HAL Id: jpa-00245616
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Submitted on 1 Jan 1987
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Application de la technique des oscillations d’intensité de diffraction électronique en incidence rasante à la croissance des semi-conducteurs III-V par épitaxie par
jets moléculaires
F. Turco, J. Massies, J.P. Contour
To cite this version:
F. Turco, J. Massies, J.P. Contour. Application de la technique des oscillations d’intensité de diffrac-
tion électronique en incidence rasante à la croissance des semi-conducteurs III-V par épitaxie par
jets moléculaires. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1987, 22 (8),
pp.827-836. �10.1051/rphysap:01987002208082700�. �jpa-00245616�
827
Application de la technique des oscillations d’intensité de diffraction
électronique en incidence rasante à la croissance des semi-conducteurs III-V par épitaxie par jets moléculaires
F.
Turco,
J. Massies et J. P. ContourLaboratoire de
Physique
du Solide etEnergie Solaire,
CNRS -Sophia Antipolis,
06560Valbonne,
France(Reçu
le 23janvier
1987, révisé le 17 mars1987, accepté
le 23 mars1987)
Résumé. 2014
L’enregistrement
des oscillations d’intensité de diffraction des électrons en incidence rasante(RHEED)
en cours de croissanceépitaxiale
parjets
moléculaires(EJM),
permet la détermination en temps réel de certainsparamètres
essentiels de la croissance tels quevitesse, composition d’alliage,
intensité des flux d’éléments III incidents à la surface et coefficients decollage
des éléments III. Nous donnons desexemples
del’utilisation de cette
technique
obtenus dans le cas de la croissance deGaAs, AlAs, Al(x)Ga(1-x)As
etAl(1- x )In (x )As
sur substrats GaAs. Nous discutons des états derugosité
de l’interface de croissance observés pour ces différents matériaux et de leurs évolutions en fonction desparamètres
de croissance. D’autre part, nous reportons l’observation pour lapremière
fois duphénomène
des oscillations de RHEEDpendant
lacroissance
Ga(1-x)In(x)As
etAl(1-x)In(x)As
en accord de maille sur substrat InP.Abstract. 2014 Reflection
high
energy electron diffraction(RHEED)
oscillations recordedduring
molecularbeam
epitaxy (MBE)
allows the determination in real time of some of the maingrowth
parameters of III-V semiconductors such asgrowth
rate, element III fluxesimpinging
at the surface andsticking
coefficients of the elements III. Illustrations of thistechnique
aregiven
forGaAs,
AlAs,Al(x)Ga(1-x)As
andAl(1-x)In(x)As epitaxial growth
onto GaAs substrates. Thegrowth
interfaceroughness
for these different materials isinvestigated
versusgrowth
parameters. We also report for the first time the observation of RHEED oscillationsphenomenon during
thegrowth
ofGa(1-x)In(x)As
andAl(1-x)In(x)As
latticematched on InP substrates.
Revue
Phys. Appl.
22(1987)
827-836 AOÛT 1987,Classification
Physics
Abstracts68.55 - 61.14H
1. Introduction.
L’enregistrement
des oscillations d’intensité de dif- fraction des électrons en incidence rasante(RHEED)
au cours de la croissanceépitaxiale
parjets
moléculaires(EJM) permet
la détermination entemps
réel de certainsparamètres
essentiels de la croissance.Après
avoir brièvementrappelé
lemodèle
d’interprétation
des oscillations de RHEEDproposé
par Neave et al.[1],
nousprésentons
desexemples
de la détermination directe desparamètres
de croissance suivants :
2022 vitesse de croissance et
composition d’alliage,
2022 intensité des flux moléculaires d’éléments III incidents à la
surface,
e coefficient de
collage
des éléments III.Nous
reportons
ensuite les résultats obtenus parcette
technique
sur l’influence de certainsparamètres
de
croissance,
tels que flux d’élément V ettempéra-
ture du
substrat,
sur larugosité
à l’interface de croissance dans lesystème (Al, Ga)As/GaAs.
Enfin,
nous avonségalement
observé lephéno-
mène des oscillations de RHEED dans le
système (AlGa)InAs
en accordparamétrique
sur InP oucontraint sur GaAs et
quelques
résultatspréliminai-
res concernant ce
système
sontprésentés.
2. Détails
expérimentaux.
Les oscillations de RHEED ont été
enregistrées
surun
système
Riber 2300équipé
d’un canon à électrons0-10 keV. Les électrons arrivent sous incidence rasante sur la surface de l’échantillon en cours de croissance. Le faisceau
émergent comprend
unepartie
réfléchie et unepartie
diffractéequi
donnentrespectivement
sur l’écranfluorescent
une tachespéculaire
et un ensemble de raies d’ordre entier oufractionnaire. Pour l’ensemble des résultats
reportés
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01987002208082700
ici seule la variation de l’intensité lumineuse de la tache
spéculaire,
moins sensible aux effetsdynami-
ques de
diffraction,
est considérée.Cependant,
certains détails des oscillations de la tache
spéculaire
restent fonction de
l’angle
d’incidence des électrons à lasurface,
à cause de lapart
de son intensité résultant d’effets de diffractionmultiple [2, 3].
C’esten
particulier
le cas du transitoire observé audépart
de la croissance. Afin de
permettre
une étudecomparative
des oscillationsenregistrées, l’angle
d’incidence des électrons a été maintenu constant et
égal
à0,5°.
L’intensité lumineuse de la tachespécu-
laire est collimatée au moyen d’un
objectif
demicroscope
à l’entrée d’une fibreoptique,
reliée à unphotomultiplicateur
lui-même connecté à unenregis-
treur
(Fig. 1).
Les raies de diffractionpermettent quant
à elles de déterminer lasymétrie
de lareconstruction de surface.
Fig.
1. - Schéma dudispositif d’enregistrement
des oscil-lations de RHEED.
[Schematic
illustration of the RHEED oscillationsset-up.]
3.
Interprétation
des oscillations.Le modèle
d’interprétation
des oscillations de RHEEDproposé
par Neave et al.[1]
est iciappliqué
aux variations d’intensité de la tache
spéculaire qui
peuvent
êtreexpliquées
en terme de variations de réflectivité de l’interface de croissance dues à l’évolu- tion de larugosité
liée aux mécanismes de croissance.Lors d’un mode de croissance couche par
couche, type
Franck van derMerwe,
la croissanceprocède
par nucléation 2D. L’évolution de la
rugosité
estalors corrélée à la variation
séquentielle
de la densitéde nucléites 2D au cours de la
croissance,
del’initiation à l’achèvement de
chaque
couche dematériau considéré. Dans ce modèle
idéal,
la densitéde nucléites 2D sera maximale pour un recouvre- ment
équivalent
à la demi-couche. Cecicorrespondra
au maximum de
rugosité
et donc au minimum deréflectivité
de la surface.Au-delà,
la taille des îlotsaugmente
et la réflectivité s’accroîtjusqu’à
un maxi-mum relatif à la formation d’une couche
complète.
Ce modèle
schématique explique
le caractère oscilla- toire de l’intensité réfléchie en cours de croissance.Si la croissance n’est pas idéalement
2D,
la crois-sance de la
(n
+l)-ième
couche pourra débuter avant que la n-ième ne soitcomplète.
Cetteperturba-
tion du modèle idéal a été
proposée
par Neave et al.[4]
pourexpliquer
l’amortissementgénéral
desoscillations avec le
temps
de croissance(Fig. 2).
Lors d’un arrêt de croissance avec maintien de la
température
du substrat et du fluxd’arsenic,
lasurface se lisse par
migration
d’atomes et retrouve saréflectivité initiale
(Fig. 2).
Fig.
2. - Oscillations de RHEED(tache spéculaire,
azi-mut
[110]) pendant
la croissance deGaAs/GaAs
à 600 °Cavec
récupération
de l’intensité initiale à l’arrêt de crois-sance
(les
flèchesportées
en abscissecorrespondent
audébut et à l’arrêt de
croissance).
[RHEED
oscillations(specular
beamintensity, [110]
azimuth) during GaAs/GaAs growth
at 600 °C and therecovering
of the initialintensity
at the end ofgrowth (arrows
in abscissacorrespond
to thebeginning
and theend of the
growth).]
4. Informations directes sur les
paramètres
de crois-sance.
4.1 VITESSE DE CROISSANCE ET COMPOSITION D’ALLIAGE. - La
période
T des oscillations(expri-
mée en
s) correspond
autemps
de croissance d’une monocouche moléculaire III-V(MC), c’est-à-dire,
pour la croissance selon
[001],
à uneépaisseur
dematériau de
a/2
où a est leparamètre
de maille dusemi-conducteur considéré
exprimé
enÁ.
On obtientdirectement la vitesse de croissance en
Â/s
parv(III-V) = (1/T)
x(a/2)
ou en MC/s parv(III-V)
=11T.
En ce
qui
concerne parexemple
la croissance deAl (x )Ga (1 - x )As,
la détermination de lacomposi-
tion
d’alliage
est directement obtenue àpartir
des829
Fig. 3.
- Oscillations de RHEEDpendant
la croissance deGaAs/GaAs, Al(x)Ga(1- x)As/GaAs
etAlAs/
GaAs et détermination de la
composition
en aluminium del’alliage Al(x)Ga(1-x)As,
dans le cas où le coefficient decollage
de Ga estégal
à 1(sinon
seulel’expression
x =
T2/T3
estutilisée).
[RHEED
oscillationsduring GaAs/GaAs, Al(x)Ga(1-x)As/GaAs
andAIAS /GaAs growths
anddetermination of the
Al(x)Ga(1-x)As alloy
aluminiumconcentration,
when the Gasticking
coefficient isequal
tounity (if
notonly x
=T2/T3
isused).] ]
vitesses de croissance de deux des
composés
sui-vants :
GaAs, Al(x)Ga(1-x)As
et AlAs(Fig. 3).
Soient
Tl, T2
etT3
lespériodes
des oscillations des croissancesrespectives
des troiscomposés GaAs, Al(x)Ga(1-x)As
etAlAs,
alors :Cette
équation
n’est en fait strictement valable que dans la zone detempérature
de croissanceTs
où lecoefficient de
collage
Ga estégal
à 1. Dans les conditions normales de vitesse de croissance(-
1MC/s )
et de flux d’arsenic(pression
dans le flux~ 1 x
10-5 torr),
cette zonecorrespond
àTs
650 °C. Au-delà de cettetempérature,
le coeffi-cient de
collage
de Gadiminue,
mais sa décroissance estlimitée,
comme nous allons levoir,
par laprésence
d’aluminium. La déterminationprécise
dex ne
peut
alors être obtenue que par la relationx =
T2I T3.
4.2 ETALONNAGE DES FLUX D’ÉLÉMENTS III. - La vitesse de croissance à
température
desubstrat et
pression
d’arsenic constantes est fonction directe destempératures
des cellules d’éléments III.Les flux
incorporés exprimés
enat/(s.cm2) (égaux
aux flux émis dans la limite des coefficients de
collage égaux
à1) peuvent
être facilement etrapide-
ment. étalonnés en fonction de la
température Tc
de la cellule par mesure de la variation de lapériode
T des oscillations de RHEED(Fig. 4) :
où
Ceci
permet,
dans le cas de coefficients decollage égaux
à1,
de déterminer lesénergies
d’activation pourl’évaporation
dugallium
et de l’aluminiumE(Ga)
=2,6
eV etE(Al)
=3,0
eV(Fig. 4).
Fig.
4. - Intensité des flux d’éléments III(Al
etGa)
enfonction de l’inverse de la
température
des cellules corres-pondantes.
[Elements
III(Al
andGa)
fluxesintensity
versus corre-sponding
cellsreciprocal temperature.]
4.3 COEFFICIENTS DE COLLAGE. - Le coefficient de
collage a
d’un élément III est fonction de latempérature
dusubstrat,
et des flux incidents. Sa variation en fonction de latempérature Ts
dusubstrat pour des valeurs de flux données
peut
être évaluéequantitativement
àpartir
des variations de la vitesse de croissance du binaire III-V considéré selon a =v/vo
où vo est la vitesse maximale corres-pondant
au coefficient decollage égal
à 1.A titre
d’exemple,
nousdonnons, figure 5,
lesvariations de la vitesse normalisée
v/vo
de GaAs enfonction de la
température
du substratpendant
lacroissance de GaAs et
Al (x )Ga (1 - x )As
à diversesconcentrations d’aluminium pour des flux d’arsenic et de
gallium
fixés. Ces résultats montrent que lecoefficient de
collage
dugallium
est influencé par laprésence d’aluminium,
en bon accord avec lesprédic-
tions
thermodynamiques [5].
Fig. 5.
- Vitesse normalisée de GaAs en fonction de latempérature
de croissance dans le cas deGaAs/GaAs (2022), Al(0,13)Ga(0,87)As/GaAs (*)
etAl(0,20)Ga(0,80)As/
GaAs
(~), pression
dans le flux d’arsenic 1,3 x10-4
torr,v(GaAs)
= 1,2 MC/s(compositions d’alliage
etvitesse de croissance données à
600 °C).
[GaAs
normalizedgrowth
rate versusgrowth
temperature in the case ofGaAs/GaAs (o), Al(0.13)Ga(0.87) As/GaAs (*)
andAl(0.20)Ga(0.80)As/
GaAs(v),
arsenic beam
equivalent
pressure1.3 10-4
torr,growth
rate of GaAs 1.2 ML/s,
(alloy compositions
andgrowth
rate
given
at600 °C).]
5. Informations sur l’interface de croissance.
5.1 SYSTÈME
(Al, Ga)As/GaAs. -
Pour un cou-ple
donnéP(As), T(substrat),
onpeut
observer lesdiagrammes
de diffraction de surfaces ditesstatiques,
hors
croissance,
mais sous flux d’arsenic etaprès lissage,
ou de surfaces ditesdynamiques
c’est-à-direen cours de croissance. On définit
également
lesintensités réfléchies
1 s
etId respectivement
observéesen
statique
et endynamique
unefois
lerégime permanent
atteint etcorrespondant
à larugosité
«
statique »
et« dynamique »
de la surface. Ces différentes surfacespourront
donc êtrecomparées d’après
lediagramme
de diffraction observé etl’intensité de la tache
spéculaire
selon un azimutfixé. Du
point
de vue de larugosité
desurface,
les conditionsoptimales
de croissancecorrespondront
àl’obtention d’un maximum de l’intensité moyenne de la tache
spéculaire.
Dans le cas d’une croissanceréalisée de
façon classique
sansinterruptions,
leparamètre important
à considérer est l’intensitédynamique Id,
alors que pour une croissance avecinterruptions
etlissages
successifs l’intensitéstatique Is
devient leparamètre
essentiel.5.1.1 Etude des
interfaces
de croissanceGaAs/GaAs
pourdifférentes
reconstructions de sur-face.
- Différentes reconstructions de surface ont été observées enstatique
ou endynamique
pour différentestempératures
de substrat àpression
d’arsenic constante
(Fig. 6)
ou pour différentes pres- sions d’arsenic àtempérature
de substrat constante(Fig. 7).
Ainsi onpeut
observer successivement les reconstructions(3 x 1 ), (2
x4 )
etc (4
x4 ),
relati-ves à un recouvrement croissant en arsenic de la
Fig. 6.
-Comparaison quantitative
des intensitésstatiques
etdynamiques, I, et Id,
des oscillations de croissance de GaAs à différentestempératures
de substrat(azimut [110], pression
dans le flux d’arsenic 1,3 x10-4 torr,
v =
1,2 MC/s,
les flèchesportées
en abscissecorrespondent
au début’ et à l’arrêt de lacroissance).
[Quantitative comparison
of static anddynamic
intensities1
andId,
of GaAs RHEEDintensity
oscillations at different substrate temperatures([110] azimuth,
arsenic beamequivalent
pressure 1.3 x10-4
torr,growth
rate 1.2 ML/s, arrowsin abscissa
correspond
to thebeginning
and the end of thegrowth).] ]
831
Fig. 7.
-Comparaison quantitative
des intensitésstatiques
etdynamiques, Is
etId,
des oscillations de croissance de GaAs à différentespressions
dans le flux d’arsenic(azimut [110], Ts
=595 °C,
v =1,2 MC/s,
les flèchesportées
enabscisse
correspondent
au début et à l’arrêt de lacroissance).
[Quantitative comparison
of static anddynamic
intensitiesIs
and1d,
of GaAs RHEEDintensity
oscillations at different arsenic beamequivalent
pressures([110] azimuth, Ts
=595 °C, growth
rate 1.2ML/s,
arrows in abscissa arecorresponding
to thebeginning
and the end ofgrowth).]
surface,
soit en diminuant latempérature
du substrat àpression
d’arsenic constante, soit enaugmentant
lapression
d’arsenic àtempérature
de substrat constante. L’intensité de la tachespéculaire enregis-
trée avant la croissance à
partir
de ces trois recons-tructions de la surface de
départ, permet
de compa-rer
quantitativement
l’état derugosité
des surfacesstatiques.
Au vu de lafigure 6,
on en déduit uneplus
forte
rugosité
pour les surfacesprésentant
desreconstructions
(3 x 1 )
ouc (4
x4 )
que pour cellesprésentant
une reconstruction(2
x4).
Le maximumde réflectivité a été obtenu pour une surface
statique présentant
une reconstruction(2 x 4 ).
Enprenant
pour
hypothèse
que cette surface derugosité
mini-male
correspond
à une surfacequasi
stoechiométri- que,l’augmentation
derugosité
observée pour les surfaces(3 x 1 )
etc (4
x4 ) peut
êtrerespectivement
reliée à un excès de
gallium
ou d’arsenic à la surface avant croissance.De
plus
l’observation du transitoire decroissance,
concernant la
première
demi-oscillation(Fig. 6),
fournit les informations suivantes :
2022 diminution de l’intensité réfléchie pour une surface
présentant
une reconstruction(3 1)
enstatique,
e
augmentation
de l’intensité réfléchie pour une surfaceprésentant
une reconstructionc (4
x4)
enstatique (en
accord avec les Réf.[6]
et[7],
2022
légère augmentation
ou diminution de l’inten- sité réfléchie pour une surfaceprésentant
une recons-truction
(2
x4 )
enstatique
selon l’écart enpression
d’arsenic par
rapport
à l’obtention des surfaces(3 1)
etc (4 x 4 ) statiques (en
accord avec laRéf.
[7]).
Dans le cas d’une surface
statique (3 x 1 ), présen-
tant un défaut
d’arsenic,
legallium
adsorbé àl’initiation de la croissance
augmente
encore laproportion
relative de Ga parrapport
à As et donc larugosité,
cequi
se traduit par l’existence d’un transitoire décroissant. Au contraire l’excès d’arsenicprésent
sur une surfacec (4
x4 )
estincorporé
enGaAs dès l’arrivée des atomes de
gallium,
cequi
setraduit par l’existence d’un transitoire croissant. La surface
(2 x 4 )
étant située defaçon
intermédiairequant
à lapopulation
d’arsenicadsorbé,
onpeut
observer l’un ou l’autre des transitoires. L’étude deces transitoires
permet
donc d’atteindre lapression
d’arsenic
optimale
pour des conditions de croissance données.Au-delà du
transitoire,
lacomparaison
des intensi- tés réfléchiesIs
etId
fournit des indications surl’évolution de la
rugosité
de la surface entre laphase statique
et laphase dynamique
une fois lerégime permanent
de croissance atteint(il
a été vérifié que la luminosité induite par l’ouverture de la cellule degallium
neperturbe
pas de manièresignificative
lavaleur mesurée de
Id).
Cettecomparaison
n’esttoutefois valable que si les effets de diffraction
dynamique
restentfaibles,
cequi
a été remis enquestion
récemment[2]. Lorsque
la surfacestatique
est reconstruite
(3 x 1 ),
l’intensitéstatique I,
estégale
à l’intensitédynamique Id.
Onpeut
donc considérer que larugosité
demeure constante de la,
phase statique
à laphase dynamique.
Par contrepour une surface
statique (2 x 4),
on observe encroissance que
Id
est inférieur àIs.
Laphase dynamique
estplus
rugueuse que laphase statique après lissage
suite à l’instauration d’un front de croissance conduisant à uneaugmentation
de ladensité de
marches,
de telle sorte queId I,.
Dansle cas d’une surface
statique c (4
x4 ), Id
estsupé-
rieur ou
égal
àIs.
Cette reconstructioncorrespond
en effet à une surface
statique plus
rugueuse, des molécules d’arsenic étant adsorbées à la surfaceprovoquant
un accroissement de ladiffusion, qui
aété
interprété
comme laconséquence
de la formationde marches
supplémentaires [6].
Enfin,
il estpossible
de comparerquantitative-
ment les valeurs de
Id.
Onpeut
observer à lafigure
6que la croissance de GaAs
présente
une intensité1d
maximale dans le cas d’une reconstruction de surface(3 x 1 ),
la valeur deId
diminuant au fur et àmesure que l’on diminue la
température
de crois-sance ; d’autre
part,
on remarqueégalement
que la valeur deId
diminuelorsque
l’onaugmente
lapression
d’arsenic(Fig. 7).
Dans les deux cas, dimi-nuer la
température
de croissance ouaugmenter
lapression
d’arsenic revient à limiter la diffusion dugallium
en surface et donc àaugmenter
larugosité
de la surface
[7].
5.1.2
Comparaison
desinterfaces
de croissanceGaAs/GaAs et Al(x)Ga(1-x)As/GaAs. 2013
Uneétude
comparative
descomportements
des interfacesGaAs /GaAs
etAl (x )Ga (1 - x )As/GaAs
à diffé-rentes
températures
aégalement
étéentreprise.
Comme on
peut
le voir sur lafigure 8,
la valeur de l’intensité moyenne demeure constante dans le casde croissances de
GaAs/GaAs.
En cequi
concerneAl (x )Ga (1 - x )As
cette valeur moyenne décroît brutalement pour des croissancesayant
lieu à destempératures comprises
entre 630 et 670 °C(Fig. 8).
Cet intervalle de
température correspond
à la zonede
température
de croissance dite « interdite »[8- 10],
pourlaquelle
on observel’apparition
d’unerugosité
de surface attribuée récemment à uneségrégation
dugallium
en surface[11-13].
5.2 SYSTÈME
(Al, Ga)InAs/InP.
- Lephéno-
mène des oscillations de RHEED a
également
étéobservé dans le cadre de la croissance de ce
système
sur InP
(Fig. 9).
La croissance des ternairesAl(0,48) In(0,52)As
etGa(0,47)In(0,53)As
en accord demaille sur InP nécessite une bonne connaissance des flux d’éléments
III,
en effet une variation de 1 % dela
composition
des ternaires entraîne un désaccordparamétrique
relatif entre la couche et le substrat de 7 x10- 4. Cependant
la connaissance des flux émis n’est pas suffisante notamment pour la croisance deFig. 8.
- Etudecomparative
des oscillations de crois-sance de
GaAs/GaAs
et deAl(0,20)Ga(0,80)As/GaAs (composition d’alliage
donnée à600 °C),
à différentestempératures
de substrat(azimut [110] pression
dans leflux d’arsenic 1,3 x
10-4 torr).
[Comparative study
of RHEEDintensity
oscillations ofGaAs/GaAs
andAl(0.20)Ga(0.80)As/GaAs (alloy composition given
at 600°C),
at different substrates tem-peratures
([110] azimuth,
arsenic beamequivalent
pressure 1.3 x10-4 torr).]
Al(1-x)In(x)As/InP qui
estgénéralement
effec-tuée dans une zone de
température
où le coefficient decollage
de l’indium n’estplus égal
à 1.5.2.1 Détermination de la
composition d’alliage.
- Les cellules d’aluminium et de
gallium
étantétalonnées comme
indiqué préalablement (voir 4.2)
et les croissances de
Al(1-x)In(x)As
et deGa(1 -
x)In (x )As
étant réalisées à destempératures
inférieures à 600 °C pour
lesquelles
les coefficients decollage
de Ga et Al sontégaux
à1,
la connais-sance de la vitesse de croissance du ternaire est suffisante pour la détermination de la fraction molaire de InAs et du coefficient de
collage
del’indium. Sa variation en fonction de la
température
du substrat a été étudiée au moyen des oscillations de RHEED
pendant
la croissance deAl(1 - x)In(x)As/InP
et deAl(l - x)In(x)As/
833
Fig. 9.
- Oscillations de RHEEDpendant
la croissance deAl(0,48)In(0,52)As/InP
etrécupération
de l’intensité initiale à l’arrêt de croissance(azimut [110], Ts
=590 °C, pression
dans le flux d’arsenic3,5
x10-4
torr, v =0,70 MC/s,
les flèchesportées
en abscissecorrespondent
au début et à l’arrêt de lacroissance).
[RHEED
oscillationsduring Al(0.48)In(0.52)As/InP growth
andrecovering
of the initialintensity
at the end of thegrowth ([110] azimuth, T.
= 590°C,
arsenic beamequivalent
pressure 3.5 x10-4
torr,growth
rate 0.70 ML/s arrows inabscissa
correspond
to thebeginning
and the end of thegrowth).]
,Fig. 10.
- Vitesse normalisée de InAs en fonction de latempérature
de croissance dans le cas deAl(0,48)In(0,52) As/InP (a)
et deAl(0,70)In(0,30)As/GaAs (b, c), Uo(InAs)
=0,34
MC/s pour a et b et0,17
MC/s pour c,compositions d’alliage
et vitesses de croissance données à 500°C, pression
dans le flux d’arsenic1,0
x10-4
torr.[InAs
normalizedgrowth
rate versusgrowth
temperature in the case ofAl(0.48)In(0.52)As/InP (a)
and ofAl(0.70)In(0.30) As/GaAs (b, c), growth
rate of InAs 0.34 ML/s for a and b and 0.17 MLIs for c,alloy compositions
andgrowth
ratesgiven
at 500C,
arsenic beamequivalent
pressure 1.0 x10 torr.]
REVUE DE PHYSIQUE APPLIQUÉE.-T. 22, N 8, AOÛT 1987 56
GaAs. Les
résultats,
obtenus pour unepression
dansle flux d’arsenic constante
(1
x10-4 torr),
sontreportés
à lafigure
10. Dans le cas de la croissancesur substrat InP
(Fig. 10a),
lacomposition
del’alliage correspond
à l’accordparamétrique
couchesubstrat
(x
=0,48 )
pour latempérature
de crois-sance standard de 580 °C. La
composition
del’alliage épitaxié
sur GaAs est x =0,3 pour Ts
500 °C(Fig.lOb, c).
Cettecomposition équivaut
à undésaccord
paramétrique
de l’ordre de2,3
x10-2.
Les
figures
10a et bcorrespondent
à un même fluxd’indium
(pression équivalente
dans le flux2,6
x10-7 torr),
alors que ce flux est divisé par 2 pour lafigure
10c(pression équivalente
dans le flux1,3
x10-7
torr et donc vitesse vo(InAs)
deux foisplus petite).
La diminution du flux d’indium incident provoque l’accroissement de l’influence de ladésorp-
tion d’indium et
explique simplement
la différence observée entre lespoints expérimentaux
b et c, en accord avecl’analyse thermodynamique
en termesd’équilibre chimique.
Pour comparer lesexpériences
concernant
AlInAs/InP (Fig. 10a)
etAlInAs/GaAs (Fig. 10b),
réalisés à flux incident d’indium constant, il faut tenircompte
de deux effets : l’un dû à la différence de la fraction molaire AlAs dans lesalliages considérés,
l’autre dû au caractère contraint del’alliage épitaxié
sur GaAs. Paranalogie
avecl’influence de l’aluminium sur le coefficient de
collage
de Ga dansAl (x )Ga (1 - x )As,
onpeut
considérer que laplus
forteproportion
d’aluminium dans le cas del’alliage épitaxié
sur GaAs(xAl
=0,7
contre XAI =t0,5
surInP),
limite l’effet de ladésorption
de l’indium et ne va donc pas dans le sensde la différence observée entre les
points
a et b. Ilsemble donc que le désaccord
paramétrique
augmente
les effets dedésorption, l’énergie
decontrainte défavorisant la formation de liaisons In- As
(essentiellement responsable
de l’écart de para-mètre)
parrapport
à Al-As.5.2.2 Influence
de latempérature
de crois-sance. - Les croissances de
Ga (1 - x )In (x )As
etAl(1 -
x)In (x )As
sur substrat InP ont été effectuées à destempératures
allant de 485 à 570 °C pour unepression
d’As fixée à 1 x10-4
torr(Fig. 11).
Unparallèle
a pu être établi entre les oscillationsenregistrées
sur Al(1 - x )In (x )As/InP
etGa(1- x)In(x)As/InP
d’unepart
etGaAs/GaAs
d’autre
part.
A 485°C,
les oscillations de RHEEDenregistrées
pour les deux matériaux(surface
stati-que reconstruite
(4 3))
sont similaires aux oscilla- tions de GaAs dans le cas d’un excès d’arsenic ensurface
(surface statique
reconstruitec (4
x4).
Pourles
températures supérieures,
on observe des oscilla- tionstypiques
d’une reconstruction(2 x 4)
surGaAs,
cette reconstruction étantégalement
observéesur Al
(1 - x )In (x )As
et Ga(1 - x )In (x )As.
A565 °C,
la croissance deGa (1 - x )In (x )As/InP pré-
Fig. 11.
- Influence de latempérature
de croissance surles oscillations de RHEED
enregistrées pendant
les crois-sances de
Ga(0,47)In(0,53)As/InP
etAl(0,48)In(0,52) As/InP (azimut [110], pression
dans le flux d’arsenic 1 x10-4
torr, v = 0,70 MC/s.[Influence
of thegrowth
temperature on RHEED oscilla- tions recordedduring Ga(0.47)In(0.53)As/InP
andAl(0.48)In(0.52)As/InP growths, ([110] azimuth, equival-
ent beam pressure of arsenic 1 x
10-4
torr,growth
rate0.70
ML/s).]
sente des oscillations
typiques
d’unequantité
d’arse-nic
disponible
à la surfacejuste
suffisante. Onpeut
noter
qu’à
cette mêmetempérature Al(1 - x) In (x )As/InP
neprésente
pas unspectre
d’oscilla- tionssimilaire,
en effet lesalliages
à base d’alumi- niumpeuvent
être réalisés avec un flux d’arsenicmoindre,
cette différence a étéégalement
observéeentre les croissances de
GaAs/GaAs.
et deAl(x)Ga(1 - x)As/GaAs.
Au-delà de 565 °C il est difficile d’observer des oscillations de RHEED pour GaInAs/InP alorsqu’elles peuvent
l’êtrejusqu’à
615 °C pour
AlInAs/InP,
ceci estprobablement
dûà la différence de mobilité des atomes de
Ga,
In etAl à la surface.
6. Informations tirées de la forme détaillée des oscillations.
6.1 SYMÉTRIE DES OSCILLATIONS. - On observe dans certains cas une
dissymétrie
des oscillations : le835
Fig. 12.
-Exemple
dedissymétrie
des oscillations enre-gistrées pendant
la croissance deGaAs/GaAs (azimut [100], Ts
=550 °C, v(GaAs)
=0,1 MC/s).
[Example
ofdissymmetric
oscillations recordedduring GaAs/GaAs growth ([110] azimuth, Ts
=550 °C, growth
rate 0.1
ML/s).]
minimum de réflexion
(point A, Fig. 12)
ne corres-pond plus
à une demi-oscillation. Il estpossible
que cettedissymétrie provienne
enpartie
desphénomè-
nes d’interaction des électrons rasants avec la sur-
face. En
effet,
dès lespremiers
stades de la crois-sance par
nucléation 2D,
des éléments’diffuseurs,
sous la forme
d’atomes,
de molécules ou de cristalli-tes 2D sont
présents
à la surface. Il existe alors une zone d’ombre dans la direction du faisceau d’élec- trons, associée à la taille de ces îlots. L’intensité réfléchie n’estplus
sensible aux éléments diffusantsarrivant dans cette zone
d’ombre,
ceci induit unerugosité apparente (inférieure
ouégale
à larugosité réelle).
Cet effetpourrait expliquer
ledécalage
observé du minimum de l’intensité réfléchie par
rapport
à lademi-période [14].
Cependant,
s’il semble bien que cephénomène
crée une
dissymétrie
dans la forme desoscillations,
iln’en est sans doute pas le seul
responsable.
En effetl’amortissement
général
des oscillations souvent dis-symétrique
d’unepart,
et les structures que l’on observe dans la forme même des oscillations d’autrepart,
doivent y contribuer.6.2 STRUCTURES OBSERVÉES DANS LES OSCILLA- TIONS. -
Lorsqu’il
estpossible
de détailler lesenregistrements
desoscillations,
on observe defaçon reproductible (Fig. 13a
etb)
des structures encoreinexpliquées.
Un travail est actuellement en cours sur lapossibilité
de traiter ces oscillations par transformée de Fourier.7. Conclusion.
Les oscillations de RHEED sont un outil
puissant
decaractérisation de l’interface de croissance et relati-
TEMPS
Fig. 13.
- Structures observées dans les oscillations enre-gistrées pendant
la croissance deGaAs/GaAs (azimut [110], Ts
=550 °C, v(GaAs) = 1,5 MC/s)
pour deuxexpé-
riences consécutives a et b.
[Structures
observed in RHEED oscillations recordedduring GaAs/GaAs growth ([110] azimuth, Ts
=550 °C, growth
rate 1.5ML/s)
for two consecutiveexperiments (a
and
b).]
vement
simple d’emploi.
Outre les mesurespratique-
ment instantanées de la vitesse de
croissance,
de lacomposition d’alliage
et des coefficients decollage
des éléments
III,
ilparaît possible
en utilisant cettetechnique d’optimiser
les conditions de croissance et notamment latempérature
dusubstrat,
lapression
d’arsenic et la vitesse de
croissance,
en étudiant les valeurs absolues de l’intensité réfléchie enstatique
et en
dynamique,
ainsi que le transitoire audépart
de la croissance.
Cependant,
la caractérisation effec- tuée par ces oscillations est essentiellement detype morphologique,
il est nécessaire de vérifier lesqualités électriques
etoptiques
de ces matériauxélaborés dans les conditions dites
optimisées.
L’étude des oscillations de
RHEED, apportant
une meilleure connaissance de l’interface de crois- sance, devrait
permettre
de progresserrapidement
dans la
compréhension
des mécanismes de la crois-sance. De
plus,
l’utilisation de cettetechnique
decontrôle est tout à fait
adaptée
à la réalisation d’interfacesabruptes
et donc desuper-réseaux
ou destructures à
multiples puits quantiques.
Remerciements.
Ce travail a été
partiellement
soutenu par laCompa- gnie
Générale d’Electricité dans le cadre du contrat n° 305/C/85 des Laboratoires de Marcoussis. Les auteurs remercient A. Barski(ISA Riber),
P. Clave-rie
(CNRS-Lure-Orsay),
A.Leycuras,
F.Raymond
et A. Salètes pour de nombreuses discussions et 0. Tottereau pour son efficace aide
technique.
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