A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
T IEN -C UONG D INH
Conjecture de Globevnik-Stout et théorème de Morera pour une chaîne holomorphe
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 8, n
o2 (1999), p. 235-257
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- 235 -
Conjecture de Globevnik-Stout
etthéorème de Morera
pour unechaîne holomorphe (*)
TIEN-CUONG
DINH(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. VIII, n° 2, 1999
pp. 235-257
RÉSUMÉ. 2014 Soient D C C en une variété complexe de dimension p > 2 à
bord C2 dans f une fonction C1 sur bD et V une famille suffisamment
grande et générique de (n - p + 1)-plans
complexes. Supposons
que pourv E V, aucune composante connexe de bD n n’est presque réelle
analytique et que f se prolonge holomorphiquement dans D n
C~**~~.
.Alors f se prolonge en une fonction holomorphe dans D. Dans un cas
particulier, ce résultat donne une réponse partielle à une conjecture de
Globevnik-Stout
[8].
En généralisant le théorème de Harvey-Lawson, nousdémontrons un théorème du type de Morera pour le problème du bord
dans en qui répond à un problème de Dolbeault-Henkin
[6].
.ABSTRACT. - Let D C C be a complex manifold of dimension p > 2
with C2 boundary in en. Let f be a C1 function on bD and V a generic
and large enough family of complex (n - p + l)-planes. Let suppose that for v E V, no connected component of bD n is "almost" real
analytic and that f extends holomorphically in D n . Then f
extend as a holomorphic function in D. In a spécial case; this result gives
a partial answer to a conjecture of Globevnik-Stout [8]. By generalizing
the theorem of Harvey-Lawson, we prove a Morera type theorem for the
boundary problem in en which answer to a problem asked by Dolbeault
and Henkin [6]. .
(*) Reçu le 29 avril 1998, accepté le 10 novembre 1998
~) Bâtiment 425 - Mathématique, Université Paris-Sud, 91405 Orsay Cedex (France).
E-mail: TienCuong.Dinh@math.u-psud.fr
1. Introduction
Soit rune
hypersurface
réelle d’une variétécomplexe
X de dimensionn. Une fonction
f
localementintégrable
sur r estappelée fonction
CR sipour
toute (n, n - 2)-forme 1/;
de classe G°° àsupport compact
dansU,
ona
fr
=0,
où rpossède
l’orientation induite par celle de X Sif
ECI,
cette condition est
équivalente
à la conditionL f (z)
= 0 pour tout vecteurtangent holomorphe
complexe
L E (C ®~z) (1)
pour tout z
E r,
oùTan c(F, z)
est le sous-espacetangent complexe
maximalde
l’espace tangent
de r en z.D’après
le théorème deBochner,
toute fonctioncontinue,
CR sur le bord lisse d’un domainesimplement
connexe D de en avec n > 2 seprolonge
continûment en une fonction
holomorphe
de D. Engénéralisant
cethéorème, Harvey
et Lawson ont démontré que toute variété compacte r de classeCI
àsingularité négligeable,
de dimension2p - 1,
orientée et maximalementcomplexe (c.-à-d.
leplan tangent
de r en toutpoint
contient uncC~-1)
dansen borde un sous-ensemble
analytique
D de dimension p de r(ou
unep-chaîne holomorphe
si r n’est pasirréductible)
pour tout p > 2. Si r est declasse
Ck avec k 1,
D estCk
en toutpoint
du bord sauf sur un compact de volume(2p - l)-dimensionnel
nul[10, 11].
On en déduit que toute fonctionf CR,
de classeCI
sur bD seprolonge
en une fonctionholomorphe,
bornéedans
D B SingD.
Eneffet,
legraphe
def
est maximalementcomplexe,
ilborde le
graphe
d’une fonctionholomorphe
surD B SingD.
Dans cet
article,
nous allons étudier leproblème
d’extensionholomorphe
de fonctions sans
hypothèse "f
est CR" etégalement
leproblème
du bordsans
hypothèse
"r est maximalementcomplexe" .
Soient D un domaine borné à bord
C2
dans c~n etf
une fonction continuesur bD.
D’après Agranovski-Semenov, Valski, Rudin, Stout,
sif
seprolonge holomorphiquement
dans D nCw
pour?-~4(’~-1)-presque
toute droite com-plexe Cw,
alors elle seprolonge holomorphiquement
dans D[1, 14, 16].
Plus
généralement,
Globevnik et Stout ont démontré que si sur bD ncCv,
la fonction
f
vérifie une condition de momentsfaible, qui s’appelle
con-dition de Morera
(c.-à-d. fdz1
=0)
pourtout
v,alors elle est CR et elle se
prolonge holomorphiquement
dans D si bDest connexe
[8].
Ce théorème reste valable si on considèreuniquement
lesdroites dont la direction
appartient
à un ouvert non vide de la grassman- nienneG(1, n).
Dans ladémonstration,
Globevnik et Stout ont considéréles fonctions dont les
lignes
de niveaux sont leshyperplans complexes
par- allèles.L’espace engendré
par telles fonctions est densedans
Coo. Cettepropriété
réduit leproblème
à une vérification del’égalité fr f~03C8
= 0 pour03C8
=Adz1
A ... Adzn
Adz1
A ... Adzi
A ... A A ... Adzn,
où A estune fonction dont les
lignes
de niveaux sont deshyperplans complexes
par- allèles.Finalement,
cetteégalité
est un corollaire du théorème de Fubini et de la condition de Morera. Globevnik et Stout ontconjecturé
que si D estconvexe, 03A9
C C D est un sous-domaine convexe et sif
seprolonge
holo-morphiquement
dans D nCv
pour toute droiteCv tangente
àM,
alorsf
seprolonge holomorphiquement
dans D.Récemment,
ils ont montré unrésultat
analogue
enremplaçant
la famille{D
n par une famille suff- isamentgrande
dedisques holomorphes
à bord dans D[9].
Notrepremier
résultat donne une
réponse partielle
à laconjecture précédente.
Soient Y un compact
(n
- p +l)-linéairement
convexe de(c.-à.-d.
Y est la réunion d’une famille continue de
(n - p + 1 )-plans projectifs),
D une variété à bord
C2
dansY,
bornée dansf
une fonctionCI
définie sur bD et V C
G (n -
p +2, n
+1)
une famille de(n -
p +l)-plans complexes
de Yqui
coupent bDtransversalement,
où lagrassmanni-
enne
G {n - p + 2, n + 1 )
est l’ensemble desparamètres
des(n -
p+ 1 )-plans complexes. Supposons
que pour tout v EV, f
seprolonge holomorphique-
ment dans D n et
qu’aucune
composante connexe de bD n n’est presque réelleanalytique (c.-à-d. (Cv
n bD n’est pas réelleanalytique
en dehors d’un compact de
longueur nulle).
Nous allons démontrer que si V est suffisamentgrande
etgénérique (par exemple
une variété de codi- mension réelle 1 telle queU~
recouvrebD)
alorsf
seprolonge holomorphiquement
dansD B SingD.
Ce théorème n’estplus
valable si l’onsupprime
la condition "aucune composante connexe de bD n n’estpresque réelle
analytique".
Noscontre-exemples
sont donnés dans le cas où bD est Leviplat
et Y n’est pas un compact de L’idée de la démonstration(par exemple
pour n = p =2,
D convexe et V unehypersurface
réelle deG(2, 3))
est la suivante. On considère v =(~, r~)
E V unpoint générique, Cv = {Z2
=~’ + r~zl ~
et H leplan
tangentde
V en v.Supposons,
par exem-ple,
que estengendré
par et Parhypothèse,
les dérivées de la transformation d’Abel-Radon
R( f Pdzl )
:=f Pdz1
par les vecteurs
précédents
sont nulles en v pour toutpolynôme P
en z.En
effet,
la formule de Stokes sur D ncC~-~°+1 implique
la condition des momentsR{ f Pdzl )
= 0 sur V. D’autre part,Ces
égalités
sont induites par le lemme de Darboux[12]
dans le cas où bDest, au
voisinage
de bD nCw,
feuilleté par des droitescomplexes.
Pour lecas
général,
il suffitd’approximer
bD par ses droitescomplexes tangentes
en bD n
CV.
. Nous déduisons deségalités précédentes, appliquées
pour Pou pour
ziP,
que et vérifient la condition des moments( voir
la définition dans leparagraphe 2 ) .
Parconséquent,
elles seprolongent holomorphiquement
dans D nCv.
Si bD nCw
n’est pas presque réelle ana-lytique,
la fonction zi|bD~C03BD
ne seprolonge
pasméromorphiquement
dansD n
Cw.
Les deux fonctionsprécédentes
sont donc nulles. D’oùf
vérifie(1)
sur bD n
Cw.
Un fermé K d’une variété X est
appelé géométriquement k-rectifiable
s’il est localement
(? l~, k)-rectifiable
et s’il admet unk-plan tangent
réelgéométrique
en toutpoint
sauf sur un ensemble de mesure deHausdorff
k-dimensionnelle nulle. Cette notion
permet
degénéraliser
le théorème deHarvey-Lawson
pour tout courantrectifiable, fermé,
maximalement com-plexe
et à support compactgéométriquement (2p -1 )-rectifiable
dans (Cn~2~ .
Soit r un courant
rectifiable, fermé,
de dimension2p-1
et à support com- pactgéométriquement (2p - 1)-rectifiable
tel que le courant d’intersection r n vérifie la condition de Morera((r
n = 0 pourtous
i,j)
pour tout v EG (n -
p +2,
n +1) générique.
Alors r borde unep-chaîne holomorphe
au sens des courants. Ce théorème donne laréponse positive
à unproblème
de Dolbeault-Henkin[6, problème II]
etgénéralise
les résultats
d’Agranovski-Semenov, Rudin, Valski, Stout,
Globevnik[16, 8].
. Il
généralise également
le théorème deHarvey-Lawson.
Eneffet, grâce
à laformule de
Cauchy,
on peut montrer que si r est maximalementcomplexe,
r n
(Cv-~+1
vérifie la condition des moments pour un sous-espacegénérique
de La solution locale duproblème
du bord auvoisinage
d’unpoint,
où r est strictementpseudoconvexe (Lewy)
permet de recoller les solutions duproblème
du bord sur les tranches en unep-chaîne holomorphe.
Dans la démonstration duthéorème’de Morera,
nous utilisonsl’idée de Globevnik Stout sur la densité d’un certain sous-espace de fonc- tions C °° de
Nous démontrons
également
un théorèmeanalogue
à laconjecture
de Globevnik-Stout pour leproblème
du bord dans en. Ce dernier résultat et lepremier
résultat cité ci-dessus sont récemmentgénéralisés
pour des fonctions à valeurs dansCP1
et pour leproblème
du bord dans Cpn[5].
2. Problème d’extension
holomorphe
Soient D un domaine de Jordan à bord rectifiable de C et
f
une fonctioncontinue sur bD. Alors
f
seprolonge
continûment en une fonction holomor-phe
dans D si et seulement sif
vérifie la condition des moments, c.-à-d.bD fp
= 0 pour toute(1, 0)-forme polynomiale
03C6 sur C. Plusgénéralement,
soient D une surface de Riemann
polynomialement
convexe de à bordgéométriquement
1-rectifiable etf
E vérifiant la condition des mo-ments dans c.-à-d.
(d ~D~, f ~p)
= 0 pour toute(1, 0)-forme polynomiale
p dans où[D]
est le courant de bidimension(1,1)
défini parl’intégration
sur D. Alors
f
seprolonge
en une fonctionholomorphe
dans D au sens faibledes courants. Ceci est un corollaire d’un résultat de
[3]
sur l’extension desmesures
orthogonales
en(1, 0)-forme holomorphes (appliqué
ici aux mesuressupportées
parbD).
Ce résultat de[3] généralise
les résultats de Wermer et deHenkin, qui
sont valables dans le cas d’une courbe réelleanalytique [17]
ouC2
par morceaux[12].
DÉFINITION 1
([12]).
- Une fonction(ou
une( 1, 0)-forme) méromorphe
f
sur D estappelée holomorphe
si le courantd’intégration f
nLD~
est8
fermédans
en B bD.
Si D estlisse,
cette définition donne les fonctions et les formesholomorphes
habituelles.Soit,
C en une courberéelle, fermée,
de classeC2
bordant une surfacede Riemann S’
(éventuellement singulière
etréductible).
Alorsl’enveloppe polynomiale 9 de 03B3
est la réunionde 03B3
avec une surface de Riemann S contenant la surfaceprécédente [15].
On noteavec j
E J les surfaces de Riemann irréductibles de S. Onappelle 03B3j
la courbe fermée minimale(éventuellement réductible) de 03B3
telle DS;.
.D’après
le théorèmed’unicité,
la surface S est lissejusqu’au
bord sauf sur un ensemble finiou dénombrable de
singularité
de S et sur un compact de mesure nulle(éventuellement vides)
de ~y. Toute mesureorthogonale
~u =hdzm supportée
par 03B3 se
prolonge
en une(1, 0)-forme holomorphe 03C6dzm
dans S au sens faibledes courants. De
plus,
si03B3j ~ bSj,
pourj, alors
pourH1-presque
tout
point x
E ~y~ la fonctionp(z)
tend versh(x) quand
z tend vers x lelong
des arcs non
tangentiels [3].
Si h est une fonctioncontinue,
il existe uncompact K de
longueur
zéro(x1 (K)
=0)
tel que leprolongement
deh soit continu en tout
point
K. On note l’anneau des fonctions h continues sur 03B3j telles que seprolonge
en une fonctionméromorphe
sur continue en tout
point
de~y~ B Kh
pour un certain compactKh
C ~y~de
longueur
0. Enparticulier,
dans unvoisinage Kh
l’extension de h n’a pas depôle.
Lacourbe y
estappelée générique
si pourtout j
E Jles fonctions zm sont
Kj-algébriquement indépendantes
sur q; , c.-à-d. pourtout
polynôme
P de x2 , ... on a~
0. Enparticulier, si 03B3
estgénérique,
elle n’est incluse dans aucunehypersurface algébrique
de et
l’application
naturelle de l’anneau despolynômes
P dans estinjective.
On note
G (q + 1, n -E-1 )
lagrassmannienne qui
est l’ensemble desq-plans projectifs
de On adim G(q
+1, n
+1)
=(q
+1 ){n - q).
L’ensembleG*
(q + 1, n + 1 )
desq-plans
affines de sera considéré comme un ouvert de Zariski deG {q + 1, 7~+1).
Soit Y C un compactq-linéairement
convexe.: Soit Dune
variété
complexe (éventuellement singulière)
à bordC~
de dimension p > 2 dans(Cn B Y,
bornée dans c.-à-d. D est un sous-ensembleanalytique
dedimension pure p de bD U Y. Alors bD admet une orientation induite par celle de D ainsi que bD n
ez
si cette intersection est transversale. On noteG D ( q + 1, n -~-1 )
le sous-ensemble deG Y* ( q
+1,
n +1 )
desq-plans qui coupent
bD transversalement.D’après
le théorème deSard,
cet ensemble estun ouvert dense de
+ 1, n + 1)
et soncomplémentaire
est de volume 0.THÉORÈME
1. - Soient Y uncompact (n
-p+1)-linéairement
convexede D une variété
complexe (éventuellement singulière)
de dimension p > 2 de enB Y,
borné dans à bordC2
etf
unefonction CI définie
surbD. Soit V C
G D (n -
p +2, n
+1)
tel que bD n~03BD~V1Cn-p+103BD
soit densedans
bD,
oùVl
est l’ensemble de v E Vvérifiant
1. Le cône
tangent
de V en v contient2(p
-l)(n
- p +2) -1
vecteursréels
indépendants.
2. Aucune
composante
connexe dew-~+1
n bD n’est presque réelleanalytique.
Supposons
quef
seprolonge
continûment en unefonction holomorphe
dansD n
w-~+’1
pour tout v E V. . Alorsf
seprolonge continûment
en unefonction holomorphe
dans DB SingD,
localement bornée dans DB
Y.Remarque.
Dans le casgénéral (Y
n’est pas un compact de lacondition 2 est nécessaire
( voir
lesexemples
1 et2).
Soient vo un
point
deG* (n -
p +2, n
+1),
U unvoisinage
deB C U une sous-variété
réelle, orientée,
maximalementcomplexe
de dimen-sion
2p - 1,
bornée dans à bordC2, f
une fonctionCI
sur B et cp une 1-forme lisse définie sur B.Supposons
quecoupe B
transversale- ment. Onappelle (en généralisant
la transformation d’Abel-Radon définie dans[12])
latransformation
d’Abel-Radon de[B]
Afp l’intégrale
fp.
Cetteintégrale
définit une fonction auvoisinage
de vo, con- tinue sif
est continue et de classeCI
sif
l’est.PROPOSITION 1. -
Supposons
que 03B3 = borde unesurface
deRiemann S’.
Supposons
que pour toute(1, 0)-forme polynomiale
cp de ladérivée de la
transformation
d’Abel-RadonR( f cp)
parrapport
à v s’annulleen vo sur un
u-plan
réelgénérique
H c Tan(G*(n
- p +2,
n +i), vo) indépendant
de cp avec u ~(p
-1)(n
- p +2)
+ 1. L’une des conditions suivantes serasatisfaite
1. L
f (z)
= 0 pour tout z E y et pour tout vecteurtangent complexe holomorphe
L ~ C ~RTan c(B, z).
.2. Il existe une
courbe 03B3j
avecj
E J telle que lesconjuguées
des coor-données de sont
03BAj-algébriquement dépendantes.
Remarque.
- Les courbes y~ et les anneauxIC~
sont définis comme ci-dessus mais pour, Tan
(~, .) désigne l’espace tangent
réel. Lanotion de
u-plan générique
sera définieplus
tard. Si u =2(p-1)(n-p-f-2)-1
ou
2(p-1)(n-~+2),
toutu-plan
estgénérique
dans ce sens(voirle
lemme2).
Preuve. - Dans un ouvert de Zariski de
G(n-p+2, n+1),
on peut identifier v à une matrice
(Ç, ~7)
de taille(p - 1)
x(n
- p +2)
oùet le
(n -
p +1)-plan complexe ~~-~1
est défini par les(p - 1) équations
suivantes
Considérons le cas où B est une réunion de
(p - l)-plans complexes,
c.-à-d.B =
~â 1,
où T est une courberéelle, orientée,
fermée(éventuellement réductible)
de+1).
Sansperdre
engénéralité,
on suppose que pour tout a ET,
z" :=(~-p-{-2~
, ,z,z-~+3 , ...zn)
est unsystème
de coordonnées de et z’ :=( zl
, z2 ... ,, zn _ p+ 1 )
est unsystème
de coordonnées de(C ô p+1.
Dans ce cas, on peut écrire la fonctionf
sous la forme d’une fonc- tiong(a, z")
à variables a et z". Pour tout a E T et tout vprès
de vo, on note Z :=(Zi, Z2 , ... , Zn)
les coordonnées dupoint
d’intersection de et dequi dépendent
de a et de v.Les
équations (2) impliquent
pour tous l~ =
1 , 2, ... ,
n - p +1,
q = n - p +2, ... ,
n et m =1 , ... ,
n.En
effet,
parexemple
pour q = n, k =1,
si on fixe a,~S
pour tout s =n - p +
2, ... ,
n - 1 etr~s
pour tout(r, s) ~ (1, n),
alors toutZi
s’écriten fonction affine de
Zn.
Il suffit donc de prouverl’égalité précédente
pourm = n. On écrit
Zl
=aZn
+~3
etr~~Z2
+ ~ - + =wZn
+ 8.On a
D’où
Les
égalités (3)
se trouventégalement
dans[12,
lemme deDarboux].
Ellesnous donnent aussi
Dans les formules
suivantes,
les zkpeuvent
être confondus avec leurs trans- formés d’Abel-RadonZk . D’après (3), (4),
nous avons pour toutpolynôme
P en z’ et pour tout
s, l~ = 1, 2, ... , n - p + 1
En utilisant un
changement
linéaire des coordonnées z =(z’, z")
on seramène dans le cas où vo = 0.
Soient
La
les vecteursC-indépendants
depour À
=1, 2, ... ,
u. Alors il existe des matricescomplexes
telles que
Posons
Nous avons donc
Supposons
que la condition 1 de laproposition
1 n’est pas satisfaite. Onappelle
J’ C J l’ensemble detout j’
E J tel que la condition 1 est valable pour z E 03B3j’.Soit j
E J tel que 03B3j n’est pas incluse dans pour toutj" ~
J’ U~ j ~. Supposons
que -y~ ne vérifie pas la condition 2.Posons
où u’
=u-(p-1)(n-p) > 2p - 1.
On
prend s
= 1. On choisit lesLa
tels que = 0 pour tout k7~
1 ettout À =
1,..., u’.
Enplus,
onpeut
choisir lesLa
tels querangQ’
=p - 1 (c.-à-d.
son déterminant est unpolynôme
nonnul).
On pose
où est la matrice d’identité d’ordre u’ - p + 1. Alors T est de taille
(u’ - p + 1)
x u’ à coefficients dans P. On a Tx Q
= 0.DÉFINITION 2.2014 ~ est un
u-plan généTique
s’il existe unsystème
decoordonnées
z’,
un choix des vecteursLa
et une matrice N formée par plignes
de T x K tels que le déterminant de la matrice(N, W )
est non nulpour toute p x 1-matrice non nulle W à coefficients dans P.
LEMME 1. 1. L’ensemble des
u-plans génériques passant
par 0 est un ouvert deZariski,
non vide de lagrassmannienne
réelleII~2~p-1»’~-~°+2~ ),
,qui paramètre
lesu-plans passant
par 0.2. Si H est
générique
le déterminant de(N, W)
est non nul pour toutep x 1-matrice non nulle W à
coefficients
dans .Preuve. - 1. Soit H un
u-plan
nongénérique.
Les coefficients de la matrice T x K sont despolynômes
dedégrés
1 de z’ à coefficients dans P.Soit N une matrice formée par
p-lignes
de T x K.Posons la sous-matrice de N obtenue par
suppression
de la i-ièmeligne.
Le déterminant de s’écrit sous la forme
où E ~.
Alors la matrice £ formée par les est de rang
p 2014 1.
Ceciimplique
ledéterminant de tout p x
p-sous-matrice
de cette matrice £ est unpolynôme
nul. Le
u-plan
H est nongénérique
si cette condition estvérifiée
pourtoute N. Par
conséquent,
l’ensemble desu-plans génériques
est un ouvertde Zariski.
Cet ouvert est non vide car, par
exemple,
si H contient leplan engendré
par les vecteurs
Pour ces vecteurs on obtient
Soit W =
~(Wl, ... W~)
une p x 1-matrice à coefficients dans P.Supposons
que
det(N, W)
= 0. AlorsComme
WZ
EP,
ils sont tous nuls.2. Comme dans
1.,
W est déterminée comme un vecteur propre d’une cer-taine matrice à coefficients dans P. D’autre
part, P s’injecte
dans l’anneauintègre
. Donc cette matrice n’a pas de vecteur propre non nul à coef-ficients dans P si et seulement si elle n’a pas de vecteur propre non nul à coefficients dans D’où 2. o
Supposons
que H estgénérique. Supposons
que la matrice N formée parles p
premières lignes
de T x K vérifie la définition 2.Remplaçant
P par dans(9)
et prenant la somme en a =1,
... ,2p -1,
nous obtenonscar les dérivées
LaR(gPdzl)
= 0 parhypothèse.
Ceci montre queappartient
à pour tout i =1,..., u’
car sonproduit
avecdzi
est unemesure
orthogonale.
Comme z" est unsystème
de coordonnées de~â-1
pour tout a
ET,
le déterminant de la matriceest non nul sur ~.
Comme /j
ne vérifie pas la condition 1 de laproposition
1,
le vecteur -est non nul sur -y~ . Par
conséquent, W ~
0 car,d’après
la définition2, rangN
=p -1.
D’où le déterminant de(N, W)
est unpolynôme
non nul enz’ à coefficient dans Par le théorème
d’unicité,
on sait que toute fonction de1C~
s’annullant sur un sous-ensemble delongueur positive
est nulle.Par
conséquent, det ( N, W )
est dedégré >
1. Cepolynôme
doit s’annuller sur 03B3j pour que( 11 )
admette une solution non nulle pour z E 03B3j. C’est une contradiction.Pour le cas où B n’est pas une réunion de
(p - 1)-plans,
on considère B’la réunion de
(p - l)-plans complexes
tangentes à B en z E ~. Les calculsprécédents
sont encore valides car ils ne concernent que les dérivées d’ordre1,
deplus,
B et B’ se coïncident en 03B3 à l’ordre 1. 0DÉFINITION 3. -
(a)
Un sous-ensemble V CGD (n -
p +2, n
+1)
estappelé (D, u) -gros
si la réuniontCv -~°+1
n bD est dense dansbD,
oùV’ est l’ensemble des éléments v E V tels que le cône
tangent
de V en vcontienne au moins u vecteurs réellement
indépendants.
(b)
Cet ensemble V estappelé (D, u)-générique
s’il est(D, u)-gros
avecu ~
(p -1 ) (n -
p +2)
+ 1 et n bD est dense dansbD,
où V"est l’ensemble des éléments v E V’ vérifiant les conditions suivantes:
1. Le
plan
réelengendré
par les vecteurstangents
à V en v estgénérique.
2. . bD n est
générique
dans(c)
L’ensemble V est non(p
-2)-générique
si pour tout v E V il existeun
voisinage
U de v, un sous-ensembleanalytique
T de U et un ensembleanalytique
E C D de dimension p -2,
tels queV ~ U ~ T et T ~ {03BD
:f1 E ~ 0} (voir
aussi[4]).
Remarque. -
La définition3(c)
des ensembles(p - 2)-génériques
est unpeu différente de celle dans
[4],
où on considère l’extensionméromorphe
desfonctions,
mais elle est valable dans notre cas où on considère seulementdes
extensionsholomorphes.
Si u =2(p
-1 ) (n -
p +2) -
1, tout ensemble(D, u)-générique
est(p - 2)-générique.
THÉORÈME 2. - Soient Y un compact
(n
- p-f-1 )
-linéairement convexede CPn et D une variété
complexe (éventuellement
réductible etsingulière)
de dimension p >
2,
à bordG2
dans ~Cn~
Y et bornée dans S’oientf
unefonction ~1
sur bD et V un ensemble(D, u)-générique
deGD(n-p+2, n+1)
avec u >
(p -1 ) (n
- p +2)
-~-1.S’upposons
que pour tout v EV,
lafonction f
seprolonge
continûment en unefonction holomorphe
de D nw-p+1.
Alors
f
est CR. Parconséquent,
si V est(p
-2)-générique
ou si Y estun
compact
def
seprolonge continûment
en unefonction holomorphe
dans D
B SingD,
localement bornée dans DB
Y.Remarque.
- Si dans la définition des ensembles(D, u)-génériques
onsupprime
la condition1,
le théorème 2 n’estplus
valable(voir l’exemple 3) .
.Si u = 2v et V une variété
complexe
de dimension v deG(n
- p +2,
n +1 ),
alors il suffit pour ce théorème que v p et que la variété V soit
(p
-2)- générique
et(D, u)-gros.
Preuve.
D’après
laproposition 1,
la fonctionf
vérifie la condition(1)
sur un ensemble dense de bD. Par
continuité, (1)
est satisfaite partout sur bD. La fonctionf
est donc CR.D’après
le théorème de Dolbeault-Henkingénéralisé [4,
thérème1] appliqué
pour legraphe
def,
lapropriété
"1-extension" de
f
pour une famille(p - 2)-générique
de(n -
p +1)-plans implique
que legraphe
def
borde une variétécomplexe (éventuellement singulière) qui
contient lesgraphes
desprolongements
def
sur les tranches Cette variété est legraphe
d’unprolongement
def
sur DB SingD
en fonction
holomorphe localément
bornée dansD B
Y. Si Y estcompact
de le théorème deHarvey-Lawson-Chirka s’applique.
La fonctionf
seprolonge holomorphiquement
dans DB SingD,
en une fonction localement bornée. 0LEMME 2.2014 Tout
hyperplan
réel H depassant
par 0(c.-à-d.
pour u =2(p
-l)(n
- p +2) - 1~
estgénérique.
Preuve. - On remarque que H coupe tout sous-espace de
(C~r-1~ ~’~-r+2?
en un sous-espace de codimension réel 1. Par
conséquent,
pour unsystème
de coordonnées
générique,
on peut choisir les vecteursLa indépendants
vérifiant
1. Pour tout À ~
4p - 5,
pour tout k7~
1, pour tout m, = = 0.2. Pour tout À ~ p -
2,
pour tout m, = 0.3. Pour tout À ~
2p - 3,
pour tout m et toutk, da
= = 0.4. Pour tout
p - 1 a 2p - 3,
pour toutm ~
À + n -2p,
=c~,~
= 0.5. Pour tout
p - 1 a 2p - 3,
= 1.6. Pour
2p -
2 ~À ~ 4p - 6,
pour tout m,k,
=cm, a
=0,
=b~.,2, a _ 2p+3
et =ém, a _ Z p+3
.7. Pour tout m, = = U.
8. Le déterminant de
Q’
est unpolynôme
non nul F dedégré
1 en z1.9.
bm,4p-5
=dm,4p-5 7~
0 pour tout m.Les
(4p - 6) premiers
vecteurs forment une base del’espace
où H’est le sous-espace
complexe
maximal de H n = 0 pour tout k7~ 1 ~.
Les 2p -
3premières lignes
de T x K et de K" sontégales,
dont les p - 2premières lignes
sont nulles. La dernièreligne
de T x K est F fois celle de K".Supposons
que H n’est pasgénérique,
alors il n’existe pas de matrice N vérifiant la définition 2 pour toute combinaison linéaire à coefficients dans C des vecteursLa
pour À =2p - 2, ... , 4p -
5. On sait que leslignes
numéros ~ =
2p - 2, ... , 3p -
4 et À =4p -
5 de K forment une base deEn
remplaçant La
pour À =2p - 2, ... , 4p -
6 par leurs combinaisonsconvenables,
onpeut
trouver la matrice N formée par la dernièreligne
deT x K
(notée FNI )
et par leslignes
de la formepour k
=1,...
, p - 1 et k + zi est à la k-ièmeposition.
Comme la matriceN ne vérifie pas la définition
2,
la matrice N’ formée paret par les autres
lignes
deN,
ne vérifie pas la définition 2 nonplus.
Parconséquent,
la matrice N" formée parNi
et par leslignes
de la formene vérifie pas la définition 2. Posons A = + Alors il existe W
non nulle à coefficients dans P telle que
Ceci
implique
W = 0. C’est une contra,diction. oCOROLLAIRE 1. - Le compact
Y,
la variété D et lafonction f
sontdéfinis
comme dans le théorème 2. Soit V CGD(n
- p +2,
n +1)
tel quebD~V1 Cn-p+103BD
soit dense dansbD,
oùVl
c V est l’ensemble de vvérifiant
les conditions suivantes :