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Leçon 120 - Anneaux

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Leçon 120 - AnneauxZ/nZ. Applications.

1. Structure deZ/nZ. — 1. Structure de groupe. —

Def : Relation de congruence d’entiers modulo n.

Pro : C’est une relation d’équivalence.

Def : Z/nZest l’ensemble des classes d’équivalence.

Pro : Z/nZest un groupe abélien cyclique d’ordre n.

L’applicationxZ7→x∈Z/nZest un morphismes de groupes additifs.

Pro : Les groupes monogènes sont isomorphes soit àZ, soit à unZ/nZ. Ex : Le groupeUn des racines n-ièmes de l’unité est isomorphe àZ/nZ.

Pro : Pour toutd|n, Z/nZpossède un unique groupe d’ordre d, dont des représen- tants des classes sont lesk.nd pour 0≤kd−1.

Def : On définit l’indicatrice d’Euler de n,φ(n) comme le nombre de 1knqui sont premiers avec n.

Ex : φ(6) = 2,φ(10) = 5.

Pro : Si k est premier avec n, alorsk est d’ordre n dansZ/nZ.

Pro : On a ainsi : φ(n) est le cardinal de l’ensemble des générateurs deZ/nZ. Pro : Pour toutd|n, Z/nZpossèdeφ(d) éléments d’ordre d.

Pro : Pour p premier,φ(ps) =psps−1. Pro : n=P

d|nφ(d).

Pro : Les automorphismes de groupe deZ/nZ sont lesx7→k.xpour 1≤knet kn= 1.

Théorème de structure des groupes abéliens finis : Soit G un groupe abélien fini. Il existe des entiersd1, ..dr tels qued1|..|dr et tqG'Z/d1..×Z/drZ.

Cette écriture est de plus unique.

Ex : Les groupes abéliens d’ordre 24 sont isomorphes àZ/24ZouZ/2Z×Z/12Z. 2. Structure d’anneau. —

Pro : Z/nZest un anneau commutatif pour x.y=x.y.

On a ainsi un morphisme d’anneauxZ→Z/nZsurjectif dont le noyau estnZ. Pro : Les éléments inversibles deZ/nZsont leskpourkn= 1. Il y en aφ(n).

Pro : Z/nZest un corps ssi n est premier.

Rem : Pours≥2,Z/psZn’est pas un corps, bien qu’il existe des corps àpséléments.

Def+Pro : Pour p premier, on noteFp :=Z/pZ. Le groupe multiplicatif de Fp est cyclique de cardinalp−1.

Pro : Les éléments nilpotents deZ/nZsont lesktels quen|kr pour unr≥1.

Z/nZpossède des éléments nilpotents non-nuls ssi il existe p premier tel quep2|n.

Théorème chinois : Soitn=pa11..parr avecpi premiers entre eux deux à deux.

AlorsZ/nZ'Z/(pa11)Z×..×Z/(parr)Z.

Ex : Z/4Zn’est pas isomorphe comme anneau à (Z/2Z)2.

App : Pour p premier ,p6= 2 etr≥2, (Z/(pr)Z)'(Z/pr−1Z)×(Z/(p−1)Z).

App : Pourr≥2,Z/(2r)Z'Z/(2r−1)Z.

Pro : (Z/nZ)× est cyclique ssin=poun= 2ppour un p premier.

Résolution d’un système de congruences : Pour q1, .., qr premiers entre eux deux à deux, eta1, .., ar∈Z, il existe un unique 0≤x0q1..qrtel quex0ai mod(qi)∀i.

Les solutions du système de congruencesxai mod(qi) ∀i sont donc de la forme x0+k.q1..qr, pourk∈Z.

2. Arithmétique dans Z/nZ. — 1. Nombres premiers. —

Test de primalité d’Euler-Fermat : Un nombre impair n est dit pseudo-premier d’Euler en base a ssian−12 ≡ ±1mod(n).

Rem : Ce test de primalité effectif (la multiplication et l’élévation au carré étant peu coûteuses dansZ/nZ) peut être utilisé de façon probabiliste en tirant au hasard un certain nombre de 1≤anet en vérifiant si n est pseudo-premier en base a.

Ce test probabiliste de non-primalité est de type Monte-Carlo (on a une réponse en temps fini qui est vraie si elle est positive, et qui peut être fausse si elle est négative).

Pro : Il existe des nombres entiers n non-premiers qui sont pseudo-premiers d’Euler en toute base a première à n. On appelle de tels nombres les nombres de Carmichael.

Pro : Un nombre n est de Carmichael ssi il est sans facteurs carrés et que pour tout facteur premier p de n on ap−1|n−1.

Ex : 561=3.11.17, et 1105=5.13.17 sont des nombres de Carmichael.

Thm : Soient p,q premiers ete, d∈N.

Sied≡1mod((p−1)(q−1)), alors∀x∈N,xedx mod(pq).

Procédé : Un organisme choisit deux grands nombres premiers p et q au hasard, et calcule n=pq. Il choisit d premier avec (p−1)(q−1) et calcule e l’inverse de d dans Z/(p−1)(q−1)Z.

Il émet alors une clé publique constituée de n et d.

Un utilisateur va choisir son messagex∈Z/nZ, puis le chiffrer en calculantm=xd dansZ/nZavant d’envoyer son message chiffré m.

L’organisme peut alors déchiffrer le message chiffré en calculantme=xed=x.

Les calculs de chiffrement et de déchiffrement sont rapides grâce à de l’exponentiation binaire.

Trouver e revient exactement à trouver p et q, càd à factoriser n. La sécurité du cryptage repose sur le fait que les algorithmes de factorisation d’entiers de grande taille sont très coûteux en espace mémoire et en calculs. (les entiers étant de l’ordre de 21024 actuellement)

Théorème de Sophie-Germain : Soit p un nombre premier impair tel queq= 2p+ 1 soit premier.

Alors l’équationxp+yp+zp= 0 n’admet aucune solution entière telle quexyz= 0.

– Dev: Théorème de Chevalley-Waring : Soit p premier,n≥1.

SoientP1,˙,Pr∈Fp[X1,˙,Xn] tels queP

i≤rdegtot(Pi)< n, et soitV :=∪iPi−1({0}).

AlorsCard(V)≡0 mod(p).

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Théorème de Ginszbourg-Erdös-Sziv : Soitn≥1 et soienta1, . . . , a2n−1∈Z. Alors il existe 1≤i1< i2<<i˙ n≤2n−1 tels queai1+ ˙+ain≡0 mod(n).

2. Carrés et sommes de carrés. —

Def : On définitF2p l’image de x7→x2 surFp.

On définit de même (Fp)2l’ensemble des carrés deFp. Pro : Sip= 2, alors tous les éléments deFp sont des carrés.

Sip6= 2,Card(Fp) = p−12 .

Pro : Sip6= 2,x∈Fp est un carré ssixp−12 = 1.

App : -1 est un carré dansFpn ssip≡1mod(4).

App : Il existe une infinité de nombres premiers de la forme 4k+ 1.

Def : Pour toutx∈Fp, on définit (xp) =





1 si x∈(Fp)2 0 six= 0

−1 sinon

le symbole de Legendre.

Pro : Le symbole de Legendre définit un morphisme de groupes deFpvers{−1,1}

Pro : (xp) =xpn−12 . Ex : (−1p ) = (−1)p−14 . Pro : (p2) = (−1)p

2−1 8 .

Loi de réciprocité quadratique : Soient p,m des nombres premiers impairs distincts.

Alors (mp) = (mp).(−1)p−12 .m−12 . Ex : (2359) =−1

Thm : (2p) = (−1)p28−1 La loi de réciprocité quadratique, les formules pour −1 et 2, et la division euclidienne permettent de toujours calculer le symbole de Legendre (qp).

Ex : (2359) =−1. L’équationx2+ 59y= 23 n’a pas de solutions.

3. Polynômes irréductibles. — 1. Polynômes irréductibles surFp. —

Pro : SoitP ∈Fp[X] irréductible, de degré n. AlorsFp[X]/(P) est un corps et une Fp-algèbre de dimension n. Ce corps est donc de cardinalpn, et est appelé corps de rupture de P surFp.

Thm : Pour tout p premier, pour toutn≥1, il existe un corps de cardinalpn. De plus, un tel corps est unique à isomorphisme deFpalgèbre près. On le noteFpn. Thm : Fpn est cyclique. Il existe ainsix∈Fpn tel que Fpn=Fp[x].

App : Il existe des polynômes irréductibles de tout degré surFp.

Def : On noteI(n, p) l’ensemble des polynômes irréductibles de degré n surFp. Pro : On a : XpnX = Πd|nP∈I(d,p)P).

Ainsi,pn=P

d|nd.Card(I(d, p)).

Exemple de factorisation deX8X dansF2[X].

Pro : SoitP ∈K[X] de degrén≥2. P est irréductible surKssi P n’admet aucune racine dans toute extension de corps finie de degré≤ dn2e.

App : X4+ 1 est irréductible dansZ[X] mais est pourtant réductible dans tous les Fp[X].

2. Irréductibilité surZ etQ. —

Def : Un polynômeP ∈Z[X] est dit primitif si les seuls diviseurs communs à tous les coefficients de P sont±1.

Thm : Les polynômes irréductibles surZ[X] sont les polynômes primitifs qui sont irréductibles surQ[X].

Pro : Critère d’Eisenstein : SoitP(X) = anXn +..+a0 ∈ Z[X]. Si il existe un nombre premier p tel quep|ai∀0≤in−1,p-an,p2-a0, alors P est irréductible dansZ[X].

Ex : X4+ 15X+ 10 est irréductible surZ.

Pour p premier,P(X) =Xp−1+..+X+ 1, le polynômeQ(X) =P(X+ 1) vérifie le critère d’Eisenstein car son terme constant vautpet casQ(X)≡Xp−1 mod(p).

Il en est de même pourP(X) =Xp(p−1)+..+X+ 1.

Thm : Critère d’irréductibilité par réduction modulo p : Soit P(X) =anXn+..+ a0∈Z[X] et p premier tqp-an. Si la projection de P dansFp[X] est irréductible, alors P est irréductible danZ[X].

Ex : Pour p premier, Xp+X+ 1 est irréductible dans Fp, donc ce polynôme est irréductible dansZ[X].

Rem : X4+ 1 est un contre-exemple montrant que ce critère n’est pas une CNS.

3. Polynômes cyclotomiques. —

Def : Pour tout n ≥ 1, on définit Φn(X) := Πk∧n=1,k≤n(X −e2iπnk) ∈ C[X] le n-ième polynôme cyclotomique.

Pro : On a Πd|nΦd =Xn−1.

– Dev: Φn est un polynôme unitaire à coefficients entiers, irréductible dansZ[X], de degréφ(n) =Card(Z/nZ).

Pro : Pour p premier et n premier avec p, les facteurs irréductibles de ΦndansFp[X]

sont de degré égal à l’ordre de p dansZ/nZ.

Rem : Comme (Z/nZ)× n’est cyclique que sin=peoun= 2peavecpepremier, une grande partie des polynômes cyclotomiques n’est automatiquement pas irréductible sur lesFq.

Références

Risler : Structure de groupe, d’anneau. Th d’Euler, Th de Wilson.

Gozard : Construction des corps finis, propriétés.

Caldero,Germoni : Symbole de Legendre, propriétés, exemples, Loi de réciprocité quadra- tique.

Perrin : AutomorphismesZ/nZ. Lemme chinois, corollaires, exemples. Carrés dansFp,−1 carré. Liens entre irréductibilité et recherche de racines. Irréductibilité surZouQ,critère d’Eisenstein, réduction modulo p, exemples, contre-ex. polynômes cyclotomiques.(Dev)

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Gourdon : Test de Fermat, pseudo-premiers, nombres de Carmichael. Chiffrement RSA.

FGN : Test d’Euler-Fermat.

Zavidovique : Th de Chevalley-Wargning et Ginszbourg-Erdös-Sziv.(Dev) Combes : Th de structure des groupes abéliens finis.

June 7, 2017

Vidal Agniel,École normale supérieure de Rennes

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