HAL Id: jpa-00209309
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Submitted on 1 Jan 1981
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Etude par R.P.E. des structures et de la dynamique moléculaire dans le B.O.B.O.A.
F. Barbarin, J.P. Chausse, C. Fabre, J.P. Germain
To cite this version:
F. Barbarin, J.P. Chausse, C. Fabre, J.P. Germain. Etude par R.P.E. des structures et de la dynamique moléculaire dans le B.O.B.O.A.. Journal de Physique, 1981, 42 (8), pp.1183-1190.
�10.1051/jphys:019810042080118300�. �jpa-00209309�
Etude par R.P.E. des structures et de la dynamique moléculaire dans le B.O.B.O.A.
F. Barbarin, J. P. Chausse, C. Fabre (*) et J. P. Germain
Laboratoire d’Electronique et Résonance Magnétique, Université de Clermont II (**) 24,
avenuedes Landais, B.P. 45, 63170 Aubière, France.
(Reçu le 1er octobre 1980, révisé le 15 avril 1981, accepté le 22 avril 1981)
Résumé.
2014L’étude par R.P.E. du radical nitroxyde 2-2-6-6-tétraméthyl-4-(p-éthoxy)-benzoyl-amino pipéridine,
dissous à très faible concentration dans
uncristal liquide : le p-butyloxybenzylidène p’-octylaniline (B.O.B.O.A.)
a
été réalisée
surtoute la gamme des températures des phases N, SA et SB ainsi qu’en phase isotrope. Le paramètre
d’ordre de la sonde, marquée
sur sapartie rigide est mesuré ; il représente
unebonne image de l’ordre des parties rigides des molécules mésogènes. L’étude de la relaxation électronique permet d’étudier les paramètres de la réo-
rientation moléculaire de la sonde,
enparticulier les temps de corrélation liés à
cetype de mouvements. Une telle analyse
amontré que dans les phases N et SA le potentiel orientationnel est de la forme
ce
qui n’est plus vérifié
enphase SB. De plus,
auxtransitions N-I et N-SA les effets prétransitionnels dus
auxfluctua-
tions collectives d’orientation sont mis
enévidence.
Abstract.
2014E.S.R. analysis of
anitroxide radical 2-2-6-6-tetramethyl-4-(p-ethoxy)benzoylamino piperidine,
dissolved at low concentration in
aliquid crystal (p-butyloxybenzylidene p’-octylaniline : B.O.B.O.A.) has been performed
overthe full temperature range of the N, SA and SB phases and in the isotropic phase. The long range orientational order is measured in these phases. The probe, labelled on its rigid
«core », aligns very well its long
molecular axis with those of the liquid crystal molécules. A study of électron spin relaxation in I, N, SA and SB phases is reported and the variation
versustemperature of the molecular correlation times 03C420 and 03C422 (axial symme-
try)
areanalysed. The validity of
anorientational pseudo-potential of the form US
=u2NS(P2N P 2s + 03BBs P4N P4S)
is confirmed in the N and SA phases but not in the SB phase. Moreover at the N-I and N-SA transitions pretransional
effects of collective order fluctuations
areclearly observed.
Classification Physics Abstracts
61.30
-33.30
1. Introduction.
-Dans les mésophases, en par- ticulier les mésophases smectiques, la connaissance du milieu à l’échelle microscopique est essentielle.
Les cristaux liquides qui possèdent de telles phases
sont en général formés de molécules possédant un
« coeur » rigide et des chaînes flexibles. L’analyse
des structures et des conformations moléculaires s’est considérablement développée ces dernières années grâce à des techniques telles que la diffraction des rayons X [1-3], la résonance magnétique du deuté-
rium [4-6] ou même la résonance paramagnétique
électronique [7-10].
Si les structures des diverses phases smectiques
(**) E.R.A. 90 du C.N.R.S.
ont été assez bien analysées, en revanche, la dynami-
que moléculaire est elle encore mal connue. Des études ont été faites par diffusion Raman [11, 12],
R.M.N. [13,14], R.P.E. [7, 8, 15, 16] et par diffraction
des neutrons [17].
Des études précédentes [9], de structures et de conformations dans le C.B.O.O.A. et le B.O.B.O.A.
nous ont montré que des sondes nitroxydes de forme allongée telles que le 2-2-6-6-tétraméthyl-4-(p-éthoxy)- benzoyl-amino pipéridine s’orientent bien dans les
phases SA et SB. Dans le présent article, la dynamique
des mouvements moléculaires est étudiée dans les diverses phases (I, N, SA et SB) du B.O.B.O.A. qui s’organise suivant une structure monocouche en
phases smectiques [1]. En phase SB, l’ordre des sondes
est élevé [9] et permet une étude de la relaxation
électronique en présence de fortes contraintes d’ani-
sotropie orientationnelle.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019810042080118300
1184
2. Théorie [18-25].
-Dans cette partie, nous déve- loppons brièvement le formalisme nécessaire à l’obten- tion des paramètres d’ordre et à l’analyse de la relaxa-
tion électronique dans les milieux anisotropes. La
théorie est établie dans le cadre de l’approximation
des mouvements rapides, approximation qui est pratiquement vérifiée pour toutes nos mesures.
2. 1 EXPRESSION DES PARAMÈTRES D’ORDRE L’hamiltonien de spin décrivant le système s’écrit :
La résolution de sa partie statique (voir annexe)
,
conduit à la détermination des paramètres d’ordre.
Pour des molécules rigides à symétrie cylindrique,
l’orientation moléculaire peut être décrite par une
théorie de champ moyen en admettant que les sondes sont soumises, de la part de leur environnement, à
un pseudo-potentiel orientationnel.
2. 2 DESCRIPTION DE LA RELAXATION ÉLECTRONIQUE.
-
La partie dynamique de l’hamiltonien se met sous
la forme (voir annexe)
La réorientation moléculaire est décrite ici par le modèle des « collisions fortes ».
La largeur de raie d’une transition électronique,
caractérisée par le nombre quantique Iz, s’exprime,
dans l’approximation des mouvements rapides, par :
A partir de l’étude des coefficients de largeur de raie (en particulier les coefficients B et C) nous pouvons
analyser divers paramètres de la réorientation molé- culaire :
i2o : temps caractéristique de la réorientation moléculaire associé aux fluctuations du grand axe moléculaire.
i22 : temps caractéristique de la réorientation moléculaire par rapport au grand axe moléculaire.
T
=r20/’r22 : coefficient d’anisotropie de la réorien-
tation moléculaire.
Les phénomènes de relaxation électronique dépen-
dent en outre des paramètres d’ordre P 2s(!3S) et P4S(Bs) qui sont des fonctions du potentiel choisi pour décrire l’orientation moléculaire.
3. Méthodes expérimentales.
-Le cristal liquide
B.O.B.O.A. (p-butyloxybenzilidène p’-octylaniline) a
été synthétisé selon les méthodes décrites dans la
littérature [26] puis recristallisé jusqu’à l’obtention d’un point de fusion constant.
La sonde nitroxyde, deutérée sur le cycle pipéridini-
que (2-2-6-6-tétraméthyl-4-(p-éthoxy)-benzoyl-amino pipéridine) a été synthétisée suivant une méthode précédemment décrite [27] (Fig. 1).
Fig. 1.
-a) Sonde utilisée et
axesprincipaux de
sesinteractions
magnétiques. b) Cristal liquide B.O.B.O.A.
[a) Probe with its principal
axesof magnetic interactions. b) Liquid crystal B.O.B.O.A.]
Cette sonde est dissoute à faible concentration
( M/1000) dans le B.O.B.O.A. La température de
transition I-N du mélange est inférieure d’environ 2 °C à celle du cristal liquide pur, les températures des
transitions N-SA et SA-SB restent pratiquement inchan- gées. Il a été montré que le fait d’introduire en très faible concentration une sonde dans un cristal liquide [28] ne perturbait pratiquement pas, dans une échelle de températures réduites, l’ordre du cristal liquide et
n’avait pour effet que de diminuer légèrement la température de la transition isotrope-phase ordonnée.
L’utilisation d’une telle sonde est justifiée par le fait
qu’elle s’oriente bien dans les milieux anisotropes [29, 30]. La deutération permet en particulier une analyse précise des paramètres de largeur de raie ainsi qu’une
détermination plus rigoureuse des interactions magné- tiques. Les paramètres de cette sonde ont été décrits précédemment [27, 29].
Les échantillons sont préparés dans des tubes
cylindriques de 2 mm de diamètre intérieur; leur
hauteur est de 5 mm environ. Dans ces conditions les
effets de parois sur l’orientation moléculaire en phases
nématique et même smectiques (obtenues par cyclisa-
tion autour de la transition N-S sous un champ de
10 kG) peuvent être négligés. Leadbetter et al. [31]
ont montré que ces effets étaient négligeables pour des tubes de diamètre supérieur à 1 mm. En phase smec- tique, une distribution statique de quelques degrés
des directeurs suffit pour perturber la mesure des paramètres de largeur de raie [32] ; cependant il a été
montré [33] que si le directeur moyen est aligné avec la
direction du champ magnétique (cas des résultats décrits dans cet article), l’effet de cette distribution devenait négligeable sur les mesures des coefficients de largeur des raies de R.P.E.
Les échantillons sont’de plus soigneusement désoxy- génés afin d’éliminer cette source de relaxation parasite.
Cette désoxygénation s’effectue par pompage sous vide et par cyclisation de la température (90 K - phase isotrope).
4. Résultats expérimentaux. Discussion.
-4. 1 ANALYSE DES PARAMÈTRES D’ORDRE DE LA SONDE DISSOUTE DANS LE B.O.B.O.A.
-Sur la figure 2,
sont reportés les résultats expérimentaux décrivant
l’ordre de la sonde dissoute dans les diverses phases
du B.O.B.O.A. Nous avons représenté l’ordre Sxx
relatif à l’axe x des interactions magnétiques du radical
ainsi que Syy relatif à l’axe y. La différence Syy - Szz
peut caractériser la ou la non « symétrie cylindrique »
de l’orientation moléculaire dans le système d’axes (xyz).
Fig. 2.
-Paramètres d’ordre de la sonde nitroxyde dissoute dans
le B.O.B.O.A. l:l : Sxx ; + : Syy ; 0 : Syy - Sz2.
x :P 2s : paramètre
d’ordre de l’axe principal moyen.
[Order parameters of the nitroxide probe dissolved in B.O.B.O.A.
6. : Sxx ; + : Syy ; 0 : Syy - Szz. x : P 2s : order parameter of the
mean
principal axis.]
Phase nématique.
-Dans cette phase la différence Syy - SZZ est très petite. L’axe x s’oriente donc sensi- blement suivant la direction du champ magnétique (confondu avec le directeur de la phase) ; l’orientation
,
moléculaire est pratiquement à symétrie cylindrique
par rapport à cet axe.
La géométrie moléculaire de la sonde [34] n’est pas
rigoureusement à symétrie cylindrique ; elle n’est pas
non plus totalement rigide mais du fait de la rapidité
et de la symétrie des mouvements, nous observons une valeur moyenne des conformations moléculaires pour
laquelle l’axe x représente pratiquement l’axe prin- cipal d’orientation.
En toute rigueur, Syy - Szz est petit (mais non nul),
l’orientation moléculaire n’est pas à symétrie cylin- drique dans le système d’axes des interactions magné- tiques. Nous avons donc recherché un nouveau sys- tème d’axes pour lequel l’orientation soit à symétrie cylindrique. Une solution simple (rotation à un seul angle) consiste en une rotation autour de l’axe y.
Dans la phase nématique, la valeur moyenne de cet
angle est de 7 degrés. Dans le nouveau système d’axes, l’orientation moléculaire est décrite par le paramètre
d’ordre P 2s (P 2s peu différent de Sxx). On définit
ainsi un axe pouvant être considéré comme « l’axe moléculaire moyen » décrivant l’orientation de la
sonde en phase nématique.
Le paramètre d’ordre associé à cet axe croît lorsque
la température décroît et atteint une valeur proche de 0,5 à la transition N-SA. Ces variations peuvent être analysées et interprétées, dans le cadre d’une théorie de champ moyen, par l’existence d’un potentiel orien-
tationnel à symétrie cylindrique [21].
A la transition N-SA, aucune discontinuité impor-
tante du paramètre d’ordre n’est observée. La quan-
tité | 1 Syy - Szz I augmente dans cette phase mais reste cependant petite. L’orientation moléculaire n’est pas
rigoureusement à symétrie cylindrique dans le système
d’axes des interactions magnétiques. Cependant, une
rotation de 14 degrés environ (valeur moyenne sur toute la phase) autour de y permet de symétriser le
tenseur d’ordre; dans le nouveau système d’axes,
l’orientation moléculaire est décrite par P 2s. Cette
faible variation d’angle moyen peut s’interpréter en
admettant qu’il existe, à la transition N-SA un léger changement de la conformation moyenne des molé- cules mésogènes se traduisant par une rotation de
« l’axe moléculaire moyen ». En effet, dans la phase nématique, l’environnement de la sonde est, par suite de la diffusion translationnelle, un environnement constitué de chaînes et de « coeurs » de molécules
mésogènes ; dans la phase SA cet environnement est
modifié par suite de la stratification du milieu. D’autre part, à la transition N-SA, si P2. ne subit pas de dis- continuité, sa pente, en fonction de la température, augmente légèrement. Ce résultat comparé à celui
obtenu avec une sonde marquée sur sa chaîne laté- rale [30] montre que dans le cas présent la sonde est localisée principalement près des parties rigides des
molécules mésogènes; les interactions orientation- nelles sont légèrement plus importantes que dans la phase nématique où existe la diffusion de translation.
Ce résultat est en accord avec ceux déduits de la
1186
mesure des « splittings » de la résonance quadrupo-
laire des deutérons de cristaux liquides marqués sur
leurs cycles benzéniques [4] et avec les mesures de
distances latérales moléculaires moyennes faites par diffraction X [1] qui montrent une croissance en
phase SA de l’aire latérale accessible aux molécules.
La discontinuité de la pente de P2. à la transition est compatible avec l’existence dans cette phase d’un pseudo-potentiel de forme équivalente à celui existant
en phase nématique. La discontinuité de pente s’expliquerait alors par les effets conjugués des
variations des interactions latérales ainsi que des variations volumiques à la transition et en phase smectique qui sont relativement importantes comme
l’ont montré les travaux de Guillon et al. [3] pour le C.B.O.O.A. Cependant par suite du nombre impor-
tant des paramètres ajustables de cette théorie de champ moyen, nous n’avons pas entrepris une simu-
lation quantitative qui ne serait pas déterminante.
Phase smectique B.
-A la transition SA-SB, le paramètre d’ordre Sxx croît brutalement tandis que la
quantité Syy - Szz reste petite et sensiblement égale à
sa valeur en fin de phase SA. Ceci indique en parti-
culier que la conformation moyenne de la molécule sonde et par suite celle des molécules de son envi- ronnement mésogène ne sont pas sensiblement modi- fiées. Par une rotation moyenne (15 degrés) semblable
à celle décrite pour la phase SA, on peut passer du
système des interactions magnétiques à un système
où l’orientation est à symétrie cylindrique. Le para- mètre d’ordre P 2s associé à «l’axe moléculaire prin- cipal moyen » de la sonde est, en fin de phase SB, de
l’ordre de 0,85. Cette valeur confirme la localisation de la sonde près des parties les plus ordonnées des
molécules mésogènes, donc de leurs parties rigides.
La diffusion de la sonde suivant un axe parallèle au
directeur est faible dans cette phase comme le montre
la valeur élevée déterminée pour P2s. Cette valeur est effectivement proche des valeurs caractérisant l’ordre des parties rigides des molécules mésogènes
obtenues par d’autres méthodes. Par exemple Lead-
better et al. [35] ont déterminé par diffraction X des résultats en accord avec ceux obtenus par S. Jen
et al. [36] par diffraction Raman (P2N # 0,9 en phase SB). Remarquons que si les valeurs du para- mètre d’ordre donné par ces auteurs et celles que
nous avons déterminées par R.P.E. en phase SB convergent, ce n’est pas rigoureusement le cas en fin
de phase SA (S. Jen et al. : P 2N # 0,78 ; Leadbetter :
P2N # 0,76 et nous : P 2s # 0,67). Ceci montre que la diffusion de la sonde, parallèlement au directeur,
est sensiblement plus importante en phase SA qu’en phase SB.
Les résultats obtenus pour la phase SB montrent
de plus que la présence d’une sonde ne perturbe que très peu l’organisation du milieu et que cette sonde
représente, ici encore, une bonne image des molé-
cules mésogènes.
4.2 ANALYSE DE LA DYNAMIQUE MOLÉCULAIRE.
-Phase isotrope.
-A partir des valeurs expérimentales
des coefficients de largeur de raie B et C, nous pou-
vons déduire le coefficient d’anisotropie de la réorien-
tation moléculaire T
=T20/r22. La valeur trouvée
(T
=6 ± 1) montre que le milieu est déjà fortement
structuré à l’échelle microscopique en phase isotrope.
D’une part cette valeur de T est supérieure à celle déterminée, pour la même sonde, dans des liquides
à molécules plus sphériques [37]. D’autre part l’ani- sotropie de réorientation propre de la sonde peut
être évaluée à partir de sa géométrie moléculaire [38] ;
pour la sonde utilisée, par cette méthode, on déter-
mine une valeur de T voisine de 2. Ces résultats
montrent que la valeur de T est sensible à l’envi- ronnement de la molécule sonde. Sa dynamique
moléculaire est commandée, en phase isotrope, par l’existence d’une «structure fortement organisée à
l’échelle microscopique ».
Sauf au voisinage de la transition I-N (Fig. 3) log T20 varie linéairement en fonction de 1000/T. L’énergie
d’activation associée est de 14 kcal./mole environ.
Fig. 3.
-Variation,
enfonction de 1000/ T, du temps de corré- lation associé à la réorientation du grand
axemoléculaire.
[Variation of the correlation time associated to the principal
mnlecular axis
versus1 000/T.]
Cette valeur élevée, est proche de celle trouvée par Freed et al. [33] (12,5 kcal./mole) à l’aide de sondes
sphériques dissoutes dans le même milieu. Ce résultat peut être relié à la nature du milieu dont les molécules
possèdent d’importantes parties rigides à fort carac-
tère dipolaire.
Phase nématique.
-Dans cette phase, l’orientation
moléculaire est à symétrie cylindrique dans un sys-
tème d’axes qui se déduit du système xyz par une
rotation moyenne de 7 degrés autour de y. Dans ce
nouveau système d’axes, nous pouvons exprimer théoriquement les coefficients de largeur de raie B
et C en fonction der20, T, P2s et P4S.
Sur la figure 4, est représentée l’évolution du rap- port 1 BIC en fonction du paramètre d’ordre P2s ;
ce rapport ne dépend que de T et de P 4 pour une
valeur donnée de P2s (mesurée indépendamment).
Fig. 4.
-Variation du rapport des paramètres de largeur de raies 1 BjC | en fonction de P2s. Les potentiels sont de la forme :
x :
points expérimentaux.
Courbes théoriques :
[Variation of 1 BIC 1
versusP2S. Orientational potentials
are :x :
Experimental points.
Theoretical
curves :Comme nous ne pouvons déterminer indépen-
damment T et P 45 nous nous sommes imposés une
forme du potentiel traduisant une orientation à
symétrie cylindrique :
Cette forme de potentiel développée par Hum- phries et al. [21] comprend (ÂN
=0) la forme plus
s
simplifiée décrivant l’ordre dans la théorie de Maier et Saupe [20] :
(les indices N se rapportent à la mésophase, les
indices S, à la sonde).
La forme du potentiel orientationnel étant choisie, P4, peut être calculé théoriquement pour diverses valeurs des paramètres du potentiel et l’on peut ainsi simuler les variations du rapport |B/C | en fonction
de T.
Dans la phase nématique (Fig. 4) deux simulations
théoriques peuvent donner une concordance satis- faisante avec les résultats expérimentaux : soit un potentiel avec pour paramètre AN = - 0,3 associé à
s
un coefficient d’anisotropie T
=6 (valeur identique
à celle déterminée en phase isotrope), soit un potentiel
tel que
=0 (donc de forme UN(BN)
=U2N P2N P2S)
s s s s
associé à une anisotropie de réorientation plus grande T - 9.
Dans le paragraphe suivant, nous verrons que les résultats expérimentaux en phase SA s’expliquent par des valeurs de T
=6. Physiquement il n’apparaît pas cohérent d’avoir pour T la séquence T
=6 (Iso- trope) ; T
=9 (Nématique) et T
=6 (SA) et en consé-
quence on admet que dans la phase nématique du B.O.B.O.A., T
=6 et
avec
Un tel type de potentiel, originellement décrit
pour des phases nématiques dont les molécules pos- sèdent des chaînes aliphatiques latérales courtes
permet d’interpréter correctement la dynamique et
les structures dans la phase nématique de molécules mésogènes dont les chaînes aliphatiques sont relati-
vement longues (n
=8 et n’
=4 pour le B.O.B.O.A.).
Dans la phase nématique, la structure macrosco- pique est totalement différente de celle de la phase isotrope. Par contre l’étude de la dynamique molé-
culaire montre qu’au niveau microscopique les deux phases sont fortement structurées. Ce résultat confirme
ceux précédemment obtenus dans la phase nématique
de l’E.B.B.A. [29].
Lorsque l’on est suffisamment loin des transitions I-N et N-SA, le temps de réorientation moléculaire varie linéairement (en échelle logarithmique) en fonc-
tion de 1000/T ; l’énergie d’activation associée est
de 9 ± 2 kcal./mole, valeur comparable avec celle
déterminée pour la « viscosité de torsion » de milieux
nématiques [39].
1188
Phase smectique A.
-L’orientation moléculaire
est à symétrie cylindrique dans un système d’axes qui se déduit du système xyz par une rotation d’angle
autour de l’axe y (elle est de 14 degrés en moyenne pour la phase smectique A). Compte tenu de ce
résultat nous pouvons exprimer 1 BIC | en fonction
du paramètre d’ordre P2S. Les résultats présentés sur
la figure 4 montrent qu’un potentiel de la forme UN
=u2N P2N P2s (ÂN
=0) associé à un coefficient
s s s