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Conseils sur le choix et l'utilisation des substituts du lait maternel

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HAL Id: hal-01733630

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Conseils sur le choix et l’utilisation des substituts du lait

maternel

Karine Simard

To cite this version:

Karine Simard. Conseils sur le choix et l’utilisation des substituts du lait maternel. Sciences pharma-ceutiques. 2001. �hal-01733630�

(2)

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Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10

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(3)

UNIVERSITE HENRI POINCARE

2001

FACULTE DE PHARMACIE

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CONSEILS SUR LE CHOIX ET L'UTILISATION

DES SUBSTITUTS DU LAIT MATERNEL

THESE

Présentée etsoutenue publiquement

Le 27juin 200 1

pour obtenir

Le Dipl

ôme

d'Etat de D

octeur

en Pharmacie

par Karine SIMARD

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embres

du

Jury

Président : Juges :

M. Alain ASTIER, Professeur

Mme Catherine DEMANG E, Pharmacien hospitalier - Centre hospit alier deRemiremont

(4)

UNIVERSITE HENRI POINCARE

2001

FACULTE DE PHARMACIE

CONSEILS SUR LE CHOIX ET L'UTILISATION

DES SUBSTITUTS DU LAIT MATERNEL

THESE

Présentée et soutenuepubliquement Le 27 juin2001

pour0btenir

Le Diplôme d'Etat de Docteur en Pharmacie

par Karine

SIMARD

Membres

du J

ury

Président : Juges :

M.Alain ASTIER, Professeur

Mme Catherine DEMANGE,Pharmacienhospitalier- Centre hospitalier de Remiremont

MrPhilippe DULUCQ, Pédiatre- Centre hospitalier de Remiremont

(5)

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UNIVERSITEHenri Poincaré - NANCY1

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embres

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Doyen:MmeChantal FINANCE Vice Doyen:MmeAnne ROVEL

M.BERNANOSEAndré M.VIGNERONClaude

Mie BESSON Suzanne MieGIRARD Thérèse M.LECTARDPierre M. LOPPINETVincent M.MIRJOLETMarcel M.PIERFITTE Maurice M. M. M. Mie M. M. Mme Mme Mme Mie M. M. M. M. M. M. M. M. M. M. M. M. Mme M. M. ASTIERAlain ATKINSON Jeffrey BAGRELAlain BATT AnneMarie BLOCKJeanClaude BONALy Roger

CAPDEVILLE·ATKINSON FINANCE Chantal

FRIANT-MICH ELPascale GALTEAUMarieMadeleine HENRY Max

HOFFMANMaurice JACQU E Michel LABRUDEPierre LALLOZLucien LEROYPierre MAINCENTPhilippe MARSURAAlain MARTIN JeanArmand MORTIER François NICOLASAlain

REGNOUFDE VAINS JeanBernard SCHWARTZBRODJanin e

SCHWARTZBRODLouis SIEST Gérard

PharmacieClinique Pharm acologie

Biochimie fondamentaleet clinique,Biotechnologies Toxicologie

Santéet Environnement

Biochimiemicrobienne

Pharmacologie Cardiovasculaire

Microbiologiemoléculaire

Biomathérnatiques,Biophysiqueet Audioprothèse Biochimie Biologievégétale Pharmacieclinique Pharmacodynamie Physiologie Chimieorganique

Physico-chirnieappl iquéeàlaformulationpharm aceutique Pharmacie galénique

Chimie thérapeutique

Chimie minéraleet Minéral ogie

Pharmacognosie

Chimie analytiqueet Bromatologie Chimie Thérapeutique

Bactériologie- Parasitolo gie Virologie- Immunologie Chimie Biologique

(6)

Mme M. M. M. M. M. Mme M. M. M. Mme M. Mie Mme M. M. Mme Mie M. Mie M. Mme Mme Mme Mme Mme Mme Mme M. M. M. Mme Mme Mme Mme Mme M. Mme Mme ALBERT Monique BONNEAUX François CATAU Gérald

CHEVIN Jean Claude CHILLON Jean Marc

COLLIN Jean François

COLLOMB Jocelyne

COULON Joël DECOLIN Dominique DUCOURNEAU Joël FAIVRE-FIORINA Béatrice FERRARI Luc FONS Françoise FUZELLLIER MarieClaude GANTZERChristophe

GIBAUD Stéphane

HASENFRATZ-SAUDERMariePaule

HINZELIN Françoise

HUMBERT Thierry

IMBS Marie Andrée

JORAND Frédéric

KEDZIEREWICZFrancine

LARTAUD·IDJOUADIENEIsabelle

LEININGER·MULLERBrigitte

LETOT Michè le

LIVERTOUX Marie Hélène

MARCHAL·HEUSSLER Emmanuelle

MARCHAND-ARVIER Monique MENU Patrick

MONAL JeanLouis

NOTTER Dominique PAULUS Francine

PERDICAKISChristine PICHONVirginie POCHONMarie France ROVELAnne

VISVIKISAthanase

WELLMAN-ROUSSEAUMaria Monika

ZINUTTIColette

Bactériologie- Virologie Chimie Thérapeutique

Pharmacodynamie

Chimie minérale

Pharmacologie

Pôle européen

Parasitologie

Biochimie

Chimie analytique

Biophysique,Audioprothèse,Acoustique GBM-Hématologie

Biochimie

BiologieVégétaleet Mycologie

Pharmacognosie

Virologie

PharmacieClinique BiologieVégétale

Biologie végétale et Pharmacognosie

Interactions moléculaires

Bactériologie- VirologieetParasitologie

Santé etEnvironnement

PharmacieGalénique

Pharmacologie

Biochimie

Bactériologie- Virologieet Parasitologie

Toxicologie

Chimie Analytique

Immunologie-Hématologie Physiologie

Chimie Thérapeutique

Biologiecellulaire

Informatique

Chimie organique

Biophysique

Chimieanalytique

Immunologie - Hématologie

Toxicologie Biochimie Pharmaciegaléniq ue Mme Mme M. Mme Mme M. BEAUD Mariette BERTHEMarie-Catherine DANGIEN Bernard MOREAU Blandine PAVIS Annie

TROCKLE Gabriel

BiologieCellulaire

Biochimie Botanique Pharmacognosie

Parasitologie

Pharmacodynanùe

Mme GRISON Geneviève Pratiquesofficinales

(7)

«LA FACULTE N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION,

NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES

THESES, CES OPINIONS DOIVENT ET RE CONSIDEREES

(8)

SERMENT DES ApOTHICAIRES

--+--je jure, en présence des maîtres de la Faculté, des conseillers de

l'ordredes pharmaciens et de mes condisciples:

g'honorer ceux qui m'ont instruit dans les préceptes de

mon art et de leur témoigner ma reconnaissance en

restantfidèle

à

leur enseignement.

g'exercer, dans l'intérêt de la santé publique, ma

profession avec conscience et de respecter non

seulement la législati on en vigueur, mais aussi les

règles de l'honneur, de la probité et du

désintéressement.

ge ne jamais oublier ma responsabilité et mes devoirs envers le malade et sa dign ité humaine ; en aucun cas,

je ne consentirai

à

utiliser mes connaissances et mon état pour corrompre les mœurs et favoriser des actes crimine ls .

Que les hommes m'accordent leur esüme si je suis fidèle

à

mes

promesses.

Que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si j'y

manque.

(9)

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(10)

A MEAD JOHNSON NUTRITIONNALS

Que je tiens tout particulièrement

à remercier, aussi

bien pour leur aide

technique que fmancière.

(11)

A mes parents

,

A Dami

en,

A Mathieu,

A tout

e

m

a

famill

e,

A Noëll

e

et Michèl

e,

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Sophie,

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recevoir ma profonde aff

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et ma sincère r

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és

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(12)

PREMIERE PARTIE: GENERALITES

1-EVOLUTION DE L'ALIMENTATION DU NOURRISSON AU COURS DES SIECLES

LI-DELA PREHISTOIREAU MOYENAGE 9

L2-DuMOYENAGE ALARENAiSSANCE 10

L3-EN EUROPE,A L'AUBE DELAREVOLUTIONINDUSTRIELLE 11

lA-SITUATIONACTUELLE 12

L5-DE NOSJOURS DANSLESCULTURESTRADITIONNELLES 12

2-COMPARAISON DU LAIT DE FEMME AVEC CELUI D'AUTRESMAMMIFERES 13

3-HISTOIRE DE LA RECHERCHE EN NUTRITION INFANTILE 19

3.1-ADAPTATIONPROGRESSIVE DULAITDEVACHE A L'ALIMENTATIONDU NOURRISSON

3.LI-Adaptation hygiénique 19

3.1.2-Adaptation digestive 19

3.1.3-Adapta tion mét abolique 20

3.1.4-Adaptation immunologiqu e 20

3.2-CONTROVERSESSURLA FIABILITENUTRITIONNELLEDES FORMULESLACTEES 22

3.3-FABRICATIONETCONTROLES DESLAITSINFANTILES 24

4-LEGISLATION DES LAITS INFANTILES 26

4.1-ARRETE DUIt:Jl JUILLET1976 (J.O. DU13/09/1976) 26

4.2-ARRETE DU30 MARS 1978(J.O. DU24/05/1978) 27

4.3-Arrêtédu11avril1994(J .O. du 15/02/1994) 28

4.3.1-Les préparations pournourrissons 29

4.3.2-Les préparations de suite 29

4.4-ARRETE DU 17 AVRIL1998(J.O.DU26/05/1998>.. 30

5-MARCHE DES LAITS INFANTILES 34

5.1-LESCARACTERISTIOUES DUMARCHE 34

5.2-EvOLUTION DUMARCIIE 35

5.3-LESRESEAUXDEDISTRIBUTION 35

(13)

DEUXIEME PARTIE: BESOINS NUTRITIONNELS

I-DEFINITIONS DES BESOINS NUTRITIONNELS ET LEURS OBJECTIFS .37

2-ROLES DES PRINCIPAUX NUTRIMENTS 38

2.I-LES NUTRIMENTSENERGETIOUES 38

2.1.1-Les protéines 38

2.1.2-Les glucides 39

2.1.3-Les lipides 39

2.2-LESNUTRIMENTSNON ENERGETIOUES ..41

2.2.I-Les minéraux AI

2.2.2-Lesvitamines Al

3-NUTRITION DE L'ENFANT PREMATURE OU DE FAIBLE POIDS DE NAISSANCE

3.I-LES BESOINS EN MACRONUTRIMENTS .45

3.1.I-Les besoins hydrosodés 045

3.1.2-Les besoins énergétiques .46

3.1.3-Les besoins protidiques .46

3.1.4-Les besoinslipidiques .47

3.2-LES BESOINS EN MICRONUTRIMENTS .47

3.2.I-Les besoins en éléments minérau x .47

3.2.2-Les besoinsen vitamines .49

4-LES BESOINS NUTRITIONNELSDU NOURRISSON 52

4.I-LES BESOINSENERGETIOUES 52

4.2-LESBESOINS PROTIDIOUES 52

4.3-LESBESOINS L1PIDIOUES 54

4.4-LES BESOINS EN VITAMINES 54

4.S-LES BESOINSEN ELEMENTS MINERAUXETOLIGOELEMENTS 57

(14)

TROISIEMEPARTIE: CHOIX DES SUBSITUTS DU LAIT MATERNEL

I-LES PREPARATIONS POURNOURRISSO NS 63

l.I-LES LAITSÀ PROTtINES DE LAITDE VACHE ADAPTtES,

ÀPRtD OMINANCEDE LACTOSERUM 64

l.2-L ES LAITS DE VACHEADAPTESÀPREDOMI NANCEDE CASEINE 66

l.3-CONCLUSION 69

2-LES PRÉPARATIONSDE SUITE 74

3-LES LAITSPOUR LES NOUVEAU-NES PREMATURES OU HYPOTROPHES 83

4-LAIT DE RELAiS 89

5-LESLAITSANTI-REGURGITATIONS 9\

5.1-NATURE DES EPAiSSISSANTS 96

5. l.1-Lacarou be 96

5.l.2-L.amidon 96

5.2-COMPOSITION DES FORMULESPRE-EPAISSIES 97

5.2.1-Préparati ons destiné es auxnour rissons âgés de0 il4 mois 97

5.2.2-Préparationsdestinées aux nourrissonsâgés de 5 il 12 mois 98

5.3-CONCLUSION 99

6-LES LAITS ACIDIFIES ET LES LAITS EPAISSIS ET ACIDIFIES .\02

6.1-RoLEDELAMICROFLORE INTESTINALE \02

6.2-INDICATIONS DES LAITS ACIDIFIES \ 03

6.3-LESLAITSACIDIFIES \OS

6.3.1-Les lai ts acidifiéspournourrissons .\OS

6.3,2-Leslaits aeidifiés de suite \ 09

6.4-Leslaits acidifiéset épaissis \10

6.4.1-Laitsacidifiés etépaissis dest in és aux nourrissonsde0 il 4 mois \\2

6.4,2-Leslai ts épaissiset acidifiés destinés aux nourrissons âgés de 5à 12

(15)

7-LES FORMULES EMPLOYEES AU COURS D'UNE DIARRHEE AlGUE 115

7. I-L ESSOLtrrlONS DEREHYDRATATIONORALE 115

7. 2-LESFORMULESLACfEESADAPTEESAU REGIM EDESD1ARRm: ES 120

SOLES LAITS HYPOALL ERG ENIOU ES 126

9- LES LAITS A BASEDE PROTEINESDESOJ A 133

9.I-PREPARATIONSPOURNO URRISSONS A BASEDE PROTEI NESDESOJA 135 9.2-PREPARATIONSDESUITE A BASEDE PROTEINESDESOJ A 137

9.3-CONCLUSION ,,138

lO-LE SFORMULES«TOUT EN UN» 140

CONCLUSiON 142

BIBLIOGRAPHIE 143

ANNEXE

INDEX DESTABLEAUX 153

(16)

L'accord unanime sur lanette supériorité del'allaitementmaterneldansl'alimentation des nourrissons, au moins jusqu'à l' âge de quatre à six mois, est à souligner. Plus les connaissancesse développent dans les domainesde la diététique etde J'immunologie, et plus

lelait humain apparaît comme spécifiquementadapté aux besoinsdu nourrisson.

De plus, lelait estunalimentdynamique dont le changement de composition au cours delalactation, aucoursdelatétée et entre deux mères est utile au bébé.

Lasupériorité dulaitdefemme sur lelaitdevachetient àquatrequalitésmajeures : - sa compositionchimique

- l'adaptation dela compositionau coursdelatétée

-la protection contrel'infection

- les liens affectifs plus faciles entre la mère et son nouveau-né

Tout d'abord, les différences avec le lait de vache portent sur les trois nutriments

essentiels. En effet malgré un apport protéique relativement faible, la répartition des acides aminés est telle qu' elle assure une très bonne croissance tout en évitant lerisque d'un apport

excessif.Ce risqueétant celui d'une charge osmolaire rénale trop importante par rapportaux

capacités d' élimination dunouveau-né. Ilfaut remarquer qu'il y atrois fois plus de protéines

dans le lait de vache qui a surtout des Blactoglobulines, molécule très allergisante Un autre

composant, les nucléotides, a fait l' objet de récentes recherches. Des études cliniques ont

montré queles nucléotides alimentairesont un effet sur les lipides plasmatiques et globulaires

et contribuent également aux mécanismes de défense du nourrisson. Ils participent au développementdela barrière digestive et aumaintiend'une bonneactivité immunitaire. De son côté, la concentration en lipide est identique dans le lait maternel et dans le lait de vache mais laqualité du laitde mère est meilleure. Celui-ciest riche enacides gras insaturés et pauvre en acides gras saturés. De plus la présencede lipase, activéepar les sels biliaires, engendre ladispersiondes globulesgraisseuxetfacilite l' attaque digestiveetlamicellisation.

Enfin, lelait de femme est plusricheen glucides, surtout en lactose. A côté de leur fonction

nutritionnelle, les différents oligosaccharidesprésents dansle laitmaternel interviennent aussi

dans la régulation de l'écosystème intestinal. Certains jouent le rôle de facteurs anti-adhésivité microbiologique et protègent la muqueuse digestive. D'autres, par leur non

-hydrolysedansle grêle,contribuentàl'acidificationfermentative du milieu coliqueet à l'effet anti-stase colique de l' allaitement au sein. L'ensemble de leurs actions est appelé "facteur

bifidus". Ainsi, le développement du bifidobacterium bifidum protège des différents agents pathogènes comme les shigelles, les staphylocoques et les protozoaires. Tous les travaux

(17)

récents confirment la moindre fréquence des infections respiratoir es, digestives, et des otites chez les enfants nourris ausein,pour ne citer que celles quijouent le plus grand rôle dans la morbidité infantile.

Une autrecaractéristique del'allaitementmaternel estla variation dela composition chimique du lait aucours delapérioded'allaitement et aucours dela tétée elle-même. Les cinq premiersjoursles glandes mammairesproduisent une sécrétion jaune etépaisse, le colostrum,trèsriche en protéines et surtout en immunoglobulines (Ig M)dont le rôleanti

-infectieuxest d'un grand intérêt.Avant d'aboutirau lait définitif,une étape de dix jours avec un laitdetransitionestnécessaire.Au coursde la tétéeelle-même, la concentration en lipides variejusqu'àunemultiplication par sixde son taux.

Faceauxaliments lactésdiététiques, lelait maternel contient des cellulesqui jouent un rôle considérabledans ladéfense contrel'infection .Lesmacrophages synthétisent des fractions ducomplémentetleslymphocytesdesimmunoglobul ines A sécrétoires etde l'interféron.LesIgAsécrétoires, résistantes àlaprotéolyse,préviennent l'adhésion des bactéries et lepassagedesprotéines étrangèresens'attachant lamuqueuseintestinale, formant ainsi un véritablefiltre.Lelysozyme et la lactoferrine égalementabsents des laits adaptésconstituent desfacteursanti-infectieux essentiels, particulièrement vis-à-vis des colibacilleset des staphylocoques.Ainsi laflore fécaled'un enfant nourri auseinest très différentede celle d'un nourrissonalimentéparunepréparation lactéediététique. Uneffet bactériostatique sur les bacillesgram négatifs estla conséquencedela fermentationlactique du lactosedu laitmaternel (pH=5,1).Lafaible teneur enprotéinesetencaséine du laitde mère ne suffit pas à neutraliser lemilieu.

Aux avantages nutritionnels,métaboliques etimmunologiques del' allaitement,il faut ajouter une proximitémère-enfant renforcée. Cette proximité est favorable audéveloppement psychologique, sensorielet moteur del'enfant. L'allaitement est une connexionentre l'esprit et lecorps,entre le monderelationnel etaffectif. Des auteurs affirmentquel'évolution

psycholo giquedelanouvellemère est très particulière. L'allaitementmaternel,ycompris dans son aspect contraignant, permetlamise en placedeprocessusmentaux chez lamère,

bénéfiques pourladyade mère-bébé. Unsoutiensocialest nécessairepour quele couple mère-bébé sedéveloppe harmonieusement sans avoiràdépenser inutilement del'énergiepour assurersa cohésion interne, concrétisée parl'allaitement.

Il subsiste encore denombreux éléments à approfondir tels quele rôle des médiateurs comme les prostaglandine s et les hormones, le rôle de certains peptides comme les nonapeptides inducteursdu sommeil, lerôledes facteursdetrophicit écommele transfonning

(18)

growth factor (TGF) ou l'epidermal growth factor (EGF) ou encore l'action des systèmes enzymatiques et antioxydants.[36,37, 38]

Le lait maternel permet d'assurer une croissance optimale jusqu'à l'âge de quatre mois voire six. Mais cet aliment complet du nourrisson comporte quelques imperfections. Trois compléments nutritionnels doivent luiêtre impérativement associés dès la naissance. La vitamine D à la dose de 1000UI par jour, la vitamine K à la dose de 2mg par semaine et le fluor à la dose de 0,25mgpar jour.

De plus,ilexiste quelques situations où l'allaitement maternel est déconseillé et voire même contre-indiqué.

La plupart des médicaments prescrits ou en vente libre sont très peu excrétés dans le lait maternel et sont bénins du point de vue de leur pharmacocinétique. L'allaitement est déconseillé aux mères qui suivent une chimiothérapie à long terme. Dans le cas de mères soumises à des tests de diagnostics ou à des traitements comportant des composés radioactifs, l'allaitement doit être temporairement interrompu d'une journée à deux semaines selon le genre d'isotopes utilisés.

(19)

Tableau 16:Médicaments contre-indiquésouautorisés pendantl'allaitement [42]

Classe Produitscontre-indiqués Produits autorisés Analgésie et -Aspirineen prisesrépétées -Aspirine à faible posologie et

anti-rbumatismaux -Phénacétine en prises périodiques

-Noramidopyrine -Paracétamol

-Dextropropoxyphè ne

<Morphine et morphiniques

-Antiinflammatoires nonstéroïdiens arylcarboxyliques,fénamates, oxicams,indoliques,

phénylbutazone

-Selsd'or

-Colchicine

Infectiologie -Tétracyclines -P énicillincs

-Chloram phénicolet thiamphénicol -Céphalosporines 1ère G

-Sulfamides (éviter Latamo xef, Ceftriaxone,

-Streptomyc ine(allaitement etAztréonam)

possible aveclesautresaminosides -Macrolides (troubles digesti fs si courteduréedu traitement) possibles chez l'enfantallaité)

-Lincosanides -Synergistines

-Novobiocine -Métronidazol e (allaitement

-Quinolones possible si prise brève)

-Triméto prime,pyrimét hamine -Tinidazo leet Praziquantel -Halofantrine, Méfloquine (avecun allaitement possibl e -Clofazimine 72haprès ladernière prise) -Fluconaz ole,Terbinafine -Pyrvinium

-Bétadineetalcool iodé -Chloroquine ct Proguanil

-Touslesmédicaments anti-HIV -Quinine

Card iologie et -Anti-vitam inesK -Héparines

Ant icoag ula n ts -Amiodarone, sotalol -Propranolol(passageplus -Diurétiques faiblequ'avec autres pbloqu ants) -Quinidineet dérivés -Dihydralazlne

-Réserpine ct dérivés -Epinéphrine

Troubles -Anti-thyroïdiens de synthèse -Hormonesthyroïdi ennes endocriniens -Iode ct iodures -Insuline

et métaboliques -Biguanides -Glucagon

-Sulfamides hypoglycémi ants -Colestyramine

-Androgèneset anaboli sants -Corticoïdes (allaitement

-Progestatifsmacrodosés si traitementcourtàfaible dose)

-Cyprotérone

-Danazol

Neur ologieet -Antidépresse urs -Benzo diazépines(allaitement si

Psychiatrie -Lithium priseunique,sauf triazo lam et

-Méprobamate lopraz olam)

-Carisoprodol

(20)

Divers -Laxatifs avec phénolphtaléine -Laxatifs mucilagineux -Laxatifssalins -Adsorbants:charbon, kaolin -Laxatifsanthraquinoniques -Salbutamol

-D ériv ésdel'ergot de seigle -Terbutaline

-Atropine (même les collyres) -Anticholinergiques

-Bicarbonate de sodium

-Diazoxyde

-Ephédrine et pseudo-éphédrine

-Théophylline à fortes doses -Vitamine D à fortes doses

-Anticancéreux -Eléments radioactifs

-Allergènes(désensibilisation)

-Amphétamineset anorexigènes

-Cocaïneet héroïne -Alcool

-Tabac etnicotinesous formes de timbres ou de gommes

(21)

La consommation habituelle d'alcool qui dépasse une quantité modérée (>0,5g1kg/j,

soit l'équivalentde deux consommations)est contre-indiquée. En effet,on a remarquéque les nourrissons dont la mère avait pris de l'alcool trois heures ou moins avant la tétée buvaient moinsdelaitquelorsque lamère avaitabsorbé desboissons nonalcoolisées.Malgrétout,une

prise exceptionnelle d'alcool peut survenir et dans cecas la mère doit retarder l'alimentation

de sonenfant de une heurepour chaqueconsommation prise.

Laprudencedoitêtre derigueuràl'égarddes plantesmédicinalesqui peuventcontenir dessubstanc es actives. Maisconcernant les contam inants dansl'environnement , aucune raison ne justifie la restriction de l'allaitement. Cependant, des études récentes continuent de faire état de l'accumulation de polychlorodibenzoparadioxines et de dibenzofuranes dans le lait maternel. On se préoccupe des effets nocifs possibles dus à l'accumulation des contaminants

liposolubles suite à l' exposition quotidienne du nourrisson à des quantités relativement

élevées de pesticides,désherbantsqui pourraient être présentsdans le lait maternel.

Les drogues illicites qui entraînent une toxicomanie sont à proscrir e pendant l'allaitement, à

défaut delesavoir supprimées dèsledébutdela grossesse.

Le rôle de la mère dans la transmission horizontale du VIH est incertain, car il est difficile de différencier une infection congénitale d'une infection post-natale précoce. La

transmis sion du VIH par le lait maternel a été constatée au départ dans des cas où la mère avait contracté l'infection peu après J'accouchement. Le risqu e de transmission du virus au nourrisson par le lait maternel dépend du degré d'infectionde la mère. Eneffet, si la mère a

unevirémieà la phase aiguë del'infection primaire, la présence du virus dans le lait maternel est plus probable que si elle est séropositive et que l'infection est installée. Malgré tout, une

mère séropositive doit opter pour une autre mode de nutrition. Par contre si J'enfant est

séropositifà la naissance,l'allaitementest indiqué.

La tuberculos e est rarement transmi se par le lait maternel, mais elle peut l'être par les expectorations de la mère ou d'une autre personne qui prend soin du nourrisson. Les mères

dont la tuberculose est active nedoivent allaiter qu'après avoir suivi un traitement approprié etêtreconsidérées comme non infectieuses.

Les présences du cytomégaloviru s et du virus de l'hépatite B ont été déceléesdans le lait de

mères infectées. Ne causant que des infection s asymptomatiques chez le nourrisson né à

terme, l'allaitement maternel n'est pas contre-indiqué. Mais en cas de lésions herpétiques actives sur lemamelon ou à proximité, même s'ilest peu probable que l'on puisse déceler le

virus del'herpès simple danslelait,l'allaitement est fortementcontre-indiqué.

L'allaitement doit être arrêté lorsqu'il y a une infection locale, lymphangite ou abcès

(22)

Malgré sa supériorité reconnue, l'allaitement maternel stagne en France à des niveaux beaueoup trop faibles. D'après une enquête SOFRES réalisée en mai 1994, à la demandedu syndicat des aliments de l'enfance,36% seulement des mères nourrissent au sein de façon exclusive durant le séjour à la matemité, Il% en sont dès les premiers jours à un allaitement mixte et 53% ne donnentjamais le seinà leur enfant. Ce sont surtout des mères des milieux défavorisés (60%)qui nourrissent artificiellement leurs enfants,et seulement 29%

des femmesde milieuouvrier assure unallaitementmaternel.

Différentes enquêtes, comme celle précédemment mentionnée, montrent cependant que la décision de ne pas allaiter l'enfant est prise par la mère avant d'entrer à la maternité (96% des cas). Un effort important d'information reste donc à faire non seulement sur le pourquoi mais aussi sur le comment allaiter, assorti de mesures financières et sociales pour promouvoir effectivement l'allaitement maternel. Cette information est du ressort de nombreux intervenants, dont les discoursdoivents'accorder. Ils'agitaussi bien des médecins, des sages-femmes, des puéricultrices, des diététiciennes, des pharmaciens que des membres d'associationspourla promotiondel'allaitement et des médias. [36,43]

Finalement, il n'est pas inutile de rappeler qu'aucun lait artificiel ne remplace réellement le lait de femme et que ce remplacement n'est qu'une solution à laquelle il faut recourir, fautede mieux, surtout pour un nourrisson âgé demoins de quatre mois. Celaétant, ilfautdistinguer deux casde figure :

-la mère a décidé de ne plus allaiter ou de recourir à un allaitement mixte prolongé avant le sevrage. Dans ce cas, ilfaut utiliser un lait pour nourrisson. La préférence doit allerà ceux d'entre eux dont la composition se rapproche le plus de celle del'allaitement maternel, c'est-à-dire ceux comportant au moins 50% de protéines solubles. Mais des régurgitations maltolérées,en particulier pourles mères, peuvent amenerà faire le choix d'un autre lait, voire d'un lait A.R ou Confort. S'il existe chez le pèreou la mère des antécédents d'atopievraie,ilest légitime d'utiliserpendantquelques moisunlait à protéineshydrolysées.

-La situation est différente lorsque le lait artificiel est utilisé en complément temporaire del'allaitement maternel.IIfautd'abord rappelerqu'il fautéviteraumaximum ces compléments lactés qui n'ont souvent de raison d'être qu'une lactation mal accompagnée et mal conduite. Quand ils s'avèrent indispensables, il faut recourir à un produit à protéines hydrolysées,le plus logique étant alors de recourir à un substitut à protéinestrès hydrolysées. Plusieurspublications ont montré le risque d'accidents allergiques parfois graves que faisait

(23)

courir l'utilisation temporaire, même unique, d'un lait à protéines de lait de vache entières

danslapériodenéonatale. [41]

La déeision d'allaiter ou non son enfant, que ce soit par sécurité ou pour des convictions personnelles, doit être prise en pesant le pour et le contre. Enaucun cas la jeune maman ne doit être influencée : c'est un choix qui lui est propre et pour lequel elle devra réfléchir. Loin sont le temps et les idées reçues où tous les aliments lactés diététiques se valaient. Le choix delaformule lactée adaptéeau nourrisson s'avère deplus en plus difficile, vu la quantité de marques commercialisées. Cependant, il ne doit pas se faire à l'aveugle, suivant la couleur dela boîte, suivant les dessins attractifs ou encore suivant les qualificatifs rassurant. Si l' allaitement artificiel sembleêtre la solution la plusappropriée au mode de vie

et aux idées de lajeune maman, alors pédiatres, pharmaciens et leurs équipes doivent tout

mettre enœuvre pour la conseilleraumieuxsur l' aliment lemieux adapté àsonenfant. Il ne sera pas inutile d'assortir la délivrance d'arguments précis justifiant le choix et de conseils

précisant lesmodalitésd'unbon usage.

Au lieud' entendre: «Jedonnelebiberon àmonbébé, caron m' adit qu' allaiter faisait

mal»,ou «Comme de toute façon ma mère n'avait pas assez de lait, je nourris mon enfant

avec du lait en poudre»,onentendrait alors : «j'aichoisi denourrir mon enfant au biberon,

(24)

PREMIERE PARTIE

(25)

I-EVOLUTION DE L'ALIMENTATION DU NOURRISS ON AU COURS DES SIE CLES

Les fables lesplus anciennes, leslégendeslesplustenacesnousmontrentquejadisdes

laitsd'autres mammifères ontété utilisés. On connaît Jupiternourri par Amalthée la chèvre,

Orion par uneourse, Romuluset Remuspar une louve. Maisle ehoix du laitanimal a suscité

de nombreuses controverses au fil des siècles puisqu'il se disait que l'animal par son lait

communiquaità l'enfant sa bestialité.[1,50]

1.I-DELAPREHISTOIREAUMOYEN AGE

Les mères humaines de la Préhistoireont toujours allaité leurs petits. De l' apparition

del'homo sapiensvers90 000 ansavant J.C. au début de l'èredel' élevageilya 8000 ans, le

seul substitut éventuel au lait d'une femme était le lait d'une autre femme permettant à la

mère d' accomplir les tâches quotidiennes qui étaient les siennes comme la chasse ou la cueillette. Des études effectuées sur des ossements humains ont permis d'évaluer une durée

moyenne de l' allaitement maternel chez nos ancêtres comprise entre deux et trois ans. Puis

l'homme a développé des aptitudes particulières qui se sont répercutées sur celui-ci. Ainsi l'u tilisation detechniques de préparation de la nourriture comme la cuisson, la conservation

lui ont permisde proposer asseztôtdesaliments autrequelelaitmaternel àsespetits. [2,3]

A partir de 6000 avant J.C., l'élevage de certaines espèces animales a autorisé l'être

humain à recueillir le lait d'un animal. Des tentatives de substitution du lait maternel pardu

lait animal ont pu avoir lieu. La mise au point de techniques d'élaboration d' instruments

comme lapoterieont facilité l'administration de certains aliments aux enfants. Des biberons

ontété retrouvés lorsdefouillesde sépultures dejeunes enfantsàpartirde4000 avant J.C.[2]

Le lait de brebis, gras et épais était utilisé pour les enfants minces et hypotrophes mais les

difficultésdedigestion étaient tellesque son utilisation a été peurépandue.

Le lait d'ânesse était considéré comme très digeste. Il contenait à peu près les mêmes

quantités de sucre et de caséine que le lait de femme et coagulait de la même façon dans

l' estomac.Il convenaitparticulièrement pourlespremiers jours dela vie où la mèrene devait

pas donner le sein, car le colostrum était considéré comme un poison et donc rejeté (cette

coutume est toujours en vigueur chez les Peuls en Afrique, chez les Bassaris au Sénégal).

Cependant il yavait quelquesdifficultés, car une ânesse produitquotidiennement 1,5 litre de

laitpour nourrir son ânon. Le reste était facilement altérable, ne connaissant pas les règles

(26)

Lelait de chèvre était qualifié de rafraîchissant et purgatif. Il était aussi gras que le lait de femme moins sucré mais plus caséineux. En conséquence il coagulait en gros caillots et

convenait mieux à des enfantsde quelques mois.

C'est néanmoinsaveclelaitde vache que le sevrage des nourrissonsétait le plussouvent fait.

Ilestvrai que si ses caractéristiques nutritionnellesnele rendent pasconformeaux besoinsdu

nourrisson, ce sont surtout ses mauvaises qualités bactériologiques ainsi que celles de son contenant qui ontprovoquédes bilansterribles demortalité infantile.[3]

Cen' estque grâceà l'apparition de l' écriture età l' étudede texteshistoriquesanciens quel'on pris connaissancedes recommandationsenvigueur.Ainsi, de 3000à 1000 avantJ.C. en Egypte des durées d'allaitement de trois ans sont mentionnées. Vers 1800 à 1500 avant

j,C., en Inde on préconise un allaitement exclusif d'un an suivi d'un allaitement complété

jusqu' àdeux ans et enfin un sevrage progressif.Pour la civilisationgrecque(1000à400 avant

j,C.) les contrats pour nourrices recommandaient un allaitement exclusif de six mois. Finalement leTalmud en532 avant J.C. et le Coran auVIIièmesièclerecommandent d' allaiter

deux ans. [2]

1.2-Du MOYENAGE A LA RENAISSANCE

L'allaitement maternel exclusifn'estpas toujours recommandé.Aucontraire, fortifier l' enfant se ferasouvent par l'i ntroductionprécoced'aliments, comme des bouillies épaisses,

constituées de miel et de lait de vache, dénommées «le papin». Certaines femmes ont fait appel à des nourrices pour allaiter leur enfant, par exemple pour subvenir aux besoins

d'enfants plus âgésoupour des obligationssociales liées à leur statutcomme ces damesde la noblesse françaisedevantlaisserleur bébéà des subalternes chargéesde donnerle sein. Au XVIIième siècle, Paris était une ville sans enfant puisque 90% des bébés étaient envoyés deux ans ou plus en nourrice à la campagne. Les séparations éprouvantes, les traj ets dangereux, les conditions difficiles (bébés entassés dans des charrettes, voyage à dos d'âne)

ont accentué la mortalité infantile. De plus les nourrices donnaient souvent autre chose que leurproprelait aux enfantsdontellesavaient la garde :lait animal,farine diluéedansdel'eau,

alcool dans les bouillies, mais aussiopium étalé sur les seins pour endormir les bébés. Mais

les nourrissons perdus en nourrice étaient «remplacés» par d'autres puisque l'absence de

l' effet contraceptif dûà l' allaitement rendaient les femmes qui n' allaitaient pas souvent plus

fertiles.Certains intellectuels comme Rousseau se sont insurgés contre cet état de fait et ont valorisé l' allaitement maternel. Ils ne faisaient que reprendre le discours général des

(27)

médecins, hommes d'église et philosophes qui depuis le Moyen Age incitaient les mères à allaiterelles-mêmes leurs enfants.

Cette pratique reste confinéeà une part restreinte dela population.Eneffet à cette époque les paysans représentent une grosse majorité des français (97%) et leurs bébés étaient vraisemblablementtous allaités par leurmère.[2]

1.3-EN EUROPE, A L'AUDEDE LA REVOLUTIONINDUST RIELLE

Au milieu du XIXième siècle, parallèlement à la mise en nourrice, des tentatives de substitution du lait de femme par d'autres substances se font de plus en plus fréquentes. Parfois ilest impossible de donner du lait féminin(mort de la mère, absenee denourrice) ou parfois aussi, les mœurs font une place non négligeableà des laits animaux. C'était le eas en Angleterre où le lait de vaehe était préféré au lait des nourrices. Malheureusement les premières études statistiques montrent une mortalité aggravée dans les cas d'alimentation artifieielle. Deux déterminants expliquent cette mortalité: le substitut utilisé lui-même, aux propriétés nettement inférieures au lait maternel, et le contenant, très diffieile à nettoyer et contenant parfoisdes éléments toxiques. D' abord en céramique, en come de vache, en bois, en euir, en étain puis en verre et enfin en plastique, certains biberons ont été interdits à la vente ear tout simplement mortels. Les tétines en caoutehoue remplaeent à partir de 1830 les tissus ou les éponges qui étaient de véritables nids à microbes.

Grâee aux travaux de Pasteur et à la pasteurisation, le lait de vache pourra être consommé avee plus de sécurité.Unnettoyage méticuleuxdumatériel servant àdonnerlelait contribuera également àl'amélioration des conditionsd'hygiène. Puis en 1890 avec le signal d'alarme lancé par la commission de l'hygiène et de l' enfance recommandant aux mères d'allaiter leurs enfants et en 1894 à Féeamp la création par le professeur Durafour de la première distribution delait pasteurisé permettront aux bébés de survivre.

Quoiqu'il en soit, les enfants délaissés ont de tout temps existé mais leur nombre va s'accroître avec de développement industriel. Dans la population pauvre où la mère était contrainte de se séparer longtemps de son enfant pour travailler et subvenir aux besoins du reste de la famille, l'utilisation d'une alimentationde substitution à base de lait animal,d'eau et de céréalesétait de mise. En effet les revenus étaient insuffisants pour payer une nourrice allaitante contrairement à la population riche qui pouvait s'octroyer les services de nourrices bien nourrieset en bonnesanté.

Il est remarquable de constater que les périodes de réduction du travail féminin en cas de pénurie de matières premièrespar exemple s'accompagnentà cette époque d' un abaissement

(28)

de la mortalité infantile, y compris en cas de diminution des revenus du foyer. En

conséquence, quelles que soient les conditions de vie de la famille, même misérables, les bébésprofitent toujoursdela présence deleurmère et del'allaitementmaternel. [4]

La sonnette d' alarme sera encoretirée dansle cours de l' année 1902 par lejournal Le Matin

qui lance, devant l' inefficacité de la police, la première grande campagne de sensibilisation

desmères face au fléau que représentela falsificationdu lait, pratiqueodieusequi consistaità couper le lait avec de l' eau plus ou moins salubre de manière à augmenter les revenus, entraînant lamortde centainesdemilliersdenourrissons. Mais au moisd' avrilde cette même année, lapresse entière sejoint à cette campagne, des mouvementspopulairessedéveloppent,

quimettront engrande partie finà cette funestetromperie.[5]

1.4-SITUATIONACTUEL LE

De nosjours, lesallaitements dans les pays industriels sont souvent de courte durée,

les repères ont disparus et l' alimentation de substitution est véritablement devenue

l' alimentation «naturelle» du bébé. L' environnement est très défavorable ; peu ou pas

d'im agesde femmes allaitantes,érotisationextrême du sein,surinvestissement de lasexualité du couple parental, influence des industries alimentaires infantiles, méconnaissances des agents de santé, despouvoirspublics concernant lesbénéficesdel'allaitement ausein. [4]

1.5-DENOS JOURSDAN SLES CULTURESTRADITI ONNEL LES

Les Kung habitent le désert de Kalahari au sud de l' Afrique. Leur comportement en

matière d'allaitement est souvent proposé comme modèle d'un allaitement naturel. En effet les mères Kung allaitent leur enfant en moyenne quatre fois par heure avec une durée

moyenne des tétées de deux minutes environ pendant trois ans et les enfants sont le plus

souvent sevrésquand s'annonce unenouvelle grossesse. Dans le Bangladesh rural, les bébés

dedixhuit mois tètentau moinsune fois parheure et plus la fréquence des tétées est élevée, plus ladurée estfaible.

Des différences concernent également le changement de sein ou non au cours de la

tétée. Les femmesquiallaitent fréquemmentdonnent indifféremment le sein qui a été tété la

fois précédente: aucune attention n' estprêtée à ce détail. Engénéral, un seul sein est donné

partétéemaisdans certaines sociétés,unseulseinseraallaitant.

L'allaitementn' estpas toujoursexclusif, y compris lespremiersjours : ainsi lesLobis d'Afriquedonnent des aliments supplémentaires,àbasede racines de la brousse aux rôles non

(29)

seulement alimentaires mais également religieux. D'autres exemples, au contraire, montrent

desdurées d'allaitement exclusif de plusieurs mois : ainsi les Mossi (Burkina Faso) allaitent huit mois avantdedonnerdes alimentsen complément.

La durée d'allaitement, les pratiques concernant le sevragedes enfants semblenttrès

dépendants du lieu.Très souvent l'allaitement à la demande sera préconisé pourune période

au moins égale à la durée d'une grossesse et l'app arition des premières dents signifiant le

débutprogressifdeladiversification.Pourla majoritédes culturestraditionnelles, le sevrage a lieu entre deux et trois ans,comme chez les Aborigènes, en Inde, ou encore au Pakistan.

Mais ilexisteàHawaï un allaitementjusqu'àl'âge de cinq ans etchez les!nuits jusqu'à sept ans et plus. Parfois très nettement codifiée par l'entourage, l'attitud e de la mère durant le sevrage pourra être très rigide, ou au contraire très souple. Le statut de la mère, son rôle auprès del'enfant, les sentiments qui la lient à celui-ci, le sexe de l'enfant, l'étatde santé de

l'enfant et de la mère, la période de l'ann ée seront autant de paramètres qui interviendront pour initier le sevrage. Ainsi de grandes disparités peuvent exister à l'intérieur d'un groupe

(30)

2-COMPARAISON DU LAIT DE FEMME AVEC LE LAIT DE VACHE

Le lait de femme a longtemps représenté le seul aliment offrant au nourrisson une réelle chance de survie. En effet les tentatives d'allaitement par celui d'autres mammifères s'accompagnaient presque toujours de manifestations infectieuses, gastro-intestinales ou générales engendrant une mortalité infantile de 80 à 100%. Le lait est le seul aliment prévu par la nature pour assurer la croissance des jeunes mammifères. Bien qu'ayant des caractéristiques communes, il existe des différences aussi bien quantitatives que qualitatives permettant à chaque espèce une croissance optimale de son jeune. Il est par ailleurs remarquable de constater que le doublement du poids à la naissance des nouveau-nés de différentes espèces animalesest inversement proportionnel à laconcentration en protéines du lait maternel. Ainsi,par exemple,aux 180 jours nécessaires en moyenneau bébéde1'homme pourdoubler cepoids (correspondantàunequantitéde 16gpar litredelait) s' oppose Ic cas du porc avec 18 jours pour 59g de protéinesparlitre.Ceci a donc fait écrire à H. Lestradet :«un veau double son poidsdenaissance en un mois alors qu'unjeune enfant le double entre cinq et six mois. Le veau a donc besoin de trois foisplus d' éléments plastiques, protides et sels minéraux que l'enfant.Mais le cerveau de l'enfant croît deux fois plus vite par rapport àson poids que le cerveau duveau, imposant un apport de certaines substances, galactoseet acides gras d'un type particulier deux fois plus important chez l' enfant. On eonstate que ces deux laits sont exactementadaptés, dans chaque espèces,àlacroissancedu bébéou du veau ». [7]

Tableau 1.Composition comparée de 100mi delaits demammifères [1]

Laits Femme Vache Chèvre Brebis Anesse Jument

Protéines (g) 1,2 3,3 3,8 5,2 2 3,2

Lipides (g) 4 3,7 4,5 6,26 1,01 1,5

Glucides(g) 7 4,6 4,5 4,9 6,2 6,2

Energie (cal) 67 65 73 96 41 48

Minéraux (g) 0,21 0,74 0,86 0,86 0,47 0,36

Lelaitdefemme est l'aliment idéal du nouveau-né au cours dela premièreannéede sa vie. Sa supériorité sur le lait de vache, même lorsque celui-ci a subi les transformations qui permettent de mieux l'adapter aux besoins et à la physiologie du nourrisson, tient à trois causes: lesdifférences de composition chimique, l'adaptation de lacomposition du laitde la mèreau cours de la tétée et tout au long de la périoded'allaitement et laprotection contre les infections.

(31)

Tableau2 :Compara ison de la composition d'un lait de femme au premier mois d'allaitement

etd' un laitde vacheentiercru, pour 100mi de liquide. [7,8,9]

Composants Lait de femme Lait de vache

Protéines(g) 0,9 3,2

-Caséine (g) 0,25 2,73

-Protéines solubles(g) 0,64 0,58

... ct-lacta lbumine (g) 0,26 0,11

...~-lactoglobuline (g) 0,36

...lacto ferr ine (mg) 170

... Immunoglobuline (mg) 105

... Lysozyme(mg) 50

... Taurine(mg) 8 0,1

-Substancesazotéesnon 50 28

protéiques (mg)

Lipides(g) 4 3,5

-Acidelinoléique (mg) 350 90

Glucides (g) 7 4,5

-Lactose(g) 5,8 4,5

-Oligosacchar idesazotés (g) 1,3

Energie (kCal/kD 70/272 62/260

Sels minéraux

-Chlore(mg) 40 102 -Sodium(mg) 15 60 -Potassium(mg) 50 150 -Magnésium(mg) 3,8 10 -Calcium(mg) 31 119 -Phosphore (mg) 15 86 -Soufre (mg) 14 33 -Cuivre (Ilg) 35 10 -Iode (Ilg) 6,3 à20 3,7 à 8 -Zinc (Ilg) 220 à251 337 à380

-Manganèse (Ilg) 3 à4,1 2,5 à 5

-Sélénium (ug) 2 3 -Fer (mg) 0,04 à0,1 0,03à0,05 Vitamin es -A (ug) 54 39 -D (VI) 2 1,2 -E (Ilg) 520 70 -C (mg) 4,4 0,6 -BI (Ilg) 15 50 -B2 (ug) 38 170 -B5 (Ilg) 170 160 -B6(Ilg) 13 20 -B9(Ilg) 0,19 3 -B12 (ug) 0,05 0,18

(32)

Après la lecturedu tableau 2,lesdifférences quantitatives apparaissent clairement:

-une quantitétrois fois plus importante en protéinesdans le lait de vache, la différence portant surtout sur lacaséine.

-une concentration glucidique plus faible dans le lait bovin essentiellement due au lactose.

-une minéralisationquatre foisplusimportante pour lelaitdevache.

Mais les différences qualitatives sont encore plus importantes et sont à prendre en compte

pourlestrois groupes de macronutriments.

Concernant lesprotéines,on distinguelescaséines et lesprotéines solubles.

-Les caséines ne représentent que 40% des protéines du lait de mère (contre

80%decellesdu laitdevache).Il fautsavoir qu' elles sont au nombredetroisa,

f3

el 1- Après coagulation lesautres protéinesrestentensolution en même temps queles sels miné raux et le lactose,constituantainsile lactosérum.

-Les protéines du lactosérumhumain diffèrent de celles du bovin. La

p

lactoglobuline estabsente dans le lait de femme.

La a. lactalbumine est quantitativement deux fois plus importante dans lelaitde vache.

La lactoferrineesten quantitéplus élevée dans lelait maternel et jouera son rôledeligand du ferdans lalumièreintestinale.

Lesimmunoglobulines sont plusnombreusesdanslelait defemm e. Le lysozyme estprésent dans lelait maternel mais pratiquement absent de celui de vache. Son action perm et de lyser les parois des bactéries grampositives.

Les substances azotées non protéiques représentent 20% de l'azote total du lait

humain. Une dizaine de composés est regroupée sous ce terme : urée, acide urique, acides

aminés libres, créatineet créatinine,acides nucléiques et nucléotidiques, carnitine, hormones. L'intérêt nutritionnelde certains d' entre-eux estauj ourd' hui clairement établi. Par exemple la L-carnit ine est nécessaire au transfert à travers la membrane mitochondriale des acides gras à

longue chaîne et des acides organiques. Elle intervient donc au niveau du métabolisme

énergétique,du bilan azotéet dela cétogenèsepar l'intermédiairede l'acétylcoenzymeA. [8, 10, 13]

(33)

Les nucléotides stimuleraient les défenses immunitaires, et de son côté la taurine serait un

anti-oxydant mais aussi un stabilisant membranaire dans les tissus excitables tels les tissus

nerveux ,musculairesou encore la rétine ou lemyocarde . [II]

La présence également dans le lait maternel de facteurs de croissance tcl que I'Epidcrmal

Growth Factor (EGF), d'hormones comme la somatomédine C, l'insuline, le cortisol ou la

thyroxin epourraientintervenirdanslamaturation du grêle. [7]

Concernant la fraction lipidique, elle est identique dans les deux laits. Mais des détails de

structure (acide palmitiqueen position deux dans le lait de vache ou en position un ou deux

dans ceux du lait de mère) rendent les graisses du lait maternel plus assimilables. En effet

elles seront hydrolyséesparl'action conjuguéedelalipasedu laitet dela lipasegastrique.

Tableau 3:Pourcentagesdes acides gras des triglycéridesdu lait defemme et du lait de vache.

Saturation Acide gras Nombre de C Laitde femme Lait de vache

(:=double liaison) Acides Ac.capriq ue

1

0

Ac.laurique

1

2

gras Ac.myristique

14

5

1

à 52

67 à 68

saturés Ac.palmitique

16

Ac.stéarique

18

Acides Ac.palmitoléique

16: 1

gras Ac.oléique

18 :1

29 à 30

24à

25

mono insaturés

Acides Ac.linol éique

18:2

Gras Ac.olinolénique

18

:3

Poly Ac.eicosatriénoïque

20:3

insaturés Ac.arachidonique

20:4

17à 18

4à5

Ac.docosatétraénoïque

22:

4

Ac.docosapentaénoïque

22:5

Ac.docosahexaénoïqu e

22

:6

Parmices acides gras insaturés,l' acide linoléiqu e et l'acidea linolénique, non synthétisés par l'organisme humain, jouent un rôle dans l'édification des structures neuronales et dans la

synthèse des prostaglandines.De plus l' analyse des acides gras plasmatiquesdes nourrisson s

est un reflet de l'apport alimentaire. En effet l'alimentation de la mère influence la

(34)

Les glucides du lait humain sont plus abondants (70g/l)que ceux du lait dc vache (45g/l). Comme chez pratiquement toutes les espèces, l' essentiel est fait de lactose (58g/l). Le reste des glucidesestconstituéd'unecinquantained'oligosaccharides de structures très diverses. Il est certain que ces substances ont un rôle biologique important; en effet c'est parmi les glycopeptides et les osides azotés que se trouvent le ou les facteurs de croissance du Lactobacillus bifidus quicolonise l'intestin des enfants nourris ausein et se situe au premier plandanslaprotectionvis-à-visdesinfections intestinales. [12]

Finalement on peut remarquer que lelaitdefemme est troisà quatre fois moins riche ensels minéraux que le lait de vache. La première conséquence enest une diminution de la charge osmolaire. En analysant la composition minérale des laits on constate qu'il y a quatre fois moins de calcium et six fois moins de phosphore dans le lait de mère quc dans le lait de vache.Celatientauxrichesses différentes de ces laits en caséinesqui incorporentdu calcium et du phosphoredans leursmolécules.

La pauvreté relative du lait humain n'a pas d'inconvénient : l'absorption intestinale du calcium du lait de femme est très élevée et les apports sont donc suffisants. D' autre part, le rapportcalcium/phosphore est meilleur: 2 eontre 1,3danslelait de vache. [8]

Pour tous les autres micronutriments, il faut retenir le rôle particulièrement important des oligo-éléments: fer, zinc,cuivre, manganèse, iode,sélénium. Lefluor n'estpas essentiel mais présente un élément utileà laconstitution des tissus dentaires et osseux à condition d' éviter tout excèsquipeut entraînerunefluorose.[7]

Lelait materneldoit donc rester la référence. Ilest en particulier parfaitement adapté austatut de l' enfant prématuré etsa compositionévolue aucours de l'allaitement. Le lait d'une mère de prématuré contient davantage d'acides gras à chaînes moyennes, plus facilement utilisables, que celui d'un emère dont l'enfant est né à terme. Chaque constituant est doncprimordialpour ledéveloppementdel'enfant.

(35)

3-HISTOIREDE LA RECHERCHE EN NUTRITION INFANTILE

L'allaitement artificiel a été longtemps une des principales causes de mortalité

infantile. En 1877,la mortalité des jeunes enfants est en France de 18% en moyenne,mais de

15 à 16% dans les départements où dominent l'allaitement maternel et de 35 à 45% là où

l'allaitement artificiel est important. Ainsi depuis plus d'un siècle, les industriels de

l'alimentation infantile tentent d'adapter le lait bovin aux besoins nutritionnelsdu nourrisson.

Ils ont, dans ce sens, entrepris de nombreuses recherches. On peut distinguer quatre grandes

étapesquionteusuccessivement leurimportancedans l'élaborationdeslaits infantiles.

3.I-ADAPTATION PROG RESS IVE DU LAIT DE VACHE A L'ALIMENTATION DU

NOURRISSON

3.1.I-Adaptation hygiénique

La première étape pasteurienne a consisté à éviter la contamination bactérienne dans

les élevages, lorsdu recueil et de la distribution du lait, et au niveau domestique, lors de la

préparation et de J'administration des biberons. Baldini conseille de Javer les biberons et les

tétineset Gay Lussac montre qu'une brève ébullitionchaque jour permet de conserverle lait

pendant des mois. Mais grâce aux travaux de Pasteur, aux techniques d'ébullition, de

pasteurisation et à leur application dans les filières industrielles, on atteindra un très haut

niveau de qualitébactériologique.Ces techniques ontabouti à la stérilisation UHT appliquée

actuellementàtous les aliments lactéspour nourrissons.

3.1.2-Adaptation digestive

Dès 1910, les chercheurs effectuent l'analyse chimique du lait de vache afin de le

comparer à celle du lait de femme. Lesmodifications des principaux constituants du lait de

bovin et les performancesdigestivesdunourrissonontpermisuncertain nombre d'adaptations

comme le coupage, le sucrage, l'acidification par l'acide lactique ou citrique. Diverses

méthodes de conservation font leur apparition à la même époque (concentration,

dessiccation). La diffusion et la commercialisation de ces formules n'ont été réelles qu'entre les guerres; c'estalors quele publica commencéàlesutiliserlargement.

(36)

3.1.3-AdaptatioDméta boliq ue

A partir de 1970,l'évolutiondes connaissances sur l'immaturité dunouveau- né, sur sa

physiologie et sur les composants du lait de femme a permis aux chercheurs de mettre au

point des formules tendant à se rapprocher encore plus du lait maternel. Ce fut la naissance

des laits appelés "humanisés". Comme le lait maternel, les laits "humanisés" étaient

déminéralisés, supplémentés en vitamines, réduits en protides et ne contenaient que du

lactose. L'ambitionaffichée des industriels était de nourrir au mieux l'enfant auplus près de

sesbesoinsnutritionnels,de sescapacités physiologiques et métaboliques.[I, Il, 13, 14]

3.1.4-Adaptation immu nolo giq ue

A partirde 1987, le but est l'amélioration de la tolérance clinique et la réduction des

incidents digestifs. Eneffet,siavec les aliments lactés diététiques,lamajorité des nourrissons

reçoit une alimentation qui semble lui convenir, on estime encore à 20% le pourcentage

d'enfants présentant des troubles digestifs de type régurgitations, coliques, vomissements,

ballonnements, diarrhées, symptômes consécutifs à une sensibilisation aux protéines et/ou à

une malabsorption des glucides. Les recherches technologiques menées au cours de la

décennie 1980 pour diminuer l'antigénicité des protéines des aliments lactés diététiques ont

abouti aux laits dits "hypoallergéniques". Ainsi, c'est par le procédé d'hydro lyse enzymatique

(37)

Figure 1:Lesquatre étapes del'adaptation du lait devacheàl'alimentationdu nourrisson [13] /OBJECTIFS1 Fin du XIXèmesiècle ADAPTATION IIYOlEN1STE 1910-1970 è = = ATIONDI GESTIVE

~

Lait de vach efrais

Lait de vac heconcent réet sucré

D

1MODIFICATIONSI

'" ébullition

'" pasteurisa tion

'" stérilisation

'" homogénéisa tion

des globulesgras

Laitévapo ré concentré sucré ou uon sucr é'"écrémagepartiel .. sucrage ausaccharose

ouaux maltodextrines

1970-19 87

Lait en poudreacidifiéetpartiellemen t écrémé '" acidificationparl'acide

lactique oucitrique

Réglementalionen1976

Aliments diététiqueslact és

Laitsmatern isés

Laitsada ptés

Alimen ts lactéshypo aller géniques

'" proléines adaptéesel sucrageexclusif au lactose

'" caséine préd ominante et

sucrage mixte

'"phaseprotidique

hypoallergénique

(38)

3.2-CONT ROVE RSESSURLA FIABILITENUTRITIONNELLE DES FORMULES LACT EES

Au début du XXèmesiècle,les bébés présentaientde sévères déficiences nutritionnelles

enge ndrant très souvent la mort. C'est pourquoi de nouvelles formules lactées ont été

développées pour être administrées aux nourrissons privés de laitmaternel. Mais elles furent

considérées àtort comme équiva lentes au lait maternel. Ce qui fit que l'allaitem ent maternel

n'étant plus active mentpromu, on remarqua sa décroiss ance danslespays développés .Ainsi,

en Suède, en 1945, 90% des mères allaitaient leu r enfant âgé de trois ans. En 1972, elles

n'étaient plusque 20%.

Parallèlement la même tendance s'amorçadans les zones urbaines des pays en voie de

développement. La reconstitution des laits en poudre, la plupart du temps sans précautions

d'hygiène, assurait une contamination bactérienne,aussi bien de l'eau que du récipient, fatale

au nourrisson. Devant l'ampleur du désastre, les pédiatres commencèrent à promo uvo ir

l'all aitementmaternel. Ildevint alorsévident que celui-ci est d'une partle nécessaire vitaldes

enfants nésdans les payspauvres et d'autre part ,une valeur nutritive inégalée pou r les enfants

dessociétésindustrialisées. [15]

En conséq uence, pour favoriser l'allait ement au sein, WHO-UNI CEF a proposé un

code de commercialisat ion des substituts du lait matern el. Mais les problèmesd'hygiène dans

les pays en voie de développement, indissociables d'un allaitement artificiel, ont montré que

la seule protection des enfants en bas âge restait le lait maternel. Ce code est proposé dans sa

version finale à l'assemblée mondiale de l'OM S le 18 mai 1981 , et sera approuvé par une

écrasante majoritéde 118voixcontre une,le vote négatif éma nant des Etats Unis .

En résum é, ce code annonce:

<D l'interd iction de la promotionaugrand public

al L'interdictionde donner des échantillons gratuits aux famill es ouaux mères

@ L'interdiction de toute promotionde produits dans le systèmede soins de santé, la

distribution d'aliment gratuit ou à bas prix

@ L'interdiction d'utiliserdupersonnelpayé pour contacter ou donner des conseils aux

mères

~ Pasde cadeaux personnelsou d'échantillons gratuits aux agents de santé et si ce

(39)

® Pas d'image de nourrissons, ni d'autres représentations graphiques de nature à

idéaliser l'utilisation des préparationspour nourrissonssur l'étiquette des produits

CV Lesinformations fournies par le fabricant et les distributeursaux professionnels de

santédoivent êtrescientifiques

® Chaque emballage ou étiquette doit clairement mentionner la supériorité de

l'allaitement au sein et comporter une mise en garde contre les risques et le coûtde

l'alimentationartificielle

® Pas de promotion du laitconcentrésucré, ou d'autres produits inappropriés comme

alimentspour nourrissons

@ Fabricants et distributeurs doivent suivre les disposit ions du code, même si leurs

pays n'ont pas adopté demesures législatives

De 1973 à 1983, une promotion active de l'allaitement engendra une augmentation

marquée de l'allaitementdans tous lespaysscandinaves.

Tableau 4:Fréquencedel'allaitement audébut des années 1980.[16]

France Suède-Norvège

Ala naissance 40-50% 95%

1 mois 30%

3 mois 7% 70%

6 mois <1% 48%

Parce quelelait humainest ànouveau reconnu comme l'aliment idéal, l'intérêt pour la

nutrition infantilereprit dela vigueur dans les années 80.Des formulesde compositionla plus

prochepossible du lait maternel,avec leslaits"maternisés", ontalorsété mises sur lemarché.

Aujourd'hui les pédiatres s'accordent à dire que les bébés nés à terme et en bonne santé devraientêtre nourris exclusivement au sein pendant les trois à cinq premiers mois, l'âge du débutdu sevragedemeurantencore incertain.[I5]

(40)

3.3-FADRICATI ONETCONTROLES DES LAITS INFANTI LES

La conception des laits infantiles est basée sur la connaissance des besoins nutritionnels, établie à partir de recherches épidémiologiques et médicales. Celles-ci sont effectuées par les fabricants en collaboration avec les pédiatres et des nutritionnistes

spécialistes de la nutrition infantile.

Pour garantir la qualité et la sécurité des produits destinés aux plus jeunes consommateurs, les fabricants travaillent en permanence avec deux impératifs à l'esprit. Ils respectent les procédures et les nonn es de conception d'un nouvel aliment en réalisant des contrôles à tous les stades de la fabrication. Ainsi la méthode HACCP (Hazard Analysis

Critical Control Point) analyse les risques pour déterminer les points critiques d'un procédé afin d'identifierct de mettre en place les actions préventives nécessairesàleur maîtrise.

Le process usd'élaborationcomporte quatreétapesimportantes.

-L'état des lieux des connaissances est établi à partir de l'analyse précise des

données de la littérature médicale ct scientifique. Les bilans nutritionnels des populations concernées, l'analysedesproduits disponibles et les recherches technolog iques sont tous pris encompte.

-Ladétermination des quantités "idéales" des différentséléments de lanouvelle composition, le choix des matières premières et la sélection du procédé de fabrication

aboutissentàl'élaborat ionde la nouvelle formule.

-Le développement pilote représente la production de la nouvelle formule, A cette étape, la sélection des matières premières est validée, la formule affinée et le procédé de fabrication définitivement choisi. Enfin, le conditionnement le plus adapté est retenu ct des analyses sur le produit fini sont réalisées avant de passerà l'étape suivante.

-L'évaluation clinique du nouveau produit consiste à tester et valider les nouvellesformulesdes laitsinfantiles.Des études cliniquessont réalisées dans le respect de la loiHurietsurla protection des personnes.

Lorsque ces quatre étapes se sont déroulées avec succès, les fabricants s'autorisentà lancer à grandeéchelle la fabricatio nindustrielle. (16]

(41)

Figure 2 : Fabricationet contrôles des laits infantiles [16]

FABRICATION

Matières premières Q

Q

Matières Lactose Laits

grasses + +

liquides Dextrine Dérivés

+ maltose lactés

Vitamines + liquides

liposolubles Dérivés +

lactés Eau

en poudre

Vitamines hydrosolubles-Minéraux l}

1 Mélange 1

l}

1

Flashpasteurisation

1

o

1 Homogénéisation 1 l} 1 Concentration 1 Q l} 1 Séchage 1 Q l} 1 Instantanéisation 1 l} 1 Stockage 1 l} 1 Conditionnement 1 l} Codage (lotde fabrication) et traçabilité l}

Stockage du produit fini en "quarantaine"

CONTRÔLES

Contrôlesmicrobiologiguesde l'environnement

Contrôles des matièrespremières

!Il.

examen organoleptique

!Il.

analyses physico-chirniques, microbiologiques (recherche spécifique de germes)

!Il.

conformitéaucahier des charges Contrôlesdes pesées

1Conformité du mélange

Contrô lesdes températures,débit, et pressiondumélange

1Contrôles bactériologiques

Contrôles des températures,pression, densité, humidité,aspect physique

1Contrôles températureset pression Contrô les bactériologiques,ph ysico-chimiques, humidité

Contrôles environnement (personnel, locaux,. o.), de l'aspectet de la densité Contrô lesconditionnement,

étanchéité, étiquetage et numéro de lot

Contrôles analytiques et

bactériologiques completssur les produitsfinis

(42)

4-LEGISLATION DES LAITS INFANTILES

Ce n'est qu'en 1961 que sont apparues les dispositions du premier décret auxquelles

devaient répondre les laits puisque auparavant il n'existait aucune loi régissant les laits pour

nourrissons. Rentrées en application le II mars 1962, celles-ci ont été abrogées par

l'application del'arrêtédu 1crjuillet 1976.

4.1-ARRETE DU 1ER

JUILLET1976(J .O. DU 13/09/1976)

Les préparations diététiques pour l'allaitement des nourrissons sont définies au

chapitredeux comme devant répondre "aux besoins nutritionnels de l'enfant normal,dans des conditionsaussi proches quepossible quecellesdel'allaitementmaternel, dans le cadre d'une

alimentation exclusivement lactée au cours des premiers mois et dans le cadre d'une

alimentation diversifiée par la suite.

De plus, l'arrêté définit les Aliments Lactés Diététiques pour Nourrissons (ALDN) et parmi ceux-ci, il différencie les ADL "maternisés" pour nourrissons. Ils doivent répondre

chacunàdes critères de compositionbienprécisetplusstrictspour les ALD "maternisés".

-Les Aliments Lactés Diététiques pour Nourrissons (ALDN) sont

communémentappelés "lait 1crâge"ou "lait adapté"ouencore "laitmodifié".

-Les Aliments Lactés Diététiques Maternisés (ALDM) regroupent l'ensemble

desmodifications apportéesaulait de vachepour le transformer en lait dit "maternisé" afin de

(43)

Tableau5: Caractéristiques des aliments lactés diététiques pour nourrissons

(Valeurs pour 100 mlde laitprêt àl'emploi)[13,19]

;

A1ini

èii

ts

IllCtés'd

l

é

t

é

tÏ\,,

_;;

'i'AJDnehtS'laetéll rnatërnisés ;

Apport calorique (kCal) 65à70 70 à 75

Protéines (g) 1,5à2,4 1,5à1,9

Caséines(%) 80 40 à60

Lipides(g) 2à 4 2,8 à4,5

Matières grasses végétales(%) 35à40 40

Acide linoléique(mg) 195 à420 210à 450

Glucides (g) <9 <8

Lactose(%) >70 100

Maltodextrines (%) <30

-Substances minérales >ou= à la teneur >ou- àlateneur

Ca,K,Mg,Cu, Zn,Mn, 1, CI, du lait defemme du laitde femme

P

Na (mg) <40 15 à27

Fe(mg) >0,5 >0,55

Vitamines

A, BI,B2,B5, B6, B8, BI2 >ou= àla teneur >ou= à la teneur

PP, C, K et acide folique du lait de femme du lait defemme

E(mg) >0,7 >0,7

4.2-ARRETEDU 30MARS 1978(J.O. DU24/05/1978)

Il fixe les dispositions relatives aux aliments lactés diététiques pour nourrissons à

partir de quatre moisetenfants en bas âge.Ceux-ci sont communément appelés"lait

i

mcâge" ou "lait de suite".

L'idée de distinguer deux catégories de laits pour nourrissons (lait 1cr âge et lait2emc âge), est née à Vérone en 1974 lors de la fondation du Comité de Nutrition de la société Européenne de Gastro-Entérologie Pédiatriqueet de Nutrition (ESPGAN). Les laits

i

mcâge

avaient pour objectif de préparer le nourrisson de quatre à six mois à une alimentation

diversifiée. Ils devaient se différencier du lait courant par des modifications quantitatives et qualitatives de leurs acides gras ou par leur contenu en micronutriments. En effet l'erreur,

pour un grand nombre de mamans a été de choisir des laits demi écrémés immédiatement

après le lait 1crâge,pourdes raisons demeilleure digestibilitéet demoindrecoût. Mais ceux -cine fournissaient pasunapport calorique suffisant vis à vis des besoins.[18,20)

Figure

Tableau 3: Pourcentages des acides gras des triglycérides du lait de femme et du lait de vache.
Figure 1 : Les quatre étapes de l'adaptation du lait de vache à l'alimentation du nourrisson [13]
Tableau 4 : Fréquence de l'allaitement au début des années 1980. [16]
Figure 2 : Fabrication et contrô les des laits infantiles [1 6]
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