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Rapports entre les évanouissements et le magnétisme terrestre

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Rapports entre les évanouissements et le magnétisme

terrestre

L. Eblé

To cite this version:

(2)

RAPPORTS ENTRE LES

ÉVANOUISSEMENTS

ET LE

MAGNÉTISME

TERRESTRE Par L. EBLÉ.

Physicien

à l’Institut de

Physique

du Globe de Paris.

(Conférence faite devant la Société Française de Physique, le 13 Janvier 1939).

Sommaire. - Les

rapports entre l’activité solaire et les perturbations magnétiques sont nombreux

et complexes ; en particulier, il y a conïncidence trës fréquente entre les évanouissements des ondes

radiotélégraphiques courtes avec de petites variations brusques et éphémères des éléments magnétiques. On peut relier ces deux faits à des émissions ultraviolettes issues de la chromosphère.

Le Soleil n’est pas seulement pour nous un

foyer

de

chaleur et de

lumière ;

il est à

l’origine

de toute la

météorologie,

mais son action s’exerce encore sur de

nombreux

phénomènes

relevant de la

physique

du Globe. Parmi ces

rapports

incontestables,

ceux

qui

relient l’état de la surface solaire et le

magnétisme

terrestre sont

probablement

ceux

qui

ont été

remar-qués

les

premiers :

la célèbre observation de

Carring-ton,

le 1 er

septembre 1859,

a

permis

de

rapprocher

deux

phénomènes

instantanés,

l’un

solaire,

l’autre

magnétique.

Le tracé donné

ce jour-là

par les

enregis-treurs

magnétiques

présentait

un mouvement

brusque

suivi seulement de variations

insignifiantes ;

une

heure

plus tard,

chacun des éléments avait

repris

sa

valeur normale. Nous retrouverons cet

aspect

sur des

magnétogrammes

récents.

Le

champ magnétique,

considéré en un

point

de la

Terre,

subit en direction et en

grandeur

des variations

régulières

qui

présentent

certainement une relation avec l’activité

solaire,

caractérisée par l’abondance

des

taches,

facules,

protubérances,

etc. : par

exemple,

l’amplitude

de la variation diurne de la déclinaison est

grossièrement

proportionnelle

à l’activité solaire. Mais il est

sujet

également

à des variations

brusques,

désordonnées,

bien

plus

considérables que les varia-tions

périodiques

et

qui

sont

également

reliées à cette

activité. On

désigne

sous le nom

d’orages magnétiques

ces

perturbations

dans la valeur normale du

champ

magnétique ;

on a reconnu

qu’elles

se

produisent

le

plus

souvent un certain

temps

après

le passage d’un

groupe de taches au méridien central du

Soleil,

cet

intervalle,

en moyenne de deux

jours,

pouvant

se

réduire à un

jour

et

s’allonger

jusqu’à

quatre,

et

qu’elles

coïncident souvent avec de belles aurores boréales. En même

temps,

on constate que les

lignes

télégra-phiques

reliées à la terre sont le

siège

de courants

élec-triques

pouvant

empêcher

les

transmissions,

dériva-tions de courants

appelés telluriques, qui

parcourent

normalement la surface terrestre avec une faible

intensité,

mais se trouvent à ces moments renforcés

et

perturbés

de

façon

importante.

Ainsi la « situation

magnétique »

peut

être calme

(30-31

mars

1938),

agi-tée

(14-15

avril

1938)

ou

perturbée (11-12

mai

1938);

dans ce cas, la

perturbation

débute souvent

graduel-lement,

mais

parfois

aussi

brusquement,

comme le

montre

l’enregistrement

du 11-12 mai

1938,

corres-pondant

à un orage

magnétique

très

important, qui

a arrêté la transmission sur un

grand

nombre de

lignes

télégraphiques.

Il était naturel de se demander si on ne trouverait

pas une

correspondance

de même nature avec les

ondes

qui

traversent

l’espace

pour assurer les

commu-nications

radiotélégraphiques.

On a donc cherché à

apercevoir

quelques

troubles dans celles-ci lors des orages les

plus

forts. La conclusion n’a pas été nette tant

qu’on

s’est

occupé

des ondes à

grandes

longueurs

d’onde,

mais on a trouvé des

rapports

certains avec

les ondes courtes. Le

premier,

à ma

connaissance,

qui

les ait

signalés,

a été

Môgel,

en 1930

(1).

Voici ses

(1) H. MôGEL. Uber die Beziehung zwischen Stôrungen des

Kurzwellenempfanges und den erdmagnetischen Stôrungen. Zeitschri f t~ f üryGeophysik,~1931, p. 207.

Fig. 1. -

Enregistrement de la composante horizontale H par situations magnétiques calme, agitée et perturbée.

(3)

272

conclusions : si l’on évalue

l’importance

des

pertur-bations

radioélectriques

par le

temps

pendant lequel

‘ elles

gênent

le

trafic,

on trouve que cette

importance

varie

parallèlement

à

-j’activité magnétique.

L’effet d’une

perturbation

magnétique

prolongée,

du genre de celles dont nous venons de

parler,

est d’autant

plus

marqué

que le

trajet

passe

plus

près

du

pôle

magné-tique.

Par

contre,

le passage d’une courte

perturba-tion

magnétique (petite

baie ou crochet sur la courbe du

magnétographe)

correspond

à un arrêt de la

trans-mission sur les

trajets

qui

empruntent

l’hémisphère

éclairé,

et aussi fortement sur les

trajets

qui s’éloignent

du

pôle. L’exemple

(10

octobre

1928)

que donne

l’au-teur montre un accident très

marqué

sur la courbe de

_la

composante

horizontale

à Potsdam. Ce crochet est

également

très visible sur les trois courbes

enregistrées

au même moment à l’observatoire du

Val-Joyeux.

Depuis

lors,

MM.

Bureau et Maire ont

remarqué

la coïncidence absolue dans le

temps

des évanouisse-ments sur les ondes courtes et des renforcements

d’atmosphériques

sur les ondes

longues.

Si,

au lieu de

prendre

pour

point

de

départ

des

recherches les

perturbations magnétiques,

très

nom-breuses et très

variées,

on

part

des

évanouissements,

on relève dans la

plupart

des cas

(70

pour

100)

au

même instant autant que

l’appréciation

permet

de

l’affirmer,

de

petits

crochets sur les courbes

magné-tiques (.D

et

,H),

à condition que la station

magné-tique

soit dans

l’hémisphère

éclairé à ce

moment,

ou

près

de ses bords. Le cas du 10 octobre 1928 en est un

exemple ;

un autre nous est donné le 31 mars

1938,

vers 10 h 1

/2.

La

figure

2 est une réduction des

enre-gistrements

de la

composante

horizontale

seule,

mais les crochets étaient aussi bien

marqués

sur les courbes

du déclinomètre. Dans ces deux cas, la situation

magnétique

était

parfaitement calme ;

c’est une

cir-constance heureuse

qui

facilite

l’identification,

car il

est inutile de la chercher lors des situations

agitées,

ce

Fig. 2. - Crochets sur la courbe de H correspondant à des éva-°

nouissements radiotélégraphiques.

qui

limite le nombre des cas

statistiques.

Un

petit

crochet bien visible sur la seconde courbe

après

15 heures ne

correspond

pas à un évanouissement.

Ceci

paraît

se passer de la même

façon

dans tout

l’hémisphère :

Tamanrasset,

situé presque sur notre

méridien,

signale

au moins autant de

coïncidences,

peut

être

plus,

et aussi

marquées.

Il arrive

parfois

que, lors d’un

évanouissement,

le crochet soit invi-sible sur nos courbes

européennes,

mais soit

signalé

sur celles des

magnétographes

américains.

Tous ces faits

peuvent

s’expliquer.

Tout

déplace-ment ou

apparition

de masses

électriques

à

proximité

de la Terre

peut

modifier le

champ magnétique

ter-restre,

mesuré à

chaque

instant par nos

magnéto-graphes,

et le faire varier d’une fraction allant d’une

quantité imperceptible jusqu’à quelques

centièmes de la valeur du

champ,

lors des

grands

orages

magné-tiques.

Sur ces mouvements de masses

électriques

nous pouvons faire des

hypothèses ;

nous pouvons, en

particulier,

les rattacher aux

phénomènes

solaires. On

n’a pas trouvé

d’explication qui s’applique

à toutes les variations

magnétiques irrégulières,

nous ne nous étonnerons donc pas d’en rencontrer

qui

ne

coïn-cident pas avec des évanouissements ou des

multi-plications d’atmosphériques,

ni d’être souvent

gênés

dans la recherche de ces coïncidences par d’autres

agitations magnétiques.

En

particulier,

nous laisserons

pour le moment en dehors de nos recherches les orages

magnétiques, produits

vraisemblablement par l’arri-vée d’abondants électrons saisis par le

champ

magné-tique

terrestre et tourbillonnant autour de la

ligne

des

pôles magnétiques.

Mais il existe d’autres

agents

pos-sibles d’ionisation de la haute

atmosphère ;

l’un d’eux consiste dans la radiation ultra-violette que nous

envoie

régulièrement

le

Soleil;

si celle-ci se trouve

brusquement,

renforcée

pendant

un

temps

assez

court,

l’action

qui

en résulte sur le

champ magnétique

doit

se faire sentir le

plus

fortement dans le méridien ter-restre où se trouve le Soleil à ce

moment,

surtout au

point qui

l’a à son zénith. Il ne sera donc pas rare que

ces accidents soient

plus marqués

à Tamanrasset

qu’à

Chambon,

comme cela s’est

produit

le

31 mars 1938 vers 10 h 1

/2

(20

y contre 10 y sur

H)

(1).

Comme,

de

plus,

l’effet des orages

magnétiques

se

fait moins sentir aux latitudes

basses,

l’Observatoire de Tamanrasset occupe une situation

privilégiée

pour

la recherche de ces crochets.

Cette

hypothèse

de l’action des radiations ultra-violettes

peut

être

développée.

N’est-il pas

permis

de lui attribuer au moins

une partie

de la variation diurne du

champ

magnétique?

Mais alors le sens du

déplace-ment

’brusques

doit être le même que celui du lent

déplacement

de la variation

diurne,

et Mac-Nish a énoncé la loi suivante : le sens de la

perturbation

magnétique

est le même que l’écart de la variation diurne. Une vérification sur les

quatorze

crochets bien

marqués

de 1936 montre que cette

règle

est

(4)

273

lement

suivie,

lorsqu’on prend

pour sens de la varia-tion diurne celui de l’écart par

rapport

à la moyenne

de

la

journée,

à la condition que cette variation ne

prenne pas un caractère anormal : on

peut

concevoir

que cet effet ionisant soit contrarié par d’autres sortes

d’agitation

magnétique

générales

ou

locales ;

en

fait,

la vérification en 1936 est en défaut par deux fois sous

l’influence d’une

perturbation magnétique.

La

règle

de Mac-Nish s’est même trouvée exacte dans un cas

typique :

le 31 mars

1938,

à 10 h

33,

la courbe

repré-sentant la

composante

horizontale à Chambon

indique

une diminution de 10 y, celle de Tamanrasset

une

augmentation

de

20 y ;

mais

précisément

les écarts diurnes

sont,

à ce

moment,

de sens contraire dans les

deux

stations ;

ce résultat a été contrôlé par les

indi-cations de

Copenhague

et d’Helwan

(Le Caire).

Une

question

se pose au

sujet

de ces

phénomènes

multiples,

et c’est le

magnétisme qui

nous mettra sur

la voie de la solution.

Quel

est le

siège

de cette

produc-tion d’ions ? Les

enregistrements

magnétiques

montrent

que la

petite perturbation qui l’accompagne

est très brève et que le

champ reprend

aussitôt la même valeur

qu’auparavant.

La

disparition

des ions par

recomposition

avec ceux de

signe

contraire ou les

particules

neutres est donc très

rapide.

On

connaît,

par des

expériences

sur la réflexion des ondes

radio-électriques,

la valeur moyenne de la densité

ionique

des différentes couches ainsi que le nombre des chocs

probables

entre les molécules. Ceux de la couche F seraient insuffisants pour

produire

une si

rapide

recom-binaison ;

c’est donc dans la couche

E,

où ils sont environ 100 fois

plus

nombreux,

et même à la

partie

inférieure de celle-ci que doit se passer le

phénomène

d’ionisation par les rayons solaires ultra-violets. Au

point

de vue

magnétique,

tous ces faits

éta-blissent une différence nette entre les

grandes

pertur-bations et la

simple agitation magnétique.

Nous ne

croyons pas que les mouvements très

rapides

et très difficiles à classer

qui

constituent celle-ci

puissent

être

tous

rapportés

à des émissions

ultra-violettes ;

J. Cou-lomb et G.

Dugast

ont établi que la moitié des

érup-tio ns

cllromosphériques

sont simultanées avec de

petites

variations

brusques

du

champ

magnétique,

mais la

réciproque

n’est pas démontrée.

L’agitation,

prise

dans son

ensemble, présente

une variation diurne

et,

d’après

une étude de Ch.

Maurain,

elle passe en

moyenne par un maximum vers 22 heures. D’autre

part,

l’étude de la variation diurne dans les

régions

polaires,

celle

qu’a

faite J. Rothé pour le

Scoresby-Sund,

par

exemple,

montre que la variation diurne

est étroitement reliée à la marche des aurores et à l’intensité de

l’agitation

magnétique ;

celle-ci exerce

donc une certaine action sur la variation diurne

qu’il

n’est pas

permis

de

rapporter

tout entière à la radia-tion ultra-violette. Cette

dernière,

de

plus,

ne doit pas

arriver au

pôle géographique pendant près

de six mois

d’hiver ;

or, la variation diurne ne décroît pas

quand

on passe de nos latitudes aux

régions

polaires,

au contraire. On trouve encore une

ionosphère

à 700 de

latitude,

mais que se

passe-t-il

au-dessus du

pôle

magnétique

et au-dessus du

pôle géographique?

Nous

ne le savons pas encore.

Cependant,

les orages

magnétiques

et les effets

magnétiques

de la radiation

solaire,

tous deux en

rela-tion avec l’activité

solaire,

ne doivent pas être

consi-dérés comme des

phénomènes indépendants.

En

voici encore un indice : avant les orages à début

brusque,

l’état

magnétique

est

fréquemment

calme,

mais la valeur absolue de la

composante

horizontale est

plus

élevée et celle de la

composante

verticale

plus

faible que la moyenne ; en même

temps,

la variation

diurne se trouve un peu

amplifiée.

Faut-il voir là un

effet des modifications de

l’ionosphère?

Cette

hypo-thèse vaudrait la

peine

d’être vérifiée.

Toutes ces remarques montrent la

complexité

des

rapports

entre le

magnétisme

terrestre et les

phéno-mènes

électriques

de la haute

atmosphère.

Il n’est pas étonnant

qu’on

ne

puisse

encore tout

expliquer ;

c’est

déjà

un

progrès

que d’avoir

rapproché

des

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