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Submitted on 1 Jan 1876
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Sur la pénétration des charges dans les corps isolants fixes et en mouvement
A. Righi
To cite this version:
A. Righi. Sur la pénétration des charges dans les corps isolants fixes et en mouvement. J. Phys.
Theor. Appl., 1876, 5 (1), pp.182-184. �10.1051/jphystap:018760050018200�. �jpa-00237167�
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SUR LA
PÉNÉTRATION
DES CHARGES DANS LES CORPS ISOLANTS FIXES ET EN MOUVEMENT(1) ;
PAR M. A. RIGHI.
1. Une lame isolante
peut paraître
à l’étatnaturel, lorsqu’elle
a sur ses deux faces des
charges opposées
presqueégales
en valeurabsolue. Il
suffit,
pour lesreconnaître,
de mettre la lame entre deuxdisques conducteurs,
et,après
les avoir faitcornmmuniquer,
de lesporter
à unélectroscope.
C’est ainsiqu’il
faut s’assurer que les la-mes
qui
doivent servir auxexpériences
sont biendéchargées ;
sielles ne le sont pas, il suffit de toucher en Inê111e
telnps
les deux faces dechacune,
avec des flammes.Pour étudier les
charges
d’unelame,
il faut segarder
de la tou-cher avec des corps
conducteurs ;
on tient la lametrès-près
d’unélectroscope
par l’une de sesfaces,
et l’onapproche
peu à peu de l’autre face unplateau
conducteur nonisolé ;
on observe si l’indi- cation de l’instrument croit ou diminue. On retourne la lame etl’on
répète l’expérience.
Oncomprend
que, presquetoujours,
onpourra décider du
signe
descharges
des deux faces de lalame,
etmême voir si l’une d’elles est à l’état naturel.
Lorsqu’on
ne tientpas à connaître les
quantités
descharges,
mais seulement leursigne,
on
peut
se servir des deuxplateaux,
commeprécédemment. Enfin,
si l’on désire connaître la somme
algébrique
descharges
d’unelame,
il suffit de la mettre à l’intérieur d’un conducteur
isolé,
et de me-surer la
charge
induite en celui-ci.2. Avec ces
précautions,
onpeut
constaterqu’une
lameisolante, chargée
par frottement sur l’une de sesfaces, acquiert
sur l’autreune
charge
designe contraire, lorsque
celle-ci touche un conduc-teur, surtout non isolé
(par exemple
du mercure, pourvuqu’on
tienne
compte
descharges
decontact),
oulorsqu’elle
est touchéepar les gaz chauds d’une flamme ou des charbons
ardents,
ou par l’airhumide,
ou enfinlorsque
la face non frottée estprès
d’un con-ducteur armé de
pointes.
Dans le cas de l’airhumide,
lacharge
(1) A7uovo Cimento, 2e série, t. XIV, p. 132.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018760050018200
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induite se forme
spontanément
peu à peu. Sa valeur limite en tout cas esttelle,
que son action sur le conducteur(ozi
sur lespoints
voisins du
gaz)
détruise r actionopposée,
de laface.f7-otiée.
Lapénétration
d’unecharge peut
s’effectuer aussi dans une lame dé-chargée,
par influence d’un corps électrisé voisin.3. Si l’on frotte la face A d’une lame d’au moins 3 ou
4
milli-mètres
d’épaisseur,
et si on la portependant
untemps
très-court sur uneflamme,
de manière que celle-ci soit du côté de l’autre faceB,
en
approchant
del’électroscope
la faceB,
on n’a pasd’imdication;
mais,
en retournant lalame,
l’instrument accuse lacharge
de A.Si, après cela,
onprésente
a la llamaie la faceA,
enapprochant
celle-ci de
l’électroscope,
on n’a pas de mouvement;mais,
retournantla lame,
la face B montre unecharge opposée
à celle de A. Onpeut
continuer ainsibeaucoup
de fois. La lame sedécharge
peu à peu,comme on
décharge
un condensateur en touchant tour à tour ses ar-matures. Pour avoir la
décharge complète,
il faut donc que les deux faces de la lame soient en mêmetemps
touchées par la flamme.4. Si l’on touche l’une des faces de la lame électrisée
négative-
ment
A,
par une lame isolante B à l’étatnaturel,
lespoints
touchésde A se
chargent
aussi d’électricité contraire. Eneuet,
si unemolécule a de la-lame A touche la molécule b de la lame
B,
lesdeux molécules a et b forment un
petit conducteur,
danslequel
par influence cz sera
positive
et bnégative.
Si les deux lames ne setouchent pas, mais si la lame B est en contact avec un
conducteur,
c’est la lame B
qui
secharge positivement.
Avec une double lame ainsiconstruite,
onpeut répéter
lesexpériences précédentes,
et, enséparant
les deuxlaines,
étudier aisément leurscharges.
Si l’on a une série de lames
superposées
et en contact, et si l’oncharge négativement
par frottement la face extérieure de la pre-mière,
tous lespoints
de contact entre les l ames sechargeront,
etchaque
lame intermédiaireprésentera
descharges opposées
sur sesdeux
faces,
lescharges négatives
étar2t tournées du côté de lacharge négative
inductrice. C’est donc à tortqu’on
cite cette ex-périence,
que l’on doit àBuff,
commepreuve
de lapolarisation
descorps isolants. Cette
polarisation, qui,
selon l’énoncé deBelli,
alieu comme si les molécules des corps isolants étaient de
petits
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conducteurs
isolés , indiquée
par lesexpériences
deFaraday
etMatteucci,
est démontrée par celles de Felici(1).
5.
Si,
entre une lamerectangul aire
A d’ébonite(caoutchouc durci), chargée négativement
et unpeigne métallique
non isoléparallèle
auxpetits
côtés durectangle,
se trouve une deuxième lame B de mêmegrandeur
etparallèle
à la lameA,
la lame Bacquiert
unecharge positive,
certainement moindre enquantité
absolue que celle de l’in-ductrice ; mais,
comme elle occupe unepetite
surface sur la lameB,
il
peut
se faire que sa densitésuperficielle
soitplus grande.
Si doncon met en mouvement la lame
B,
de manière à la faireglisser
toutesur le
peigne,
elle doitacquérir
unecharge positive plus grande
que lanégative
de la lame A.Si,
eneffet,
l’on enferme les deux lames ensemble dans un conducteurisolé,
celui-ci se montrepositif.
La
charge induite,
de densitéplus grande
quel’inductrice, peut
aussi se former sur l’une ou l’autre des deux faces de la lame frottée même. Il suffit de frotter fortement une lame
rectangulaire,
etpuis
dela faire
glisser
sur lepeigne,
pourqu’après
elle se montre designe
contraire.
Ainsi, si,
entre les frottoirs et lespeignes
d’une machineà
frottement,
onapproche
duplateau
de verre unpeigne (formé d’aiguilles
àcoudre)
en communication avec lesol,
le verrequi
y arrivepositif
s’enéloigne négatif,
et les conducteurs de la machinese
chargent négativement.
Ces
expériences
sur lescharges acquises
par les corps isolantsen mouvement donnent la clef de bien des
phénomènes présentés
par les machines à
induction,
ainsi queje
le montrerai dans unprochain
article.DESCRIPTION D’UN LOCH A CADRAN INDIQUANT A TOUT INSTANT LA VITESSE D’UN
NAVIRE;
PAR M. MAREY.
Lorsque
Pitotimagina
de mesurer la vitesse d’un courant d’eau à l’aide du tubequi porte aujourd’hui
son nom, ilcomprit
que le(1) Voir t. II, n° 14 de ce Journal, p. 75, et no 35, p. 329.