6. Théorème des fonctions implicites.
2.6.1.
THEOREME.Soit
E et Fdeux couples d’espaces de Bacnach
endualité, U
un ouvert deF , f
uneapplication de classe Cr
deU dans F . Si
en unpoint
ade U
ladifférentielle
8f (a) admet
unesection, il
exis-te un
voisinage
V de a, unvoisinage W de l’origine dans Kerd f (a)
etune
appli cation g
deW
dansE, de classe Cr relativement
àKer 8 f ( a)
et
E telle
quee t
d g (0 ) = (i , i’), morphisme canonique de Ker d f (a) dans E .
Le
morphisme d f (a)
admettant une section(o-, o-’), Ker8f(a)
est un facteur direct de E et il existe
(Théorème 1.8.3)
unmorphisme (rr, rr’ )
de E dansKer d f(a)
tel que:et
Soit
f l’application
deU
dansKer d f (a)
X F définie par:Cette
application
est de classeC"
relativement auxcouples d’espaces
de Banach en dualité E et
Ker d f(a) x F
et la différentielle en a :est
inversible;
on a:Par le théorème d’inversion locale
(Théorème 2.5,2 )
il existe unvoisinage
de
(0, f (a))
dansKer d f (a)
XF , voisinage
que l’on peutprendre
sousla forme d’un
produit W X W’
devoisinages,
et unvoisinage V
de a telsque
f
soit undifféomorphisme
de classeCr
de Vsur W x W’. Soit g
ledifféomorphisme
inverse et gl’application
de W dans V défiinie par:Cette
application
est de classeC’
relativement àKer d f (a)
etE ,
on aet enfin
donc
III. MINIMUM LOCAL D’UNE FONCTION NUMERIQUEDIFFERENTIABLE
3 .1. Introducti on.
Soit E un
couple d’espaces
de Banach endualité,
Ü un ouvertde E et
,Î
uneapplication
deÜ
dansR ,
de classeC2
relativement àE .
Laprojection
deL ( E; R)
surL ( R; E’ )
étant unisomorphisme ( n° 1.6, Exemple 2),
la condition de dérivabilité de,Î
peuts’exprimer
ainsi:l’ap- plication J
est de classeC2
de E dans R etl’application d J
de U dansE *
se factorise en uneapplication d’J
de classeCI
de Ü dansE’ . On
a donc :
3.1.1.
DEFINITIONS ET NOTATION. Soit E uncouple d’espaces
de Ba-nach en dualité. Nous
appellerons opérateur symétrique
sur E uneappli-
cation linéaire continue A de E dans
E’
telle que :L’ensemble des
opérateurs symétriques
sur E forme un sous-espace vec- torie 1 ferm é de L( E ; E’) ;
nous le noteronsLs ( E) .
Un
opérateur symétrique
A sur E sera ditopérateur positif
si :cet
opérateur
sera dit strictementpositif
siUn
opérateur symétrique
A sur E sera ditcoerci f
s’il est, dansLS(E),
intérieur à l’ensemble desopérateurs positifs.
Nous verronsplus
tard
(Lemme 3.2.2) qu’un opérateur
coercif est strictementpositif ;
la ré-ciproque
est bien sûr fausse engénéral.
3.1.2.
PROPOSITION. Ladifférentielle d d’ J de d’l
est uneapplication
continue de U dans
L s (E).
On sait
déjà
qued d’J
est uneapplication
continue de U dansL(E ; E’) ;
il suffit de montrer que pour tout x deÜ, dd’J (x)
est unopérateur symétrique
surE .
Or on a :3 .1,3,
P ROPOSITION. Pour queJ présente
un minimumlocal
en unpoint
a de
U ,
il est nécessaire quel’on
ait:(i) d’ J (a) = 0,
(ii)
dd’J (a)
est unopérateur positi f
surE ;
et il est
suffisant
quel’on
ait:(i) d’J(a) = 0 ,
( ii’) dd’J(a)
est unopérateur coerci f
sur E .On sait que, pour que
J présente
un minimum local en a , il estnécessaire que
d J (a) =
0 et que la formequadratique
associéeà d2 J (a)
soit
positive. Compte
tenu des factorisations dedl
et dedd’,J(a),
ontrouve les conditions
(i)
et( ii ).
La formule de
Taylor
à l’ordre2,
avec resteintégral,
pourJ
aupoint
a s’écrit:
où
est un
opérateur symétrique
sur E(on intègre
une fonction continue à va-leurs dans
l’espace
de BanachLs(E)) dépendant
continuement de x . Sil’application .T
vérifie en a les conditions( i )
et( ii’ ) ,
on a :et,
A(a) = d d’ J (a)
étant unopérateur coercif,
il existe unvoisinage V
de a dansU
tel que, pour tout xde V, l’opérateur A (x)
soit po-sitif ;
alorsLes conditions de la
Proposition 3.1.3
ne sont vraiment utilisables que si l’on sait caractériser de manièrepratique
lesopérateurs
coercifssur un
couple d’espaces
de Banach en dualité etsi,
biensûr,
il existe desopérateurs
coercifs sur lecouple d’espaces
de Banach en dualité con-sidéré.
3.2. Couples hilbertiens.
3.2.1.
DEFINITION. Nous dironsqu’un couple d’espaces
de Banach endualité E est un
couple hilbertien
si l’ensemble desopérateurs
coercifssur
E
est non vide.3.2.2.
PROPOSITION.Soit E
un espacede Banach. Le couple d’espaces
de Banach
endualité E
=(E , E *,
,» canoniquement associé
àE
estun
couple hilbertien
ssiE
estisomorphe
à un espacede Hilbert.
Si E
estisomorphe
à un espace deHilbert,
toutopérateur
définis-sant un
produit
scalaire admissible surE
estsymétrique, positif
et in-térieur au sous-ensemble des
opérateurs positifs,
donc est unopérateur
coercif sur
E .
Réciproquement,
soitA
unopérateur
coercif surE .
A tout élémente
deE*
on associel’opérateur symétrique Le
défini par:la norme de cet
opérateur
estégale
à||Z||2.
CommeA
estcoercif,
ilexiste E > 0 tel que
||Z||2= ||Z||
e entraîneA - Le positif.
On a doncsoit encore
I1 en résulte que
qui exprime
que la norme deE
estéquivalente
à une norme hilbertienne.Aucune caractérisation
générale
descouples
hilbertiens n’étant actuellementdisponible,
nous n’avons retenu iciqu’un
critèreparticulier
choisi pour sa
simplicité
et sesapplications
au calcul des variations : 3.2.3. THEOREME.Soit
E uncouple d’espaces de Banach
endualité. S’il
existe sur E un
opérateur symétrique, positif
etinversible,
cetopérateur
est
coercif
et E est uncouple hilbertien.
Ceci résulte du lemme suivant et de la remarque
qu’un opérateur symétrique
de la formeu’ o A o u ,
où(u, u’)
est unendomorphisme
deE et A un