A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
E. G OURSAT
Sur un théorème de M. Weingarten, et sur la théorie de surfaces applicables
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 5, no3 (1891), p. E1-E34
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E.I SUR UN
THÉORÈME DE M. WEINGARTEN,
ET SUR
LA THÉORIE DE SURFACES APPLICABLES,
PAR M. E.
COURSAT,
Maître de Conférences à l’École Normale supérieure.
M.
Weingarten
apublié
récemment(1)
unremarquable théorème,
pcr-mettant de ramener la détermination des surfaces
applicables
sur une sur-face donnée à
l’intégration
d’uneéquation
aux dérivéespartielles
du secondordre d’une forme très
simple. Quoique
les deuxproblèmes
que l’on ramène ainsi l’un à l’autreprésentent
des difficultés d’un mêmeordre,
cette propo- sition n’en ofl’re pas moins par elle-même un trèsgrand
intérêt. En outre, elle apermis
à NI.Weingarten
de retrouver trèssimplement
les résultatsqu’il
avait fait connaîtredepuis long temps
relativement auxdéveloppées
des surfaces minima et aux surfaces
applicables
sur leparaboloïde
de révo-lution,
et d’enajouter quelques-uns
de nouveaux. Encomparant
la Note deWeingarten
à untravail (2) que j’avais publié
il y aquelque temps
surun
sujet
en apparence toutdifférent, j’ai
reconnu immédiatementqu’on pouvait
déterminer par desquadratures
toutes les surfaces admettant un élément linéairedonné,
dans uneinfinité
de cas nouveaux(3).
Le peud’exemples
que l’onpossède
où l’on ait pu résoudreeffectivement
le pro- blèmedonne,
il mesemble, quelque
intérêt à ce résultat.La
première
Partie de ce travail est consacrée à la démonstration du théo- rème de M.Weingarten.
J’en fais ensuitel’application
aux surfaces dont lc( 1 ) Comptes rendus, 23 mars et 6 avril I89I.
(2) ..4merican Journal of Mathematics, t. X.
(3) Comptes rendus, 6 avril 1 891 .
carré de l’élément linéaire
possède
la formeet
plus spécialement
dans le cas se réduit àJ’emploie
constam-’
ment les notations et les résultats que l’on trouve dans
l’Ouvrage
de M. Dar-boux, Leçons
sur la théoriegénérale
dessurfaces.
I ..
1. Considérons une surface 1 dont le carré de l’élément linéaire
possède
la forme
du, du,
dwdésignant
trois différentielles exactes. Si l’onprend
u et v pour variablesindépendantes, w
devient une certaine fonction 2~~ (u, v)
et, enposant
la formule
(r~ peut
s’écrirep
et q
satisfaisant à la conditionSoient §, Y), ~
les coordonnéesrectangulaires
d’unpoint
de lasurface;
onaura les relations
Differentions ces trois
équations
parrapport
à u et vsuccessivement;
ilvient,
en tenantcompte
de la condition( 2 ),
Posons
les relations
(3)
et(4)
nous donnentSi donc on
regarde x,
y, z comme les coordonnéesrectangulaires
d’unpoint
d’une surfaceS,
c,c’,
c" seront les cosinus directeurs de la normale à cette surface. Les coordonnées d’unpoint
de Es’exprimeront
à leur tourau moyen des coordonnées d’un
point
de S par lesquadratures
Remarquons
que lesquantités
~a et q ont, pour la n.ouvelle surfaceS,
uncsignification géométrique
trèssimple;
on a, eneffet,
p
représente
donc la distance del’origine
auplan tangent,
et q la moitié du carré de la distance d’unpoint
de S àl’origine .
2. La construction
précédente, appliquée
à toutes les surfaces S dont le carré de l’élément linéairepossède
la forme(I)’,
donne une famille de sur-faces S. Toutes ces
surfaces
Svérifient
uneéquation
aux dérivéespartielles
du second ordre.Pour le
démontrer,
formonsl’équation
aux rayons de courbureprinci-
paux de cette surface S. Si l’on se
déplace
sur uneligne
decourbure,
on a,d’après
les formules d’OlindeRodrigues,
p
désignant
le rayon de courbureprincipal correspondant.
Remplaçons x, y,
z, c,c’,
c" par leursvaleurs;
on tire de ces troiséqua-
tions
On forme un
rapport égal
auxprécédents
enmultipliant
les deux termesdu
premier
par~03BE ~v
, ceux du second par~~ ~v,
ceux du troisième par~03B6 ~v,
et lescombinant par
addition,
cequi
nous donneEn
égalant
cerapport
à l’unquelconque
desprécédents,
on aura, pour déterminer p, uneéquation
de la formeou, en
développant,
Soient
p’
etp"
les deux rayons de courbureprincipaux;
on auraet l’on en déduit
ou bien
D’un autre
côté,
les formulespermettent
d’exprimer
u et v en fonction de p et de q, de sorte que la rela- tion(6)
ne contient en réalité que~’, p",
~, q. C’est donc une relationentre les rayons de courbure
principaux
d’unpoint
deS,
la distance de cepoint
àl’origine
et la distance del’origine
auplan tangente
et nous voyons que cette relation nedépend
que de lafonction ~,~ ( u, v).
Elle est donc lamême pour toutes les surfaces
S,
que l’on déduit des surfaces S admettant l’élément linéaire( I ~’.
Pour ramener
l’équation (6)
à la forme deWeingarten,
il suffit de faire unchangement
de variablesqui
estéquivalent,
aufond,
à la transfor- mation deLegendre.
Au lieu deprendre
pour variablesindépendantes
uet v, prenons p et q, et supposons u et v
exprimées
au moyen de p et de q.Posons ensuite de la relation
on tire
de sorte
qu’on
auraCalculons encore les dérivées secondes on a
ou bien
En
égalant
les coefficients de du et dedu,
on en tireet l’on aura de la même manière
Inéquation (6)
devient alorsElle ne diffère
qu’en
apparence del’équation (2)
de NI.Weingarten (Comptes rendus,
t.CXII,
p.607);
ilsuffirait,
pour les rendreidentiques,
de
changer
lesigne de p"
et dep’
ou, cequi
revient aumême,
le sens de la di-rection
positive
surla
normale à la surface.Quant
à l’élément linéaire de la surface~,
ilprend
la formeles
équations (7)
et(8)
ne renfermentplus
que p, q et les dérivées par- tielles de lafonction ~ (p, q), qui
n’est soumise à aucune restriction.3.
Réciproquement,
de toute surface satisfaisant àl’équation ( ~ )
ondéduira,
par desquadratures,
une surface dont l’élément linéairepeut être
ramené à la forme
( 8 ).
Étant
donnée une surfacequelconque S,
choisissons sur la normale un senspositif
etdésignons
par c,c’,
c" les cosinus directeurs de cette directionpositive,
et posons, commeplus haut,
si l’on
imagine qu’on
aitpris p et q
pour variablesindépendantes,
les for-mules d’Olinde
Rodrigues
nousdonnent,
pour undéplacement
sur uneligne
decourbure,
En
multipliant
les deux termes de ces troisrapports respectivement
par x, y, z et en tenantcompte
des valeurs de p etde q,
on trouve un nouveaurapport égal
auxprécédents
L’équation
aux rayons de courbureprincipaux
s’obtiendra enégalant à p
un
quelconque
desrapports précédents ;
enprenant
parexemple
lepremier
rapport,
ilvient,
pourl’équation cherchée,
On aura
donc, p’
etp"
étant les rayons de courbureprincipaux (’ )
et l’on trouverait de même
Gela posé,
supposons que la surface considérée S soit uneintégrale
del’équation ( ~ );
lesexpressions
.sont des différentielles exactes. Vérifions-le pour la
première ;
la conditiond’intégrabilité développée
s’écritet, en
remplaçant ~x ~p et ~x ~q 2014 ~c ~p
par les valeurs tirées des formules(9),
( 1 ) ) WEINGARTEN, loc cit.~ formules (1).
relation
qui
est vérifiéepuisque,
parhypothèse,
S est uneintégrale
de l’é-quation (; ).
Onpeut
donc poserle
point
decoordonnées ~, 7}, ~
décrit une surface 1 dont le carré de l’élé-ment linéaire est bien donné par la formule
(8).
4. La détermination des surfaces admettant l’élément linéaire
(8)
oul’intégration
del’équation (7)
constituent donc deuxproblèmes équivalents.
Arrêtons-nous un moment sur la
correspondance
entre ces deuxquestions.
Étant
donnée une courbe C et une surfacedéveloppable
D contenant cettecourbe,
onpeut
se proposer de déterminer une surfaceintégrale
del’équa-
tion
( ~ )
passant par la courbe C ettangente
à ladéveloppable
D tout lelong de
C. En unpoint
deC,
r, y, z, c,c’, c",
et par suiteacp
acpseront des fonctions
parfaitement
déterminées d’unparamètre
variable t. Acette courbe C les formules
(10)
fontcorrespondre
une courbeC, , qui
estégalement déterminée,
si l’on faitabstraction,
comme il estnaturel,
d’une;
. translation
quelconque. Supposons,
pour fixer lesidées,
que l’on connaissedéjà
une surfaceEo
admettant l’élément linéaire(8);
la relationqui
lie lesvariables p et q le
long
de C ou deCi
déterminesur o
une certaine courbeCo,
de sorte que le
problème
de déterminer une surface Stangente
à ladévelop- pable
D lelong
de C revient à déterminer une surface~, applicable
surSo,
de telle
façon
que la courbeCo
viennes’appliquer
surC, .
Inversement,
si l’on se donne les courbesCo
etCi,
la courbe C et la dé-veloppable
D sontdéterminées,
pourvuqu’on
aitchoisi,
en outre, lepoint
de
Ci qui correspond
à unpoint
donné deCo.
Prenons l’élément linéaire .sous la forrne
( ~ )‘;
tout lelong
deCo,
u et v sont des fonctions données duparamètre
variable t. Lacorrespondance
établie entre lespoints
des deuxcourbes
Co
etCi
nous fait connaître de même les coordonnées~, r~, ~
d’unpoint
deCi
en fonction de t. On auradonc,
la lettre ddésignant
les diffé-rentielles relatives à un
déplacement
surC~ ~
ces trois
équations, jointes
auxéquations (3),
feront connaître les valeursdes six dérivées
~03BE ~u, ~03BE ~v, ~~ ~u, ~~ ~v, ~03B6 ~u
,~03B6 ~v,
lelong
deC, .
On connaîtra doncx, y, z, c,
c’,
c" et, parconséquent,
la courbe C et ladéveloppable
D.Si
l’assemblage
formé par la courbe C et ladéveloppable
D est une carac-téristique
del’équation (7),
la surfaceintégrale
Stangente
à C lelong
de Dn’est
plus déterminée,
et c’est le seul cas où cette circonstance seprésente.
De
même, quand
on se propose de déformer une surface~o
defaçon qu’une
courbe
Co
de cette surface vienne coïncider avec une courbe donnéeCi ,
leproblème
n’estimpossible
ou indéterminé(’ )
que si la conditionposée
entraîne cette
conséquence
queC,
serait uneligne asymptotique
de la sur-face
après
la déformation. Enrapprochant
ces deuxpropriétés,
on en conclutla
proposition
suivante : :Étant
données unesurface intégrale (S)
del’équation (7)
et la sun-facc
Ecorrespondante,
lescaractéristiques
de lasurface
S correspon-dellt aux
lignes asymptotiques
de 03A3.Nous allons vérifier cette conclusion dans un cas
particulier. Prenons,
dans l’élément linéaire
( l’ ),
’
V étant une fonction
quelconque
de v. On aura ici( 1 ) DARBOUX, Leçons sur la théorie générale des surfaces, t. III, p. 279.
et
l’équation (6)
devientElle
exprime
que la somme des rayons de courbureprincipaux
est unecertaine fonction de la distance de
l’origine
auplan tangent.
En coordonnéescartésiennes,
cetteéquation
s’écritp, q, r, s, t
désignant
maintenant les dérivéespremières
et secondes de z parrapport
à r et à y, et V" une fonction depx+qy-z I+p2+q2.
Les caractéris-tiques
seront déterminées par les deux relations(1)
en
remplaçant
p et q par ces valeurs dans lapremière équation,
il resteEn éliminant V" entre les deux
équations
descaractéristiques,
on trouvede même
ce
qui
montre que lescaractéristiques correspondent
auxlignes
delongueur
nulle de la
sphère.
D’un autre
côté, l’équation
différentielle deslignes asymptotiques
de 1peut
s’écrire( 1 DARBÛUX, loc. cit., p. ~6~.
ou,
après quelques
transformations faciles delignes
et decolonnes,
En
développant
il resteéquation qui
est vérifiée pour lescaractéristiques.
Les
caractéristiques
de la surfaceS, ayant
pourimages sphériques
lesgénératrices rectilignes
de lasphère,
sont nécessairementimaginaires.
Il ensera de même des
lignes asymptotiques
des surfacesE,
dont la courbure totaledevra,
parconséquent,
êtrepositive.
C’est ce que l’on vérifie aisément.Si la
fonction ~,~ ( u, v)
est de la forme uv, +V, la fonction ? ( p, q )
obtenuepar la transformation de
Legendre
sera de la formeet
l’expression
du carré de l’élément linéaire ds~ devientEn
posant
il vient
L’expression
de la courbe totale est iciquantité
essentiellementpositive (t).
( 1 ) Ceci suppose toutefois que les points réels de la surface correspondent à des valeurs réelles de t et de p. Des calculs du texte on déduit encore une autre conséquence : étant
donnée une surface dont le carré de l’élément linéaire a la forme du? + 2 [ u + ~ ( v ) J dv’’-,
faisons correspondre à chaque point de la surface le point de la sphère situé sur le rayon parallèle à la tangente à la géodésique de paramètre v qui passe par ce point; on obtient
5.
Etant
donnée une formequadratique
de différentiellesoù
E, F, G
sont des fonctionsquelconques de u, v,
onpeut toujours
la ra-mener à la forme
ou, ce
qui
revient aumême,
à la forme(1)
il
suffit,
pour effectuer latransformation,
de connaîtredéjà
une surface ad-mettant l’élément linéaire
(r. i ).
La recherche des surfacesapplicables
surune surface donnée
quelconque peut
donctoujours
se ramener àl’intégra-
tion d’une
équation
de la forme(~).
Mais il faut remarquer que la corres-pondance
entre les deuxproblèmes
n’est pasunivoque ;
tout élément linéairepouvant
être mis d’une infinité de manières sous la forme(i),
il lui corres-pond
une infinitéd’équations
de la forme( ~ ), qui s’intégreront
toutes dèsque l’on saura
intégrer
l’une d’elles. On est donc conduit à cetteconséquence
curieuse que, si l’on sait
intégrer
uneéquation
aux dérivéespartielles
de laforme
( 7 ),
onpeut
en déduirel’intégrale générale
d’une infinitéd’équations
de même forme. En
effet,
si l’on aintégré l’équation ( ~ ),
on obtient par desquadratures
toutes les surfaces Squi
sontapplicables
sur une certaine sur-face. Or trouver toutes les surfaces
applicables
sur une surfacedonnée,
celarevient à mettre de toutes les manières
possibles
le carré de rélément - linéaire de cette surface sous la formeà chacune de ces formes
particulières correspondra
uneéquation
de laforme
( ~ ~
que l’on sauraintégrer, puisque
l’on connaîtprécisément
toutesles surfaces dont l’élément linéaire
possède
la formeprécédente.
II.
6.
Après
cesgénéralités, je
vaisappliquer
le théorème de M.Weingarten
à la détermination d’une classe
particulière
de surfaces. Jeprends
les nota-ainsi une représentation sphérique de la surface, dans laquelle les asymptotiques correspon-
dent aux génératrices rectilignes de la sphère, résultat facile à établir au moyen des formules de Codazzi. Les lignes asymptotiques s’obtiennent, par suite, sans aucune intégration.
tions
employées
par àl. Darboux(Théorie
dessurfaces,
t.I,
p.244).
Les coordonnées d’un
point
de lasphère
de rayon 1s’expriment
au moyen desparamètres oc, ~
desgénératrices rectilignes
de lasphère
par les formulesl’équation
duplan tangent à
une surface étant écrite sous la formeon aura, pour les coordonnées du
point
de contact,Pour la suite des
calculs,
nous introduirons ladistance ~
del’origine
auplan tangent
enposant
on en déduit
Les formules
qui donnent x,
deviennentDésignons toujours
par q la moitié du carré de la distance dupoint (x,
y,~)
à
l’origine ;
il vientConsidérons une famille de surfaces définies par une relation entre la
somme des rayons de courbure
principaux
et la distance del’origine
auplan
tangent, relation que nous écrirons sous la forme suivante
~,~’ ( p~
étant la dérivée d’une fonction connue de p. Enremplaçant p’ + p"
par sa
valeur,
on voit que p doit vérifierl’équation
aux dérivéespartielles
suivante
Soit p
uneintégrale quelconque
de cetteéquation ; d’après
le théorèmegénéral
de M.Weingarten ( ~ ~,
les troisexpressions
doivent être des différentielles exactes, du moins avec un
signe
convenablepour c,
c’,
c". La suite des calculs prouvequ’il
fautprendre
lesigne - ;
nous allons
reproduire
ces calculs pour la coordonnée~.
Enren1plaçant z, c", q
par leursvaleurs,
il vientou, en
réduisant,
( 1) 11 suffit de prendre pour la fonction ~(p,q) de M. Weingarten
la seconde
partie peut
s’éçrireEn
portant
dans la valeur ded~
et réduisant les termessemblables,
il restela condition
d’intégrabilité, qui
est iciest bien
vérifiée,
en tenantcompte
del’équation (12).
On endéduit,
enchangeant
lesigne de (
On
obtient,
par un calcul toutpareil qu’il
est inutile dereproduire ici,
les valeurs suivantes des autres
coordonnées §,
1J7. Les formules
( 13 ), (i4)? (15) représentent
lescoordonnées ~, ~, ~
d’un
point
d’une surface~,
et toutes les surfaces obtenues enprenant
pour , p uneintégrale quelconque
del’équation (12)
doivent êtreapplicables
lesunes sur les autres. Il est aisé de le
vérifier;
le carré del’élément
linéairede 03A3 aura pour
expression
Posons
la formule
précédente
devientOn en conclut que toutes les
suifaccs
dont le carré de l’élément li- néairepeut
être ramené àla forme (z6)
sontreprésentées
par les mules(z3), (I4), (n),
oùp est
uneintégrale
del’équation (I2),
Les formules
( I 3 ~, ( I ~ ~, (15) présentent
l’inconvénient d’êtrecompli- quées d’imaginaires,
et l’on ne voit pas immédiatement comment il faut choisir lafonction p
pour que la surfacecorrespondante 2
soit réelle. Pour fairedisparaître
cetinconvénient,
il suffit de faire lechangement
de va-riables suivant .
zc étant une fonction
quelconque
de a,~,
on aL’équation ( T 2 )
devientet les valeurs
de (, °r, ~
sont données par les formules suivantes :A tout
point
réel d’une surface S réelle doiventcorrespondre
pour s, so des valeursimaginaires conjuguées
et pour p une valeur réelle. Inverse- ment, si lafonction p prend
des valeurs réelles pour des valeursimagi-
naires
conjuguées de s,
so, il est visible queles
formules(18)
donneront des valeurs réelles pour lescoordonnées ~, ~, ~.
Il suffira donc deprendre
pour })une
intégrale
del’équation (17) qui
soitréelle, lorsque s
et sa sontimagi-
naires
conjuguées;
il existetoujours
une infinitéd’intégrales
satisfaisant a cette condition ensupposant,
bienentendu,
que la fonction~.~(~)
soit réelle.En
effet,
si l’on posel’équation (i;)
devientIl existe évidemment une infinité
d’intégrales
de cetteéquation qui
pren-nent des valeurs réelles en même
temps
que les variablesindépendantes ~
et v.
Si,
parexemple, ~.~’( p)
= étant un coefficient constanL(cas
quenous étudierons
plus loin), l’équation (i ; )
estlinéaire;
si elle admet l’inté-grale f(s, s~ ),
elle admettra aussil’intégrale fo(so, s), ~’o
étant la fonctionconjuguée de f,
et la somme de ces deuxfonctions p
=f (s, so)
+.~)
fournira une surface 1 réelle.
8. L’élément linéaire d’une surface 2 étant de la forme
les courbes de
paramètre v
forment unsystème
degéodésiques;
les tan-gentes à ces
géodésiques
sont normales à une famille de surfacesparal-
lèles dont les
équations
se déduisent immédiatement de cequi précède.
Posons,
eneffet,
Les formules
(1 H) peuvent
s’écrireD’un autre
côté,
on tire des relationsde sorte que c,
c’,
c" sont les cosinus directeurs de la normale à la surface~,,
décrite par le
point (03BE1, ~1, 03B61);
la surface S s’obtient donc enportant
surles normales à la
surface ~,
unelongueur égale
à ~. Je dis que ces normalessont tangentes à la surface ~; en
effet,
faisonsdp
= ~jB dans leséquations qui
donnentd~, d~
sous leurpremière forme ;
elles deviennentce
qui
montre que lepoint (03BE,
~,03B6)
décrit une courbetangente
à la droitede coefficients
angulaires
c,c’,
c". Parconséquent,
lasurface 03A3, repré-
sentée par les
équations (n),
est une des nappes de ladéveloppée
de lasurface 03A31 , représentée
par leséquations (I9).
Des formules
( 1 g)
on tire sans difficultéEcrivons l’équation
duplan
tangent à lasurface 03A31
sous la formeon aura les coordonnées du
point
de contact enjoignant
à laprécédente
lesdeux
équations
B
cl’oû l’on
tire,
enparticulier,
En différentiant les
équations (22)
parrapport
à s et s0 successivementet en tenant compte de la relation
( z3 ),
il vientPortons ces valeurs dans les formules
(zl),
nous trouvons leséquations suivantes, qui
déterminent C~ en fonctionde s,
S6,imaginons qu’on
aitremplacé
dans 03A9 la fonction CJ par uneintégrale quel-
conque des
équations ( 2!~ );
on vérifieaisément,
en tenant compte del’équa-
tion
( 1 ~ ~,
que l’on aurade sorte
que 03A9
se réduira à une constanteA ;
w - A sera alors une in té-grale
commune deséquations (24) et (2 ~ ~,
etl’intégrale générale
de cestrois
équations
seraf, ~, ~ désignant
trois constantes arbitraires. Les surfaces~,
correspon- dantes ne sont pasdistinctes;
elles se déduisent toutes de l’une d’elles parune translation arbitraire.
On peut même ne pas tenir
compte
del’équation (26);
eneffet,
si c~’ estl’intégrale générale
deséquations (24)
et(2 5), l’intégrale générale
deséquations (2/ ) peut
s’écrireCette transformation revient à
remplacer
unesurface ~,
par une surface pa-rallèle,
cequi
nechange
pas ladéveloppée.
Tout revient donc à trouverune
intégrale
commune des ceséquations
sontcompatibles, d’après
la relation(I7),
etl’intégration n’exige
évidemment que des qua- dratures.Les
lignes
de courbure de la surface~,
sont données parl’équation
diffé-icnticllc
qui
devien t iciun des
systèmes
a pouréquation /?
= const. C’estprécisément
lesystème qui correspond
auxlignes géodésiques
deparamètre ()
de la surface ~.En résumant tout ce
qui précède,
onpeut
donc énoncer larègle
suivante : :Soit p une de
l’équation
déterminons une commune m des deux
équations compatibles
le
plan qui
a pouréquation
enveloppe
macsurface 03A31,
dont un dessystèm,cs
delignes
de courbureest donné par
l’équation
p = const. Ladéveloppée
de lasurface
03A31,formée
par lesdéveloppées
deslignes
de courbure de cesystémc,
estsurface 03A3,
dont lc carré dc l’élément linéairepeut
être ramené à l.crforme
lcs
lignes géodésiques
deparamètre
v sont lesdéveloppées
dcslignes
L>courbures
ge 1 ,
.OJI
obtient
ainsi toutes lessurfaces E,
dont l’élément linéaire a 1«forme précédente.
9 . Les rayons de courbure
principaux
deE j
onl {Jourexpression
on voit que la somme R + R’ conserve une valeur constante
quand
on sedéplace
sur uneligne
de courbure dusystème
p = const. Cettepropriété
est
caractéristique;
si une surface est telle que la somme des rayons de courbureprincipaux
conserve une valeur constante lelong
d’uneligne
decourbure de l’un des
systèmes
en variant suivant une loiquelconque quand
on passe d’une
ligne
de courbure à une autre du mêmesystème,
le carréde l’élément linéaire de l’une des nappes de la
développée (celle qui
corres-pond
à cesystème
deligne
decourbure)
aura la forme .Soit,
eneffet,
du2 + C2 dv2 le carré de cet élément linéairequand
onprend
pourlignes
coordonnées lesgéodésiques qui
sont lesdéveloppées
deslignes
de courbure et leurstrajectoires orthogonales.
Si enchaque point ( u, v)
onporte
sur la tangente à lagéodésique
deparamètre v qui
passe par cepoint
unelongueur égale à u,
l’extrémité de cettelongueur
décritune surface normale à toutes ces tangentes, dont les rayons de courbure
principaux
auront pour valeurla somme R + R’ devant rester constante
quand
on sedéplace
sur unegéo-
desique ( v~,
il faudra que l’on aiton en tire
et il suffit de
remplacer
la variable r par une fonction convenable de v pour avoir la formeprécédente.
Toutes les surfaces
jouissant
de lapropriété précédente,
satisfont àune même
équation
aux dérivéespartielles
du troisième ordre que l’on peut former comme il suit :Imaginons
que l’on aitpris
a et y pour variables in-dépendantes
etsoientp, q,
1, s, t, ... les dérivéespartielles
de z. De l’ex-pression
bien connue de R + R’ au moyende p,
q, r, s, t, on déduitP, et Q,
contenant les dérivéespartielles
de zjusqu’au
troisième ordre.En
portant
la valeur de‘~y
= -p’
dansInéquation
différentielle du se-cond
degré qui
détermine leslignes
decourbure,
on obtientl’équation
dutroisième ordre cherchée.
Ces remarques se
généralisent
sans difficulté. Considérons une surfaceapplicable
sur une surfaceréglée;
enprenant
pourlignes
coordonnées lesgéodésiques qui correspondent
auxgénératrices
de la surfaceréglée
et leurstrajectoires orthogonales,
le carré de l’élément linéaire aura la formex, ;~,
y étant des fonctionsquelconques
de c. La même construction queplus
haut donnera une surface dont les normales seront les tangentes auxgéodésiques
et dont les rayons de courbureprincipaux
seront .l’élimination de u conduit à la relation
On voit que, le
long
d’uneligne
decourbure,
les rayons de courbureprin- cipaux
vérifient une relation d’involution dont les coefficients varientquand
on passe cl’une
ligne
de courbure à une autre du mêmesystème.
Réci-proquement,
si une surface,jouit
de cettepropriété,
une des nappes de ladéveloppée
estapplicable
sur une surfaceréglée.
La démonstration se faitcomme
plus haut;
on a à déterminer C parl’équation
différentielledont
l’intégrale générale
estOn a donc la
proposition
suivante: Si maesurface
est telle que, lelong
d’une
lig ne
de courbure de l’un dessystèmes,
les nayons de courbureprincipaux
sont liés par une relationd’involution,
dont lescoefficients
varient suivant une loi
quelconque quand
ojz passe d’uneligne
de cour-bure à une autre du même
système,
la nappe de ladéveLoppée qui
con-respond
à cesystème
delignes
de courbure estapplicable
sur une sun-,face rég lée,
de tellefaçon
que lcsdéveloppées
deslignes
de courbureprécédentes correspondent
auxgénératrices
de lasurface réglée.
Cette construction donne toutes les surfaces
applicables
sur les surfaces Onverrait,
comme tout àl’heure,
que les surfaces dont leslignes
de courhure satisfont à la condition
précédente
vérifient uneéquation
auxdérivées
partielles
duquatrième
ordre. Je ne m’arrêterai pasdavantage
surces
généralités, qu’il
serait encore facile d’étendre.10. Si Ia fonction
03C8 (p)
estquelconque,
on ne sait pasintégrer l’équation
du second ordre
on connaît
cependant quelques
cas oùl’intég.ration
estpossible.
Si~~ (p)
= o,on a pour
l’intégrale générale
.f’(s), f ~ (so )
étant deux fonctions arbitraires. Les surfaces~,
sont des sur-faces
minima;
la somme R + R’ étant constante, les deux nappes de ladéveloppée
sontapplicables
l’une sur Fautre. = p,l’équation
auxdérivées
partielles
devientl’intégrale générale
estLes surfaces S
correspondantes
sontapplicables
sur leparaboloïde
derévolution. Ces deux
exemples
étaient connusdepuis longtemps.
Wein-garten en a
signalé
un autre,qui
est trèsremarquable,
celui où.
l’équation ( I ~ )
devientEn
posant
il reste
équation qui
se ramène immédiatement àl’équation
de Liouvillc. L’élé-ment linéaire des surfaces S
prend
la formeque l’on
peul
ramener à la forme de LiouvilleOu
peut
donc déterminer par desquadratures
toutes les surfaces dont l’élément linéaire est réductible à cette forme. Je n’insiste pasdavantage
sur cet
exemple, qui
sera sans doute étudié en détail par M.Weingarten.
Dans la Note
déjà
citée desComptes
rendus( t. CXII,
p.708), j’ai indiqué rapidement
un nombreillimité
de cas où l’onpeut
obtenirexplicitem.ent l’intégrale générale
del’équation (12)
ou, cequi
revient aumême,
de l’é-quation ( 7)’ Supposons que ~.~ (p)
soit de la formeles
équations (12)
et(1 7)
deviennentOn reconnaît là une des formes de
l’équation E(~3, ~),
étudiée en détailpar M. Darboux
(Théorie
dessurfaces,
t.II,
p.54).
Si l’on posel’équation (26) peut
s’écrirel’intégrale générale
s’obtiendra sous formeexplicite
parl’application
de laméthode de
Laplace,
toutes les fois que ni est un nombre entier. Si lJl estquelconque, l’intégrale générale s’exprime
au moyen de deuxquadratures partielles.
Avec cette valeur de~.~(p~,
l’élément linéaireprend
la formeen posant p = on obtient la forme
équivalente
qui, d’après
un théorèmegénéral
de NI. MauriceLevy,
convient à des sur-faces
spirales. Ainsi,
onpeut obtenir,
par desquadratures,
toutes lesfaces
pourlesquelles
le carré de l’élément linéairepossède
latoutes les
fois
na est urz nombre entier.Si //z = o,
l’intégrale générale
del’équation (26) est p = f(s)
+f o (so );
on retrouve, comme nous l’avons
déjà remarqué,
lesdéveloppées
des sur-faces minima. Si = 2,
l’intégrale générale
de(26)
est, avec les variablesles surfaces S
correspondantes
ontdéjà
étéobtenuespar
M.Weingarten ( z).
Si rn =
3, l’intégrale générale
est( 3 )
les surfaces S
correspondantes,
ainsi que celles que l’on obtient pour des valeurs de msupérieures
à3,
neparaissent
pas avoir été étudiéesjusqu’à présent.
Lorsque
ne est un nombreentier,
etqu’on
a obtenu sous formeexplicite l’intégrale générale
del’équation (26),
il neparaît
paspossible
de faire dis-paraître
lesquadratures qui figurent
dans lesexpressions
des coordonnéesç,
v;,~;
mais on peuttoujours
choisir les fonctions arbitrairesqui
entrentdans
l’intégrale générale
defaçon
àpouvoir
effectuer cesquadratures;
ilsuffira,
parexemple,
de choisir pourf (s)
une fonction rationnelle et pour, f,, (so )
la fonctionconjuguée.
Remarquons
aussi que,lorsque m
estquelconque,
onpeut toujours
trouver, sans aucun
signe
dequadrature partielle,
une infinitéd’intégrales
de
l’équation (26).
11. La forme
(27)
de l’élément linéaire convenant à des surfacesspirales,
on
sait, d’après
un résultatgénéral
de M.Sophus Lie,
que la recherche deslignes géodésiques
se ramène àl’intégration
d’uneéquation
dupremier
ordre. Si l’on
développe
lescalculs,
on est conduit à un casparticulier
del’équation
de la sériehypergéométrique.
Prenons l’élément linéaire sous la forme
(1) ) American Journal of Mathematics, t. X, p. I97. (2) Nachrichten de Göttingue; 1887.
( 3 ) American Journal, t. X, p, I97.
on aura
Cherchons les
caractéristiques
del’équation
aux dérivéespartielles
~~ = l ,c’est-à-dire
les
équations
différentielles de cescaractéristiques
sonten posant,
pour abréger,
Des trois derniers
rapports
on tireet, en
éliminant v,
on est conduit àl’équation
linéairesi l’on pose t = J - cette dernière
équation
se ramène àl’équation
de lasérie
hypergéométrique
Soit w
= 03C6(z) l’intégrale générale
de(30 ).
On auraet par suite
quant à la valeur de u, on la déduit de
l’équation
40 = 1 , c’est-à-direLes
lignes géodésiques
de l’élément linéairesont donc
représentées
par les formulesz
désignant
une variable auxiliaireet 9(z) l’intégrale générale
del’équa- tion(3o).
Remarque.
- En prenant t pour variableindépendante
dans leséqua-
tions différentielles
(29),
nous avonssupprimé
la solution t =1,p = const.
Si l’on
remplace
+ 2 par ni( m
-1: )
dansl’équation ( 30 ),
on al’ëclua-
tion de la série
hypergéométrique
pourlaquelle
elle admet
l’intégrale
~
qui
se réduit ici àPour avoir
l’intégrale générale,
remarquons quel’équation (30)
admetl’intégrale première
d’où l’on déduit
Si ni est un nombre
entiers
se réduit à unpolynôme
dedegré
nl,et
l’intégrale générale s’exprime
en termes finis. Dans ce cas, si l’onremplace
dans
l’équation (3I), z,
03C6,d03C6 dz
par leurs valeurs en fonction.-? . ?
onvoit que