G ERGONNE
Astronomie. Observation faite à Montpellier de l’éclipse de soleil du 29 novembre 1826
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 17 (1826-1827), p. 201-204
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20I
ASTRONOMIE.
Observation faite à Montpellier de l’éclipse de
soleil du 29 novembre 1826;
Par M. G E R G O N N E.
ECLIPSE DE
SOLEIL.
LA position géographique du
lieud’où j’ai
observél’éclipse
esttelle
qu’il
suit :Longitude
orientale 1.0 32’. 25’’Latitude boréale...
43.°
36/.39’’.
Cette
position,
conclue de celle de l’ancienobservatoire, toujours
en
ruine , d’après
unplan
de la ville deMontpellier ,
dressé parMM. les officiers du I.er
régiment
dugénie,
mérite laplus
en-tière con6ance.
D’après
les données fournies par la Connaissance destemps , j’a-
vais
annoncé ,
dans l’Annuaire dudépartement ,
lesprincipales
cir-constances de
l’éclipse
ainsiqu’il
suit :Commencement
entemps
vrai deMontpellier,
à9h 57’
du mat.Plus grande phase d’environ
sixdoigts
à II.h II’.Fin de
l’éclipsé ... à I2.h
35’.M. le
professeur
Lenthéricqui,
de son côté avait fait le mêmecalcul,
avait obtenu les résultats que voici :Tom.
XVII,
n.°VII,
I.erjanvier I827.
27202 ECLIPSE
Commencement,
entemps
vrai deMontpellier,
àIO.h 9’
du mat.Plus
grande phase
de4,7 doigts...
à II.h 38’Fin de
l’éclipse
... à I2.h27’.
Postérieurement, je recommençai
en entier moncalcul,
quej’a-
vais fait
très-rapidement ,
etj’arrivai
aux résultats quevoici , que je consignai
dans lejournal
dudépartement.
Commencement,
entemps
vrai deMontpellier,
à IO.h I8’ du mat.Plus
grande phase de 5,9 doigts
àII.h
II’Fin
de l’éclipse ...
à I2.h I5’.Le
premier
contact devait avoirlieu
suivant monpremier
cal-cul
, à environ30°,
et suivant le second à environ29°
à droitede l’extrémité
supérieure
du diamètre vertical du soleil. Le der-nier contact devait avoir
lieu,
suivant monpremier
calcul à57°.
et suivant le second à
65°. I 2
àgauche
du mêmepoint.
J’avais,
pour mesurer letemps ,
deuxpendules
à secondes deJulien
Leroy,
danslesquelles j’ai
faitremplacer, depuis plusieurs années ,
les vergesmétalliques ,
noncompensatrices ,
par des ver- ges en vieux bois desapin
bouilli dans l’huile. Cespendules
mar-chent assez bien pour ne pas s’écarter l’une de
l’autre,
dans lecours d’une
semaine ,
deplus de 4
à 5 secondes.J’avais ,
en ou-tre, un chronomètre de
Bréguet,
n.°4006 ,
donnant lesI50.ièmes
de minutes.Pour m’assurer de la marche des
pendules
et duchronomètre,
j’avais pris
les 20 , 22 ,24
et28,
vers les 3 heuresaprès- midi, plusieurs
séries de dix hauteurs absolues dusoleil,
àl’aide
d’un théodolite doublement
répétiteur
deGambey,
de dix pouces dediamètre donnant ,
par sesquatre verniers,
armés deloupes ,
les 20.ièmes de minutes. J’aurais voulu
répéter
les mêmes observa-tions pour les
jours qui
ont suivi immédiatementl’éclipse ;
maisl’état dLi ciel
s’y
estopposé.
Le
jour
del’éclipse ,
mes devoirs ne mepermirent
d’être chezDE SOLEIL. 203
moi
qu’après
dix heures du matin. Je me hâtai dediriger
versle soleil une lunette de Cauchoix de
42
pouces defoyer
,garnie
de son
plus
faiblegrossissement;
maisgêné
par l’incommodité dulocal , je
fusobligé
dedéplacer
mesappareils,
pour éviter l’in-terposition
d’un tuyau de clleminéequi
memasquait
lesoleil ;
etquand
la lunette futplacée
d’une manièreplus convenable ,
l’é-clipse
étaitdéjà
commencée. Jejugeai
même par sagrandeur qu’elle
avait du commencer vers
l’époque indiquée
par M.Lenthéric ; peut-être
même vers celle quej’avais
obtenue par monpremier
calcul.
N’ayant point
à madisposition
de lunettegarnie
de micromètreje
ne pusjuger
duprogrès
del’éclipse qu’au moyen
de sonimage
reçue en chambre
obscure,
à travers une lunette deDollond,
de28 pouces de
foyer ,
sur un carton où unefigure
avait été tra-cée à l’avance. Je
jugeai
ainsiqu’elle
n’avait pas du être main- dre de 6doigts.
Maisje
dois dire quej’étais
fortgêné
par depré-
tendus amateurs d’astronomie
qui
m’entouraient et faisaient par leursmouvemens osciller la lunette.
L’éclipse
seprolangeant ,
les amateurs seretirèrent ,
etje jugeai
dès lors que
je pourrais
fixer l’instant de la fin del’éclipse
avecbeaucoup
deprécision.
Delégers
nuagesqui , pendant quelque
tempsavaient
permis
deregarder l’éclipse
à la vuesimple
se retirèrenten
effet ;
ledisque
solaireparut
très-nettement terminé dans la lunette deCauchoix ,
et la fin del’éclipsé put
être exactement sai- sie. Le chronomètremarquait
alors I2.h I2’.4’’,4.
Ennégligeant
les dixièmes de
secondes, j’en
ai conclu cequi
suif.Fin de
l’éclipse
entemps
du chronomètre .... I2.h I2’.4’’
Retard du chronomètre sur le
temps
moyen ... 8.44.
Fin de
l’éclipse
entemps
moyen deMontpellier ..
I2.h 20’48’’
Retard du
temps
moyen sur letemps
vrai ... II 32 Fin del’éclipse
entemps
vrai deMontpellier
.... I2.h 32’ 20’’204 RACINE COMMUNE
Je ne pense pas que ce résultat
puisse
être fautif deplus
d’uneseconde.
Si
jamais
l’administration locale relève l’observatoire de ses rui-nes ou m’en procure un nouveau autre
part, je
tâcheraid’y
fairedes observations
plus
utiles à la science.ALGÈBRE ÉLÉMENTAIRE.
Recherche de la quantité qui satisfait à la fois
à deux équations algébriques données ;
Par M. N. H. ABEL. ( Norvégien.)
LORSQU’UNE quantité satisfait,
à lafois,
à deuxéquations algébri-
ques
données ,
ces deuxéquations
ont fin facteur commun du pre- mierdegré.
Ensupposant qu’elles
n’ont pas d’autre facteur com-mun que
celui-là ,
onpeut toujours ,
comme l’onsait , exprimer
ra-tionnellement l’inconnue en fonction des coefficiens des deux
équa-
tions. On y
parvient
d’ordinaire à l’aide del’élimination ;
maisje
vais faire
voir ,
dans cequi
vasuivre ,
que , dans tous les cason
peut
calculer immédiatement la valeur del’inconnue,
ou,plus généralement
encore , la valeur d’une fonction rationnellequelcon-
que de cette inconnue.
Soient