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François-Bernard MICHEL (*) et Claude BALNY (*) avec la collaboration de Jean HABERT (**) Du Musée Fabre à Venise, l’énigme de « La Belle Nani »

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Académie des Sciences et Lettres de Montpellier

Bull. Acad. Sc. Lett. Montp., vol. 49 (2018)

Séance publique du 4 juin 2018

Du Musée Fabre à Venise, l’énigme de « La Belle Nani »

François-Bernard MICHEL (*) et Claude BALNY (*)

avec la collaboration de Jean HABERT (**) (*) Académie des Sciences et Lettres de Montpellier

(**) Conservateur en chef du Musée du Louvre

Le visiteur du Musée Fabre de Montpellier s’arrête volontiers devant un magnifique tableau de Véronèse, « Le mariage mystique de Sainte-Catherine ». Le thème de la toile, que Véronèse a repris sous différentes formes dont la plus grande et la plus solennelle est celle de l’Académie à Venise, est très classique : Catherine de Sienne ne voulut pas d’autre époux que le Christ qui lui aurait passé une alliance au doigt.

« Mariage mystique de Sainte-Catherine » (1560-1565)

Musée Fabre, Montpellier

« La Belle Nani » (1560) Musée du Louvre

Quelle est cette belle femme blonde, « biondo veneziano », à la longue tresse, qui a posé pour Sainte-Catherine ?

L’enquête peut débuter au Musée du Louvre qui, dans son aile Vivant Denon, celle des peintures italiennes, présente d’abord la star mondiale, attraction des milliers de visiteurs qui ne peuvent réussir leur voyage en France sans voir et photographier

« Mona Lisa », et se pressent devant son portrait par Léonard de Vinci.

Se faufilant parmi la foule, le visiteur se trouve en face des grandioses « Noces de Cana » que Véronèse a figurées dans un palais vénitien. Le Christ change l’eau en vin, Véronèse change le vin en couleurs « qui vous coulent dans le sang ».

Pivotant sur la gauche, le regard est fasciné par une autre toile de Véronèse, une vénitienne vêtue d’une superbe robe de velours bleu et connue sous le nom de « La Belle Nani ».

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Communications présentées en 2018

Bull. Acad. Sc. Lett. Montp., vol. 49 (2018)

Qui est cette « Dame du Louvre » ? La réponse se trouve à Venise où peuvent être scrutés abondamment les œuvres du trio majeur des peintres du siècle d’or de la peinture en cette ville, Le Titien, Tintoret et Véronèse.

Le premier regard exclut l’une des nombreuses prostituées de la cité ainsi qu’une courtisane, l’une des femmes honorables – « femina di piacere » - qui ont posé pour de nombreux peintres sous des pseudonymes, Laura, Flora, Vénus, etc…

Compte tenu de son vêtement, de la richesse de ses bijoux, de sa coiffure blonde ornée de perles, on peut affirmer qu’il s’agit d’une patricienne, appartenant à une caste très fermée de la haute société de Venise. Les recherches effectuées sur place par Jean HABERT, conservateur en chef du Musée du Louvre, ont démontré que « La Belle Nani » est Giustiniana, membre de la haute famille des Giustinian, apparentée au Doge Gritti, mécène de l’église San Francesco della Vigna, et liée à une autre grande famille vénitienne, les Barbaro. Celle-ci est illustrée par deux frères, Daniele, patriarche d’Aquilée, et Marcantonio, l’époux de Giustiniana, personnage lui-même important dans la hiérarchie vénitienne.

Fresque de la Villa Barbaro construite par Palladio à Maser (1560-1561)

Daniele, passionné d’architecture, fit construire par Palladio l’une de ces villas célèbres de Vénétie (une trentaine) et chargea Véronèse de sa décoration intérieure.

Travail considérable qui obligea le peintre à séjourner longuement sur place où il devint familier de « La Belle Nani », dont il peignit le portrait du Louvre et qu’il fit figurer sur l’un des plafonds de la villa.

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