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Contributions en homogénéisation numériques pour les composites non linéaires élastiques et élastoplastiques
Ba Anh Le
To cite this version:
Ba Anh Le. Contributions en homogénéisation numériques pour les composites non linéaires élastiques
et élastoplastiques. Autre. Université Paris-Est, 2014. Français. �NNT : 2014PEST1027�. �tel-
01124221�
UNIVERSIT´ E PARIS-EST MARNE-LA-VALL´ EE TH` ESE DE DOCTORAT
Discipline : M´ecanique Pr´esent´ee par :
Ba Anh LE
Sujet :
Contributions en homog´en´eisation num´erique pour les composites non lin´eaires ´elastiques et
´elastoplastiques
Soutenue le 24 janvier 2014, devant le jury compos´e de messieurs :
H. ZAHROUNI Professeur, Univ. Universit´ e de Lorraine - Metz Rapporteur D. NERON Maˆıtre de Conf´ erence HDR, ENS Cachan Rapporteur Z.-Q. FENG Professeur des Universit´ es,
Universit´ e d’Evry-Val d’Essonne Examinateur
Q.-C. HE Professeur, Univ. Paris-Est Marne-la-Vall´ ee Examinateur
J. YVONNET Professeur, Univ. Paris-Est Marne-la-Vall´ ee Directeur de th` ese
Remerciements
Pour r´ ealise ce document et le travail qu’il pr´ esente, j’ai largement b´ en´ efici´ e de l’aide de nombreuses personnes. Je tiens ` a les remercier tr` es sinc` erement.
Je tiens ` a exprimer toute ma reconnaissance ` a mon Directeur de th` ese Monsieur Julien YVONNET. Je la remercie de m’avoir encadr´ e, aid´ e et conseill´ e.
Je tiens ` a remercier Monsieur Qui Chang HE de m’avoir encadr´ e durant cette th` ese et d’avoir toujours ´ et´ e disponible pour des discussions scientifiques tr` es enrichissantes.
Je suis tr` es reconnaissant envers Monsieur Zhi Qiang FENG d’avoir pr´ esid´ e mon jury de th` ese. Je remercie tr` es chaleureusement Messieurs Hamid ZAHROUNI et David NERON qui ont accept´ e la lourde tˆ ache de rapporter cette th` ese, et qui ont pris le temps d’examiner avec une grande attention mon travail en apportant des critiques profondes et constructives.
J’adresse mes sinc` eres remerciements ` a tous les professeurs, intervenants et toutes les personnes qui par leurs paroles, leurs ´ ecrits, leurs conseils et leurs critiques ont guid´ e mes r´ eflexions et ont accept´ e ` a me rencontrer et r´ epondre ` a mes questions durant mes recherches.
Je remercie ´ egalement tr` es fortement pour leur soutien, les patience et leur amour
tous mes proches : mon p` ere, ma m` ere, ma petite soeur et tous mes amis.
Table des matières
Introduction g´ en´ erale 13
1 Etat de l’art : m´ ethodes d’homog´ en´ eisation pour les probl` emes
non lin´ eaires 17
1.1 Introduction . . . . 17
1.2 M´ ethodes d’approximation analytiques et semi-analytiques . . . . 18
1.2.1 M´ ethodes incr´ ementales . . . . 18
1.2.2 M´ ethode de second ordre . . . . 20
1.3 M´ ethodes d’homog´ en´ eisation num´ eriques . . . . 21
1.3.1 M´ ethodes multi ´ echelles couplant des calculs ` a deux ´ echelles (m´ ethodes de type ”FE
2”) . . . . 22
1.3.2 M´ ethodes s´ equentielles . . . . 23
1.4 Conclusion . . . . 26
2 Homog´ en´ eisation des composites ´ elastoplastiques : une m´ ethode NTFA avec domaine ´ elastique 29 2.1 Introduction . . . . 29
2.2 Le probl` eme d’homog´ en´ eisation ´ elastoplastique . . . . 29
2.2.1 Le probl` eme de localisation . . . . 29
2.2.2 Relations macroscopiques . . . . 32
2.2.3 S´ election des modes plastiques par la POD . . . . 35
2.3 Un algorithme de type return-mapping pour le calcul des compo- sites ´ elastoplastiques . . . . 38
2.3.1 Algorithme g´ en´ eral . . . . 38
2.3.2 D´ etails et expression des diff´ erents op´ erateurs . . . . 40
2.3.3 Calcul num´ erique des diff´ erents op´ erateurs . . . . 42
2.3.4 Evaluation num´ erique de f et de ses d´ eriv´ ees . . . . 45
2.4 Conclusion . . . . 48
3 Applications de la m´ ethode NTFA en homog´ en´ eisation ´ elasto- plastique 49 3.1 Introduction . . . . 49
3.2 Composite stratifi´ e ´ elastoplastique . . . . 49
3.2.1 Solution analytique . . . . 49
3.2.2 R´ esultats num´ eriques . . . . 53
3.3 Composites avec h´ et´ erog´ en´ eit´ es p´ eriodiques . . . . 56
3.3.1 Composite avec inclusions rigides . . . . 56
3.3.2 Composite anisotrope . . . . 59
3.3.3 Milieu poreux ` a matrice ´ elastoplastique . . . . 64
3.4 Conclusion . . . . 68
4 Homog´ en´ eisation des composites non lin´ eaires ´ elastiques en pe- tites et grandes d´ eformations dans des espaces param´ etriques de grandes dimensions 71 4.1 Introduction . . . . 71
4.2 Homog´ en´ eisation des composites non lin´ eaires ´ elastiques . . . . . 72
4.2.1 Homog´ en´ eisation des composites non lin´ eaires ´ elastiques en petites d´ eformations . . . . 72
4.2.2 Homog´ en´ eisation des composites non lin´ eaires ´ elastiques en grandes d´ eformations . . . . 73
4.3 M´ ethode de potentiels num´ eriques . . . . 77
4.3.1 Id´ ees de base . . . . 77
4.3.2 Construction de potentiels avec ´ echantillonnage dans des grilles r´ eguli` eres . . . . 78
4.4 Homog´ en´ eisation non lin´ eaire pour des espaces param´ etriques de grandes dimensions . . . . 83
4.4.1 Approximation de fonctions multidimensionnelles par r´ e- seaux de neurones artificiels . . . . 83
4.4.2 Tests num´ eriques : fonctions analytiques en grandes dimen- sions . . . . 86
4.4.3 Homog´ en´ eisation d’un composite non lin´ eaire compressible en petites d´ eformations param´ etr´ e par des coefficients mi- croscopiques . . . 103
4.4.4 Calcul de structure h´ et´ erog` ene non lin´ eaire . . . 105
4.4.5 Exemples en grandes d´ eformations . . . 111
4.5 Conclusion . . . 112
Conclusion g´ en´ erale 115 4.5.1 Conclusion . . . 115
4.5.2 Perspectives . . . 116
A R´ esolution par ´ el´ ements finis des probl` emes locaux non lin´ eaires119 A.1 Elasticit´ e en petites d´ eformations non lin´ eaire, loi puissance . . . 119
A.1.1 Comportement compressible . . . 119
A.1.2 Comportement incompressible . . . 123
A.1.3 Discr´ etisation El´ ements Finis . . . 125
A.2 Probl` emes ´ elastoplastiques . . . 125
B Solution analytique : fibre cylindrique revˆ etue avec un mat´ eriau ´ elastoplastique 129 B.1 Formulation du probl` eme . . . 129
B.2 Phase ´ elastique . . . 131
B.3 Premier r´ egime plastique . . . 132
B.4 Deuxi` eme r´ egime plastique . . . 133
B.5 Troisi` eme r´ egime plastique . . . 134
B.6 Calculs num´ eriques . . . 135
C Interpolation de type spline cubique 137
R´ esum´ e 147
R´ esum´ e 149
Table des figures
1.1 Approche d’homog´ en´ eisation non lin´ eaire incr´ ementale. . . . 19 1.2 Repr´ esentation sch´ ematique de la m´ ethode (FE
2). . . . 22 2.1 Mat´ eriau p´ eriodique et Volume Elementaire Repr´ esentatif (VER). 30 2.2 Interpr´ etation g´ eom´ etrique de la construction du domaine ´ elastique
macroscopique κ : (a) VER ; (b) domaines ´ elastiques associ´ es ` a trois points du VER et domaine macroscopique ´ elastique associ´ e ` a ces trois domaine. Le domaine κ est constitu´ e de l’intersection de tous les domaines κ(x) de tous les points x dans le VER (le domaine r´ eel κ est l’intersection de l’infinit´ e de domaines associ´ es aux points x ∈ Ω) . . . . 34 2.3 Illustration du sch´ ema de pr´ ediction-correction. . . . 40 2.4 Illustration de la construction de la fonction f . . . . 46 3.1 Composite stratifi´ e compos´ e de phases ´ elastoplastiques : g´ eom´ etrie. 50 3.2 R´ eponse du composite stratifi´ e ´ elastoplastique : les trois ´ etats A,
B et C correspondent respectivement ` a un ´ etat o` u les deux phases sont ´ elastiques, un ´ etat o` u l’une des phases est plastifi´ ee, et un ´ etat o` u les deux phases sont plastifi´ ees. . . . 53 3.3 Etat de d´ eformation dans le composite stratifi´ e pour l’´ etat corres-
pondant au point A (les deux phases sont ´ elastiques). . . . 54 3.4 Etat de d´ eformation dans le composite stratifi´ e pour l’´ etat corres-
pondant au point B (l’une des phases est plastifi´ ee). . . . 54 3.5 Etat de d´ eformation dans le composite stratifi´ e pour l’´ etat corres-
pondant au point C (les deux phases sont plastifi´ ee). . . . . 55 3.6 Comparaison NTFA/solution de r´ ef´ erence. . . . 55 3.7 Volume ´ el´ ementaire, microstructure p´ eriodique avec inclusions ri-
gides. . . . 57 3.8 Chargement de d´ eformations macroscopiques impos´ ees au cours du
calcul. . . . 57 3.9 Champs de d´ eformations pastiques repr´ esentatifs extraits par POD
pour le composite avec inclusions rigides. . . . . 58 3.10 Valeurs propres associ´ ees aux modes de d´ eformations plastiques
pour le composite 1. . . . . 59 3.11 R´ eponse (contrainte effective) du composite pour un chargement
cyclique, comparaison entre un calcul direct (r´ ef´ erence) et la r´ e-
ponse donn´ ee par l’algorithme de return-mapping propos´ e, pour
une ´ evaluation directe de de f (paragraphe 2.3.4.1). On constate
une divergence de la solution avec le nombre de modes. . . . 60
3.12 R´ eponse (contrainte effective) du composite pour un chargement cyclique, comparaison entre un calcul direct (r´ ef´ erence) et la r´ e- ponse donn´ ee par l’algorithme de return-mapping propos´ e, pour une ´ evaluation de f en variables s´ epar´ ees. . . . . 60 3.13 Evolution du domaine ´ elastique macroscopique κ au cours du char-
gement pour le composite ` a inclusions rigides. . . . 61 3.14 Volume ´ el´ ementaire repr´ esentatif associ´ e au composite anisotrope :
(a) g´ eom´ etrie ; (b) maillage. . . . 61 3.15 Champs de d´ eformations plastiques repr´ esentatifs extraits par POD
pour le composite anisotrope. . . . 62 3.16 Convergence des valeurs propres pour les champs de d´ eformation
plastiques POD pour le composite anisotrope. . . . 63 3.17 R´ eponse (contrainte effective) du composite anisotrope pour un
chargement cyclique, comparaison entre un calcul direct (r´ ef´ erence) et la r´ eponse donn´ ee par l’algorithme de return-mapping propos´ e, pour une ´ evaluation de f en variables s´ epar´ ees. . . . . 63 3.18 Volume ´ el´ ementaire repr´ esentatif associ´ e au milieu poreux : (a)
g´ eom´ etrie ; (b) maillage. . . . 64 3.19 Champs de d´ eformations plastiques repr´ esentatifs extraits par POD
pour le mat´ eriau poreux. . . . 65 3.20 Convergence des valeurs propres pour les champs de d´ eformation
plastiques POD pour le mat´ eriau poreux. . . . . 66 3.21 R´ eponse (contrainte effective) du composite pour un chargement
cyclique, comparaison entre un calcul direct (r´ ef´ erence) et la r´ e- ponse donn´ ee par l’algorithme de return-mapping propos´ e, pour une ´ evaluation de f en variables s´ epar´ ees pour le milieu poreux. . 66 3.22 Evolution du domaine ´ elastique macroscopique κ pour le milieu
poreux. . . . 67 3.23 D´ eformations macroscopiques impos´ ees, trajet de chargement cy-
clique complexe. . . . . 67 3.24 R´ eponse (contrainte effective) du composite pour un chargement
cyclique complexe (figure 3.23), comparaison entre un calcul di- rect (r´ ef´ erence) et la r´ eponse donn´ ee par l’algorithme de return- mapping propos´ e pour le milieu poreux. . . . . 68 4.1 R´ eseau de neurones ` a une couche cach´ ee. . . . 85 4.2 Fonction f
(A)= ∑
di=1
x
2i, D = 6. Le param` etre N = 4 est fix´ e, L varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 87 4.3 Fonction f
(A)= ∑
di=1
x
2i, D = 8. Le param` etre N = 2 est fix´ e, L varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 88 4.4 Fonction f
(A)= ∑
di=1
x
2i, D = 10. Le param` etre N = 4 est fix´ e, L
varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a)
Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur
par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 89
4.5 Fonction f
(A)= ∑
di=1
x
2i, D = 6. Le param` etre L = 4 est fix´ e, N varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 89 4.6 Fonction f
(A)= ∑
di=1
x
2i, D = 8. Le param` etre L = 4 est fix´ e, N varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 90 4.7 Fonction f
(A)= ∑
di=1
x
2i, D = 10. Le param` etre L = 4 est fix´ e, N varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 90 4.8 Fonction f
(B)= e
−∑Di=1xi, D = 6. Le param` etre N = 4 est fix´ e, L
varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 91 4.9 Fonction f
(B)= e
−∑Di=1xi, D = 8. Le param` etre N = 4 est fix´ e, L
varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 92 4.10 Fonction f
(B)= e
−∑Di=1xi, D = 10. Le param` etre N = 4 est fix´ e, L
varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 93 4.11 Fonction f
(B)= e
−∑Di=1xi, D = 6. Le param` etre L = 4 est fix´ e, N
varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 94 4.12 Fonction f
(B)= e
−∑Di=1xi, D = 8. Le param` etre L = 4 est fix´ e, N
varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 95 4.13 Fonction f
(B)= e
−∑Di=1xi, D = 10. Le param` etre L = 4 est fix´ e, N
varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 96 4.14 Fonction f
(C)= √∑
di=1
x
2i, D = 6. Le param` etre N = 2 est fix´ e, L varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 97 4.15 Fonction f
(C)= √∑
di=1
x
2i, D = 8. Le param` etre N = 2 est fix´ e,
L varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a)
Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur
par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 98
4.16 Fonction f
(C)= √∑
di=1
x
2i, D = 10. Le param` etre N = 2 est fix´ e, L varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . . 99 4.17 Fonction f
(C)= √∑
di=1
x
2i, D = 6. Le param` etre L = 2 est fix´ e, N varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . 100 4.18 Fonction f
(C)= √∑
di=1
x
2i, D = 8. Le param` etre L = 2 est fix´ e, N varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . 101 4.19 Fonction f
(C)= √∑
di=1
x
2i, D = 10. Le param` etre L = 2 est fix´ e, N varie, le nombre de points d’´ echantillonnage est de M = 10
5; (a) Approximation pour x
1= x
2... = x
D; (b) Convergence de l’erreur par rapport au nombre de points ´ echantillonn´ es. . . 102 4.20 Microstructure and VER du mat´ eriaux composites p´ eriodique . . 103 4.21 Contraintes et composantes du tenseur ´ elastique effectifs pour un
´
etirement uniaxial (ε
11varie, σ
02/σ
01= 10 ; m = 0.3, f = 0.035). . . 106 4.22 Contraintes et composantes du tenseur ´ elastique effectifs pour un
chargement complexe (ε
11= ε
12varie, σ
02/σ
01= 10 ; m = 0.3, f = 0.035). . . . 107 4.23 Contraintes et composantes du tenseur ´ elastique effectifs pour ε
11=
ε
12= 10
−3, σ
20/σ
01= 10, f = 0.035, pour une ´ evolution de m. . . . 108 4.24 Contraintes et composantes du tenseur ´ elastique effectifs pour u
ε
11= ε
12= 10
−3, m = 0.55, f = 0.035, et σ
02varie. . . 109 4.25 Calcul de structure utilisant le mod` ele homog´ en´ eis´ e construit par
potentiel num´ erique : g´ eom´ etrie, conditions aux limites et maillage. 110 4.26 Calcul de structure utilisant le mod` ele homog´ en´ eis´ e construit par
potentiel num´ erique : d´ eform´ ee de la structure et champ de d´ efor- mations. . . 111 4.27 Potentiel macroscopique et contraintes effectives pour le probl` eme
en grandes transformations, cas d’´ etirement uniaxial. . . 113 4.28 Potentiel macroscopique en grande d´ eformation . . . 114 A.1 Vue sch´ ematique de l’algorithme de pr´ ediction-correction (return-
mapping) avec projection normale sur le domaine ´ elastique. . . 128 B.1 Fibre revˆ etue par une couche ´ elastoplastique. . . 129 B.2 Crit` ere de Tresca. . . 131 B.3 R´ eponse de la fibre revˆ etue. Les points A, B, C et D indiquent la
fin du r´ egime ´ elastique, des premier, deuxi` eme et troisi` eme r´ egime plastique. . . . 135 B.4 Modes POD associ´ es au mod` ele fibre. . . 136 C.1 Base de S
3(∆). Fonctions de base u
1, u
2, ..., u
n+3de l’espace des
fonctions splines S
3(∆) sur l’intervalle [a, b] pour des nœuds ´ equi-
distants. . . 138
Introduction générale
Les m´ ethodes d’homog´ en´ eisation ont pour objectif de d´ eterminer le compor- tement macroscopique de mat´ eriaux dont la microstructure est h´ et´ erog` ene ` a une
´ echelle inf´ erieure, souvent associ´ ee ` a une ´ echelle microscopique. A cette ´ echelle, des informations sont suppos´ ees connues sur la morphologie et le comportement des diff´ erents constituants. L’homog´ en´ eisation est d’un int´ erˆ et fondamental en ing´ enierie et science des mat´ eriaux, car elle permet ainsi de pr´ evoir le compor- tement de mat´ eriaux complexes associ´ es aux composites, au b´ eton ou aux ma- t´ eriaux cimentaires pour le g´ enie civil, ou aux tissus biologiques. Par rapport
`
a des caract´ erisations exp´ erimentales enti` erement macroscopiques, les approches microm´ ecaniques, reliant les propri´ et´ es des constituants de ces mat´ eriaux et leur arrangement avec les propri´ et´ es macroscopiques permet d’am´ eliorer la compr´ e- hension des m´ ecanismes conf´ erant les propri´ et´ es ` a ces mat´ eriaux, en vue d’en concevoir de nouveaux avec des performances am´ elior´ ees.
Les m´ ethodes d’homog´ en´ eisation analytiques ont permis d’´ etablir des bornes et des estimations pour un tr` es grands nombres de cas, en particulier pour les cas o` u le comportement est lin´ eaire (voir par exemple [72, 97, 66, 79]). Dans le cas non lin´ eaire, les difficult´ es inh´ erentes ` a la non validit´ e du principe de superposition,
`
a la d´ ependance ` a des variables internes et ` a la difficult´ e de r´ esoudre analyti- quement les probl` emes locaux non lin´ eaires limitent les approches propos´ ees ` a des cas restreints sur le comportement et les morphologies de microstructures.
En vue de pouvoir pr´ edire le comportement de mat´ eriaux h´ et´ erog` enes non li- n´ eaires plus complexes, et dont la microstructure est d´ ecrite plus finement, des approches num´ eriques ont ´ et´ e d´ evelopp´ ees r´ ecemment. Ces approches se classent en deux grandes cat´ egories : a) les approches concourantes, ou couplant des cal- culs ` a deux ´ echelles simultan´ ement (voir par exemple [22]), qui permettent de prendre en compte des comportements arbitraires au niveau microscopiques, y compris des changements de microstructure, mais au prix de coˆ uts de calculs prohibitifs ; b) les approches s´ equentielles, dans lesquelles des quantit´ es sont ´ eva- lu´ ees par le biais de calculs pr´ eliminaires sur la microstructure, et permettant ensuite, sans retour ` a cette ´ echelle de construire le comportement pour l’´ echelle macroscopique. Ces techniques permettent ainsi des gains de calculs importants lors du calcul de structure ` a l’´ echelle macroscopique, mais sont restreintes ` a des cas sp´ ecifiques. Cependant de nombreuses avanc´ ees ont ´ et´ e propos´ ees r´ ecemment et permettent aujourd’hui de traiter une large gamme de comportements locaux, tels que la viscoplasticit´ e, la visco´ elasticit´ e, et l’´ elasticit´ e non lin´ eaire. Dans ce m´ emoire de th` ese, nous proposons une contribution ` a cette seconde famille de m´ ethode d’homog´ en´ eisation num´ erique. Le plan du m´ emoire est le suivant.
Nous pr´ esentons dans un premier chapitre un ´ etat de l’art des m´ ethodes d’ho-
mog´ en´ eisation pour les probl` emes non lin´ eaires. Les m´ ethodes analytiques et semi-
analytiques sont rappel´ ees. Ensuite, plusieurs m´ ethodes sont pr´ esent´ ees, telles que la m´ ethode des ´ El´ ements Finis multi niveaux (m´ ethode ”FE
2”), la m´ ethode NTFA (Non Uniform Transformation Field Analysis) et une m´ ethode r´ ecente baptis´ ee m´ ethode de potentiels num´ eriques. Les diff´ erentes difficult´ es et verrous actuels de ces techniques sont mis en ´ evidence.
Dans le second chapitre, nous proposons une m´ ethode d’homog´ en´ eisation nu- m´ erique originale ´ etendant la m´ ethode NTFA au cas des mat´ eriaux ´ elastoplas- tiques. L’approche introduite est bas´ ee sur un algorithme de type pr´ ediction- correction (”return-mapping”) permettant l’actualisation des variables internes macroscopiques. Dans le cadre de la NTFA, le champ ´ elastoplastique local est d´ ecompos´ e en une somme finie de modes plastiques, calcul´ es sur un Volume ´ El´ e- mentaire Repr´ esentatif (VER) par des calculs ´ El´ ements Finis. En utilisant le principe du maximum de dissipation plastique, nous d´ eveloppons un algorithme associ´ e permettant de construire la loi de comportement homog´ en´ eis´ e pour un
´ etat de d´ eformation macroscopique donn´ e et un ensemble de variables internes associ´ ees aux modes plastiques. Une technique de repr´ esentation de la fonction d’´ ecoulement en variables s´ epar´ ees permet d’´ eviter d’avoir recours ` a des calculs de post-traitement sur le VER lors du calcul de structure.
Dans le troisi` eme chapitre, nous appliquons la m´ ethode d´ evelopp´ ee dans le cha- pitre pr´ ec´ edent ` a des exemples de composites ´ elastoplastiques. Nous appliquons tout d’abord la m´ ethode pour un composite stratifi´ e unidirectionnel dont la so- lution analytique est disponible dans la litt´ erature. Nous appliquons ensuite la m´ ethode pour des composites p´ eriodiques en chargements cycliques, dont la solu- tion de r´ ef´ erence est donn´ ee par un calcul ´ el´ ement finis pour des microstructures plus complexes et anisotropes.
Dans le quatri` eme chapitre, nous proposons une deuxi` eme m´ ethode, se basant sur la m´ ethode des potentiels num´ eriques, pour l’homog´ en´ eisation des composites non lin´ eaires ´ elastiques en petites et grandes d´ eformations. La m´ ethode initiale- ment propos´ ee dans [101, 103] ´ etait jusqu’` a pr´ esent limit´ ee pour des probl` emes en deux dimensions en raison du tr` es grand nombre de calculs pr´ eliminaires ` a effectuer pour construire le potentiel effectif du composite. Pour lever ce verrou, nous introduisons une approximation de type ”r´ eseaux de neurones” permettant
`
a partir d’un ´ echantillonnage de valeurs discr` etes dans l’espace param´ etrique de reconstruire le potentiel ` a partir d’un nombre plus faible de points que par les tech- niques d’interpolation classiques. Apr` es avoir rappel´ e les principes de la m´ ethode des potentiels num´ eriques, nous testons la qualit´ e de l’approximation par r´ eseaux de neurones et l’appliquons sur plusieurs exemples num´ eriques, incluant des cal- culs d’homog´ en´ eisation de VERs tridimensionnels, et dont le comportement et la microstructure peuvent ˆ etre param´ etr´ es, impliquant des espaces param´ etriques de dimensions de l’ordre de 10.
Nous pr´ esentons enfin des conclusions et tra¸cons quelques perspectives pour
ce travail.
Notations
a Scalaire
˙
a D´ eriv´ ee temporelle de a, a ˙ = da/dt
A, a Tenseurs du second ordre, matrices et vecteurs A Tenseur du quatri` eme ordre
A
TTranspos´ e de A
⟨ . ⟩ Moyenne spatiale sur un domaine Ω associ´ e au VER
⟨ . ⟩
ωMoyenne spatiale sur un domaine ω
∇ (.) Op´ erateur gradient
∇ · (.) Op´ erateur divergence
⊗ Produit tensoriel (a ⊗ b)
ij= a
ib
j⊗ (A ⊗ B)
ijkl=
12(A
ikB
jl+ A
ilB
jk) a · b Produits scalaire a · b = a
ib
iA : B Produit doublement contract´ e A : B = A
ijB
ijD
v(.) D´ eriv´ ee de Gˆ ateaux dans la direction v
T r(.) Op´ erateur trace d’un tenseur du second ordre : T r(A) = A
iiχ
(r)(x) Fonction caract´ eristique associ´ ee ` a la phase r
telle que χ
(r)(x) = 1 dans la phase r et z´ ero ailleurs 1 Tenseur identit´ e du second ordre
I Tenseur identit´ e du quatri` eme ordre
σ Tenseur des contraintes de Cauchy microscopiques σ Tenseur des contraintes de Cauchy macroscopiques ε Tenseur des d´ eformations microscopiques
ε Tenseur des d´ eformations macroscopiques C Tenseur des propri´ et´ es ´ elastiques locales
C Tenseur des propri´ et´ es ´ elastiques homog´ en´ eis´ ees
ε
pTenseur des d´ eformations plastiques microscopiques
ε
pTenseur des d´ eformations plastiques macroscopiques
Chapitre 1
Etat de l’art : méthodes
d’homogénéisation pour les problèmes non linéaires
Dans ce chapitre introductif, nous pr´ esentons plusieurs m´ ethodes dont l’objectif est de d´ eterminer la r´ eponse effective de mat´ eriaux h´ et´ erog` enes dont les phases sont d´ ecrites par un comportement non lin´ eaire. Dans un premier temps, nous
´ etablissons un bref rappel des techniques analytiques et semi-analytiques. Nous pr´ esentons ensuite des m´ ethodes d’homog´ en´ eisation num´ eriques, qui permettent de d´ epasser les limitations des m´ ethodes analytiques.
1.1 Introduction
Les tissus biologiques, les polym` eres renforc´ es ou les mat´ eriaux cimentaires
sont des exemples de mat´ eriaux h´ et´ erog` enes dont les phases sont d´ ecrites par un
comportement non lin´ eaire. L’homog´ en´ eisation de leur comportement est d’un
int´ erˆ et consid´ erable pour les applications en ing´ enierie et pour la conception de
nouveaux mat´ eriaux, mais repr´ esente un d´ efi sur le plan scientifique pour les rai-
sons suivantes : (i) dans le cas non lin´ eaire, il n’est pas possible, connaissant le
comportement de chaque phase, de d´ efinir a priori la forme de la loi de comporte-
ment effective ; (ii) le principe de superposition ne s’appliquant plus, les th´ eories
et approches propos´ ees dans le cas lin´ eaire ne sont plus applicables ; (iii) dans
le cas de comportements dissipatifs, la loi constitutive macroscopique d´ epend
des champs an´ elastiques locaux dans la microstructure, et cette loi est associ´ ee
th´ eoriquement ` a l’histoire d’une infinit´ e de variables internes. Le probl` eme d’ho-
mog´ en´ eisation non lin´ eaire a entraˆın´ e un nombre d’´ etude consid´ erables aux cours
des derni` eres d´ ecennies, avec des progr` es r´ ecents importants rendus possibles no-
tamment par les m´ ethodes bas´ ees sur les simulations num´ eriques.
1.2 Méthodes d’approximation analytiques et semi- analytiques
Les approches analytiques qui ont ´ et´ e propos´ ees depuis les travaux pionniers de Hill [36] ont pour objectif d’estimer ou de borner le comportement des mat´ eriaux h´ et´ erog` enes non lin´ eaires. Dans le cas des mat´ eriaux non lin´ eaires en petites d´ e- formations, des extensions au cas non lin´ eaire de certaines techniques classiques dans le cadre lin´ eaire ont ´ et´ e propos´ ees (voir par exemple Nemat-Nasser & Hori [72] ; Torquato [97] ; Milton [67]), les travaux de Willis [100], Dvorak [20], Qiu and Weng [78], Ponte Casta˜ neda [75], Hu [41], Milton et Serkov [67]. Dans le cas des grandes d´ eformations, plusieurs auteurs ont ´ egalement ´ etendu certaines approches d’homog´ en´ eisation analytiques issues du cadre lin´ eaire pour des cas sp´ ecifiques.
Dans une s´ erie de travaux, (voir par exemple [18, 1, 32] entre autres), des estima- tions et des solutions exactes pour certaines classes de composites hyper´ elastiques ont ´ et´ e d´ eriv´ ees. Ponte-Casta˜ neda [77] a propos´ e une m´ ethode d’homog´ en´ eisation du second ordre pour d´ eterminer la loi de comportement effective de mat´ eriaux composites non lin´ eaires poreux et renforc´ es, suivi par plusieurs autres auteurs (voir par exemple [50, 48, 7]).
1.2.1 Méthodes incrémentales
Les m´ ethodes d’homog´ en´ eisation incr´ ementales sont des extensions de la for- mulation propos´ ee par Hill [36] dans lesquelles les contraintes et les d´ eformations sont reli´ ees par une loi sous la forme :
σ(t) = ˙ C (t) : ˙ ε(t) (1.1) o` u ˙ σ est le taux de contraintes macroscopiques, ˙ ε(t) le taux de d´ eformations et C (t) est un op´ erateur tangent d´ ependant de l’´ etat de d´ eformation et de l’histoire du chargement. Pour le probl` eme lin´ earis´ e, il est possible d’appliquer le principe de superposition et de calculer le module tangent C (t) ` a chaque it´ eration, connais- sant la loi de comportement non lin´ eaire dans chaque phase et la d´ eformation ` a l’it´ eration pr´ ec´ edente.
Pour un sch´ ema d’homog´ en´ eisation donn´ e (Mori-Tanaka, mod` ele auto-coh´ erent, etc.), connaissant l’incr´ ement de d´ eformation ∆ε appliqu´ e sur le VER ` a un ins- tant t
n, il est possible d’´ evaluer les modules tangents associ´ es aux mod` eles non lin´ eaires dans chaque phase (voir [42], [3], [85]) qui sont utilis´ es pour calculer le module effectif ` a l’instant t
n+1. Un sch´ ema, propos´ e par Doghri et al. [42], consiste
`
a chercher, pour un instant t
n+1, la d´ eformation moyenne dans les inclusions. Un algorithme it´ eratif est n´ ecessaire pour calculer cette d´ eformation moyenne. Soit
⟨ ∆ε ⟩
Ω= ∆ε l’incr´ ement de d´ eformation, not´ e ` a l’instant t
n, ⟨ ∆ε
n⟩
Ω= ∆ε
n. On d´ efinit la matrice comme ´ etant associ´ ee ` a l’indice 0 et les inclusions ` a l’indice 1.
On note ⟨ ∆ε ⟩
Ω0et ⟨ ∆ε ⟩
Ω1les d´ eformations moyennes dans la matrice et dans les inclusions, respectivement. Pour une pr´ ediction de ⟨ ∆ε
n⟩
Ω1, on peut ´ evaluer la moyenne dans la matrice ⟨ ∆ε ⟩
Ω0grˆ ace ` a la relation :
∆ε = ⟨ ∆ε ⟩
Ω0(1 − f
1) + f
1⟨ ∆ε ⟩
Ω1, (1.2)
avec f
1la fraction volumique d’inclusions. A partir des modules tangents calcul´ es
dans chacune des phases, le tenseur d’Eshelby E peut ˆ etre ´ evalu´ e (voir par exemple
Figure 1.1 – Approche d’homog´ en´ eisation non lin´ eaire incr´ ementale.
[19]). On peut alors calculer le tenseur de concentration B
ϵpermettant de relier la d´ eformation moyenne dans chacune des phases ` a la d´ eformation macroscopique par :
⟨ ∆ε ⟩
Ω0= [f
1B
ϵ+ (1 − f
1) I ]
−1: ε, (1.3)
⟨ ∆ε ⟩
Ω1= B
ϵ: [f
1B
ϵ+ (1 − f
1) I ]
−1: ε, (1.4) o` u B
ϵest exprim´ e par
B
ϵ= {
I + E : [
C
−01: C
1− I ]}
−1, (1.5)
avec C
0et C
1les modules tangents associ´ es au probl` eme non lin´ eaire dans chaque phase, et enfin le module effectif (tangent), donn´ e par :
C = [f
1C
1: B
ϵ+ (1 − f
1) C
0] : [f
1B
ϵ+ (1 − f
1) I ]
−1. (1.6) Pour un sch´ ema de Mori-Tanaka, un algorithme, propos´ e par Doghri et al.
[42], est d´ ecrit ci-dessous. Soit un intervalle de temps [t
n, t
n+1]. Connaissant ε
net
∆ε
net les variables d’histoire dans les phases au temps t
n, le probl` eme consiste
`
a d´ eterminer la contrainte σ
n+1et le module tangent C
n+α, o` u n + α d´ esigne le temps t
n+α= t
n+ α∆t. Les ´ etapes de l’algorithme sont les suivantes :
– Initialisation ⟨ ε ⟩
Ω1= ∆ε
n.
– Tant que ∥ R ∥ > T OL , o` u T OL est une tol´ erance num´ erique
– 1. Connaissant ⟨ ε
n⟩
Ω1et ⟨ ∆ε ⟩
Ω1, calculer ` a partir du mod` ele non lin´ eaire de l’inclusion le module tangent C
1.
2. Calculer la d´ eformation moyenne dans la matrice grˆ ace ` a (1.2) :
⟨ ∆ε ⟩
Ω0= ∆ε
n− f
1⟨ ∆ε ⟩
Ω11 − f
1. (1.7)
3. Connaissant ⟨ ε
n⟩
Ω0et ⟨ ∆ε ⟩
Ω0, calculer ` a partir du mod` ele non lin´ eaire
de la matrice le module tangent C
0.
4. Extraire la partie isotrope C
iso0de C
0(voir justification et d´ etails dans [42]).
5. Calculer le tenseur d’Eshelby pour le module C
iso06. Calculer les valeurs ` a t
n+αdes modules C
0et C
1:
C
i(n+α)= (1 − α) C
i(n+1)+ α C
i(n)i = 0, 1, α ∈ ]0, 1] . (1.8) 7. Calculer le tenseur de concentration B
ϵavec (1.5).
8. V´ erifier la compatibilit´ e de la d´ eformation moyenne dans l’inclusion en calculant le r´ esidu :
R = B
ϵ: [f
1B
ϵ+ (1 + f
1) I ]
−1: ∆ε − ⟨ ∆ε ⟩
Ω1. (1.9) 9. SI ∥ R ∥ ≤ T OL ALORS FIN des it´ erations
10. SINON aller en (1) avec la nouvelle d´ eformation moyenne dans l’inclu- sion ⟨ ∆ε ⟩
k+1Ω1= ⟨ ∆ε ⟩
kΩ1+ ξR, ξ ∈ ]0, 1] (1.10) – A convergence, calculer le module tangent C
n+αet la contrainte macrosco-
pique par : C
n+α= [
f
1C
1n+α: B
ϵ+ (1 − f
1) C
0n+α] : [f
1B
ϵ+ (1 − f
1) I ]
−1, (1.11)
∆σ = C
n+α: ∆ε, (1.12)
σ
n+α= (1 − α)σ
n+ α∆σ. (1.13)
1.2.2 Méthode de second ordre
La m´ ethode d’homog´ en´ eisation non lin´ eaire du second-ordre, propos´ ee par Ponte-Casta˜ neda dans (voir par exemple [76]), est une approche dans laquelle la loi de comportement non-lin´ eaire est de la forme
¯
ε = ∂ u( ¯ ¯ σ)
∂ σ ¯ , (1.14)
o` u la fonction de densit´ e d’´ energie ¯ u du mat´ eriau est obtenue par le probl` eme de minimisation :
¯
u( ¯ σ) = inf σ
∈K( ¯σ
)∑
N r=1c
(r)⟨
u
(r)(σ, x) ⟩
, (1.15)
o` u u
(r)est le potentiel convexe associ´ e au comportement non-lin´ eaire d’une phase
(r). Ce type de loi permet de d´ ecrire la plasticit´ e dans le cadre de la th´ eorie de
la d´ eformation (chargements monotones sans retour ´ elastique), ou de la visco-
plasticit´ e. Dans ce cas, σ et ε sont remplac´ es par leurs d´ eriv´ ees temporelles ˙ σ et
ε, respectivement. La m´ ˙ ethode du second ordre [76] consiste ` a approximer u(σ)
sous la forme :
u(σ) = Argmin
M(s)0
{
˜ u
T(
σ, σ ˘
(s), M
(s)0) −
∑
N r=1c
(r)V
(r)(
˘
σ
(r), M
(r)0)}
. (1.16) Dans (1.16), ˜ u
Test le potentiel effectif d’un composite lin´ eaire de comparaison avec la mˆ eme microstructure que le composite non lin´ eaire, et o` u M
(r)0sont des tenseurs de souplesse d’ordre 4 constants dans chaque phase (inconnus), et o` u V
(r)est une fonction d’erreur. Les tenseurs ˘ σ
(r)sont des contraintes r´ esiduelles uniformes par phase (` a choisir). La fonction erreur est telle que :
V
(r)(
σ ˘
(r), M
(r)0)
= Argmin σ
ˆ(r){
˜ u
T(
σ, ˆ σ ˘
(s), M
(r)0) − u
(r)(
σ ˆ
(r))}
(1.17) ou
∂u
(r)∂σ (
ˆ σ
(r)) − ∂u
(r)∂σ (
˘ σ
(r))
= M
(r)0( ˆ
σ
(r)− σ ˘
(r))
. (1.18)
L’Eq. (1.16) donne des relations suppl´ ementaires reliant les variables ˆ σ
(r)aux variables ˘ σ
(r)et M
(r)0dans le composite lin´ eaire de comparaison. La relation (1.16) peut ˆ etre r´ e´ ecrite comme :
˜ u(σ) =
∑
N r=1[ u
(r)( ˆ σ
(r)) − ∂u
(r)∂ σ (
˘ σ
(r)) :
( ˆ
σ
(r)− σ
(r))]
. (1.19) Le choix de M
(r)0est discut´ e, par exemple dans [43]. Les ´ equations (1.18) et (1.16) permettent de d´ eterminer les variables inconnues ˆ σ
(r)et M
(r)0pour tout choix de tenseur de r´ ef´ erence ˘ σ
(r). Dans [76] il est sugg´ er´ e de choisir ˘ σ
(r)= σ
(r), ou, pour ´ eviter certaines difficult´ es ´ evoqu´ ees dans le mˆ eme article, ˘ σ
(r)= σ.
Cette m´ ethode n´ ecessite d’´ evaluer le tenseur de souplesse effectif du mat´ eriau lin´ eaire de comparaison, avec une m´ ethode d’homog´ en´ eisation lin´ eaire analytique (Mori-Tanaka, mod` ele auto-coh´ erent, etc.).
1.3 Méthodes d’homogénéisation numériques
Dans le cas des mat´ eriaux non lin´ eaires, les estimations de comportement et les
bornes analytiques sont d’une grande importance th´ eorique et pratique lorsque
celles-ci sont applicables. Cependant, en raison des difficult´ es inh´ erentes ` a la r´ eso-
lution des probl` emes locaux non lin´ eaires, ces solutions sont en g´ en´ eral obtenues
pour des hypoth` eses assez restrictives sur la morphologie de la microstructure
et sur les lois de comportement utilis´ ees, et sont insuffisantes pour ˆ etre utilis´ ees
dans des calculs de structures, pour des chargements complexes arbitraires. Les
m´ ethodes d’homog´ en´ eisation num´ eriques, d´ evelopp´ ees depuis quelques ann´ ees,
permettent de d´ epasser ces limitations. Nous pr´ esentons ci-dessous quelques m´ e-
thodes repr´ esentatives de cette classe de techniques d’homog´ en´ eisation.
k k 1 p ¬p +
Conditions aux limites
sur
Résolution du problème Eléments nis non fi
Linéaire Modélisation macroscopique
Résolution Eléments Finis
Figure 1.2 – Repr´ esentation sch´ ematique de la m´ ethode (FE
2).
1.3.1 Méthodes multi échelles couplant des calculs à deux échelles (méthodes de type "FE
2")
La premi` ere classe de m´ ethode est parfois d´ esign´ ee dans la litt´ erature sous le nom de ”M´ ethode d’El´ ements Finis au carr´ e” (FE
2method) [22], ou ”El´ e- ments Finis multi-niveaux”. L’id´ ee de ce type de m´ ethode est de coupler des probl` emes m´ ecaniques ` a deux ´ echelles simultan´ ement, les uns ` a l’´ echelle micro- scopique, l’autre ` a l’´ echelle macroscopique. Ce type de m´ ethode suppose une s´ eparation des ´ echelles, ce qui signifie que les longueurs d’onde caract´ eristiques associ´ ees aux champs de d´ eformations macroscopiques sont beaucoup plus grandes que la longueur caract´ eristique des h´ et´ erog´ en´ eit´ es ` a l’´ echelle microscopique. Le calcul macroscopique (` a l’´ echelle de la structure) fournit les champs de d´ eforma- tions aux diff´ erents points de Gauss du calcul El´ ements finis, ` a une it´ eration de Newton-Raphson, permettant de d´ efinir des conditions aux limites pour tous les VER (Volume El´ ementaires Repr´ esentatifs) correspondants (voir figure 1.2). La r´ esolution de tous les probl` emes non lin´ eaires en chaque point de Gauss fournit par moyenne des contraintes les contraintes macroscopiques et permet de d´ efinir implicitement une relation de comportement contraintes/d´ eformations ` a l’´ echelle macroscopique, pour des comportements et des microstructures arbitraires. Il est
´ egalement possible de prendre en compte des microstructures dont la morpho-
logie ´ evolue. La m´ ethode, nomm´ ee FE
2par F. Feyel dans [22], a ´ et´ e propos´ ee
de fa¸con ind´ ependante par un certain nombre d’autres auteurs (voir par exemple
[81],[86],[96],[25]). Des extensions ont ´ et´ e propos´ ees r´ ecemment pour les cas de
l’homog´ en´ eisation du second ordre [46, 47] ou encore pour la r´ eduction des cal-
culs locaux en combinant cette m´ ethode avec des techniques de r´ eduction de
mod` ele par POD [102, 68].
Cette proc´ edure ne n´ ecessite pas de sp´ ecifier la loi de comportement macro- scopique qui est d´ eduite des non-lin´ earit´ es dans le comportement de la micro- structure associ´ ee. Les ingr´ edients de la m´ ethode sont r´ esum´ es ci-dessous :
1. Une mod´ elisation du VER ` a l’´ echelle microscopique
2. Des conditions aux limites impos´ ees sur le VER en fonction des d´ eformations macro en chaque point d’int´ egration
3. Une r´ esolution compl` ete du probl` eme non lin´ eaire sur le VER en chaque point d’int´ egration, pour calculer par moyenne la contrainte macroscopique.
4. une r´ esolution de type Newton-Raphson au niveau macro.
La r´ esolution du probl` eme macroscopique non lin´ eaire n´ ecessite d’´ evaluer l’op´ e- rateur tangent en chaque point d’int´ egration. Une fa¸con d’´ evaluer ce tenseur est d’utiliser une m´ ethode de perturbation (diff´ erences finies) ` a partir des calculs de contraintes moyennes sur le VER [22] :
C
ijkl≃ σ
ij(
ε + δε
(kl))
− σ
ij(ε)
∆ε
(kl)(1.20)
o` u δε
(kl)d´ esigne une perturbation sur la composante (kl) et ∆ε
(kl)l’amplitude de la perturbation. Ce point est une difficult´ e de la m´ ethode car cette ´ evaluation induit une augmentation importante du nombre de calculs locaux non lin´ eaires ` a effectuer.
Les m´ ethodes de type FE
2offrent l’avantage de fournir un cadre g´ en´ eral pour tout type de comportement ou de morphologie, sans restriction. La m´ ethode est tr` es largement r´ epandue, et a ´ et´ e r´ ecemment introduite dans des codes ´ el´ ements finis g´ en´ eraux tels qu’Abaqus [92]. L’inconv´ enient majeur reste cependant la com- plexit´ e des calculs num´ eriques. En effets, le nombre de calculs non lin´ eaires ` a effectuer d´ epend du nombre de points d’int´ egration de Gauss, et donc de la taille du maillage macroscopique. Pour cette raison, les calculs 3D sont prohibitifs ` a l’heure actuelle, et les probl` emes mettant en jeu plus de deux ´ echelles ne sont pas aujourd’hui envisageables. Pour ces raisons d’autres approches, dites s´ equen- tielles, ont ´ et´ e propos´ ees. Bien que beaucoup plus sp´ ecifiques ` a certaines classes de comportements, celles-ci n´ ecessitent des calculs pr´ eliminaires sur un VER, puis le comportement macroscopique est construit a posteriori ` a partir d’informations extraites de ces calculs. Des exemples de ce type de m´ ethodes sont pr´ esent´ ees par la suite.
1.3.2 Méthodes séquentielles
1.3.2.1 Méthode NTFA (Non Uniform Transformation Field Analysis)
Dans cette approche, les constituants sont suppos´ es ˆ etre des mat´ eriaux stan- dards g´ en´ eralises (voir [28] ou [24]). En tout point de chaque mat´ eriau, le com- portement est d´ ecrit par l’´ etat de d´ eformation infinit´ esimal ε et un ensemble de variables internes α d´ ecrivant les ph´ enom` enes irr´ eversibles tels que la plasticit´ e ou l’endommagement. Les contraintes et forces thermodynamiques sont donn´ ees par les relations
σ = w
∂ε (ε, α), Ξ = − ∂w
∂α (ε, α). (1.21)
L’´ evolution des variables internes est donn´ ee par
˙ α = ψ
∂ Ξ (Ξ), ou Ξ = ∂φ
∂ α ( ˙ α), (1.22)
o` u φ et ψ sont des potentiels duaux convexes. Nous d´ ecrivons dans un premier temps bri` evement la m´ ethode TFA (Transformation Field Analysis), propos´ ee initialement par Dvorak [20]. On consid` ere les ´ equations suivantes associ´ ees au probl` eme local d´ efini sur le VER d´ efini dans un domaine ouvert Ω contenant des interfaces d´ esign´ ees collectivement par Γ :
∇ · σ(x) = 0 dans Ω \ Γ, (1.23)
⟨ ε(x) ⟩ = ε (1.24)
σ(x) = C (x) : (ε(x) − ε
an(x)) (1.25) o` u (1.24) est associ´ ee ` a des conditions aux limites sur le bord du VER, pour une d´ eformation macroscopique donn´ ee ε (voir Eqs. (2.10)-(2.11) dans le cha- pitre 2) et o` u C (x) est le tenseur ´ elastique, et ε
an(x) un champ de d´ eformations an´ elastiques, dues aux ph´ enom` enes dissipatif (plasticit´ e, endommagement, etc.).
En introduisant (1.25) dans (1.23) et en consid´ erant (1.24), la solution en d´ efor- mation du probl` eme lin´ eaire (1.23), (1.24), (1.25) peut ˆ etre exprim´ ee, grˆ ace au principe de superposition, comme :
ε(x) = A (x) : ε +
∫
Ω