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13 étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild = Treize étoiles : reflets du Valais = Wallis im Bild

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(1)

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Pour les murs et pour la vigne C'est chose très digne Que cette ronde de vivants Qui ont passé com m e le vent.

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3 0 e année, N° 3

M ars 1980

Sommaire

Les toits R enaissance des tavillons Protection et survie des sites Bourgs The story of V alaisans who imigred to th e U. S. A. Mots croisés Potins valaisans Question d’optique, p ar Skyll Sons de cloches Treize Etoiles-Schnuppen D er Pfeifenm acher von Mund Le four à pain revit Un oublié du tem ps Le gypaète b arbu Le livre du mois Tourisme Zahawi: des sculptures venues d’ailleurs

Un mois en Valais

N o tr e co u v e r tu re : A n cie n n e église de Saxon et a b r ic o tie rs en fle urs (P hoto O sw ald Ruppen) Dessins de Skyll

(10)

Les toits

Des toits que l ’on d écou vre soudain du dessus, au

tournant du chemin. Presque tous pareils, ramas­

sés, écrasés sous leurs pierres moussues ou leurs

bardeaux. S’épau lan t les uns les autres, en com pa­

gnons de toujours.

A u milieu, une p e tite église blanche.

Le tableau est rustique et charmant, mais existe-t-il

en co re? Peut-être, ci e t là. Et p o u r com bien de

tem ps ?

En a-t-on massacré d e ces toits e t de ces bâtisses de

belle ordonnance, en harmonie avec un paysage,

d o n t il eû t été sage de sou stra ire à un certain

«progrès» au moins l’a sp ect extérieur!

A m é lio r e r le confort des vieilles demeures, certes,

mais sauvegarder ce qui en fait le charme et la va­

leur esthétique.

N e plus d ém o lir sans raison impérative, mais res­

tau rer avec intelligence et bon goût.

R ép a rer les erreurs architecturales com mises e t les

outrages du temps.

Prendre conscience d e la péren n ité des lieux et de

la richesse des choses, dans l’hum ble hameau

com me dans la grande cité.

Des tâches auxquelles les urbanistes d ’a u jo u r d ’hui

et de demain, respectueux du p assé e t des tra d i­

tions, d evraien t consacrer leur science, leur clair­

voyance e t le m eilleur d ’eux-mêmes.

Une certaine qualité de la vie n ’en dépen d-elle pas ?

(11)
(12)
(13)

Renaissance

des

tavillons

Depuis des siècles déjà, l’homme a

découvert les avantages des b a r­

deaux de bois p o ur la couverture des

toits et le revêtem ent des façades.

C’est su rto ut dans les régions riches

en forêts des Alpes et des Préalpes

que les tavillons servent depuis tou­

jours de m atériau préféré pour la

protection des bâtim ents contre les

intempéries.

Autrefois, les arb res devant servir à

la fabrication des tavillons étaient

abattus dans les environs immédiats

du chantier, entreposés pendant une

longue période puis fendus à la main

avant d’être posés su r les toits et les

façades de la construction.

La substitution des bardeaux de bois

par d’autres m atériaux de couverture

plus m odernes et de plus grand for­

mat a e n traîné un changem ent consi­

dérable des techniques de pose chez

les couvreurs. Avec le temps, le p e r­

sonnel ayant les connaissances et la

pratique nécessaires pour effectuer

correctem ent u n toit ou u n e façade

de tavillons n ’a cessé de dim inuer.

Aussi, n ’est-ce pas sans raison qu’u n

cours su r les couvertures en b a r­

deaux de bois fut institué l’an d ernier

à U tzw il/SG . Il peut être considéré

comme la renaissance pleine de pro­

messes d’une ancienne tradition a rti­

sanale qui re p rése n te une partie non

négligeable de l’activité du couvreur.

Lig.

Toits de bardeaux (tavillons) près d'Isérables, à gau­ che, et à Reckingen, vallée de Conches

(14)

Comme la p lu p a rt des m erveilles d ’architecture, le caractère p a rticu lier de nom breuses villes et vil­

lages d ’Europe, hauts lieux de notre histoire, est de plus en plus menacé. La vétu sté des bâtiments, leur

dém olition ainsi q u ’un d é v e lo p p em en t inconsidéré de la construction con du isen t d irectem en t à la dis­

parition de ces richesses. Sans plus attendre, les nations d o iv en t en trep ren d re les tâches nécessaires

p o u r assurer le soin, l’entretien et la mise en valeur de ce patrimoine. A Strasbourg, le Conseil de l’Eu­

rope avait déclaré 1975 année de la protection des m onuments et des sites. Cette décision a eu pour

effet de faire p ren d re conscience aux peu ples de leur histoire e t d e m ettre en valeur les richesses

architecturales qui nous on t été transmises, q u ’il s ’agisse de grands monuments, d e m od estes maisons

bourgeoises ou de sim ples habitations rurales.

La culture

des régions alpines

Il est réjouissant de constater que

l’appel du Conseil de l’Europe su r le

thèm e : «Un avenir p o ur n otre passé»

a trouvé un accueil favorable dans

notre pays, car c’est à la Suisse qu’il

appartient de re p ré se n te r l’histoire

et la culture des régions alpines.

La protection des m onum ents et des

sites étant du resso rt de la Confédé­

ration, le Conseil fédéral est disposé

à soutenir activem ent l’initiative du

Conseil de l’Europe sans pour au tant

po rter atteinte à la souveraineté des

cantons dans le domaine culturel. Le

principe de ces actions est de susciter

un intérêt pour des travaux de réno­

vation et de restau ratio n en réalisant

quelques exemples concrets et dé­

m onstratifs dans des com m unes u r ­

baines et rurales.

Cette année européenne consacrée à

la protection des m onum ents et des

sites a servi à afferm ir n otre volonté

de sauvegarder les ouvrages et les ri­

chesses architecturales du passé.

Elle a perm is de regrouper et de

con centrer les efforts su r u n même

objet dont le but n ’est pas tan t la

conservation de constructions iso­

lées que la protection de groupes de

bâtim ents au cœ u r des villes et des

villages, voire de cités entières qui

possèdent u ne certaine un ité et dont

le développem ent est resté harm o­

nieux d u ra n t plusieurs siècles.

Bien que fortem ent peuplé et indus­

trialisé, n otre pays compte beaucoup

de localités auxquelles sont attachés

de nom breux souvenirs historiques.

D’innom brables exemples de villes

fortifiées et de villages pittoresques,

tém oins évocateurs du passé, m éri­

ten t d’être pris en considération et

d’être mis en valeur. P artout où ces

localités ont conservé leu r vrai vi­

sage, un pont est jeté, qui nous relie

au passé. Sans le respect de ces liens,

un peuple se renie car u n pays sans

constructions historiques peut être

com paré à u n homme sans mémoire.

(15)
(16)

Une architecture moderne

adaptée aux constructions existantes

La localité, symbole de n o tre civilisa­

tion, re p rése n te l’espace vital.

L’homme en a besoin a utan t que d’un

environnem ent équilibré. L’évolu­

tion actuelle crée des agglomérations

issues de plusieurs localités qui non

seulem ent sont laides, mais encore

d étru isen t le caractère et l’esprit

com m unautaire des anciennes cités.

Certes, il est impossible de vouloir

protéger toutes les constructions

dont l’aspect extérieu r rappelle le

mode de vie d’autrefois. Le phéno­

m ène de l’adaptation aux besoins

nouveaux, particulièrem ent du point

de vue de l’hygiène ainsi que la né­

cessité de laisser aux vieilles villes

leu r anim ation et le u r rôle de centre

urb ain exige de nom breux travaux

d’assainissem ent et de rénovation.

Il est cependant regrettable que l’on

se soit laissé p re n d re trop longtemps

au piège d’une conception un iq ue­

m ent fonctionnelle de la construction

et que seuls les m atériaux m odernes

aient suscité de l’intérêt. Cet engoue­

m ent p ou r tout ce qui présente u n ca-

j

ra ctère utilitaire a conditionné notre

jugem ent au d étrim ent des valeurs

nobles et irrem plaçables.

Pour conserver l’aspect traditionnel

et harm onieux des localités, les

transform ations et l’im plantation de

nouveaux bâtim ents doivent néces-j

sairem ent être conçues et exécutées

selon des formes, des proportions

exactes et avec des m atériaux bien

adaptés. L’architecture m oderne ne

doit pas ju re r p a r rap p o rt aux cons­

tructions anciennes, ce qui nécessite

des solutions qui conviennent parfai­

tem ent à leu r nouvel environnem ent.

A cet égard, une évolution réjouis­

sante de l’opinion publique en ma­

tière d’urbanism e se dessine. De leu r

côté, les architectes et les urbanistes

reconnaissent que les transform a­

tions peuvent avantageusem ent s’ef­

fectuer sous la forme de construc­

tions mixtes qui unissent les m até­

riaux de construction traditionnels

tels que le bois, la te rre cuite et la ma­

çonnerie. Par leu r aspect, ces m até­

riaux naturels assurent une certaine

continuité, ce qui évite à l’architec­

tu re m oderne de détruire le style et

l’originalité des lieux.

L’unité d’un vieux bourg (à gauche, Loèche-Ville); à Naters, on a su dissocier le village ancien des quar­ tiers modernes.

(17)
(18)

Le bois et la pierre

à travers les siècles

(19)

L’arch itectu re de nos villes n ’est pas

seule à d ém o ntrer la valeur et les

qualités des constructions qui nous

sont parvenues à travers les siècles,

celle de la campagne possède égale­

m ent u n cachet particu lier digne

d’être protégé. Les vieilles ferm es, les

greniers, les moulins, les scieries, les

maisons à colombages, les clochers et

les ponts de nos campagnes, témoins

de n o tre civilisation, souvent liés aux

coutum es d’une famille ou d’u n lieu

q u ’ils p erp étu en t de même que le

souvenir d’événem ents m arquants,

sont tous em preints de la physiono­

mie du bois et de la pierre.

La beauté et l’im portance typologi­

que des anciennes constructions en

bois ou mixtes relèvent d’u n e archi­

tecture harm onieuse et cohérente

ainsi que de leur exécution artisa­

nale. Grâce au profond attachem ent

des en tre p ren e u rs et charpentiers

d’autrefois aux proportions et aux

m atériaux naturels, l’architecture

traditionnelle s’est m aintenue dans

sa forme p arfaite ju sq u ’à nos jours. A

l’h eu re actuelle, les règles tradition­

nelles et artisanales de conservation

du m atériau sont reconnues et appli­

quées aussi bien dans la façon de

concevoir les façades que dans les

soins accordés aux détails de cons­

truction.

A l’image des villes, les aggloméra­

tions ru rales servent de te rra in d ’ex­

périences à l’architecture m oderne.

Depuis que les commodités et le

confort des appartem ents se sont

considérablem ent élevés, les n ou ­

veaux m atériaux ont fait leu r appa­

rition dans les anciennes maisons,

parfois, hélas ! au détrim ent des ca­

ractéristiques architectoniques du

bâtim ent.

Afin d’éviter des erre u rs irré p a ra ­

bles et l’enlaidissem ent des dem eu­

res, on devrait pren d re conseil au­

près des spécialistes ayant le respect

de la belle ouvrage et de l’environne­

ment, avant d’entre p ren d re une ré ­

fection.

La protection des m onum ents et des

sites commence chez le bon artisan

déjà.

Lignum.

A Rarogne, ci-haut, l'habitation moderne du premier plan s'incorpore parfaitement aux anciennes bâtisses et, ci-contre, au paysage (bâtiments Grande Dixence aux Haudères). A Isérables, par contre (page 16), l'équilibre est rompu.

(20)

BOURGS

Conceptions d'hier (Ergisch)...

Dès l’origine le mot se dédouble, nom ­ m ant des lieux dont les destins diffèrent d’emblée. Il est bas-latin: burgus. Il est aussi germ anique : burg. Celui-ci désigne une forteresse, point d'appui m ilitaire de la puissance politique; celui-là est com­ m un à de gros villages où se te nait - et se tient souvent encore - le m arché des vil­ lages voisins. Sur le p ré de foire. C’est donc u n centre de la vie économique et sociale, avec ses m archands forains et ses bateleurs.

Ainsi, le bourg de Saillon et les ruines de son château bâti su r des m urs rom ains du IVe siècle p a r P ierre II de Savoie au mi­ lieu du XIIIe siècle, illustre le rôle des forteresses et leurs aventures souvent tragiques suivant la fortune ou l’infor­ tune de la volonté de puissance.

Ce qui reste du château dom inant le bourg de La Bâtiaz, au tre forteresse de P ierre II succédant à quelque vigie ro­ m aine, évoque un m ême sort. C’est la bâ­ tisse d éserte et ru in eu se de l’e n tré e nord de Martigny. Le bourg, en bas, reste sen­ tinelle d ’un pont, passage obligé pendant des siècles.

A la sortie sud-ouest de la cité des vignes et des D ranses, le vrai vieux bourg aux origines celtiques est Martigny-Bourg et son cœ u r le Bourg-Vieux. César le cite, l’appelle Octodurus, le situe su r la D ranse, en tre les m arais et le Mont-Che­ min. Au p rem ier siècle de notre ère, les Romains bâtissent là une petite ville, r e ­ lais su r la route du Mont-Joux et m arché régional. C aravaniers et voyageurs y af­ fluent, allant et venant p ar le plus ancien passage des Alpes. Tandis que bêtes et gens se resta u ren t, on entasse les m ar­ chandises dans les entrepôts et su r les bâts.

Sur la route du col - notre Grand-Saint- B ernard - il y a le Bourg-Saint-Pierre où l’on relaie avant la plus dure étape. Il est d’origine celte et de stru ctu re romaine. Le vrai centre commercial, plus bas, est au bourg d’O rsières. Il a même origine et m êm es fonctions. C’est le m arché de l’En- trem ont et de F erret.

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(22)

Tous ces bourgs sont s e rré s su r leurs églises depuis q u ’elles fu re n t bâties, en­ tre les XIIe et X IIIe siècles. Celle de Mar- tigny-Bourg date de 1606.

Le long du Rhône valaisan, d’autres bourgs ont eu vocation de fo rte resse et l'ont perdue, ou de m arché et l’ont déve­ loppée.

Ainsi, autour de son église néogothique de 1930 décorée p a r Edmond Bille - vi­ traux, fresques et m osaïques - le gros bourg de Chamoson tire à soi le lourd tissu des vignes en pente douce, comme une paysanne assise dans ses jupes éta­ lées. Et leur b o rd u re est en velours de verger. D errière, les parois du Haut-de- Cry au M uveran reflètent le soleil, patron de la vigne. Le bourg négocie ses vins. Il

Des réfections qui s'imposent à Tourtemagne (en haut) et à Botyre/Ayent n ’est plus seigneurie épiscopale et il n ’est plus savoyard depuis cinq siècles. On l’a bâti sans faste et sans fautes de goût, so­ lidement, pour le travail et le dim anche de ses bourgeois te rrie n s.

Sur l’au tre rive, p resq u e en face, Saxon garde les ruines de sa forteresse - les g randeurs de la force n ’ont qu’un temps. Le bourg s’est fait fruitier.

Il faut grim per à Tourbillon et à Valére où l’air est toujours agité p a r des fantôm es tragiques dans des soleils de gloire, pour voir sous ses pieds qu’avant Sion la capi­ tale il y eut u n bourg créé forteresse et sans lequel le Valais n ’eut pas eu ce cœ u r d’espérance et d ’endurance; en u n mot, n'eu t pas été. Et le bourg ancestral est parfaitem ent m aintenu tel qu ’il fut; mais la vie aussi lui est m aintenue p a r musées, échoppes, auberges et m étiers de gouver­ nem ent.

Rem ontant la vallée, les mêmes bourgs forteresses se répètent, p our les mêmes rôles de défense et les mêmes projets de pouvoir. Et les bourgs m archés leur ré ­ pondent, où la vie continue. Rarogne, comme l’aire des aigles, SierreTe-Bourg où l’Eglise avait ses châteaux, Brigue au­ tre bourg m arché, entrepôt du trafic du Simplon, avec u n château quasi-oriental p our un m archand de génie.

(23)

m assif alpin central comme on pend au clou u n tablier de grosse toile ménagère, il y a le beau bourg d ’E rnen su r l’éche- veau des routes vers l’Oberland bernois, les Grisons, l’Italie - et la vieille route passait le Rhône à Zbrigg. C’est un mo­ dèle d ’authenticité. Depuis le XIIIe siècle, il ventile le com merce de la vallée de Conches qu’il regarde de toutes ses fenê­ tres à cadres blancs su r le b ru n som bre du mélèze. Ses bourgeois ont refusé les subsides pour être libres de le re s ta u r e r à leur guise. C’est-à-dire parfaitem ent. En 1979, le Prix W akker, de la Ligue suisse pour la protection du patrim oine, les en a récom pensés.

Gens du bourg sont bourgeois. Ce fut un A Diogne près de Lens, on répare un chalet, tandis qu'à Venthône une maison attend son heure

grand titre de fierté quand les artisans et les com m erçants des villes médiévales enlevèrent à une noblesse féodale allant en décadence des droits et des privilèges dont ils form èrent les bourgeoisies, fon­ dations de l’Occident m oderne. A Marti- gny-Bourg, on est «Bordillon». C’est de même origine.

A la différence du faubourg qui n ’est qu ’annexe, prolongem ent, souvent cache- m isère de la ville, le bourg est la ville la plus ancienne et d em eure tel, séjour d'une com m unauté assez diversifiée pour que la vie y soit agréable et bonne. Certes, on y est tout aussi m alheureux et h eu ­ reux q u ’ailleurs. Mais c’est entre voisins. Alors, les joies sont plus simples étant plus franches, et les peines moins lourdes d ’être portées ensemble. Faut-il au bourg un dénom inateur com m un? Je dirai: cor­ dialité. Une qualité de c œ u r d ’autant plus précieuse q u ’elle disparaît des grandes villes à proportion qu ’elles grandissent. Au bourg, les m aisons sont encore à l’échelle h um aine; et leurs toits de toutes pentes, leurs façades à divers angles et toutes singulières offrent au soleil des r e ­ dans, des saillies, mille accidents heu­ reux favorisant les jeux de l’om bre et de la lum ière qui sont la vie m êm e des mai­ sons. Les ru es sont étroites, sinueuses,

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échappant toujours à l’ennui des lignes droites; il y a des places et des fontaines, un clocher sonnant les mariages, une cha­ pelle où tran siten t les morts.

Ce petit m onde ren ferm e tous les m étiers d ’une com m unauté indépendante. C’est son originalité. On y vend du pain et des fromages, et toutes viandes. Vignerons y vivent, et paysans, charpentiers, anti­ quaires; la rep a sseu se et le coiffeur; le forgeron et l’im prim eur; des auberges aux noms anciens; des boutiques; et ces «m archands de fer» qui m ’ém erveillent depuis l’enfance pour ce q u ’on y trouve tout, du clou à la hache, de la ficelle au sé­ cateur. Souvent, l’une des rues, ou les deux - car il n ’y en a guère plus: les au­ tres sont des venelles - sont encore m u­ nies d ’un chem in de char en larges dalles serties en tre les pavés.

On re sp ire encore au bourg les odeurs vi­ vantes: feux de bois, étables, forge, four et cave. Midi l’été fait so rtir le parfum des p ie rres; l'hiver y m et u n goût de neige. L’avenir des bourgs n ’est pas parto u t as­ suré. Si l’on entend les sauvegarder dans leur intégrité, il faut que des lois p récises et appliquées p rése rv e n t leurs grâces naïves, leur charm e rustique, leurs ali­ gnem ents pittoresques. Il est urgent de d re sse r pour chacun des plans d ’u rb a ­ nism e établis d’un com m un accord avec leurs bourgeois. Il faut les assainir, dé­ m olir les bâtisses inform es, les verrues, les soues à cochons. Il est des maisons abandonnées qui m enacent de crouler; d ’autres font des m orts honteuses dans des arrière-cours. Il faut rem ettre les bourgs en état de charm e et de bon ac­ cueil; et ne pas confondre la vétusté et l’ancienneté.

On avait oublié que ce qui compte d ’abord, c’est la qualité de la vie. Elle naît d’un rap p o rt heu re u x en tre l’homm e et son habitat. Les bourgs sont faits p our la favoriser.

Daniel Anet.

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The story

o f Valaisans

who emigrated

to the U.S.A.

Type de maison concharde à Emen. L’interdiction de parquer, hélas ! n'ajoute rien à la beauté de l'édifice...

Farming on the steep land o f the Val d ’Hérens was too hard work and did not sup­

port big families. Therefore, Jean-Antoine Dayer and his wife Marie-Catherine,

horn Toumier, decided at the beginning of 1896 to emigrate to the United States

o f America. They sold their house, small fields and cattle at Plan-la-Croix above

Euseigne to pay for the voyage and to buy a cotton farm in Arkansas. But they

kept their farming tools and household utensils and one day loaded them all, to­

gether with their five children - Joseph, Charles, Nicolas, Marie and Eugénie -

on a cart to travel down the steep road to Sion, where they took the train to Le

Havre. The two-weeks voyage to New York was very trying, and the mother and

two girls were ill when they landed at Castle Garden, a small island near the Sta­

tue o f Liberty in the Hudson River. A t this island used to be the harbor o f New

York until 1900.

A t Castle Garden, they had to show their money (which had to be in gold coins)

at the Immigration Office to prove they had enough to support themselves during

the first days in the U.S.A. Afraid o f being robbed on the way, the wife and two

daughters had hidden the coins in the numerous folds of the wide skirts o f their

Valais costumes. A t the Customs Office, the officer spied among their household

utensils a still - used for turning fruit into alcoholic spirits - which he refused

to let them bring into the U.S.A. But ingenious father Dayer had his head screwed

on: he explained that this was the cooking pot to make the soup for his big family...

and was allowed to keep it!

A fter a long wait in New York, they took the train to Detroit, St. Louis, Little Rock

and, finally, after three days o f travelling, they arrived in Conway near the A r­

kansas River. There, they were met by the family ofJean-Baptiste Moix o f St. Mar­

tin in the Val d ’Hérens, who had emigrated some years before and who helped

them to find a cotton farm. But after the difficulties o f the sea voyage, they, who

had come from the dry Valais, suffered terribly from the damp climate in the

Plains o f Arkansas. Their cotton fields were often flooded. Two years after their

arrival, mother Catherine and her son Charles died o f fever.

Of the other children, Marie and Eugénie later had small families. But brother

Joseph, married to Victoire Moix of St. Martin, had nine children and a further

eleven in a second marriage with Phylomène Dayer o f Hérémence.

As the cotton plantations were later abandoned in this region o f Arkansas, the

descendants of Jean-Antoine Dayer became merchants, traders, craftsmen or catt­

le breeders. Many have since moved to other States, but all remember their native

Valais and remain fervent Catholics. One couple, Dany and Jenny, still speak

French, as well as the quaint dialect o f St. Martin. '

Nicolas, the youngest son, came back to the Valais in 1906, when he was twenty.

That same year, his father died aged 56 in Hérémence. In 1908, Nicolas married

Euphrosine Genolet with whom he had eleven children; he died in 1977, aged 91.

From 1911 to 1961, he was the guardian o f the Alpine Club’s «Cabane des Dix»

at 2925 meters above sea level. What a contrast was the clear dry air o f his high-

perched shelter near the glaciers o f the Mont-Pleureur after the humid Plains o f

Arkansas !

A t the occasion o f the Bicentenary o f the United States o f America in 1976, Mr.

and Mrs. Camille Dayer o f Martigny went to visit some o f their relations in the

States. They had always exchanged letters with some o f their cousins o f Conway

and Los Angeles. They flew from Zurich to New York, Philadelphia, Atlanta, Mem­

phis and Little Rock to Conway, Arkansas. There, they stayed two weeks with Mr.

and Mrs. Dan Dayer and other relations and were honored at a dinner party and

family reunion o f one hundred and twenty persons at the home o f Mr. and Mrs.

James Daugherty-Dayer, who are all descendants o f Jean-Antoine.

During their visit to Arkansas, Mr. and Mrs. Camille Dayer met the families Moix,

Mayor, Masserey, Germanier, Troillet, Favre, Dussex, Rudaz and Dayer, who are

descended from Valaisans who emigrated to the States between 1800 and 1900.

They live in big farms in the vast Plains o f Arkansas.

When passing through New York, Mr. and Mrs Dayer visited the Museum o f Im­

migration lodged in the Statue o f Liberty. They were very impressed by the do­

cuments about the difficulties endured by the people o f the Old Continent who

went to the U.S.A. hoping to find an easier life than in the valleys o f the Valais.

Such difficulties have always existed, not only with emigrants from the Valais. So­

me succeeded and acquired big fortunes after some years o f hard work, others

led a miserable life or came back home poorer than when they had left. However,

the Dayer family was one that prospered and multiplied.

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par Eugène Gex

2 3 5

6

7

8

9 10 11 3 H orizontalem ent

1. Souvent fort riche en Valais. 2. Le Bouveret avant le XVIe siècle. - A son pont dans les Al­ pes vaudoises. 3. Les ch asseu rs les appellent aussi «fumées». - Interjection. 4. Bouts de lai­ ton. - Il est censé provoquer le rire. 5. M aladie infectieuse. 6. Les Rétais y vivent. - Fin de verbe. - On en place parfois dans les to rren ts p o u r lu tte r contre l’érosion. 7. Elles occupent, en Valais, une im portante m ain-d'œ uvre. 8. Bourgade du district de Sierre. - Etoffe. 9. Ce qui est le plus substantiel. - E ntre trois et qua­ tre. - Symbole chimique. 10. Fait souffler le fœ hn. - Si c’est un accident, il ne protège pas de la pluie. 11. On regarde avec plus d’indul­ gence celles de jeunesse. - Pronom.

Verticalement

1. Ils h abitent u n bourg du Vieux-Chablais. 2. On l’utilise p o u r fixer les dunes. - D éb arrasser les étoffes des nœ uds. 3. Dans le Frioul. - En Valais, la n a tu re en p résen te un som ptueux. 4. Comment rirait-on sans lu i? - L argeur d’une étoffe. 5. C ontiennent souvent de petits cail­ loux. - Pas beaucoup. 6. D ure généralem ent longtemps. - Tout pli suivant le sixième pli. 7. Avait son côté dans nos églises. - Initiales ap rès une signature. 8. Anet. - C’est u n nom bien connu à Martigny, à Saint-M aurice et ail­ leurs. 9. Possessif. - T ran sm etten t les caractè­ res héréditaires. - Rapport. 10. Aspires. - Au bord de la paupière. 11. Sur le coteau, nos bourgs sont souvent ainsi disposés. - Son P re­ m ier A oût n ’est pas tout à fait comme les au ­ tres.

I

a

J

j m s m m s

Lettre à mon ami Fabien, Valaisan émigré

Mon cher,

De m ême que tu ne lis jamais deux fois le même rom an policier, de même

aussi les fans du suspense ont boudé la réédition du fameux procès que tu

connais.

Celui qui nous a valu u ne célébrité telle que la prem ière phase constitua,

pour p arle r m oderne, n otre show du siècle.

Il en reste tout au plus un goût am er chez quelques contribuables qui, en

payant leurs impôts, se dem andent à quoi le u r argent va être utilisé. Ils

veulent bien adm ettre de le v erser dans u n vide-poche, mais désirent

encore savoir de quelle poche il s’agit.

A propos d’impôts, il me souvient de l’aventure de ce Valaisan astucieux

qui avait construit u n e fort belle bâtisse en utilisant des fonds inconnus du

fisc; ce d ern ie r le rappela à notre im pru dent frau d eu r en lui infligeant une

forte am ende qu’il paya rub is su r l’ongle.

Mais quelle n e fut pas la surprise de l’intéressé d’en recevoir bientôt une

deuxième ; c’est qu’il n ’avait pas déclaré non plus l’argent utilisé pour

payer l’amende.

A ujourd’hui, il y a des fiduciaires p o ur vous éviter de tels ennuis et pour

guider les «assujettis» su r les chem ins périlleux de l’h on nêteté minimale.

Mais parlons plutôt Jeux olympiques. L’or, l’argent et le bronze fu ren t plu­

tôt des m étaux ra res pour nous. Comme je n ’ai jam ais placé l’h o n n eu r du

pays dans les jam bes de quelques athlètes, tu m ’en vois consolé et d ’accord

avec cet idéaliste b aron de C oubertin: celui-ci a toujours proclam é bien

h au t que l’essentiel est de participer. Q uelques Valaisans ont ainsi fait un

beau voyage.

Quant à ceux qui se dem andent si ces jeux seront les ultim es, ils doivent

se souvenir que, ressuscités à la fin du siècle dernier, ils avaient été sup­

prim és un m illénaire et demi plus tôt p ar un em p e reu r rom ain du nom de

Théodose: celui-ci trouvait en effet q u ’ils étaient politisés. L’e r re u r du

baron, a u te u r de la résurrection, fut peut-être de croire que le monde avait

changé.

... Au m om ent où ces lignes sont écrites, on en est encore à p en se r que les

Helvètes refu sero n t u ne initiative prévoyant la séparation de l’Eglise et de

l’Etat.

Les adversaires ont édité des affiches invitant les Suisses à laisser ou à

« rem ettre l’église au milieu du village », locution qui fait toujours bien,

mais qui était totalem ent en dehors du sujet.

A moins q u ’on ait voulu rap p eler une époque où, dans ce pays, la chaire

de Dieu était le point de d épart des décisions de César, ce qui était

contraire aux conseils bibliques: «Rendez à César...»

Sache aussi que, procédant à un rajeun issem en t du droit de famille, le

législateur helvétique se propose d’abolir la suprém atie m aritale. C’est que

depuis un certain tem ps ceux qui la faisaient encore valoir étaient traités

de phallocrates.

Pour ma part, ayant réussi m a traversée m atrim oniale de bientôt q uarante

ans sans jamais me servir du code civil, je suis ces réform es un peu de loin.

Car j’ai toujours pensé que le jou r où je sortirai ce code, ce serait un peu

le com m encem ent de la fin.

... Les fleurs, les petits oiseaux, l’amour... c’est aussi le printem ps du

Valais... et c’est moins sec que des paragraphes.

(29)

Question d’optique

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SONS

DE CLOCHES

Je an -P ie rre Calarne H enri-C alam e 9 20 5 3 C e m ie r NE

C em ier, le 1er février 1980. M essieurs,

Etant venu en Valais l’a u tre jour, j’ai lu «Treize Etoiles» de septem bre 1979 dans u n hôtel-res- tau ra n t. Elle m’a plu, su rto u t que je ne connaissais pas du tout la revue.

Croyez-moi c’est une réussite, je vous en féli­ cite vivement, le Valais y est bien présenté. Je vous dem ande s’il serait possible de rece­ voir à titre gracieux le num éro de février 1980 et l’annexe Valais-Résidences, c ar j’ai vu q u ’elle sort en février.

D’au tre part, avez-vous de récents n u m éros de reste, sauf septem bre 1979?

D’avance m erci beaucoup. Je verrai après lec­ tu re ici, en p re n a n t mon temps, si je désire souscrire un abonnem ent.

Recevez chacun mes salutations, et bravo à la revue «Treize Etoiles» et qu ’elle vive, qu ’elle vive longtemps!

Voilà un petit poème composé l’a u tre jour en venant p resque ju sq u ’à Sion, tellem ent il fai­ sait beau; ici, dans la campagne, on n e voit pas cela, m êm e pas des m ontagnes si jolies. Si le c œ u r vous en dit, alors mettez-le dans «Treize Etoiles». M eilleures pensées. j ç a |ame

CE BEAU VALAIS Valais «Treize E to iles» quel tableau, quelle toile: en été, bien ensoleillé, en hiver, le temps clair, au printem ps, on s ’y détend, en automne, on s'en donne. D ’un bout à l ’autre du Valais, on y court on s ’y plait,

de la vallée ju sq u ’aux cimes enneigées, partou t p artou t on s ’engage volontiers! Vivre et revivre ce paysage,

ivre q u ’il paraît, à tou t âge: jeune et vieux on le contemple,

l ’un et l ’autre on s ’en contente! D ’un jo u r à l’autre tout change, «Treize Etoiles», on est aux anges! Valais d'un jour, Valais de toujours, que de discours, Valais d ’amour!

H u b e rt Wolff Rue du C hâteau 41 1950 Sion Sion, le 29 janvier 1980. A la D irection de la revue «Treize Etoiles» 1920 Martigny M essieurs,

Je vous rem ercie de l'envoi de votre num éro «Treize Etoiles » de janvier 1980 ainsi que de votre proposition d’abonnem ent à votre revue. Je tiens cependant à vous inform er que depuis sa parution je suis fidèle lecteur de ce journal, celui-ci m’étan t réserv é m ensuellem ent au kiosque Défabiani chaque fois. Je n e veux pas la décevoir et je reste u n fidèle lecteur. Je saisis l’occasion po u r vous féliciter p o u r sa p arfaite ten u e et vous rem ercier des articles du mois d e rn ie r su r mon frère Albert, aux­ quels j’ai été très sensible.

En vous rem ercian t encore vivement, je vous prie d’agréer, M essieurs, mes salutations dis­ tinguées. H ubert de Wolff.

1 ^ )

S

c k i u i f f e n

W enn einer eine Reise tut... Mit einer Boeing 737 fliege ich von Cointrin nach Düsseldorf. (Selbstverständlich: Ich w erde geflogen...) Leideform? Keines­ wegs. Geflogen w erden ist eine m einer Leidenschaften. Ich liebe es, in den Wolken zu sein...

Der K apitän ist sich seiner In­ formationspflicht bew usst: W ir fliegen auf 8500 m Höhe. Ich bestelle einen Zweier Fendant. 8500 Meter, das ist so gut wie d er Himalaya und so viel Höhe m uss gefeiert und begossen w erden. Es fehlen zum Zweier 0,4 Deziliter. Bei der Swissair liegt die Kunst des klu­ gen M asshaltens scheinbar doch etwas u n te rhalb d er Limite eines W allisers mit grossem Schluck. W äh ren d die drei D üsenm otoren mit ihrem Kopf durch eine trübe W olkenwand wollen (und reüssieren!), bleibt d er Fendant- Genuss ungetrübt. Und einmal m ehr stelle ich fest, dass Fendant anim iert: mein besseres Ich red e t meinem schlechteren (weniger guten!) Ich zu, es sollte im Leben auch und etwas h äu ­ figer mit dem Kopf durch die Wand. Es lohne sich. Wie w enn sie meine Gedan­ ken e rra te n hätte, bittet die sinnlich­ einschm eichelnde Stimme der Stewar­ dess, mich anzuschnallen. Ich habe Mühe, mich gleichzeitig auf einen gu­ ten Wein une eine schöne F rau zu kon­ ze n trieren (vielleicht machte auch hier Übung den Meister!). So fällt m ir erst jetzt auf, dass die S tew ardessen keine eigentlichen Uniformen m e hr tragen. Sehr zum Vorteil und zur A nnehm lich­ keit d er Fluggäste : Das Fliegen wird zi­ viler un d die Stew ardessen fraulicher. Eine F rau in Uniform ist irgendwie u n ­ antastbar. (Das Gegenteil von u n a n ­ ta stbar ist nicht das, was gewisse Män­ n e r leise lüsternd denken...)

Der Raum ru n d um Düsseldorf gehört zu den dichtbesiedeltsten d er Welt. Noch zu später A bendstunde rase n auf den vielen A utobahnen unzählig viele Kraft- und F reude wagen gestresst und verliebt d er Garage und dem Bett ent­ gegen. Mein F reund fährt mich aus der Hektik d er P ferdestärken und dem Rummel d er Großstadt aufs stille Land hinaus: Landhaus Felderbachtal. Es rieselt Regen und d er Regen riecht ganz deutlich nach fetter Erde und Bir­ kenstäm m en (und einmal m e hr bedau- re ich, dass Riechen noch kein Schul­ fach ist).

Die Gastgeber im Landhaus Felder­ bachtal gehören zu den aufm erksam ­ sten und liebenswürdigsten, die ich kenne. Im grossbauchigen Glas funkelt d e r rubinrote Wein, verhalten kühl und deshalb wärmend. Es gibt nichts Eleganteres und gastronomisch Stilvol­ leres als grossbäuchige Gläser. (Aus dem Rokokospiegel grinst m ir zwar ei­

ne Silhouette entgegen, die sich über meine Stilauffassungen lustig macht). Im heissen Teller duftet eine rosa En­ tenbrust, so zart, als gehörten Enten zu den zartesten (oder sagt man: zärtlich­ sten) Zweibeinern d er Welt.

Anderntags entdecke ich das Landhaus Felderbach tal als ausgesprochenes W alliser Spezialitäten-Restaurant. Drei W ochen lang stellt die Küche auf (dem Namen n ach typische) W alliser Gerichte um. Es dürfte abe r nicht leicht sein, diese Leckerbissen auch in einem am Rotten oder in einem seiner S eitentäler angesiedelten Gasthof zu finden. A ber gerade diese Kreativität und diese Exklusivität im Angebot he­ ben ein Etablissem ent ü b e r einen kuli­ narischen Feld-, Wald- und Wiesen-Be- trieb hinaus, in dem sich die Düfte auf pommes frites, Erbsli mit Rüebli und K urzgebratenes konzentrieren und er­ schöpfen.

Vom reichhaltigen W alliser Angebot bleiben m ir in bester E rinnerung:

Pied d e porc à la Valaisanne Forellenfilet nach M ü n der A r t

S itten er Kalbfleischvögel Kalbsschnitzel Agaunoise usw.

Mein D reistern geht aber ganz eindeu­ tig an das Gitzi in Honigsauce, auch wenn ich nicht ein passionierter Süs­ se r bin. Die wohldosierte Harmonie zwischen Salz, Pfeffer und Thymian, Glace de viande, Honig, grosszügig viel frischen K üchenkräutern und etwas Rahm m achten dieses knusprig gebra­ tene Gitzigericht m e hr als zum Ge­ dicht. Mit den in W eisswein erhitzten W illiam sbirnen auf dem T ellerrand wird es zum Leckerbissen, den meine Geschmackspapillen noch lange in an­ geregter E rinnerung behalten werden.

In den Kellerregalen des Landhauses Felderbachtal liegen eine Menge Fla­ schen, fruchtiger Fendant, herzhafter Johannisberg und vornehm reifer Do­ le. Das w äre G rund genug, noch ein paa r Tage länger zu bleiben. Und den Himalaya diesmal auf dem Land zu e r­ leben.

Ich m uss aber gehen. Es regnet im m er noch und d er Regen riecht im m er noch nach fetter Erde und Birkenstämmen. Erleben Sie das Leben (auch) mit d er Nase!

Recht herzlich Ihr

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Der

Pfeifenmacher

von Mund

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Der

Pfeifenmacher

von Mund

Text Lieselotte Kauertz

Fotos Thomas A ndenm atten

Man m erke sich die O rtsbezeichnung «Breitenachern».

W enn m an weiss, wo Mund liegt, findet man auch weiter nach Breitenachern. Wie ein O berlippenbart ziert dieser Wei­ ler das stattliche Dorf an d er Sonnenhal­ de. H ier wohnt der Pfeifenmacher des Oberwallis, Karl Wyssen.

Pfeifenmacher ist indes nicht sein Beruf. Es ist zwar schon ein bisschen m ehr als ein Hobby, doch im m er noch eine Neben­ beschäftigung für den eidgenössisch di­ plom ierten S chreinerm eister in Mund. Die Raucher u n te r den Lesern m üssen wir enttäuschen!

W enn von «Pfeifen» die Rede ist, sind kei­ ne Raucherutensilien gemeint, in die man Tabak stopfen kann. Karl W yssen macht « Natw ärrischpfeifen », die bei den Sektio­ nen d e r Ahnenm usik im Oberwallis - dreiundzwanzig an d e r Zahl - geblasen werden.

Karl W yssen setzt die Tradition d e r Nat- wärrischpfeifen-M acher im Oberwallis würdig fort. Siebzig Jahre zuvor w ar es Oswald Albrecht, der sie herstellte, und vor zehn Jahren noch fanden aus der W erkstatt von Charly Berchtold die Nat­ w ärrischpfeifen den Weg zu den Bläsern. Heute wird an die Natwärrischpfeife - wie auch an ih r Spiel - eine grössere An­ forderung gestellt als noch vor wenigen

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Jahren. Es ist hier fast wie im Sport: die Leistungen w erden im m er besser. D er Meister b e h e rrsc h t sein Instrum ent im­ mer souveräner.

W enn nicht «alles stimmt», w enn die Pfeifen von unterschiedlicher Qualität sind und nicht haargenau gleich in Dicke und Länge, im Abstand vom Blas-zu den Grifflöchern, im Abstand d e r Grifflöcher untere in a n d er und was d e r Feinheiten noch m e hr sind - dann kann auch in den Sektionen beim Zusammenspiel kein ho­ mogener Ton entstehen.

Das hat m an im Oberwalliser Tambou­ ren- und Pfeiferverband erka n n t und ist dazu übergegangen, die Sektionen mit Pfeifen aus der W e rkstatt von Karl Wyssen auszurüsten.

Der S chreinerm eister in Mund hat ent­ sprechende Installationen vorgenommen und kann n u n Natwärrischpfeifen in Se­ rie herstellen. Und wahrlich: Jede Pfeife, die seine W erkstatt verlässt, gleicht d er ändern aufs Haar! Der Vergleich mit dem Ei, das dem an deren gleicht, reicht nicht aus, denn Eier weisen se hr wohl grosse U nterschiede auf!

Auf einer um gebauten M echaniker-Dreh­ bank m ontierte Karl W yssen eine Ko- pier-Schablone. Das hört sich leicht an, war es abe r durchaus nicht, denn die Herstellung der Pfeifen bedingte, dass

das Vorschubaggregat oder d e r Reitstock nicht n u r eine horizontale Beweglichkeit hatte sondern auch im rechten Winkel zum W erkstück beweglich sein musste. Eine Natwärrischpfeife, dieses typische O berwalliser Blasinstrument, entsteht in einem Total-Arbeitsaufwand von sieben bis acht Stunden.

Könnte man einen Zeitraffer einsetzen, e rstünde ein kleines W underw erk vor u n se re n Augen: stand da eben noch ein Birnbaum im Garten, auf dem ein Vogel sang, hält am Ende d er M eister ein schlankes, 47 cm langes Instrum ent in den H änden und entlockt ihm in schnel­ ler Folge Töne und Triller, bei denen ein Star Mühe hätte, mitzuhalten!

Birne ist also d e r W erkstoff für die Nat­ wärrischpfeife, was nichts anderes als «Querpfeife» heisst. Es muss feinjährig sein, dieses Birnenholz, mit kaum sicht­ b a re n Jahresringen.

Karl W yssen’s Vorgänger verw andten Kirsch-oder Zwetschgenholz. Nicht nur in d er Fertigung also, sondern auch im Material hat d er M ünder Pfeifenmacher neue Wege beschritten.

Er ist auf diesem Weg abe r nicht ste hen­ geblieben, denn schon entstehen auf sei­ n e r Spezial-Werkbank u n te r Kopier- und Bohrschablone noch bessere Pfeifen. Besser vom M aterial her.

W enn Karl W yssen eine sogenannte «Wettkampf-Pfeile» macht, verw endet er dazu - Rosenholz.

Oder - m an höre und staune - Ebenholz, so schwarz wie Schneewittchens Haar. Rosen- und Ebenholz kommen aus U ber­ see. Und diese ’edlen’ Hölzer tragen nicht zur Verbilligung d e r Pfeife bei. Wohl abe r zu deren Wohlklang. Der Ton wird klarer, er «blüht» m e hr (kein W under bei Rosenholz!), und gerade diese Forderung stellt man an eine Wettkampfpfeife. W ettkämpfe w erden an Verbandsfesten abgehalten. Der Sieger wird mit Lorbeer bekränzt wie einst in Olympia. Der Pfei­ fenm acher von M und hält diesen Lor­ beerkranz u n te r Glas. Er ist nicht nur Oberwalliser Pfeifermeister sondern w urde am W ettkampf des eidgenössi­ schen V erbandsfestes 1978 in Wil (St. Gallen) auch Schweizer Pfeifermeister. Bis aus dem «stehenden Birnbaum» eine Natwärrischpfeife wird, bedarf es etli­ cher Arbeitsgänge, deren Zahl zu erm it­ teln es beide H ände braucht.

Der Baum-Stamm w andert in die Sägerei und wird zu B rettern geschnitten. Dann folgt d e r Trocknungsprozess, der eine W issenschaft für sich ist.

Das Holz wird u n te r Luftbefeuchtung ge­ trocknet - was scheinbar paradox ist - wäre da nicht u n se r trockenes W alliser

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Klima. Es wird also künstlich getrocknet, um sich an die hierzulande h errsche nde geringe Luftfeuchtigkeit anpassen zu kön­ nen.

N ach dem Trocknen wird ein Vierkant ge­ schnitten, und d er V ierkant wird zen­ triert, er wird einmal ru n d gedreht, er w ird ein zweites Mal ru n d gedreht, und es w ird ein Loch gefräst.

Durch A ndrehen des erste n Profils wird aus dem Rohling langsam eine Pfeife, wie w enn man einem H asen oder Kaninchen den Balg abzieht.

Das zweite Profil ergibt die endgültige Form.

Jetzt wird die Pfeife sauber abgeschlif- fen, und mittels Schablone erhält sie das Blasloch und die Grifflöcher gebohrt. Der Abstand zwischen den zwei D reier­ gruppen Grifflöchern beträgt exakt 28 mm und derjenige zwischen Grifflöchern und Blasloch ganze 16,2 cm. (Wir e rin ­ ne rn uns: die Pfeife ist 47 cm lang!) Beizen, intensive Innenbehandlung und Fertigbehandlung mit dem Stimmen in D- d u r sind die letzten Arbeitsgänge. Ehe die N atwärrischpfeife zum Blasen erstm als an den Mund geführt wird, wird sie innen befeuchtet.

W er sein In stru m en t liebt, lässt es nicht «auf dem Trockenen», das heisst, in der Sonne oder einem trockenen Baum lie­ gen; das baut das Lignin ab. Neu w urden für die Natwärrischpfeifen auch Schutz­ taschen bestellt, die sie äusseren Einflüs­ sen entziehen. Bei guter und pfleglicher Behandlung hat die Pfeife eine Lebens­ dauer von gut und gern dreissig Jahren. Um Arbeit braucht sich Karl W yssen in seinem N ebenberuf trotz der «stabilen Gesundheit» seiner Pfeifen keine Sorgen zu machen. Die Nachfrage ist gross. Es gibt bereits Sektionen von Pfeifern in d er «Aussenschweiz», die auf «Natwärrisch­ pfeifen» umstellen. Es hat auch den An­ schein, als w ürden die Oberw alliser drei­ undzwanzig Sektionen bald wieder Zu­ wachs erhalten, Zuwachs, d er neue Pfei­ fen nötig hätte.

Auf d er Natwärrischpfeife kann man mit einiger Übung - obwohl sie nicht chrom a­ tisch zu spielen ist - die Töne «fis» und «b» hervorbringen. Die gängigen Tonar­ ten sind neben D-dur, A-dur, G-dur und F-dur.

Und weil man eben kein «cis» spielen kann auf d e r Natwärrischpfeife, klingt ihr Spiel manchmal ein bisschen sc h rä g - eben «quer», getreu ihrem Namen. Die W yssen in Mund - w er kennt nicht auch den Namen Fidelis Wyssen - sind «erblich vorbelastet», was das Nat- w ärrischpfeifenspiel betrifft. Schon vor m ehr als hund ert Jahren nämlich hat Grossvater Wyssen auf d er «Querpfeife» gespielt, diesem Instrum ent, mit dem man Kriegern Mut zum S terben machte und anderseits die Burschen erm unterte, ihr M ädchen zum Tanz zu führen. Gesetzte und spritzige Melodien blasen die Spieler auch heute noch auf d er Pfeife mit d er speziellen Eigenart.

Und damit es nicht an Nachwuchs

mang-le, geben Karl und Fidelis W yssen dem­ nächst im Eigenverlag eine eigene Noten­ schule für die Natw ärrischpfeife heraus, mit einem kleinen Vorwort und en tsp re­ c hender Grifftabelle.

Schon Kinder können auf der N atw är­ rischpfeife spielen, sobald ihre Hände gross genug sind. In den Sektionen h at es viele junge Pfeifer und auch Pfeiferin­ nen. Der Pfeife ist es egal, ob sie von zar­ ten oder h erb e n Lippen geblasen wird. Liebe zum Pfeifenspiel, Fertigkeit und ein bisschen Talent sind notwendig, um sie zum Klingen zu bringen, und diese V oraussetzungen finden sich sowohl bei Burschen wie bei Mädchen.

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C’est plus q u ’u n symbole. A l’heu re

où les pains industriels, anonymes et

insipides, ont envahi le m arché. A

l’h eure où des boulangers, face à

l’Appareil des géants, ont dû ferm er

leur échoppe.

A l’h eu re où les écologistes crient,

supplient: laissez de la v erd ure quel­

que p art su r la terre, laissez les fleurs

et les arbres pousser.

A l’h eu re où le dram e de la natu re

galvaudée, de l’air pollué devient

prise de conscience, il se trouve des

êtres p o u r re c h erch er le pain de nos

aïeux. Un pain qui ne serait ni p réem ­

ballé ni sophistiqué. Un simple pain

qui aurait le goût de pain. Mais ce

pain-là est devenu u n luxe...

A Genève, on fait la queue devant la

boulangerie du Valaisan Amacher,

«le boulanger aux plus de deux cents

pains», qui cuit chaque jo u r ses pains

au four à bois. A Lausanne, c’est la

ruée devant les vrais pains de seigle

valaisans, car les faux (préem ballés

ou gonflés comme des pastèques,

avec de «seigle» que la mention) ne se

comptent plus.

C’est plus qu’u n e mode.

La v érité? Les êtres sont affamés de

vrai pain comme de vraie n ature. Et

pas seulem ent les citadins.

Combien de ces fours à pain, qui

n’avaient pas fonctionné d u ra n t des

décennies, revivent grâce à une so­

ciété de développem ent, grâce su r­

tout à la solidarité des gens d’un ha­

meau. Chaque samedi, ils ont œ uvré

bénévolement à la rem ise en état du

four.

Moi, j’en suis p ersuadée: le pain

qu’ils cuisent à la flamme de ce vieux

four a u n tout au tre goût que celui

des fabriques. Ce pain-là, fait p a r les

hommes et les femmes et non p a r la

machine, est plus qu ’un symbole. Un

défi à n otre société du «plus vite tou­

jours plus vite». Et u n re to u r à la qua­

lité originelle.

En consacrant leurs samedis à cette

renaissance, nos villageois l’ont bien

compris.

Gilberte Favre.

Le four banal des Arlaches près d’Orsières

Le four à pain

revit

(36)

U N

OUBLIÉ

DU

TEMPS

Poutre sculptée (vallée de Conches); à droite, la scierie de Nax avec sa roue à augets.

Le hameau que je contemple chaque

jour un peu plus haut que nous à

l’adret de la vallée, je n ’y suis plus re­

tourné depuis un demi-siècle. Il était

alors en fête; un enfant du lieu venait

de célébrer sa première messe à

l’église paroissiale, et la partie ora­

toire se déroulait sur l’unique place.

Les maisons du haut portaient dans le

ciel bleu leurs faîtes en triangles cou­

ronnant trois étages de mélèze cuivré

aux minuscules fenêtres; celles du bas

étalaient sous nos yeux leurs toits de

bardeaux en éventail convexe: tel un

jeu de cartes suranné, immobilisé au

milieu d ’une partie légendaire. Toute

la vie concentrée, mais quelle vie!

Fanfares, discours, vin doré, mains

tendues et quand nous voulûmes nous

échapper un moment sur le chemin de

la forêt voisine, le conseiller nous cou­

rut après pour nous ramener à la fête

comme des enfants prodigues.

Je regarde le hameau suspendu. Le

Progrès n ’y est pas monté. Toute la val­

lée s ’est couverte d ’hôtels, de chalets et

d ’immenses blocs locatifs, reliés par

des artères à la pulsation intense; mon

petit village brun n ’a pas bougé et

nous sommes allés le voir.

C’est un dimanche avant midi. La place

est vide, les parois de mélèze brûlé se

dressent comme des autels, avec leurs

petites fenêtres et leurs poutres sculp­

tées aux initiales et aux dates d ’un au­

tre âge.

Nous prenons le chemin de la forêt,

qui enlace les combes d ’herbe haute et

les moraines où s ’accrochent les fe­

rais,• nous arrivons au dernier pâtu­

rage. Une fillette blonde et son petit

34

frère y gardent quelques chèvres en

tressant des couronnes de fleurs.

La fillette a une chevelure blonde qui

lui tombe sur la nuque et les épaules

comme des bandeaux de reine, voilant

ses joues creuses pour laisser mieux

éclater ses yeux de pervenche. Le gar­

çonnet a la tête rasée, les yeux tristes,

le visage couvert d ’éruptions et de

croûtes, comme un jardin sauvage.

Nous visitons la scierie en ruines. Les

planches pourries du toit s ’enchevê­

trent parmi les poutres du plancher ef­

fondré et la ferraille tordue. Au milieu

des épaves une chevrette blanche, sus­

pendue sur le chariot de guingois, les

pattes gigotant dans le vide, les cornes

prises dans une tringle.

Nous la dégageons, elle nous remercie

d ’un long chevrotement. Les deux ber­

gers, qui l’attendaient pour rentrer au

village, nous demandent:

-A v ez-v o u s l’heure, s ’il vous plaît?

- Onze heures et demie.

Ils tressaillent. La messe est manquée.

Que diront leurs parents ?

C’est une scène valaisanne telle que

nous aurions pu la vivre il y a un demi-

siècle.

Dans le fleuve impétueux du progrès,

il y a de petites anses perdues où dan­

sent, éternellement, les mêmes îles. Et

peut-être, le même bonheur, une rosée

de larmes sur des fleurs.

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