• Aucun résultat trouvé

Études des fleuves d'Asie Mineure. Les fleuves anatoliens dans les ...

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Études des fleuves d'Asie Mineure. Les fleuves anatoliens dans les ..."

Copied!
9
0
0

Texte intégral

(1)

Rencontres anatoliennes

Etudes des fleuves d’Asie Mineure

1

ère

journée :

Le fleuve dans les représentations de l’espace 28 avril 2010

Résumés des interventions

Lit du Simav çayı (H. Bru)

(2)

Présentation du projet :

Le Scamandre divin, le Méandre au cours sinueux, le Pactole charriant de l’or, le Xanthos tourbillonnant, le Caïque au beau cours, le grand Sangarios ou l’Halys, ligne de démarcation entre la Basse et la Haute Asie...

L’Asie Mineure comprend de nombreux fleuves et cours d’eau. Plusieurs d’entre eux ont intéressé les auteurs anciens. Quelques uns sont devenus ainsi célèbres et sont rentrés dans la mémoire collective associés à l’image de la péninsule anatolienne.

Pourtant peu de travaux existent sur ces fleuves. Plus encore, il n’existe pas d’étude d’ensemble à l’échelle de l’Asie Mineure dans ce domaine.

Trois journées, organisées à l’université d’Artois, cherchent à explorer ce sujet de recherche :

-Une première journée, qui se tiendra le 28 avril 2010, traitera des fleuves anatoliens dans les représentations spatiales.

-Une deuxième journée aura lieu le 13 octobre 2010 et portera sur les fleuves et les cours d’eau à l’échelle locale : du territoire de la cité à l’espace régional.

-Une troisième journée sera consacrée au fleuve comme espace de circulation et élément de communication. Elle se déroulera le 11 mai 2011.

Ces trois journées donneront lieu à une publication. Mais il ne s’agit là que d’une première approche de l’étude des fleuves anatoliens. Le principe de ces premières journées d’études est d’explorer le sujet et de définir les différentes entrées possibles.

Elles cherchent à être une introduction à un travail collectif de plus grande ampleur sur les fleuves anatoliens qui se devra se poursuivre par la suite.

(3)

Le rôle des fleuves dans les descriptions géographiques de l’Asie Mineure

Stéphane Lebreton (université d’Artois)

Cette communication se propose de réfléchir sur la place des fleuves dans les descriptions géographiques connues pour l’Asie Mineure. Quatre pistes seront ainsi envisagées.

-Les mentions des fleuves anatoliens sont tout d’abord anciennes dans la tradition littéraire. L’Iliade évoque une quinzaine d’hydronymes qui se rapportent non seulement à la Troade, mais aussi à une grande partie de l’Asie Mineure occidentale. Parallèlement, Hésiode, dans la Théogonie, établit une liste de vingt-cinq fleuves dont douze sont localisés en Anatolie. L’ancienneté de ces références, le prestige du contexte littéraire participent à en faire des lieux de mémoire.

De fait, l’évocation des fleuves est souvent en relation avec le récit d’anciennes traditions. La plaine de Troie ne peut être évoquée sans la référence au Scamandre. Le Pactole rappelle la mémoire des anciens rois lydiens. Le Marsyas est lié au souvenir du concours de flûte arbitré par Midas... Les noms des fleuves agissent comme autant de références à une culture commune associée à un territoire. En cela, leur évocation peut être un moyen mnémotechnique efficace pour garder en mémoire l’image d’un espace ou d’un peuple. La mention de certains fleuves anatoliens dans quelques mappae mundi médiévales issues de l’Antiquité tardive semble être un héritage de cette notion de fleuve « lieu de mémoire culturel ».

-Les références aux fleuves peuvent aussi s’expliquer par la description générale de l’espace anatolien par le biais de périples fictifs. La forme péninsulaire de l’Asie Mineure se prête particulièrement à ce mode d’appréhension spatiale. Dans ce cadre, la situation des fleuves à leur embouchure peut servir d’outil intellectuel pour délimiter des territoires côtiers.

Ils sont autant de lignes de démarcation possible.

-Les descriptions de parcours routiers proposent un regard sur l’intérieur du territoire.

Les fleuves sont vus alors comme un obstacle aux voies de communication. Pour autant, leur cours sert aussi de moyen de repère sur le tracé de la route. C’est sans doute dans cette optique qu’il faut considérer une partie des fleuves représentés sur la partie anatolienne de la Table de Peutinger.

-Enfin, on s’aperçoit que la description des fleuves pour eux-mêmes, prenant en compte leur cours est assez rare. La Géographie de Strabon pour l’Asie Mineure paraît faire figure de cas particulier. Il convient sans doute de s’interroger sur cet apparent manque d’intérêt et à l’inverse, quand un auteur se penche sur la question, sur les raisons qui président à son choix.

(4)

Quelques réflexions sur la perception et les représentations des fleuves dans l’Antiquité grecque

Anca Dan (ÉPHÉ Paris-Institut des recherches néohelléniques, Athènes)

Pour l’Européen moderne, venu du Nord ou de l’Ouest, un voyage sur plusieurs des sites antiques de la Grèce égéenne, insulaire et même péninsulaire, provoque naturellement l’étonnement devant la rareté des très grands cours d’eau. L’historien sait que malgré la présence des divinités fluviales dans la culture grecque, aucune grande ville n’a eu son existence intimement liée à un Tibre. L’archéologue qui y travaille se pose en permanence la question de l’approvisionnement en eau des habitats antiques. Le chercheur en l’histoire de la géographie connaît la différence fondamentale de l’organisation mentale de l’espace hellénique surhumain par rapport à d’autres pays du vieux continent, avec la primauté des irrégularités de la côte et des repères anthropiques dans la représentation d’une contrée à réseaux hydrographiques généralement médiocres. Pourtant, dès les premières œuvres grecques qui ont décrit l’œkoumène, chez les Grecs comme chez la grande majorité des autres peuples, le fleuve peut être à la fois axe et frontière ; on le voit en Grèce propre et micrasiatique, dans les évocations traditionnelles des cours d’importance locale et dans l’imaginaire d’un Alphée ou d’un Méandre. On le remarque surtout dans les territoires colonisés ou atteints plus tardivement par les Grecs, dans le Nord thrace et scythe, dans le Sud égyptien et libyen, dans l’Occident italique et ibérique, dans l’Anatolie de l’Est et dans le Proche-Orient continental.

Notre intervention lors de cette première journée d’études consacrée aux fleuves des Anciens, à l’Université d’Arras, veut saisir les détails de la perception, de la construction mentale individuelle et collective et des représentations grecques – de nature linguistique, littéraire, mythologique et religieuse, iconographique ainsi que scientifique – des cours d’eau, doux et salés. Nous cherchons donc à inventorier et à expliquer brièvement la terminologie des fleuves et le lexique adjectival et verbal développé autour de ces noms. Nous nous intéressons à l’imaginaire des rivières, à leur présence et aux symboles dont ils sont porteurs dans les domaines populaires artistique et mythico-religieux : en nous référant plus particulièrement aux occurrences du Scamandre, de l’Akhelóös et du Phase dans des œuvres littéraires et plastiques aussi différentes par leur chronologie que les hexamètres homériques et hésiodiques et les succinctes compilations didactiques du traité Sur les fleuves attribué à Plutarque, nous évoquons le fleuve dans sa relation avec l’humain, comme source réelle et symbolique de vie et de civilisation, comme présence active dans les processus de façonnement historique et intellectuel du monde, comme lieu de mémoire et motif de fiction.

Nous tentons, dans un troisième temps, de rendre compte du rôle du cours d’eau – fleuve et détroit – dans la construction « scientifique » des espaces surhumains, même œkouméniques : prenant les exemples de l’Istros et du Bosphore dans les textes historiques et géographiques de l’Antiquité, nous voulons comprendre comment l’eau qui coule peut unir et séparer le monde, comment elle ne peut laisser ni les Grecs ni les Barbares indifférents.

Nous espérons ainsi formuler quelques prémisses qui pourraient donner lieu à de nouveaux débats sur les fleuves comme sources du vivant, frayeurs de chemins, destructeurs et créateurs de barrières de tout genre.

(5)

Les fleuves dans la Géographie de Strabon, pour une typologie descriptive

Patrick Counillon (Ausonius, Bordeaux)

Dès les premiers livres de la Géographie (2.5.17), Strabon souligne le rôle des fleuves pour définir les régions géographiques en complément du rôle de la mer :

Πλεῖστον δ' ἡ θάλαττα γεωγραφεῖ καὶ σχηµατίζει τὴν γῆν, κόλπους ἀπεργαζοµένη καὶ πελάγη καὶ πορθµούς, ὁµοίως δὲ ἰσθµοὺς καὶ χερρονήσους καὶ ἄκρας· προσλαµβάνουσι δὲ ταύτῃ καὶ οἱ ποταµοὶ καὶ τὰ ὄρη. διὰ γὰρ τῶν τοιούτων ἤπειροί τε καὶ ἔθνη καὶ πόλεων θέσεις εὐφυεῖς ἐνενοήθησαν…

De fait, une recherche dans le TLG (« ποταµ ») récolte 887 occurrences. Les mots dérivés sont relativement peu nombreux (µεσοποταµία, παραποταµία, ποταµίσκος, ποταµόκλυστος, ποταµόχωστος), et le sens du mot ποταµός suffisamment large pour considérer cet échantillon comme significatif.

Je me suis donné pour tâche de classer ces références et d’en dresser une typologie descriptive. Certaines catégorie, quoiqu’importantes, m’ont intéressé moins que d’autres et je les laisserai de côté :

- Strabon ne manque jamais de s’interroger sur un toponyme homérique, aime citer les poètes, est historien au moins autant que géographe : c’est un sujet en soi, et je n’en parlerai pas.

- L’hydrographie générale, comme la question des sources et des crues du Nil ou de l’Indus, le rapport des fleuves avec le tellurisme (en particulier les résurgences) sont abondamment étudiés dans la Géographie. Mais c’est une question de géographie générale que je n’aborderai que tangentiellement.

- Je m’intéresserai principalement à l’utilisation des fleuves dans l’élaboration des descriptions géographiques. Un rapide balayage permet d’en relever deux catégories principales : l’une relèverait de la chorographie, le fleuve organisant la description d’une région, ou même, pour les plus grands, d’un livre entier de la Géographie ( p.ex. le Nil ou l’Indus, les fleuves de la péninsule Ibérique ou de la Gaule) ; l’autre relève du périple ou de l’itinéraire, lorsque le passage d’un fleuve appelle sa mention. Je tenterai d’affiner cette catégorisation en la croisant avec les spécificités régionales (« un type descriptif est-il privilégié dans une région donnée? »). Dans le meilleur des cas, je réussirai à déterminer une forme de géographie subjective des paysages fluviaux dans l’imaginaire de Strabon.

(6)

Le rôle des fleuves dans la description de l’espace anatolien par Strabon

Carole Rottier (docteur en histoire)

Le but de cette communication est d’analyser le rôle des fleuves dans la description strabonienne de l’Anatolie. Loin d’être réduits à des mentions ponctuelles dans le cadre d’énumérations topographiques, les fleuves et en particulier les grands fleuves anatoliens concourent à mettre en place le cadre géographique de l’espace à décrire. Comme nous le montrons, ils forment, pour Strabon, à l’instar des massifs orographiques les lignes de force de l’espace anatolien et servent en particulier à délimiter les territoires et les peuples qui sont individualisés et agencés les uns par rapport aux autres. Cependant, force est de constater que les frontières fluviales ainsi mises en évidence paraissent bien artificielles et que les peuples les chevauchent le plus souvent. La description de Strabon serait-elle de ce point de vue erronée ? En réalité, l’Anatolie est un espace complexe où le géographe doit jongler avec les incessantes modifications territoriales dues aux changements historiques, aux dominations successives, aux nombreux mouvements de populations. Pour y voir plus clair, Strabon organise le cadre géographique en repérant des lignes remarquables telles les cours des fleuves conçus alors comme des frontières mais surtout comme des repères géographiques qui lui permettent d’organiser l’espace et de localiser globalement les peuples et les territoires.

Néanmoins, si le géographe, dans le but de poser le cadre descriptif général, présente les fleuves comme des limites entre les territoires, dans le détail son propos est beaucoup plus nuancé. De plus, on observe au fil des descriptions que les fleuves sont en définitive moins perçus comme des frontières que comme des axes de pénétration et des sources de vie et de fertilité.

(7)

Les représentations personnifiées des fleuves d’Asie Mineure sur les monnaies et les mosaïques de l’Empire romain

Delphine Acolat (université de Bretagne Occidentale)

Dans l’Antiquité, les fleuves personnifiés, divinités masculines, ne sont pas seulement les grands fleuves célébrés par les mythes de Grèce péninsulaire. De nombreux cours d'eau d'Asie Mineure figurent sur les monnaies de cités qui revendiquent l’importance de ces symboles géographiques comme une part de leur identité locale ou régionale, liée à leur histoire ou à un mythe, entrant parfois en concurrence entre elles à cet égard et montrant le même dieu-fleuve. Ces fleuves apparaissent aussi sur d'autres sources, notamment des mosaïques, et parfois avec d'autres divinités. Il s’agira de proposer une typologie picturale de ces dieux fleuves, en la mettant en relation, dans la mesure du possible, avec des sources littéraires. L'entité géographique qu’est le fleuve est-elle perçue comme un sujet de représentation à part entière, ou seulement comme un élément identifiant, le cadre d'un mythe, l’attribut d’un grand dieu ou de la Tuchè d'une cité ? Comment peut-on les reconnaître et les identifier nominativement ? Le Pyrame et le Cydnos de Cilicie, le Méandre d’Ionie, l’Hermos de Lydie seront notamment étudiés

(8)

L’Araxe

Giusto Traina (université de Rouen)

Pour les auteurs grecs et latins, le fleuve Araxe évoque l’Arménie. Pourtant, les historiens orientalistes de l’Arménie ont plutôt tendance à considérer surtout les montagnes du pays et non pas les plaines traversées par des rivières, intéressées par le phénomène de l'urbanisation.

La comparaison entre les sources classiques et les sources de tradition arménienne permet de préciser le rôle de l’Araxe en tant que voie de communication, mais aussi en tant que lieu de mémoire et avatar mythique de l’Arménie vue d'ailleurs.

(9)

L’Halys, fleuve structurant du nord de l’Anatolie

Claire Barat (université de Valenciennes et du Haut-Cambrésis)

L’Halys, aujourd’hui le Kızılırmak, est un fleuve qui servit de frontière en Anatolie depuis la période hittite. Les expressions « au-delà de l’Halys » et « en-deçà de l’Halys » ont été fréquentes dans les sources qui traitent de l’histoire de l’Anatolie de l’époque de la domination lydienne à l’époque hellénistique.

La communication s’attachera à montrer en quoi l’Halys peut être une frontière politique ou ethnique durant l’Antiquité et en quoi il est un fleuve structurant de la moitié nord de l’Anatolie.

Références

Documents relatifs

Isabelle Backouche (EHESS), Michel Beuthe (Université catholique de Louvain-la-Neuve), Antoine Beyer (IFSTTAR- SPLOTT), Jacques Charlier (Université catholique de

Pour les participants arrivant par TGV : arrivée en gare TGV de Mâcon-Loché en provenance de Paris, jeudi 13 septembre à 9 h 27 (départ 7 h 49) : une navette est mise à la

Comment les fleuves interviennent-ils dans l'organisation et l'aménagement des territoires, et cela à toutes les échelles, depuis les grands corridors internationaux de transport

Tout comme on parle dans l'oreille D'un chien, compagnon de malheur, Quand on n'a pas assez d'oseille Pour s'approprier la blondeur D'une fille à la peau bien tendre Qui fait

À côté des représentations positives, comme la beauté du fleuve et sa biodiversité, dans les textes adressés aux Québécois s’ajoutent d’autres aspects, notamment

Pour faciliter la ccrr~araison interrégionale et attirer l'attention sur la diversité, les caractéristiques ont été ramenés à celles d'un bassin moyen de 1000 Km20 Il est l'ien

Les grands fleuves

Enfin, l’exportation de carbone organique et sa séquestration dans les sédiments marins sont égale- ment stimulées dans les zones de montagne, où elle est directement liée