• Aucun résultat trouvé

Regards croisés sur le rôle d’un service de stomatologie et de médecine dentaire à Lausanne et ...ailleurs

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Regards croisés sur le rôle d’un service de stomatologie et de médecine dentaire à Lausanne et ...ailleurs"

Copied!
2
0
0

Texte intégral

(1)

2292 Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 28 novembre 2012

Interview d’Olivier Marmy Quelle place tient aujour d’hui le Service de stomatologie et de médecine dentaire de la PMU dans le dispositif sanitaire vaudois ?

Elle se définit selon trois axes. Celui d’un centre de compétences en stomatologie et pour les cas médico-dentaires avec impli- cations médicales complexes, ainsi que pour les populations vulnérables. C’est un champ qui pose problème au praticien, d’une part pour la prise en charge de certaines affec- tions stomatologiques et, d’autre part, pour la référence efficace des patients vers les services hospitaliers. J’ai récemment diag- nostiqué une lésion carcinomateuse sub- linguale et le service fut à même de prendre en charge ce patient, avec ce que cela im- plique comme suivi diagnostique (biopsie), puis médical. Dans ce domaine, le collègue de la ville n’attend pas de trouver à la PMU des «supers dentistes» mais un service pou- vant l’épauler dans des suivis complexes, ne serait-ce que par des avis sans consul-

tation et des conseils.

Ensuite, celui de la diffusion du savoir. Le service organise un colloque de formation continue hebdomadaire, qui vient judicieu- sement compléter l’offre existante et est de- venu pour nombre d’entre nous le rendez- vous du mercredi soir. Education à l’interne aussi, à travers la formation postgraduée destinée aux assistant(e)s. La volonté est affichée de faire de ce service un centre de formation reconnu dans le domaine de la chirurgie orale et de la stomatologie. Fort de mon expérience de l’enseignement, je suis conscient du défi de structurer et accrédi- ter une telle formation et je souhaite que l’effort se poursuive dans ce sens. On relè- vera aussi le rôle de veille sanitaire et diffu- sion d’informations actuelles, comme en son temps celles liées aux bisphosphonates.

Enfin, le troisième axe est conséquence du lien organique, voulu par le DSAS (Dé- partement de la santé et de l’action socia- le), entre les missions pour le directeur de la conduite médicale et entrepreneuriale du service et du mandat de médecin-dentiste conseil de l’Etat. Cela fait de lui un interlo- cuteur privilégié de la profession pour tous les thèmes relevant aussi des missions de l’Etat. Citons l’organisation et le suivi des soins financés par les services sociaux, la

collaboration dans le domaine de la garde, l’élaboration de projets intéressant la santé publique… La communication PMU-ville est cruciale.

Comment envisagez-vous l’avenir de ce service et plus largement du service public de la médecine dentaire dans le contexte vaudois et romand ?

Le service jouera un rôle important dans le paysage sanitaire vaudois et romand, et pas seulement dentaire. Comme les autres consultations de la PMU, sa survie dépend du continuel renforcement de sa compé- tence dans ses «cœurs de métier». La pro- fession aurait tort d’y voir une concurrence.

Au contraire, l’évolution démographique et sociale fera de la PMU une alliée précieuse pour les praticiens alors que l’Etat ne peut se passer de nous pour l’élaboration de pro- grammes de santé publique gourmands en compétences et ressources. Deux exem- ples : la mise sur pied d’une unité mobile de soins aux résidents des institutions, qui en sont souvent privés, ou encore l’élaboration d’un dispositif visant à garantir l’accès des enfants aux soins et surtout aux program- mes de prévention. Dans ce type d’actions, dont SSO-Vaud constate qu’elles sont de plus en plus complexes à implémenter (plu- sieurs acteurs, collecte des moyens, con- texte réglementaire…), le service devra jouer son rôle facilitateur. Le modèle de partena- riat public-privé instauré par la Société vau- doise de médecine et le Service de santé publique constitue une piste intéressante et le rôle du service aussi bien que de notre société faîtière ne pourra que se renforcer.

Le développement d’un pôle

académique de santé bucco-dentaire communautaire à Lausanne vous paraît-il souhaitable ?

Sans aucun doute ! D’une part, il ne s’agit pas, sur notre petit territoire, de créer une section de médecine dentaire «bis», forcé- ment aux dépens de celle de l’Université de Genève, ce qui irait à l’encontre des mouve- ments actuels ; d’autre part, en santé com-

Regards croisés sur le rôle d’un service de stomatologie et de médecine dentaire

à Lausanne et …ailleurs

perspective

C. Madrid*

Dr Carlos Madrid Service de stomatologie et de médecine dentaire PMU

1011 Lausanne carlos.madrid@hospvd.ch

Rev Med Suisse 2012 ; 8 : 2292-3

* Interview croisée des médecins dentistes Olivier Marmy (Suisse) et Eric Gérard (France), réalisée par le Dr Carlos Madrid, directeur médical du Service de stomatologie et de médecine dentaire de la Policlinique médicale universi- taire (PMU) de Lausanne.

Créé en 1923, le Service de stomatologie et de médecine dentaire de la Po liclinique médicale universitaire (PMU) de Lausanne participe aux célébrations des 125 ans de la PMU. Nous avons demandé à deux médecins-dentistes éminents, issus res- pectivement de la pratique privée et publique, de proposer leurs regards croisés sur un service de stomatologie et de médecine dentaire universitaire dont la patientèle est à la fois ambulatoire et hospitalière. Ils répondent à des questions voisi nes à partir de contextes différents.

Olivier Marmy est docteur en médecine dentaire en pratique privée à Lausanne, an- cien président de la Société vaudoise des médecins dentistes, chargé d’enseignement à la Section de médecine dentaire de l’Université de Genève, il anime la Commission fédérale des soins de la Société suisse des médecins-dentistes (SSO) ; il est membre du conseil de la PMU.

Eric Gérard, docteur en chirurgie dentaire, est chef du Service d’odontologie du Centre hospitalier régional de Metz-Thionville et res ponsable du pôle hospitalier «Tête et Cou». C’est un partisan inspiré de la cause des services d’odontologie hospitalière dont il anime l’association professionnelle.

44_45_36801.indd 1 22.11.12 09:52

(2)

Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 28 novembre 2012 2293 munautaire, la PMU a une légitimité au niveau

romand et au-delà. Le Service de stomato- logie verrait sa crédibilité et son «calibre»

renforcés par une académisation. Il n’y a aucune raison que ce service, parce que dentaire, reste en retrait alors que j’y identifie clairement des compétences et un intérêt profond pour la santé communautaire. C’est donc souhaitable.

Interview d’Eric Gérard

Quelle place tiennent les services d’odontologie hospitaliers dans le dispositif sanitaire français ?

L’odontologie hospitalière en France par- tage les missions du Service de stomatolo- gie et de médecine dentaire de la PMU : d’abord, traiter les patients hospitalisés en centre hospitalier régional, en psychiatrie ou dans des établissements de longs séjours.

Comme à Lausanne, s’y ajoute la médecine dentaire pénitentiaire. La médecine dentaire hospitalière effectue les soins dentaires des patients ambulatoires à besoins spécifiques (remplacement valvulaire, radiothérapie, chi- miothérapie…). Enfin, le Service des urgen- ces, le jour, la nuit, les jours fériés… Cela exige une intégration propre au monde hos- pitalier et des connaissances médicales adaptées aux populations prises en charge.

Patients socialement précaires, malades fra- giles, personnes handicapées, détenus ne

posent pas les mêmes problèmes et orien- tent les objectifs thérapeutiques et les moyens (narcoses, MEOPA – mélange équimolaire oxygène-protoxyde d’azote 50%/50%). La disponibilité de plateaux tech niques (salle d’opération, radiographie 3D) fait également des services d’odontologie des structures de recours pour cas complexes.

Quel avenir pour les services d’odontologie et plus largement le service public de la médecine dentaire ?

Le vieillissement de la population est le défi des prochaines décennies. Une popu- lation plus âgée, entrée plus tard à l’hôpital ou hospitalisée à domicile, pose des pro- blèmes nouveaux à nos unités et impose d’inventer des solutions. Cela doit se mener en lien avec la profession. Nos confrères libéraux, dentistes, médecins généralistes ou spécialistes sont heureux de pouvoir ré- férer leurs patients à risques médicaux. A Lausanne, par exemple, la stomatologie a une place particulière qui permet une inte- raction avec des spécialités médicales va- riées et favorise des développements en recherche (bisphosphonates, VIH, person- nes âgées institutionnalisées, petite enfan- ce…). La crise économique met l’hôpital en première ligne : la médecine dentaire hos- pitalière est souvent aussi une porte d’ac- cès aux soins dentaires de populations pré- carisées. Même dans des pays où les soins

dentaires sont couverts par l’assurance- maladie, l’accès aux soins reste inégalitaire et c’est une des missions de l’hôpital de ré- duire ces écarts.

Le développement d’un pôle

académique de santé bucco-dentaire communautaire dans ces services paraît-il souhaitable ?

Les services de médecine dentaire hos- pitalière doivent participer à la formation pré- grade et postgrade des étudiants en méde- cine dentaire. Cela est essentiel parce que le type de patients, de pathologies que reçoivent nos services ainsi que les condi- tions de soins sont très différents de l’expé- rience des services de soins liés aux facul- tés dentaires. Metz a été un centre pionnier du partenariat avec les facultés dentaires voisines. Nous accueillons des internes et des externes de prégrade pour des stages, c’est un partenariat mutuellement enrichis- sant, très apprécié des étudiants et des universités partenaires. La médecine den- taire hospitalière doit également mettre à profit les spécificités des populations traitées pour développer la production de connais- sances nouvelles. Cela peut se faire à travers des partenariats de recherche fructueux avec les facultés. La prise de conscience récente des interférences santé orale/santé générale facilite des collaborations ambi- tieuses avec les unités de recherche médi- cales.

44_45_36801.indd 2 22.11.12 09:52

Références

Documents relatifs

La mise en place d'une signalétique en bibliothèque doit apporter des repères d'orientation aux usagers pour leur permettre de se repérer au milieu des collections. Elle

Copyright and moral rights for the publications made accessible in the public portal are retained by the authors and/or other copyright owners and it is a condition of

Entre deux patients présentant une destruction osseuse égale, le pronostic est meilleure pour le patient qui a le plus moins degré d’inflammation.

C 6 H 10 + HCl --> C6H 11 Cl schématisé par : A +B -->C On réalise une série d’expériences à 25°C, où l’on mesure la vitesse initiale v0 de la réaction en fonction

Parmi les propositions suivantes quelle est celle qui donne la valeur la plus proche de l’enthalpie standard de formation de l’éthanol à 298 K.

[r]

Le cément est un tissu minéralisé, il n’est ni innervé, ni vascularisé, c’est un tissu qui ne subit aucune résorption physiologique, mais il est en apposition continue en

b) Dans l'ensemble des cours cliniques d'une même année, l'échec à deux évaluations d'un même critère transversal de compétence mène au retrait de l'étudiant de l'ensemble