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Je suis enfant mais j ai aussi mes droits!

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Academic year: 2022

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Crédits photos : Plan

Illustrations : René-Claude Girault

Sous-verres : Serigne Mbaye

Impression: La Rochette Dakar - Sénégal Traduction de l’Anglais : Abri-Icare - Dakar - Sénégal Design et maquette:

Copyright : Plan 2005

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Campagne radiophonique en Afrique de l'Ouest

Je suis enfant mais j’ai aussi mes droits !

Rapport d’évaluation finale

Par Rosita Ericsson

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Table des matières

TABLE DES MATIÈRES 5

REMERCIEMENTS 7

RÉSUMÉ 9

1. INTRODUCTION 11

1.1 Les termes de référence et les objectifs de l’évaluation 11

1.2 La méthodologie 11

2. LE CONTEXTE 15

2.1 Les enfants en Afrique de l'Ouest 15 2.2 Médias et droits de l'enfant 16 2.3 Le paysage médiatique en Afrique de l'Ouest 17 2.4 Les projets média des enfants 17

3. LE PROJET RADIO 19

3.1 Je suis enfant mais j’ai aussi mes droits ! 19

3.2 Les objectifs 19

3.3 Les résultats 20

4. RÉSULTATS ET ANALYSES 21

4.1 La structure du projet 21

4.2 Le processus de mise en oeuvre 34

4.3 Les sketches produits 43

4.4 Les émissions radio produites 47 4.5 Les clubs d’écoute des enfants 50

4.6 Les bandes dessinées 52

4.7 Les activités scolaires/

Le guide de l’enseignant 52

4.8 Le théâtre et les films 53

4.9 Les autres activités de promotion

liées au projet 54

4.10 Les leçons apprises 55

5. L’IMPACT DU PROJET 59

5.1 L’impact sur la participation des enfants 59 5.2 L’impact sur les partenaires et les parties

prenantes 63

5.3 L’impact sur les auditeurs 68

5.4 Les leçons retenues 73

6. RECOMMANDATIONS 75

6.1 La structure du projet 75

6.2 Le processus de mise en œuvre 75

6.3 Les sketches 76

6.4 Les émissions radio 76

6.5 Les clubs d’écoute 76

6.6 Les bandes dessinées 76

6.7 Le guide de l’enseignant 76

6.8 Le théâtre et les films 76

6.9 Les autres activités de promotion

des Droits de l’Enfant 77

6.10 L’évaluation 77

6.11 La continuation du projet 77

7. CONCLUSION 79

ANNEXES I

I Information sur Plan I

II Résumé des histoires de la campagne radio I III La couverture médiatique du projet IV IV Les termes de référence pour

l’évaluation de la campagne radio VI

V L’évaluateur IX

VI Les questionnaires IX

VII Les interviews XI

VIII Les documents XIV

IX Le Bénin XV

X Le Burkina Faso XV

XI La Guinée XVI

XII La Guinée-Bissau XVI

XIII Le Mali XVII

XIV Le Sénégal XVII

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6

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7

Ce rapport est le résultat d’un travail d’équipe impliquant le bureau régional de Plan Afrique de l'Ouest (Plan WARO) et les bureaux nationaux de Plan Bénin, Burkina Faso, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Sénégal et Togo.

L’auteur de ce rapport voudrait remercier tous ceux qui ont contribué à planifier et à faciliter cette évaluation.

Cet effort a été coordonné par Mimi Brazeau et Aminatou Sar du bureau régional. Je suis profondément reconnaissante de leur encouragement et leur soutien.

Le personnel de Plan dans les bureaux nationaux, de même que le personnel sur le terrain, m’ont accueillie et ont beaucoup facilité mon travail. Je voudrais spécialement remercier les coordonnateurs des campagnes radio qui ont collecté des documents, m’ont obtenu des rendez-vous chaque fois que cela était possible et m’ont aidée, de plusieurs autres manières, dans la recherche sur le terrain : Isaura Haidara (Guinée-Bissau), Delali Kpeglo (Togo), Paul Fagnon (Bénin) et Maël Diop (Sénégal). Merci également à Allain Somé (Burkina Faso), Hawa Camille Camara (Guinée) et Maria Sangaré (Mali) pour avoir facilité l’étude documentaire et pour avoir promptement fait face à mes besoins.

Je voudrais remercier le personnel de Plan : Don McPhee, Emile Kenkou (WARO), Famari Barro, Eric Mamboue, Samuel Balde (Guinée-Bissau), Stefanie Conrad, Messan Azanlekor, Bilamekaso Tchagbélé, Anastasia Koudoh, Adjo Alaka (Togo), Saidou Dia (Sénégal), James Gibson, Muteba Mwamba et Michel Kanhonou (Bénin). Mes remerciements vont également à Cécile Hounnontin, qui m’a aidée à faire le travail sur le terrain au Bénin, et à Tony Carlos Gomes Joaquim, interprète en Guinée-Bissau.

Des remerciements spéciaux à Jeanne Sagna (WARO) qui m'a aidée à mettre en place la logistique, à partir de Dakar.

Je suis reconnaissante envers les enfants, parents, enseignants et autres adultes. Ils ont pris le temps de participer à cette évaluation afin de partager leurs points de vue et expériences. Cette évaluation n’aurait pas été possible sans l’assistance et l’appui de plusieurs animateurs radio et directeurs de stations radio en Guinée-Bissau, au Togo et Bénin. Ils ont aidé à trouver et à rassembler les auditeurs et ont, de plusieurs autres manières, facilité cette évaluation.

Je voudrais également saisir cette opportunité pour exprimer ma gratitude envers ceux et celles qui, avec patience et chaleur, m’ont aidée en s’occupant du petit Fabio.

Remerciements

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8

(9)

9

« Je suis enfant mais j’ai aussi mes droits ! » est une campagne radiophonique de sensibilisation aux droits de l'enfant, diffusée depuis 1999 sur plusieurs stations radio du Bénin, du Burkina Faso, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Sénégal et du Togo. La campagne radio a pour objectif l’application et le respect des droits de l’enfant dans la vie quotidienne des jeunes en Afrique de l'Ouest. A travers 29 dramatiques et sketches, le projet aborde plusieurs thèmes relatifs aux droits de l'enfant tels que la santé, l’environnement, l’éducation et l’égalité entre filles et garçons. Les enfants jouent un rôle actif à toutes les étapes de la mise en œuvre du projet.

La campagne radio a été initiée et coordonnée par le Bureau Régional de Plan en Afrique de l'Ouest (Plan WARO). Elle est produite et mise en œuvre par les bureaux nationaux participants, en collaboration avec les stations radiophoniques nationales et locales, les autorités et ONG partenaires. Les émissions ont été produites et diffusées dans plus de 20 langues différentes.

Les objectifs du projet sont d’informer la population sur les droits de l’enfant ; de contribuer à augmenter la prise de conscience et la compréhension des droits de l'enfant chez les enfants et les adultes ; de soutenir les programmes de développement de Plan et de mieux faire connaître l’organisation et ses actions.

Cette évaluation régionale et finale du projet a été faite à travers une combinaison de recherche sur le terrain et d’études documentaires de septembre à novembre 2004.

A ce stade, la plupart des pays ont déjà mis en œuvre avec succès les deux phases du projet radio. Seule la Guinée-Bissau continuait à diffuser la phase II, tandis que le Burkina Faso poursuivait ses diffusions supplémentaires dans d’autres langues locales.

Le projet « Je suis enfant mais j’ai aussi mes droits ! » est devenu avec le temps beaucoup plus qu’une campagne radiophonique. Représentations théâtrales, bandes dessinées et même activités scolaires sont devenues partie intégrante du projet et cela pourrait continuer pendant de nombreuses années.

Le projet a largement dépassé son cadre de départ et a donné des résultats hautement supérieurs à ceux qui étaient prévus. Des centaines d’enfants ont été impliqués dans la production et la diffusion des émissions. Plusieurs milliers d’entre eux ont pris part

aux jeux-concours qui en découlaient ainsi qu’aux enregistrements publics. Animateurs, journalistes et techniciens de plus de 90 stations radio ont été formés pour participer au projet.

« Je suis enfant mais j’ai aussi mes droits ! » a remporté plusieurs récompenses internationales. Et l’évaluation montre que les partenaires et les auditeurs ont été très satisfaits de la qualité des émissions. La participation des stations radio au projet a permis le lancement ou l’augmentation du nombre d’émissions enfantines. La formation et le partenariat avec Plan ont renforcé la capacité de ces stations radio à améliorer leurs programmes destinés aux jeunes.

Cette évaluation, de même que les évaluations précédentes, montre que les histoires sont bien adaptées et appréciées des enfants comme des adultes.

Les dramatiques et sketches, ainsi que les représentations théâtrales, ont prouvé leur efficacité et se sont avérés de bons moyens de sensibilisation sur les droits de l'enfant dans les différents pays où s’est déroulé le projet. Le facteur identification est présent et les enfants peuvent établir un lien direct entre les histoires et leur propre vie. Les messages véhiculés leur donnent le courage de rechercher le soutien des adultes et de chercher les solutions à leurs problèmes.

Ils acquièrent des connaissances qu’ils transmettent aux autres enfants, amis et familles en discutant de ce qu’ils ont entendu à la radio. Ecouter les autres jeunes parler à la radio encourage et motive les enfants à participer eux aussi ou à faire entendre leur voix par d’autres moyens.

L’évaluation montre que l’impact du projet est particulièrement fort quand il est directement mis en œuvre dans les communautés et qu’il implique directement les jeunes à travers le système de stations radio mobiles, les clubs d’écoute ou en tant que partie intégrante du travail de Plan.

La campagne radio a été un outil de travail important pour le personnel de Plan présent sur le terrain. Elle renforce les autres activités de sensibilisation dans les communautés. Cependant, l’intégration de la

Résumé

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comportements et de considérer les enfants comme des acteurs dans leurs communautés.

La campagne radio a contribué à briser certains tabous autour de l’excision et à amener à une prise de conscience concernant la scolarisation des filles, la discrimination envers les enfants souffrant de handicap et la maltraitance. Il existe une demande forte de la part des enfants et des adultes pour continuer les diffusions et pour répéter les messages de la campagne radio.

Ce projet a atteint ses objectifs et devrait être vu comme une expérience encourageante dans le processus de développement de nouvelles initiatives média de la part de Plan ou de toute autre organisation.

campagne radio aux divers secteurs de travail de Plan tel que l’Habitat, l’Education ou la Santé reste un défi important et un potentiel qui n’a pas encore été assez exploré et exploité.

Les enfants ayant pris part à la réalisation et à la diffusion des programmes radio ont acquis un certain nombre de connaissances nouvelles. L’occasion leur est souvent donnée de jouer de nouveaux rôles et d’assumer des responsabilités dans leurs communautés.

Plan démontre, à travers ce projet, que les enfants sont capables d’animer des émissions radio, de donner des conseils sur des sujets relatifs à la santé ou de créer leurs propres associations. Les parents et les autres adultes sont progressivement en train de changer leurs

10

Liste des Abréviations

CD ...Directeur National ADC ...Agent de Développement

Communautaire

CO ...Bureau National CDE ...Convention sur les Droits de l'Enfant ONG ...Organisation Non Gouvernementale PSM ...Program Support Manager

(Coordonnateur des Programmes)

PU ...Unité de Programme de Plan (Bureau de terrain)

PUM...Directeur d'Unité de Programme DDE ...Droits de l'Enfant FNUAP ...Fonds des Nation Unies

pour la Population UNICEF ...Fonds des Nations Unies pour l'Enfance WARO ...Bureau Régional pour l'Afrique

de l'Ouest

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« Je suis enfant mais j’ai aussi mes droits ! » est une campagne de sensibilisation aux droits de l'enfant, initiée, réalisée par Plan et diffusée sur les stations radio dans sept pays d’Afrique de l'Ouest. A travers 29 petits sketches adaptés à la radio, la campagne fait la promotion des droits de l'enfant : notamment le droit d’être scolarisé, de grandir dans de bonnes conditions sanitaires, d’avoir accès à l’eau potable.

Les messages sont conçus pour attirer les enfants et leurs parents en étant à la fois amusants et éducatifs. Ils définissent les rôles et les responsabilités dans la défense des droits de l'enfant et donnent des conseils concrets sur les sujets relatifs aux enfants.

Le Burkina Faso a été le premier pays à lancer la campagne radio en 1998. Depuis ce temps, les bureaux nationaux de Plan au Togo, au Sénégal, au Mali, en Guinée, en Guinée-Bissau et au Bénin ont produit les émissions relatives à la campagne dans plus de 20 langues différentes et avec la participation active de centaines de jeunes.

1.1 Les termes de référence et les objectifs de l’évaluation

Le projet de campagne radio « Je suis enfant mais j’ai aussi mes droits ! » a été encadré et évalué dans chacun des pays participants. Cette évaluation finale vise à vérifier si le projet a atteint ses objectifs généraux sur le plan régional. Le deuxième but de l’évaluation est d’identifier les forces et les faiblesses de la structure du projet et de sa mise en œuvre. Elle permettra de tirer les leçons de cette expérience et d'améliorer le montage de futurs projets média en Afrique de l'Ouest.

L’évaluation se penchera spécialement sur les aspects suivants, définis dans les termes de référence :

• La structure du projet

• Le processus de mise en œuvre : toutes les étapes de la production

• La qualité et le contenu des émissions

• La diffusion

• Les partenariats

• L’impact du projet

• La nature et l’étendu de la participation des enfants

• L’équité

• La pertinence

• La compétence et l’efficacité

• La viabilité

• Le monitoring et l’évaluation

• Les leçons apprises, les meilleures pratiques et les recommandations

Cette évaluation est avant tout destinée aux bureaux nationaux de Plan en Afrique de l'Ouest qui vont s’en servir pour améliorer la mise en œuvre de projets média à venir.

Les résultats, leçons apprises et meilleures pratiques seront partagés avec :

• Les stations radio partenaires, les gouvernements et les autres parties prenantes de la région ;

• Les bureaux nationaux de Plan et les bureaux régionaux du monde entier ayant un intérêt pour les projets média, les bureaux chargés de la mise en œuvre de projets média destinés à réaliser des programmes de meilleure qualité impliquant les enfants et promouvant les droits de l'enfant ;

• Les organisations locales, nationales, internationales mettant en œuvre les projets média pour et avec des enfants. Ou celles qui sont impliquées, de prés ou de loin, dans la promotion des droits de l'enfant, notamment à travers la participation d'enfants dans les programmes média

• Les étudiants et les chercheurs dans les domaines de la communication et du développement, du journalisme etc.

• DFID1et autres donateurs.

1.2 La méthodologie

Cette évaluation couvre les campagnes radio au Burkina Faso, Togo, Sénégal, Mali, Guinée, Bénin et Guinée-Bissau. Son ambition est de fournir un aperçu de la campagne et d’attirer l’attention sur les forces et les faiblesses dans la structure du projet et de sa mise en œuvre.

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1. Introduction

1 DFID : UK Department For International Development (Département Britannique pour le Développement international).

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La première partie du rapport présente un compte rendu des performances globales du projet, y compris l’efficacité et la compétence de la structure du projet et de son processus de mise en œuvre. La deuxième partie est une estimation de son impact en terme de qualité. Les résultats généraux sont illustrés avec des exemples très parlants tirés des différents pays.

En gros, cette évaluation finale repose sur des méthodes qualitatives telles les interviews avec des personnes-clés, des focus-groups, des visites et des observations sur le terrain. Chaque section est basée sur de la recherche de première main, entreprise de septembre à novembre 2004. Ces résultats sont comparés et complétés avec les résultats des recherches antérieures, entreprises lors des évaluations à mi-parcours dans les différents pays et d’autres documents disponibles.

Les différents formats et méthodes utilisés dans les évaluations à mi-parcours constituent une source riche et variée dont on peut se servir pour l’évaluation finale.

Toutes les nouvelles découvertes ont été comparées à celles des recherches antérieures (évaluations à mi- parcours, rapports, etc.). Ce recours à plusieurs sources d’information et différentes méthodes permet de vérifier l’information et devrait augmenter la fiabilité des résultats.

L’évaluation a été réalisée par une consultante extérieure à Plan avec l’assistance pratique des coordinateurs dans les différents pays ainsi que du bureau régional.

1.2.1 Les critères d’évaluation 1.2.1.1 La compétence

Quel a été le rendement par rapport aux données ? Le projet aurait-il pu être mieux mis en œuvre, avec plus de célérité et à moindre coût ? Ce sont là les questions habituelles qu'on se pose pour mesurer la compétence.

Cependant, dans un projet de développement comme celui-ci, la compétence doit être opposée à d’autres valeurs, telles la participation des autres parties prenantes ou l’utilisation de méthodes appropriées aux enfants. Notre analyse tiendra compte de ces éléments.

1.2.1.2 L’efficacité

A quel point les objectifs du projet ont-il été atteints ? Y a-t-il eu une amélioration dans la prise de conscience et la compréhension des droits de l'enfant ? Le projet a-t-il été un vecteur pour les programmes généraux de Plan ? Le projet a-t-il encouragé et renforcé les capacités des stations radio partenaires à produire et diffuser plus de programmes de qualité sur les droits de l'enfant ? Ces radios impliquent-elles les enfants dans le processus ?

1.2.1.3 L’impact

Quels ont été les effets positifs et négatifs du projet ? Un certain nombre d’indicateurs principalement quantitatifs ont été développés au début de la mise en œuvre du projet. Pour mesurer l'impact du projet de la campagne radio, nous avons d'abord voulu nous servir des indicateurs nationaux qui prenaient en compte le fait d’avoir fini ou non l’école primaire, l’accès aux services de santé et le taux de mortalité infantile. Pour cela, il aurait été nécessaire de faire, à long terme, un suivi quantitatif de données fiables. C'est pourquoi ces indicateurs ont été révisés et adaptés aux méthodes qualitatives, tout en tenant compte de la perception et des jugements de la population. Un accent particulier a été mis sur la participation des enfants. Se référer au chapitre 5 pour plus d’informations.

1.2.1.4 La pertinence

Il s’agit principalement ici de la justification du projet et des conditions qui pourraient avoir changé depuis que le projet a été conçu.

1.2.1.5 La viabilité

A quel point organisations partenaires, enfants, parents et leurs communautés se sont-ils suffisamment intéressés au projet de campagne radio pour plus tard être capable de développer le travail entamé ? 1.2.2 La recherche sur le terrain

Les premières recherches en vue de faire cette évaluation ont été menées pendant cinq semaines en septembre et octobre 2004 dans quatre des sept pays où s’est déroulé le projet : Sénégal, Guinée-Bissau, Togo et Bénin. Ces quatre pays ont été choisis, entre autres, parce qu’ils constituaient chacun un modèle de mise en œuvre différent. D’autres raisons ont toutefois motivé ce choix. Par exemple, le Bénin et la Guinée- Bissau n’ont pas fait d’évaluations à mi-parcours et au moment de la recherche sur le terrain, la Guinée-Bissau continuait à diffuser la campagne.

Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée ont tous mené des évaluations intensives à mi-parcours. Nous avons estimé que ces données, complétées avec des informations mises à jour sur la phase II fournies par les partenaires radio et le personnel de Plan, seraient

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largement suffisantes pour l’évaluation finale. Aussi, le consultant choisi pour faire l’évaluation avait déjà, au cours de missions antérieures pour Plan relatives au projet de campagne radio, visité le Burkina Faso et la Guinée. Les informations recueillies alors ont été révisées et utilisées pour cette évaluation.

1.2.3 Les sites choisis pour les enquêtes

Les sites à visiter étaient habituellement choisis sur la base des emplacements des stations radio partenaires et des Unités de Programme de Plan.

Sénégal

• Dakar et sa banlieue Guinée-Bissau

• Bissau

• Djalicunda (avec une visite d’étude de cas au village de Britam)

• Bafata et Gabu

• Sao Domingos Togo :

• Lomé et Atakpame

• Anie et Soutouboua

• Sokodé et Blitta

• Aného Bénin :

• Cotonou et Porto-Novo (Djrègbé)

• Possotomè

• Lalo (Davihoue)

• Bohicon (Gbozoun) et Allada

1.2.4 Les focus-groups et les interviews

En ce qui concerne les focus-groups et les interviews, les participants et les auditeurs ont partagé leurs observations et la manière dont ils ont compris les problèmes posés par la campagne et leurs propres expériences. Ainsi, les personnes directement impliquées dans le projet ont pu aider à évaluer l’impact de la campagne – sur les plans individuel et communautaire. Les focus-groups avaient pour but d’évaluer l’appréciation, la capacité de se rappeler le message, la sensibilisation sur les droits de l'enfant, les attitudes, le renforcement des capacités, le changement de comportement et la mobilisation.

175 enfants ont pris part aux focus-groups et ont été interviewés en petits groupes :

• Les enfants ayant pris part à la production des sketches

• Les enfants ayant pris part à la diffusion des émissions

• Les enfants faisant partie des clubs d’écoute et des troupes théâtrales

• Les enfants auditeurs (identifiés dans les écoles ou par les stations radio partenaires)

La plupart des enfants ont entre 8 et 16 ans et vivent dans des zones rurales, semi rurales et urbaines de la Guinée-Bissau, du Togo, et du Bénin.

Plus de 140 interviews ont été menées avec des personnes-clés adultes :

• Le personnel de Plan sur un plan régional et national de même que le personnel de terrain

• Les acteurs professionnels

• Les directeurs de radio et animateurs provenant de 21 stations radio

• Les personnes ressources dans les communautés (enseignants, volontaires, leaders religieux et personnel d’ONG)

• Les parents

• Les partenaires et les autorités locales

Des questionnaires semi structurés ont été conçus pour les focus-groups et les interviews (voir Annexe) 1.2.5 L’étude documentaire et la révision des

éléments visuels

La campagne a été soigneusement documentée, encadrée et un compte rendu a été produit dans chaque pays. Cette documentation a été une source d’informations riche et indispensable pour la recherche (se référer à l’annexe pour la liste complète des documents).

Par données de base, nous entendons les données collectées spécialement pour la réalisation de cette évaluation. Par données secondaires, nous entendons les données collectées auparavant. A des fins autres que celles de la présente évaluation, elles ont été enregistrées soit par nous-même, soit par d’autres personnes.

Voici les principales catégories de données secondaires :

Rapports et évaluations :

• Les études de base

• Les rapports trimestriels et annuels aux donateurs

• Les rapports trimestriels et annuels de stations radio

• Les rapports de production

• Les rapports de missions sur le terrain

• Les évaluations à mi-parcours

• L’étude sur la participation des enfants au projet Les réalisations matérielles du projet :

• Les enregistrements audio des sketches

• Les enregistrements des émissions radio (cassettes)

• Le scénario des sketches

• Le guide de l’enseignant

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• Le guide de l’animateur radio

• Les bandes dessinées

• Le dossier de presse

1.2.6 Les contraintes et défis

Pendant toute la durée de la recherche sur le terrain, le temps a été la contrainte principale. Il n’était pas possible d’organiser les interviews et les focus-groups à l’avance. Mettre la main sur les enfants participants était parfois très compliqué. Le fait que la diffusion de la campagne soit finie depuis mai 2004 au Bénin et depuis plus d’un an au Togo peut avoir affecté la capacité des auditeurs à se rappeler la campagne.

En Guinée-Bissau, un interprète externe (Anglais Créole/Portugais/autre) nous a aidés pendant la recherche sur le terrain. Cet interprète n’était pas familier avec le projet, il y a eu des incompréhensions durant les interviews et les focus-groups. Dans d’autres pays, la plupart des interviews se sont directement réalisées en français par l’évaluateur. Cependant, tout le monde ne s’exprime pas aisément en français dans les zones rurales, surtout les enfants et les femmes. Dans ces cas-là, un animateur radio ou un employé de Plan servait d’interprète. Etant trop impliqués dans le projet, d'autres difficultés sont apparues.

La recherche au Sénégal a été problématique pour plusieurs raisons, dont l’une a été le changement du coordinateur de projet, et les visites sur le terrain n’ont pas pu se dérouler comme prévu.

14

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En novembre 1989, l’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté la Convention sur les Droits de l’Enfant (CDE). La convention est devenue en très peu de temps la convention sur les droits de l’homme la plus ratifiée2. En matière de droits de l’homme, elle stipule clairement le minimum que les enfants, où qu’ils soient sur cette terre – et sans discrimination aucune – doivent avoir par rapport à la survie, au développement, à la protection, à l’abus et à l’exploitation, ainsi qu’à leur participation aux activités dans le cadre familial, culturel et social.

La CDE a été complétée par deux protocoles optionnels sur le trafic des enfants, la prostitution et la pornographie des enfants et sur l’implication des enfants dans les conflits armés. Les autres documents importants sur les droits de l'enfant sont la convention 182 de l’OIT contre les pires formes du travail des enfants et la Charte Africaine sur les Droits et le Bien- être de l’Enfant.

Tous les pays de l’Afrique de l'Ouest ont ratifié la Convention sur les Droits de l’Enfant. Le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée, le Mali, le Sénégal, et le Togo ont également signé la Charte Africaine.

2.1 Les enfants en Afrique de l'Ouest3

L’Afrique de l'Ouest est riche en diversités culturelles et physiques. Les 17 nations de la région couvrent une superficie de 6,5 millions de kilomètres carrés, du désert du Sahara au Mali, aux montagnes de la Guinée, en passant par les forêts tropicales humides du Cameroun et la savane au Burkina Faso. Avec une population d’à peu près 240 millions d’habitants, elle est l’une des régions les plus complexes sur le plan linguistique dans le monde. Bien que des pays comme le Sénégal et le Mali soient constitués d’une majorité de musulmans, l’Islam, le Christianisme et les croyances indigènes sont représentés dans tous ces pays.

En Afrique de l'Ouest se trouve également certains des pays les plus pauvres de la planète. La Guinée-Bissau, le Mali et le Burkina Faso sont parmi les six pays avec le taux de développement humain le plus faible d’après les critères du PNUD en matière d’espérance de vie, du taux d’analphabétisme au sein de la population adulte, etc.

Le Comité des Nations Unies sur les droits de l'enfant, qui est chargé de la mise en application de la CDE, est sans cesse préoccupé par la situation des enfants en Afrique de l'Ouest (voir l’annexe pour plus d’informations spécifiques sur les pays). Les conflits armés, le manque de ressources, la dette et l’instabilité politique sont parmi les nombreux facteurs entravant la mise en application de la Convention. Et ont des répercussions négatives sur le bien-être des enfants dans la région.

Le taux de mortalité infantile et des enfants de moins de cinq ans – indicateurs décisifs de la santé et du bien- être des enfants d'un pays – est généralement élevé. Il est dû à des maladies infantiles précoces, des maladies contagieuses, la diarrhée et la malnutrition. Les services de santé, en particulier dans les zones rurales, manquent souvent de ressources à la fois humaines et financières. Et l’accès à l’eau potable est limité. Les filles sont beaucoup plus vulnérables que les garçons et souvent exposées à des problèmes liés par exemple au mariage forcé et précoce (l’âge légal pour le mariage est de 14 ans dans la plupart des pays ouest africains) et l’excision. Cette pratique est répandue à travers la région. Plus de 90 pour cent des filles ont subi l’excision dans certains pays.

L’éducation est un défi majeur dans la région dont les taux d’alphabétisation sont bas. Les enseignants manquent souvent de formation et les écoles ont désespérément besoin de livres et de matériel. Les taux d’abandon sont très élevés et peu d’enfants atteignent le secondaire. Les filles ont moins de chance que les garçons d’être envoyées à l’école.

Le travail des enfants est très répandu, surtout dans les domaines de l’agriculture et du secteur informel.

En Guinée-Bissau et au Togo plus de la moitié de la totalité des enfants âgés entre 5 et 14 ans travaillent4. Selon l’UNICEF, quelques 200 000 enfants mineurs

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2 Tous les pays, à l'exception des USA et de la Somalie, l'ont signée et ratifiée

3 Des informations sur les différents pays tirées de http://www.countryreports.org et du rapport de l’UNICEF sur l’Etat des Enfants du Monde (2004)

4 Rapport de l’UNICEF sur l’Etat des Enfants du Monde (2004)

2. Le contexte

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sujets les affectant et à voir ces opinions prises en considération. L’article 13 affirme le droit de l’enfant à la liberté d’expression, y compris la liberté de rechercher, de recevoir et de partager l’information et des idées de toutes sortes.

En plus de la CDE, plusieurs documents régionaux et internationaux mettent l’accent sur l’importance des médias pour les enfants et la nécessité pour eux d’avoir leur mot à dire dans la production des programmes qui leur sont destinés. La Charte Africaine des émissions pour enfants stipule par exemple que les « enfants devraient avoir des programmes de première qualité spécialement conçus pour eux et qui ne les exploitent pas à travers tout le processus de production ».

Les médias sont au centre du développement des enfants et de leur éducation, de leurs comportements et identités. L’information traitant de leurs droits, à travers les médias ou par d’autres moyens, est supposée renforcer les capacités des enfants et, à long terme, prévenir les abus et l’exploitation. L’expérience a montré que la participation aux productions média donne aux enfants de meilleures aptitudes de communication et les aide à développer leur capacité à s’exprimer, à discuter et analyser6.

Pourtant les recherches montrent que les enfants et les droits de l'enfant ne sont en général pas assez représentés dans les médias7. Les enfants ont peu de chance de raconter leur propre histoire ou de donner leurs points de vue dans la presse écrite, parlée ou télévisée.

16

sont impliqués dans le commerce illégal qui couvre l’Afrique de l'Ouest et du Centre. Le Bénin est un cas notoire et les organisations luttant pour le bien-être de l’enfant croient que des milliers d’enfants béninois ont été achetés à leur famille vivant dans la misère ou arrachés de force pour travailler dans des conditions pas très différentes de celles de l’esclavage au Nigeria5voisin.

Plusieurs des pays de l’Afrique de l'Ouest ont subi des guerres et des conflits armés aux effets dévastateurs sur les jeunes. Les conflits au Libéria, Sierra Leone et en Côte d'Ivoire ont des conséquences sur toute la région et affectent souvent directement les jeunes dans les pays voisins. Bien que limitée dans ses capacités à les protéger et à subvenir à leurs besoins, la Guinée a ouvert ses frontières à un grand nombre d’enfants réfugiés et non accompagnés. Des enfants guinéens ont également été recrutés pour participer à des conflits dans les pays voisins.

Certains pays se sont efforcés de mettre en œuvre le droit des enfants à la participation avec des institutions telles que La Quinzaine des Enfants en Guinée-Bissau.

Les enfants y sont invités à exprimer leurs opinions sur des sujets relatifs aux droits de l'enfant. La plupart des pays ont déjà mis sur pied le parlement des enfants.

Mais beaucoup de chemin reste à parcourir avant que les enfants n’aient une quelconque influence sur les sujets qui les affectent.

Plusieurs organisations internationales de défense des droits de l'enfant sont présentes en Afrique de l'Ouest – l’UNICEF, Save the Children et Plan –, de même qu’un grand nombre d’ONG locales et nationales. La promotion des droits de l'enfant se limite souvent à la théorie et prend la forme de rapports envoyés au Comité chargé des droits de l'enfant, des conseils juridiques aux ministères, etc. Il y a très peu de projets destinés à vulgariser et sensibiliser la population dans son ensemble.

2.2 Médias et droits de l'enfant

En ratifiant la Convention sur les Droits de l’Enfant, toutes les nations du monde ont reconnu l’importance capitale des médias dans la promotion des droits de l'enfant. L’article 17 de la CDE déclare qu’il est de la responsabilité des Etats de veiller à ce que les enfants aient accès à l’information provenant de sources diverses tant nationales qu’internationales. Ceci signifie pour les médias, un devoir de fournir des informations présentant un « intérêt culturel et social pour l’enfant ».

L’article 12 de la CDE reconnaît le droit des enfants à exprimer librement leurs points de vue sur tous les 5 Informations IRIN

6 Voir le rapport d’évaluation de Radio Gune Yi par exemple

7 Les enfants : victimes des informations ? Projet sud-africain. Tiré de la parution n° 1 de l’ICCVOS 2003.

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2.3 Le paysage médiatique en Afrique de l'Ouest

Le paysage médiatique est très varié en Afrique de l'Ouest. En Guinée, tous les organes de presse, y compris le seul quotidien du pays, sont aux mains de l’Etat. Tandis qu’au Bénin, il y a plus de 50 journaux et périodiques, une chaîne de télévision étatique, une poignée de chaînes de télévision commerciales et plus de 30 stations radio étatiques, commerciales et locales8.

Le choix de la radio comme vecteur de diffusion de la campagne de sensibilisation semble être évident. La presse écrite et télévisée a en général peu d’impact dans les zones rurales en Afrique de l'Ouest où le revenu par habitant est faible, l’analphabétisme très répandu et la fourniture en électricité pas fiable. La radio est connue pour être un moyen de communication puissant pour propager des informations d’ordre sanitaire et d’autres messages sociaux, dans des conditions difficiles. La radio atteint même ceux qui ne savent ni lire ni écrire, elle est bon marché et peut atteindre les zones les plus reculées.

Toutes les études menées dans le cadre de la campagne radio confirment que le choix de la radio est approprié et que c'est un moyen de communication populaire. En Guinée-Bissau, par exemple, 81 % des personnes interviewées ont cité la radio comme étant leur principale source d’information. La télévision arrive deuxième avec 9 %. L’évaluation du projet Radio Gune Yi, en 1999 au Sénégal, a montré que 92,5 % des adultes et 82 % des enfants écoutent la radio. Les femmes ont en général moins accès à la radio que les hommes, ayant moins de chance qu'eux de posséder un poste radio, moins de temps pour l'écouter et moins de pouvoir à choisir les émissions qu’elles souhaitent écouter9.

2.4 Les projets média des enfants

Bien que les enfants âgés de moins de 18 ans constituent 60 % de la population en Afrique de l'Ouest, un rapport de 1995 a montré que moins de 15 % des programmes de radio et de télévision leur étaient destinés10. Ces programmes sont en général de mauvaise qualité et sans aucun objectif précis. Ce n’était pas possible d’avoir des données plus récentes sur les comportements des jeunes par rapport aux médias et l’accès des jeunes aux médias dans la région.

Tout porte à croire que bien qu’insignifiante jusque là, il y a eu amélioration dans la programmation média destinée aux jeunes. En Guinée-Bissau, en Guinée, au

Togo et au Bénin, presque toutes les stations radio interviewées ont des programmes réguliers destinés aux jeunes, auxquels les enfants peuvent participer d’une manière ou d’une autre. La plupart de ces programmes sont à caractère pédagogique ou traitant directement des enfants et de leur éducation. Il semble qu’il y ait encore très peu de programmes éducatifs et de divertissement pour et avec les jeunes. Les programmes de télévision pour enfants existent bel et bien, mais sont rarement originaux et produits localement.

Quelques exemples de projets média pour les enfants : Radio Gune Yi, une émission de radio hebdomadaire pour et par les enfants, est en cours depuis 1995.

L’émission est enregistrée dans les villages à travers le pays et traite de tous les problèmes affectant les enfants. Les enfants reçoivent une formation sur les techniques de radio et sont les acteurs principaux à travers toute la chaîne de production et de diffusion.

Radio Gune Yi est un projet de Plan Sénégal.

Un centre multimédia a été créé à Cotonou par le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) en collaboration avec le gouvernement Béninois. Ce centre fournit aux jeunes une formation aux techniques de la production média, combinée avec un programme de sensibilisation sur les problèmes de santé des adolescents. Ce centre dispose également de sa propre chaîne de télévision et d’une station radio FM proposant des programmes pour et par les jeunes.

Au Bénin, le gouvernement travaille en coopération avec les médias locaux pour encourager la diffusion de programmes portant sur les droits de l'enfant et la Convention dans les langues locales dans plusieurs régions du pays. Du matériel adapté aux enfants tel que le magazine pour enfants « Les aventures de Sika » a été utilisé dans la promotion de la Convention et de ses principes.

Au Bénin, Radio Tokpa cède ses studios aux jeunes âgés de 13 à 18 ans tous les derniers dimanches du mois pour produire leurs propres émissions. Ce programme comprend des discussions, des jeux- concours, des reportages et interviews sur différents sujets concernant les jeunes. Les jeunes animateurs radio ont été formés aux techniques de la radio.

Au Mali, le FNUAP a mis en place un « Projet de Promotion des Jeunes, du Sport et de la Santé » qui fait partie d’une vaste stratégie d’information des jeunes sur la santé reproductive des adolescents et le VIH/SIDA en collaboration avec plusieurs stations de

17

8 Des informations sur le paysage médiatique (source BBC) http://news.bbc.co.uk/2/hi/country_profiles/default.stm) 9 Ceci a été confirmé par Sibanda Jennifer (2001), dans un rapport de conférence de la FAO, ‘Improving Access to Rural Radio’

by Hard-to-Reach Women Audiences

10 Centre Canadien d'Etude de Coopération Internationale (CECI) Recherche sur les enfants et les médias de masse 1995.

Ouagadougou : CIERRO-CECI

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radio privées et communautaires à Bamako, Sikasso et Kayes.

L’ONG portugaise INDE soutient une émission radio en Guinée-Bissau animée par les enfants provenant du parlement des enfants. Ils font leurs propres reportages et interviews. Il existe également en Guinée-Bissau un Réseau de Journalistes Amis des Enfants (REJACA) qui fait la promotion des sujets relatifs aux enfants dans les médias.

En Guinée, le réseau de radios rurales diffuse régulièrement un programme dénommé « Le monde des enfants » où les enfants sont parfois invités à participer. Génie en herbe est une émission avec des enfants possédant des talents spéciaux. La station de radio nationale diffuse « Bonjour les enfants » et

« Club des jeunes ».

Au Burkina Faso, l’UNICEF a soutenu des émissions radio au cours desquelles les enfants peuvent exprimer leurs points de vue par des « questions-réponses ».

18

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première phase du projet (les 19 premiers sketches) pour communiquer avec les enfants et défendre leurs droits. L’idée était de créer une atmosphère confortable pour traiter de sujets sensibles tels que le VIH/SIDA, l’excision ou les abus. Les dix sketches de la deuxième phase sont écrits comme des dialogues entre les adultes et les enfants. Une série de matériaux de soutien et d’activités parallèles accompagnent l’émission radio : théâtre, films, dessins animés, fournitures et gadgets scolaires.

Le projet associe les gouvernements respectifs, les médias partenaires, d’autres organisations de défense des enfants, les écoles, les groupes communautaires, etc. La formation et la mobilisation en vue de renforcer les capacités des acteurs locaux sont un composant important du projet.

En impliquant les enfants à tous les stades de la mise en oeuvre du projet, Plan veut démontrer que les enfants sont capables d’analyser les problèmes et de trouver des solutions. Les enfants deviennent par là des acteurs pour la défense de leurs propres droits.

3.2 Les objectifs

L’objectif global du projet est que les enfants et les adultes mènent des actions qui garantiront le respect et la mise en application de la Convention sur les Droits de l’Enfant dans la vie quotidienne.

Les objectifs spécifiques du programme sont :

• contribuer à augmenter la prise de conscience et la compréhension des droits de l'enfant en priorité par les enfants âgés de 8 à 15 ans, dans les milieux ruraux et urbains, et par les parents.

• soutenir les campagnes de sensibilisation de Plan dans le cadre de programmes spécialisés tels que l’éducation, la santé, l’habitat et les projets sur la participation.

• contribuer à une meilleure connaissance de Plan par le grand public.

Ces objectifs ont été définis en 1998 et ne reflètent plus toutes les facettes du projet aujourd'hui. Des objectifs tels que « encourager la participation des enfants » et « renforcer les capacités des stations

19

« Je suis enfant mais j’ai aussi mes droits ! » informe les enfants et leurs parents sur les devoirs, les rôles et les responsabilités tels que définis par la Convention sur les Droits de l’Enfant. Cette section décrit brièvement le projet et ses objectifs et donne un compte rendu des résultats depuis 1998.

3.1 Je suis enfant mais j’ai aussi mes droits ! Plan travaille depuis 1995 sur les projets radio en Afrique de l'Ouest avec le lancement de Radio Gune Yi au Sénégal qui était alors la première (et la seule) émission de radio animée par les jeunes et pour les jeunes. « Je suis enfant mais j’ai aussi mes droits ! » a été lancée en 1998. Cette campagne radio a été élaborée en partie en se basant sur les expériences tirées de l’évaluation de Radio Gune Yi, où les enfants ont désigné « les sketches », « les jeux-concours » et

« l’éducation » comme leurs sujets favoris dans l’émission.

La campagne radio consiste en une série de 29 sketches et dramatiques de cinq minutes sur des sujets relatifs aux droits de l'enfant tels que la santé, un environnement propre, l’éducation et l’égalité entre filles et garçons. « Je suis enfant mais j’ai aussi mes droits ! » met l’accent sur l’application des droits des enfants au sein même de leurs familles et sur la recherche de solutions pratiques aux problèmes auxquels ils sont confrontés.

Sept pays ont mis la campagne en œuvre jusqu’ici : le Burkina Faso, le Togo, le Sénégal, la Guinée, le Mali, le Guinée-Bissau, et le Bénin. Chaque pays a adapté les sketches à sa culture et procédé à leur traduction dans les langues locales. Les acteurs professionnels travaillent ensemble avec les enfants à la préparation et à l’enregistrement des sketches, qui sont édités et complétés avec de la musique et des effets sonores.

Les sketches sont diffusés sur les stations radio privées, publiques et/ou communautaires. Ces stations radio partenaires organisent des jeux-concours, des débats, des émissions publiques et bien d’autres activités liées à la campagne. Les enfants écrivent eux-mêmes des lettres, participent aux discussions en studio ou jouent le rôle de reporters.

« Je suis enfant mais j’ai aussi mes droits ! » exploite le concept de «edutainment» (education and entertainment - éducation et divertissement). Les sketches sont riches en musique et effets sonores. Des personnages animaliers ont été utilisés au cours de la

3. Le projet radio

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radio partenaires » ont été définis par les pays concernés.

Pour le nouveau projet radio Kids Waves (Les Ondes des Enfants), les objectifs ont été redéfinis pour mieux correspondre à la réalité et dans la pratique, ces objectifs ont déjà été utilisés pour le projet de campagne radio. Bien que l’objectif global reste inchangé, les objectifs spécifiques ont été développés et comprennent la promotion de la participation des enfants, le renforcement des capacités et la création de nouveaux partenariats et alliances parmi les parties prenantes.

3.3 Les résultats

On attend cinq résultats du projet tels qu’identifiés dans le cadre de travail initial. Voici un aperçu global des résultats palpables à ce jour :

1. Production de programmes radio conformes à la culture de chacun des pays où se déroule le projet et distribution de matériel didactique pour véhiculer les messages du programme.

• 29 sketches rédigés et traduits dans 21 langues locales différentes

• 280 enfants participants aux productions de la première phase

• 250 enfants participants aux productions de la seconde phase

• La production de bandes dessinées au Burkina Faso (10 000), en Guinée (10 000), au Bénin (8 000), au Togo et au Mali (5 000)

• La production d’un guide de l’enseignant au Burkina Faso. 250 enseignants venant de 50 écoles du Burkina Faso ont participé au projet scolaire.

2 500 élèves du primaire ont été visés.

• Des cassettes audio et des CD ont été produits dans tous les pays.

2. Renforcement de la communication locale, nationale et régionale et du partage d’information parmi les différentes parties prenantes impliquées dans la promotion des droits de l'enfant.

• Organisation de plusieurs rencontres régionales

• Collaboration avec les ministères et les autorités locales dans les sept pays

• Participation de l’équipe média du bureau régional et collègues de divers pays à des conférences et forums internationaux

• Rencontres régulières avec les parties prenantes et les stations radio partenaires

• Quelques 200 clubs d’écoute ont été mis sur pied.

3. Conception d’outils de monitoring et d’évaluation de l’impact du projet et d’outils permettant de faire des comparaisons d’un pays à l’autre.

• Les études de base (tous les pays)

• Des évaluations à mi-parcours (Burkina Faso, Mali, Guinée, Togo, Sénégal)

• Les rapports de projet (trimestriels et annuels)

• Les rapports aux donateurs (annuels)

• Les rapports des stations radio partenaires (trimestriels et annuels)

• Les rapports de production

• Les rapports de missions sur le terrain

4. Diffusion des sketches radio à travers les chaînes de radio locales et nationales; la distribution de cassettes à des organisations et groupes faisant la promotion des droits de l'enfant dans chacun des pays.

• Les émissions radio sur 91 stations radio

• Des jeux-concours hebdomadaires et trimestriels par toutes les stations radio partenaires

• La distribution des cassettes aux écoles et groupes communautaires

5. Capacité renforcée des parties prenantes dans la production des programmes radio répondant aux besoins des enfants.

• 15 ateliers de formation d’animateurs radio dans les sept pays

• Des guides pour animateurs radio adaptés à chaque pays

• Les techniciens radio ont reçu une formation sur le matériel numérique

• Les techniciens de studio ont été formés au cours des productions

• 13 écrivains ont reçu une formation sur le théâtre à la radio

• Quelques 700 enfants ont participé à la diffusion de l’émission

• 28 enfants du Mouvement Africain des Enfants et Jeunes Travailleurs ont assisté à un atelier radio en décembre 2003. Un guide de la production radio a été produit en collaboration avec Enda Tiers- Monde.

Les résultats ont largement dépassé les prévisions faites au stade de proposition du projet. Plus de pays ont participé et de nouvelles idées ont émergé en cours de route. La seule remarque à faire à ce stade est que les outils de monitoring et d’évaluation ne permettent pas encore de faire des comparaisons d’un pays à l’autre. D'autre part, des données importantes, telles que le nombre d’émissions dans chaque pays, est presque impossible à savoir et à consolider.

20

(21)

coordinatrice, deux techniciens et un coordinateur à temps partiel des sites Internet de Plan dont un sur les projets média. La conseillère régionale des programmes média et la coordinatrice de la campagne rendent compte au Conseiller Régional des programmes. Les autres membres de l’équipe rendent compte à la coordinatrice des projets radio.

Bien que chaque pays soit libre dans la manière de mettre le programme en œuvre, l’équipe régionale garde un œil vigilant sur tout le processus. L’équipe régionale joue un rôle de soutien auprès des coordinateurs nationaux et apporte son assistance durant les activités de pré-production et les enregistrements. Toutes les activités de post- production (montage, duplication de CD) se déroulent à WARO, de même que la production des manuels de formation, pochettes de CD et autres documents. L'équipe fait également le suivi des diffusions avec des visites sur le terrain et des rencontres avec les bureaux nationaux, les stations radio partenaires, les enfants et les autres collaborateurs locaux.

La conseillère régionale du programme média est chargée du développement et de la promotion des projets média, de la création et la production de documents et, dans une moindre mesure, de la collecte de fonds.

La coordinatrice régionale des projets radio est responsable de l’administration du projet, de la rédaction des rapports, du suivi financier et de la coordination. Les tâches concrètes incluent :

21

Dans cette section, la structure et la mise en oeuvre du projet sont décrites et analysées sur un plan général.

L’accent est mis sur les différents modèles de production et leur mise en oeuvre afin de montrer la variété locale du projet et d’identifier les meilleures pratiques.

Quant aux leçons tirées du projet, la plupart d’entre elles l’ont été en cours de route. La structure du projet et sa mise en oeuvre ont été modifiées, adaptées et améliorées d’année en année. Les pays ayant rejoint la campagne en cours de route possédaient déjà une expérience assez riche dans laquelle ils ont puisé. Cette évaluation va mettre en évidence des leçons importantes tirées du projet et suggérer leur application à des projets futurs.

4.1 La structure du projet

Le projet de campagne radio a été initié et coordonné par le Bureau Régional de Plan en Afrique de l'Ouest (WARO). La mise en application se déroule sur le plan national. Le cycle de la campagne dans chaque pays s’étale sur trois ans et peut être divisé comme suit :

• L’étude de faisabilité du projet

• Les activités de pré-production (adaptation des sketches, traduction, choix des partenaires, répétitions)

• Les enregistrements au studio

• Les activités de post-production (montage audio, duplication, distribution)

• La formation des animateurs radio

• La diffusion (une année par phase)

• Les visites des stations radio partenaires

• L’évaluation

4.1.1 Le Bureau Régional de Plan (WARO)

Plan WARO basé à Dakar a initié et conçu le projet de campagne radio. Ce qui débuta avec une seule journaliste (Mimi Brazeau aujourd'hui conseillère régionale du programme média) s’est transformé en une vaste équipe de campagne régionale responsable de la coordination et du monitoring des activités dans la région.

L’équipe comprend actuellement une conseillère régionale du programme média, une coordinatrice régionale des projets radio, une assistante

4. Résultats et analyses

(22)

• La formation des producteurs, animateurs et autres professionnels radio ;

• La production de guides de l’animateur pour tous les pays ;

• La rédaction des rapports trimestriels ;

• La liaison avec les équipes nationales de la campagne, les consultants, les personnes ressources, les partenaires.

La structure de l’équipe est claire et semble être efficace. Les responsabilités – et les compétences – de chaque membre de l’équipe ont évolué avec le projet. Les techniciens audio sont par exemple des musiciens dont les compétences n’ont pas été totalement utilisées dans le projet de campagne radio. Cependant, avec tout un ensemble de nouveaux projets média en cours de conception à WARO, leurs tâches comprendront plus de responsabilités de formation et de création.

L’équipe de WARO met un peu la « pression ». La justesse de leur calendrier de travail nécessite un planning méticuleux et le respect de tous les pays de leur calendrier respectif. Leur planning annuel ne laisse pratiquement pas de marges de manœuvres.

Le monitoring et le soutien apporté à la mise en oeuvre nécessitent des voyages constants de la part de tous les membres de l’équipe. En 2003, par exemple, la coordinatrice de la campagne radio effectuait en moyenne 11 jours de voyage par mois.

Au cours d’une phase de mise en oeuvre, l’équipe régionale effectue habituellement quatre missions dans chaque pays :

• Pré-production : assister aux répétitions, rencontrer les stations radio partenaires, visiter le studio etc.

• Enregistrements : un technicien de WARO et le coordinateur régional assistent à l’enregistrement pour s’assurer que les acteurs et les enfants sont bien préparés et interprètent leur rôle comme prévu.

• Formation des animateurs radio : cet atelier est organisé par un formateur de WARO.

• Suivi : une visite aux stations radio partenaires après trois ou quatre mois de diffusion.

Le contact étroit entre WARO et les coordinateurs nationaux est maintenu tout au long de la période de la campagne. WARO fournit une assistance générale, les modèles de contrats, une assistance au cours des négociations avec les stations radio partenaires, etc.

Les dépenses sont en général partagées entre WARO et le bureau national.

A quelques exceptions près, l’interaction entre l’équipe de WARO et les bureaux nationaux a été caractérisée par de bonnes relations personnelles et professionnelles et une compréhension mutuelle.

L’équipe régionale aurait cependant souhaité une meilleure et plus régulière transmission d’information de la part des bureaux nationaux (voir 4.2.5 Monitoring et évaluation). D’un autre côté, les différents pays disent ne pas être assez au courant de ce qui se passe dans les autres pays impliqués. Ce n’est pas la quantité d’information à traiter qui pose problème, comme le dit un des directeurs (CD) : « Il y a trop d’informations au sujet de la campagne, trop de rapports excessivement détaillés. C'est dur à assimiler ! »

Peu de coordinateurs de campagne, par exemple, semblent avoir lu les évaluations à mi-parcours provenant des autres pays. WARO a produit en juin 2001 un bulletin d’informations envoyé à tous les bureaux nationaux de la région comprenant un rapport d’état des lieux sur chacun des pays, de même que la liste des leçons les plus importantes retenues jusque là11. Un tel rapport aurait pu avoir été produit régulièrement sur les développements les plus importants du projet en mettant l’accent sur les pratiques propres à chaque pays.

Des efforts ont été faits en vue d’améliorer le partage d’information entre les pays. Depuis mars 2004, un certain nombre de réseaux régionaux liés aux projets média ont été créés.

Un site Web intranet ainsi qu’un nouveau site Web de projet en cours de finition pourrait également contribuer à résoudre le problème.

WARO a également encouragé et facilité les échanges entre les pays. Depuis la première production, des représentants des autres pays WARO ont été invités à participer aux enregistrements et aux formations des animateurs. Citons quelques exemples :

En Mai 2001, tous les coordinateurs de la campagne ont participé aux formations des animateurs au Mali. En décembre de la même année, ils se sont encore rencontrés pour les enregistrements de la seconde phase au Burkina Faso et, en février 2002 pour les enregistrements en Guinée-Bissau.

En novembre 2002, Plan Guinée a invité les coordinateurs de la campagne. Tous les pays participants ont partagé leurs expériences et échangé points de vue et idées. Une rencontre similaire a eu lieu en mars 2004 à Dakar pour discuter des nouveaux projets média. Ces initiatives ont été beaucoup

22

11 Rapport de projet : projet régional de campagne radio Juin 2001

(23)

Waves (les Ondes des Enfants) [bien que chaque pays ait défini les caractéristiques du poste] :

• Coordonner toutes les activités liées au projet et s’assurer de leur mise en oeuvre effective ; le coordinateur suivra attentivement les répétitions, les enregistrements, les ateliers et les formations ;

• Soutenir et superviser le travail des stations radio partenaires locales chargées de production et de la diffusion de l’émission, s’assurer qu’elles remplissent leur mission ;

• Identifier d’autres partenaires que les stations radios, entrer en contact avec les agences du gouvernement en charge de la défense des enfants et mettre en œuvre des actions communes concrètes.

• Gérer le budget du projet radio qui a été accordé au niveau national, préparer la documentation adéquate et respecter les procédures administratives de Plan ;

• S’assurer de la participation effective des enfants au projet conformément à l’approche du développement communautaire centré sur l’enfant (CCCD);

• Faire le suivi, initier et offrir un soutien technique aux activités liées au projet radio en collaboration avec les Unités de Programme de Plan surtout vis- à-vis des clubs d’enfants ;

• Assister dans le développement du matériau promotionnel en collaboration étroite avec la personne chargée des communications aux relations publiques ; fournir l’information et le matériau nécessaire pour le site web.

• Partager l’information et les leçons retenues/les meilleures attitudes avec les agences locales partenaires, le gouvernement et le Bureau Régional ;

• Participer une fois par an aux rencontres régionales sur les programmes média ;

• Participer aux rencontres/ateliers/séminaires nationaux et régionaux sur les médias et les enfants et les droits de l'enfant. La participation aux rencontres/conférences internationales devra être coordonnée avec WARO.

• S’assurer que le processus de monitoring et d’évaluation est bien mis en application et se déroule par rapport au calendrier préétabli.

• Développer un plan d’action pour s’assurer de l’intégration du projet radio à d’autres domaines d’activités de Plan sur les droits de l'enfant.

23

appréciées et contribué au « sentiment d’équipe » chez les coordinateurs12.

4.1.2 Les équipes nationales de campagne radio La structure de l’équipe de la campagne est différente d’un pays à l’autre. Le calendrier mensuel de la mise en oeuvre est conçu par l’équipe de WARO. Cette section met l’accent sur la différence entre certains modèles.

4.1.2.1 Les coordinateurs de la campagne radio Chaque pays a désigné un coordinateur de campagne chargé de la coordination et du suivi de toutes les activités liées à la campagne – pré-production, production, contrats, soutien aux stations radio et liaison avec les différents partenaires. Le coordinateur assure également l’établissement et le suivi du budget.

Il rend habituellement compte au coordonateur des programmes (PSM).

La plupart des bureaux nationaux de Plan choisissent la nomination de leur coordinateur des droits de l'enfant, poste parfois combiné avec la responsabilité des relations publiques. Au Sénégal, la campagne a été dirigée par le coordinateur de Radio Gune Yi et du Cinébus. C'est seulement en Guinée qu’un consultant travaillant à temps plein a été engagé pour faire le travail. Selon le coordinateur régional, les coordinateurs nationaux ont généralement manqué de temps et d’un mandat clair et précis. Ils ont eu beaucoup d’autres responsabilités en plus de celles du projet radio.

Le projet de campagne radio a consommé au minimum 50 % du temps de tous les coordinateurs, voire beaucoup plus pendant les mois de production. Il paraît évident qu’il aurait fallu un poste à plein temps pour une mise en oeuvre plus efficace du projet.

Le coordinateur national a besoin de plus de temps pour suivre attentivement le processus de la production, pour procéder au monitoring et soutenir les stations radio partenaires durant la diffusion. L’idéal serait qu'il promeuve également le projet au sein même de Plan et qu’il mette au point des initiatives concernant la manière d'utiliser la campagne dans les autres activités de Plan.

Le succès du coordinateur de la campagne dépend également du soutien de la direction nationale.

L’expérience a montré qu’une mise en oeuvre réussie dépend en grande partie de son soutien.

La liste des responsabilités qui suit a été proposée par WARO aux coordinateurs du nouveau projet Kids

12 Des représentants de Plan Cameroun, Plan Ghana, Plan Niger et de Plan Sierra Leone ont aussi participé à certaines de ces rencontres

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4.1.2.2 Les Unités de Programme de Plan

Dans la plupart des pays, les équipes de Plan sur le terrain (Unités de Programme) ont été directement impliquées dans la mise en oeuvre de la campagne.

La Guinée est probablement le pays où les équipes sur le terrain ont, au cours de rencontres régulières, le mieux identifié ensemble les activités et l'intégration de la campagne aux différents programmes. Tous les agents de développement communautaire et tous les volontaires ont été impliqués. La campagne est perçue comme un outil indispensable et une base de discussion dans les activités de sensibilisation sur les droits de l'enfant dans les communautés. A Gueckedou, où il n’existait pas de station radio, le bureau de Plan chargé de la zone a mis au point une stratégie fondée sur les cassettes audio (1 500 cassettes ont été distribuées au cours de la première étape), les troupes de théâtre et d’autres activités durant le Mois de l’Enfant. Le personnel de Plan sur le terrain s’est servi du guide de l’animateur comme document de référence lors des discussions organisées sur les thèmes de la campagne.

Au Togo, les trois Unités de Programme ont également été actives dans la mise en oeuvre de la campagne et s’en sont servis dans leurs tâches quotidiennes dans les communautés. A Sotouboua, les activités autour du projet radio se sont développées pour se transformer en un vaste programme média (voir chapitre 5).

Au Burkina Faso, le coordinateur de la campagne a impliqué les Unités de Programme en les rendant responsables de la distribution des gadgets pour les jeux-concours radio. Ainsi les Unités de Programme étaient « obligées » de faire des visites d’échange et de monitoring dans les stations radio partenaires. Le feedback provenant des stations radio partenaires montre que les visites étaient très appréciées. Les Unités de Programme étaient également impliquées dans le lancement de la seconde phase. Après le lancement national, chaque Unité de Programme a organisé un événement local avec des interventions d’artistes renommés comme le populaire groupe de rap Yeleen.

Au Mali également, les Unités de Programme ont été impliquées dans le monitoring des stations radio partenaires. Pour la phase II, deux coordinateurs par Unité de Programme ont reçu une formation de formateurs sur la CDE. Ils suivent la campagne et visitent les stations radio partenaires deux fois dans l’année. Ils vérifient si les contrats ont été respectés et font de mini enquêtes dans les communautés pour voir si les messages sont compris. Plan Mali prépare le lancement de diffusions supplémentaires de la phase II jusqu’en juin 2005. Ils collaborent avec les mêmes

stations radio partenaires et un certain nombre de petites stations radio communautaires opérant dans les zones d’intervention de Plan. Chacun des quatre Unités de Programme va mettre la campagne en œuvre avec

« ses » stations radio communautaires.

Au Sénégal, les Unités de Programme étaient impliquées dans la production décentralisée de la première phase. Toutefois, après les enregistrements, la campagne a été plus ou moins oubliée. Les évaluations internes du projet à mi-parcours soulignent un manque de communication et de partages de ressources entre les différents départements de Plan Sénégal. Le personnel de Plan sur le terrain, interviewé dans le cadre de l’évaluation, était à peine au courant de l’existence d’un tel projet, qui semble avoir été concurrencé par Radio Gune Yi.

Plan Sénégal est le seul pays à avoir mis en œuvre un autre projet radio d’envergure pendant la même période que celle de la campagne radio. Bien que le

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coordinateur du projet ait également été en charge de Radio Gune Yi, il n’y avait pratiquement pas de liens entre les deux projets. Au même moment, le personnel de Plan sur le terrain a été très positif vis-à-vis des projets média en général et a associé les initiatives des différents membres la communauté : « les communautés ont maintenant commencé à faire la promotion des droits de l'enfant, ce que seules les ONG faisaient auparavant » (agent de développement communautaire, Sénégal).

4.1.3 Les partenaires à la production

L’étape de la production consiste en répétitions et enregistrements des sketches radio. Des acteurs professionnels sont chargés des répétitions et des autres préparations nécessaires à l’enregistrement des sketches. Les enregistrements sont faits dans des studios locaux et supervisés par des techniciens de Plan WARO.

En général la collaboration entre Plan et les différents partenaires à la production a été efficace et productive.

Dans la plupart des pays, Plan a travaillé avec un

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