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ARTICLE ORIGINAL
Sphincter urinaire artificiel robot chez la femme : début d’expérience
Laparoscopic robot-assisted artificial urinary sphincter in women: First approach
K. Kourbanhoussen
a,∗, M. Cecchi
b, A. Chevrot
b, P. Costa
b, S. Droupy
b, L. Wagner
baCHUMontpellier-Nîmes,4,rueduProfesseur-Robert-Debré,34029Nîmes,France
bServiced’urologie,CHUdeNîmes,Nîmes,France
Rec¸ule18mai2018 ;acceptéle22mars2019 DisponiblesurInternetle23avril2019
MOTSCLÉS Sphincterurinaire artificiel; Robot; Laparoscopie; Femme;
Incontinenceurinaire d’effort;
Insuffisance sphinctérienne
Résumé
Objectif.—Évaluer l’efficacité du sphincter artificiel (SUA) AMS800 à moyen terme et les complicationsparvoiecœlioscopiquerobotassistéchezlesfemmesayantuneincontinence urinaired’effort(IUE)parinsuffisancesphinctérienne.
Patientesetméthode.—Ils’agitd’uneétudedecohorteprospective,ayantinclustoutesles femmes avec insuffisancesphinctérienne sévère, ayantune indicationde SUA ou de chan- gementdeSUA(sicelui-ci étaitdéfectueux)dejuillet2015àjanvier2017. Lesparamètres étudiésontétélescomplicationsperopératoires,laduréed’hospitalisation,lescomplications postopératoires,letauxdecontinenceàunanainsiquelasatisfactiondespatients.
Résultats.—Dix-neufpatientes ontbénéficié d’une chirurgiecœlioscopique robot assistée, 10primo-implantationset9changementsdeSUA.Ilyaeu4plaiesvésicalesperopératoires dont2ayantnécessitéuneconversionparlaparotomie.Laduréed’hospitalisationmoyenne étaitde 4,1jours.Troispatientesonteudescomplicationspostopératoiresayantnécessité uneinterventionsansablationduSUA.UnepatienteasouhaitéuneablationcomplètedeSUA devantlapersistancedefuited’effort(manchettetroplarge).Unsuivimédiande22mois(12à 33mois)aétéeffectué.Seizepatientessur19sontredevenuescomplètementcontinenteset étaienttrèssatisfaitesdeleurinterventionetdel’améliorationdeleurqualitédevie.
∗Auteurcorrespondant.
Adressee-mail:kassim.kourbanhoussen@hotmail.fr(K.Kourbanhoussen).
https://doi.org/10.1016/j.purol.2019.03.002
1166-7087/©2019ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.
Conclusion.—Latechniqued’implantationduSUArobotassistéesemblesureetreproductible avecdesrésultatsàmoyentermesatisfaisants.
Niveaudepreuve.— 4.
©2019ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.
KEYWORDS Artificialurinary sphincter;
Laparoscopic;
Robot;
Women;
Stressincontinence urinary;
Intrinsicsphincter deficiency
Summary
Objectiveofthestudy.—Toanalyzethemedium-termresultsandcomplicationsoftheartificial urinarysphincter(AUS)AMS800implantedusinglaparoscopicrobotsurgeryinwomenwithstress urinaryincontinence(SUI)duetointrinsicsphincterdeficiency(ISD).
Design,setting,andparticipants.—Weconductedaprospectivecohortstudy,whichincluded allproceduresdoneintheCHUofNîmesfromJuly2015toJanuary2017.PatientswithSUIbyISD needinganAUSorpatientswithamalfunctioningAUSneedingtobechangedwereincluded.
Wecollected data onintraoperative complications, lengthofhospitalization, postoperative complications,continencerateattwelvemonthsandsatisfactionofpatients.
Results.—Nineteenpatientswereincluded,10forprimo-implantationand9forAUSrevision.
Therewere4postoperativebladderinjuries,ofwhich2ledtolaparoconversions.Themean lengthofhospitalizationwas4.1days.Threepatientshadpostoperativecomplications,which neededaninterventionwithoutAUSremoval.OnepatientwithpersistingSUIduetobladder weaknesspreferredAUSablationratherthanhavingacuffchange.Therewasamedianfollow- upof22months(12to33months).Sixteenpatientsoutof19werecompletelycontinentand weresatisfiedoftheirinterventionandtheimprovementoftheirqualityoflife.
Conclusion.—ThelaparoscopicrobotsurgeryforAUSimplantationissafeandreproduciblewith goodmedium-termresults.
Levelofevidence.—4.
©2019ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.
Introduction
L’incontinenceurinaire concerne 25 à 45 % des femmes : 7à37%desfemmes de20à39ansontuneincontinence urinaireet9à39%desfemmes deplusde60ansontdes fuitesquotidiennes[1].
Il y a deux mécanismes physiopathologiques de l’incontinenceurinaired’effort.Toutd’abordledéfautde soutènementdela paroipostérieuredel’urètreetducol vésicalentraînantunehypermobilité àl’effort.Le second mécanismeestl’insuffisancedusphincterstriéurétral.Dans la plupart des situations cliniques, les deux mécanismes coexistent.Lamiseenplacedebandelettessous-urétrales peutêtreproposéeenprésenced’uneinsuffisancesphincté- riennefaibleoumodéréeavecmobilitéurétraleconservée maisencasd’insuffisancesévèresurtoutchezlesfemmes avecurètrefixé, larestauration dusupporturétral est le plussouventinefficace [2].Le sphincterurinaire artificiel (SUA) représente donc le traitement de référence dans cetteindication[3,4].
L’utilisationduSUAchezlafemmen’estcependantpas consensuelledanslemonde.Eneffetlesimplantations les plus importantes sont retrouvées en France (400/an), en Allemagne(100/an) etauxÉtats-Unis(50/an).Celaestdû au coût du matériel qui n’est en général pas remboursé
danslamajoritédespaysainsiqu’àlatechnicitédecette chirurgie.
Noussavons que la durée de vie moyenne du SUA est de 156 mois [5]. Deuxfacteurs deréduction de la survie du SUAont étéretrouvés : laprésence d’une vessie neu- rologique et les antécédents de chirurgie d’incontinence urinaired’effortsupérieureouégaleà2[6].
Deplusenplusderévisionsoudeprimo-implantationde SUAdoiventêtreréaliséeschezdesfemmesdeplusenplus âgées.
Dans le but de réaliser une chirurgie moins invasive, des techniques cœlioscopiques se sont développées afin d’implanterces sphinctersenpéri-cervical[7]demanière reproductibleetefficace[8].
L’assistance robotique a permis de faciliter l’implantation ou le changement de sphincter urinaire artificielparvoielaparoscopiquechezlafemme[9,10].Si lesrésultatsdespremièressériesfranc¸aisesseconfirment, il est probable que cette voie d’abord remplace dans un avenirprochelalaparotomie.
Enutilisantnotreexpériencedansl’implantationdeSUA par laparotomie [6,11], nous allons évaluer l’efficacité à moyentermeetlescomplicationslorsdel’implantationou delarévisiond’un SUAchezlafemmeparvoiecœliosco- piquerobotassistée.
Matériel et méthode
Ils’agitd’uneétudedecohorteprospective,monocentrique ayantinclus19patientesdejuillet2015àjanvier2017.
Nousavonsinclustouteslesfemmesavecuneinsuffisance sphinctériennesévèredéfiniepardesfuitesinsensibles,un urètrefixéàl’examencliniqueavecmanœuvredesoutien urétralnégativeetunbilanurodynamique(BUD)retrouvant unepressiondeclôtureinférieureà20cmH2O(0à20cmH2O avecunemoyennede10,7mmHg),ayantuneindicationde SUAoudechangementdeSUAsicelui-ciétaitdéfectueux.
L’évaluationpréopératoireaconsistéen:
• interrogatoire et examen clinique en position gyné- cologique et debout. Le test de soutènement urétral étaittoujoursnégatifetunprolapsusétaitsystématique recherché;
• bilan urodynamique (BUD) avec mesure de la pression de clôture,dela capacité vésicale,etrecherche d’une hyperactivitédétrusorienne;
• cystoscopie alarecherched’une obstructionouérosion urétraleliéeàunechirurgieantérieure;
• recherchedudysfonctionnementduSUAsilapatienteen avait déjà un, posé par laparotomie (taille de la man- chette,ballonvide/percé).
TechniquedeposeduSUArobot:utilisationdurobotDa VinciS4bras.
Sidedockinggauchedurobot:Ciseauxmonopolairessur lebras1,pinceGRASPsurlebras2etpincefenêtréesurle bras3.Aspirationoupincefenêtréepourletrocartaide.
Les étapes d’installation et de dissection jusqu’au col vésical sont les mêmes qu’en chirurgie cœlioscopique [7,12].
Réalisationd’uneincisioninguinaletransversalegauche sur2cmjusqu’àl’aponévroseabdominaleantérieure(sans l’ouvrir)afindepréparerlasortiedestubulures.
Dissectionducolvésicaldechaquecôtéafindepouvoir enfaire le tour. L’aide met undoigtintra vaginalafin de soulever l’espace para-cervical.Cette manœuvre permet- traàl’opérateur deréaliserladissectionlatéro-cervicale, etdoitdoncêtreréaliséedes2cotés.LapinceGraspsera ensuitepasséeenarrièreducolvésical,àangledroit,telun dissecteurrejoignantainsiles2espacesdedissectionlatéro- cervicale.Lorsdesdernièresinterventions, l’utilisationde la pinceTipUp, pinceà préhensioncourbe et plus longue que la pince Grasp nous a permis de faciliter le passage souscervical.Encasdedissectiondifficile,celle-cipourra êtreguidéeparunecystoscopieperopératoire permettant lepassageretro-cervicalsouscontrôledelavue.
Dissection ducol vésicalet contrôle peropératoire par cystoscopie(Fig.1).
Introductiondelamanchetteparletrocartaide(trocart de 12) après avoir ôté la bague d’étanchéité pour éviter touttraumatismeduSUA.Uneastucetechniquepermetde lapositionnerenpéri-cervicalesansrepasserdedissecteur à l’aveugle et d’éviter ainsi tout risque de plaie vagi- naleouvésicale.L’extrémitéde lamanchette(languette) sera solidarisée par fil à la mesurette afin de permettre sonpositionnementpéri-cervicalparsimpletractionsurla mesurette.
LeballonduSUA(vide)seraintroduitégalementparle trocart de l’aide et positionné dans l’espace de Retzius.
À noter qu’un obturateur métallique (fourni dans le kit de désactivation) sera placé à l’extrémité de la tubu- luredelamanchetteetduballonavantleurintroduction.
L’obturateurest placépar l’IBODEaprèsavoirfaitle vide dansle dispositif afind’éviter toutebulle d’airsourcede dysfonctionnementdecirculationdufluideauniveaudela pompe.
Introduction,parl’incisioninguinalepréalablementréa- lisée, d’une pince de Bengolea afin de récupérer en trans-pariétalles tubuluresde la manchette etdu ballon etdeles extérioriser.Le ballon seragonflé à24cm3 sous contrôledelavue.
Latechniqueaétémodifiéeaprèsles10premièresprocé- dures.Eneffetinitialementnousintroduisionsleballonet lamanchetteparl’incisioninguinale.Cependantlerisque d’éventrationétaitplusélevé.Nousavonsdoncdécidéde neplusouvrirl’aponévroseetdesimplementrécupérerles tubuluresenperforantcelle-ciàl’aided’unepincedeBen- golea.
Dissectionàpartirdel’incisioninguinalejusqu’auniveau de la grande lèvre gauche afin d’y descendre la pompe.
Dilatationdutrajetàl’aided’unebougiemétalliqueno13.
Unefois lapompeenplace, connexiondes2tubulures delapompeauballonetàlamanchetteàl’aidedequick connectors.
LeSUAseradésactivéenfind’intervention.
Lesdifficultésperopératoires,latailledelamanchette miseenplaceetladuréed’hospitalisationpostopératoire ontétérapportées.
Endehorsdetoutecomplication,uneconsultationavait lieuà6semainespostopératoirespouractivationdusphinc- ter.Unedébitmétrieetuncalculdurésidupost-mictionnel étaientalorsréalisés.
Danslecadredel’évaluationpostopératoire,toutesles patientesontétérecontactéesavecunreculminimumde 12mois.Unentretientéléphoniqueaeulieuafind’évaluer leursatisfactionaprèsl’interventionàl’aided’unquestion- nairestandardiséPGI (allantdevraimentbeaucoupmoins bienàvraimentbeaucoupmieux)etleurcontinenceàl’aide d’un questionnaire USP (évaluant l’incontinence urinaire d’effort,l’hyperactivitévésicaleetladysurieavecunscore sur39).Lesévénementsindésirablesontétérapportés.La continenceaétédéfinieparl’absenced’utilisationdepro- tectionsetl’absencede fuitesurinaires àl’interrogatoire (confirméparlequestionnaireUSP)associéeàunesatisfac- tiondelapatiente(questionnairePGI).
Résultats
Autotal,19femmesontétéinclues:10femmesonteuune primo-implantationet9femmesonteuunchangementde SUA(parlemêmeopérateur).L’âgemoyenétaitde67,9ans (44à83ans),lepoidsmoyende67kg(entre48et93kg), lacapacitévésicalemoyenneétaitde391mL(entre210et 650mL).Deuxpatientesavaientunehyperactivitédétruso- riennesurvessieneurologiqueavecmictionspontanéesans auto-sondage(Tableau1).
Ilya eu4plaies vésicalesenperopératoire dont2ont amenéàuneconversionenlaparotomie.NéanmoinsleSUA aétéimplantésansdifficultéàchaquefoisavecdessuites opératoiressimpleshormisleportd’unesondevésicaleplus
Figure1. Dissectionducolvésicaletcontrôleperopératoireparcystoscopie.
Tableau1 Caractéristiquesdelapopulation.
Primo-implantationSUA ChangementdeSUA Total
Âge(année) 66,4(52—73) 68,5(44—83) 67,9(44—83)
Poids(kgs) 66,7(48—80) 67,3(54—93) 67(48—93)
Vessieneurologique 2/10 1/9 16%(3/19)
ATCDdebandelettesousurétrale 7/10 1/9 42%(8/19)
ATCDdechirurgieintrapéritonéale 6/10 1/9 47%(9/19)
Hyperactivitévésicale 6/10 2/9 42%(8/19)
PCUM(cmH2O) 12,1(0—20) Noncalculée
Débitmétrie 26,3(9—52) 23,1(8—32) 24,7(8—52)
Capacitévésicale 393,6(210—630) 389(280—650) 391(210—650)
SUA:sphincterurinaireartificiel;ATCD:antécédents;PCUM:pressiondeclôtureurétralemaximale.
prolongé(la sondeétait retiréeentre j5 etj8 enconsul- tation selon l’importancede laplaie vésicale). Parmi ces 4 patientes, seule une des deux patientes ayant eu une conversion par laparotomie (primo-implantation) a gardé une incontinenceurinaire maispar hyperactivité vésicale (USP0/9et20/39).
Une patiente a bénéficié d’un changement de SUA en mêmetempsqu’unepromontofixationcœlioscopiquerobot assistée.
Aucuneplaievaginalen’aétérapportée.Aucuneexplan- tationdematérieln’adûêtreréalisée.
Latailledelamanchettevariaitentre5et7(moyenne 5,8). À noter que la taille moyenne chez les primo- implantées est de6,5 (entre 6,5 et 7)alors que chez les patientesayanteuunchangementdeSUA,lataillemoyenne estde5,6(entre5et6,5)(Tableau2).
Enl’absence de plaievésicale, la sonde vésicale était retiréeàj3.Lasortieétaitconditionnéeparlamaîtrisede l’auto-sondagetemporaire,leplussouventnécessairepen- dantquelquesjours.Encasdeplaievésicaleouderefusde l’auto-sondage,la sondevésicaleétaitretiréeentrej8 et j10enconsultation.
La durée d’hospitalisation était comprise entre 3 et 6jours (moyenne 4,1jours) sans distinctionentreprimo- implantationouchangementdeSUA.Les2patientesayant euune laparoconversionsétaient restées hospitalisésres- pectivement5et6jours.
Descomplicationspostopératoiresmineuresonteulieu chez4patientes(Fig.2).
Un hématome de la grande lèvre gauche durant l’hospitalisation sans reprise chirurgicale ni traitement
particulier(Clavien1).LeSUAapuêtreactivéà6semaines sansdifficultédemanipulationdelapompe.
Unsyndrome d’hyperesthésie cutanée inguinale super- ficielle dueà unexcèsde tubulure (bouclesous cutanée) Clavien 3aayant conduità unereprisedel’incision ingui- nale pour réduction de l’excès des tubulures 4 mois plus tard.
Deux éventrations sur cicatrice inguinale Clavien 3b ayantnécessitélaposed’uneplaque,touslesdeuxà7mois postopératoire.
Pour1patiente,malgrél’activationdu SUA,des fuites urinaires d’effort ont persisté. Ceci a nécessité une nou- velleintervention robotassistépour changementdetaille demanchette4moisplustard sanscomplicationsetavec succès sur le traitement de l’incontinence urinaire (USP 0/9pourl’IUEet2/39autotalà1an).
Avec un suivi médian de 22 mois (de 12 à 33 mois), 16patientessurles19sontredevenuescomplètementconti- nentes (Tableaux2 et3). Lequestionnaire USPretrouvait unscoremoyend’incontinencede0,5/9etunscoretotal moyende5,6/39.LequestionnairePGIretrouveuneimpres- siond’améliorationglobale«vraimentbeaucoupmieux».
Aucunecomplicationgrave(ClavienIVouplus)n’a été rapportée avec un recul de 12 mois. Il n’y a pas eu d’infectionnid’érosiondelamanchettedeSUAetcemême chezlespatientesayanteuuneplaievésicaleperopératoire.
Parmices16patientes,2ontunehyperactivitévésicale ayantnécessitéunanticholinergique.
Parmiles3 patientes enéchec detraitement :la pre- mière aété complétementaméliorée sur leplan del’IUE maiscontinueàavoirunehyperactivitévésicaleinvalidante
Tableau2 Résultatsavecunreculde12moisminimum.(1):complicationsayantnécessitéunereprisechirurgicale précoce.
Primo-implantation SUA
Changement deSUA
Total
Tailledelamanchetteimplantée (cm)
6,5 5,6 6
Plaiesvésicales 4/10 0/9 20%
Laparoconversion 2/10 0/9 10%
Duréed’hospitalisation 4,1 4,1 4,1
Complicationpostopératoireayant nécessitéunereprise
chirurgicale
1/10 2/9 16%
Continence 70,00% 100,00% 85%
ScoreUSPtotalmoyen 7,4/39 3,9/39 5,6/39
SUA:sphincterurinaireartificiel;ScoreUS:UrinarySymptomProfilescore.
Figure2. Résultatsetcomplicationsperopératoiresetpostopératoires.HAV:hyperactivitévésicale.
dufaitdesesantécédentsdevessieneurologiquesurlésion médullaire(scoreUSPde0/9pour l’IUEmaisde20/39au total), il persiste chez la 2e patiente une IUE associée à unehyperactivité vésicale denovo importante (scoreUSP de9/9pourl’IUEetde19/39autotal).Enfinla3epatiente aprobablement euunemanchette troplarge avecpersis- tance des fuites d’effort (score USP de9/9 pour l’IUE et de9/39autotal).Malgrélapropositiondechangementde manchette,lapatienteapréférésefaireretirerleSUA.Elle aétéréévaluéeprécocementaprèsl’ablationduSUAavec uneincontinenceurinaired’effort peuinvalidantelajour- néemaisnécessitantleportdeprotectionlanuit.Àunan, elleaétéperduedevue.
Résultats détaillés à 12 mois des patientes primo- implantées(Tableau3).
Discussion
Avecunreculminimumde12mois,laprimo-implantation ou le changement d’un SUA par cœlioscopie robot assis- téeapportedesrésultatstrèssatisfaisantsàmoyenterme
avec un taux de continence de 84,2 % (16 patientes sur 19), un taux de complication peropératoire de 21 % (4 plaies vésicales sur 19 interventions) et un taux de complications postopératoire avec reprise chirurgicale de 15,7%(3/19patientes).
Latechniqued’implantationduSUAaétémodifiéaprès les10premièresprocéduresdufaitde2éventrationspost- opératoiresurcescicatricesinguinalesquinousontconduits àdesrepriseschirurgicales.Lamodificationdelatechnique, avecintroductiondumatérielparletrocartassistantaper- misd’évitercetypedecomplicationsparlasuite.
L’approche latéro-cervical droit et gauche permet une dissectionsouscontrôledelavuesansavoirrecoursàune cystotomieouundécollement inter-vésicovaginal.Cepen- dant,lepassagerétrocervicalcomporteunrisquedebrèche vésicale. La possibilité de réaliser une cystoscopie en cas de dissection difficile du col permet de sécuriser ce tempsopératoire etde vérifier l’absencede brèche vési- cale.
Le principal inconvénient de la voie laparoscopique robotassistéestl’absencedecontrôle deladissectiondu colparl’opérateur contrairement àlavoiecœlioscopique
Tableau3 Résultatsdétaillésà12moisdespatientesprimo-implantées.
Patientes PCUM Complications peropératoires
Cuff Durée
d’hospitalisation (jours)
Ré-
intervention
PGI USP
1 19 Aucune 6,5 3 Unpeumoins
bien
9+17+3
2 15 Aucune 6,5 3 Beaucoup
mieux
0+7+0
3 10 Aucune 6,5 5 Repositionnement
depompe
Vraiment beaucoup mieux
0+1+1
4 20 PV:
conversion laparotomie
6,5 6 Inchangée 0+15+5
5 16 Aucune 6,5 5 Ablationde
SUA
Perduedevue
6 10 Aucune 7 3 Vraiment
beaucoup mieux
0+5+0
7 0 PV:
conversion laparotomie
6,5 5 Vraiment
beaucoup mieux
0+0+0
8 4 aucune 6,5 4 Vraiment
beaucoup mieux
0+2+0
9 20 PVsuture
robot
6,5 3 Vraiment
beaucoup mieux
0+0+0
10 5 PVsuture
robot
6,5 4 Changement
manchette
Vraiment beaucoup mieux
0+2+0
PCUM:pressiondeclôtureurétralemaximaleencmH2O;perop:peropératoire;laparo:laparotomie;hospit:duréed’hospitalisation enjours;questionnairePGI:impressionglobaled’amélioration;scoreUSP:UrinarySymptomProfile;tailledelamanchette(cuff)en Cm.
qui permet à l’opérateur de pouvoir réaliser un toucher vaginallorsdeladissection.
On observe une diminution de la taille de la man- chettelors d’une procédure dechangementdeSUA. Cela est dû à une atrophie des tissus péri-cervicaux entre la primo-implantationetlechangementduSUA.Demanière générale,nousavonssouventeulechoixentre2taillesde manchettesuccessivesetavonstoujourspréférémettrela taillelaplusélevéepouréviterlerisqued’érosion.
Les résultats que nous avons eus semblent en accord avecceuxdelalittérature.Eneffet,plusieurséquipesont publié sur l’implantation laparoscopique robot assisté du SUAavecuntauxdecontinencevariantde83à87%deconti- nenceàplusd’unans[10,13]etuneduréed’hospitalisation moyennede6jours[13].
Deuxplaiesvésicalesetdeuxplaiesvaginalesn’ayantpas nécessitédelaparoconversionetdeuxexplantationsdeSUA àdeuxetquatremoispostopératoiresontrapportéesdans l’étudedeBiardaudetal.[10].
Des études par voie cœlioscopique ont également été publiéesavecuntaux decontinenceallantde77,6%[14]
à88%[7]etuneduréed’hospitalisationmoyenneallantde 2,7[15]à7jours[7].
Dansl’étudedeFerreiraetal.,septpatientsonteuune révisionduSUAetquatrepatientssesontvuretirerleSUA pourproblèmemécaniqueouérosionvaginale[14].L’étude deMandronrapporte uneplaieurétraleetuneplaievagi- naleperopératoire.Onretrouveuntaux deréintervention pour changementde SUA dans 13,5 %des cas (problèmes mécaniquesouérosionurétrale)etuneablation totaledu matériel dans 10,8 % des cas. L’étude de Trolliet et al.
rapporte trois conversions en laparotomie et cinq plaies vésicalesperopératoires;enpostopératoire:deuxmigra- tionsdepompeetuneplaievaginaleméconnue.Àdistance, l’étuderapportait une érosionvaginale etdeux explanta- tions[8].
Lorsqu’oncomparenosrésultatsavecceuxdessériespar voieouverte,onconstateuntauxd’efficacité(continence totale)équivalent[5,16].Letauxdecomplicationperopé- ratoirevarieenfonctiondesséries,allantde10,7%[17]à 46%[18](majoritédeplaiesvésicalesoudeplaievaginale).
Laduréemoyenned’hospitalisationestcependantbienplus
longuedanslessériesparvoieouverte avecunemoyenne de14jours[18].
Conclusion
Avecunreculminimumde12mois,laprimo-implantation oulechangementd’unSUAparcœlioscopierobotassistée apportedesrésultatstrèssatisfaisantsàmoyenterme,avec unetechniquereproductibleetfiable.
Déclaration de liens d’intérêts
Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.
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