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SUR LA PRÉSENCE EN FRANCE DE DEROCERAS
CARUANAE (POLLONERA 1891)
Marie-Paule Hameury
To cite this version:
Marie-Paule Hameury. SUR LA PRÉSENCE EN FRANCE DE DEROCERAS CARUANAE (POL-LONERA 1891). Vie et Milieu , Observatoire Océanologique - Laboratoire Arago, 1958, pp.81-87. �hal-02880150�
SUR LA PRÉSENCE EN FRANCE
DE DEROCERAS CARUANAE
(POLLONERA
1891) par Marie-Paule HAMEURY (I)La détermination de cette espèce a été faite par C.O. VAN REGTEREN ALTENA du Rijksmuseum van Natuurlijke Historié de Leiden.
Jusqu'à présent, cette espèce avait été signalée à Malte par POLLO-NERA en 1891 ; à la Palma (îles Canaries) par C.O. VAN REGTEREN ALTENA
en 1947; dans le Cornwall et le Devon (SW de l'Angleterre) par WATSON
en 1948; en Californie par PILSBRY en 1948.
Les exemplaires récoltés par PILSBRY mesuraient 28 à 32 mm de
longueur; ceux récoltés par VAN REGTEREN étaient plus petits : 10 à 12
mm. Tous ont été trouvés dans des endroits humides.
Les exemplaires capturés à Brest le 20 octobre 1956 se trouvaient dans les jardins.
L'origine de cette, espèce a été discutée.
i° PILSBRY admet que Deroceras caruanae est une espèce introduite
en Amérique du Nord.
2° QuiCK, en 1949 pense que cette espèce originellement décrite à Malte pourrait être également native du S.W. de l'Angleterre.
Les Anglais ont d'abord cru qu'il s'agissait d'une espèce méditerra-néenne importée dans leur pays. Mais l'ayant trouvée depuis dans des endroits incultes et assez loin des ports, ils la considèrent comme une espèce indigène restée jusqu'alors inaperçue. Bien que cette dernière hypothèse soit possible, les 6 exemplaires récoltés dont 1 à Locquirec à
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500 mètres de la mer et 5 à Brest à 2 kilomètres de la mer (fig. 1), nous per-mettent de penser que Deroceras caruanae aurait peut-être été importée en France.
Fig. 1. — Localités de Deroceras caruanae (Poil.) dans le Finistère,.
Anatomie microscopique
L'appareil génital de Deroceras caruanae mûr présente, vu à la loupe binoculaire, deux particularités :
i° Des apprendices accolés au canal déférent près de sa rencontre avec le pénis.
20 Une massue musculaire développée à la base de l'embouchure
du canal déférent (fig. 2).
Structure microscopique
i° La glande hermaphrodite est mélanique, formée d'acini mul-tiples centrés autour de l'artère génitale qui la pénètre en son milieu.
La cohésion des acini est maintenue intérieurement par un con-jonctif en lames, d'aspect fibreux où sont incluses les artérioles.
Fig. 2. — Schéma général de l'appareil génital de Deroceras caruanae (Poil.)
Al : Glande de l'albumen. — At : Atrium. — C : Canal hermaphrodite. — Cd : Canal déférent. — Cl : Flagellum. — Gl : Glande hermaphrodite. — M : Massue péniale. — Ov : Oviducte. — Ovsp : Ovispermiducte. — P : Pénis, — Pc : Poche copulatrice. — Pr : Glande prostatique.
Fig- 3 — Reconstitution de [la partie antérieure de l'appareil génital de
Deroceras caruanae (Poil.)
i i At : Atrium: — Cd : Canal déférent. — Fl : Flagellum. — M : Massue
péniale. — Ov : Oviducte. — Ovsp : Ovispermiducte. — P ; Pénis. — Pc : Poche copulatrice. — Pr : Glande prostatique.
Chaque acinus, en coupe, forme une ellipse irrégulière (415 (J. et
207 [x de diamètres), recouverte par un épithélium fibreux et mélanique (hauteur de l'épithéhum 5,1 JA). A l'intérieur, se trouvent : des cellules
nourricières et des ovocytes en fin d'accroissement dont le diamètre mesure en moyenne 73 [A, le diamètre du noyau étant de 25 \i, des
sperma-tides, des spermatocytes, des spermatocytes et des spermatozoïdes. Ces spermatozoïdes sont apparemment mûrs et forment des bouquets, la tête étant orientée vers la paroi (tête : 8,5 [A; queue : 76,5 y.).
2° Dans le canal hermaphrodite (diamètres 415^ et 207 \L) les
sper-matozoïdes n'ont pas d'orientation définie.
30 Vovispermiducte est un conduit mixte, tortueux, réunissant
les gouttières mâles et femelles (fig. 3, 4, I-II); l'ensemble est entouré d'un conjonctif fin dans lequel chemine une artère.
Le conduit femelle est limité par un épithélium cylindrique dont les cellules mesurent 6,5 \L de hauteur, à noyaux allongés de 6 \J. dans le sens
de la hauteur.
Fig. 4 — 5 coupes transversales de la partie antérieure de l'appareil génital
de Deroceras caruanae (Poil.) montrant les relations des organes entre eux. Les niveaux sont indiqués sur la figure 3.
Cd : Canal déférent. — Fl : Flagellum. — G : Glande du pénis. — M : Massue péniale. — Ov : Oviducte. — Ovsp : Ovispermiducte. — P : Pénis. — Pc ; Poche capulatrice. —Pr : Glande prostatique.
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Ce conduit est accompagné d'une glande compacte, séparée du con-duit par les fibres musculaires.
Le conduit mâle est pourvu d'un épithélium cilié, (hauteur des cellules : 8 jx) à noyaux arrondis de 3,3 jx de diamètre, où aboutissent les canaux de la glande prostatique (fig. 3, 4,1-II). Puis l'ovispermiducte se scinde en donnant :
à) Le canal déférent formé de hautes cellules ciliées, contourné,
qui descend le long de la poche copulatrice, puis remonte le long du pénis pour y aboutir; à ces derniers contours sont fixés 4 ou 5 appendices (fig. 3, 4, I)
— L'épiphallus dont la cavité irrégulière, bordée d'un épithélium plissé à cryptes profondes formées de cellules sécrétrices, a une paroi puissamment musculaire du côté interne, reçoit à sa partie inférieure le canal déférent.
— Une protubérance musculaire en forme de massue est développée à la partie supérieure du canal déférent (fig. 3, 4, II).
— Le pénis forme un élément renflé bordé d'un épithélium à cryptes ; il est occupé en son centre par une glande de structure analogue à la glande qui accompagne le conduit mâle dans l'ovispermiducte. Il est contenu dans une poche musculeuse à épithélium bas et régulier (fig. 4, III-IV-V).
b) L'oviducte qui rejoint l'atrium sans changer de structure.
40 La poche copulatrice de forme allongée a une paroi de 2 à 3
cou-ches de cellules allongées dont la hauteur diminue en quelques points, doublés par un épithélium cylindrique, longuement cilié.
A l'intérieur, on trouve quelques débris nucléaires et cytoplasmi-ques, ressemblant à des sécrétions de l'épithélium.
5° A Yatrium réduit, aboutissent : le pénis, la poche copulatrice et l'oviducte.
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REMERCIEMENTS
Je remercie tout particulièrement le DR VAN REGTEREN ALTENA de
Leyde qui a bien voulu me faire bénéficier de sa grande compétence sur les Mollusques terrestres. MM. GODET et DELAMARE DEBOUT-TEVILLE ont bien voulu me confier ce travail et me prodiguer leurs
conseils.
AUTEURS CITÉS
Bibliographie essentielle dans VAN REGTEREN ALTENA
PILSBRY (H.A.), 1948. — Land mollusca of North America, vol 2, part 2, fig. 298.
VAN REGTEREN ALTENA, 1950. — The limacidae of the Canary Islands,