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Reference
L'action des acides organiques en géologie
COLLET, Léon William
COLLET, Léon William. L'action des acides organiques en géologie. Archives des sciences physiques et naturelles, 1908, vol. 4e période, t. 25, p. 70-72
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http://archive-ouverte.unige.ch/unige:138436
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à une dislocation locale de moindre importance. Aussi
les
auteurs croient-ils pouvoir envisager la brèche du Cha- mossaire avec le Trias qui la porte, comme un lambeau
d'une
nappepréalpine supérieure
à la zone des Cols et à celle du Niesen et, vu l'analogie des brèches en question avec ceMesjdu Chablais et de la Hornfluh, ils sedemandent
si le Chamossaire ne
porte
pas un lambeau isolé de la napp&de la Brèche. Dans ce cas il y
aurait
ici un laminage com- plet de la zone du Niesen et de la nappe desPréalpes
mé- dianes, quirappellerait
ce qu'on constate par places dansle Chablais.
Un exposé plus complet a paru dans le n° de
décembre
des Archives.M. le Dr LËON W. COLLET, Privat-Docent, fait une com- munication
sur
l'action des acides organiques en géologie.L'action dissolvante des acides organiques, bien que connue depuis ~879 grâce au mémoire d'Alexis
A.Julien',
ne
paraît
pas avoir été prise en considérationpar
la plu-part des géologues et des géographes du continent qui
attribuent
faussement la dissolution des calcaireset des
silicates àl'anhydride
carbonique en dissolution dansles
eaux météoriques. En
Grande-Bretagne,
plusieurs géo- logues, commeIrving".
Goodchild3, sirArchibald
Geikie*, ont à plusieursreprises attiré
l'attention sur l'action dis- solvante des acides organiques.Récemment, MM. E. Chaix-Du Bois
et
A.Chaix', étu-
diant les lapiés de Carniole et du Steinernes Meer,arri- vèrent
à la conclusion que les dolines sont dues « à l'ac- tion chimique de la végétation et non simplement àune
On the Geological Action of the Humus Acids. Proc. Amer.
"~MM. Se..M79.
Organic matter as a geological agent. Pfoc.
Ceo!
vol.XII, 1892.
Geol. Mag., vol. XII, p. 464, 1890.
2'M;t Book of Geology Fourth édition, p. &98. London, Mac- millan, 1903.
(?<o6e. Mémoires. T. XLVI, 1907.
pénétration
des eauxmétéoriques,
localiséepar
de petitesfissures,
commel'admettent
lesauteurs autrichiens.
Bien que MM. E. Chaix-Du Boiset
A. Chaix nenomment
pas les acides quiopèrent
cettedissolution,
il esthors
de doutequ'ils rentrent
dans le groupe des acides humiqueset créniques.
Cesacides
ont en effet unetrès
forte action, nonseulement
sur lescarbonates,
maisencore sur
lessilicates.
M. Collet cite le cas de glauconie en ~'cttMS qui
est fortement attaquée dans l'espace d'une nuit par
une dis:solution
d'acide citrique;
les acides acétiqueet
oxa- lique, ainsi que del'eau chargée d'acide
humique,atta- quent également
ce silicateferri-potassique hydraté.
Murray
et
Irvine ontremarqué
que lemanganèse était toujours
plusabondant
dansl'eau
à la source desrivières
drainant
destourbières,
ce qui prouveune
fois de plusl'action
de l'acide humiquesur
lessilicates.
Ces silicates sont décomposés, commel'a démontré Julien,
sous formede sels à
radical
acide complexe (silico-azo-humate,etc.).
Dans les lacs, le fer
et
lemanganèse
sont solubles quand ils sont sous forme de silico-azo-humateferreux et
man-ganeux une oxydation
vient-elle
à seproduire,
le fer et lemanganèse
sontprécipités
sous forme d'oxydes (Fe~O"et
Mn02). Cephénomène
apermis
à MM. Collet et Lee 2d'expliquer l'absence
dela
glauconiedans
les lacs. En effet, le dépôt des oxydes defer et
demanganèse est
accompagné de la productiond'acide
silico-azo-humique solubleet incombinable
avec les oxydesprécipités.
Lesdépôts ocreux du Loch Ness (Ecosse),
contenant
du bioxyde demanganèse,
sont une belleillustration
de ceprocédé.
M. Collet fait
remarquer,
enoutre,
quecertains ruis-
On the manganese oxides and manganese nodules in marine deposits. TffMM. Roy. Soc. Edin., vol. XXXVII, part. IV (n" 32),
1894.
Recherches sur la Glauconie. Proc. JRoy.Soc. Edin.,vo).XXVI)
part. IV, p. 265, 1906.
seaux à pente très faible,
drainant
destourbières
enEcosse, ont une section en
0
tronqué qui est due sans aucun doute à l'action dissolvante des acides organiques, l'action mécaniqueétant
pour ainsi dire nulle.M. te prof. DUPARC.
–SM?'
p/t~ome~M de rou?'a!t<MM-lion. L'auteur a exposé récemment une théorie de l'ou- ralisation des pyroxènes dans les gabbros du Cérébriansky
qui diffère sensiblement de celles qui ont été acceptées jusqu'ici pour expliquer ce
genre
de phénomène. 11 admetque le magma primordial d'où
est
issu le gabbros enques-
tion, a d'abord,par
suite d'une premièrecristallisation,
donné naissance à du pyroxène. Puis avant la consolida- tion complète de la roche, alors que celle-ci était encore pâteuse et formée en quelque sorte de cristaux restés en présence de
leur
baingénérateur,
un nouvel apport d'un caractère plus ou moins feldspathique est venu modifier la composition de cedernier.
Tandis que les feldspaths ont continué àcristalliser,
le bain modifié a réagisur
les pyroxènes, en lesenrichissant
en alumine, les décalcifiant et y ajoutantdes alcalis. L'ouralitisation est donc due à une épigénie magmatique profonde dans l'idée de l'auteur.Tout récemment, au cours d'une excursion faite sur la rivière Gussewa, affluent de
l'Iss
(Oural du Nord,district
de Bisseuks): M. Duparc a trouvé une roche qui vient démontrer d'une
manière
complète sa théorie. Celle-ci est une plagiaplite quitraverse
en filons minces les pyroxé- nites qui constituent la montagne de GussewkyKamen. Ces filons sont en général constitués par du feldspath, auquel s'ajoute localement un peu d'amphibole. Il existe cepen- dant des variétés bréchiformes, qui renferment une multi- tude de débris anguleux de pyroxénite naissante. Or, il est aisé de constater que, sur la périphérie des fragments,le pyroxène, au contact du bain feldspathique formant la masse du filon,
s'est entièrement
transformé en horn- blende qui forme une bordure plus foncée et parfaitement nette. Partout où les enclaves de pyroxcéniteprésentaient
quelque fissure, l'amphibole se développe le long de celle-