S. TESSERAUD
INRA Station de Recherches Avicoles 37380
Nouzilly
Métabolisme
protéique
chez le poulet
en croissance.
Effet des protéines
alimentaires
Améliorer le potentiel de croissance des animaux et transformer plus
efficacement l’aliment
enprotéines animales ont constitué depuis longtemps des objectifs prioritaires
enaviculture. Dès lors que l’on cherche à diminuer les pertes d’azote,
sourcespotentielles de pollution,
à améliorer le développement des
massesmusculaires et à réduire
l’engraissement, il apparaît nécessaire de limiter la consommation
globale de protéines et de mieux formuler les aliments,
enparticulier
en
recourant
auxacides aminés de synthèse. La quantification de la synthèse et de la dégradation des protéines permet d’expliquer les
variations de
masseprotéique et de comprendre le déterminisme de la fixation des protéines chez l’animal
encroissance. Pourtant, de façon surprenante, le métabolisme protéique des oiseaux n’a
encoreété que peu étudié in vivo. Nous ferons donc le point des connaissances
surla
régulation du métabolisme protéique par les protéines alimentaires chez le poulet
encroissance.
Résumé
--Pour assurer une croissance musculaire maximale tout en évitant de gaspiller l’azote, une possibilité consiste à diminuer
l’apport
alimen-taire de
protéines
etrééquilibrer
lesrégimes
en lessupplémentant
en acides aminés industriels. Connaître lesconséquences
des varia-tions de
l’apport protéique
alimentaire(quantités
etcomposition
en acides aminés) sur les activitésrespectives
de la synthèse et de la dégradation des protéines, dont le bilan détermine le dépôt protéique, permet de rationaliser cette démarche.Les méthodes de mesure de la synthèse des
protéines
lesplus
couramment employées sont présentées en insistant particulièrement surles
hypothèses
surlesquelles
elles reposent et leurs limites. Lestechniques
permettant d’estimer la dégradation des protéines sont égale-ment brièvement discutées. Le renouvellement des protéines tissulaires et corporelles varie en fonction de facteurs liés à l’animal : le taux de synthèse diminue avec l’âge, notamment dans les muscles squelettiques, et le taux de dégradation est très lié au type génétique du pou- let.
Le taux
protéique
de la ration modifie le métabolismeprotéique
par des effets propres dus auxquantités
deprotéines ingérées
ainsi que par des effets liés aux variations de ces niveauxd’apports
(restrictionpuis
réalimentationprotéique).
La composition en acides aminés des protéines alimentaires joue également un rôle important. Ainsi la diminution de l’apport enprotéines
ou en un acide aminéproduit
une réduction des quantités de protéines synthétisées et, dans une moindre mesure, de celles dégradées. Les mécanismes régulant le dépôt protéique lorsque les apports quantitatifs et qualitatifs d’acides aminés varient, restent cependant mal connus. L’approfondisse-
ment de leur étude au niveau de différents tissus et organes, en intégrant les facteurs physiologiques et hormonaux,
permettrait
de mieuxraisonner la
supplémentation
en acides aminés.La masse
protéique corporelle
est àchaque
instant le résultat d’un processus
dyna- mique :
lesprotéines
sontrenouvelées,
c’est-à-dire
synthétisées
etdégradées
en perma-nence.
Ainsi,
ledépôt protéique
chez l’animalen croissance est le reflet de la différence entre les vitesses de
synthèse
et dedégrada-
tion. La fixation des
protéines peut
donc être modulée par des modifications de lasynthèse,
de la
dégradation
desprotéines,
ou des deuxcomposantes
du renouvellementprotéique,
modifications excercées non seulement au niveau de
l’organisme global
ou d’untissu,
mais
également
au niveau deprotéines parti-
culières. Le renouvellement des
protéines
estparticulièrement
intense dans des tissuscomme les
viscères,
et il estplus
lent dans lemuscle
qui
contribue par contremajoritaire- ment,
en raison de sa masse, à lasynthèse protéique
du corps entier. Les autres organesquantitativement importants
sont le foie(protéines exportées
et destructure),
l’intes-tin et la peau.
Chez les oiseaux comme chez les mammi-
feres,
les donnéesdisponibles
sur lasynthèse
et la
dégradation
desprotéines présentent
une
grande
variabilité et aboutissentparfois
à des résultats contradictoires. Elles sont en
effet obtenues à l’aide de
techniques
demesure
diverses,
sur des animaux différant parl’âge,
legénotype
ou le stadephysiolo- gique.
Dans cette revue, nousprésenterons
donc d’abord la mesure in vivo des compo- santes du métabolisme
protéique
et leursvariations liées à l’animal
(âge, génotype).
Nous détaillerons ensuite l’influence des
apports protéiques
alimentairesauxquels
lemétabolisme
protéique
est très sensible(Waterlow 1984,
Arnal et al1987,
McNurlanet Garlick
1989).
Nous examineronspremiè- rement,
laquantité
deprotéines ingérées qui
influence defaçon importante
ledépôt
de pro- téinescorporelles,
enparticulier
au niveaudu
muscle,
etdeuxièmement,
leur nature et leurqualité (composition
en acidesaminés).
Nous discuterons ces
aspects
derégulation
dumétabolisme
protéique
chez lepoulet
encroissance,
en nous référantparfois
à lapoule pondeuse
ou aux autresespèces
animales.1 / Turnover des protéines
l.i / Techniques de
mesureLe
développement
destechniques
deperfu-
sion d’acides aminés
marqués (Waterlow
et al1978)
apermis
dequantifier in
viuo les quan- tités d’acides aminésengagés
par unité detemps
dans les différentes voies du métabo- lisme(protéosynthèse, protéolyse,
catabolismeoxydatif
des acidesaminés).
Ces mesures per-mettent
déjà
de progresser d’uneétape
parrapport
à la méthode du bilan net(synthèse - catabolisme) qu’est
la balance azotée. D’autrestechniques
de mesure du turnoverprotéique
ont été mises au
point depuis
unequinzaine d’années,
enparticulier
pour laprotéosyn- thèse,
et ont faitl’objet
demultiples
revues ououvrages
(Nair 1992,
Wolfe1992,
Garlick et al1994).
L’ensemble de cestechniques
faitappel
à un modèle à deux
compartiments
utilisépour décrire le métabolisme
protéique (figure 1) :
lepremier compartiment,
oupool
métabo-lique,
contient les acides aminés sous forme libre etreprésente
lecompartiment précur-
seur de la
synthèse protéique ;
le second est constitué des acides aminés formant les pro- téines. Letraceur, généralement
un acideaminé
essentiel,
est introduit dans lepool métabolique.
Il est soitincorporé
dans les pro-téines,
soit catabolisé. Ce modèle à 2comparti-
ments est une
simplification
de la réalitépuis- qu’il
suppose une distributionhomogène
dutraceur dans
chaque compartiment.
Il existeen réalité une
compartimentation importante
du
précurseur
et duproduit,
différente danschaque
tissu et organe.Pour caractériser les
composantes
du renouvellementprotéique,
les auteurs utili-sent deux
principaux
critères : lesquantités
de
protéines synthétisées, dégradées
oudépo-
sées par
jour (vitesses exprimées
eng/j,
etrapportées
ou non aupoids
del’animal)
et lesproportions
que constituent cesquantités
parrapport
à cellesprésentes
dans lesprotéines (taux
ou vitessesfractionnaires,
en%/j).
Pré-cisons que les
intensités, qui
sont desdegrés d’activité, peuvent
êtreexprimées
par chacun desparamètres
ci-dessus.Nous exposerons les
principales techniques
de mesure de la
synthèse
desprotéines,
notamment celles faisant
appel
aux traceursradioactifs,
avec une mentionparticulière
pour la
technique
delarge
dose ou« flooding
dose ». Notons que les
isotopes
stables( 13 C, 15
N) peuvent
aussi êtreutilisés, mais,
en pra-tique,
ils sontemployés principalement
chezl’homme ou chez les
espèces
de tailleimpor-
tante. Nous
présenterons
ensuite les tech-niques permettant
d’estimer ladégradation
des
protéines.
a / Mesure de la
synthèse protéique
La mesure de l’intensité de la
protéosyn-
thèse
peut
être effectuée soit directement soit indirectement. La mesure directe repose surla détermination de la vitesse
d’incorporation
dans les
protéines
tissulaires d’un acide aminémarqué (traceur)
introduit dans lecompartiment (ou pool) précurseur.
Ellenécessite la détermination de la radioactivité
spécifique (RAS)
du traceur dans les pro-téines et dans ce
pool.
Or le véritablepool précurseur correspond
aux acides aminés liésaux ARN de transfert
(aminoacyl-tRNA) (figure 2).
Il faudrait donc mesurer la RAS deces
derniers,
mais ceci est difficile à réalisertechniquement,
essentiellement en raison de la très courte demi-vie desaminoacyl-tRNA
et de leur labilité. De nombreux auteurs utili- sent donc soit la RAS du marqueur dans le
pool extracellulaire,
soit la RAS du marqueurintracellulaire,
la RAS des acides aminésextracellulaires étant assimilée à celle du marqueur dans le
plasma
et celle des acidesaminés intracellulaires étant
supposée égale
à la RAS du marqueur dans les
homogénats
tissulaires. Cesapproximations
encadrent la valeur de la RAS desaminoacyl-tRNA
etconduisent à des estimations
qui
délimitentune
plage
de mesure dontl’amplitude dépend
du mode d’administration du traceur
(Obled 1988).
Parmi ces méthodes de mesure
directe,
latechnique
desurcharge
oularge
dose en unacide aminé
marqué
est laplus appropriée
pour mesurer avec exactitude la vitesse frac- tionnaire de
synthèse
Ks desprotéines
tissu-laires
(McNurlan
et al1979,
Garlick et al1980,
Attaix et al1986). L’injection
d’unegrande quantité
d’acide aminé non radioactifcombinée à une dose traceuse du même acide aminé radioactif inonde les
pools
d’acidesaminés libres. Il en résulte une RAS
constante,
sensiblementéquivalente
dans leplasma
et les tissus - la RAS tissulaire dans le foie ou le musclereprésente
au moins 90 % de la valeurplasmatique (Garlick
et al1980)
- et au même niveau que la RAS du véritable
précurseur
de lasynthèse protéique
soitl’aminoacyl-tRNA.
Cette méthodeprésente également l’avantage
depermettre
desmesures sur une
période
courte de l’ordre de 10 à 20 minutes. Il estcependant
nécessairede
prélever
desprotéines tissulaires,
cequi impose
soitl’abattage
desanimaux,
soit desbiopsies.
Une autre limite de cette méthodeserait liée à l’influence éventuelle de la sur-
charge
sur l’intensité de laprotéosynthèse.
La
possibilité
d’un artéfactexpérimental
estune
question
non encorecomplètement
réso-lue mais
qui
a été discutée en détail dans une revue récente de Garlick et al(1994). Signa-
Ions que le choix de l’acide aminé traceur est
primordial
pour la mesure de laprotéosyn-
thèse
(Obled
et al1989) :
il doit tout d’abord être abondant dans lesprotéines majeures
dutissu
étudié ;
mais il est aussiimportant
d’utiliser un acide aminé essentiel très soluble
qui puisse
donc êtreinjecté
dans depetits
volumes. Deplus,
lepool
de cet acideaminé doit être facilement saturable.
Enfin,
bien
sûr,
commesignalé ci-dessus,
la sur-charge
en ce traceur ne doit pas influencer lesmesures du taux de
synthèse
desprotéines.
La
synthèse protéique peut
être estimée indirectementgrâce
à laperfusion continue,
souvent par voie
intraveineuse,
du marqueursans mesure de son
incorporation
dans lesprotéines.
Elle est déduite du flux F(ou perte plasmatique
ducomposé marqué)
et du cata-bolisme
C,
selon la formule : S = F -C, (cf figure 1).
Cette méthodeprésente
commeprincipales
limites :(1)
les valeurs de syn- thèse sont calculées par différence avec unefaible
précision,
voire uneinexactitude ; (2)
la RAS n’est engénéral
pas déterminée dans le véritablecompartiment précurseur
de la syn- thèseprotéique
constitué par lesaminoacyl- tRNA,
cequi
conduit à uneapproximation
dela
synthèse protéique ; (3)
la mesurepeut
être erronée à cause du
recyclage
du traceurpendant
laperfusion ; toutefois, d’après
Schwenk et al
(1985),
lerecyclage
ne devientsignificatif
quelorsque
la durée de laperfu-
sion
dépasse
12heures ; (4)
la mesure réali- sée au niveau du corps entier nerenseigne
pas sur l’activité du métabolisme
protéique
dans les tissus ou organes
particuliers.
Orcette activité
peut réagir
defaçon
différenteselon les tissus aux facteurs
qui
larégulent.
Cette méthode est
cependant fréquemment employée,
surtout chez les gros animaux et l’homme.Une
approche
des mécanismes métabo-liques sous-jacents
et de larégulation
dumétabolisme
protéique peut
être faite en s’in-téressant à la machinerie de la
synthèse
pro-téique
elle-même. L’intensité de lasynthèse
résulte de l’abondance des ribosomes et de leur efficacité. Le calcul du
rapport
ARNtotal/protéines, appelé capacité
ribosomale(au
moins 80 % de l’ARNprovient
des ribo-somes), permet
de caractériser lepotentiel
desynthèse.
L’efficacité ribosomale ou activité de l’ARNqui
traduit l’efficacité de la traduc- tion estappréciée
enrapportant
la vitesse desynthèse
à l’unité d’ARN.b / Mesure de la
dégradation protéique
Si on sait estimer l’intensité de la
synthèse
desprotéines,
il n’existe pas de méthodes réellement fiables de mesure de ladégrada-
tion in vivo. La
protéolyse peut
être estimée directementaprès injection
d’un bolus d’acide aminé radioactif et mesure de la baisse du marqueur dans lesprotéines
en fonction dutemps.
Cettetechnique,
basée sur l’examende la décroissance des
protéines marquées,
est peu utilisée
(problème
derecyclage
dutraceur et de durée des
mesures).
Une autre méthodedirecte, beaucoup plus courante,
consiste à mesurer laN’-méthylhistidine (N’- MH,
aussiappelée 3-méthylhistidine)
excré-tée, produit
du catabolisme desprotéines
musculaires. Le
principe
de cette mesure estque la N’-MH n’est ni
réutilisée,
ni métaboli-sée,
et excrétéeuniquement
au niveau uri- naire avec uneréabsorption
tubulaireminime
(Young
et Munro1978, Long
et al1975).
Son utilisation pourquantifier
la pro-téolyse
musculaire estparfois
controversée(Rennie
et Millward1983)
ou mêmeimpos-
sible chez certaines
espèces (porc, mouton) qui
n’éliminent pasquantitativement
la N’-MH mais
l’incorporent
dans undipeptide (balenine). Cependant,
des études réalisées chez lepoulet
ont montré que l’excrétion de N’
-MH constituait un bon index de la
dégra-
dation des
protéines
contractiles(Saunderson
et Leslie
1983,
Tomas et al1988).
Par
ailleurs,
deuxtechniques
indirectespermettent
d’estimer laprotéolyse :
1 - Avec la méthode de
perfusion
continuedu
traceur,
onpeut
faire une estimation de ladégradation
desprotéines
D(cf figure 1) grâce
à la formule : D = F -I,
où F est le fluxapparent
et Icorrespond
auxapports
alimen-taires.
2 - Chez l’animal en
croissance,
la vitessefractionnaire de
dégradation
desprotéines (Kd, %/j)
est engénéral appréciée
par diffé-rence entre les vitesses fractionnaires de syn- thèse
(Ks)
et de croissance(Kg)
desprotéines exprimées
dans les mêmesunités,
Kd = Ks -Kg.
Les taux de croissance(Kg)
desprotéines
tissulaires sont mesurées en abattant des lots d’animaux sur une
période
dequelques jours
encadrant le
jour
de mesure des Ks. Lesprin- cipaux risques
d’erreurproviennent
des échelles detemps
de mesure très différentes : lesquelques
minutespendant lesquelles
letaux de
protéosynthèse
estmesurée,
ne sontpas nécessairement
représentatives
desquelques jours
nécessaires pour évaluer le taux d’accroissement de la masse des pro- téines.Signalons
que Muramatsu et al(1990)
ont tenté de
développer
chez lepoulet
uneméthode de mesure de la
protéolyse
corpo-relle sur une
période
d’une heure.Connaître les
avantages
et les limites des méthodes dequantification
du métabolismeprotéique permet
decomprendre
la variabi- lité des résultats trouvés selon les auteurs enfonction de la
technique
utilisée.1.
2 / Variations liées à l’animal
a /
Influence
del’âge
Chez le
poulet,
peu d’auteurs ont mesurél’influence de
l’âge
sur le métabolisme pro-téique
tissulaire in vivo. Nous avons rassem-blé les résultats de la littérature concernant l’évolution de la
protéosynthèse
avecl’âge (tableau 1)
enprécisant
la méthode demesure utilisée. Muramatsu et Okumura
(1985) enregistrent
une chuteprogressive
dutaux de
synthèse
Ks desprotéines corporelles
entre 1 et 4 semaines. Un résultat compa- rable est trouvé entre 2 et 4 semaines par Tesseraud et al
(1994a)
pour le Ks des pro- téines du muscle du bréchet(Pectoralis major).
Parailleurs,
McDonald et Swick(1981)
ont montré une réduction de 50 % du Ks au niveau du muscle Pectoralismajor
entre 1 et 2
semaines, puis
aucunchange-
ment
significatif
entre 2 et 7 semaines. Une diminution entre 1 et 2 semaines aégalement
été mise en évidence par
Maruyama
et al(1978)
pour le Pectoralismajor,
mais pas pour les muscles de la cuisse(Gastrocnemius
et Peronaeus
longus). L’aspect
dominant deces observations est une réduction du taux de
synthèse
desprotéines
avecl’âge, plus
oumoins
marquée
selon les tissus mais aussi lapériode
considérée. Cette influence de lapériode
semble vérifiée par Muramatsu et al(1987a) qui
constatent chezl’embryon
uneforte diminution du Ks des
protéines
corpo- relles : le Ks passe de 291 à 116%/j
aux 12’et19,
jours
d’incubation. Cette baisse se ralentit par la suite comme le montre legraphique proposé
par les mêmes auteurs àpartir
d’unecompilation
de trois de leurs études réaliséesdepuis
le stadeembryonnaire jusqu’à
l’étatadulte
(figure 3). Signalons qu’une
diminu-tion avec
l’âge
du taux desynthèse
estégale-
ment trouvée chez les mammifères
(Gold- spink
etKelly 1984,
Attaix et al1988, Lobley 1993).
La
capacité
ribosomale Cs(ARN
/ Pro-téines)
suit la même évolution que leKs,
alors que l’activité de l’ARN reste
inchangée (Muramatsu
et al1987a,
Tesseraud et al1994a, figure 4).
Les variations du taux desynthèse
avecl’âge
sont doncexpliquées
par celles dupotentiel
desynthèse.
La diminu-tion observée de la
capacité ribosomale,
de formeexponentielle (figure 4), correspondrait
en fait à la dilution
progressive
de l’ARN tis- sulaire par lesprotéines.
Lorsque
la vitesse desynthèse
estexprimée
en valeur absolue et
rapportée
aupoids
méta-bolique (kg O , 75 ),
sa diminution avecl’âge
semble contestable. Muramatsu et Okumura
(1985)
ont lespremiers
mis en doute l’exis-tence d’une telle évolution chez les
poulets âgés
d’une àquatre
semaines. Les données de la littératuresuggéraient pourtant
que, chez de nombreusesespèces,
laquantité
de pro- téinessynthétisées chaque jour
parkg° 7 .0
diminuait avec
l’âge (compilation
de Reeds etHarris
1981).
Ces observations anciennes obtenues par destechniques
diverses et sou-vent peu
précises
doivent fairel’objet
deréserves. Les études
plus
récentes faites surrongeurs
(Goldspink
etKelly 1984,
Obled1988)
ne montrentqu’une
faible évolution enfonction de
l’âge.
En ce
qui
concerne le taux dedégradation (Kd, %/j ;
tableau2), Maruyama
et al(1978) enregistrent
entre une et deux semaines une diminution des valeurs de 60 et 20 % pour le Pectoralismajor
et les muscles de la cuisserespectivement.
Cette baisseimportante
estégalement
observée pour la mêmepériode
etpour le Pectoralis
major
par McDonald et Swick(1981)
mais elle n’existeraitplus
à par- tir de deux semaines. Aucune variation en fonction del’âge
n’est mise en évidence auniveau du corps entier par Muramatsu et Okumura
(1985),
ni au niveau du muscle du bréchet par Tesseraud et al(1994a). Signa-
lons que, pour tous ces
auteurs,
le Kd est estimé par différence(Kd
= Ks -Kg).
Par lamesure de l’excrétion de
N’-méthylhistidine,
Saunderson et Leslie
(1988) n’enregistrent
pas non
plus
de modificationsignificative,
même si les valeurs
présentent
unelégère
tendance à une diminution. Il semble difficile
a
priori
de conclure sur l’évolution du taux dedégradation qui,
selon lesétudes,
diminue oureste
inchangé.
La diminutionpourrait dépendre,
comme pour leKs,
des tissus et de lapériode
considérée et n’exister que tôt dans ledéveloppement.
Muramatsu et al(1987a)
montrent d’ailleurs une baisse très
impor-
tante du taux de
dégradation corporelle
durant la croissance
embryonnaire :
le Kdpasse de 242 à 83
%/j
entre le 12’ et le 19!’jour
d’incubation. Nous pensonscependant
que, dans la
période post-natale,
si ladégra-
dation varie avec
l’âge,
les variations sont faibles et de toutesfaçons
bien moinsimpor-
tantes que celles de la
synthèse.
b /
Influence
dutype génétique
L’évolution
rapide
des souchesexploitées
en aviculture demande une réactualisation et
parfois
une remise en cause des données exis- tantes sur le métabolismeprotéique
du pou-let en croissance. Par
exemple,
au cours desdernières
décennies,
lespoulets
de chair ontété sélectionnés sur leur rendement en
viande et sur leur
gain
depoids.
Ce dernier aaugmenté
de 63 % entre 1967 et 1986(source :
StationElevage Avicole,
Ploufra-gan).
Leprogrès génétique
annuel est actuel-lement de 2 % pour le
poids
à unâge
donné(soit
+39 grammes par an à 41j,
en1992).
L’influence de ce
type
de sélection orientéesur le
gain
depoids,
le seul que nous traite-rons dans cet
article,
a été étudiéeprincipale-
ment en
comparant
les animaux detype
chairet ceux de
type ponte (sélectionnés
sur des critères enrapport
avec laproduction d’oeuf) qui présentent
une vitesse de croissance envi-ron 4 fois inférieure.
Quelques
rares travauxont
pris
pour modèles des animaux issus d’une mêmepopulation
et sélectionnés surleur vitesse de croissance. Une
compilation
deces résultats est
présentée
aux tableaux 3 et 4.Jones et al
(1986) expliquent
enpartie
les différences dedépôt protéique
entre des pou- lets detype ponte
ou detype
chairâgés
dedeux semaines par un
plus
fort taux de syn- thèseprotéique
Ks dans le muscle du bréchet chez lepoulet
à croissancerapide (18,5
vs15,9 %/j,
P <0,05).
Ce résultat n’est pas retrouvé pour les muscles de la cuisse(Gas-
trocnemius et Peronaeuslongus).
D’autrestravaux ont
également
montré des différences desynthèse
entregénotypes,
mais nonsigni-
ficatives. Ainsi chez despoulets âgés
de deuxsemaines, Maruyama
et al(1978) enregis-
trent des taux de
synthèse plus
forts chez lesanimaux de
type chair
que chez ceux detype ponte : 25,8
vs21,5 %/j
pour le muscle du bré- chet et25,3
vs23,4 %/j
pour les muscles de la cuisse(ns).
Demême,
Saunderson et Leslie(1988)
trouvent des Ks de19,2
vs16,2 %/j (type
chair ettype ponte respectivement, ns).
Le dernier résultat
présenté
est obtenu àcinq jours
et ne sereproduit
pas pour les animauxplus âgés.
Les auteurssupposent
que des dif- férences desynthèse pourraient
contribueraux différences de croissance
musculaire,
mais surtout à un
âge
inférieur à deux semai-nes. Cette
hypothèse pourrait expliquer
pour-quoi
aucune différence n’estenregistrée
parHayashi
et al(1985)
entre animaux de soucheponte
et chairâgés
de 3 semaines etplus.
Signalons
que lacomparaison
d’animauxsélectionnés à
partir
d’une mêmepopulation
sur la vitesse de croissance ne montre
éga-
lement aucune différence
significative
dutaux de
synthèse
desprotéines
musculaires(Johnson
et al1986,
Tomas et al1991,
Tesseraud et al1994b).
Il semble donc que la
protéosynthèse
nesoit que faiblement
modifiée,
voireinchangée
par les
caractéristiques génétiques.
Deplus
les
changements, lorsqu’ils existent,
sontenregistrés
chez dejeunes oiseaux,
c’est-à-dire tôt dans le
développement.
Il est en faitprobable
que lasynthèse
soitbeaucoup plus
influencée par des
paramètres
commel’âge (voir plus haut)
ou les facteurs nutritionnels etenvironnementaux,
que par letype géné- tique (voir
Tomas et al 1991 etplus
loin par- tie2).
L’examen des résultats de taux de
dégrada-
tion obtenus par différence entre
synthèse
Kset
dépôt Kg
ou par estimation àpartir
de l’ex-crétion de
N ’ -méthylhistidine (tableau 4),
amène à la constatation suivante : au même
âge,
les animaux à croissancerapide présen-
tent le
plus
souvent des taux dedégradation
inférieurs à ceux des animaux à croissance lente
(comparaison
depoulets
detype
chairou
ponte
ou bien delignées expérimentales
sélectionnées sur la vitesse de croissance : Johnson et al 1986 et Tesseraud et al1994b).
La sélection sur la croissance modifierait donc la
composante
Kd du turnover pro-téique.
Ce résultat est aussiétayé
par l’exis- tence d’une corrélationnégative (P
<0,05, régressions
calculées àpartir
des valeursindividuelles)
entre taux dedépôt Kg
et tauxde
dégradation
Kd(Maruyama
et al1978).
Par
conséquent,
il semble maintenantgéné-
ralement admis que cette
plus
faibledégrada-
tion mesurée chez les
poulets
à croissancerapide
soit le facteurexpliquant
la différence dedépôt protéique
entregénotypes
(voiréga-
lement la revue de Griffin et Goddard 1994). ).
En
conclusion, synthèse
etdégradation
pro-téique,
les deuxparamètres qui régissent
lafixation des
protéines
chez l’animal en crois- sance, sont fortement influencées par les fac- teurs liés à l’animal.Rappelons
enparticulier
le déclin du taux de
protéosynthèse
avecl’âge. Enfin,
le taux dedégradation parait
être le facteur
important
dans larégulation génétique
dudépôt protéique.
2 / Effets des apports protéiques
Les facteurs alimentaires ont des effets
multiples
sur le métabolismeprotéique,
clas-siquement
divisés en effets à courtterme,
observés enpériode post-prandiale,
et effets àplus long terme, spécifiques
durégime
ali-mentaire et faisant intervenir la
composition
et l’abondance des nutriments. Nous ne par- lerons pas ici des variations à court terme
liées à la distribution du repas. En
effet,
lepoulet, particulièrement quand
il estjeune,
consomme
généralement
son aliment tout aulong
de lajournée. L’apport
de nutriments serait donc relativement continu avec un étatpseudo-stationnaire
du turnoverprotéique (Muramatsu
1990). Nousprésenterons
ici l’ef- fet desapports quantitatifs
etqualitatifs
ennutriments,
en nous limitant auxprotéines.
2.
1 / Protéines alimentaires
Comme le
soulignent
McNurlan et Garlick(1989),
deuxquestions
sontposées :
commentla nature du
régime
affecte-t-elle laréponse métabolique
et comment l’état nutritionnel influence-t-il laréponse
à unrégime parti-
culier ? Nous traiterons chacun de ces deux
aspects.
a
l Apport
d’unequantité
variable deprotéines
- Métabolisme
protéique
au niveau du corps entierLe besoin en
protéines
est engénéral
déter-miné comme étant le niveau
d’apport permet-
tant la croissance maximale ou le
dépôt
pro-téique
leplus
élevé. Chez lepoulet
en crois-sance, la vitesse de
synthèse
desprotéines
auniveau du corps entier
exprimée
en termes detaux
(%/j)
ou de valeur absolue(g/j) augmente significativement
avec lesquantités
crois-santes de
protéines
dans lerégime jusqu’à
lavaleur de 200 g de
protéines
parkg
d’aliment(Muramatsu
et al1987b).
Au dessus de cette valeurcorrespondant
à peuprès
aubesoin,
aucune
augmentation supplémentaire
n’estobservée.
Dans une revue
récente,
Muramatsu(1990), reprenant
des travaux réalisés parson
équipe
sur lejeune poulet,
examineplus
en détail les relations entre
l’ingéré protéique
et les
paramètres
suivants :croissance, dépôt protéique
et enfinsynthèse
desprotéines
cor-porelles.
Laréponse
de chacune de cesvariables aux variations
d’apport protéique présente
des courbessigmoïdes
similaires(figure 5).
Environ 3 g deprotéines
parjour permettent
d’atteindre 90 % des valeursmaximales,
cequi correspond
à la recomman-dation
journalière d’apport protéique
pourune croissance maximum chez des oiseaux de cet
âge (régime
contenant 20 % deprotéines).
Un excès de
protéines
a un effet contrairesur la
synthèse
desprotéines corporelles.
Kita et al
(1989a)
ont nourri dejeunes
pou- lets avec desrégimes
contenant20,
40 et 60 % deprotéines.
Ils observent une diminu- tionsignificative
de la vitesse de laprotéo- synthèse
avecl’augmentation
del’apport
pro-téique (synthèse
eng/j
=6,6 ; 6,4
et5,2
pour20,
40 et 60 % deprotéines
dans lerégime respectivement ;
la moyenne pour 60 % deprotéines
estsignificativement
différente des deuxautres,
P <0,05).
Le taux desynthèse (Ks, %/j)
diminueégalement
mais sansatteindre la
signification statistique.
Cesauteurs
suggèrent
que la réduction de la syn- thèseprotéique corporelle
avec un excès deprotéines peut
être liée à une modification del’équilibre
hormonal.Ainsi,
leglucagon
dontla concentration
plasmatique
estaugmentée
par des
régimes
riches enprotéines inhibe,
entre
autres,
lasynthèse
de l’albumine dans le foie. Il faut toutefois nuancer son effet surle métabolisme
protéique
car leglucagon peut
aussistimuler,
dans le même organe, la syn- thèse deprotéines particulières
comme lesenzymes de la
gluconéogénèse hépatique.
Dans toutes les études décrites
ci-dessus,
les auteurs ont travaillé avec desrégimes
iso-énergétiques
distribués ad libitum. Or la consommation d’aliment diminuelorsque l’apport
deprotéines
est soitexcessif (régimes
contenant 40 ou 60 % de
protéines),
soit nul(0
% deprotéines).
Certainesexpériences
ontdonc été réalisées en administrant à tous les
animaux, quel
que soit lelot,
unequantité
fixée de nourriture
(repas égalisés
= «pair- feeding »),
de manière à éliminer toutchange-
ment
d’apport
de nutriments autre que lesprotéines.
Dans cesconditions,
laréponse
de laprotéosynthèse
face à uneaugmentation
des
apports protéiques
reste similaire à celle décrite avec lesrégimes
ad libitumjusqu’au régime
contenant 20 % deprotéines,
alorsqu’elle
diminuesignificativement
entre 20 et40 % de
protéines (Muramatsu
et al1987b).
Cette baisse est confirmée par Kita et al
(1989a)
pour la mêmeplage
de variation desapports protéiques.
Iln’y
aurait pas de dimi- nutionsupplémentaire
entre 40 et 60 % deprotéines
dans lerégime.
L’utilisation de latechnique
dite de repaségalisés,
si elle per-met a
priori
de n’étudier que l’effet des pro-téines, présente cependant quelques
limites.Muramatsu et al
(1987b) signalent
que, dansleur
étude,
lepair-feeding
rend difficile la dis- tribution d’unequantité
suffisante de nourri- ture : les oiseauxpeuvent
être carencés aussi bien enénergie qu’en protéines.
Or un déficiten
énergie peut
restreindre la croissance et diminuer laprotéosynthèse corporelle
desanimaux
(Kita
et al1989b,
Muramatsu1990).
Cet
aspect -
effet des contenusrespectifs
enénergie
etprotéines -
ne sera pasanalysé
dans cet article. Il a été étudié en détail par Kita et al
(1993)
à l’aide d’uneapproche
facto-rielle et nous avons schématisé la surface de
réponse
de la vitesse desynthèse
des pro- téinescorporelles
face à desingérés
pro-téiques
eténergétiques
variables à lafigure
6. Par
ailleurs,
cettetechnique
depair-fee- ding appliquée
avec seulement deux repas parjour
conduit à faire varier l’état nutrition- nel au cours de lajournée.
Il existe alors unealternance de
phases
de repas et dejeûne
entre les repas
pendant lesquelles
le métabo-lisme
protéique
est modifié. Enparticulier,
une
augmentation rapide
de laprotéosyn-
thèse seproduit
en réalimentant despoulets après
48 h dejeûne (Aoyagi
et al1990).
La vitesse de
dégradation
desprotéines corporelles (en g/j)
évolue en fonction del’ap- port protéique
de la même manière que la vitesse deprotéosynthèse,
maisl’amplitude
de variation est moindre
(Muramatsu
et al1987b).
Cephénomène
est observé pour les deux modes de distribution des aliments(ad
libitum oupair-feeding).
Les auteursconcluent donc que
l’adaptation
du turnoverdes
protéines corporelles
aux variations de laquantité
deprotéines ingérées
s’effectueprin- cipalement
par deschangements
de la syn- thèseprotéique.
- Métabolisme
protéique
au niveau tissu- laireA notre
connaissance,
il n’existe que très peu d’études chez lepoulet
en croissance per- mettant de rendrecompte
des modifications du turnoverprotéique
induites par desapports
enprotéines
variables au niveau destissus individuels. Kita et Okumura
(1993)
montrent que la
synthèse
fractionnaire ouabsolue des
protéines
du muscle du bréchet(Pectoralis major)
estidentique
pour desrégimes isoénergétiques
contenant 20 et 40 %de
protéines (apports
au dessus dubesoin)
etdistribués ad libitum. Ils concluent que la
protéosynthèse
musculaire ne serait pas affectée par un excès deprotéines,
dans lamesure où
l’apport d’énergie
métabolisable est suffisant pour couvrir le besoin des ani-maux. En
revanche,
dans lefoie,
le taux desynthèse (Ks
en%/j)
diminue de 28 % chez lespoulets
nourris avec unrégime
riche en pro- téinescomparé
à l’aliment témoin (40 vs 20 % deprotéines).
Cette baisse estparfaitement expliquée
par la réduction de lacapacité
ribo-somale
(-25 %),
donc par une modification dupotentiel
desynthèse, puisque
l’efficacité ribosomale(ou traductionnelle)
resteconstante. Ceci n’entraîne
pourtant
pas dechangement significatif
de la vitesse absolue desynthèse
desprotéines hépatiques puisque
la distribution du
régime
riche enprotéines
aaugmenté
laquantité
deprotéines
dans lefoie
(hypertrophie hépatique
etaugmentation
de la teneur en
protéines
dufoie).
La
privation
totale deprotéines
diminuesignificativement
le Ks et lacapacité
riboso-male dans le muscle du bréchet
(Muramatsu
et al
1985),
alorsqu’elle augmente
le taux dedégradation
Kd.Lorsque
les résultats sontexprimés
en valeur absolue(g/j),
laprotéo- synthèse
comme laprotéolyse
sontréduites,
avec une baisse
plus importante
pour la syn-thèse. Au niveau du
foie,
la distribution d’unrégime protéiprive entraîne,
comme dans lemuscle,
une baisse du taux et de la vitesse desynthèse
ainsi que de lacapacité
ribosomale(Muramatsu
et al1983).
Chez lepoulet,
nousne
disposons
d’aucune information concer-nant l’évolution des intensités du turnover des
protéines
tissulaires suite à des varia- tions del’ingéré protéique
pour desapports
inférieurs ouproches
du besoin.Signalons
que chez le
porcelet,
un doublement del’ap- port protéique (régimes
contenant 15 et 30 % deprotéines) augmente
le Ks desprotéines
du muscle Semitendinosus et du foie
(Seve
et al1986).
b / Restriction
puis
réalimentationprotéique
Les seules études
disponibles
chez lepoulet
sont relativement anciennes
(Maruyama
et al1978,
McDonald et Swick1981).
Nousprésen-
terons donc aussi des résultats obtenus chez la
poule pondeuse (Muramatsu
et al 1987c etd).
En
1981,
McDonald et Swick ont utilisés des traitements alimentaires entraînant uneatrophie
musculaire suivie d’une croissancerapide,
soit unedéplétion puis réplétion
pro-téique.
Ils montrent que lepoulet âgé
de4 semaines nourri avec un
régime protéiprive pendant
17jours, perd
en moyenne 30 % deson
poids
initial et 66 % deprotéines
dans lemuscle Pectoralis
major.
Cetteperte
pro-téique importante
serait propre au muscle du bréchet dont ledéveloppement
est un « pro- duit » de la sélectiongénétique
etqui possède
une faible utilité fonctionnelle dans cette
espèce.
Elles’accompagne
d’une diminution desquantités
deprotéines synthétisées
etdégradées
parjour ; l’atrophie
musculaire est due à la baisse de l’intensité desynthèse plus marquée
que celle de laprotéolyse.
Le
remplacement
de cerégime protéiprive
par un
régime
témoinpermet
d’obtenir une croissancerapide (phase
dite derécupération)
avec une
augmentation
desquantités
de pro- téinessynthétisées et,
dans une moindremesure, de celles
dégradées.
Le taux de syn- thèse double en 2jours,
résultat d’un accrois- sement de l’activité del’ARN,
alors que le taux dedégradation
n’est pas modifié. Ce sont donc les modifications du taux de syn- thèseprotéique qui provoquent
deschange-
ments de la masse
protéique
du muscle dubréchet lors de la
déplétion
et laréplétion protéiques.
Cette observation va à l’encontre de résultats antérieurs(Maruyama
et al1978) :
lors de restrictions alimentaires modéréesimposées
à despoulets
d’unesemaine,
l’accélération de la croissance mus-culaire associée à la
récupération (principale-
ment au niveau du muscle du
bréchet),
étaitliée à une réduction du taux de la
dégrada-
tion
protéique.
McDonald et Swicksuggèrent
3