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Sociétés savantes : la convivialité pour quoi faire ?

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Éditorial

2 l’actualité chimique - décembre 2010 - n° 347

Sociétés savantes : la convivialité pour quoi faire ?

L

e phénomène est irritant : les sociétés savantes voient s’éroder le nombre de leurs adhérents.

La Société Chimique de France, durement confrontée à ce problème, s’attriste de se voir impuissante. Le phénomène, ancien déjà, a été analysé à de nombreuses reprises. Qu’on se rap- pelle ainsi le remarquable rapport* rédigé par Guy Ourisson à la suite d’un audit ; marqué de lucidité et d’esprit constructif, il n’a pourtant pas réussi à ren- verser la tendance des évolutions. Peut-être n’avait- il pas été suffisamment diffusé pour ne pas appa- raître comme le fruit des réflexions individuelles d’une grande personnalité.

L’approche de notre président Olivier Homolle est collective dès le départ, et un séminaire a réuni les 16 et 17 novembre derniers une quarantaine de collègues très impliqués dans la vie de la société (responsables de divisions scientifiques ou sections régionales, membres du Conseil d’administration, ainsi que deux représentants des clubs des jeunes) pour des séances de « remue méninges » autour de quatre thèmes :

- l’attractivité de la SCF : comment attirer des adhé- rents ?

- l’attractivité vis-à-vis des jeunes ;

- le fonctionnement interne : comment le modifier pour l’améliorer ?

- la politique scientifique de la SCF.

Un compte rendu officiel des sessions de ce sémi- naire et des propositions qu’elles mettent en avant sera publié, cela va de soi, mais les premières observations sont déjà pleines d’enseignement.

L’ambiance était au beau fixe, très participative et très franche ; aucun doute : les collègues étaient heureux d’être réunis−démonstration par l’expérience que les occasions de rencontre sont souhaitées. Bien qu’orientés sur des thèmes diffé- rents, les groupes de travail ont mis le doigt sur des conclusions apparentées : c’est la richesse et la flui- dité des rapports humains entre les membres que l’on vient chercher en adhérant à la SCF – c’est-à- dire la convivialité – et c’est cela que l’on ne trou- ve pas autant qu’attendu. La déception suivie de la désaffection en découle souvent : il ne faut peut- être pas chercher de causes plus sophistiquées au malaise des adhésions. Quelques illustrations : - Parmi ces « responsables » de la SCF que nous étions, beaucoup ont avoué ne connaître ses struc- tures (divisions, sections, groupes thématiques) que de façon superficielle – grave indicateur de manques de contacts entre nouveaux et anciens

« responsables ».

- La « structure SCF » (solidairement) n’« accueille » pas les nouveaux membres : pas de remise d’un

« dossier » des principales informations, des princi- paux rendez-vous, du pourquoi de l’adhésion, mais

simplement une carte d’adhésion de style peu valorisant, au demeurant, à l’heure des identités plastiques tous azimuts.

- La « structure SCF » n’est pas meilleure avec les collègues déjà membres. Heureusement, il y a L’Actualité Chimique – mais l’abonnement n’est pas obligatoire – car rien, sans elle et sans SCF-Info en ligne, ne vient indiquer ce qui bouge dans le monde de la chimie, ni comment chacun peut se mobiliser pour la communauté.

- La chimie s’honore de sa double nature, d’être à la fois une science et une industrie. Mise en avant dans les discours, cette réalité n’est que bien partiellement intégrée aux activités de la SCF, malgré la récente création de la division de chimie industrielle.

La direction dans laquelle il faudrait aller pour convoquer cette convivialité demandée explicite- ment ou implicitement par tout membre ou membre potentiel a été bien circonscrite par les débats du séminaire : d’abord un accompagnement rapproché des plus jeunes par les plus anciens ! Clairement, cela appelle une activité directe au niveau local.

Ce sera peut-être là une des recommandations du séminaire : donner plus de moyens aux sec- tions régionales pour qu’elles puissent mieux accueillir leurs membres, car c’est à leur échelle, par excellence, qu’on peut construire et animer une communauté – citons à ce propos le besoin de rencontres entre industriels et académiques pour remédier au manque générique d’inter- compréhension entre eux qui est une version du mal français en ce qui concerne la recherche.

L’échelon local, cependant, n’est pas le seul. Rien ne fonctionnera si le fonctionnement général, incluant les divisions disciplinaires et le siège, n’est pas harmonieux. Comprendre les efforts nécessaires sur le terrain, apporter les réponses au bon moment est un travail considérable.

Impérativement, il faut qu’un « coordonnateur- animateur » – et disponible – s’y consacre pour l’ensemble de la SCF.

En voulant redynamiser une entreprise, personne ne mettrait l’établissement d’une convivialité au tout premier plan ; on parlerait, en contrepoint, de « ges- tion intelligente des ressources humaines au servi- ce de la mission de l’entreprise ». Mais une société savante n’est pas une entreprise commerciale : on peut défendre que sa mission, justement, c’est de créer la convivialité entre ses membres, pour construire une communauté forte. C’est peut- être là l’enseignement principal du séminaire.

Paul Rigny Rédacteur en chef

*Bulletin de la SFC, juin 1990.

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