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Réponse de l English Language Arts Network au document : Français et anglais : Vers une égalité réelle des langues officielles au Canada

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Academic year: 2022

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Réponse de l’English Language Arts Network au document : Français et anglais : Vers une égalité réelle des langues officielles au Canada

Présenté au Comité sénatorial permanent des langues officielles Le 31 mai 2021

Le vendredi 19 février 2021, le gouvernement du Canada publiait le document suivant : Français et anglais : Vers une égalité réelle des langues officielles au Canada. Ce document d’orientation a pour but de réviser l’approche fédérale en matière de langues officielles au Canada. L’English-Language Arts Network (ELAN) partage le point de vue des communautés anglophones du Québec, à savoir que le document d’orientation publié par le gouvernement du Canada constitue beaucoup plus qu’un simple examen de la Loi sur les langues officielles. Il s’agit d’un ensemble de propositions de nature politique, réglementaire et législative. Le gouvernement souhaite un changement fondamental dans la façon de considérer les langues officielles pour donner une place centrale au français.

ELAN se réjouit de constater que le document fortifie l’engagement et le leadership du Canada sur la question des langues officielles. Il soutient l’ensemble des mesures du gouvernement qui s’attaque au problème du maintien et de l’épanouissement du français au Canada. Nous reconnaissons également l’importance d’autres groupes minoritaires de langue officielle au pays. Nous sommes en faveur du renforcement des communautés francophones et du français au Canada. ELAN s’est engagé à

reconnaître et à rehausser la communauté artistique anglophone tout en tenant compte des impératifs du Québec en matière de reddition de compte, d’équité et d’inclusion. Il est d’autant plus ravi que le document fait valoir une perspective historique et introduit l’obligation nationale de promouvoir les langues autochtones.

L’English Language Arts Network croit fermement que les Canadiens doivent accepter les préoccupations légitimes des communautés linguistiques francophones minoritaires partout au pays et que la langue française doit pouvoir s’épanouir en plus de jouir d’une

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minoritaires anglophones. Cependant, au Québec, le projet de loi 96, qui laisse craindre le recours généralisé à la clause dérogatoire, se profile à l’horizon. Ce projet de loi vise à faire du français la seule langue officielle dans la province et à ouvrir la Constitution pour reconnaître que la province forme une nation. Nous ne pouvons passer sous silence les circonstances et le contexte dans lesquels nous, les artistes d’expression anglaise du Québec, évaluons ces réformes qui donnent lieu à de grandes

préoccupations. Qu’adviendra-t-il de nos droits ? L’accès aux services sera-t-il réduit ? L’enjeu de la langue nous préoccupe grandement et aura des répercussions majeures sur la vitalité, le bien-être et, possiblement, la survie de nos communautés d’expression anglaise au Québec. En vertu de la Constitution, le gouvernement du Canada doit agir immédiatement afin de protéger notre communauté de langue officielle en situation minoritaire. La Loi sur les langues officielles doit mettre l’accent sur la notion d’égalité de statut de l’anglais et du français. On ne peut accepter une approche ou une position qui diffère pour l’une ou l’autre des langues. L’égalité de statut doit être expressément garantie dans toutes les institutions assujetties à la Loi sur les langues officielles au pays. De plus, il incombe aux fonctionnaires responsables des langues officielles de prouver et de démontrer qu’ils ont déployé des efforts assidus pour comprendre et résoudre les difficultés auxquelles sont confrontées les minorités anglophones et francophones du Canada.

Consultation intersectorielle

La communauté artistique anglophone doit également être à même de constater que toute nouvelle loi sera mise en œuvre de manière à tenir compte des circonstances et des besoins de nos groupes spécifiques. Pour ce faire, la Loi sur les langues officielles doit consentir des ressources suffisantes à la population anglophone du Québec, lui assurer un processus de consultation officiel à l’échelle nationale et veiller à une inclusion proportionnelle au nombre d’anglophones au Québec.

L’épanouissement et la viabilité de notre secteur dépendent fortement du rôle des arts et de la culture dans la société canadienne en général. Alors que nous émergeons d’une période qui a mis en lumière l’extrême précarité du secteur des arts, les artistes et organismes anglophones du Québec doivent compter plus que jamais sur un

changement de cap intersectoriel afin de pouvoir imaginer une situation qui est exempte d’incessantes insécurités en matière d’emplois et de revenus. Les arts jouent un rôle important dans d’autres secteurs, notamment en santé (en particulier, la santé

mentale), en technologie et transformation numériques, ainsi qu’en éducation. ELAN est en faveur de la création et du financement d’un groupe de travail intersectoriel officiel. À l’instar d’ELAN et du ministère du Patrimoine canadien, qui organisent en collaboration

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la réunion annuelle du groupe de travail sur les arts, la culture et le patrimoine de concert avec des ministères et organismes fédéraux, notamment le Conseil des arts du Canada, Téléfilm, la Société Radio-Canada (SRC) et l’Office national du film (ONF);

une réunion annuelle permettrait d’examiner les besoins communs et diversifiés des anglophones du Québec. Le groupe de travail serait un organe représentatif qui pourrait éclairer les communautés de langue officielle en situation minoritaire et contribuer à leur épanouissement.

La protection de l’identité et des pratiques des artistes anglophones du Québec Nous reconnaissons l’importance pour les francophones d’avoir voix au chapitre, en particulier dans l’univers numérique, pour renforcer le statut du français dans

l’ensemble du pays. Le gouvernement est maintenant d’avis qu’il est essentiel de confirmer les liens entre sa politique linguistique et le soutien qu’il apporte au secteur culturel. Les minorités linguistiques doivent de manière impérative être représentées, entendues et incluses dans ce processus.

ELAN est heureux de constater que l’on souligne, dans le rapport, l’importance de CBC/Radio-Canada dans la défense des langues officielles au Canada et le service offert aux communautés de langue officielle en situation minoritaire. Les régions isolées et celles qui n’ont pas accès à Internet haute vitesse, pour lesquelles les radiodiffuseurs publics peuvent être la seule source médiatique en anglais ou en français, devraient bénéficier d’une attention particulière. Nous soutenons les critères particuliers selon lesquels tous les radiodiffuseurs sont tenus de produire du contenu qui raconte l’histoire des communautés de langue officielle en situation minoritaire en anglais et en français.

Selon une étude, les populations francophones en situation minoritaire ont développé des traits linguistiques et culturels qui caractérisent fortement leur identité. On peut en dire autant des artistes anglophones du Québec qui possèdent des traits culturels uniques par comparaison au reste de la population anglophone au Canada.

En outre, les artistes et les organismes anglophones sont confrontés à des difficultés particulières en tant que minorité de langue officielle au Québec. Ils constatent non seulement que les histoires qui leur sont propres perdent de l’importance, mais se fondent également souvent dans la culture de masse du reste du Canada anglais. Par conséquent, ils doivent perpétuellement défendre leurs pratiques et expliquer leurs contraintes uniques qui tombent systématiquement dans l’oubli auprès des grandes institutions et des structures provinciales. La pandémie a révélé la grande disparité d’accès à l’aide et aux ressources provinciales pour les artistes anglophones. Ces artistes et organismes se heurtent depuis des décennies à des obstacles

bureaucratiques du fait de différences, à l’échelle nationale et provinciale, entre les

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syndicats, les associations professionnelles et les pratiques artistiques. Résultat : ils sont laissés pour compte et dépendent lourdement de l’aide fédérale.

On peut présumer que l’abandon des responsabilités du fédéral vis-à-vis les communautés anglophones du Québec et l’adoption de mesures qui réduiront davantage l’accès aux services feront en sorte que notre communauté artistique anglophone aura un plus grand besoin de fonds publics fédéraux, des fonds qui ne seront plus investis dans nos communautés. Les réformes proposées à la Loi sur les langues officielles ouvrent la voie à un élargissement des mesures linguistiques oppressives dont notre communauté fait déjà l’objet. Elles déstabiliseront et rendront vulnérables les artistes anglophones du Québec et l’ensemble de la communauté minoritaire de langue officielle. L’English Language Arts Network ne peut accepter la territorialisation des droits linguistiques dans le cadre de la réforme de la Loi sur les langues officielles. Bien que l’objectif de protéger la langue française soit louable, l’asymétrie et la territorialisation des droits linguistiques sont des politiques trompeuses qui nuiront, tôt ou tard, à toutes les minorités de langues officielles et pourraient porter un dur coup à notre communauté.

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À propos d’ELAN

L’English-Language Arts Network (ELAN) est un organisme sans but lucratif qui sert à unir, à soutenir et à créer des possibilités pour la communauté artistique anglophone du Québec. Il se compose de particuliers et d’organismes issus d’une grande variété de disciplines artistiques, de milieux culturels et géographiques, et de communautés linguistiques et culturelles. Ce réseau témoigne d’une identité québécoise en évolution et célèbre la diversité culturelle, artistique et sociale de la province.

Reconnaissance des droits territoriaux

ELAN est un organisme de langue officielle minoritaire au sein d’un pays qui reconnaît deux langues officielles. Il est situé à Tiohtiak:ke, nom original de Montréal en kanien’kéha, langue mohawk. La ville est également connue sous le nom de Mooniyang, nom anishinaabe donné par les Algonquins. Bien que nous soyons établis dans cette ville, nous avons également réalisé des projets dans de nombreuses régions du Québec.

Nous reconnaissons l’origine coloniale de l’anglais et du français au Canada, et le fait que les deux langues bénéficient d’un statut officiel dans tout le pays. La province que nous connaissons sous le nom de Québec est le résultat d’une fusion des territoires ancestraux des nations innues et inuites, de la nation algonquine, ainsi que des nations mohawks de la Confédération Haudenosaunee. Le kanien’kéha et l’anishinaabeg ne sont que deux des langues originales de cette province. L’atikamekw, le cri, l’inuktitut et l’innu-aimun font également partie des nombreuses langues autochtones parlées au Québec en tant que langues majoritaires, toutes bien avant le français et l’anglais.

ELAN salue le travail important réalisé par les Premières Nations, les Inuits et les Métis qui revitalisent les langues traditionnelles de ces territoires et qui défendent le statut officiel des langues autochtones.

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