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HOMME, QUI ES-TU? COURS 2. ÂME ET CORPS, UN

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Academic year: 2022

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HOMME, QUI ES-TU ?

COURS 2. ÂME ET CORPS, UN

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A) Topique

1) Les écoles matérialistes 2) Les écoles spiritualistes

3) Les anthropologies non essentialistes B) Existence de l’âme

1) Approche objective

2) Confirmations scientifiques 3) Approche subjective

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C) L’union du corps et de l’âme 1) L’âme comme cause du corps

a) Définition et propriétés de l’âme b) L’âme, cause efficiente du corps c) L’âme, cause formelle du corps d) L’âme, cause finale du corps 2) Le corps comme signe de l’âme

a) Les faits : le corps tout entier expressif b) La loi : le visible signe de l’invisible c) La raison : la plasticité du corps

D) Réponse intégrative aux différentes anthropologies

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A) TOPIQUE

1) Les écoles matérialistes

•« Les opérations sur les objets mentaux et surtout leurs résultats, seront ‘perçus’ par un système de surveillance composé de neurones très divergents, comme ceux du tronc cérébral, et de leurs réentrées. Ces enchaînements et emboîtements, ces ‘toiles d’araignée’, ce système de régulations fonctionneront comme un tout. Doit-on dire que la conscience ‘émerge’ de tout cela ? Oui, si l’on prend le mot ‘émerger’ au pied de la lettre, comme lorsqu’on dit que l’iceberg émerge de l’eau. Mais il nous suffit de dire que la conscience est ce système de régulations en fonctionnement. L’homme n’a dès lors plus rien à faire de l’‘Esprit’, il lui suffit d’être un Homme Neuronal ». (Jean-Pierre CHANGEUX, L’homme neuronal, coll. « Pluriel », Paris, Fayard, 1983, p. 211).

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« Où j’étais quand je n’étais pas né ? Notre époque a la réponse la plus courte qui soit : tu viens d’une copulation entre ton père et ta mère. Tu es le fruit de quelques soupirs et d’un peu de plaisir. D’ailleurs ces soupirs et ce plaisir ne sont pas indispensables. Aujourd’hui nous n’avons plus besoin que d’une éprouvette. Telle est la dernière réponse en date : tu viens d’un spermatozoïde et d’un ovule. Il n’y a pas à voir en deçà. […] Tu n’es qu’un soubresaut de la matière sur elle-même, un chemin éloigné que prend le néant pour, au bout du compte, se rejoindre ». (Christian BOBIN, Le Très-bas, coll. « L’un et l’autre », Paris, Gallimard, 1992, p. 14).

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2) Les écoles spiritualistes

« Certains disent du corps qu’il est le ‘sépulcre’ [séma], de l’âme, attendu que, dans la vie présente, il en est la sépulture. […] Ce sont toutefois, à mon avis, principalement les Orphiques qui ont établi ce nom, dans la pensée que l’âme paie la peine des fautes qui ont précisément motivé cette peine ; que le corps est pour elle une enceinte, image de la prison destinée à la

‘tenir en garde’ [sôzetaï] ; qu’il est en conséquence cela à l’égard de l’âme, en conformité avec le nom qu’il porte, son sôma, jusqu’à ce qu’elle ait achevé de payer sa dette ; ainsi pas même une lettre à changer ! » (PLATON, Cratyle, 400 b-c, Œuvres complètes, trad. Léon Robin, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, Gallimard, 1950, 2 vol., tome 1, p. 635).

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3) Les anthropologies non essentialistes

« En termes philosophiques, tout objet a une essence et une existence : une essence, c’est-à-dire un ensemble constant de propriétés ; une existence, c’est-à-dire une certaine présence effective dans le monde. Beaucoup de personnes croient que l’essence vient d’abord et l’existence ensuite : que les petits pois, par exemple, poussent et s’arrondissent conformément à l’idée de petits pois et que les cornichons sont cornichons parce qu’ils participent à l’essence de cornichon. Cette idée a son origine dans la pensée religieuse : par le fait qu’il veut faire une maison, il faut qu’il sache au juste quel genre d’objet il va créer : l’essence précède l’existence ; et pour tous ceux qui croient que Dieu créa les hommes, il faut bien qu’il l’ait fait en se référant à l’idée qu’il avait d’eux. Mais ceux mêmes qui n’ont pas la foi ont conservé cette opinion traditionnelle que l’objet n’existait jamais qu’en conformité avec son essence, et le XVIIIe siècle tout entier a pensé qu’il y avait une essence commune à tous les hommes que l’on nommait la nature humaine. L’existentialiste tient, au contraire, que chez l’homme – et chez l’homme seul – l’existence précède l’essence.

« Cela signifie tout simplement que l’homme est d’abord et qu’ensuite seulement il est ceci ou cela. En un mot, l’homme doit créer sa propre essence ». (Jean-Paul SARTRE, « À propos de l’existentialisme. Mise au point », Action, 17 (29 décembre 1944), p. 11).

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B) EXISTENCE DE L’ÂME

1) Approche objective

Cf. ARISTOTE, De l’Ame, L. 2, ch. 1 et 2, trad. Jules Tricot, coll. « Bibliothèque des textes philosophiques », Paris, Vrin, 21972, p. 65 à 80.

•« Il est évident que le principe de vie du corps, c’est l’âme. Et comme la vie se manifeste par des opérations diverses dans les divers degrés des êtres vivants, le premier principe par lequel nous opérons chacune de ces œuvres vitales, c’est l’âme. Car l’âme est le principe premier par lequel nous nous nourrissons, nous sentons, nous allons d’un lieu à l’autre, comme elle est le principe premier par lequel nous comprenons. Qu’on appelle ce premier principe de la pensée, intelligence ou âme intellective, il n’en est pas moins la forme du corps ». (S. THOMAS D’AQUIN, Somme de théologie, Ia, q. 76, a. 1, c).

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•« Les végétaux […] ont en eux-mêmes une faculté et un principe tel que, grâce à lui, ils reçoivent accroissement décroissement selon les directions locales contraires. En effet, ce n’est pas seulement vers le haut qu’ils s’accroissent, à l’exclusion du bas, mais c’est pareillement dans ces deux directions ; ils se développent ainsi progressivement de tous côtés et continuent à vivre aussi longtemps qu’ils sont capables d’absorber la nourriture ». (ARISTOTE, De l’âme, L. II, ch. 2, 413 a 25-31, p. 74).

2) Confirmations scientifiques

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3) Approche subjective

« Chacun expérimente en lui-même qu’il a une âme et que, par elle, il vit ». (S. THOMAS D’AQUIN, In Aristotelis Libum De anima Commentarium, L. I, l. 1, n. 6, éd. Angelus M. Pirotta, Roma-Torino, Marietti, 1959, p. 3).

« La notion première de la vie, celle à laquelle on devra toujours revenir, nous vient d’abord et principalement de l’expérience interne de vivre. Vivre, c’est toucher, goûter, sentir, voir ; discerner ces sensations les unes des autres, imaginer, se souvenir, aimer, haïr, se mouvoir soi-même de lieu en lieu, se réjouir, s’attrister ; comprendre, raisonner, vouloir ; la vie nous est d’abord connue dans la conscience de l’exercice même de ces opérations ; et si les mots que nous employons pour les désigner peuvent signifier quelque chose pour nous, c’est que nous les rapportons sans peine à ces opérations que nous éprouvons en nous-mêmes dans leur exercice ». (Charles DE KONINCK, « L’introduction à l’étude de l’âme », Laval théologique et philosophique, 3 (1947) n° 1, p. 9-65. Il s’agit de l’introduction de l’ouvrage de Stanislas CANTIN, Précis de psychologie thomiste, Québec, Presses de l’Université Laval, 1948. Réédité dans Œuvres de Charles De Koninck. Tome 1. Philosophie de la nature et des sciences, éd. Yves LAROCHELLE, Laval, Presses de l’Université Laval, 2 vol., vol. 1, 2009, p. 155-230, ici p. 161).

« Ce qu’est la vie, […] la science n’en a aucune idée, elle ne s’en préoccupe nullement, elle n’a aucun rapport avec elle et n’en aura jamais ». (Michel HENRY, La Barbarie, Paris, Grasset, 1987, p. 35 et 36).

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C) L’UNION DU CORPS ET DE L’ÂME

1) L’âme comme cause du corps

a) Définition et propriétés de l’âme

•« L’âme est l’entéléchie première d’un corps physique organisé ayant la vie en puissance ».

(ARISTOTE, De l’âme, L. II, 1, 412 a 26, p. 68. Trad. modifiée).

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b) L’âme, cause efficiente du corps

•Rémi Bricka découvre soudain le sens d’une épreuve qu’il qualifie de « surhumaine » pour un homme doué d’une musculature et d’une résistance tout à fait moyennes : « Mon corps perdait sa chair et nombre de ses substances au fil des jours. Mais de cette évaporation difficile et douloureuse, naissait une énergie sans faille, montait la force d’un homme nouveau. A travers ma solitude et mes épreuves, j’apprenais à ne compter que sur moi. Moi seul sauverais ma peau, il n’y aurait personne d’autre pour me défendre ». (Rémi BRICKA, L’homme qui marche sur l’eau. L’Atlantique sans eau ni vivres, avec la collaboration d’Anne Réale, Paris, Arthaud, 1988, p. 19 et 110. C’est moi qui souligne).

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c) L’âme, cause formelle du corps

« Une tumeur commença à se développer sur mon cou, qui d’ailleurs ne me gênait pas parce qu’elle ne faisait pas mal et que je n’y soupçonnais rien de méchant. Je ne pensais jamais que cela pouvait être le cancer et, comme la tumeur se refusait à disparaître et devenait de plus en plus grosse, je la fis examiner par les médecins sans imaginer qu’ils y découvriraient quelque chose de très grave. Dans quel état je me trouvais réellement, je n’en avais pas encore la moindre idée. D’une part j’étais très ignorant sur le plan médical et, d’autre part selon ma vieille habitude, je ne voulais pas voir que je pouvais être vraiment en très mauvais état. Bien que ne sachant pas encore que j’avais le cancer, intuitivement je posais déjà le bon diagnostic car, selon moi, la tumeur c’étaient des ‘larmes rentrées’. Ce qui voulait dire à peu près que toutes les larmes que je n’avais pas pleurées et n’avais pas voulu pleurer au cours de ma vie se seraient amassées dans mon cou et auraient formé cette tumeur parce que leur véritable destination, à savoir être pleurées, n’avait pas pu s’accomplir. D’un point de vue strictement médical, ce diagnostic à résonance poétique n’est évidemment pas exact ; mais, appliqué à l’ensemble de la personne, il dit la vérité : toute la souffrance accumulée, que j’avais ravalée pendant des années, tout à coup ne se laissait plus comprimer au-dedans de moi ; la pression excessive la fit exploser et cette explosion détruisit mon corps. […]

(14)

Je crois que le cancer est une maladie de l’âme qui fait qu’un homme qui dévore tout son chagrin est dévoré lui-même, au bout d’un certain temps, par ce chagrin qui est en lui. Et parce qu’un tel homme se détruit lui-même, dans la plupart des cas tous les traitements médicaux ne servent absolument à rien. De même que le chemin qu’en fait on ne tient pas du tout à parcourir fatigue au-delà de toute mesure et de même que le panier à provisions qu’en fait on ne tient pas du tout à porter paraît exagérément lourd, de même le corps détruit spontanément la vie humaine quand on ne tient plus du tout à vivre cette vie ». Et d’ajouter plus loin que lorsqu’il apprit, au décours de l’opération d’ablation de sa tumeur qu’il avait un cancer, « mon premier mot en présence de ce fait nouveau fut : naturellement. […] j’étais déjà malade depuis de très nombreuses années et […] le cancer ne constituait que le tout dernier maillon d’une longue chaîne ». (Fritz ZORN, Mars, trad. Gilberte Lambrichs, coll. « Du monde entier », Paris, Gallimard, 1979, p. 153-155).

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d) L’âme, cause finale du corps

« Je me sens précipité dans quelque chose de neuf, d’insolite. J’ai des impressions très vives, très étranges, que je n’ai jamais ressenties auparavant en montagne.

« Il y a quelque chose d’irréel dans la perception que j’ai de mon compagnon et de ce qui m’entoure…

Intérieurement, je souris de la misère de nos efforts. Je me contemple de l’extérieur, faisant ces mêmes mouvements. Mais l’effort est aboli, comme s’il n’y avait plus de pesanteur. Ce paysage diaphane, cette offrande de pureté, n’est pas ma montagne.

« C’est celle de mes rêves.

« Avec la neige qui brille au soleil et saupoudre le moindre rocher, le décor est d’une radieuse beauté qui me touche infiniment. La transparence absolue est inhabituelle. […]

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« Une joie m’étreint ; je ne peux pas la définir. Tout est tellement nouveau et tellement extraordinaire !

« Ce n’est pas une course comme j’en ai fait dans les Alpes, où l’on sent une volonté derrière soi, des hommes dont on a obscure conscience, des maisons qu’on peut voir en se retournant.

« Ce n’est pas cela.

« Une coupure immense me sépare du monde. J’évolue dans un domaine différent : désertique, sans vie, desséché. Un domaine fantastique où la présence de l’homme n’est pas prévue, ni peut-être souhaitée. Nous bravons un interdit, nous passons outre à un refus, et pourtant c’est sans aucune crainte que nous nous élevons. La pensée de la fameuse échelle de Thérèse d’Avila me saisit. Des doigts se cramponnent à mon cœur … ».

(Maurice HERZOG, Annapurna. Premier 8 000, coll. « Sempervivum » n° 16, Paris, Arthaud, 1951, p.

198 et 199).

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2) Le corps comme signe de l’âme

a) Les faits : le corps tout entier expressif

« Son corps sous mes caresses se fait tout entier visage ». (Alain FINKIELKRAUT, La sagesse de l’amour, Paris, Gallimard, 1984, p. 59).

« J’ai vu certains de mes étudiants devenir nazis. J’ai vu qu’ils changeaient physiquement. Ils prenaient ce type dur, ce regard ‘objectif ’, ce teint pâle, cette lourdeur dans le bas du visage, qui permet de reconnaître au premier regard un chef nazi ». (Denis de ROUGEMONT, « Méditation au carrefour fabuleux », in Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour, Paris, Albin Michel, 1961, p. 109-159, ici p. 153 et 154).

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b) La loi : le visible signe de l’invisible

« Une fois que s’est bien imprimée en l’homme l’image de son propre corps, une fois qu’il l’a saisi comme organisme fermé sur soi et articulé de façon autonome, il l’utilise comme modèle et construit d’après lui la totalité du monde ». (Ernst CASSIRER, La philosophie des formes symboliques. 1. Le langage, trad.

Ole Hansen-Love et Jean Lacoste, Paris, Minuit, 1972, p. 161).

« Un signe est un geste corporel qui véhicule un sens, une attitude corporelle qui manifeste une intention, plus simplement et plus profondément, c’est le corps traduisant l’âme ». (Jean MOUROUX, Sens chrétien de l’homme, coll. « Théologie » n° 6, Paris, Aubier, 1945, p. 48. Souligné dans le texte).

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c) La raison : la plasticité du corps

« Notre corps est doué d’une extraordinaire souplesse adaptative. Tout est malléable, modelable et plastique en lui. Il se forme et se déforme, il se modèle et se remodèle facilement, toutes ces techniques du corps en font la démonstration. […] L’énergie, dite corporelle, ne fait qu’un avec l’énergie mentale ou pensée. Nous sommes modelés par nos désirs, nos aspirations et nos objectifs ».

(Marc-Alain DESCAMPS, Corps et psyché. Histoire des psychothérapies par le corps, Paris, DDB, 1993, p. 277).

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D) RÉPONSE INTÉGRATIVE AUX

DIFFÉRENTES ANTHROPOLOGIES

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