HAL Id: tel-01317935
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paroi texturée : approche, collision et rebond
Thibault Chastel
To cite this version:
Thibault Chastel. Interactions hydrodynamiques entre une sphère et une paroi texturée : approche,
collision et rebond. Mécanique des fluides [physics.class-ph]. Université Pierre et Marie Curie - Paris
VI, 2015. Français. �NNT : 2015PA066509�. �tel-01317935�
DEL'UNIVERSITÉPIERREETMARIECURIE
Spé ialité:DynamiquedesFluides
É oledo torale: S ien esMé aniques,A oustique,Ele troniqueetRobotiquedeParis
réalisée
auLaboratoiredePhysiqueetMé aniquedesMilieuxHétérogènes
présentée par
ThibaultCHASTEL
pourobtenirlegradede:
DOCTEURDEL'UNIVERSITÉPIERREET MARIECURIE
Sujetdelathèse:
Intera tionshydrodynamiquesentreunesphèreet uneparoi
texturée:appro he, ollision etrebond
soutenuele17novembre2015
devant lejury omposéde:
M. MaximeNICOLAS Rapporteur
M. Frédéri RESTAGNO Rapporteur
M. PhilippeGONDRET Examinateur
M. ChristopheJOSSERAND Examinateur
Introdu tion 7
1 Etatdeslieux 11
1.1 Paramètresduproblème . . . 11
1.2 Intera tionhydrodynamiquesphère-paroiàpetitnombredeReynolds . . . 12
1.2.1 Surfa es lisses . . . 12
1.2.2 Inuen edelarugositédessurfa es . . . 16
1.3 Collision immergéed'unesphèreave une paroiànombrede Stokesmodéré. . . . 24
1.3.1 Transition derebond . . . 25
1.3.2 Nombre deStokesde transition . . . 28
1.3.3 Dynamiquederebond . . . 29
1.3.4 Con lusionsurl'inuen edesrugosités desurfa esurladynamique . . . . 32
1.4 Con lusionsurl'étatdeslieux . . . 33
2 Dispositifexpérimental 35 2.1 Montageexpérimental . . . 36
2.1.1 L'interférométrie pour lamesuredepetitsdépla ements . . . 36
2.1.2 Cellulesdemesures,uideetsphères . . . 39
2.1.3 Conversionopto-éle tronique eta quisition . . . 41
2.1.4 Traitement dusignal . . . 43
2.2 Validationdusystèmed'a quisitionhautefréquen e . . . 43
2.2.1 Appro hed'unesurfa elisseà
Re << 1
. . . 432.2.2 Appro hed'unesurfa elisseà
Re
modéré . . . 472.2.3 Con lusionsurlate hnique demesure . . . 48
2.3 Surfa esmi ro-texturéesoléophiles . . . 50
2.3.1 Mi ro-fabri ation . . . 50
2.3.2 Géométriedessurfa estexturées . . . 52
3 Appro hedesurfa es texturéesàpetitnombredeReynolds 55 3.1 Cara térisation expérimentalede ladynamiqueprèsd'unréseaude mi ro-piliers . 56 3.1.1 Courbestypiques . . . 56
3.1.2 Eetdelagéométrie duréseau demi ro-piliers . . . 58
3.2.1 Mesurede
s
ef f
. . . 633.2.2 Prédi tionthéorique de
s
ef f
. . . 663.2.3 Con lusion . . . 68
3.3 Modélisationdesrégions"pro he paroi"
(ii)
et(iii)
:h << L
. . . 693.3.1 Région
(ii)
:b << h << L
. . . 693.3.2 Modélisationde larégion(iii) :
h ≤ b
. . . 723.3.3 Modèle ompletpour
h << L
. . . 733.3.4 Con lusion . . . 79
3.4 Con lusion. . . 80
4 Appro hedesurfa es texturéesànombredeReynoldsetdeStokesmodérés 83 4.1 Paramètres ara téristiquesduproblème . . . 84
4.2 Résultatsexpérimentaux . . . 85
4.2.1 Appro hed'unesurfa elisse . . . 85
4.2.2 Appro hed'unesurfa etexturée . . . 87
4.2.3 Con lusionsurlesrésultatsexpérimentaux . . . 90
4.3 Modélisation . . . 91
4.3.1 Formulationdumodèle. . . 91
4.3.2 Comparaisondumodèleave expérien es. . . 92
4.4 Con lusion:du ollageaurebond . . . 93
5 Collisionetmi ro-rebondsursurfa estexturées 97 5.1 Introdu tion . . . 97
5.2 Déte tion durebond . . . 98
5.3 Cara térisation desmi ro-rebonds. . . 99
5.3.1 Courbestypiques etmesuresdesparamètres ara téristiques . . . 99
5.3.2 Valeursde
V
i
,V
r
,δ
max
,τ
c
etdu oe ientderestitutionV
r
/V
i
. . . 1025.4 Modèlede onta t élastique:théoriedeHertzmodiée . . . 106
5.4.1 Modélisationde l'enfon ement
δ(t)
etdutempsde onta tτ
c
. . . 1065.4.2 Confrontation dumodèleave lesexpérien espour
δ(t)
,δ
max
etτ
c
. . . 1095.5 Modélisationde
δ
max
ave dissipation . . . 1115.6 Sour esde dissipationdel'énergie . . . 115
5.7 Con lusionetperspe tives . . . 116
Con lusion 119
AprèstroisannéespasséesaulaboratoiredePhysiqueetMé aniquedesMilieuxHétérogènes
del'ESPCI, jemedoisde remer ierpasmaldemonde...
Je ommen ebiensûrparAnne,unedire tri edethèsefantastiqueave quij'aipassé
d'ex- ellentsmoments.Je mesensvraiment han euxd'avoirétésousladire tiond'unepersonnequi
me orrespond autant humainement etdont le onta testsimple etnaturel. Samodestieest un
exemple pourmoi etjesuistrès erd'avoirétésondo torant.
Vient ensuitePhilippe Gondret, qui m'est venu en aidepour mes travaux surle rebond et
ave qui j'aipuavoir desdis ussions ri hesetvariées. Au-delà del'aspe t s ientique, 'estune
personneavenanteetsympathique.Bref,jeluidoisungrand mer i!
Jeremer ielesautresmembresdujuryd'avoira eptéd'assisteràmasoutenan e:àMaxime
Ni olasetFrédéri Restagno,quionta eptéd'êtrelesrapporteursde ettethèse,pourl'intérêt
qu'ilsont portéàmontravailetàleurs ommentairesenri hissants.
AChristopheJosserandetLaurentLa azequionttrouvéletempsdem'é outeretd'examiner
ette thèseave attention.
Je remer ie GillesTessier qui m'aé lairé, et 'estle asdeledire, surlesphotodiodes. J'ai
presqueréapprisàaimerl'éle tronique.
Mer iàtouslesutilisateursdelasalleblan he.Denombreuxdo torantsdulaboratoireMMN
ontprisletempsde medonnerdes onseilssurlami rofabri ation.
Je remer ie OlgaVinogradovapour touslesé hangess ientiques qu'ona puavoir. Je dois
avouerm'êtrebien assélatêtesursesnombreusespubli ations,mais en'étaitquedubonheur
(évidemment).
Mer i à Philippe Petitjeans, qui a beau oupsoutenu ma andidature lors de mon audition
pourlaboursedel'E oleDo torale.C'estagréabled'avoirundire teurdelaboratoireaussiprésent
eta essible.
Mer iàFredetClaudettepourleurbonnehumeuretleurpatien e.Jusqu'aubout,jen'aurai
jamaisréussiàremplir orre tement unordredemission...
Pour desraisons diversesetvariées, jesouhaiteabsolument remer ieretsaluerplus
desdo torantsetjeluisouhaitebonne han epourlasuite.
Je remer ie énormément Matthewet Vin ent, mes amis de bureau. J'ai vraiment eu de la
han e d'avoirdesgensaussiintéressants, drleset ultivéstouslesjoursàmes tés.Matthew,
jepensequ'onafaitunpasenavantsurlavieillerivalitéfran o-britannique.Mer ipourtes
or-re tionsd'anglaisettonaidepourmesproblèmesLaTeXouMatlab.Vin ent,jeviendrai haque
vendredi soirjusqu'àlandeta thèsejustepourteposerdesquestionsexistentielles.
Je salue haleureusement Ali,mon amarade degalère de troisièmeannéeet ave quije me
suis biené laté àSanFran is o.
Mer i aumaître desGeek,Jérémie, quim'a aidépour tellement de hoses.Il représente un
puitde onnaissan e qu'onnepeutqu'admirer.
Et puis les derniers arrivés :Eliott pour nosparties de tennis etles bons moments passés
ensemble.Charlespournosnombreuses"ballesneuves"etlespartiesdepingpong.Jen'oublierai
paslaformule3Pduvendredi!
Mer iàmesparentsetà mas÷urquim'onttoujours en ouragéetrassuréaubonmoment.
Mer i àNathalie pour toutsonsoutien, sagentillesse,sonattention et bienplus en ore.Je
suisleplusheureuxdesgarçonsdelaTerredel'avoiràmes tés.Jetâ heraid'êtreaussiprésent
qu'ellel'aétépoursoninternatde méde ine!
Jetiensennàremer iermesamispro hesqui,àleursfaçons,ontlargement ontribuéà ette
thèse.Envra :Léa,Céline,Mathinne,Nini,Élise,Fanny,Céline(ladeuxième!),Flore,Raphaëlle,
Laure,Hugues,Ni o,Étienne,Rémi,Pierre,Benoît,Marta,Laura,MarineetMarie.Leuramitié
estpré ieuseet onstitueunpuissantmoteur quim'aideàavan erdanslavie.
Les her heurs fontuntravaildi ile ettroppeuvalorisé.Je lesaitoujoursadmiré. Ils
mé-ritent toutnotre respe tpour e qu'ils apportent au monde haque jour. Très modestement, je
souhaiteleurdédier ette thèse.
Dans les suspensions on entrées etles milieux granulaires immergés, les parti ulessolides
interagissententreellesetave lesparoisduré ipientparl'intermédiaireduuide(intera tions
hy-drodynamiquesdetypelubri ation),oudire tementpar onta tsolide-solide.Lesmi ro-rugosités
de surfa e jouentun rle ru ial dans esintera tions. La modi ationde ladynamiqueglobale
d'un système ma ros opique qui peut résulter de la présen e de es rugosités, a fait l'objet de
nombreusesétudes.Parexemple,lesrugositéspeuventêtreresponsablesd'un hangementde
dis-tributionspatialedesparti ulesen isaillement,entraînantunemodi ationdespropriétés
rhéo-logiquesdelasuspension[1℄.
(a)
(b)
Figure1(a)Conta tentresphèresdediamètre
375 µm
immergéesdansl'eau[2℄(b)Suspensiondeparti ulesdediamètre
160 µm
dansunrhéomètredeCouette[1℄.Pour omprendre esphénomènes,leproblèmeélémentairedel'intera tionhydrodynamique
entreunesphèreetuneparoiestuneétapeutile(Figure 2).Le rledesrugosités aétébeau oup
étudié,théoriquement,expérimentalement etnumériquement,dansle asderugosités aléatoires
oudetextures anisotropes.Lorsquel'é oulement estdominéparles for esvisqueuses, esétudes
montrent queles rugosités desurfa es(surlasphèreou surlaparoi), ont pour eetde diminuer
lafor edetraînéesurlasphèredanslarégionpro hedelaparoi.
Denombreusesétudesexpérimentales on ernentla ollisionimmergéedebillesave unplan
[5℄oudansl'airave unplanre ouvertd'unlmliquide[6℄[7℄.Selonquesoninertieestsusante
ounon,labillerebondit, oureste olléeauplan.Laprédi tionetle ontrlede e omportement
de " ollage-dé ollage" estune problématique importante pour les milieuxgranulaires immergés
et lessuspensions.Or,ilest onnuque eseuilde" apture"peutêtremodiéparlarugositédes
(a)
(b)
Figure2(a)Surfa e ylindriquetexturées'appro hantd'unesurfa elissehydrophobedansde
l'huile[3℄(b)Sphèrelisseauvoisinaged'unesurfa e auxrugosités aléatoires[4℄
(a)
(b)
Figure3(a)rebondd'unesphère(9mmdediamètre)surunlmdesavonàunevitessed'impa t
V
i
= 2.6 m.s
−
1
(b)Mêmeexpérien eàV
i
= 1.7 m.s
−
1
(piégeagedelasphèreparlelmvisqueux).
Images extraitesde [7℄.
Cemémoireestune ontributionàl'étudedurledesrugositésdesurfa edanslesintera tions
de lubri ation etde onta t. Nousnouslimitons i i auxintera tions entre une parti ule solide
sphérique,etuneparoifrontalemi ro-texturée,dansunuidevisqueux.Lesmi ro-textures
utili-séessontdesréseauxdemi ro-piliers,etleuideimprègnetotalementlesmi ro-piliers.Cetypede
texturesafaitl'objetdenombreuxtravauxdansle ontextedessurfa essuper-hydrophobes,mais
aétépeuétudiédansle ashydrophile(étatWenzel).Lagéométriedesmi ro-piliersest ontrlée
enutilisantdeste hniquesdemi ro-fabri ation.Lesrugositésdesurfa edelasphèreontunetaille
très petitedevantlahauteur ara téristique desmi ro-piliers. Pour explorer ave une résolution
susantelarégion pro he delaparoi,les dépla ements dela sphèresont mesurés par
interféro-métrielaser.Nousnousintéressonsd'abordàladynamiquedelasphèrelorsqu'elles'appro hedes
mi ro-piliers àpetit nombrede Reynolds. Puis, l'étudeest étenduepour desnombres deStokes
modérés,àla ollisionetaurebonddelasphèresurlesmi ro-piliers.
Lapremièrepartiede emémoireprésenteunétatdes onnaissan es on ernantl'intera tion
hydrodynamique sphère-paroi, pendant l'appro he, la ollision et le rebond. Nous avons essayé
notamment de mettre en relief les résultats onnus surle rle desrugosités de paroi dans ette
intera tion.
Dansle hapitre2,nousdé rivonsledispositifd'interférométrieutilisépourmesurerlespetits
dépla ementsdelasphère.Late hniquedemi ro-fabri ationdessurfa estexturéesestexposéeà
Le hapitre 3présentelesrésultatsexpérimentauxobtenus pour ladynamiqued'unesphère
s'appro hantd'unréseaudemi ro-piliersàpetitsnombresdeReynolds.L'inuen edesparamètres
géométriquesdesréseauxdemi ro-piliers surladynamiqueestsystématiquement dis utée.
Plu-sieurs modèles hydrodynamiquessont utilisés pour dé rirelamodi ationde lafor ede traînée
surlasphère,selonl'é helle spatialed'observation.
Dans le hapitre 4, nousnous intéressons à la situation où l'inertie de la sphère n'est plus
négligeablemaisresteinsusantepourque elle- irebondisse.Ils'agitdeladynamiquede ollage
à nombredeStokesmodéré, endessousde latransitionderebond.Nousdé rivonslesdiérents
régimesobtenusparladynamique.Unemodélisationbaséesurlamodi ationdelafor edetraînée
obtenue au hapitre pré édentestproposée.
Ledernier hapitreprésentelesrésultatsobtenuslorsquelabillerebonditsurunréseaude
pi-liers.Lesmi ro-rebondssont ara térisés.Unmodèlede onta télastiqueestdéveloppéet onfronté
auxmesuresdedynamiqued'enfon ement delasphère danslespiliers.
Enn,une on lusiongénéralerésumel'apportde etravailparrapportauxétudesantérieures
Etatdeslieux
Contents
1.1 Paramètresduproblème . . . 11
1.2 Intera tionhydrodynamiquesphère-paroiàpetitnombredeReynolds 12 1.2.1 Surfa eslisses. . . 12
1.2.2 Inuen edelarugositédessurfa es . . . 16
1.3 Collisionimmergéed'unesphèreave uneparoiànombredeStokes modéré. . . 24
1.3.1 Transitionderebond . . . 25
1.3.2 NombredeStokesdetransition . . . 28
1.3.3 Dynamiquederebond . . . 29
1.3.4 Con lusionsurl'inuen edesrugositésdesurfa esurladynamique . . 32
1.4 Con lusionsur l'étatdeslieux . . . 33
Dans e hapitre,nousprésentonsunerevuedes onnaissan esthéoriquesetexpérimentales
on ernantl'intera tionhydrodynamiqueentreunesphèreetuneparoifrontale.Ceterme
"inter-a tion" omprend plusieurs phases :l'appro he de laparoi, le onta tave laparoietlerebond
éventuel qui suit la ollision. Au ours de es diérentes phases, la dynamiquede lasphère est
gouvernéepar desnombressansdimensionquisontdétaillés i-dessous.Le asdessurfa eslisses
permettradesituerle adregénéraldanslequels'insèrenotretravail.Laproblématiquespé ique
de la thèse sera abordée ave le as des surfa es présentant des irrégularités (rugosités, stries,
mi ro-textures...).Nouspourronsalorspré iserlesaxesdere her hequenousavons hoisi
d'ex-plorer.
1.1 Paramètresduproblème
Danstout etravail,nousnousintéressonsàunesphèrenon-Brownienne,derayon
a
,demassevolumique
ρ
p
,enmouvementdansunuidevisqueuxNewtonienetin ompressible,dontlamassevolumiqueest
ρ
f
etlavis ositédynamiqueµ
.Endehorsdesfor eshydrodynamiques(etd'inertie),seuleslesfor esdegravitésontprésentes( asdelasédimentation).Ladynamiquede ettesphère
Reynolds etde Stokes parti ulaires,
Re
etSt
,basés sur une vitesse ara téristique de lasphèreV
T
,sont dénisdelamanièresuivante:Re
=
ρ
f
V
T
(2a)
µ
St=
m
p
V
T
6 π µ a
2
(1.1)Lavitesse ara téristique
V
T
estlavitesseterminale,vitesse onstanteatteinteparlasphèrelorsque elle sedépla e sous l'eet de lagravité dansle uide en l'absen e d'eet desparois. Le
nombredeReynoldspermetdequantierl'importan edesfor esd'inertieparrapportauxfor es
de vis osité dans l'é oulement autour de la sphère. Les for es de vis osité sont prépondérantes
lorsquelenombrede Reynoldsesttrèspetit,etl'é oulementduuideestalorsrégiparles
équa-tionsdeStokes,quiontlapropriétéd'êtrelinéairesetréversibles.Une ara téristiquetrès
impor-tantedel'hydrodynamiqueàpetitnombredeReynoldsestquelesintera tionshydrodynamiques
( 'està diretransmisespar leuide) sontàlongueportée, equisigniequelaperturbation
gé-nérée dansle uidepar le dépla ement dela sphère dé roîttrès lentement ave la distan eà la
sphère. Pour la même raison, la présen e de parois inuen e le mouvement de la sphère, en la
ralentissant.
Le nombrede Stokes quantie l'importan e de l'inertie de lasphère par rapportauxfor es
defreinagevisqueux.LorsquelenombredeStokesestgrand,lefreinage visqueuxestpeue a e
et lemouvement delasphère estgouverné parl'équilibre entrelesfor es de gravitéetlesfor es
d'inertie.Remarquons quelesdénitions i-dessus onduisent àlarelation
St = (ρ
p
/9ρ
f
)Re
.On verra quedansnosexpérien es,lerapportdesdensités(ρ
p
/ρ
f
)
est del'ordrede 10,lesnombresde
St
etdeRe
seront don dumême ordrede grandeur.Ladistan esphère-paroi,notée
h
,estdénie omme ladistan eentrelepledelasphèreetlaparoi.Dansunepremière étape,onpourradé rireentièrement ladynamiqueen fon tiondela
distan esansdimensionobtenueendivisant
h
parlerayondelasphère,etnotéeε = h/a
.Ensuite,laprésen e derugosités ou de texturesde surfa e introduira deslongueurs ara téristiques
sup-plémentairestellesqueleurhauteur,espa ementet ...dontonverral'inuen esurladynamique
delasphère.
1.2 Intera tionhydrodynamiquesphère-paroiàpetitnombrede
Rey-nolds
1.2.1 Surfa eslisses
Nousrappelons i i les prin ipaux résultats théoriqueset expérimentaux on ernant
l'inter-a tion hydrodynamiqued'unesphère ave uneparoi frontale,lorsquelenombrede Reynoldsest
petit.Nousnouslimitonsau asoùl'inertiedelasphèreestnégligeable(nombredeStokespetit)
et dessurfa eslisses.
Coe ientdefrottement
A petit nombre de Reynolds, lafor e de traînée
F
t
sur la sphère est proportionnelle à sonpar un oe ientdefrottement,sansdimension,noté
f
⊥
(ε)
.Onaalors :F
t
(ε) = −6πµaV (ε)f
⊥
(ε)
(1.2)I i,
f
⊥
ne dépend quedeε
, 'est-à-dire, ladistan eàlaparoi adimensionaliséepar lerayon delasphèrea
.Troisrégionssontàdistinguer:trèsloindelaparoi,puislorsqueε
estquel onque, et ennlarégion oùε → 0
.•
Casoùladistan esphère-paroiesttrèsgrandeTrèsloindelaparoi, lafor edetraînéesurunesphèreen translationà lavitesseVdansun
uideinni,aété al uléepar Stokes(1851):
F
Stokes
= −6πµaV
(1.3)Cetterelation,appeléeloideStokes, orrespondàun oe ient defrottement égalà1.
•
Casoùε
estquel onqueLorsquela distan esphère-paroiest nie, l'eet de laparoi estd'augmenter larésistan e à
l'avan ementdelasphère,etle oe ient
f
⊥
(ε)
estsupérieurà1.En1961,Maude[10℄etBrenner [11℄ont,indépendamment,utilisélate hniquedes oordonnéesbipolairespour al ulerlefa teurdefrottementsouslaformed'unesérievalablepourtout
ε
:f
⊥
(ε) =
4
3
sinh α
∞
X
n=1
n(n + 1)
(2n − 1)(2n + 3)
2 sinh(2n + 1)α + (2n + 1) sinh(2α)
4 sinh
2
(n + (1/2))α − (2n + 1)
2
sinh
2
α
− 1
(1.4) aveα
=cosh
−
1
ε
.Cetterelation illustre l'eet à longue portée de laparoi : pour
ε = 10
,la valeur de 1 n'estpas atteinte (
f
⊥
≃ 1.11
). Cette orre tion à la for ede traînéea été vérié expérimentalementpar plusieurséquipes.Enparti ulier, Ambari etal [12℄ont élaboréunsystèmedelévitation
ma-gnétique danslequel unesphère estmaintenue en positionxe àl'intérieurd'un ylindre mobile
semi-nirempli d'huile.Les auteursont ensuitemesuréle hampmagnétique (dire tement relié
à lafor everti ale exer éesurlasphère) au furetà mesurequelaparoi du ylindre sedépla e.
L'a ord trouvé ave la théorieest ex ellent pour desvaleursde
ε
omprise entre0.019 et 1.15.Plusré emment,Le oq[13℄,enutilisantlate hniqued'interférométrielaser,a onrmé erésultat
pour
ε ≤ 0.06
.•
Casoùε → 0
PardéveloppementasymptotiquedelasolutiondeMaudeetBrenner,CoxetBrenner[14℄ont
proposéuneapproximationdel'équation(1.4)valablepourdesvaleursde
ε < 0.1
.Elles'exprime souslaforme:r
h(t)
h
r
(r,t)
z
Figure 1.1Sphèreauvoisinaged'unesurfa elissequand
ε → 0
.f
⊥
(ε) =
1
ε
+
1
5
ln
1
ε
+ 0.9712
(1.5)Cettesolution,beau oupplussimpled'utilisation, oïn ideà1
%
prèsave lasolutionexa te del'équation(1.4)pourε < 0.25
.Remarquonsquelepremiertermeestdominantpourdesfaibles valeursdeε
,et oïn ideave lerésultat de lathéoriedelalubri ation, valide pour desvaleurs deε < 0.01
,etdont lerésultat estlafor edetraînéedite"deTaylor"[15℄:F
T
(ε) = −6πµaV (ε)
1
ε
(1.6)'estàdire,en termede oe ient defrottement :
f
⊥
(ε) =
1
ε
(1.7)Il est important de remarquerquela for ede traînée de Taylor diverge lorsque
ε
tend verszero, 'est-à-dire qu'en théorie, le onta t sphère-paroine passe produire en un temps ni.En
pratique,la formulede Taylor, quia étéétablie pour le as de surfa eslisses,doit êtremodiée
lorsqueladistan esphère-paroidevientdel'ordredelahauteurdesrugositésdesurfa e.Cesont
esrugositésquirendent le onta tpossible.Cepointimportantseradétaillédansleparagraphe
suivant.
Coe ientdemobilité
Considéronsle asd'unesphèreenmouvementdetranslationdansunuidevisqueux(
Re <<
1
) sous l'eet des for es de gravité. Les seules for es extérieures exer ées sur la sphère sont lepoids,diminuédelapousséed'Ar himède,etlafor edetraînée.Enl'absen ed'inertiedelasphère
(
St << 1
),lasommede esfor esestnulle:4
3
π(ρ
s
− ρ
f
)a
3
g
− 6πµaV (ε)f
⊥
(ε) = 0
(1.8)Onobtient alorspour lavitessedelasphère:
V (ε)
V
St
=
1
f
⊥
(ε)
(1.9)
V
St
=
2
9
a
2
(ρ
s
− ρ
f
)
µ
g
(1.10)et orrespond àlavitessede hutedelasphère enl'absen edeparois (enuideinni).
Ainsi,nousvoyonsquelavitessedelasphère,adimensionnéeparlavitessedeStokes,estégale
à l'inverse du oe ient de frottement. Dansune expérien e desédimentation oùlafor e surla
sphèreestimposée, 'estdon l'inversedu oe ientdefrottement,ou oe ientdemobilité,qui
estmesuré.Enparti ulier, danslarégiondelubri ation, où
ε < 0.01
,nousobtenons :V (ε)
V
St
=
h
a
= ε
(1.11)Danslarégion delubri ation, lavitessedelasphèreestdon proportionnelleàladistan e
àlaparoi.Cettevitessedé roitlinéairement jusqu'au onta tdelasphèreàlaparoi[13℄.
ε
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
1/f
⊥
(ε
)
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Taylor (lubrification)
Cox & Brenner
Maude & Brenner
0
0.005
0.01
0
0.005
0.01
Figure1.2Inversedu oe ient
f
⊥
(ε)
enfon tiondeε
.SolutionsthéoriquesdeTaylor(1.11) , CoxetBrenner(1.5) etMaudeetBrenner(1.4) .L'ensembledessolutionsthéoriquesdé rivantl'intera tionhydrodynamiquesphère-paroi(lisses),
sont résumées sous la forme d'un graphe donnant l'évolution de
1/f
⊥
(ε)
en fon tion deε
pour0 ≤ ε ≤ 0.5
(Figure 1.2). La vitesse dela sphère,à tout instant, ne dépend quede la distan eà la paroi.Deplus, ette ourbe peutêtre par ourue dans les deuxsens, 'est-à-direqu'elle est
lamêmepourle asoùlasphères'éloignedelaparoi(parréversibilité deséquationsdeStokes).
Danslasuitede etravail,nousprésenteronsun ertainnombrederésultatsexpérimentauxsous
1.2.2 Inuen edelarugositédessurfa es
L'équation 1.11 onduità unedé roissan e exponentiellede ladistan e
ε
ave letemps.Enpratique, onobserve quele onta t entrelasphère etlaparoi sefaiten un temps ni.Smart et
Leighton[16℄ontapportéune ontributionsigni ativeàl'étudedel'intera tionhydrodynamique
entreunesphèrerugueuse(non olloïdale)etunplanlisse.L'eetdesrugositésestmisenéviden e
enmesurantletempsdedéta hementpargravitédelasphèreinitialementen onta tave leplan
quasi-lisse en mi a.Lesrugosités de lasphère ont une hauteur ara téristique
ε
s
a
,de l'ordrede 10−
2
à10
−
3
pluspetitequelerayondelasphère
a
.Certainesrugositéssont rééesarti iellement en ollant despetitessphèresen verresurlasurfa edelasphère(Figure1.3).Figure1.3PhotosprisesparMi ros opeEle troniqueàBalayagepourunesphèreena rylique
dediamètre6350
µm
ave dessphères ollées(dediamètre140µm
)àlasurfa e.Extraitede[17℄.Pourdé rirel'eetdesrugosités,lafor edetraînéesurlasphèreestmodéliséeené rivantle
oe ient defrottement delamanièresuivante[16℄:
f
⊥
(ε) =
1
ε + ε
s
+ n
ε
2
s
ε
+ 1
(1.12)Cetteexpressionestlasommedeplusieurs ontributionsàlafor edetraînée,qui ombinent
lesformeslimitesàgrandedistan e(loi deStokes)etàpetitedistan e(lubri ation).Cette
der-nière omprenddeuxtypesd'intera tiondelubri ationquifonttoutesdeuxintervenirlahauteur
desrugosités
ε
s
a
.D'abord, ladistan esphère-plan étant mesurée à partirde lahauteur desru-gosités, lafor e de lubri ationsphère-plan doit être al uléeà la distan e
ε
s
+ ε
,au lieu deε
. Ensuiteunnombren
derugosités(hémisphèresderayonε
s
a
) ontribuentàlafor edetraînéepar unefor edelubri ationentreunesphèrederayonε
s
a
etunplan(représentantlasphèredontle rayona
esttrèsgranddevantε
s
a
).Cemodèle,ena ordsatisfaisantave lesrésultatsexpérimen-taux,s'appliqueau asdesphèresdont ladensitéd'élémentsrugueuxestfaible.Depluslaforme
hémisphériquedesrugosités n'est pasgénéralisableàdesrugosités de formequel onque.
Cepen-dant, emodèle ontientlesingrédientsphysiquesessentielspourdé rirel'inuen edesrugosités
surlafor edetraînée.
Expérien esave des surfa esrugueusesoutexturées
Grâ eau développement deste hniquesde mesures à petite é helle, toutes basées sur
rugosité surladynamique prèsd'une paroi, grâ eà une résolution susante(qui doit être
infé-rieure àl'ordredegrandeurdesrugosités).
•
Le mi ros ope àfor eatomique (AFM) estun mi ros opeà sondelo ale permettantd'étudier latopographie de lasurfa e d'uné hantillon. Une sphèremi rométrique est reliéà un
antileveretbalayelasurfa e.L'analysedesexionsdumi ro-levier permetensuitede
détermi-nerl'exa t par oursde lapointe etdemesurerles for esd'intera tions intervenant entreelleset
l'é hantillon.Pourunesphèrerugueuseimmergéedansunuidevisqueux(Figure1.4),lafor ede
traînéeexer ée surlasphèreestsigni ativement réduite omparée àlafor ede Taylor[18℄.En
eet,lafor eobservée orrespondàlafor edeTaylorquiseraitmesuréeàunedistan eaugmentée
d'environune entaine denanomètrespourunesphèrede rayon
20 µm
.(a)
(b)
(c)
Figure 1.4 (a) Prin ipe de l'AFM (b) image AFM de l'apex d'une sphère rugueuse traitée
himiquement( )intera tionrugosités -planlissepro he dupointde onta t. D'après[18℄.
•
L'appareil à for e de surfa e (SFA) est basé sur l'interférométrie pour onnaître ladistan e deséparation entre unesurfa e etunobjetenmouvement (lasonde,généralement une
sphère).Celui- iétantreliéàunsystèmedeparamètres onnus,ladiéren eentrelemouvement
imposéetobservépermetle al uld'unefor einstantanée.Lamesureestee tuéeenmode
dyna-miquelorsqu'onimposeà lasphèreun mouvementos illant dansladire tion normale.Plusieurs
équipesontmisàprot ettete hniquepourmesurerlafor eexer éesurunesphèreauvoisinage
de parois auxpropriétés variées.Un grandnombred'études on ernent les surfa es
superhydro-phobes(e.g [19℄[20℄[21℄).Cesdernièresontlapropriétéde diminuer drastiquementlarésistan e
hydrodynamique du faitde laprésen ede gaz piégé entre les rugosités. Elles sus itent don un
intérêt onsidérableautant d'unpointde vueindustrielqu'a adémique. Remarquonsqu'une des
nalitésde esexpérien esestdemesurerunelongueuree tivedeglissement, ara téristiquede
lasurfa e,notionquiseradis utéeplusendétailspar lasuite.Dansle asdessurfa es"molles",
l'intérêt estde sonderles propriétésmé aniques delasurfa e sansréaliserle onta t [22℄, equi
estintéressantdans ertains ontextesexpérimentaux,notammentenbiologie.Lesétudes
on er-nantdesparoisrugueuseshydrophilessontmoinsnombreusesànotre onnaissan e.Desmesures
en mode dynamiquede l'inverse du oe ient d'amortissement en fon tion de ladistan e, pour
une sphère (rayon
3.25 mm
) s'appro hant d'unréseau de mi ro- avités ont montré, dansle asoù les avités sonthydrophilesetdon omplètement rempliesde liquide,un dé alage d'environ
105 nm
omparéeàunesurfa elissemodéliséeparlafor edeTaylor[23℄(Figure1.5a).Ladistan ede
52.5 µm
auvoisinaged'unesurfa emi ro-texturéeparunréseaudepiliers ylindriquesdedia-mètre
5.1 µm
etdehauteur15 µm
montrent,dansl'étatWenzelunediminutiondelatraînéeparrapportau asdelasurfa elisse[24℄(Figure1.6).Enn,desexpérien esdedrainage onsistantà
mettreenmouvementunréseaude ylindresontmontréunerédu tiondelafor ehydrodynamique
[3℄(Figure1.5b).
s
eff
h
s
eff
h
(a)
(b)
Figure 1.5 (a) Inverse du oe ient d'amortissement dynamique, en fon tion de la distan e
de séparation pour des avités hydrophiles. Le trait enpointillé représente lasolution pour une
surfa e lisse. D'après [23℄. (b) For e hydrodynamique en fon tion de la distan e de séparation
pourunréseauhexagonalde ylindreshydrophiles.
R
H
etR
G
sontlesmoyennesharmoniquesetgéométriquesdesrayonsde ylindres.Le traitpleinreprésentelasolutionpourune surfa elisse.
D'après[3℄.
a)
b)
Wenzel state
Cassie state
Figure 1.6 a) For e de traînée divisée par la vitesse de la sphère en fon tion de la distan e
de séparation pour une surfa e lisse etdesmi ro-stru turesà l'étatCassie et Wenzelb) Vitesse
diviséeparlafor ede traînéeenfon tion deladistan edeséparation.D'après[24℄.
•
Le dispositifdéveloppéà l'Université deRouen dansles années1990, onsiste àutiliserlasphère ommerée teurdansuninterféromètredetypeMi helson,pour formerdesfranges
d'in-terféren e dont la fréquen e est dire tement reliée au dépla ement de la sphère (i i sous l'eet
dépla ementsd'unesphère millimétriqueimmergéedansunuidevisqueuxs'appro hantde
sur-fa esmi ro-usinées( réneaux)dontlahauteurestdel'ordredela entainedemi rons[25℄,oude
surfa es omportantdesrugositésaléatoires[26℄.Lesrésultatsmontrentquelaprésen ede
mi ro-stru turesapoureetd'augmenterlavitessedelasphèredanslarégionpro hedelaparoi.Cette
augmentation estmaximale danslazonede lubri ation où
ε ≤ 0.01
.Juste avant le onta t, lavitessedé roitrapidementverszéro.Pourdesrugosités aléatoires, ettedé élérationdépend
for-tementdelarégiond'arrivée delasphèrequipeutsesituersurdes" reux"oudes"pi s"(Figure
1.7b). La gure 1.7a montre un exemple de résultat faisant apparaître une longueur
ara téris-tique de dé alage pour lavitesse, obtenue en ajustant la ourbe pour une surfa e lissesur elle
pourunesurfa e striéeloin delaparoi("mat hingregion").L'étendue de ettezonededé alage
seradis utéeendétaildanslasuite.
= h/a
= h/a
a) surface lisse décalée de S
1
b) surface en créneaux
a) surface lisse décalée de S
2
b) et c) surface rugosités
aléatoire
s
1
V(h)/V
St
V(h)/V
St
a)
b)
Figure 1.7Vitessenormalisée
V (h)/V
St
enfon tion deε
pour unesphère s'appro hant d'unesurfa elisseetd'unesurfa e rénelée(a)etd'unesurfa eauxrugositésaléatoires(b).D'après[25℄.
•
En résumé,laprésen ede rugosités, qu'ellessoient aléatoires, ou àgéométrie ontrlée,sur la sphère ou surla paroi, a pour eet de diminuer lafor e de traînée exer ée sur lasphère
(resp.d'augmentersavitesse).Ce is'interprètequalitativementdelafaçonsuivante:ledrainage
duuideentrelasphère etlaparoiestfa ilité arlesespa esentrelesrugositésjouent lerlede
mi ro- anauxparlequelleuidepeuts'é happer.Plusieurste hniquesexpérimentalespermettent
de quantier ette rédu tion de traînée, quidépend fortement desparamètres géométriquesdes
textures.Lafor e(resp.lavitesse)mesuréeprèsd'unesurfa erugueuseapparaît ommeétantla
mêmeque ellemesuréeprèsd'unesurfa elissesituéeunpeuplusloin, 'estàdiredé alée d'une
ertainelongueuràl'intérieurdestextures.Lesquestionssoulevéespar e onstatsontdesavoir:
s'il yaune justi ationthéoriqueà e dé alage,silalongueur de dé alage peutêtre prédite,en
quoi elle est une ara téristique de la texture, et quelssont les ordres de grandeur qu'elle peut
Lemodèledesurfa elisseéquivalente
Pour unesphère s'appro hant dansun uidevisqueuxd'une surfa e omportant des
ondu-lationspériodiquesàunedimension,etdansl'hypothèseoùlapériodedesondulations estpetite
devantladistan eentrelasphèreetlehautdesondulations,Le oqetal.ontmontréenutilisant
lethéorème de ré ipro ité deLorentz [25℄,quelafor e detraînée est ellequi seraitobtenue en
présen ed'unesurfa elissedé aléed'unelongueur
s
ef f
:F (h) = F
0
(h + s
ef f
)
(1.13)où
F
0
estlafor eprèsd'unesurfa e lisse.En remplaçantF
0
parlatraînéedeTaylor, lafor edetraînéesurlasphèresituéeàunedistan e
h
dusommetdesondulationss'é rit don :F (h) = −6πµaV (h)
h + s
1
ef f
(1.14)
Deplus,dansl'équation1.13,lalongueurdedé alageestlamoyennedeslongueursee tives
deglissementobtenuespourlesé oulementsde isaillementparallèle(
b
//
)etperpendi ulaire(b
⊥
)auxondulations:
s
ef f
≃
b
//
+ b
⊥
2
(1.15)Ré emment,Asmolovetal.ontenvisagéle asd'unesphères'appro hant d'unesurfa e
ani-sotrope:lasurfa eestplanemaisprésentedesbandesalternéesde onditiondemouillage
ara té-risées ha uneparunelongueurdeglissementlo ale:
b
1
pourlesbandesdelargeurλ
1
,etb
2
pour lesbandesdelargeurλ
2
.Leformalismedetenseurdeglissement[27℄permetd'utiliser,dansle asdelasurfa eanisotrope onsidérée,untenseurréduitàunematri e
2 × 2
dontlesvaleurspropresorrespondent auxlongueurs ee tivesde glissement
b
//
etb
⊥
.En résolvant les équations de lalubri ation ave les onditions limitesdonnées par etenseur de glissement, lafor ede traînée
est obtenue par intégration du hampde pression, ets'é rit pour
a >> h >> L
sous laforme [28℄:F (h) = F
T
(h)
1 −
b
//
2h
+ b
⊥
(1.16)qui oïn idedanslarégiondelubri ation,où
F
T
(h) = −6πµa
2
V (h)/h
,ave l'équation(1.14)dès
que
s
ef f
<< h
.D'autresexpressionsanalytiques pourla orre tionàlatraînéedeTaylorontété obtenuespourdesvaleursdeladistan edeséparationh
pluspetitesquelapériodedesstru turesL
desrainures, oupluspetitesquelalongueurdeglissementb
2
[28℄.Prédi tionspourleslongueursee tivesdeglissement
Ilestintéressant de omparerlavaleurde
s
ef f
obtenuesexpérimentalement enmesurant latraînéesurlasphère,ave lesvaleursdeslongueursee tivesdeglissement
b
//
etb
⊥
préditespar lathéoriede l'équation1.15.Rappelons quelanotiondeglissementee tifestbien onnuedepuislesannées70[29℄pour
le asd'uné oulement de isaillement lelongd'uneparoiprésentantdesondulations1D(Figure
<u>
b
eff
plan
équivalent
Figure1.8Modèlede surfa elisseéquivalente
près d'uneparoi lisse tive,surlaquelle estreportée la ondition àlalimite "ee tive", 'est à
direpourl'é oulementmoyen
< u >
,où< . >
estlavaleurmoyennedansleplanxOy
.Autrementdit,la onditiondenon-glissementesté ritepourl'é oulementmoyensurunesurfa esituéeàune
distan e
b
ef f
dusommetdesondulations,verslebas.Cettelongueur estdénie par:b
ef f
=
hui
z=0
dhui
dz
z=0
(1.17)Ilest important denoterque lamoyenne n'adesens quepour
z >> L
,où Lestlapériodedesondulations.Dans ertains as,selonlagéométrie desondulations,ilestpossiblede al uler
lesvaleursde
b
ef f
.e
e
b
//
b
(i)
(ii)
(iii)
e
a
Figure 1.9(i)Plande ouped'une surfa erainurée(ii)Coe ientde glissement longitudinal
b
//
enfon tiondelahauteurb
(iii)Coe ientdeglissementtransverseb
⊥
enfon tiondelahauteurb
(l'espa ementa
estxé)Une géométrie très répandue desurfa es anisotropesà une dimension est elle desrainures
(Figure 1.9i). Ce problème a été résolu numériquement [30℄, les résultatssont présentés surles
Figures1.9iiet1.9iii.Pourunehauteuretunespa ementderainuredonnés,lalongueuree tive
deglissementlongitudinal
b
//
esttoujourssupérieureà elle al uléedansladire tiontransverse,b
⊥
,dufaitquel'é oulementestfa ilitédansladire tionparallèleauxrainures.Ilestintéressantderemarquerquedanslesdeux as,unplateauestatteintlorsquelahauteurdespiliersdépasseune
valeur ritique(
≃ 2
).La raison invoquée pour expliquer l'existen ede e plateauest l'existen e dere ir ulationsdanslesrainures.Pourdessurfa es rénelées,lesvaleursde
b
numéri-quement [25℄.Lesvaleursde
s
ef f
ainsiobtenuessonten ex ellent a ordave lesexpérien es.Ré emment,ledéveloppement dessurfa essuperhydrophobesamotivélare her he de
pré-di tionspourleslongueursee tivesdeglissement.Dessolutions existentdansle asdesurfa es
anisotropes1D.Nousavonsvu[28℄qu'unesurfa erainuréesuper-hydrophobepeutêtre
représen-téeparunesurfa eplane, omportantdesbandesalternées ara térisées ha uneparunelongueur
de glissement lo ale:
b
1
pourlesbandesde largeurλ
1
audessusdusolide,etb
2
pourles bandesde largeur
λ
2
audessusduliquide.Lesvaleursdeb
2
sont supposéesêtre grandesen raisonde laprésen ed'air piégédanslesrainures(Figure1.10).La onditiondenon-glissementaudessusdes
parois solides est exprimée par
b
1
= 0
. Lesvaleurs propres du tenseur de glissement sont alorsobtenuesanalytiquement [31℄enfon tion de
Φ
2
,lafra tionsurfa iquede gaz,etdeb
2
.Figure1.10(a)S hémad'unesurfa esuperhydrophobestriée(l'é oulementtransverse
orres-pondà
θ = π/2
etl'é oulementlongitudinalàθ = 0
)(b) onditionsauxlimitespourlesinterfa es gaz-liquide etsolide-liquide.Cesprédi tionspeuvents'appliquerau asd'unesurfa estriéehydrophile,en onsidérantque
lalongueur deglissement
b
2
au-dessusduliquide estégaleà lahauteurdestextures.Lesvaleursde
s
ef f
ont été obtenues expérimentalement ave une sphère s'appro hant, dans une huile trèsvisqueuse,de mi ro-rainures oléophilesfabriquées par photolithographie (Figure 1.11). L'a ord
entrelesprédi tionsetlathéorieestsatisfaisant[32℄.
solide
le
L 1(a)
(b)
h
(c)
Figure 1.11 (a) Sphère au voisinage d'une surfa e striée hydrophile. (b) Paramètres
géomé-triques despiliers ( )
s
ef f
/e
en fon tion de la densité de piliers. Le modèle orrespond (debasen haut) à
L = 100, 150, 200, 250 µm
. Les symboles orrespondent aux points expérimentaux.Pour des surfa es isotropes, de type réseau de piliers à 2 dimensions, les expérien es [23℄
montrent que la orre tion à latraînéede l'équation 1.14 s'applique. Cependant, iln'existe pas
de prédi tion analytiquepour leglissement ee tifdans e as. Anotre onnaissan e,seule une
appro heenloid'é helle[33℄aétéproposéepourquantierleglissementee tifdansle asde
sur-fa essuper-hydrophobes.Nousdétaillonsi ilesprin ipalesétapesde etteappro hequi on erne
une surfa e super-hydrophobe idéale(sansprésen e deménisque) omposéede mi ro-piliers
hy-drophobes arrésou ylindriquesdehauteur
e
etdelargeura
surunréseaudepériodeL
(Figure1.12).Leliquide,devis osité
η
,esten onta tave ledessusdespiliersetave legazdevis ositéη
g
,dontl'interfa eave leliquide estsupposéeplane.Figure1.12Interfa eliquide-gazpourunesurfa esuperhydrophobeidéale.
L, e, a
représententrespe tivementlapériode,lahauteuretlalargeur despiliers.Figureextraitede [33℄
Lalongueur ee tivedeglissementau-dessusdugaz,
b
g
,estestiméeen tenant ompte deladissipation visqueusedanslegaz.Pour ela,laphase omposite(gaz+pilier)estrempla ée par
unmilieuee tifdanslequelsont al ulésle hampdevitessemoyen
hUi
etle hampdepressionmoyen
hP i
,quivérient :η
g
∆hUi = −∇hP i =
1
L
2
f
p
(1.18)où
f
p
= β(φ)η
g
hUi
estlafor edetraînéeexer éeparl'é oulementsurunpilierdehauteurunité.Leoe ient
β(φ)
augmente ave lafra tionsurfa iqueφ
despiliers,etafaitl'objetdenombreusesprédi tions (pour une revue,voir [34℄). L'équation 1.18 s'intègre pour donner la ontrainte
vis-queusemoyenne :
hσ
w
i = η
g
hUi
L
p
β(φ)
tanh
p
β(φ)
e
L
(1.19)Lalongueur ee tive deglissementasso iéeau hamp devitessemoyen estalors,au-dessus
dugaz :
b
g
∼ L
η
η
g
tanh
p
β(φ)
e
L
p
β(φ)
(1.20)Danslalimite où
b
g
est petit (forte dissipation),lalongueur ee tive deglissement pour la surfa e ompositeest :b
ef f
∼ (1 − φ)b
g
. Par ailleurs,une longueur ee tive de glissement dite "idéale" est réalisée pour lasurfa e ompositelorsque ladissipation dansle gaz est négligeable( orrespondant àune onditionàlalimitede isaillementnul). Sonexpression,obtenue en
om-binant uneanalyseenloid'é helle etdes al ulsnumériques[33℄estlasuivante:
b
ideal
≃ L
0.325
√
φ
− 0.44
(1.21)Finalement, lalongueur ee tive de glissement au-dessus de lasurfa e omposite,
b
ef f
, estproposéesouslaformed'uneinterpolationentre esdeux aslimites:
1
b
ef f
=
1
(1 − Φ)b
g
+
1
b
ideal
(1.22)Dessimulationsnumériques3Dontétéee tuéespourtesterl'équation(1.22)etunex ellent
a ordaététrouvépour
0.03 ≤ φ ≤ 0.8
etunrapportdevis osité0.01 ≤ η/η
g
≤ 100
.Remarquonsque esprédi tions on ernentégalementlessurfa eshydrophiles:iln'yaalorsqu'unseulliquide
(
η
g
= η
).Con lusionsurlamodélisationdel'eetdesrugositéssurlafor edetraînée
L'eetdelarugosité desurfa e surlafor ede traînéesurlasphèrepeutêtre modéliséepar
une orre tion à lafor ede Taylor, souslaforme d'unelongueur de dé alage par rapport àune
surfa elisse.Cemodèledesurfa elisseéquivalenteestappli ablepourdesdistan esphère-paroi
grandesdevantl'espa ement ara téristiquedesrugosités.Ilaétéjustiéthéoriquementpourdes
surfa es anisotropes 1D.La longueur de dé alage est alors égale àla moyenne des longueursde
glissementee tivesdansles2dire tionsprin ipalesdelasurfa e.Desprédi tionsthéoriquesou
numériquesdeglissementee tifsontdisponiblespour ertainesgéométriessimples(rainures),et
des omparaisons ave lesmesures defor ede traînéesurunesphère existent. Pour dessurfa es
isotropes 2D, de type réseau arré de piliers, une théorie en loi d'é helle permet de prédire la
longueur deglissement ee tif
b
ef f
,ena ordave des al ulsnumériques.Au une omparaisonave desmesuresdefor edetraînéen'aétéen oreréalisée ànotre onnaissan e.
1.3 Collisionimmergéed'unesphèreave uneparoiànombredeStokes
modéré
Jusqu'i i,nousavons onsidéréle asdel'é oulementàpetitnombredeReynolds,pourlequel
l'énergie inétiquedelasphèreestentièrementdissipéeparlesfor esdevis ositéaufuretàmesure
qu'elles'appro he delaparoi,jusqu'àsonarrêttotal ( ollage)au onta tave laparoi.
Le asopposéest eluioùleuideoreunerésistan enégligeableaumouvementdelasphère.
Lors dela ollision, l'énergie inétiquedelasphère est onvertieen énergiededéformation
élas-tique, puis restituée en énergie inétique : la sphère rebondit. On dénit alors le oe ient de
restitution
ε
r
ommelerapportde lavitessederebond surlavitessed'impa t.Pour unrebondélastique dansl'airsurune plaque massive,
ε
r
atteint savaleur maximale,ε
r
max
,quiest égale à≃ 0.99
, 'estàdirequeseulement1%
del'énergie aétédissipée(enl'o urren eabsorbéeparles ondesélastiquesde laplaque[35℄).Nousnousintéressonsdans eparagraphe au asintermédiaire oùlarésistan edu uideau
mouvement de lasphère n'est pasnégligeable, etoù lasphère possède une inertie omparableà
etterésistan e.Cela orrespondàdessituationsoùlesnombresdeReynoldsetdeStokes
(Equa-tion1.1)sontdel'ordredel'unité.Sil'énergie inétiquerésiduelleetdon ladéformationélastique
delasphère,sontsigni atives, elle- ipeutrebondir.C'estlerebondélasto-hydrodynamique.La
transitionderebondest ontrléeparlenombrede Stokes,etlavaleurdunombredeStokes
ri-tique
St
c
, au-delà de laquelle le rebond a lieu se situe autour de 10. De plus, le oe ient derestitution
ε
r
estégalement ontrlé par lenombre deStokes. Nousallonsd'abord nousintéres-serauxtravaux on ernantlatransitionderebond, 'est-à-direlorsque
St
estplus petit queSt
c
maiss'enappro he.Puis,nousexposeronslesdiérentsrésultatssurladynamiquederebondpour
St > St
c
.1.3.1 Transitionderebond
a)
b)
Figure1.13Distan enormaliséeenfon tiondutempsnormalisépourunesphères'appro hant
d'uneparoilisse.
R
etU
désignent respe tivementlerayonetlavitessedelasphère.a) (
◦
)expérien esàRe=5.10−
4
.(
−−
)droitedepente-1.(−
)loide lubri ation.b)Expérien esàRe=0.2(
),0.33(◦
),1.1(△
),2.5(♦
),4(St=7)(▽
)et7(St=12)(+
).(−−−
) droite depente -1.Figuresextraitesde[36℄.Peu d'études sesont intéressées à l'inuen e de l'hydrodynamiquesur la transition vers le
rebond.L'appro hed'unesphèreimmergéed'uneparoiplaneetlisseaétéétudiée
expérimentale-mentpourdesnombresdeReynolds0.1
<
Re<
10[36℄.Lesrésultatsmontrent quelatraje toirede la sphère est inuen ée par la paroisur une distan e qui seréduit au fur et à mesureque le
Reynoldsaugmente (Figure1.13b).Pour
Re = 7
(St = 12
) latraje toire delasphèrereste ellequ'elle aurait en l'absen e de paroi (ligne droite, pas de freinage), jusqu'à un point pro he du
onta tphysique,maisnerebonditpas.Cesexpérien esont étéréaliséesave une amérarapide
(6000images/s)ave une erreurrelative surlapositiondelasphèreégale à4
%
desonrayon.Lenombredepointsà
ε = h/a << 1
estdon réduit(Figure1.13).Desexpérien esdevélo imétrieparimagesdeparti ules(PIV)ontégalementétéréaliséesenparallèledesimulationsnumériques
[37℄dansle as d'unesphère immergéedansde l'huile à0.2
<
St<
4.Cependant, larésolutionspatialen'apasétésusantepour apturerlazonedelubri ation.Plusré emment,des
visuali-sationsde hute debillesurunlmvisqueuxréaliséesave unmatérieltrèsperformant ( améra
vitessedelabilledanslarégion delubri ation[38℄.Cependant,larégionpro hedu onta tn'a
pasétéexplorée (Figure1.14).
Figure 1.14 Vitesse d'unesphère de 50 mm tombant sur unlm visqueux de 2.25mm etde
vis osité29.6Pa.s,enfon tion deladistan eàlaparoi, pourdiérentsnombresdeStokessitués
en dessousde latransitionde rebond :St =0.8, 1.2, 1.6, 2.0,2.3, 2.6(de basenhaut). Figures
extraitesde [38℄.
Ladynamiqued'unesphèreimmergéedansdel'huileàl'appro hed'unesurfa elissepour0.5
< St <
10 [39℄aété étudiée ave late hnique d'interférométrie laser. Pour ette gamme deSt
, deuxrégimesdistin tssontobservésdanslarégiondelubri ation.Le premierrégime,"loin"delaparoi,est ara térisépar l'équilibrede l'inertieetdesfor esdefreinage visqueux,et onduità
une évolutionnon-linéaire de lavitesse ave ladistan eà la paroi(Figure 1.15a). La résolution
spatialedel'interférométriepermetd'avoira èsàlarégion"trèspro he"delaparoi,justeavant
le onta t.Unedépendan elinéairedelavitesseave ladistan e,ave unevitesse ara téristique
V
0
,yestobservée.Eneet,lasphèreaétésusammentfreinée pourqueladynamiquesoitrégiepar l'équilibreentrelesfor es degravitéetles for esdefreinage visqueux.Cependant,lavitesse
V
0
estdiérente delavitessedeStokes.L'extensionspatialede erégimelinéaireseréduitaufuretàmesurequelenombredeStokesaugmente(Figure1.15a):pour
St = 9
,ellen'estplusquedequelques
µ
m.Cesobservationspeuventêtremodéliséesparl'équationdumouvementdelasphèreé ritei isousformeadimensionnelle:
− St
m
d
2
ε
dτ
2
=
1
ε
dε
dτ
+ 1
aveSt
m
=
ρ
p
[V
0
]
2
(ρ
p
− ρ
f
)ga
(1.23)ave
V
0
lavitessede normalisation ,τ = t V
0
/a
le temps adimensionnel .On voit queladyna-miqueest ontrléepar
St
m
,un nombredeStokesbasésurlavitesseV
0
.L'a ord entremodèleet expérien eestsatisfaisant(Figure 1.15b).
Ré emment, esdeuxrégimesontétéreproduitspardes al ulsnumériquesutilisantune
mé-thode oupléesolide-uide [40℄.Pour pallier larésolution insusantedu maillagedanslarégion
de lubri ation,unefor ede lubri ationestintroduitedèsqueladistan esphère-planest
infé-rieureà
a/2
.Deplus, ettefor edelubri ationestmodiéeparunparamètrederugositéη
e
,quiS
a b
Figure1.15a)Vitessedelasphèremesuréeenfon tiondeladistan eàlaparoipourSt=1.72,
3.90, 6.90,9.24(de droiteàgau he)b)Vitessenormaliséeenfon tionde ladistan e
adimension-nelle pour St=9.24(expérien eetmodèleave St
m
=16).Figuresextraitesde[39℄.lesexpérien es(Figure1.16a).Unemodi ationdumodèle(1.23)estproposéepourtenir ompte
de l'inuen e des aspérités surlafor e de lubri ation, qui onduità l'équation du mouvement
suivante:
− St
m
d
2
ε
dτ
2
=
1
ε +
η
e
a
dε
dτ
+ 1
aveSt
m
=
ρ
p
[V
0
]
2
(ρ
p
− ρ
f
)ga
(1.24)LaFigure1.16bmontrelesrésultatsdelarésolutiondel'équation(1.24)pour5.10
−
5
≤ η
e
/a
≤
5.10−
4
pourSt
m
=10.9etV
0
=0.98m.s−
1
.Il estvisiblequeplus lerapport
η
e
/a
augmente,plusladynamiquedelasphèreestmodiée:lavitessedelasphèreaugmentelo alement ave la
rugositéetl'extensiondurégimelinéaireseréduit.
Figure 1.16Vitessede lasphèreadimensionnée
u
p
/V
m
enfon tiondeladistan eadimension-née
δ
n
/R
(R
estlerayon de lasphère).a)+
expérien es [39℄(Vm
=0.77m.s−
1
,Stm
=10.9),◦
simulationnumérique (Vm
=0.74m.s−
1
,Stm
=9.3,η
e
/R
=2.10−
4
),.b)+
expérien es[39℄;−
solutions de (1.24) pour 5.10−
5
≤ η
e
/R ≤
5.10−
4
aveSt
m
=10.9etV
m
= 0.98m.s−
1
.Figures extraitesde [40℄.St
increasing
elasticity
parameter
(a)
(b)
V
r
V
0
Figure1.17(a)S hémadel'appro hede2sphèreslissesimmergée(régionextérieureen
poin-tilléeetrégionintérieureentraitplein)(b)Coe ientderestitutionee tifenfon tiondunombre
deStokesobtenunumériquementparlathéoried'élastohydrodynamique[41℄( )Vitesse
adimen-sionnée par la vitessed'impa t enfon tion de ladistan e adimensionnéepar ladistan e initiale
entre les 2 surfa es. Comparaison des modèles d'élastohydrodynamique (
) [41℄, et de ses
ap-proximations[42℄(
♦
)et[43℄(¯
)(− − −
).1.3.2 NombredeStokesdetransition
Lespremièresprédi tionsdunombredeStokes ritiquedetransitionreposent surlathéorie
élasto-hydrodynamique.Celle- iaétéutiliséedansle asdel'appro hededeuxsphèresélastiques
immergées dont les surfa essont supposéeslisses[41℄.Dans ette théorie, l'é oulement de
lubri- ation danslelmliquideetladéformationélastiquedesdeuxsurfa essolidessont ouplésvia
le hamp de pression. Les auteurs ont quantié une é helle de longueur d'élasti ité,
x
1
,orres-pondantàladistan esphère-planau-dessousdelaquellelasphèresedéformesigni ativementet
peutrebondir(Figure1.17a).Cettelongueur
x
1
s'exprimedelamanièresuivante:x
1
= (4θµv
0
a
3/2
)
2/5
aveθ = (1 − ν
2
1
)/πE
1
+ (1 − ν
2
2
)/πE
2
(1.25) oùν
i
estle oe ientdePoisson,E
i
lemoduledeYoungdelasphère(i = 1
)etduplan(i = 2
)etv
0
désignelavitesseàunedistan ex
0
delasphère.Ladynamiquede ollisionestalorsgouvernée par lenombre deStokesSt
0
,basésurlavitessede lasphèrev
0
St
0
=
m
s
v
0
6πµa
2
(1.26)où
m
s
estlamasse delasphère,etpar unparamètre d'élasti itésans dimension,déniparζ =
(x
1
/x
0
)
5/2
.Le oe ientderestitutionε
r
enfon tiondunombredeStokes,tra éFigure1.17bpourdiérentesvaleursde
ζ
,montrequeleStokes ritiquedetransitiondiminuequandζ
augmente.Un ritère approximatif pour le dé len hement du rebond est quela sphère doit avoir une
vitesse non-nulle en arrivant à la distan e
x
1
de laparoi [8℄. Orl'équation du mouvement de lasphèresoumiseàlaseulefor ederésistan eduuide,lafor edeTaylor, onduitàuneévolution
logarithmiquedelavitesseave ladistan e
h
àlaparoi[8℄:V (h)
v
0
= 1
−
1
St
0
ln
x
0
h
(1.27)oùl'onvoitqueleparamètrede ontrle estlenombredeStokes
St
0
.Lerebondseproduitdon pourV (h = x
1
) = 0
,soit pourunnombre de StokesSt
0
> St
c
aveSt
c
lenombrede Stokesde transitiondénipar[8℄:St
c
= ln
x
0
x
1
(1.28)
Le développement de la théorieélasto-hydrodynamique a motivé les premières expérien es
réaliséesen faisant tomberunebillesurunlmvisqueux,eten déte tantlerebond "àl'oeil nu"
[8℄,puisàl'aided'unappareilphotostrobos opique[6℄.Pourdessurfa eslisses,la onfrontation
dumodèleave lesexpérien esmontreunbona ord[8℄[6℄.Dans estravaux,desexpérien esde
hutedesphèresurunplanrugueuxenduitd'unlmvisqueuxontégalementétéee tuées[8℄.Le
plana été ouvert de rugositésarti ielles (hémisphères derayon
x
b
= 38 µm
).Lesexpérien esmontrentquedans e asoùlataille ara téristiquedesrugosités,
x
b
,estgrandedevantl'é helle ara téristiqued'élasti ité,x
1
,ledé len hementdurebondestfavoriséparlesrugosités.Dans es travaux,x
1
variede1à10mi rons.Le ritèrederebondsurunesurfa erugueuse estalors:St
c
= ln
x
0
x
b
(1.29)
Des expérien es pour une sphère omplètement immergée dans un liquide ont ensuite été
ee tuées enutilisantune améra rapidepourenregistrerladynamiquede rebondetun apteur
depressionpourdéte terla ollision[44℄,mettantenéviden eune transitionautourde
St ≃ 10
.Le temps de onta t mesuréestde l'ordrede elui donné par lathéoriedu onta tde Hertz.Le
rebondd'unesphèreimmergéesuruneparoifrontale,aétéétudiépourunelargegammedenombre
de Stokes[5℄.Dans ette étude, l'inuen e de plusieurs paramètres aété testée:lavis osité du
uide, le matériau de la sphère, l'épaisseur de laplaque. Les résultats montrent que le nombre
de Stokes ritique
St
c
au-delà duquel lerebond a lieu est de l'ordre deSt
c
≃ 10
pour touslesmatériauxtestés. Lesmêmes on lusionsont étéétablies dansle asd'unesphère atta hée à un
penduleimpa tant uneparoilatérale[9℄.Notonsquedanslesexpérien esde pendule[9℄,lazone
detransitionest ara tériséeparunegrandedispersiondespoints, quiestattribuéeàlarugosité
dessurfa es.
1.3.3 Dynamiquede rebond
Courbesvitesseenfon tiondela distan e
Lathéorieélastohydrodynamiquese on entresurlazonedelubri ation.Ladynamiquede
rebond prédite par ettethéorieest tra éeFigure 1.18souslaforme de ourbesvitesse-distan e
pour diérentsmodèles [41℄[42℄[43℄.Les distan es négatives orrespondent à l'interpénétration
dessurfa es.Expérimentalement,ladynamiquederebondd'unesphèreimmergéepeutêtre
ara -tériséeàplusieursé helles,selonlarésolutiondesdispositifsexpérimentaux.Anotre onnaissan e,
lesseulesexpérien esayantlarésolution spatio-temporellesusantepourenregistrerledétailde
ladynamiquederebondauvoisinagedelaparoi,sontdesvisualisationsobtenuesré emmentpar
amérarapide(vitessed'a quisitionde
50000
images/s)de hutedebillesurunlmvisqueux[38℄.Figure 1.18Vitesseadimensionnée parlavitessed'impa t enfon tion deladistan e
adimen-sionnée parladistan einitialeentreles2surfa es.Comparaisondesmodèles
d'élastohydrodyna-mique(
)[41℄,etdesesapproximations [42℄(
♦
)et[43℄(· · ·
)(−
).fon tiondeladistan edeséparation(Figure1.19)in luentdesvaleursnégativesdelavitessedans
laphasederebond.Pourlavitessed'impa tlaplusgrande(1.58m/s), esvaleursnégativessont
del'ordrede 10
µm
, e quiestinterprété ommeunedéformation delasphère.Figure 1.19 Vitesse d'unesphère de 38 mm tombant sur unlm visqueux de 2.25mm etde
vis osité 1.6Pa.s,enfon tion de ladistan e àlaparoi, pourdiérentsnombresde Stokessitués
au-dessusdelatransitionderebond:St =15.5, 20.8,27.3,32.2.Figures extraitesde[38℄.
Coe ientderestitution
Une manière plus globalede ara tériser le rebond est le oe ient de restitution normal,
ε
r
.Il estdéni ommelerapportde la omposante normaledelavitessedelasphèrelorsqu'ellequitte laparoi,
V
R
,surla omposante normalede lavitessede ollision, ouvitesse d'impa t,V
i
[45℄.Ainsi,le oe ientderestitutionestunemesuredeladissipationd'énergiedueàla ollisionseule. Les sour esde dissipation d'énergie sont nombreuses :on peut iter lesvibrations, ondes
élastiques,lavis oélasti itéetlaplasti itédesmatériaux.
Figure1.20Rebondimmergéd'unesphèreena ierde3mmimpa tantuneparoilisseenverre
dansdel'huilesili one V10.
Re = 82
,St = 152
e=0.78.(a)Positionhet(b)vitesseenfon tion dutemps.Figures extraitesde [5℄.Pourlaplupart desexpérien esde ollisionimmergée surunesurfa elisse,larésolutionspatiale
desdispositifsutilisésnepermetpasdemesurer lavitessed'impa t[36℄[5℄[9℄.Par exemple,sur
la gure1.20,on déte te àpeine leralentissement de la sphère justeavant la paroi. De plus, le
temps de ollisionestsouvent beau ouppluspetitquelarésolutiontemporelle.Le oe ientde
restitution est don usuellement déni ommele rapport
V
R
/V
T
, oùV
T
est lavitesse "loin" de laparoi, 'estàdire lavitesseterminalede lasphèredansunuideinni,etlavitesseV
R
estlavitesse maximaleenregistrée après la ollision. Ce oe ient de restitution
V
R
/V
T
estdon unevaleur ma ros opique.La dissipation d'énergie quilui estasso iée provient nonseulement de la
déformation solidemaisaussideladissipationvisqueusedansleuideavantrebond.
LaFigure1.21représentele oe ientderestitutionnormalisé
ε
r
/ε
r
max
enfon tiondunombredeStokesmesurédanslesexpérien esderebondimmergé[5℄.Lespointsexpérimentauxsepla ent
surune ourbemaîtresse, equiindiquequele oe ientderestitutionest ontrléparlenombre
deStokes.Deplus, erésultat dépend faiblement despropriétés élastiquesdesmatériaux.
Dessimulationsnumériquesré entes[47℄ontpermis,enorantlarésolutionsusantedansla
régiondu onta t,demettrel'a entsurladiminutiondelavitessedelasphèrejusteavantl'impa t
(Figure1.22).I i,pourSt =53,lavitessede onta t
V
C
estenviron12 %
inférieureàV
T
, equi restesigni atif.Lesauteursontainsiestiméquelavariationrelativedu oe ientderestitutiondueàladiéren e
V
T
− V
C
seraitde5%
,10%
et20%
respe tivement pourSt=1549,54et21.Seloneux,lavariabilitédesrésultatsexpérimentauxpour le oe ient derestitutionestsurtout
dueauxrugosités desurfa e.Le oe ientderestitutionee tifestalors al ulénumériquement
pour diérentes valeurs du paramètre
η
e
la hauteur moyenne des aspérités. L'a ord entre lessimulationsnumériquesetlesexpérien esesttrèsbon.Notonsquedans essimulations,le onta t
solide est modélisé par une for e de onta t normale qui varie linéairement ave ladistan e de
re ouvrement (pénétration)dessurfa es,don diérentedelaloide onta tdeHertz.
Unmodèleanalytiquesimple,sansparamètreajustable,pourestimerle oe ientde
restitu-tionee tifestproposé[40℄.Ensupposantqueletempsde onta trésulted'une ollisionpurement
élastique(pasdedissipationdanslesolideouleuide),etquela ontrainteélastiqueéquilibrela
r
/
r max
Figure1.21Coe ientderestitutionnormalisé
ε/ε
max
enfon tiondunombredeStokespourdiérents matériaux : arbide de tungstène (
+
), a ier (×
), verre (), Téon (), Delrin (
△
), polyurethane(▽
)etNylon(♦
).Lespointsave barred'erreur orrespondentauxdonnéesde[46℄. Imageextraitede[5℄.Figure 1.22 Evolution temporelle de la vitesse verti ale adimensionnée. Dénition des
dié-rentes vitesses ara téristiques
V
T
,V
C
,V
R
etV
R2
.Est inséréun zoomsur lavitessependant le rebond.Imageextraitede [40℄.ε
r
ε
max
=
V
C
V
T
exp
−
√
π/2
βSt
aveβ =
V
C
V
T
= 1 +
1
St
ln
η
e
a
(1.30)Ce modèle (Equation (1.30) ) est tra é Figure 1.23 en fon tion du nombre de Stokes pour
10
−
6
≤ η
e
/a ≤ 10
−
3
.L'a ordave lesexpérien esetles simulationsnumériquesesttrèsbon.1.3.4 Con lusionsurl'inuen edes rugositésdesurfa esur ladynamique
Latransitionde rebondd'unesphère immergée aétébeau oupétudiée,expérimentalement
etthéoriquement.Lesrésultatsmontrentquelerebondest ontrléparlenombredeStokesdela
Figure1.23(
♦
)Simulationsnumériquesde[40℄aveρ/ρ
p
= 8
etη
e
/R = 2 × 10
−
4
ave priseen
ompte de lafor edelubri ation.
R
estlerayondessphères. Lesautres symboles représententles points expérimentaux obtenus par diérents auteurs. Traits ontinus :équation (1.30) ave
10
−
6
≤ η
e
/R ≤ 10
−
3
.lisse,lavaleurdelatransitionderebondestbienétablieautourde
St = 10
.Lestempsde onta tsont de l'ordre de elui prédit par la théorie de Hertz. Cependant, il existe un large spe tre de
preuves expérimentales, étayées par desmodèles simples, montrant que les rugosités de surfa e
ont une inuen esur latransitionde rebond.Peu de dispositifs, expérimentaux ou numériques,
ont la résolution spatio-temporelle susante pour ara tériser ladynamique de rebond dans la
régionpro hedu onta t.C'estpourquoile oe ientderestitutionestdéniàpartird'unevitesse
d'impa t "loin"de laparoi.Cependant, 'est etterégion pro hede laparoi quiestintéressante
pour omprendrelesmé anismesdurebond.
1.4 Con lusionsurl'étatdeslieux
Par et état deslieux, nousmontrons que de nombreuses problématiques subsistent sur la
dynamiqued'unesphèrepro he d'uneparoi. Enparti ulier,lerledelarugositédessurfa esest
ru ial. Cependant, un nombrerestreint derésultats expérimentaux permet de ara tériser son
eet surladynamiquedanslazonedelubri ation.Celas'expliqueparlefaitquelesdispositifs
ontgénéralement unerésolutionspatio-temporelleinsusantepour apterlarégionpro hedela
paroi.
A
Re << 1
dessolutions analytiques ont étédéveloppéespour laprédi tion des longueursee tivesdeglissementpourdessurfa esanisotropes1D,demêmequ'unethéorieenloid'é helle
pourdessurfa esisotropes2D.Cettedernièrethéorien'a ependantpasen oreété onfrontée à
desexpérien es.
PourdesnombresdeStokesmodérés,ladynamiqued'appro hedelasphèreestplus omplexe.
Lorsquel'inertien'est passusantepour qu'ellerebondisse,dessimulationsnumériques[40℄ont
montréque larugositéde lasphère avaitunimpa tsurlerégimelinéaire responsable du ollage
delasphèreàlaparoi.Ilseraitintéressantdepoursuivredans etteétudeenutilisantdessurfa es