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MODULE 2 : PRÉVENTION DES RISQUES DES PESTICIDES

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(1)

MODULE 2 : PRÉVENTION DES RISQUES

DES PESTICIDES

(2)

 OBJECTIF PÉDAGOGIQUE : 

Être en capacité de prévenir et limiter les risques liés à l’usage des pesti- cides et à la gestion de leurs emballages.

Conseil Pédagogique

les phases d’enquête et les phases de travail en salle peuvent alterner chaque jour comme cela a été fait lors de la formation réalisée par AVSF à Kita en 2018 : Les matinées étaient consacrées à des enquêtes et observations dans les villages et, les après-midis, le travail s’effectuait en salle avec des restitutions des enquêtes réalisées par les groupes de paysans et paysannes et des analyses de ces données collectées sur le terrain. Des compléments illustrés et concrets étaient ensuite apportés par les formateurs.

THÈME 1 : 

Identifier les principales formes de toxicité des pesticides sur l’homme et sur l’environnement. Connaître le  sens des pictogrammes figurant sur les étiquettes des pesticides. Identifier les matières actives employées  dans les villages alors qu’elles sont classées CMR ; Connaître les substances actives les plus dangereuses et  interdites par les conventions internationales.

Formes de toxicité des pesticides et conséquences pratiques

Rappels : Le terme pesticide comprend le suffixe -cide qui vient du latin cida signifiant tuer et de l’anglais pest signifiant nuisible (NB : en latin, pestis signifie maladie contagieuse). Les pesticides sont donc par définition des produits toxiques pour certains organismes vivants. Ils détruisent des organismes considérés comme nuisibles que ce soit dans les champs, les jardins, les élevages, les lieux de stockage des récoltes et les maisons. Selon les organismes tués, on distingue les insecti- cides, les fongicides, les herbicides, les molluscicides, nématicides, bactéricides, rodenticides, viru- cides, etc… Certains pesticides utilisés contre les insectes des cultures sont aussi utilisés chez les animaux domestiques et les humains (C’est, par exemple, le cas de plusieurs insecticides utilisés pour tuer les poux).

Lorsque les doses ingérées dépassent les doses limites par kilogramme de poids corporel, ces pesticides peuvent entraîner une mort immédiate ou des effets très graves pour les animaux et les humains. Les effets différés sont également à prendre en compte car une infime quantité de certains pesticides ingérés régulièrement peut avoir à la longue de graves conséquences sur la santé humaine. Il a également été prouvé que les mélanges de certains produits et matières actives peuvent avoir des effets sur la santé bien plus importants que les matières actives isolées (= effet cocktail).

(3)

Par ailleurs, des co-formulants sont rajoutés dans les produits ou directement dans le pulvérisateur pour accroître l’action des matières actives ou pour favoriser leur pénétration dans les organismes à détruire. Ces co-formulants et, en particulier les solvants, peuvent avoir une toxicité supérieure pour les humains à celles des matières actives elles-mêmes, ou leur utilisation couplée à une matière active peut augmenter la toxicité du pesticide seul. Ce problème de co-formulant est avéré pour de nombreuses formulations à base de glyphosate dont l’ANSES (Agence nationale française de sécurité) estime que « les données fournies par les industriels ne permettent pas de statuer sur leur éventuelle génotoxicité »17. Du fait de la toxicité des co-formulants, des pesticides fabriqués en Chine ou Inde ne sont pas autorisés dans l’UE et ne le sont pas non plus par les comités d’homologation africains tels le CSP (Comité Sahélien des Pesticides).

En achetant un produit non homologué sur un marché, on accroît les risques pour sa santé ! Ce qui ne veut pas non plus dire que l’on ne prend aucun risque en utilisant des produits homologués….

Type de toxicité Description

Toxicité aiguë Effets suite à une ou à quelques expositions sur un temps court

Toxicité sur la peau et les yeux Réactions dermatologiques sur la peau et les yeux

Toxicité sub-chronique Effets suite à des expositions répétées sur une longue période

Toxicité génétique

(= reprotoxique et mutagène) = R et M

Influences sur les gènes et la reproduction (par exemple, baisse de production

et fertilité des spermatozoïdes) et effet mutagène (= donne naissance à des enfants

ayant des déformations) Toxicité chronique et cancérogène = C Effets à long terme (risques de cancers,

maladie de Parkinson, etc…)

Neurotoxicité Effets sur le système nerveux

Toxicité physiologique et perturbation des hormones

Effets sur le développement et le fonctionnement de l’organisme via des

effets sur les équilibres hormonaux (= perturbateurs endocriniens) Toxicité sur les poissons, les abeilles, etc. Effets sur la biodiversité

et en particulier la faune utile Les types de toxicité des pesticides

(Source Mutualité sociale agricole - MSA – France)

17 Le 9-12-2019, l’ANSES, a interdit 36 produits à base de glyphosate. Ces produits représentaient en 2018 près des 3/4 des tonnages de produits à base de glyphosate vendus en France pour des usages agricoles et non agricoles (cf. https://www.anses.fr/fr/content/

l%E2%80%99anses-annonce-le-retrait-de-36-produits-%C3%A0-base-de-glyphosate).

(4)

Certains effets des pesticides sont immédiats et d’autres ont des effets différés (Source MSA-France)

Effets immédiats dans un délai de quelques heures à

quelques jours

Effets à long terme dans un délai de quelques semaines

à 40 jours

• Nausées

• Irritations de la peau

• Brûlures graves avec séquelles

• Perte de la vue

• Parfois décès

• Autres…

• Cancers

• Maladies neurologiques

• Troubles de la reproduction

• Altérations de fonctionnement d’un organe

• Autres…

Attention aux pesticides cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques = CMR ! (Source MSA-France)

CMR (H350, H351, H340, H341, H360, H361)

Catégories Nouvelles

catégories Nouvelles mentions de danger correspondantes Cancérigènes

1 1A H350 Peut provoquer le cancer

2 1B

3 2 H351 Susceptible de provoquer

le cancer

Mutagènes

1 1A H340 Peut induire des

anomalies génétiques

2 1B

3 2 H341 Susceptible d’induire des

anomalies génétiques Reprotoxiques

(toxiques pour la reproduction)

1 1A

H340 Peut nuire à la fertilité ou au fœtus

2 1B

3 2 H341 Susceptible de nuire à la

fertilité ou au fœtus

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Les pictogrammes sur les étiquettes indiquent les niveaux de toxicité (Source MSA-France)

anciens pictogrammes

Identifier le danger, en particulier les pictogrammes ci-dessus : « Je tue », « J’altère la santé », « Je nuis gravement à la santé » et également « Je pollue »

S’informer sur la toxicité des produits AVANT de les acheter !

Ne pas acheter de produits CMR (C = Cancérigène ; M = Mutagène ; R = Reprotoxique) Ne pas acheter des produits sans étiquette ou des produits dont on ne peut pas lire l’éti- quette (écrite en Anglais ou en Chinois)

Ce que devrait comporter l’étiquette d’un bidon ou d’un sachet de pesticides (produits chimiques de synthèse mais aussi produits de biocontrôle) :

• Le nom de la matière active contenu dans le produit commercial

• Son mode d’action

• La concentration de la (ou les) matière active dans le produit commercial

• La dose recommandée par unité de surface et par traitement

• La fréquence de traitement préconisée par le fabriquant

• Les phrases de risque et la dose létale LD50

• Les pictogrammes qui précisent les types de danger

• Les temps d’attente entre le traitement et la récolte ou la consommation alimentaire

• La date de péremption du produit (=> utilisation avant qu’il n’ait perdu son efficacité)

(6)

b Compléments du thème 1 = Objectifs supplémentaires pour les techniciens et les responsables d’OP et de  collectivités territoriales.

1 • Etablir la liste des matières actives utilisées dans les villages alors qu’elles sont actuellement interdites par la législation « pesticides » du pays et/ou par des conventions internationales.

2 • Définir des actions permettant de mieux respecter cette législation (par exemple, bannir la présence sur les marchés de pesticides non autorisés dans le pays).

3 • Etablir si possible la liste des matières actives toujours utilisées dans votre pays alors qu’elles sont à présent interdites dans l’UE. La liste des molécules actuellement autorisées dans l’UE est accessible via la lien : https://ec.europa.eu/food/plant/pesticides/eu-pesticides-db_en

A titre d’exemple, voici la liste des principales matières actives rencontrées à Dapaong (Togo) en 2014 et à Kolda (Sénégal) en 2016 avec leurs classements toxicologiques (ancienne nomenclature) et mention de celles qui sont interdites en 2019 dans l’UE. Ces classements ont été identifiés grâce aux sites français https://ephy.anses.fr ou au site canadien www.sagepesticides.qc.ca.

Remarque : l’ancien classement toxicologique est encore présent en Afrique mais, depuis 2015, le classement international CLP18 a été adopté : voir classement, pictogrammes et mentions de risques sur le site : https://clp-info.ineris.fr/sites/clp-info.gesreg.fr/files/documents/tableau_cl_fr.pdf).

La correspondance entre les deux systèmes de notation est présentée sur le site : https://environ- nement.brussels/sites/default/files/user_files/docu_tab_clp_lienr_fr.pdf.

HERBICIDES

Matières actives Classement toxicologique en 2016 selon l’ancienne nomenclature encore rencontrée en Afrique

Glyphosate (sel d’isopropyla- mine)

R51/53 et parfois aussi N - Xi – R41 (ce classement varie selon la nature des co-formulants employés par les différents fabricants) – IInterdiction envisagée dans l’UE après 2022 et et décidée le 9-12-2019 par l’ANSES en France pour 36 formulations vendues en France.

2-4-D (sels d’amine) Xn – R22 – R37 - R41 – R43 – R52/53 Pendiméthaline Xi, N, R43, R50/53

Oxydiazon N - R50/53 – Interdit en France depuis 2016

Propanil Xi, R11, R41, R67 - Plus d’usage autorisé en France depuis 2009 et inter- dit dans l’UE depuis 2013

Terbuthylazine Xn – R22

18 Depuis 2015, le classement CLP (classification, étiquetage, emballage) des risques toxicologiques est obligatoire au sein de l’UE. Il s’inspire du Système Général Harmonisé de classification et d’étiquetage des produits chimiques élaboré au niveau international.

(7)

Huile de coco et soja Bio insecticide non classé – Plutôt répulsif, peu de risques Deltaméthrine T – N - R23/25, 50/53 – Autorisée en piège en agriculture biologique et

en biocontrôle

Cyperméthrine (alpha et béta cyperméthrine) - Xn – N - R22– R50/53 Acétamipride Interdit dans l’UE depuis 2019, très toxique pour les abeilles Lambda-cyhalo-

thrine

T+ - N – R21 – R25 – R26- R50/53 – Mortel pour l’homme par inhalation, toxique par ingestion et toxique pour les organismes aquatiques, très toxique pour les abeilles - Perturbateur endocrinien

Diméthoate Xn – R21/22 – R10 – R42/43 – R 57 – Cancérigène possible au Canada (cf. www.sagepesticides.qc.ca) et USA – Radié dans plusieurs pays de l’UE depuis 2016

Endosulfan Interdit dans l’UE depuis 2005

Chlorpyrifos éthyl T - N – R25 – R50/53 - Interdit depuis 2020 dans toute l’Union Euro- péenne

Abamectine T+ - N – R28 – R50/53 - Très forte toxicité pour les humains, les abeilles et les insectes auxiliaires

Pyrimifos-méthyl Xn – N – R22 – R38 – R50/53 – R65 – Depuis 2016, l’UE a réduit les limites maximales de résidus (LMR). Et cette matière active est mainte- nant interdite pour conserver le maïs.

Fluométuron Classé modérément toxique mais données non actualisées depuis 1987

Métolachlore Xn, N, R43, R50/53 - Interdit en France depuis 2003 mais remplacé par un produit très proche, le S-métolachlore

Atrazine Interdit dans l’UE depuis 2002 - De très nombreux risques dont C3 (risque cancérigène)

Propisochlore Interdit dans l’UE depuis 2012 Acétochlore Interdit dans l’UE depuis 2013

Diuron Interdit dans l’UE depuis le 17-04-2007

Cléthodim Xn R20/22 R36/38 R52/53 (et pour information, mentions de danger re- tenues dans la nouvelle classification dite CLP : H304 : Peut être mortel en cas d’ingestion et de pénétration dans les voies respiratoires - H317 : Peut provoquer une allergie cutanée - H336 : Peut provoquer somno- lence ou des vertiges - H412 : Nocif pour les organismes aquatiques et entraîne des effets néfastes à long terme - EUH066 : L’exposition répétée peut provoquer dessèchement ou gerçures de la peau).

INSECTICIDES

(8)

Phosphure

d’aluminium T+ - F – N - R15/29, 28, 32, 50 Cadusafos Interdit dans l’UE depuis 2005 Prométhrine Interdit dans l’UE depuis 2013 Fenpropathrine Interdit dans l’UE depuis 2003 Perméthrine Interdit dans l’UE depuis 2002

Profénofos Très toxique - Interdit dans l’UE depuis 2003

Malathion Interdit dans l’UE depuis 2008 en agriculture mais utilisé jusqu’en 2015 en Guyane pour lutter contre les moustiques vecteurs du chikungunya

Thirame Xn – R20/22 – R36/37 – R43 – R48/22 – R50/53 – Interdit en France depuis 2011

Mancozèbe Fort débat sur leur interdiction dans l’UE du fait de la toxicité de cette famille chimique, les dithiocarbamates (Susceptible de nuire au fœtus ; peuvent provoquer une allergie de la peau et très toxiques pour les organismes aquatiques). Des limitations d’usage ont été mises en place.

Manèbe

Méthyl-thiophanate Xn, N, R20/22, R43, R51/53, R68

Chlorothalonil T+, N, R26, 37, 40, 41, 43, 50/53 - Interdit dans l’UE depuis Mars 2019 Cuivre Autorisation prolongée dans l’UE jusqu’en 2025 mais avec des quan-

tités par ha en nette décroissance. Aux Pays-Bas et au Danemark, interdiction de l’usage phytosanitaire du cuivre.

Soufre Faible toxicité et autorisé en agriculture biologique FONGICIDES

En analysant ces tableaux, on observe qu’environ la moitié des matières actives utilisées en 2014 à Dapaong et en 2016 à Kolda sont aujourd’hui interdites dans l’UE…

Il est aussi important d’apprendre aux techniciens et aux paysans à identifier des produits contrefaits.

Le Réseau des Chambres d’Agriculture du Niger (RECA) a réalisé des formations sur ce sujet. Se reporter au lien : https://reca-niger.org/spip.php?article686

(9)

Voici ci-dessous un produit correctement homologué.

Une étiquette règlementaire pour un produit homologué CSP

• le nom du fabriquant du « produit » commercial

• le nom des distributeurs

• le numéro d’homologation

Pour le Comité sahélien des pesticides les numéros sont tous de ce type et finissent par

« Sahel »

Et voici un exemple de contrefaçon et de pratique frauduleuse de commercialisation identifié par le RECA Niger :

L’imitation Le vrai produit L’imitation est une tromperie Le code postal ne correspond pas à la ville mentionnée (Neuilly) L’indicatif de téléphone non plus.

Une vérification du numéro de fax sur internet montre que ce numéro n’est pas répertorié

(impossible pour une société)

Connaître les substances actives les plus dangereuses et interdites par les conventions internationales

Un cadre minimum a été mis en place par des conventions internationales largement ratifiées. Les conventions sont des accords internationaux signés par plusieurs États ou des listes reconnues scientifiquement et faisant consensus. On distingue :

• La Convention de Stockholm : la liste POP « Polluants Organiques Persistants » datant de 2006.

• La Convention de Rotterdam : la liste PIC « Consentement Préalable Informé » datant de 2004 et initiée par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

• Le protocole de Montréal, datant de 1987 pour la protection de la couche d’ozone.

• La liste PAN (Pesticide Action Network) 12, datant de 2011 incluant la liste des 18 molécules utilisées en agriculture les plus dangereuses.

(10)

• Les listes WHO 1a et WHO 1b : ces deux listes classent les molécules extrêmement dange- reuses (1a) et fortement dangereuses (1b) pour la santé. Elle a été établie par l’OMS, organisa- tion mondiale de la santé. Elle date de 2007.

Toutes les substances actives listées par ces Conventions sont mentionnées dans l’annexe 1.

A cela s’ajoute des familles de pesticides ou substances actives dénoncées par de nombreux scientifiques, c’est le cas des perturbateurs endocriniens pour la santé humaine, ou encore des néonicotinoïdes particulièrement toxiques pour les pollinisateurs (abeilles, auxiliaires de cultures).

Ces derniers sont listés dans l’annexe 7.

 THÈME 2 : 

Connaître les principales voies de pénétration des pesticides dans les organismes vivants et leur évolution le  long des chaînes alimentaires. En déduire les priorités en termes de protection corporelle, de mode et lieux  de stockage des produits et de gestion de leurs emballages.

Les voies de pénétration des pesticides dans l’organisme sont multiples : inhalation, contact avec la peau, ingestion, etc. Lorsque l’on n’est pas protégé, ce qui est très fréquent en Afrique, des absorptions de pesticides peuvent se produire lors de la préparation des bouillies et lors des pulvérisations (source MSA France pour les deux encadrés ci-dessous - Diaporama de formation Certiphyto - MSA - 30-05-2016).

(11)

Vu les voies de pénétration décrites dans le schéma précédent, les situations où l’on s’expose et les facteurs aggravant cette exposition sont les suivants :

• Situations exposantes :

o Préparation de la bouillie et remplissage du pulvérisateur à dos o Traitement de la culture

o Nettoyage du pulvérisateur à dos

o Stockage à la ferme et transport au champ des pesticides

• Facteurs d’exposition :

o Conditions climatiques (températures trop élevées, vent fort, …)

o Incident technique pendant le traitement (buse qui se bouche, joint défaillant du cou- vercle du pulvérisateur à dos, …)

o Hygiène de l’applicateur (ne pas fumer, boire, manger, se ronger les oncles pendant la durée du traitement)

 THÈME 3 : 

Identifier les équipements de protection corporelle disponibles dans la région avec leurs intérêts, leurs  limites voire les risques présentés par certains équipements en conditions paysannes et tropicales. Identi- fier les modalités permettant de faciliter l’accès des paysans à certains équipements.

Type

de pulvérisateur Tracteur avec cabine et pulvérisateur à

rampe Pulvérisateur à dos

Hauteur de pulvé-

risation Basse Basse et haute

Parties du corps les plus contami-

nées Mains, jambes, puis tronc Jambes, tronc et mains

intensite de la contamination

globale Faible à modérée Très importante

C’est bien avec le pulvérisateur à dos que la contamination est la plus importante. Elle est de plus aggravée par le fait que l’on marche souvent dans la biomasse que l’on vient de traiter ! L’exposition aux dangers varie selon le type de matériel utilisé (Source MSA)

(12)

Les équipements de protection et de lavage utilisés dans les pays industrialisés (Source MSA)

Equipements de protection individuels (EPI) considérés comme indispensables en France (Source MSA)

(13)

Trop souvent, absence de protection corporelle en Afrique et dans d’autres pays tropicaux

Débat sur les EPI adaptés aux agricultures familiales des pays tropicaux Nord Togo (Photos V. Beauval)

Applications multiples et souvent sans protection d’in- secticides et d’herbicides (ici du glyphosate).

Avec un pulvérisateur à dos, on marche dans la zone que l’on vient de traiter…

La protection des yeux La protection des mains

La protection du corps

(Source MSA) La protection des pieds

Lunettes masque de protection étanche

(14)

L’intérêt des lunettes, masques simples, gants et bottes semble peu discutable19 . Contrairement à l’Amérique Latine (en incluant ses zones tropicales), ces équipements sont rarement utilisés par les paysans africains. Des achats groupés via leurs OPA pourraient faciliter l’accès des paysans à ce type de protection.

Par contre, l’intérêt des combinaisons jetables et des masques avec filtres n’est pas évident.

Les combinaisons sont rarement la solution en conditions tropicales car elles accroissent forte- ment la sudation, laquelle peut ensuite faciliter la pénétration cutanée des pesticides passant à travers les tissus de la combinaison : on parle de « perméation des combinaisons20. Ces com- binaisons devraient être systématiquement remplacées après chaque journée de travail, ce qui suppose d’avoir des moyens financiers que n’ont pas les petits paysans africains…

L’intérêt des masques avec filtre pour les paysans qui utilisent des pulvérisateurs à dos peut également être questionné. Ils freinent l’arrivée de l’air dans les poumons et, vu les efforts physiques réalisés lors de l’utilisation d’un pulvérisateur à dos en conditions très chaudes, ils peuvent entraîner des problèmes respiratoires pour certaines personnes. Ils entraînent également de fortes augmentations des rythmes cardiaques. Avec le temps, ils se chargent en pesticides et ils deviennent très toxiques. Il faudrait donc les changer souvent, ce qui est impossible pour un petit paysan africain. De plus, trouver le filtre adapté au masque que l’on a acheté s’avère difficile en Europe et, a fortiori, encore davantage en Afrique.

Il n’y a donc pas de solution miracle pour se protéger et le mieux serait de ne pas avoir à pulvériser des produits si toxiques !

Autres informations concernant ce thème 3 (Source MSA France) :

19 A condition cependant de prendre certaines précautions comme éviter l’écoulement du liquide dans les bottes.

20 cf. Alain Garrigou et al : « Critical review of the role of PPE in the prevention of risks related to agricultural pesticides https://sfrp.asso.fr/

medias/sfrp/documents/19-Garrigou.pdf.

21 Depuis le 4 Mai 2017, le délai de rentrée est porté à 24 heures après toute application par pulvérisation ou poudrage de produits comportant les mentions de danger du classement CLP : H315, H318 ou H319. Il est porté à 48 heures pour les produits comportant une des mentions de danger suivantes : H317, H334, H340, H341, H350 et H350i, H351, H360F, H360D, H360FD, H360Fd H360Df, H361f, H361d, H361fd ou H362.

Les mesures à prendre en cas d’ingestion conseillées par la MSA mentionnées ci-contre ne correspondent pas aux pratiques habi- tuellement observées dans les zones rurales d’Afrique où l’absorption de lait est considé- rée comme un remède traditionnel en cas d’ingestion de pesticides.

Mesures en cas d’ingestion

• consulter immédiatement un professionnel de santé

• Gestes à ne pas faire en cas d’ingestion : - ne pas provoquer de vomissements - ne faire absorber aucun liquide (eau, lait…)

Le délai de rentrée dans les parcelles après traitement devrait être respecté pour les humains et les animaux. C’est un problème souvent mentionné en Afrique de l’Ouest. Il induit de graves acci- dents de santé chez les humains et il peut accroître les conflits agriculteurs et éleveurs. Le tableau ci-après indique les délais de rentrée officiellement préconisés en France en 2015 et la note de bas page mentionne le renforcement des délais adopté en 201721.

(15)

Délais de rentrée après traitement

arrété du 12 juin 2015 modifiant l’arrété du 12 septembre 2006 relatif à la mise sur le marché et à l’utilisation de produits phytosanitaires

b de manière générale

> 6 H min sur cultures à l’extérieur, après la fin de la pulvérisation

> 6 H min sur cultures à l’intérieur après la fin de la pulvérisation b au moins une des phrases de risque H319, H315, H318

> 24 H min après la fin de la pulvérisation

H319: provoque une sévère irritation des yeux H315: provoque une irritation cutanée H318: provoque des lésions occulaires graves b au moins une des phrases de risque H334, H317

> 48 H min après la fin de la pulvérisation

H334 : peut provoquer des symptômes allergiques ou asthme ou des difficultés respiratoires par inhalation

H 317: peut provoquer une allergie cutanée

 THÈME 4 : 

 Lorsque les attaques d’insectes, maladies, etc. sont graves et qu’il n’y a pas encore de solutions alternatives  efficaces, identifier les pesticides les moins toxiques et mieux les utiliser en réduisant les risques et en  ajustant bien les doses.

1) Prenant en compte la toxicité des produits, réaliser des substitutions entre produits chimiques pour réduire les risques santé et environnement (Par exemple, éliminer les pesticides cancéri- gènes, mutagènes et reprotoxiques, ceci pouvant se repérer grâce au classement CLP mentionné sur les étiquettes, les principaux risques étant H350, H351 ; H360, H361 et H340 et 341).

2) Identifier les conditions permettant de réaliser les applications de pesticides (ou de biopes- ticides), ce qui permet souvent de réduire significativement les doses et les risques pour les personnes effectuant les traitements.

3) Prenant en compte le mode d’action des produits (chimiques ou naturels), identifier les erreurs à ne pas commettre au moment des applications (cf. exercice avec corrigé en annexe 8).

Pour faciliter l’efficacité et la pénétration des produits, il est préférable de ne pas traiter lorsqu’il fait très chaud. La majorité des traitements devraient donc être réalisés de préférence le soir.

Pour des questions d’efficacité, il pourrait également être préconisé de traiter tôt le matin. Cepen- dant, cette pratique est déconseillée étant donné le risque que cela représente pour les abeilles et autres insectes auxiliaires qui vont s’abreuver dans l’eau de rosée présente sur les plantes au lever du soleil.

(16)

En fonction des produits et matières actives présentes, des fiches conseil peuvent être élaborées, en particulier pour les matières actives les moins préoccupantes, afin d’aider les agriculteurs à améliorer leurs pratiques de traitement et à mieux gérer l’usage des pesticides. Ces fiches peuvent être élabo- rées sur le modèle de celles mises en ligne par le RECA Niger : https://reca-niger.org/spip.php?ar- ticle659.

THÈME 5:

Lister les pratiques villageoises en matière de gestion des emballages de pesticides. Identifier les amélio- rations pouvant être apportées en partenariat ou non avec les vendeurs d’intrants, des OP et des autorités  villageoises et communales sensibilisées à ces questions.

Stockage et devenir des bidons ou sachet de pesticides

Les contaminations par les pesticides peuvent se produire via les émanations des bidons que l’on ne devrait jamais garder dans les habitations ! Ces bidons doivent être conservés dans des endroits bien fermés et hors de portée des enfants. On ne doit également jamais garder dans le même local des pesticides et des produits alimentaires.

Un local pesticides non fermé à clef et acces- sible aux enfants (chez un paysan du Cercle de Kita) Photo V. Beauval

Mélange de pesticides sur le marché de Harobanda, un des quartiers de Niamey – Source : Patrick Delmas – RECA Niger

Pour stocker du lait chez un paysan de Kita, usage d’un bidon d’herbicide (à droite) et d’un bidon d’huile moteur (à gauche) Photo V. Beauval

Revente de bidons vide de pesticides sur le marché hebdoma- daire de Tounfafi dans le département de Madaoua – Source : Moussa Bizo Abass - Conseiller agricole Chambre Régionale d’Agriculture de Tahoua – RECA Niger

(17)

Après usage des produits, les emballages de pesticides ne devraient pas servir pour l’eau ou des produits alimentaires. Selon la FAO, il faudrait les rincer puis les rendre inutilisables en les défor- mant et, sous certaines conditions, les incinérer plutôt que les enterrer.

Se reporter à : http://www.fao.org/3/a-bt563f.pdf

Des exemples de solutions développées dans diverses situations :

• Un dispositif de collecte des emballages avec de très grands conteneurs a récemment été mis en place par la CMDT dans des zones cotonnières du Mali mais leur nombre est très insuffisant et ils ne sont pas fermés à clef ni sécurisés.

• Un village du Cercle de Kita, Dougouracoroni, a dédié un magasin villageois pour la col- lecte des emballages de pesticides.

• Au Cambodge, un projet AVSF de mise en place de mesures de prévention sanitaires et médicales en vue de protéger la santé humaine et animale a débouché sur la distribution de poubelles de recyclage et la construction de fours incinérateurs pour brûler les dé- chets : https://www.AVSF.org/fr/posts/2100/full/sante-animale-et-sante-publique-au- cambodge

Il ne suffit cependant pas de collecter ou de brûler les emballages de pesticides ! Il faudrait plutôt mettre en place une filière traitant ces emballages sans pollutions et dangers pour les humains…

En France, des procédures ont été recommandées pour les déchets phytosanitaires par le gouvernement et ses partenaires : http://driaaf.ile-de-france.agriculture.gouv.fr/IMG/

pdf/plaquette_dechets-novembre2016_cle01bd18.pdf

Des filières spécifiques comme ADIVALOR (agriculteurs, distributeurs, industriels pour la valo- risation des déchets agricoles) ont été mises en place et s’avèrent assez efficaces pour traiter ces emballages sans pollutions et dangers pour les humains : https://www.adivalor.fr/

Au Maroc, de telles filières sont prévues depuis 2017 mais elles ne seraient pas encore fonc- tionnelles : http://mapecology.ma/non-classifiee/agadir-lonssa-fao-organisent-ate- lier-gestion-emballages-vides-de-pesticides/

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