• Aucun résultat trouvé

F BONNE ANNÉE !

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "F BONNE ANNÉE !"

Copied!
24
0
0

Texte intégral

(1)

BONNE ANNÉE ! F aisons en sorte que 2013 soit

riche en projets et aventures, en rencontres fructueuses, en belles réalisations individuelles et collectives, et en luttes victo- rieuses.

Mais 2013 s’annonce sous le signe de l’austérité : le gouver- nement assume le social libéra- lisme et ses volte-face, reniant des promesses sur lesquelles le candidat Hollande s’était engagé.

La réforme fiscale est abandon- née au profit d’une nouvelle offensive contre les dépenses publiques et le détricotage du droit du travail est annoncé. Une nouvelle réforme des retraites se profile avec les retraités en ligne de mire.

L’Europe s’installe dans une stag- nation durable, plombée par l’aus- térité budgétaire et salariale, pro- voquant manifestations et grèves notamment en Europe du Sud.

En ce début d’année, actifs et retraités, également touchés par les politiques d’austérité, seront dans l’action : grève dans la fonc- tion publique le 31 janvier et dynamique unitaire enclenchée par les retraités de la FSU pour des initiatives avant le 1

er

avril 2013.

Actifs et retraités ensemble : ce n’est pas qu’un slogan, mais une nécessité. ■

MARYLÈNE CAHOUET

PORTRAIT LOISIRS/CULTURE

SANTÉ/SOCIÉTÉ ACTUALITÉ

© Claude Bouchart

Supplément à L’US n° 727 du 26 janvier 2013

(2)

ACTUALITÉ

> L E S M Ê M E S V I E I L L E S R E C E T T E S

L’austérité toujours et encore

Tous ensemble pour un vrai changement

Deux faits ont dernièrement défrayé la chronique : le fiasco de la super taxe à 75 % dont on ne sait pas si elle sera vraiment rétablie et la farce ubuesque de Depardieu, faits emblématiques d’une période où, pour que rien ne change, les vrais débats ne sont abordés que par le petit bout de la lorgnette.

Le dogme de la compétitivité triomphe ; la nouvelle règle de Modernisation de l’Action Publique, la MAP qui ressemble étrangement à la RGPP, devient la panacée. « La loi de programma- tion sur les finances publiques grave la rigueur dans le marbre », titre Les Échos. Jean-Marc Ayrault pro- pose de réduire à 0,5 % l’augmentation des dépenses publiques, soit quatre fois moins que dans les années 2000. Le président de la République, dans ses vœux, a repris plusieurs fois le mot compétitivité avec un leitmotiv : l’emploi. Il se propose d’inverser la courbe du chômage, en 2013. Mais son gouvernement semble avoir abandonné le projet de réforme fiscale et avoir choisi d’agir par la réduction des dépenses publiques. Comment parvenir en poursuivant la poli- tique d’austérité à réduire, ne serait-ce que de quelques centaines de milliers, le nombre actuel de chômeurs ? Ils sont plus de trois millions.

Parmi les chantiers annoncés, mariage pour tous, décentralisation, rendez-vous des retraites, débat sur l’immigration sans rien sur le vote des étrangers, la sécurisation de l’emploi. Ce dernier dossier est capi- tal et l’accord salué comme « historique » par le ministre du Travail ne répond pas à la situation : taxation de certains CDD, meilleure représentation des salariés, certes, mais surtout mise à mal du droit du travail, licenciements facilités, possibilité d’aug- menter le temps de travail et de diminuer le salaire dans une entreprise en difficulté... Cet accord, refusé par FO et la CGT, n’a été signé que par trois syndi- cats dont deux sont très minoritaires. Il montre la volonté du MEDEF d’imposer ses choix. La situation

S O M M A I R E

ÉDITORIAL p. 1

ACTUALITÉ

LES MÊMES VIEILLES RECETTES L’austérité

toujours et encore p. 2 RDV SUR LES RETRAITES Un climat inquiétant p. 3 ARCELOR-MITTAL

« Mon paysage, ce sont les forêts,

les usines » p. 4

INTERVIEW ACTUALITÉS SYNDICALES Entretien avec

Frédérique Rolet p. 5 SANTÉ-SOCIÉTÉ PERTE D’AUTONOMIE Où en est le dossier p. 6 BRANCHE VIEILLESSE Les retraités à la rescousse p. 7 VIE SYNDICALE AG ANNUELLE Réunion des délégués

académiques p. 8

SFR

Mobiliser dès janvier p. 9 CONGRÈS FSU

Échos départemantaux p. 9 DES RETRAITÉS ACTIFS Journées d’automne p. 10 LAÏCITÉ

Les enjeux

en Alsace-Moselle p. 11 AGENDA DU TRIMESTRE

FGR-FP p. 11

DOSSIER

LA RETRAITE MOINS PÉNIBLE AU SOLEIL

Retraités européens, portraits croisés p. 12 INFOS PRATIQUES

DONATION p. 18

LOISIRS CULTURE EXPOSITION SOULAGES Du noir à la lumière p. 19 UN MUSÉE AU XXIE SIÈCLE Louvre-Lens p. 20 -21 À VOIR

L’art en guerre p. 22 ARAGON

Le temps des rêves p. 22 AU FIL DE LA PRESSE JACKY BRENGOU A LU POUR NOUS Pas d’étrennes en janvier p. 23 PORTRAIT

Ariane Ascaride p. 24

© Jean-Louis Viguier

14 novembre,

dans la manifestation parisienne.

(3)

ACTUALITÉ

>

Sans attendre le calendrier officiel, le Medef a soumis aux syndicats un projet incendiaire de réforme des régimes complémentaires qui, outre l’habituelle dégradation des pensions à venir, s’at- taque aux pensions en cours de versement. Depuis l’automne, une campagne contre les retraités « pri- vilégiés » a été orchestrée ; et comme d’habitude la publication des projections du COR a fait l’objet d’un tapage médiatique. Ce rapport montre pour- tant que les nouveaux besoins de financement géné- rés par la crise sont limités à l’horizon 2020.

À partir de la réforme de 2010, et plus encore aujourd’hui, on est passé d’une logique expliquant la nécessité des « réformes » par le « vieillissement » à une logique légitimant cette nécessité par la crise des finances publiques. Or ces deux logiques, si elles ont en commun de mettre en avant des « contraintes » si chères aux néolibéraux, ne sont pas de même nature : avec le vieillissement, on est encore dans une logique de la discussion des hypothèses et des résultats de projections à un hori- zon plus ou moins lointain ; avec la dette publique, dramatique de l’emploi mérite une autre politique.

Même constat possible pour les retraites : le cin- quième rapport du COR montre que les réformes successives n’ont pas réglé les problèmes de finan- cement ; il faut trouver des recettes. Trois leviers sont envisagés : reculer l’âge légal de départ à la retraite, allonger la durée de cotisation et augmenter les pré- lèvements. Les retraités seront, bien sûr, mis à contri- bution, prélèvement de 0,3 % dès le 1

er

avril, menaces sur l’indexation des pensions et alignement probable du taux de la CSG sur les actifs...

Les profits augmentent en même temps que les inéga- lités. La pauvreté touche actifs et retraités en plus grand nombre. Les jeunes, pourtant au centre de la campagne présidentielle, se sentent sans avenir.

Il est décidément grand temps de changer l’avenir en luttant tous ensemble, jeunes et anciens, actifs et retraités, salariés et chômeurs... Voilà un vœu qu’il est possible de réaliser en 2013. ■

MARYLÈNE CAHOUET

on est dans une logique de la nécessité radicale et immédiate : « on ne peut pas faire autrement ! Les

« caisses sont vides ». Pour les partisans de la

« réforme », c’est-à-dire de la baisse des pensions, la

LES NOUVEAUX DIAFOIRUS

Selon Le Monde du 30 décembre, une étude prévoit que 40 % d’Espagnols seront en « exclusion sociale » d’ici à 2022, que 34 % des Grecs sont déjà dans la misère, que 50 % des jeunes Grecs et Espagnols sont au chômage...

Mais les émules des Diafoirus que brocardait Molière psalmodient « saignare, purgarer » et les gouvemements de la zone euro font allégeance à ce nou- veau credo ! Le salut viendrait d’abord du respect d’un pourcentage magique – le 3 % – que les oracles auraient révélé.

Le 3 janvier Capital publie une étude annon- çant que les 100 plus grandes fortunes mondiales ont engrangé 181,5 milliards d’euros en 2012. Le Conseil constitutionnel vient de dénoncer, non le niveau honteux du minimum de pension ou du smic, mais une fiscalité confiscatoire sur les plus hauts revenus.

Est-il exagéré de penser que le XXIesiècle débute sur une tragique régression de l’in- telligence ? PIERRE TOUSSENEL

© Jean-Louis Viguier

Quelle pension en 2013 ? R E N D E Z - V O U S S U R L E S R E T R A I T E S

Un climat inquiétant

Nouveau « rendez-vous » sur les retraites 2013. Le gouvernement actuel va-t-il comme ses prédécesseurs

prendre l’expression au pied de la lettre ou proposer de véritables négociations ?

(4)

ACTUALITÉ

« crise de la dette publique » est une aubaine. Si la nécessité c’est de faire des économies aujour- d’hui, il faut s’attaquer aux pensions versées actuel- lement et au pouvoir d’achat des retraités : 0,3 % par- ci, alignement de la CSG par-là et évidemment désindexation.

C’est un fait politique nouveau et important. Raymond Soubie, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy pour les questions sociales et véri- table conscience politique des réformateurs, recom- mande cette thérapie. En même temps, il conseille la prudence sur les paramètres de calcul des retraites ; les réformes pratiquées en France sont en effet parmi les plus radicales d’Europe.

Il faudrait éviter les mesures trop voyantes, style

report de l’âge légal, que prônent les extrémistes du Medef. L’allongement de la durée de cotisation peut être un recours, mais à petite dose. La réforme systémique serait à manipuler avec précaution : d’une part elle n’apporte rien de plus par rapport à la nécessité de faire des économies rapides, d’autre part elle est complexe à maîtriser. Mais les réfor- mateurs devront accepter une hausse du financement s’ils veulent éviter une réforme brutale ; beaucoup de regards convergent vers la CSG.

Pour les retraités, ces évolutions changent la donne. Ils deviennent une cible. Dans la lutte pour la défense des retraites, ils seront donc des acteurs directs et motivés. ■

DANIEL RALLET

Le président de la République l’a dit au soir du 31 décembre, les ministres ont relayé : tout et tous au service de l’emploi. Les salariés d’Arce- lor-Mittal, de Virgin, de Pétroplus... ont apprécié. Les plus de trois millions de chômeurs ont apprécié. Le dossier Arcelor-Mittal est emblématique d’une poli- tique : le 1

er

décembre 2012, aux termes de plusieurs mois de luttes, contre la fermeture d’Arcelor-Mittal, une usine qui produit les meilleurs aciers du monde,

qui est compétitive selon l’aveu même de la direction du groupe Arcelor-Mittal, le gouvernement cède devant le patronat, la finance.

La nationalisation transitoire préconisée par A. Montebourg est écartée. Le patron s’engage à

« maintenir les hauts-fourneaux en l’état ». « Tra- hison » crient les salariés. « Rien que le mot accord avec Arcelor-Mittal me donne envie de pleurer » dit un syndicaliste. Le PDG d’Arcelor-Mittal n’a qu’un souci : augmenter ses profits et pour ce faire piller Florange pour accroître ses dividendes.

« Mon seul ennemi c’est la finance » déclarait le candidat Hollande. Aujourd’hui, il offre vingt milliards de crédits d’impôts au nom de la compétitivité aux entreprises, sans contrepartie.

Alors, comme le lance Edouard Martin, responsable CFDT du site lorrain : « Ne laissons pas faire cette classe dominante qui essaie de nous mettre à terre ».

Bonne année à tous ceux qui luttent. ■

MARYLÈNE CAHOUET

> A R C E L O R - M I T T A L

« Mon paysage, ce sont les forêts, les usines »

Les retraités ne vivent pas dans une bulle

De Géménos en Provence à Petite-Couronne en Normandie en passant par Florange en Lorraine, de nombreux salariés attendaient les vœux du président de la République.

Hayange, Florange, la Lorraine cœur d’acier

© DR

(5)

Avant de parler de 2013, quel bilan pour 2012 ?

Les six premiers mois du gouvernement Ayrault ont semblé donner quelques signaux positifs ; l’abrogation du bouclier fiscal, quelques mesures en matière de fisca- lité, la fin du non-remplacement d’un départ sur deux en retraite de fonctionnaires... De même, l’affirmation par le président de la République de la légitimité des orga- nisations syndicales représentant les salariés, sa volonté de chercher des accords issus de négociations véri- tables ont été regardées avec intérêt ; dans l’Éducation comme à la Fonction publique, la tonalité des échanges entre ministres et partenaires sociaux a radicalement

changé par rapport à la période précédente, même si certains niveaux de la hiérarchie de l’administration renâclent à changer de posture.

Mais on est rapidement passé de l’attente plutôt bienveillante à la déception ; dans l’Éducation, trop peu de mesures ont été prises pour pallier les effets sur les conditions de travail des suppressions de postes et des réformes. Les dispositifs les plus contestés comme les ÉCLAIR n’ont pas été supprimés, la réforme des lycées pas revue, etc.

2013, l’année du changement pour le second degré avec le grand débat sur l’école ?

Le budget 2013, prioritaire par rapport à celui d’autres ministères qui perdent des moyens, n’augmente que de 0,4 % en euros courants, les créations de postes (8 781) et les recrutements ne suffiront pas à améliorer notablement la situation, en contexte de poussée démographique. Rappelons en outre que, si 60 000 postes seront créés sur l’ensemble de la mandature, l’ Éducation nationale en a perdu 80 000 les cinq dernières années. Quant à la loi de refondation de l’École, elle a manqué l’occasion de concevoir un vrai projet éducatif en rupture ; en conservant le concept de socle commun, en accentuant le clivage du second degré entre un collège raccroché au primaire et des formations technologiques et professionnelles subordonnées aux Régions, elle passe à côté de la demande sociale d’élévation des qualifi- cations, nécessaire tant sur le plan individuel qu’économique.

Je déplore que nos ministres, V. Peillon comme G. Fioraso, reprennent en chœur sans l’interroger le discours convenu sur le fait que le chômage serait dû en bonne partie à l’inadéquation des formations par rapport à l’emploi, idée reçue démentie par les enquêtes du Cereq notamment.

Le ministre parle de la revalorisation du métier d’enseignant

Globalement, j’ai le sentiment que le gouvernement, en s’enfermant dans la priorité à la réduction des déficits publics (vote du TSCG), en faisant du coût du travail le nœud du problème de compétitivité, a définitivement pris le parti des politiques d’austérité et renoncé à promou- voir d’autres politiques économiques et sociales. Le choix de l’adoption du pacte de compétitivité a constitué un tournant, le crédit d’impôt accordé aux entreprises sans contrepartie suppose des financements au détriment des politiques publiques et des salariés ; ce qui se profile sur la protection sociale, les retraites, est très inquiétant et apportera de nouvelles régressions si le mouvement social ne parvient pas à prendre plus d’ampleur.

Concernant la question de la revalorisation des enseignants, les propos du ministre de l’Éducation, au-delà de l’apparente bien- veillance, suscitent de la méfiance au sens où il lie la revalo- risation à une refonte du métier, donnant-donnant qui rappelle des scénarios passés ! Or, la dévalorisation de nos métiers, la faiblesse des salaires au regard des comparaisons européennes mais aussi par rapport à la rémunération d’autres corps de qualification comparable, est un sujet en soi. C’est un des facteurs principaux de la crise de recrutement et si on veut trouver 43 000 enseignants, il faudra s’en donner les moyens.

Le SNES a lancé une campagne sur ce thème en le liant à la question de la démocratisation, qui doit s’appuyer sur des personnels qualifiés et revalorisés.

Pour terminer une question, plus personnelle : que pense une Lilloise de l’ouverture du Louvre-Lens ? Le Louvre-Lens, je n’ai pas encore eu le loisir de m’y rendre mais ai pu admirer en images la beauté du bâtiment et une organisation de l’exposition des œuvres qui me paraît intéressante. Ayant enseigné dans le bassin minier, je sais quelles sont les difficultés que rencontre la population dans un bassin d’emploi marqué par le chômage ; une majorité d’habitants n’ont jamais fréquenté de musée, pour des raisons financières mais aussi pour des raisons de distance par rapport à une culture distante de leur classe sociale. Le choix d’une implantation dans un lieu jusque-là surtout connu par son équipe de foot doit pouvoir contribuer, si on s’en donne les moyens (financiers, encadrement, travail avec les enseignants, à réduire les écarts culturels et faire que les classes populaires s’approprient des éléments du patrimoine commun ■

B I L A N 2 0 1 2

Entretien avec Frédérique Rolet

Au seuil d’une année qui s’annonce importante pour le second degré, Frédérique dresse le bilan 2012, analyse les projets ministériels et souligne les dangers du choix de la politique de l’austérité.

>

INTERVIEW

Frédérique Rolet cosecrétaire générale du SNES

© Thierry Nectoux

(6)

SANTÉ SOCIÉTÉ

> P E R T E D ’ A U T O N O M I E

Où en est le dossier ?

Attendue depuis plus de cinq ans, la loi d’orientation « d’adaptation de la société française

au vieillissement de la population » est annoncée au mieux pour... 2014. Le gouvernement Ayrault veut aboutir, à une vision globale et ne pas se limiter au financement de la perte d’autonomie.

Les trois volets qui doivent composer la loi sont en chantier : l’un concerne la prévention de perte d’autonomie, un autre l’adaptation de la société au vieillissement de la population ; le troi- sième volet traite de l’accompagnement, des aides financières aux personnes âgées.

En filigrane des choix déjà faits S’appuyant sur la demande légitime, même si elle est parfois irréaliste, des intéressés de vieillir à domicile quelle que soit leur situation, le gouvernement opte pour cette solution ; des mesures annoncées en témoignent : multiplication des hospitalisations à domicile, instau- ration du parcours de santé pour réduire le séjour à l’hô- pital qui pose de très nombreux problèmes déjà dénon- cés sous le précédent gouvernement. L’annonce de l’adaptation de 80 000 logements va dans ce sens éga- lement... Dans différents CHU, des chantiers sont ouverts sur la maladie d’Alzheimer, la politique du médicament chez les personnes âgées ; un observatoire des conduites suicidaires est en cours de création. Der- nière annonce, l’opération « Monalisa », une mission de lutte contre l’isolement des personnes âgées dont la marraine est Brigitte Ayrault ; elle repose sur l’appel à la solidarité et au bénévolat.

Il y a urgence

Il est impossible d’attendre l’aboutissement de tous les travaux ! Il y a urgence, urgence de mesures fortes, immédiates permettant aux personnes âgées et

à leur famille de faire face, maintenant. Couvrir les restes à charge que les familles ne peuvent pas toutes assurer, organiser, recruter, former et qualifier les per- sonnels intervenant au domicile dans le cadre d’un service public, nécessite de dégager des finance- ments supplémentaires, sans attendre !

Les financements supplémentaires mobilisés sont à l’heure actuelle les 170 millions d’euros pris dans les excédents de la Caisse nationale de la solidarité pour l’autonomie, attribués aux départements, et 50 millions destinés aux services d’aide à la personne. Pour le reste, en 2013, sera prélevée la taxe de 0,30 % dont sont désormais redevables les retraités imposables ; elle serait en 2013 consacrée au financement de l’APA, à la formation des aidants et accueillants familiaux et à la professionnalisation des métiers de services auprès des personnes âgées. Une proposition de loi a été déposée au Sénat et finalement retirée le 13 décembre 2012, visant une récupération sur suc- cession des sommes versées au titre de l’APA pour toute succession supérieure à 150 000 euros. D’autres solutions seraient prévues, entre autres l’alignement du taux de la CSG des retraités.

Il faut faire entendre les voix des personnes âgées, de leurs familles : l’adresse de la Section Fédérale des Retraités FSU aux organisations de retraités devrait déboucher sur des initiatives pour que la situation actuelle ne

perdure pas. ■

ANNIE EVENO

> D É F I C I T D E L A B R A N C H E V I E I L L E S S E

Les retraités à la rescousse

« Les retraités ne sont pas intouchables. » Ces propos tenus par Marisol Touraine,

ministre des Affaires sociales et de la Santé, procèdent d’une stigmatisation des retraités, bénéficiant, selon la Cour des comptes, de nombreux avantages fiscaux et sociaux.

Cette tendance n’a pas été démentie lors du forum annuel de la branche Retraite et Soli- darité de la Caisse des Dépôts et Consignations qui, comme chaque année, s’est déroulée à Bordeaux sur

le thème « L’avenir des retraites. Quelles solidarités pour demain ? ».

Quelques morceaux choisis des interventions des participants illustrent cette approche.

Le sourire de Mona Lisa, comme appel au bénévolat.

© DR

(7)

SANTÉ SOCIÉTÉ

Le ton a été donné dès le matin lors du bilan sur les réformes passées. Pour R. Soubie

(1)

, « les recettes sont limitées, la question va porter sur les dépenses ». A. Masson

(2)

va encore plus loin en affirmant « qu’il va falloir prélever sur les retrai- tés aisés », thème repris par J.-L. Malys

(3)

, « il y a des retraités qui vivent très bien, il va falloir les sol- liciter ».

Les pistes de réflexion seront données par M. Issin- dou

(4)

, qui après avoir confirmé « qu’il faudra se poser la question de la somme que l’on pourra accor- der aux retraités » se demande si « les 10 % pour trois enfants sont bien utiles » et propose de « mettre la CSG à 7,5 % pour les retraités ». Enfin que pen- ser de sa vision de la retraite quand il dit « qu’il y a des retraités plus heureux que des actifs » ? Nous laisserons le mot de la fin à Michèle Delaunay, ministre chargée des Personnes âgées et de l’Auto- nomie qui, lors de son discours de clôture, situé dans le cadre de la perte d’autonomie, a déclaré que « la solidarité intragénérationnelle interpelle le système du vieillissement ».

Toutes ces assertions donnent la mesure des batailles à mener pour démontrer que les retraités ne sont pas des nantis. Mettre en cause leur pouvoir d’achat, au même titre que celui des actifs, comme responsable

de la crise est plus qu’une injustice : c’est une erreur économique qu’il est nécessaire de combattre.

J.-C. LANDAIS

(1) Ancien conseiller social de N. Sarkozy (2) Directeur de recherche au CNRS (3) Secrétaire national de la CFDT

(4) Député PS, rapporteur pour l’assurance vieillesse du PLFSS en 2013

TROIS QUESTIONS À FRANÇOISE NAY

Françoise Nay est médecin gériatre à l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), membre et animatrice de

« Notre santé en danger ». Elle est intervenue sur le dossier de la perte d’autonomie lors de la dernière assem- blée générale des retraités du SNES.

D’où vient la perte d’autonomie ? Françoise Nay : La perte d’autonomie concerne tous les âges de la vie ; elle peut résulter d’une maladie, d’un handi- cap, mais aussi de l’inadaptation à l’en- vironnement. La vie sociale est en effet un élément important de l’autonomie. On pense d’abord à des raisons médicales comme les maladies dégénératives telles Alzheimer ou Parkinson... mais on oublie que la perte de proches, la solitude qui

s’en suit, les conditions de logement et les difficultés financières sont aussi des causes de perte d’autonomie.

Quelles solutions ?

F. N. : Le maintien à domicile, c’est le vœu de la majorité des gens, c’est aussi la solution qui a les faveurs des pouvoirs publics car plus économique. La perte d’autonomie pose dans ce cas le pro- blème de l’aide à domicile. Il y a une grande disparité des dispositifs d’aide à domicile, qui se double de grandes dis- parités régionales. Le souhait majoritaire est de « rester chez soi », mais le maintien à domicile peut devenir difficile, coûteux et compliqué pour l’entourage.

Il y a bien d’autres solutions ?

F. N. : Les EHPAD(1)par exemple : elles sont soit publiques soit associatives, soit privées ; les prix de journée sont élevés, le reste à charge important. La canicule de

2003 a mis en évidence le sous-encadre- ment et la qualification insuffisante du personnel dans ces établissements. Les établissements de longs séjours sont réservés aux personnes totalement dému- nies et à celles qui ont besoin de soins constants. Les autres solutions type foyer logement conviennent rarement en cas de perte d’autonomie.

Il n’y a pas de réponse globale ; c’est individuellement que la solution adap- tée peut être trouvée. Cependant les contraintes budgétaires restent le problème principal ; la tendance actuelle est donc de privilégier le maintien à domicile.■

PROPOS RECUEILLIS PAR JACKY BRENGOU Le verbatim de l’intervention est à consulter sur le site SNES-Retraités

(1) Établissements d’hébergement pour per- sonnes âgées dépendantes

Mobilisation des retraités : la FSU à l’initiative.

© Jean-Louis Viguier

© DR

(8)

VIE SYNDICALE

>

La réunion annuelle remplace depuis plusieurs années l’ancienne AG des retraités qui se tenait en parallèle avec le congrès national ; elle est l’occasion de faire le point sur des questions essentielles qui concernent directement les retrai- tés, mais aussi de permettre une rencontre et un échange avec un Secrétaire général qui apporte l’éclairage d’ensemble sur les enjeux et les perspec- tives du moment. Enfin, elle fournit l’espace d’une conférence débat souvent passionnante avec un inter- venant extérieur.

Les débats ont été ouverts par Jacky Brengou. Dans un rapport détaillé, Marylène Cahouet a analysé les principales caractéristiques de la période dans un vaste panorama qui allait de la politique de rigueur gouvernementale au chantage à l’emploi du MEDEF et aux recommandations de la Commission de Bruxelles ; elle n’a pas oublié les menaces multiples qui pèsent sur le pouvoir d’achat des retraités et le financement de la protection sociale, et l’insuffi- sance de la prise en compte du dossier de la perte d’autonomie. Les perspectives ouvertes par la jour- née du 11 octobre et la journée européenne d’action du 14 novembre ont heureusement permis d’appor-

ter une note d’optimisme. Daniel Robin, au nom du Secrétariat Général, a ensuite fait le point sur le pro- jet de loi d’orientation de l’école, l’absence de dia- logue sur les questions catégorielles et de pouvoir d’achat, la complexité de la construction d’une riposte unitaire d’envergure. L’après-midi s’est terminée par un exposé de Bénédicte Vrain et Annie Clavel sur les évolutions positives en cours à la FGR.

La matinée du 4 a été consacrée à une conférence présentée par le médecin-gériatre Françoise Nay sur la prise en charge de la perte d’autonomie, le débat étant animé par Georges Bou- chart et Annie Clavel.

Enfin, l’après-midi a été occupée pour l’essentiel par un débat sur les principaux enjeux du congrès fédéral qui nous concernent directement : rôle des services publics, perte d’autonomie, niveau des pensions, alternatives à la politique de rigueur, réforme fiscale, financement de la protection sociale, syndicalisme des retraités.

L’AG a aussi été l’occasion de diffuser un question- naire détaillé sur le fonctionnement de nos différentes instances ; le taux de réponses (70 %) est très satis- faisant. L’US Retraités se fera l’écho prochainement des résultats.

Au final, une conférence enrichissante, des débats passionnés et l’ouverture de nouveaux chantiers : stage sur les Coderpa et les ARS, US Retraités « pour

tous ». ■

J.-Y. BARBIER

U N E A S S E M B L É E A N N U E L L E M A I S P A S R O U T I N I È R E

SNES : Réunion des délégués académiques de retraités

La dernière assemblée générale des responsables retraités du SNES s’est tenue les 3 et 4 décembre 2012 à Paris, dans les locaux du S4, où la grande salle de réunion suffisait à peine à contenir la centaine de délégués venus de toutes les académies, DOM compris.

Françoise Nay a passionné la salle.

Des délégués venus de toute la France.

© Gérard Niot

© Gérard Niot

(9)

VIE

SYNDICALE

Le 11 octobre 2012, les retraités s’étaient mobilisés en nombre pour défendre leur pouvoir d’achat, poser la question du finance- ment de la perte d’autonomie et de l’accès aux soins pour tous ; ils voulaient aussi que s’ouvre un débat sur la place des retraités dans la société. Les questions demeurent et les mesures se font tou- jours attendre même lorsqu’il y a urgence : un seul exemple, faute de moyens suffisants de nombreuses associations d’aide à la personne licencient des personnels et restreignent leurs interventions en direction des personnes âgées.

Autre élément à prendre en considération : le niveau de vie des retraités a baissé selon l’INSEE de 1,1 % en 2011 et ce n’est qu’un début ; les pensions mises en paiement en 2011 sont plus faibles que celles mises en paiement en 2010. Il faut préparer les retrai- tés et les salariés à de nouveaux sacrifices en pré- sentant comme inéluctable et comme la seule voie possible la baisse des retraites et du pouvoir d’achat des retraités : les rapport du COR ou de la Cour des comptes, les annonces alarmistes sur le financement des retraites complémentaires sont quelques-uns des outils utilisés.

Comme les sections départementales l’y enga- geaient, la SFR nationale a décidé de mobiliser les retraités dès le début de l’année. Elle a entrepris de demander une rencontre bilatérale aux différentes Unions confédérales de retraités, à la FGR-FP et à Solidaires. La secrétaire générale de la FSU a envoyé un courrier aux organisations intéressées pour leur proposer une mobilisation commune des retraités pouvant s’appuyer au départ sur une adresse au président de la République sous forme de lettre ouverte signée par le maximum de retraités. FO et Solidaires ont répondu favorablement à la demande de rencontre et sont intéressés par une démarche commune.

L’UCR-CGT a répondu très rapidement à la lettre de la FSU ; une rencontre a eu lieu le 9 janvier et dès le lendemain le Bureau National donnait son accord pour une lettre ouverte au président de la Répu- blique et une mobilisation sans tarder des retraités.

Une nouvelle rencontre est prévue le 29 janvier pour faire le point sur les contacts, finaliser sans doute avec d’autres la lettre ouverte et organiser d’autres actions, avant l’échéance du 1

er

avril. ■

JEAN-PIERRE BILLOT

> L A S E C T I O N F É D É R A L E D E S R E T R A I T É S P R E N D S E S R E S P O N S A B I L I T É S

Mobiliser dès janvier

La SFR nationale a interrogé les sections départementales de retraités de la Fédération sur les suites à donner à la journée du 11 octobre ; après analyse des réponses, elle a décidé de s’engager dans la construction d’une action unitaire de mobilisation des retraités dès le début janvier.

Conseil de nos camarades portugais :

« Il faut faire comme la grenouille : lutter, lutter toujours, ne jamais abondonner la lutte, ni même quand tout semble perdu ! »

> C O N G R È S F S U

Petits échos de quelques congrès départementaux

Les retraités s’activent

Préparé par des congrès départementaux, le 7

e

Congrès national de la FSU

se déroulera à Poitiers du 11 au 15 février 2013 ; l’occasion de fêter les 20 ans de la Fédération.

Si la majorité des congrès départe- mentaux se tiennent maintenant, certains ont déjà eu lieu en décembre 2012. Au-delà de l’ambiance sympathique, studieuse, riche en débats, les travaux ont révélé une certaine diversité liée à la composition du congrès, à l’histoire de la section, à son environ- nement économique et social... Dans tous les cas, les retraités y étaient présents et actifs. Les textes pré-

paratoires sont longs et denses et certains congrès ont donc décidé de ne pas en étudier la totalité. Les dynamiques de débats et la focalisation autour d’une question conduisent aussi à ne pas traiter tous les aspects d’un texte ou à reporter une partie de la dis- cussion en janvier ; ce fut le cas à Poitiers pour le thème 3.

Voici un aperçu des réflexions de trois congrès dépar-

(10)

VIE SYNDICALE

Les journées d’automne étaient un peu cette année des journées d’hiver, avec une météo parisienne plus que fraîche et un climat social réfrigéré par un récent discours présidentiel. Par contre, à Madrid et à Lisbonne, au même moment, la température de la rue était nettement montée ! C’est ce que nous avons compris au retour de la manif, lorsque la déléguée por- tugaise, Ligia Galvaô, a entamé un exposé détaillé de la situation dans son pays, Gunter Kanzelei Beyer confirmant l’engagement de ses camarades de la GEW aux côtés des salariés européens.

Cet exposé avait été précédé dans la matinée d’une conférence-débat remarquable, par Maud Simonet

(1)

, chercheuse au CNRS, sur le bénévolat et le volon- tariat, une étude comparative menée durant vingt ans entre la France et les USA, qui met en lumière le remplacement progressif de services publics par le travail gratuit, le contournement insidieux du droit du travail et le passage de la générosité « faire un bou- lot qui a du sens » à un horizon plus préoccupant : dans une déclaration de 2012 le Parlement européen s’inquiète en effet que « le potentiel du bénévolat en Europe demeure sous-exploité » (sic).

La journée du lendemain a d’abord été occupée par un exposé éclairant et percutant, présenté par notre camarade Bernard Lioure du SNUipp, mettant en évidence les campagnes démagogiques qui visent à opposer les générations au nom des « privilèges » des retraités. A suivi une table ronde qui réunissait repré- sentants de l’UNEF et de la JOC. Ils ont insisté tour à tour sur les risques réels de dilution du lien social et de toutes les formes de solidarité intergénération-

nelle, le refus de la stigmatisation des jeunes, la nécessité d’inverser ces tendances. Le débat, très fourni, a souligné la multiplicité des convergences objectives entre générations, sur le lieu de travail comme dans tous les domaines : reconnaissance sociale, droit au logement, à la santé, à un niveau de vie décent.

Deux journées fructueuses, suivies en partie par la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison, qui a souligné l’intérêt la Fédération pour le syndicalisme des retraités. ■

J.-Y. BARBIER

(1) Maud Simonet Le travail bénévole, engagement citoyen ou travail gratuit - Éd. La Dispute - Paris 2010

> D E S R E T R A I T É S A C T I F S

Journées d’automne 2012

Comme chaque année les journées d’Automne de la Section Fédérale des Retraités ont ponctué le calendrier fédéral ; une centaine de participants, une forte délégation du SNES, le témoignage de la vigueur de l’engagement syndical des retraités.

Gunter, Ligia, Marylène, Annie et Jacky dans la rue à Paris le 14 novembre.

tementaux : la Vienne, le Cher et l’Isère, pour les sujets que les retraités ont particulièrement travaillés.

Le congrès de l’Isère a largement amendé le chapitre sur la protection sociale, notamment son finance- ment, rejetant les projets de progressivité de la CSG, de sa fusion avec l’impôt sur le revenu et d’une TVA dite « sociale ». Il rappelle le mandat de Lille, de la prise en charge de la perte d’autonomie dans le cadre des branches existantes de la Sécurité sociale.

Le congrès départemental du Cher propose des amen- dements semblables.

Autre point fort : le syndicalisme retraité. Dans ces trois départements, l’accord se fait autour de la nécessité d’une intégration réelle et régulière de la SFR dans la réflexion et l’activité de la fédération en insistant sur une présence significative des retraités dans les ins- tances ou au congrès national. La proposition de modi- fications statutaires est envisagée. L’expérience de ces trois congrès montre à la fois l’engagement des retraités et la nécessité d’une collaboration plus étroite entre actifs et retraités dans les sections départemen-

tales. ■

MARYLÈNE CAHOUET

© Jean-Louis Viguier

(11)

VIE

SYNDICALE

Un peu d’histoire

(1)

Le statut religieux local se différencie du droit local. Il reconnaît et organise les cultes catholique, luthérien, réformé et israélite. Il est issu du concordat de 1801 signé par Bonaparte qui ne fut abrogé, ni lors de l’annexion allemande en 1870, ni au retour des trois départements au sein de la République française en 1919.

Contrairement aux idées reçues, ce droit religieux local est issu du passé français de l’Alsace-Moselle : les lois françaises, de la

IIIe

République et tout particulièrement la loi de 1905 de séparation de l’église et de l’État ne s’y sont pas appliquées. En revanche, cer- taines dispositions réglementaires et juridiques du droit allemand ont été conservées pour constituer la base du droit local : droit d’as- sociations, régime local de Sécurité sociale...

Conséquence : entorse aux principes de laïcité Les citoyens de ces départements sont très attachés au droit local bien souvent plus favorable pour eux que le droit français ; mais la plupart ne font pas de distinction entre ce droit local et le statut

concordataire qui inclut le statut scolaire local dont les princi- pales dispositions sont : la nomination et la rémunération des prêtres, pasteurs et rabbins par l’État, l’enseignement religieux obligatoire intégré dans les 24 heures du primaire, les facultés de théologie sur fonds publics et le délit pénal de blasphème.

Le combat des laïques

Ils réclament l’introduction des lois laïques dans leurs départements, mais compte tenu des pesanteurs et des frilosités des responsables locaux, ils revendiquent prioritairement trois mesures : la sup- pression du délit de blasphème, la suppression du caractère obli- gatoire de l’enseignement religieux et enfin de « sortir l’heure hebdomadaire d’enseignement religieux » des 24 heures obligatoires par semaine en primaire. Ce serait un premier pas pour combler en partie le retard dans l’introduction des lois laïques de la République française dans ces départements. ■

FRANÇOISE EIDEN (1) Résumé des textes publiés par l’association « Laïcité d’accord »

> L A L A Ï C I T É U N D É B A T T O U J O U R S D ’ A C T U A L I T É

Les enjeux en Alsace-Moselle

Les « Français de l’intérieur » ont toujours beaucoup de mal à comprendre l’exception du « droit local » des trois départements concernés. Fort heureusement, dans le texte « laïcité » qui sera débattu au congrès de la FSU, des références instructives et pertinentes ont été introduites.

Pendant le dernier trimestre de l’année 2012, à travers plusieurs communiqués, bien relayés par les médias, la Fédé- ration générale des retraités a opportunément rappelé quelques-unes de ses positions : l’abattement des 10 % sur leurs revenus dont béné- ficient les retraités n’est pas lié à des frais professionnels, mais à une décision d’équité, il n’a donc pas à être remis en cause ; les engagements ministériels sur les déserts médicaux rejoignent des propositions de la FGR-FP, mais doivent s’accompagner des moyens de les faire res- pecter ; enfin à propos du Pacte de compétitivité, la FGR-FP a souli- gné que « dans le cadre du financement de la protection sociale elle considère qu’il existe d’autres solutions que l’augmentation de la TVA et de la CSG, et qu’il serait préférable de s’orienter vers une taxa- tion des profits et du bénéfice brut des entreprises ».

Agenda premier trimestre 2013,

une nouveauté, particulièrement opportune Regroupant les élus, les responsables régionaux et ceux des syn- dicats nationaux, la commission exécutive se réunira les 22 et 23 janvier 2013 pour examiner la situation et organiser le travail du

trimestre au cours duquel les groupes de travail thématiques feront chacun le point sur l’évolution des dossiers, protection sociale, fonc- tion publique, fiscalité, rôle social des retraités. La CA aura entre autres à connaître le protocole d’accord entre l’ADF

(1)

et les orga- nisations représentatives des retraités et personnes âgées du CNRPA

(2)

concernant la représentation et le rôle et le champ d’in- tervention des retraités dans les Coderpa

(3)

. Le groupe « Rôle social des retraités » créé au congrès de Narbonne se réunira pour la

première fois... ■

ANNIE EVENO

(1) ADF : Association des départements de France

(2) CNRPA : Comité national des retraités et personnes âgées

(3) Coderpa : Comité départemental des retraités et personnes âgées, placé auprès du conseil général

> A C T I V I T É S E T A G E N D A D U T R I M E S T R E

La FGR-FP se manifeste

© Jean-Louis Viguier

(12)

DOSSIER

Diverses études publiées dans les années 2000 ont permis de dresser un portrait assez fidèle des retraités des divers pays de l’Union européenne. Globalement les retraités avaient petit à petit accédé à un niveau de vie assez proche de celui de l’ensemble de leurs conci- toyens. Les Irlandais et les Britanniques étaient les seuls à connaître un niveau de vie nettement inférieur, mais depuis quelques années déjà ils avaient expérimenté les remèdes libéraux.

Les retraités européens vivaient en couple ou dans des familles dites com- plexes, des familles composées de plusieurs générations d’adultes. Moins d’un retraité sur cinq vivait seul ; les femmes étaient quatre fois plus nom- breuses dans cette situation et elles représentaient l’immense majorité des retraités pauvres car au bas niveau des retraites féminines s’ajoutait l’isolement et donc la nécessité de faire face seules à des frais habituel- lement partagés.

Ces données ont, semble-t-il, relativement peu évolué et la Commission européenne en a conservé les grandes lignes, tant dans le Livre blanc, une stratégie pour les retraites publié en février 2012 que dans le rapport intitulé Démographie, vieillissement

A P R È S L E L I V R E B L A N C , L E R A P P O R T S U R L E V I E I L

Stratégie européenne po

Le Conseil européen de Leaken de décembre 2001 est connu p l’Europe, le TECE ; on a oublié qu’il s’était aussi donné pour obj les populations retraitées ; on peut aujourd’hui juger des intentio

>

L A R E T R A I T E M O I N S P É N I B L E A U S O L E I L ?

Retraités

européens, portraits

croisés

Les retraités

ne s’accommodent pas de l’austérité

et des préconisations de Bruxelles ; coup de projecteur

sur quelques situations.

>

Dossier réalisé parMarylène Cahouet, Annie Eveno, Michèle Olivain, Jean-Pierre Billot

(13)

DOSSIER

actif et retraite de mai de la même année. Comme en 2001, l’UE considère que les retraites sont « un enjeu crucial » mais ne dispose d’aucune statistique sur le nombre des retraités ; seule la France est en capacité de fournir le chiffre de ses retraités, soit 15,08 millions en 2010. Eurostat extrapole, donne des tendances : 120 millions de retraités en 2010 dans l’Europe des 27, soit un habitant sur quatre ; 160 millions en 2050 ; rien de fiable et c’est pourtant sur ces données objectives que l’UE fonde ses préconisations.

Mais la démographie n’est plus le maître-mot de toutes les réformes : « la crise » justifie toutes les régres- sions : le pouvoir d’achat des retraités s’est littéralement effondré dans les pays du sud de l’Europe et nettement déterioré ailleurs.

Relever l’âge du départ en retraite ne suffit plus selon la Commission européenne et elle constate donc, non sans déplaisir que le nombre de seniors de 55 à 64 ans qui travaillent a progressé de 50 % ; elle relève aussi que de nombreux retraités sont redevenus actifs ces der- nières années en Allemagne, en Espagne, au Portugal ou encore en

France, mais ne s’interroge pas sur la qualité des emplois qui vont du portage des journaux et des publicités au gardiennage de pro- priété, quand ce n’est pas l’assistance à plus âgés ou plus handicapés que soi, et évidemment toujours à temps partiel et pour des salaires défiant toute concurrence !

La Commission européenne pousse les États membres à faire disparaître l’âge légal obligatoire de départ à la retraite et à encourager leurs ressortissants à d’eux- mêmes retarder au maximum leur départ : c’est par exemple l’un des objectifs avoué du programme intitulé la formation tout au long de la vie. Elle continue aussi d’affirmer que les États de l’UE « ne pourront continuer de financer des systèmes de retraite parmi les plus complets et généreux du monde » ; elle recom- mande donc le recours individuel à l’épargne privée pour garantir des revenus pendant la retraite.

Les préconisations de la Commission rencontrent un écho favorable auprès de tous les gouvernements européens. Ce n’est pas le cas des premiers concernés : les retraités et futurs retraités. ■

L L I S S E M E N T A C T I F

ur les retraites

pour avoir ouvert la voie aux discussions sur le traité établissant une Constitution pour jectif de moderniser les systèmes de retraite et de prévenir les situations de pauvreté parmi ons et du résultat en croisant les situations dans différents pays européens.

Heureux qui comme Alice...

© DR

(14)

DOSSIER

breux retournent donc travailler. Depuis 2000, le nombre de « petits boulots » a progressé de 60 % chez les plus de 65 ans, soit 761 000 retraités en Alle- magne. Ce sont les contrats les plus répandus chez les retraités, étant les moins chers pour l’employeur (pas de charges sociales). Parmi ces retraités titulaires de petits boulots, 120 000 auraient plus de 75 ans.

On voit au quotidien les retraités ramasser les bou- teilles dans la rue ou faire les poubelles pour récu- pérer les consignes, un phénomène à l’ampleur grandissante.

Pour remédier au problème, la ministre des Affaires sociales a proposé une subvention de l’État qui assurerait une retraite minimum de 850 euros à quiconque aurait cotisé 35 années. À partir de 2018, le salarié devra également cotiser au moins une année à une retraite privée. Le financement de la subvention par l’augmentation des cotisations et l’obligation pour ses bénéficiaires d’avoir cotisé auprès de caisses privées limitera sensiblement le nombre de bénéficiaires. ■

En 2012, 2,5 % des retraités, soit 400 000 personnes, touchent le minimum vieillesse. Un nombre qui ne compte que les retraités les plus démunis. Beau- coup pourraient prétendre à cette allocation au regard de leurs petites retraites, mais les conditions pour en bénéficier sont draconiennes : le bénéficiaire ne peut pas être propriétaire ou disposer d’épargne. Nom-

La situation des enseignants allemands est moins drama- tique aujourd’hui que dans des pays comme le Portugal, l’Espagne ou la Grèce ?

Günter : Elle est beaucoup moins dramatique mais l’ave- nir est lourd de menaces. Pour le moment et cela semble- t-il jusqu’en 2015, il n’y aurait pas de licenciement de pro- fesseurs, les postes libérés par des départs seraient réaffectés.

La retraite actuellement est à 65 ans avec un taux de remplacement de 71,25 % du dernier salaire, il était jusqu’au milieu des années 2000 de 75 %.

Le gouvernement fédéral a pour objectif de faire tomber les pen- sions à 43 % du dernier traitement dans les vingt ans à venir.

Les luttes se développent actuellement ?

Günter : Oui, et ce sont essentiellement des luttes pour les salaires ;

une partie des professeurs, non-fonctionnaires ont des salaires inférieurs de plus de 500 euros à ceux de leurs collègues. Il y a également des luttes à l’uni- versité car la situation des étudiants est inaccep- table comme celle de bon nombre d’enseignants qui sont précaires et ont de très bas revenus.

Il est très important que les syndicalistes européens restent en contact, car je crains que la situation que décrivent nos camarades d’Europe du Sud n’arrive en Allemagne. Nous devons être tous solidaires les uns des autres et construire des structures communes pour nous battre.

La manifestation intersyndicale nationale à l’appel de la CES pour lutter contre l’austérité qui a eu lieu le 14 novembre était un moment important ; je suis fier d’avoir pu défiler à Paris aux côtés des retraités de la FSU. ■

Quelques mots de Gunter

Présent aux journées d’automne de la SFRN-FSU pour représenter la GEW, Gunter Kanzlei Beyer

continue, l’âge de la retraite venue, à délivrer quelques heures de cours à l’Université ; il fait aussi en tant qu’auto-entrepreneur des travaux de traduction. Il considère que sa situation personnelle est assez

« confortable » mais un peu atypique. Il évoque ici la situation du monde enseignant...

G R A N D E M I S È R E D E S R E T R A I T É S A L L E M A N D S

Un modèle pour l’Europe

En Allemagne, un nombre croissant de retraités tombent dans la pauvreté. Nombre d’entre eux retournent donc travailler, majoritairement sur des petits boulots.

>

Est-ce vraiment mieux de l’autre côté du Rhin ?

>

© Wikipédia/JMRW67© Jean-Louis Viguier

(15)

DOSSIER

À en croire les magazines français, 40 000 Belges auraient choisi de s’établir en Espagne et dans le midi de la France ; les Anglais plébiscite- raient leurs anciennes possessions d’Aquitaine et les Allemands, à défaut de pouvoir « être heureux comme Dieu en France », opteraient pour la Toscane quand ils ne sont pas relogés en Europe de l’Est : plus de 7 000 retraités allemands vivent en effet actuel- lement dans des maisons de retraite en Hongrie, plus de 3 000 en République tchèque et d’autres encore en Slovaquie ; la tendance ne fait que s’accentuer car ils sont de moins en moins nombreux à pouvoir acquit- ter les 3 000 à 3 500 euros mensuels que coûte une chambre dans une maison de retraite dans leur pays.

Quant aux retraités français, sont-ils nom- breux à choisir de s’expatrier à l’heure de la retraite ? Les chiffres les plus fantaisistes circulent : un million, quelque centaines de mille ?

Les raisons, pour ceux qui n’ont pas d’attache dans le pays choisi, pour qui ce n’est pas un retour aux origines, sont la douceur du climat et un meilleur niveau de vie. En effet ces pays destinataires bénéficient géné- ralement d’un coût de la vie plus faible, à condition que le retraité adapte sa façon de vivre aux habitudes

L E N O M A D I S M E E S T À L A M O D E S E L O N L E S M É D I A S

Vivre sa retraite au soleil

Alors que les milliardaires et autre exilés fiscaux choisissent les brumes du plat pays ou les rigueurs de l’hiver russe, les retraités européens migreraient, massivement, selon la rumeur médiatique, vers des contrées plus ensoleillées.

>

C E S R E T R A I T É S V E N U S D ’ A I L L E U R S

Double peine pour les immigrés retraités

À l’age de la retraite, l’exil n’est pas toujours volontaire ; les anciens travailleurs migrants, hommes et femmes vivant dans notre pays, de nationalité étrangère ou devenus Français, sont particulièrement touchés par les réformes successives des retraites.

>

D’abord parce que, faute de papiers, de titres de séjour, d’autorisations de travail, nombre de ces travailleurs n’ont pas accès à la retraite. N’ou- blions pas non plus les pratiques frauduleuses d’em- ployeurs qui n’ont pas versé de cotisations. Ainsi de nombreuses périodes travaillées manquent sur le relevé de carrière.

Ensuite le durcissement des réformes pénalise forte- ment toutes les personnes, françaises ou étrangères,

qui ont commencé leur carrière tard ou qui ont connu des périodes de chômage. Continuent à être surepré- sentés dans cette catégorie les femmes, mais aussi tous ceux qui sont entrés difficilement sur le marché du tra- vail. Les immigrés sont particulièrement concernés par cette situation. De même nombre d’entre eux connais- sent des emplois peu qualifiés et subissent très souvent des conditions de travail pénibles, qui les évacuent du marché du travail avant l’âge de la retraite : les étran- locales. Certaines destinations

peuvent offrir une fiscalité plus douce mais dont ne bénéficient pas les fonctionnaires qui res- tent imposés en France : ceux-ci préfèreront les îles...

Où partent ces retraités ? Pas trop loin d’abord, dans des pays fran- cophones ou dont ils sont origi- naires : Espagne, Portugal, Maroc, Tunisie... Mais on rencontre de plus en plus souvent des retraités en Thaïlande, au Bré- sil, en Floride, à l’Île

Maurice, toutes réputées destinations de farniente...

Sans doute l’image idyllique de la mer, du soleil, de la belle vie peut-elle attirer, mais le choix de s’ex- patrier à cette période de sa vie n’est sans risque : éloi- gnement du reste de la famille et des amis anté- rieurs, environnement culturel différent, moindre prise en charge médicale, barrière de la langue, pro- blème dans l’achat d’un bien immobilier, entre autres.

La retraite, moins pénible au soleil ? Pas pour tout le monde. ■

© Timur Lenk/Fotolia.com

(16)

DOSSIER

gers sont par exemple proportionnellement trois fois plus touchés par les accidents du travail entraînant une incapacité de travail.

Le cumul de ces situations explique que les droits à pension des immigrés sont les plus faibles. Beau- coup vivent avec le « minimumm vieillesse ». Et que dire de ces dizaines de « chibanis » retraités, accu- sés de tricherie pour avoir passé trop de temps dans leur famille au pays alors qu’on ne leur a pas expli- qué les règles ou parce qu’ils sont dans l’impossi- bilité de pouvoir justifier que leur résidence prin- cipale est bien en France ; beaucoup doivent batailler dur pour faire reconnaître leur statut de retraité avec carte de résident. Certains retraités immigrés vivent dans des foyers de travailleurs migrants, des

S U R V I V R E M A L G R É L ’ A U S T É R I T É

Les retraités européens dans la toumente

La Grèce et ses retraités ne font plus la une de l’actualité depuis l’été dernier et pourtant ils continuent à se débattre contre la misère et à combattre les politiques d’austérité ; comme d’autres en Europe.

>

Au sein de l’Union européenne, l’Ita- lie est avec l’Allemagne le pays le plus confronté au vieillissement de la population ; il était aussi juqu’à une date récente le pays le moins touché par une réforme des retraites ; le gouvernement Monti s’est empressé de réparer cette anomalie par une réforme « sévère, très sévère et même plus, très dure » selon l’aveu d’Elsa Fornero, la ministre

chargée de la mettre en œuvre. Les simulations officielles sur l’impact immédiat de cette réforme étaient tellement catastrophiques que le ministère en a différé la publication : un salarié italien pre- nant sa retraite à 65 ans avec 40 années de cotisa- tion à taux plein, aura à terme une retraite de moins de 700 euros. Presqu’une situation à la grecque !

résidences sociales ou des logements privés dégra-

dés. Ils se sentent discriminés, oubliés, rejetés par une société où ils ont pourtant passé une longue par- tie de leur vie. Pourtant, la plupart sont restés : une mission parlementaire va enfin se pencher sur leur situation.

Pour finir, deux vérités bonnes à rappeler : les immi- grés reçoivent de l’État 47,9 milliards d’euros mais ils lui reversent 60,3 milliards d’euros

(1)

. Et d’ailleurs le COR le confirme : « l’entrée de 50 000 nouveaux immigrés par an permettrait de réduire de 0,5 % de point de PIB le déficit des retraites ». ■

(1) Conclusion de l’étude menée en 2009 par des chercheurs de l’université de Lille sur le coût réel de l’immigration.

CAP SUR L’AUSTÉRITÉ

Quelques mesures prises et contestées par le mouvement social, y compris devant les tribunaux

Portugal : suppression du 14emois (600 euros en moyenne ) de pension pour les retraités, et création d’une « taxe de solidarité » appliquée aux retraites supérieures à 1 350 euros.

Italie : les retraites supérieures à 1 200 euros par mois restent bloquées pour la deuxième année consécutive.

Espagne : abrogation avec effet rétroactif de l’indexation des pensions.

Irlande : réduction de 4 % des pensions supérieures à 1 000 euros par mois.

Grèce : amputation des pensions de 7 % en moyenne.

Et partout recul de l’âge de la retraite souvent au-delà de 65 ans, réduction des budgets sociaux et aug- mentations de la TVA et des impôts directs...

Les Grecs parlent de « dévastation sociale », les Portugais de la CGTP de « terrorisme social »...

(17)

DOSSIER

Les retraités grecs dont les pensions s’effondrent sont-ils vraiment des parasites sur le dos des retraités français dont les pensions dimi- nuent ?

Les armateurs qui ne payent pas d’impôts, les oli- garques des familles Caramanlis et Papandréou, les patrons des grands groupes du BTP qui ont prospéré avec la corruption et les Jeux Olympiques d’Athènes, en 2004, sont-ils vraiment des adversaires pour Mario Draghi, président de la BCE et bourreau des ser- vices publics et des salariés grecs ? Ce même Draghi qui a monté le trucage des comptes de l’État grec quand il était président de Goldman Sachs Europe.

Et les soi-disant plans de sauvetage de la Grèce, les fameux « 31 000 euros par grec » dénoncés par les éditorialistes : pourquoi cacher que ces plans ont servi pour l’essentiel à verser aux banques euro- péennes les remboursements et les intérêts des cré- dits imprudemment accordés à un État grec dirigé par une oligarchie corrompue, aujourd’hui remise en selle par l’Union européenne ? Pour les peuples, comme le dit Syriza

(1)

, l’issue n’est pas dans le cha- cun-pour-soi mais dans la refondation solidaire d’une nouvelle union européenne. Avec tous ceux qui le

voudront, Grecs ou Allemands... Les mouvements sociaux européens s’attellent à préparer les initiatives communes de luttes qui seules pourront stopper la destruction européenne. ■

(1) Syriza : coalition de la gauche radicale, deuxième force politique du pays, premier parti d’opposition de gauche.

P O U R N E P A S C O N C L U R E

Le point de vue de Thomas Coutrot,

économiste et statisticien

L’exemple grec analysé ici est emblématique du traitement infligé à tous les peuples européens, qu’ils vivent aux bords de la mer Egée ou aux confins de la mer du Nord. Avec des dosages variés, la recette est partout la même : faire payer les salariés et les retraités et épargner les nantis : seul un sursaut collectif des peuples européens pourra enrayer ce mécanisme mortifère.

>

Les Jeux Olympiques d’Athènes n’ont profité qu’aux grands groupes de BTP.

Les retraités grecs quant à eux, en sont à se demander s’ils pourront survivre à la cure d’austérité qui leur est imposée : « je ne peux plus m’acheter mes médicaments ; que voulez-vous que je fasse avec 400 euros » s’écrie une retraitée athénienne devant un journaliste, et le président de l’Union des retraités d’ajouter : « Notre situation est tragique ; pendant toute notre vie nous avons cotisé et maintenant nos vies sont en danger : nous exigeons la distribution de médicaments et l’arrêt des coupes budgétaires ».

Ce discours, à quelques nuances près, aurait pu être tenu par des retraités irlandais, slovènes, espagnols ou portugais. Ligia Galvaô, déléguée de la FEN- Prof, le syndicat des enseignants lisboètes, a rappelé lors des Journées d’automne des retraités de la FSU

Ligia Galvaô, déléguée de la FEN-Prof, lors des Journées d’automne 2012.

que ses compatriotes ne recevaient plus en moyenne que 400 euros de retraite mensuelle et elle a conclu sur une note optimiste : « nunca desista, lute ! » ou si vous préférez : n’abandonnez jamais, luttez !

© Jean-Louis Viguier© DR

(18)

INFOS PRATIQUES

> >

Dans cette rubrique, Robert Jacquin est prêt à vous répondre ; envoyez vos questions à L’US-Retraités, 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13 ou par mail à enretraite@snes.edu

R A P P E L D E

L A J U R I S P R U D E N C E

Dette d’un concubin

La Cour de cassation vient de rappeler qu’un concubin n’est pas tenu au remboursement d’une dette contractée par l’autre s’il n’a pas lui-même signé le contrat.

Il s’agit d’une jurisprudence constante : les dispositions du code civil qui prévoient la solidarité en matière de dettes contractées pour l’entretien du ménage ou l’éduca- tion des enfants ne sont pas appli- cables aux concubins.

Si un époux passe seul un contrat qui a pour objet l’entretien du ménage ou l’éducation des enfants, son conjoint sera automatiquement engagé et pourra se voir réclamer la totalité de la dette. De même en cas de Pacs, une dette contractée par l’un des partenaires pour les besoins de la vie courante enga- gera automatiquement l’autre par- tenaire.

A V R I L 2 0 1 3

L’attestation fiscale

Pour tous les pensionnés, au dos du bulletin de paiement du mois d’avril figurera l’attestation fis- cale qui permet à chacun de vérifier le montant imposable prérempli sur votre déclaration de revenus. Ce bul- letin de paiement est donc un docu- ment à conserver précieusement ; il atteste en effet du montant de la pen- sion et peut être demandé par divers organismes.

L’abattement applicable aux donations et successions en ligne directe entre parents et enfants est maintenant de 100 000 euros au lieu de 159 325 antérieurement ; la durée permettant d’effacer au plan fiscal les transmissions déjà opérées passe de dix à quinze ans. Cependant, de nombreuses possibilités existent dans un cadre fiscal encore avantageux.

Les abattements réservés aux enfants, même s’ils ont été réduits d’un tiers, restent deux fois supérieurs au montant qu’ils atteignaient en 2007. Il est nécessaire de rappeler qu’ils s’ap- pliquent à chacun des parents, quel que soit le régime matrimonial, autorisant d’importantes exonérations.

Pour les autres bénéficiaires les droits n’ont pas changé, le conjoint ou le parte- naire du Pacs est exonéré d’impôt sur la succession reçue.

Les dons d’argent consentis à un descendant dans la limite de 31 865 euros doivent respec- ter certaines conditions pour bénéficier de l’exonération des droits : le donateur doit être âgé de moins de quatre-vingt ans, le donataire de dix-huit ans au moins... et le don déclaré au ser- vice des impôts du lieu de résidence du donataire dans un délai d’un mois.

La donation démembrée consiste à donner la nue-propriété d’un bien tout en conser- vant l’usufruit. Une donation avec réserve d’usufruit n’est taxée qu’une fois, sur la valeur de la nue-propriété du bien en fonction de l’âge de l’usufruitier. Il faut bien mesurer les enjeux de ce type de donation, car il est impossible de vendre ce bien démembré sans le consente- ment des nus-propriétaires ; se pose également la gestion du bien, le paiement des charges et des impôts.

Beaucoup de parents souhaitent aider leurs enfants, mais ils sont aussi préoccupés par leur ave- nir, caractérisé par le vieillissement et la nécessité de protéger le conjoint. Tous voudraient conci- lier des aspirations parfois contradictoires en trouvant les meilleures formes de donations. ■

(1) Loi n° 2012-958 du 16/08/2012, loi de finances rectificative pour 2012 (LFR2012), publiée au JO du 17/08/2012.

Donation

La réforme adoptée par le Parlement durant l’été modifie quelque peu les règles de transmission de son patrimoine sans les réformer fondamentalement.

ENCORE DES SIGLES ET DES DÉFINITIONS

CICE : Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (20 milliards « d’aide à la com- pétitivité des entreprises »)

ASSEDIC : Association pour l’emploi dans l’industrie et le commerce

AER : Allocation équivalent retraite (pour les chômeurs âgés, supprimée en 2011, non rétablie actuellement)

DRE : Dispense de recherche d’emploi pour les plus de 55 ans (supprimée en 2011) ASS : Allocation de solidarité spécifique ATS : Allocation transitoire de solidarité RSA : Revenu de solidarité active AAH : Allocation aux adultes handicapés

APA : Allocation personnalisée d’autonomie PCH : Prestation de compensation du Han- dicap

APL : Aide personnalisée au logement CSG : Cotisation sociale généralisée CRDS : Contribution au remboursement de la dette sociale

CNSA : Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie

CSA : Contribution sociale autonomie (pour les salariés)

CASA : Contribution additionnelle de soli- darité autonomie (pour les retraités impo- sables)

Références

Documents relatifs

Y-a-t-il plus d'habitants dans les 3 villes les plus peuplées de cette liste ou dans les 4 villes les moins peuplées de cette listeb. Justifie

Junction field-effect transistor Transistor à effet de champ à jonction Kinetic energy.

5.354 est un nombre entier à quatre chiffres : le chiffre de droite est 4, le chiffre suivant est 5, le troisième chiffre est 3 et le chiffre de gauche est 5..

Dépôt assisté par faisceau d'ions Ion-assisted deposition (I.A.D.) Dépôt chimique en phase vapeur assisté.

Code alphanumérique Code Hamming Code machine Code objet Code opération. Alphanumeric code Hamming code Machine code Object code

C'est parce que nous sentons plus dvement que jamais celte nécessit,; de romprr noll'e isolement prima ire, que nous avons organisé notre

Pour mieux dire à tout le monde À ceux qui voguent sur l’onde Ou qui rient dans leurs maisons, Tous les vœux que nous faisons Pour eux, pour toute la Terre Pour mes amis

Dans le chapitre suivant L’analyse des magazines choisis, qui est la partie la plus importante de notre thèse nous avons décrit en détail la structure formelle et