Introduction au Jésus des évangiles (2.02) Deuxième semestre Professeur : D. COBB

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Ce matériel est exclusivement réservé à l’usage pour lequel il a été conçu, à savoir les cours offerts par la FJC, son contenu n’est pas public et n’est destiné qu’aux seuls étudiants régulièrement inscrits pour le cours de 2.02.

PLAN DU COURS (partiel)

Introduction : Comment étudier Jésus de Nazareth ? A : Les Jésus de toutes les époques et le Jésus de l’histoire B : Jésus, vrai Dieu et vrai homme

i) Jésus est un être situé

ii) Jésus est réellement un homme

C : Les différentes « quêtes » du Jésus de l’histoire D : La méthode de ce cours

I. Jésus dans le contexte de son époque A : Retour sur le judaïsme du premier siècle B : Le message central de Jésus de Nazareth

B.1 : La présence du Royaume de Dieu B.2 : Un appel à la repentance et à la foi B.3 : L’annonce d’un jugement imminent

i) « Cette génération » ii) Repentance et jugement

Conclusion : Ce qui change et ce qui reste

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PLAN DU COURS (partiel)

II. Jésus, le Prophète qui doit venir ? A : Les prophètes et le Prophète à venir

B : Des éléments prophétiques dans la proclamation de Jésus i) La forme des oracles de Jésus

ii) Jésus, « l’envoyé de Dieu » C : « Il y a ici plus que Jonas »…

i) L’ultime envoyé du Père

ii) Le Seigneur entre dans son temple

Conclusion : Jésus, prophète du Royaume et Fils de Dieu

III. Les paraboles de Jésus A : Jésus comme paraboliste

i) Les paraboles, un moyen de se protéger ii) La porte d’entrée vers un autre monde B : Qu’enseignent les paraboles de Jésus ?

B.1 : Rapport entre les paraboles et le Royaume de Dieu

B.2 : Les paraboles et le mystère du Royaume

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« Malgré de nombreuses différences touchant surtout à la présentation, les écrits [du Second Temple] semblent partager l’idée qu’Israël se trouvait encore dans une situation d’exil, longtemps après le VI^e siècle, et que cet exil ne prendrait fin que lorsque Dieu interviendrait au sein de l’histoire afin d’établir son règne ».

M. A. KNIBB, « The Exile in the Literature of the Intertestamental Period », The Heythrop Journal 17 (1976), 271 s

« À la mort des derniers prophètes écrivains, Aggée, Zacharie et Malachie, l’Esprit s’éteignit à cause du péché d’Israël ».

J. JEREMIAS, Théologie du Nouveau Testament, t I, Paris, Cerf, 1996, 105

« Le meilleur modèle pour comprendre [la praxis de Jésus], dans un premier temps, est celui d’un prophète ; plus précisément, celui d’un prophète apportant un message eschatologique, voire apocalyptique, urgent à l’intention d’Israël ».

N.T. WRIGHT, Jesus and the Victory of God, Minneapolis, Fortress Press, 1996, 150

« Ni dans la littérature intertestamentaire du judaïsme antique, ni dans les écrits esséniens, ni dans les écrits de Paul, ni dans la littérature rabbinique, on ne trouve de textes qui puissent être mis en parallèle avec les paraboles de Jésus ».

J. JEREMIAS, Théologie du Nouveau Testament t 1, Paris, Cerf, 1996, 40

« De quoi s’agit-il dans les paraboles de Jésus ? La réponse la plus simple à cette question est qu’elles décrivent toutes diverses facettes du ‘Royaume de Dieu’ ».

D. WENHAM, The Parables of Jesus, Londres, Hodder & Stoughton, 1989, 20

« […] La parabole vise, non seulement à modérer l’attente et à ouvrir les yeux des disciples sur le caractère provisoire du salut amorcé en Christ, mais à renouveler leur espérance et à diriger leur attention à ce qui est encore à venir. […] [Le caractère spécifique de la prédication de Jésus au sujet du Royaume] consiste en la révélation que la venue eschatologique, victorieuse de Dieu dans le monde prend le chemin d’une semence et, qui plus est, que le Messie qui a reçu de Dieu toute autorité et tout pouvoir prend les apparences d’un semeur. Ainsi le temps de la moisson, c’est-à-dire de la consommation, est encore à venir. Quiconque comprend cela connaît, non seulement le mystère…, mais aussi le sens de la révélation dissimulée ».

H.N. RIDDERBOS, The Coming of the Kingdom, Phillipsburg, Presbyterian & Reformed, 1962, 132

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PLAN DU COURS (partiel)

IV. Jésus et le royaume de Dieu A : Qu’est-ce que le Royaume ?

B : Le royaume de Dieu dans le judaïsme de l’époque C : La présence du royaume dans le ministère de Jésus D : Le lien entre Jésus et le Royaume

V. Jésus face aux attentes messianiques

A : L’attente messianique dans le judaïsme du second temple B : L’espérance messianique des disciples

i) Simon le cananite

ii) La demande de Jacques et Jean iii) La multiplication des pains iv) Judas Iscariot

C : Qu’en est-il du Messie chez Jésus ? C.1 : Quelle image Jésus avait-il du Messie ? C.2 : Jésus croyait-il être le Messie ?

C.3 : Jésus, Fils de l’homme et Serviteur

D : Conclusion : Le règne du Messie… et la croix

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« Vous, princes de la louange entre les êtres divins, louez le Seigneur de la majestueuse louange. Assurément la gloire de Son Royaume réside dans une louable splendeur ; là se tiennent les louanges de tous les êtres divins, ainsi que la splendeur de Son royaume tout entier.

Célébrez le Seigneur dans les hauteurs, vous êtres divins parmi les créatures divines élevées, exaltez Sa glorieuse divinité par-dessus les cieux les plus hauts. Assurément Il est l’essence même du divin, supérieur à tous les princes exaltés, Roi des rois supérieur à tous les conseils éternels. Par sa sage volonté – par les paroles de Sa bouche – viennent à exister toutes les créatures divines élevées ; sur ordre de Ses lèvres tous les esprits éternels voient le jour. Toutes les actions de Ses créatures ne sont que l’expression de Sa sage volonté ».

« Chants pour le sacrifice du Sabbat », 4Q403 Fragment 1, lignes 30-36

« […] Dans l’ère présente, la souveraineté de Dieu est limitée et cachée, parce qu’Israël se trouve sous la

domination des peuples païens qui rejettent la royauté de Dieu. […] Mais l’heure vient où cette dissonance prendra fin. Israël sera libéré ; la royauté de Dieu se révélera en toute sa gloire et le monde entier verra en Dieu un roi et le reconnaîtra comme tel ».

J. JEREMIAS, Théologie du Nouveau Testament, 129

« Chaque fois que Jésus chasse un esprit mauvais, c’est une anticipation de l’heure où Satan sera visiblement désarmé et battu. Les victoires remportées sur ses instruments sont les prémices de l’eschaton »

Ibid., 124.

« Le Royaume des cieux est venu parce que le Christ est venu. Il est l’autobasileia (Origène). C’est pourquoi ce qu’il effectue, ce qu’il dit et ce qu’il donne rend manifeste la plénitude des temps, la révélation du salut que Dieu a promis d’accorder. C’est aussi pour cela que la manière dont le Royaume se révèle est conditionnée à la révélation du Christ lui-même ».

H.N. RIDDERBOS, The Coming of the Kingdom, 95

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PLAN DU COURS (partiel)

VI. Jésus, Maître absolu et Fils dans l’intimité du Père A : Le Fils de Dieu dans le judaïsme

B : Jésus le Fils : messianité, proximité et autorité B.1 : Fils de Dieu messianique

B.2 : La proximité avec le Père B.3 : L’autorité filiale de Jésus

a) Jésus et la Loi

b) La formule « Amen » c) Le « Moi » emphatique d) Le don du pardon

VII. Le Selbstverständnis de Jésus : Israël et Serviteur de Dieu A : Le baptême de Jésus : identité et vocation

i) Psaume 2 ii) Genèse 22,1-2 iii) Es 42,1

B : La tentation : les quarante jours dans le désert B.1 : Lien entre la tentation et le Deutéronome B.2 : La nature de la tentation

C : Le baptême et la tentation dans la mission de Jésus

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PLAN DU COURS (partiel)

VIII : Jésus et sa communauté

A : Les disciples de Jésus et le peuple de Dieu A.1 : La portée théologique du choix des douze A.2 : Les expressions désignant les disciples

B : L’Eglise, peuple de Dieu rassemblé et instrument du royaume B.1 : l’Eglise comme assemblée de YHWH

B.2 : l’Eglise et le Royaume de Dieu C : L’Eglise et l’imminence du Royaume

IX. Jésus et la fin des temps

A : Le problème : le Naherwartung dans les dires de Jésus B : Une perspective complexe

C : Le jugement de Dieu et la venue du Fils de l’homme C.1 : Le Fils de l’homme et le livre de Daniel

C.2 : Les événements qui donnent raison à Jésus

Conclusion : La fin des temps et la glorification du Fils de l’homme

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Jésus et sa communauté (citations)

« Jésus avait la conviction que l’histoire d’Israël était arrivée à son point culminant. Il croyait, plus précisément, que l’exil était parvenu à son point culminant, et que c’était lui-même, en tant que Messie, qui devait prendre sur lui la destinée d’Israël à ce moment critique et la conduire à son achèvement. Il avait annoncé le jugement de YHWH sur un peuple récalcitrant ; maintenant, comme pour les prophètes d’autrefois, ce peuple complotait pour le faire mettre à mort. […] Or, [en mourant] de la sorte, il allait faire pour Israël ce qu’Israël ne pouvait faire pour lui-même. Il allait accomplir la vocation d’Israël d’être le peuple-serviteur, la lumière du monde ».

N.T. WRIGHT, The Challenge of Jesus. Rediscovering Who Jesus was and Is, Downers Grove, InterVarsity, 1999, 89 s

« Le nombre des douze Apôtres répond à celui des douze tribus d’Israël […] ; les douze envoyés symbolisent la communauté de salut eschatologique ».

J. JEREMIAS, Théologie du Nouveau Testament, 291 s

« Là où Jésus passe, il laisse derrière lui des adeptes qui, avec leurs familles, attendent le royaume de Dieu et qui l’accueillent, lui et ses messagers ».

J. JEREMIAS, Théologie du Nouveau Testament, 211

« Dans la mesure où la basilea est déjà une réalité présente, l’ekklesia est le lieu où les dons et la puissance de la basileia sont accordés et reçus. Elle est, de plus, le rassemblement de ceux qui, en tant qu’instruments de la basileia, sont appelés à confesser Jésus comme le Christ, à obéir à ses commandements, à accomplir la tâche missionnaire de proclamer l’évangile par tout le monde. De toutes les façons, l’Eglise est entourée et poussée en avant par la révélation, les progrès et l’avenir du Royaume de Dieu, sans pour autant être elle-même le Royaume ou s’y identifier ».

H.N. RIDDERBOS, The Coming of the Kingdom, 355 s

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PLAN DU COURS (partiel)

X. Pourquoi Jésus est-il mort ? A : Les motivations des Pharisiens

A.1 : Jésus et la Torah a) Le sabbat

b) Les relations de Jésus

c) Le rapport entre Jésus et la Loi

B : Les motivations des Sadducéens et des Sacrificateurs C : Les motivations de Jésus

C.1 : Retour sur l’action de Jésus dans le temple C.2 : Le dernier repas de Jésus

Conclusion : une convergence vers le salut

XI. Le tombeau vaincu : la résurrection de Jésus A : Le matin de Pâques dans les récits évangéliques B : La résurrection, un événement historique ?

B.1 : L’attente du royaume de Dieu B.2 : L’attente de la résurrection

B.3 : L’affirmation de la messianité de Jésus C : Qu’est-ce que la résurrection ?

C.1 : Résurrection et vie eschatologique C.2 : Ressuscité « selon les Ecritures »

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XI. Le tombeau vaincu : la résurrection de Jésus

du Royaume (Mc 1,15), il en [manifeste] en actes l’avènement et l’offre de la rémission des péchés qui le caractérise en s’invitant à la table des réprouvés de son temps et en la partageant ».

Ch. GRAPPE, Le royaume de Dieu, Avant, avec et après Jésus, Genève, Labor et Fides, 2001, 206 s

« Le fond de la question, c’est que Jésus y proposait le retour d’exil, l’alliance renouvelée, le pardon

eschatologique des péchés, bref le royaume de Dieu. Il le proposait en dehors des structures officielles, aux mauvaises personnes, et cela par sa propre autorité. Voilà le vrai scandale de Jésus ».

N.T. WRIGHT, Jesus and the Victory of God, Minneapolis, Forteress, 1996, 272

« Lorsque deux hommes s’assoient et qu’il n’y ait pas entre eux les paroles de la Torah, voici c’est ‘le banc des moqueurs’, comme il est écrit : ‘et qui ne s’assied pas sur le banc des moqueurs’. Mais lorsque deux hommes s’assoient et qu’il y ait entre eux les paroles de la Torah, la Shekinah demeure entre eux » (Pirqé aboth 3, 3).

« Les derniers Prêtres de Jérusalem […] amassent richesses et gain en pillant les peuples. Mais, à la fin des jours, leurs richesses, avec le fruit de leurs pillages, seront livrées aux mains de l’armée des Kittim » (Péshèr d’Habacuc, IV,4-7).

Ces récits « […] sont pour la plupart plutôt haletants et sans prétention […]. En général, ils s’apparentent beaucoup plus à de brefs croquis faits par un témoin oculaire, avec des détails dans tous les sens, qu’à des portraits tracés avec soin ».

N.T. WRIGHT, Jésus, retour au sources, 72.

« [Pour ce qui est de l’apparition de Jésus aux femmes,] ce renseignement paraît très digne de créance : s’il s’agissait d’une invention, on n’aurait certainement pas attribué à une femme le privilège de la première apparition du Ressuscité, car les femmes n’avaient pas qualité, juridiquement, pour être témoins. On peut juger également vraisemblable la donnée, peu flatteuse pour les disciples, que les deux expériences de Marie de Magdala, l’angélophanie et la christophanie, sont demeurées d’abord sans effet : aucun des disciples n’y croit […] ».

J. JEREMIAS, Théologie du Nouveau Testament, 382 s

« On ne peut douter que les disciples sont convaincus [d’avoir vu] le Ressuscité. Autrement la naissance de la communauté de Jérusalem et par conséquent de l’Eglise devient une énigme ».

J. LIEPOLT, cité in W. Pannenberg, Esquisse d’une christologie (coll. Cogitatio et Fidei), Paris, Cerf, 1999², 105

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B : La résurrection, un événement historique ?

B.1 : L’attente du royaume de Dieu

L’Eglise primitive a commencé comme un mouvement juif centré sur le Royaume de Dieu ; ce royaume s’entendait, non pas dans le sens d’une expérience individuelle ou subjective, mais comme le règne de Dieu sur l’ensemble du cosmos ;

• Or, bien que le Royaume ne soit pas venu d’une façon conforme aux attentes

juives – ni aux attentes des premiers disciples eux-mêmes – ceux-ci ont agi comme s’il était bel et bien devenu une réalité concrète.

• Comment expliquer qu’ils ont continué à s’accrocher à cette idée, à la vivre

concrètement et à la proclamer, bien qu’ils aient dû modifier si profondément leur compréhension de la façon dont ce Royaume était venu ? D’après l’Eglise

primitive elle-même, cette explication se trouve dans la résurrection de Jésus d’entre les morts.

B.2 : L’attente de la résurrection

L’Eglise, dès le début, a mis la résurrection de Jésus au centre de sa proclamation (et non comme un élément périphérique ou secondaire de celle-ci). Dans le monde palestinien du I

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siècle, « ressusciter d’entre les morts » n’avait rien à voir avec l’idée de l’immortalité de l’âme ou un état de béatification incorporelle ; cela faisait

référence à l’action de Dieu qui relevait de la poussière des êtres humains (cf. Dn 12,1-3)… ce qui ne devait arriver qu’à la fin des temps.

• Certes, on croyait que, de façon très exceptionnelle, les morts pouvaient se

manifester ou se rendre présent parmi les vivants ; mais personne n’aurait eu l’idée de confondre cela avec cet événement eschatologique (cf. Mt 14,26).

•

Pourtant, les premiers chrétiens ont persisté dans leur conviction que cette résurrection finale, eschatologique, avait eu lieu… dans la personne de Jésus, bien que cela les oblige à redéfinir leur attente vis-à-vis de la résurrection

(puisqu’ils se sont mis à affirmer que, contre toute attente, cette résurrection avait déjà commencé).

B.3 : L’affirmation de la messianité de Jésus

Pour le judaïsme du I

^er

siècle, un messie écrasé par les ennemis d’Israël ne pouvait pas être un messie ; une telle fin aurait été la preuve suffisante de l’illégitimité de ses prétentions messianiques. Un Messie, par définition, devait remporter la victoire sur les païens et établir une situation de sécurité nationale (cf. Pss de Salo 17). Un messie mort sur une croix romaine aurait prouvé par là qu’il faisait partie des nombreux « faux messies » de l’époque.

•

Or, au lieu d’abandonner l’attente messianique – et sans non plus « élire » messie un autre membre de la famille de Jésus (comme Jacques, par ex.) – les premiers chrétiens ont continué à affirmer que Jésus de Nazareth était réellement le Messie, bien que cela les ait obligé à redéfinir le messianisme et à lui donner un contenu essentiellement différent.