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O 2014, OUI !

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

2014, OUI !

« Hâte-toi

Hâte-toi de transmettre Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance »

(1)

O ui, on pourrait dire que le pessi- misme est de rigueur ça et là, dans le monde et en France, et il serait trop long de faire ici une liste exhaus- tive des raisons de l’être. Il s’agit plutôt de rallumer ce qui est éteint.

Oui, le monde gouverné par la finance va mal et il s’agit de rappeler la légitimité de la colère.

Oui, les richesses sont là et il est pos- sible et nécessaire de les partager.

Oui, « la solidarité est la dernière marche avant le désespoir et la pre- mière pour conquérir des jours heu- reux ».

Oui, actualité oblige, il faut rappeler Mandela et Jaurès, et leurs messages de révolte et d’espoir. La lutte contre ceux qui alimentent les guerres, atti- sent la haine de l’autre, asservissent les peuples à leur loi, à celle de l’ar- gent et veulent maintenir les femmes dans la sujétion, qui enfourchent les idéologies les plus réactionnaires, qui bafouent les droits, cette lutte est toujours à l’ordre du jour. Il faut rêver.

Alors, à toutes et à tous, Bonne année 2014, combative et douce. ■

MARYLÈNE CAHOUET (1) René Char

(extrait du poème Commune présence)

Supplément à L’US n° 737 du 21 décembre 2013

(2)

ACTUALITÉ

> L ’ A N N E U F : R U P T U R E O U C O N T I N U I T É ?

L’air du temps

L’année qui commence semble vouloir ressembler comme une sœur à la précédente : 2013 a commencé au Mali et s’achève en Centrafrique.

Au cœur de l’Afrique, la défense des popu- lations est indispensable mais l’héritage colonial et post-colonial est aussi bien présent.

En France, les questions de société se posent avec vio- lence, les manifestations homophobes contre le mariage pour tous en sont un exemple. Les insultes régulières contre Christiane Taubira sont révéla- trices d’un retour en force d’un racisme et d’un anti- sémitisme exprimés sans retenue.

Le gouvernement a mobilisé contre lui la droite, et démobilisé la gauche par des mesures antisociales dont le symbole a été la réforme des retraites. L’inversion de la courbe du chô- mage tarde, et ce malgré les emplois aidés (+ 17 800 demandeurs d’emploi en novembre 2013). Malgré les luttes, les plans « sociaux » se sont multipliés. L’em- ploi a été au cœur des vœux présidentiels avec des décisions qui s’inscrivent dans la continuité. Seul le vocabulaire change : après le pacte de compétitivité financé par une augmentation de la TVA, le « pacte de responsabilité », avec « moins de contrainte pour les entreprises », une énième baisse de leurs cotisa- tions, la réduction des coûts salariaux... Le MEDEF s’en félicite. La réduction des dépenses publiques est à nouveau programmée et la Sécurité sociale doit en

finir avec « les excès et les abus ». Ces recettes ont déjà fait la preuve de leur inefficacité et de leur injustice mais le chef de l’État persiste. Certes, le SMIC, les minima sociaux, les salaires des agents de catégorie C sont revalorisés, mais l’augmentation de la TVA va amputer à nouveau le pouvoir d’achat des salariés, des chômeurs et des retraités, et accroître la pauvreté.

« Relancer l’Europe »? Pas l’Europe sociale, en tout cas ! Pas un mot sur les pays qui souffrent encore et encore de l’austérité. Pas un mot sur le droit à l’avor- tement remis en cause en Espagne, ni sur le vote négatif du Parlement européen sur l’accès aux contra- ceptifs et au droit à l’avortement. Mesures qui visent les femmes mais aussi les peuples dans une même logique : condamner les peuples à la misère et muse- ler les libertés démocratiques.

2014 commence. « Ce qui importe avant tout, c’est la continuité de l’action, c’est le perpétuel éveil de la pensée [...]. Là est la vraie sauvegarde. Là est la garantie de l’avenir » (Jean Jaurès, 31 juillet 1914).

Bonne année. ■

MARYLÈNE CAHOUET

S O M M A I R E

ÉDITORIAL p. 1

ACTUALITÉ L’AN NEUF : RUPTURE OU CONTINUITÉ ?

L’air du temps p. 2

« ...POSTEA SAIGNARE, ENSUITA PURGARE »

Budget 2014 p. 3

PERTE D’AUTONOMIE Une concertation

au pas de charge p. 4 INTERVIEW

ACTUALITÉS SYNDICALES Entretien avec Daniel Robin p. 5 SANTÉ-SOCIÉTÉ REMETTRE À PLAT LES INÉGALITÉS Un grand projet fiscal p. 6 POUVOIR D’ACHAT

Baisse continue... p. 7 PRÉVENTION À

TOUS LES ÂGES DE LA VIE Une attitude responsable p. 7 VIE SYNDICALE CONGRÈS MARSEILLE 2014

31 mars-4 avril p. 8

CONGRÈS

Financement des dépenses

publiques p. 8

THÈME 2

DU CONGRÈS NATIONAL Le métier en fil rouge p. 9 L’ANI, À L’AUNE DES PRINCIPES MUTUALISTES Un marché de dupes p. 9 DIALOGUE INTERSYNDICAL ET INTERGÉNÉRATIONNEL Les Journées d’Automne 2013 p. 10 ÉCHOS DES JOURNÉES D’AUTOMNE Trois questions

à Viviane Baudry p. 10 10 ET 11 DÉCEMBRE 2013 Un invité marquant p. 11 ACTUALITÉ DE LA FGR-FP Préparation

du Congrès national p. 11 DOSSIER

SOLIDARITÉ INTERGÉNÉRATIONNELLE Retraités et syndicalisme, un enjeu d’avenir p. 12 LOISIRS CULTURE 400 MILLIARDS POUR LES BANQUES

La dette p. 19

LECTURES p. 19 et 22 LE FRAC DE DUNKERQUE Du chantier naval

à l’art contemporain p. 20 UNE BOURSE DU TRAVAIL EN TERRE DE LUTTE

Lille-Fives p. 21

LES DESSOUS DE L’ISÈRE AU COUVENT

Un musée insolite p. 22 UNE INVITATION À JOUER Le goût des mots p. 22 AU FIL DE LA PRESSE JACKY BRENGOU A LU POUR NOUS Pauvreté : un tournant

©Ufukvural - Fotolia.com

Le vent d’austérité balaie

les garanties collectives

(3)

ACTUALITÉ

En imposant une réduction du déficit à 3,6 % de PIB, le gouvernement a choisi un budget d’« économies » : plus de 80 % de l’effort repose sur des baisses de dépenses, de l’ordre de 15 milliards d’euros dont 9 milliards sur les dépenses de l’État et des collectivités locales. Hors charge de la dette et des pensions, la baisse nette pour l’État sera de 1,5 milliard.

Basé sur une prévision de croissance pour 2014 de 0,9 % (0,1 en 2013) et une inflation de 1,3 % (0,9 % en 2013), le budget 2014 fait peser la charge de

« l’effort de redressement historique » sur les services publics en premier lieu.

Si certaines missions – éducation nationale, recherche, justice, sécurité avec 10 979 créations – sont pré- servées sans pour autant que les créations corres- pondent aux besoins réels, le principal poste concerné est la masse salariale avec la réduction des effectifs de fonctionnaires (– 2 144 postes). D’autre part, le gel du point d’indice dans la Fonction publique accroît la récession.

Pour les retraités, le report – après être passé du 1

er

janvier au 1

er

avril sous Fillon – au 1

er

octobre de l’augmentation des pensions, avec une indexation inférieure au coût de la vie, fait gagner six mois de

plus à l’État ; l’économie peut se monter à + 0,6 milliards en 2014, et serait de + 20 milliards d’euros en 2040.

Le gouvernement mise aussi sur 3 Mds de recettes supplémentaires par pression sur l’ensemble de la population : hausse de l’impôt des ménages, aug- mentation des taux de TVA, de 7 % à 10 % pour le taux intermédiaire, de 19,6 à 20 % pour le taux nor- mal... Les collectivités territoriales doivent, avec des dotations en baisse, faire face à une augmentation de leurs dépenses (RSA, rythmes scolaires entre autres). Mais le patronat a réussi à obtenir des avan- tages (par exemple, baisse des prélèvements des entreprises par compensation intégrale du relève- ment des cotisations vieillesse patronales, etc.).

Quant à la lutte contre la fraude et les paradis fiscaux, elle est encore à réaliser comme la mise à plat et en cohérence du système fiscal. ■

MICHÈLE OLIVAIN

LE COÛT DU TRAVAIL

©DR

Comme les médecins de Molière, on tue le malade en prétendant le soigner

« . . . P O S T E A S A I G N A R E , E N S U I T A P U R G A R E »

Budget 2014

Coût horaire du travail : Portugal 11,60 € , Tchèquie 10,60 € , Espagne 21 € , Iltalie 27,40 € , Irlande 12,90 €

(1)

. Si le « coût » du travail était le problème essentiel, Tchèquie, Portugal et Espagne devraient caracoler loin devant l’Allemagne et la France dont les « coûts » dépassent largement les 30 € . Et que dire de la Suisse, pays le plus compétitif au monde selon l’enquête qui fait référence

(2)

. Mais la productivité du tra- vail, la qualification des salariés, la gamme des produits sont étroitement liés au fameux « coût » du travail. Le Medef le

masque délibérément en ne se comparant qu’à l’Allemagne, en « oubliant » que les gammes des productions sont choi- sies par les patrons et en passant pudiquement sous silence le coût du capital.

PIERRE TOUSSENEL

(1) Sources : Eurostat cité par Le Monde du 14 décembre 2013 (2) WEF (World Economic Forum) enquête annuelle - septembre 2013 dans Les Échos du 4 septembre 2013

Réduire les dépenses publiques et

sociales, tel est le choix du gouvernement pour 2014. Conséquence, ce sont les plus modestes qui subissent la double peine : augmentation du coût de la vie,

diminution des prestations. Pour sortir de la crise économique et sociale, d’autres choix s’imposaient.

>

(4)

P E R T E D ’ A U T O N O M I E

Une concertation au pas de charge

L’élaboration de la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement de la population est entrée dans une phase active... et même hyperactive.

ACTUALITÉ

Le Premier ministre, entouré de la ministre des Affaires sociales et de la Santé et de la ministre déléguée aux Personnes âgées, a présenté les grands axes du futur projet de loi pour l’adaptation de la société au vieillissement de la population (cf. L’US n° 736).

Prévue pour être votée fin 2014 elle entrerait en vigueur en 2015 dans ses premières dispositions, le maintien à domicile avec la réforme de l’APA, l’aide aux aidants. Sont reportés en 2016 les projets touchant les EHPAD, les restes à charge et les questions d’organisation, de représentation, la

« gouvernance » selon la terminologie adoptée.

C’est la question des financements, particulière- ment celui de la protection sociale, qui justifie ce retard. Les retraités, déjà lourdement taxés dans la réforme des retraites, ponctionnés de 0,3 % pour la CASA (la contribution additionnelle solidarité auto- nomie), ne sont pas à l’abri d’autres mesures.

La ministre Delaunay, en effet, devançant le débat sur le financement de la perte d’autonomie, a déclaré à la presse qu’elle allait engager des négociations avec les assureurs pour élaborer un cahier des charges concernant la dépendance, dont le non res- pect pourrait entraîner la suppression des avan- tages fiscaux dont ils bénéficient.

La FSU avec la SFRN, à diverses reprises, a pré- senté l’ensemble de ses propositions et remarques, particulièrement celles qui touchent au maintien à

domicile, la formation des personnels et le rôle que doit y jouer le service public

(1)

.

Une concertation s’engage au pas de charge : vingt- trois réunions de deux heures chacune d’ici au 30 janvier, une dizaine intégrant les partenaires sociaux dont la FSU, les autres concernant d’autres partenaires.

Lors de la première réunion, Michèle Delaunay a rappelé la place des Âgés, selon la dénomination adoptée par la ministre, comme « acteurs décisifs de la cohésion sociale ». Lors de la deuxième, concer- nant le volet accompagnement – réforme de l’APA et refondation de l’aide à domicile –, la ministre a évoqué la possibilité de dégager une mission de service public. À chaque fois, le grand nombre de participants oblige à de courtes interventions. Et nous ne connaissons rien du projet officiel.

Début janvier : concertation sur l’urbanisme, le logement et les aidants.

La plus grande vigilance s’impose pour qu’enfin ce dossier qui n’a que trop tardé aboutisse à un réel pro- grès social. Le SNES-FSU, porteur de propositions dans le cadre de la SFRN-FSU entend bien se faire entendre. ■

ANNIE EVENO, MARYLÈNE CAHOUET

(1) Consulter le dossier détaillé publié dans le dernier POUR Retraités, publication de la FSU adressée aux retraités.

>

Des négociations à durée limitée !

Aide à domicile : des emplois qualifés à créer

©Arcady - Fotolia.com

©Auremar - Fotolia.com

(5)

Après dix huit mois d’exercice, il est possible de dresser un bilan de l’action gouvernementale.

Si on limite ce jugement à l’Éducation nationale, on peut dire que ce bilan aujourd’hui est contrasté.

D’un côté il y a l’engagement – entamé sur les budgets 2012, 2013 et 2014 – de la création de 60 000 emplois durant le quinquennat, de l’amé- lioration des conditions d’entrée dans le métier des jeunes enseignants avec un service en respon- sabilité limité à un mi-temps durant l’année de stage. De l’autre, aucune des réformes antérieures qui ont touché le second degré n’a fait l’objet d’im-

portantes modifications, la revalorisation tant des conditions de travail que des conditions de rémunération des personnels du second degré n’a pas été entamée, de surcroît avec une situation aggravée par le gel de la valeur du point d’indice depuis 2010.

Enfin, la crise de recrutement n’a pas été jugulée faute de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires.

Mais nous n’oublions pas non plus que les créations d’emplois dans l’Éducation nationale sont gagées sur des suppressions dans d’autres ministères, affaiblis- sant l’intervention de l’État dans l’exercice de mis- sions pourtant essentielles.

À la veille de son congrès national, quelles perspectives pour le SNES-FSU ? La nécessité de construire un nouvel outil syndical s’est renforcée ces derniers mois. D’abord parce que, dans le privé, le dernier décompte de la représentativité donne au groupe des syndicats « d’accompagnement » – CFGT, CGC, CFTC – une majorité qui n’est pas sans conséquences sur les accords qui peuvent être passés au niveau national. Ensuite parce que les objectifs de développement de la FSU que nous nous étions fixés lors du congrès FSU de Perpi- gnan en 2004 sont très loin d’être atteints.

Forts des mandats des derniers congrès du SNES et de la FSU, nous avons fait en sorte de multiplier les contacts, en particulier avec la CGT, pour développer un travail commun régulier trans- versal et franchir de nouvelles étapes de collaboration. Mais il demeure des débats à l’intérieur de la FSU sur la nature et le rythme de construction de ce nouvel outil syndical, qui passe pourtant obligatoirement par un rapprochement avec la CGT. Le changement de direction à la CGT a aussi conduit à prendre du retard au regard des objectifs que le SNES-FSU s’était fixé.

Il se murmure que tu vas quitter tes responsabilités syndicales...

L’heure de la retraite a heureusement sonné et j’abandonnerai l’ensemble de mes mandats syndicaux à l’occasion du congrès, au printemps prochain. Toute ma vie syndicale au SNES-FSU s’est superposée à ma vie professionnelle d’enseignant depuis mon premier poste dans le Dunkerquois, où je me suis retrouvé secrétaire de S1. Elle a été faite de joies immenses, de durs moments, d’incertitudes aussi.

Je n’oublie pas non plus les rencontres inoubliables et le travail avec des militants brillants qui ont donné au SNES-FSU le poids, la légitimité et la crédibilité qui en font un syndicat puis- sant, respecté et parfois, heureusement, craint. Avec le recul on peut dire que, en particulier grâce à eux, le second degré dispose d’un syndicat que beaucoup de professions nous envient. ■ A N N É E 2 0 1 4 , C H A N G E M E N T S A N N O N C É S

Entretien avec Daniel Robin

La rentrée scolaire de septembre 2013 a été la première rentrée dont le gouvernement actuel a eu l’entière responsabilité ; le ministre a aussi multiplié les chantiers. Le temps est donc venu de faire le point sur l’action gouvernementale, sur les perspectives syndicales au moment où s’annoncent des changements.

INTERVIEW

Daniel Robin cosecrétaire général du SNES

© Thierry Nectoux

Marseille... Dernier congrès comme cosecrétaire général

© Emmanuelle Combaud - Fotolia.com

>

(6)

SANTÉ SOCIÉTÉ

> R E M E T T R E À P L A T L E S I N É G A L I T É S

Un grand projet fiscal

Le Premier ministre parle de remise à plat de la fiscalité. Mais des orientations contradictoires et des forces opposées prétendent inspirer cette « grande réforme fiscale ». Face à cette confusion, un principe clair s’impose : la réforme fiscale n’a de sens que si elle redistribue les richesses pour une plus grande égalité.

L’idéal égalitaire, au centre de l’ima- ginaire politique depuis 1789, reste très puissant dans la société puisqu’un récent sondage montre que 75 % des Français y sont attachés. Alors que la Révolution avait affirmé que nous entrions dans une société d’égaux, dans laquelle chacun peut se comparer aux autres et ainsi constater des inéga- lités que l’idéal égalitaire pousse à réduire, un système (le capitalisme) fondé sur un accroissement consi- dérable des inégalités s’est développé tout au long du

XIXe

siècle. La situation est devenue progressive- ment explosive, comme le montre Thomas Piketty

(1)

en analysant l’évolution des inégalités, parmi les- quelles les inégalités de patrimoine jouent un rôle déterminant.

À la veille de 1914, le capital

(2)

était à un niveau élevé, équivalent à sept fois le Revenu National (notion proche du PIB) et sa répartition était extrê- mement concentrée : 90 % du capital détenu par les 10 % de patrimoines les plus élevés (60 % par les 1 % les plus riches !), tandis que les classes moyennes et populaires se partageaient les 10 % restants.

Les guerres, la crise et les politiques publiques (natio- nalisations, fiscalité

(3)

) ont provoqué un effondre- ment du niveau du patrimoine qui ne représentera plus que deux fois le revenu national en 1950.

Mais depuis les années 70, les patrimoines se reconstituent et représentent aujourd’hui six fois le revenu national, soit quasiment le niveau d’avant la Première Guerre mondiale. Leur répartition suit une logique inégalitaire de plus en plus prononcée. Les 10 % les plus riches possèdent aujourd’hui 65 % du total, tandis la moitié la plus pauvre de la population ne possède quasiment rien (5 %). Le fait nouveau est l’émergence d’une classe moyenne patrimoniale (40 % de la population) qui détient 30 % du total.

Thomas Piketty estime que le rendement du capital se situe en longue période entre 4 et 5 % alors que la croissance est autour de 1 %. Cet écart amène méca- niquement le capital à faire des petits, surtout quand la fiscalité sur le patrimoine est allégée comme depuis la contre-révolution néolibérale.

Une nouveauté liée au néolibéralisme est l’émer- gence de très hauts revenus qui donnent un ticket d’entrée dans cette société des riches. Mais le fac- teur fondamental de l’accroissement des inégali- tés est le retour de l’héritage. Alors que les baby-boo- mers ont été une génération qui a très peu hérité (du fait de l’effondrement du patrimoine), aujourd’hui la part des successions et donations dans le revenu national atteint 20 %, soit presque le niveau de 1910 (25 %). Pour les générations nées en 1970-1980, l’héritage est redevenu un facteur majeur des inéga- lités. C’est donc l’aune à utiliser pour « remettre à plat la fiscalité ». ■

DANIEL RALLET

(1) Thomas Piketty : Le capital au

XIXe

siècle, édition du Seuil, Paris 2013.

(2) Chez Piketty cette notion recouvre le patrimoine fon- cier, immobilier, financier et professionnel.

(3) Y compris des mesures radicales : en 1945, l’État prélève 20 % du patrimoine des grosses fortunes auxquels il faut ajouter un prélèvement équivalent sur les riches ayant collaboré.

© Jean-Louis Viguier

(7)

SANTÉ SOCIÉTÉ

Revalorisation 2013

Au 1

er

avril les pensions ont été revalorisées de 1,3 %. Cette aug- mentation correspond à l’évolution prévisionnelle de 1,2 % pour 2013 à laquelle vient s’ajouter 0,1 % au titre de l’année 2012 (évo- lution de 1,9 % pour une prévision de 1,8 %). Pour la première fois les prévisions de l’INSEE, qui se montaient à 1,8 % pour 2013, n’ont pas été reprises.

Un choix qui va peser d’autant plus lourdement sur nos pensions que le gouvernement a décidé de reporter la future revalorisation au 1

er

octobre 2014.

Le report de la revalorisation des pensions Ces 1,3 % (1 % si l’on tient compte du prélèvement de 0,3 % de la CASA) doivent couvrir l’inflation sur 18 mois. Déjà en 2009 l’an- cien gouvernement avait reporté la revalorisation du 1

er

janvier au 1

er

avril sous prétexte de mieux maîtriser le calcul de l’inflation de l’année précédente ; ce sont six mois supplémentaires de disette qui

sont infligés aux retraités. Le taux de TVA augmentera, quant à lui, le 1

er

janvier 2014.

L’instauration de la CASA

(1)

Dans le droit fil des déclarations de Michèle Delaunay, parlant de

« la solidarité intragénérationnelle qui interpelle le système du vieillissement » lors d’un colloque de la Caisse des Dépôts et Consignations, la CASA a été mise en place. Les retraités imposables sont les premiers à subir un prélèvement direct sur le montant de leur pensions. Les salariés sont touchés par un jour de travail pris sur une journée chômée alors que les professions libérales sont exclues de toute contribution. Un coup de canif supplémentaire à la solidarité d’autant plus que, comme en 2013, les fonds récoltés seront en 2014 détournés de leur objectif affiché. ■

JEAN-CLAUDE LANDAIS

(1) Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie

> P O U V O I R D ’ A C H A T

Baisse continue...

Le rapport Moreau prévoyait des mesures catastrophiques pour les pensions. Si les plus néfastes n’ont pas été retenues, les choix du gouvernement vont néanmoins grèver lourdement le pouvoir d’achat des retraités.

La prévention nécessite en effet une éducation à la santé de tous les ins- tants... et des mesures à prendre à tous les âges de la vie. Chaque hiver, la grippe sai- sonnière touche des millions de personnes en France, pouvant entraîner des complications graves chez les personnes fragiles et les per- sonnes âgées ; d’où les recommandations pour la vaccination contre la grippe.

Mais il existe dans l’opinion une désaffection contre toute vaccination : la couverture contre la grippe saisonnière est passée de 60 % à 50 % entre 2009 et 2012. Des faits ont rendu méfiants 18 à 20 % des Français : il s’agit notamment de la survenue de la sclérose en

plaques concomitante à la vaccination contre l’hépatite B.

Fin novembre 2013, une plainte a même été déposée contre Sanofi Pasteur et l’Agence nationale de sécurité du médicament ; le vac- cin Gardasil contre le cancer du col de l’utérus aurait eu de graves

effets secondaires sur le système nerveux central. Et pourtant, la prévention primaire la plus répandue et la plus efficace destinée à diminuer l’incidence d’une maladie dans une population donnée reste la vaccination. Au siècle dernier, découverte des vaccins et leur pratique, associées à de meilleures conditions d’hygiène de vie, ont permis d’éradiquer des maladies comme la variole, le tétanos ou la diphtérie.

Il faut donc avoir collectivement et indivi- duellement une attitude responsable vis-à- vis de la vaccination, en s’informant des risques possibles mais en se souvenant aussi que des vaccinations pratiquées à bon escient ainsi que des dépistages à fréquence raisonnable sont les meilleurs atouts pour se garder en bonne santé et contribuer à un effort de soli- darité en prévenant le risque d’épidémies. ■

FRANÇOISE EIDEN

> P R É V E N T I O N À T O U S L E S Â G E S D E L A V I E

Une attitude responsable

Les journées mondiales de telle ou telle affection incitent-elles à se faire dépister ? Après un battage d’une journée les infos tombent dans l’oubli.

© Nataleana - Fotolia.com

(8)

L’ACTION SOCIALE

Absente de la réflexion dans le précédent congrès, elle ne sera pas oubliée à Marseille.

VIE SYNDICALE

>

2014 sera une année de consultation électorale pour tous les citoyens français : élec- tions municipales, élections européennes.

Pour les adhérents du SNES-FSU le menu sera plus copieux encore : outre les échéances profession- nelles, ils auront à s’exprimer dans le cadre de leur organisation syndicale ; ils commenceront par se prononcer sur les rapports nationaux, rapport finan- cier et rapport d’activité qui viennent d’être publiés, voire aussi sur les mêmes rapports académiques.

Viendra ensuite la préparation du congrès national et le débat sur les textes des prérapports qui seront publiés fin janvier, puis la tenue du congrès natio- nal à Marseille. L’année scolaire s’achèvera avec l’élection des responsables nationaux. Les retraités ont la réputation de participer nombreux aux échéances électorales ; ceux du SNES-FSU ont à cœur de ne pas ternir cette réputation, c’est pourquoi nous présentons dans ces pages quelques éléments des réflexions en cours. ■

M A R S E I L L E 2 0 1 4 , C A P I T A L E D U S N E S - F S U

31 mars-4 avril, Congrès national

Le congrès national est un moment important de la vie démocratique du SNES-FSU ; tous les syndiqués sont invités à participer aux débats.

Le financement des dépenses publiques pose deux grands pro- blèmes : en premier lieu, comment disposer des res- sources publiques nécessaires si on refuse la solution portée par les politiques néolibérales qui est de réduire la protection sociale et les services publics pour pri- vatiser et livrer ces fonctions sociales essentielles aux marchands, si on veut éviter de bâtir une société inéga- litaire avec le retour de la rente et de la propriété pri- vée comme moyens de protection pour les privilégiés et avec les minima sociaux pour les plus démunis. Il est essentiel pour la démocratie que le niveau souhaité des dépenses publiques fasse l’objet de débats publics au lieu d’être contraint à la baisse par de pré- tendues « lois » de l’économie.

Les politiques d’austérité sui- vies en Europe visent le déman-

tèlement de la protection sociale, la déréglementation du marché du travail et la privatisation des services publics.

En second lieu, la fiscalité devrait jouer un rôle majeur dans la réduction des inégalités, alors que nous avons aujourd’hui un système fiscal anti-redistribu- tif. Une véritable réforme fiscale, devrait s’attaquer radicalement aux paradis fiscaux et à la fraude fiscale, revenir à un impôt sur le revenu progressif, imposer les grandes entreprises et construire une fiscalité locale plus juste. Le congrès sera appelé à trancher les débats sur la réforme du quotient familial et du quotient conjugal.

Nous devrons rappeler notre opposition à la fusion de la CSG et de l’IR, tout en poursuivant la réflexion sur le financement de la protection sociale, en lien avec les travaux du Haut Conseil de Financement de la Protection Sociale. ■

DANIEL RALLET

> C O N G R È S

Financement des dépenses publiques

Aperçu sur un thème au cœur de la réflexion syndicale et des débats du congrès.

Suite à l’intervention de la FSU, le décret de mars 2013 offre la possibilité d’une refonda- tion des instances de l’action sociale minis- térielle et interministérielle. Concernant l’É- ducation nationale, les retraités sont bénéficiaires de droit à prestation, comme d’ailleurs de celles de l’action sociale inter-

ministérielle. Cependant leur accès à ces prestations et à ces droits, en dépit des nou- veaux textes, continue de se heurter à de nombreux obstacles, à commencer par le déficit de connaissance comme d’information.

Quelles propositions faire en ce domaine ? Des dispositions existent en matière d’ac-

tion plus spécialement destinées aux retraités (AMD, ASIA perte d’autonomie, départ à la retraite, aide au logement...). Faut-il les main- tenir dans le cadre de l’action sociale ? Com- ment en élargir l’accès ? Quelles autres pres- tations à revendiquer pour les retraités ?

G. B.

© Chany167 - Fotolia.com

(9)

VIE

SYNDICALE

Avec la nouvelle loi sur les retraites, les retraités subissent une perte nette de leur pouvoir d’achat (nouvelle cotisation de 0,3 %, report de la révision des pensions au 1

er

octobre, fiscalisation des + 10 % accordés aux parents ayant élevé trois enfants...). Sur le fond il conviendra de réaffirmer avec force que la pension est un salaire continué défini par un code particulièrement ciblé par ceux qui veulent une bascule vers un ou des régimes à coti- sations définies, en explicitant ce qui n’est pas tou- jours une évidence pour les jeunes collègues.

Le nombre de polypensionnés va croissant ; il faut donc demander la proratisation pour le calcul de la pension du régime général. L’indexation des pensions sur les prix paraît une garantie, sauf qu’elle ne l’est pas pour les retraités les plus âgés. Quelle indexation reconstruire ? Quelle pertinence, après toutes ces années de blocage du point d’indice, d’indexation des pensions sur le traitement des actifs ?

Quant aux droits familiaux, il conviendra d’examiner la situation des femmes dont les pensions sont souvent inférieures à celles des hommes et d’être attentif aux manœuvres qui, sous couvert d’égalité, visent à supprimer la majoration pour trois enfants.

Pour la réversion, le mandat devra tenir compte de l’évolution des situations et des parcours conjugaux observés actuellement.

Enfin l’allongement de la durée de cotisa- tion et le recul imposé de l’âge de départ à la retraite font de la question de la ces- sation progressive d’activité une nouvelle

priorité revendicative. Il nous faut obtenir son réta- blissement dès 55 ans, dans des conditions attractives financièrement et non pénalisantes pour les droits à pension. ■

GEORGES BOUCHART

> T H È M E 2 D U C O N G R È S N A T I O N A L

Le métier en fil rouge

L’intitulé définitif de ce thème n’est pas encore établi mais le métier en est le fil conducteur

de l’architecture ; s’agissant des préoccupations particulières des retraités, il traitera de la fin de carrière et des retraites, et réservera un espace de discussion pour l’action sociale.

> L ’ A N I , À L ’ A U N E D E S P R I N C I P E S M U T U A L I S T E S

Un marché de dupes

L’ANI, l’Accord national interprofessionnel sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi de

janvier 2013, ratifié par le MEDEF et trois organisations syndicales (CGC, CFDT et CFTC), a été transcrit dans la loi le 14 juin : un élément de réflexion pour le thème de la protection sociale.

Parmi les mesures décidées figure l’obli- gation d’une couverture santé complémentaire par le biais de contrat collectif d’entreprise. Pour la MGEN comme pour les autres mutuelles, c’est plus un sujet de préoccupation qu’une avancée. Selon les pre- mières estimations, 100 000 à 200 000 adhérents pourraient quitter le groupe MGEN et migrer vers des contrats collectifs devenus obligatoires.

L’ANI ne va pas tant protéger des personnes nou- velles que transformer des adhésions individuelles en de coûteux contrats collectifs « aidés » (allégement des charges sociales et fiscales des entreprises).

Ces contrats excluent ceux qui sont en dehors de l’emploi: chômeurs, jeunes mais aussi retraités et on ignore aussi ce que couvrira cette complémentaire santé, quels seront les remboursements...

Pour compenser les départs prévisibles, la MGEN se tourne vers les jeunes qui entrent à l’Éducation natio- nale. Elle leur propose « une offre d’entrée pour jeunes actifs » qui se caractérise par « la couverture des besoins essentiels... adaptés aux revenus de début de carrière ».

N’est-ce pas une nouvelle rupture dans les solidari- tés intergénérationnelles après le relèvement notoire des cotisations des retraités ?

La MGEN envisage aussi pour 2014 le rattachement de la mutuelle étudiante, la LMDE, en grande diffi- culté financière. La MGEN a déjà intégré la MOCEN, la mutuelle des œuvres liées à l’Éducation Nationale – elle aussi en difficultés financières – sans que les adhérents-mutualistes n’aient eu leur mot à dire. ■

GERVAISE LIOT

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VIE SYNDICALE

> S O U S L E D O U B L E S I G N E D U D I A L O G U E I N T E R S Y N D I C A L E T I N T E R G É N É R A T I O N N E L

Les Journées d’automne 2013

> É C H O S D E S J O U R N É E S D ’ A U T O M N E

Trois questions à Viviane Baudry

Retraitée syndiquée SNES-FSU en Ariège participant pour la première fois aux Journées d’Automne Bernadette Groison a

ouvert les débats par un examen de l’ensemble de la situation. Les travaux se sont prolongés avec l’analyse de l’évolution de la « population retraitée » au sens large et dans les fonctions publiques, nourrie par un exposé de Bernard Lioure, du collectif national de la SFRN, et une étude de l’évolution de notre pouvoir d’achat, assurée par Henri Sterdyniak, expert auprès de l’OFCE et membre du collectif des « économistes atterrés ».

Le reste des travaux s’est réparti en quatre séquences : d’abord une table-ronde qui réunissait UNIRS Soli- daire, la FGR-FP (représentée par sa secrétaire géné- rale Annick Merlen) et la SFR-FSU ; puis une pré-

sentation, par des syndicalistes espagnols, de la spé- cificité de leur système de retraites, complexe et en pleine mutation.

Ensuite une table ronde, un débat passionnant, cen- tré sur « l’image de la retraite chez les jeunes », entre représentants de l’UNEF et jeunes enseignants de la FSU, qui a mis en évidence l’obligation d’adapter le discours syndical au vécu des nouvelles générations, pour déconstruire le discours dominant sur l’austérité et obtenir des avancées sérieuses pour la prise en compte des années d’études et des conditions concrètes d’entrée dans la vie professionnelle.

La dernière séquence a permis d’évo- quer la vie interne de la SFRN et les pro- grès enregistrés dans la reconnaissance de sa légiti- mité et de sa représentativité au sein de la FSU comme à l’extérieur. ■

J.-Y. BARBIER

Petite innovation : pour cause de rénovation de salle, la SFR-FSU n’a pas tenu ses journées d’automne les 14 et 15 novembre 2013 au SNUipp, rue de Cabanis, comme elle le faisait depuis leur création.

Elles ont cependant connu le succès habituel avec la participation d’une centaine de retraités venus de tous les horizons de la FSU.

Pourquoi as-tu participé à ces journées ?

Après le départ en retraite, on se retrouve un peu coupé de l’activité syn- dicale. Sollicités pour poursuivre leur investissement au sein de la FSU et dans la vie de leur syndicat national, les retrai- tés ont aussi besoin de se retrouver pour échanger sur les problématiques qui les concernent plus particulièrement.

Ont-elles répondu à tes attentes ? Dans une période où, pour la première fois, les retrai- tés sont directement et durement frappés par une réforme des retraites qui persiste à faire porter les efforts sur les salariés et les retraités, tandis que les attaques idéologiques les présentent comme des

« nantis », les journées d’automne de la SFR FSU m’ont permis de mieux apprécier les positions des dif-

férentes organisations : FSU, FGR, Solidaires, mais aussi organisations de jeunes avec le collectif « la retraite, une affaire de jeunes » et organisations étrangères (cette année nos camarades retraités enseignants espagnols). Et de bénéficier des analyses d’Henri Ster- dyniak, économiste non orthodoxe, bien moins médiatisées que l’éternel : « on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps ».

Elles m’ont aussi permis de mesurer les difficultés et la responsabilité du mouvement syndical.

En conclusion ?

Ne pas rester isolés, se retrouver « tous ensemble » est à la fois exaltant et nécessaire. Souhaitons être tou- jours plus nombreux à nous enrichir aux journées d’automne de la SFR-FSU. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-LOUIS VIGUIER

Le système des retraites espagnoles expliqué par Luis Castillejo, un camarade des commissions ouvrières

© Jean-Louis Viguier

© Jean-Louis Viguier

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VIE

SYNDICALE

> L E S 1 0 E T 1 1 D É C E M B R E 2 0 1 3

Un invité marquant

Au Collectif national des retraités du SNES-FSU

> A C T U A L I T É D E L A F G R - F P

Préparation du Congrès national

Le Congrès national de Poitiers de la FGR-FP est entré dans sa phase active de préparation ; comme à chaque échéance, la motion revendicative est au centre des discussions.

Jérôme Pellissier a participé aux tra- vaux du collectif national qui réunit les représentants académiques des retraités. Il est écrivain et chercheur en psycho et socio-gérontologie. Depuis quelques années maintenant ses travaux sont connus et reconnus au-delà de la seule sphère universitaire.

Ses analyses convergent largement avec les nôtres : la société française restera démographiquement équi- librée dans un avenir prévisible, contrairement aux idées reçues ; il faut déconstruire des rapports offi- ciels qui tendent tous à enfermer les personnes âgées, considérées a priori comme malades et handica-

pées, dans un ghetto médical ; on veut bien leur concéder d’être un gisement économique exploi- table mais sans droit à une vie sociale, culturelle et, tout simplement, humaine ! Un avertissement au moment où se prépare le projet de loi sur le vieillis-

sement ! ■

J.-Y. B.

QUELQUES OUVRAGES DE RÉFÉRENCE

La nuit tous les vieux sont gris (essai), éditions Bibliophane 2003

La guerre des âges (essai) éditions Armand Colin2007

Ces troubles qui nous troublent (essai) éditions Erès 2010, voir aussi son site : www.jerpel.fr

AGENDA SYNDICAL

8 et 9 janvier, au siège du S4 : Formation syndicale des retraités, stage sur le pouvoir d’achat des retraités.

12 et 13 février 2014 à Lyon : Assemblée Générale des retraités, rassemblement annuel des délégués des académies.

31 mars-4 avril 2014 à Marseille : Congrès National du SNES-FSU, les textes des rapports préparatoires sont publiés en janvier dans L’US.

Informez-vous des lieux et dates de vos congrès académiques et participez à leurs travaux.

17 et 18 juin 2014 au Futuroscope de Poitiers : Congrès la FGR-FP.

Le congrès de la FGR-FP se prépare et les « navettes » entre échelon national et sections départementales ont commencé.

Suite aux échanges préliminaires, les premiers ajustements départementaux ont été com- muniqués à l’échelon national de la FGR-FP ; les commissions de travail feront une première synthèse qui reviendra début mars dans les départements pour débat lors des AG du printemps : retour des nouvelles propositions pour le 28 mai au plus tard.

Votée unanimement en juin 2012, la motion de Narbonne reste d’actualité ; elle sera précisée en fonction des évolutions de la situation : la récente loi sur les retraites, le report de la désindexation des pensions, l’instauration de la CASA... Plusieurs

chantiers ouverts appellent à la vigilance : finance- ment de la protection sociale, stratégie de santé, loi sur l’adaptation de la société au vieillissement, refondation des services d’intervention au domicile, fiscalité, autant de sujets qui pourront donner lieu à des modifications des motions. Les intentions affi- chées par la MAP

(1)

de réductions des déficits publics, de 3 à 4 milliards par an jusqu’en 2017, sont en effet très alarmants et tout à fait incompatibles avec les avancées sociales indispensables que nous revendiquons.

La meilleure des préparations du prochain congrès pour la FGR-FP c’est, forte de l’unité qui a réuni tous les délégués autour d’une motion commune, d’en porter les revendica- tions dans l’unité la plus large afin de les faire entendre par l’opinion publique et le gouverne- ment ; au plan local, des initiatives sont prises : journées de réflexion, interpellations d’élus, confé- rences... Il doit en être de même au plan national, avec, dans la mesure du possible, l’ensemble des organisations de retraités. ■

ANNIE EVENO

(1) Modernisation de l’Action Publique qui s’est substi-

tuée à la RGPP, la Révision générale des politiques

publiques.

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DOSSIER

Environ 8 000 retraités sont syndiqués au SNES-FSU, soit 13 % de l’ensemble des syndiqués.

La progression ces dernières années du nombre de retrai- tés qui maintiennent le lien avec le syndicat s’explique par un effet démographique – départ en retraite des générations du baby-boom – et « politique », un fort investissement de ces générations dans l’action collective. Ces deux fac- teurs sont en train de s’inverser, ce qui pose avec encore plus d’acuité la question de la syndicalisation des retraités.

La crise, les réformes des retraites menacent clairement les retraités : le niveau des pensions est appelé à diminuer dans des proportions de plus en plus importantes, pro- voquant un appauvrissement relatif des retraités. Les retraités sont aujourd’hui visés par des mesures fiscales et une désindexation partielle de leurs pensions. Comme les actifs, ils deviennent une cible des politiques d’aus- térité (qui réduisent la portée des mesures sur l’autono- mie), ce qui rend encore plus nécessaire la solidarité que les retraités manifestent avec les autres générations.

Cela renforce la nécessité de se syndiquer, car le monde associatif qui prétend représenter de nombreux retraités A U - D E L À D E S C E R C L E S M I L I T A N T S

Renforcer le syndic

Les syndicats submergés par une vague grise... Un

>

S O L I D A R I T É I N T E R G É N É R A T I O N N E L L E

Retraités

et syndicalisme, un enjeu d’avenir

Le syndicalisme dans son ensemble est à un moment important de son histoire.

Pour tous ceux qui refusent la guerre des générations et y oppose, la solidarité intergénérationnelle,

l’enjeu du syndicalisme des retraités est capital.

>

Dossier réalisé parMarylène Cahouet, Annie Eveno, Daniel Rallet et Jean-Pierre Billot

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DOSSIER

n’est pas taillé pour mener ce combat. Cependant celui-ci occupe l’essentiel des positions institutionnelles.

Rester syndiqué quand on part à la retraite est une ques- tion ouverte, sauf pour les militants qui y voient une fidélité à leur engage- ment passé. Le départ en retraite est une rupture relativement radicale avec une vie professionnelle et qui peut être vécu difficilement quand on constate que le regard des autres change, y compris au sein du syndicat de la part des actifs. Ce n’est pas contradictoire avec le sentiment positif d’être libéré de la fatigue et des contraintes qui pesaient en fin de carrière.

Les comportements sont alors très variés : pour beaucoup le désir de maintenir le lien avec le métier, pour d’autres le ras-le-bol par rapport à une fin de carrière difficilement vécue, pour certains l’envie de changer d’horizon et de s’engager sur d’autres terrains. On constate deux moments critiques de la syn- dicalisation qui concentrent l’essentiel de la désyndicalisation : lors du départ et deux années après, ensuite c’est stable.

Pour renforcer le syndicalisme des retraités au-delà des cercles militants, il faut bien sûr investir le terrain revendicatif, mais aussi développer des services et des outils qui répondent aux besoins des retraités. Il faut aussi que le syndicalisme pose la question du rôle social des retraités et de l’unité entre les générations. ■

calisme des retraités

n fantasme à oublier.

Jeunes et retraités, des échanges fructueux, comme ici aux Journées d’Automne de la FSU

© Jean-Louis Viguier

SOURCES ACTUELLES ET PERSPECTIVES

À TERMES

Pour plus d’informations sur le sujet :

Damien Bucco : Syndicalisme, retraité et solidarité intergénérationnelle in Cahier de l’Atelier, avril-juin 2010

D. Bucco Un nouvel acteur syndical : les retaités, Silverlife Institute-Centre d’expertise sur l’économie du vieillissement, novembre 2006

S. Beroud et G. Ubbiali Association ou syn- dicat ? Le syndicalisme des retraités face au principe associatif, Rennes, PUR 2006

J.-P. Viriot-Durandal, Le pouvoir gris. Socio- logie des groupes de pression des retrai- tés. PUF 2003

Recherche sur le syndicalisme retraité

En projet un travail de l’Institut de Recherche

de la FSU avec le sociologue Georges

Ubbiali : qui sont les syndiqués retraités au

sein de la FSU et quelles sont leurs attentes ?

Quelles sont les motivations qui les amènent

à continuer à se syndiquer ? Un enjeu impor-

tant pour l’avenir.

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DOSSIER

Quand et comment as-tu envisagé ton départ en retraite ?

Le terme de ma carrière était prévu depuis la réforme de 2003... Ce serait en 2013 afin d’avoir tous mes tri- mestres et donc de partir sans décote. À partir de là, je me suis dit que c’était une étape importante dans ma vie et qu’il fallait l’organiser.

Comment as-tu préparé ta retraite?

J’enseignais avec plaisir, c’était le métier que j’avais choisi donc, mes élèves, les contacts avec mes col- lègues, les discussions en salle des profs, la vie syn- dicale tout cela allait sans doute me manquer. Et puis les années ont passé, des réformes nous ont été imposées et finalement pendant mes dernières années d’activité la perspective de la retraite m’a permis de relativiser les difficultés grandissantes de l’exer- cice de notre métier et de voir arriver cette échéance avec soulagement.

Je souhaitais profiter de ce temps retrouvé pour voya- ger, me mettre au chant choral, etc. ; mais pour

autant je n’envisageais pas cette nouvelle vie sans une activité militante. Après quelques hésitations j’ai fait le choix de me renseigner sur l’enseignement en milieu carcéral afin de concrétiser un projet que j’avais depuis plusieurs années.

Quels arguments utiliserais-tu pour convaincre un ou une future retraitée de rester syndiqué ?

Rester syndiquée était une évidence car l’éducation des nouvelles générations n’allait pas cesser de m’in- téresser du jour au lendemain, et je souhaite suivre les évolutions du métier et agir pour défendre le service public d’éducation notamment.

Enfin il ne suffit pas de se réjouir... de l’augmentation de la moyenne d’âge si on ne se penche pas, en par- ticulier, sérieusement sur la prise en charge de la perte d’autonomie qui, aujourd’hui, reste largement à la charge des familles malgré l’aide non négli- geable des départements. C’est aussi une raison pour moi de continuer à militer en tant que retraitée. ■

quent la fin des Trente Glorieuses, avec l’instauration effective en 1983 de la retraite à 60 ans, le nombre des retraités syndiqués s’accroît considérablement pour aboutir à la situation actuelle.

Les centrales ouvrières ont aussi dû répondre aux gouvernements suc- cessifs qui depuis les années 60 initiaient une politique d’action sociale en direction des personnes âgées, contribuant à nier le caractère de la retraite comme « revenu continué » assis sur des cotisations et la solidarité. Mais l’absence initiale des syndi- cats, sauf dans la fonction publique, a favorisé l’émer- gence d’associations dites du troisième âge. À l’ori- gine elles prétendaient occuper les retraités, organiser La FGR-FP est née en 1936 en

période d’avancées sociales, de la néces- sité pour les retraités de la fonction publique de s’or- ganiser pour veiller à l’application du code des pen- sions et obtenir des améliorations. En 1968 les centrales ouvrières prennent conscience, devant les résultats du recensement de la population et surtout à la lumière des événements de mai, de l’urgente nécessité de syndiquer les retraités, de les organiser et de tirer profit de leur potentiel militant.

En 1969 la CGT organise une conférence nationale des retraités et crée une Union Confédérale des Retraités. Les autres centrales sont dans la même démarche. Avec l’utilisation massive des préretraites comme réponse aux licenciements massifs qui mar- L E S S Y N D I C A T S E T L E S R E T R A I T É S

Une histoire récente

Mis à part dans la fonction publique d’État, les syndicats ne se sont que tardivement posé la question de la syndicalisation des retraités et à plus forte raison du syndicalisme des retraités. La vision de la situation était simple : « les retraités sont en marge de la vie de travail donc de la vie syndicale ».

>

E N T R E T I E N

Une nouvelle retraitée

Marie-Hélène, professeure de mathématiques lyonnaise, partie à la retraite le 1

er

octobre 2013.

>

(15)

DOSSIER

Fondée le 20 juillet 1936, la Fédération Générale des Retraités de la Fonction Publique est historiquement la première organisation de retrai- tés ; elle a affiché à sa création une vocation reven- dicative : faire appliquer intégralement le code des pensions voté en 1924 alors que ce n’était pas encore le cas. Pratique fort inédite, sa première secrétaire générale était une institutrice, Marthe Pichorel. Inter- dite pendant l’Occupation, elle s’est reconstituée à la Libération ; elle a résisté depuis aux scissions syn- dicales de 1948 et 1992.

La FGR-FP rassemble au niveau national et dépar- temental des militants de syndicats de l’UNSA, de la FSU, de Solidaires, de FO... et des adhérents directs, essentiellement d’anciens syndiqués. Elle est l’une des composantes majeures du Pôle des retraités de la Fonction publique – 260 000 adhérents – qu’elle a

constitué avec des associations de retraités de la gendarmerie, de la police, de la Poste et des officiers mariniers. Tenus longtemps à l’écart de toute fonc- tion élective dans les instances délibératives de la FGR-FP, le SNES et d’autres syndicats de la FSU sont depuis quelques années partie prenante des directions au plan national et départemental. Le tra- vail unitaire réalisé depuis une petite dizaine d’années a conduit à des positions revendicatives dans les- quelles chacun s’est retrouvé.

La donne a certes changé avec l’élection d’un nouveau président, et le positionnement de l’UNSA sur certains dossiers rend le consensus plus difficile ; le travail engagé se poursuit néanmoins. Le SNES-FSU l’aborde avec la même volonté de poursuivre une démarche revendicative commune de la FGR-FP et de se donner les moyens de la faire aboutir. ■

L A F G R - F P

Une place à part

Forte de 53 000 adhérents retraités, la FGR-FP est une pièce importante du puzzle syndical que constituent les organisations de retraités, la plus ancienne et sans doute la plus originale.

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leurs loisirs, tisser du lien social. Elles sont très vite regroupées pour intervenir sur le terrain de la vie quo- tidienne, organisant des actions de prise en charge des personnes âgées et se sont constituées en lobbies se présentant comme apolitiques mais qui se donnent pour but de peser sur les choix gouvernementaux en matière de politiques publiques pour la vieillesse.

Gommant dans leur démarche tout aspect revendicatif commun avec les actifs, elles entendent disputer aux syndicats la représentation des retraités dans les ins- tances qui les concernent au nom d’un monopole de la représentation « des âgés » qui serait leur apa- nage.

Il existe donc actuellement deux pôles antagonistes pour représenter les retraités et les personnes âgées :

• un pôle syndical constitué des UCR, les Unions Confédérales de Retraités et Sections ou Unions de retraités des syndicats non confédérés tel la SFR-FSU ou l’UNSA-Retraités... ;

• et un pôle associatif « dit indépendant » constitué autour de la CFR (Confédération Française des Retraités) qui, après avoir aggloméré les poids lourds associatifs tels les « Aînés Ruraux », revendique deux millions d’adhérents. Elle multiplie les démarches pour s’imposer comme l’interlocutrice

des pouvoirs publics en France et en Europe où elle est en concurrence avec la FERPA (Fédération Euro- péenne des Retraités et Personnes Agées), branche retraitée de la Confédération Européenne des Syn- dicats. Ce pôle « dit indépendant » considère que la défense des retraités et personnes âgées doit être exclusive et que les organisations syndicales qui préconisent l’unité d’organisation et de revendication avec les actifs ne peuvent assumer ce rôle.

Le fait syndical chez les retraités est donc contesté dans ses fondements mêmes ; l’enjeu du syndicalisme des retraités n’est par conséquent pas anodin mais engage de fait l’avenir de tout le syndicalisme. ■

Actifs, retraités, tous ensemble, le choix de la FSU

© Jean-Louis Viguier

(16)

DOSSIER

D U C Ô T É D E L A F S U

Trois questions à Pierre Toussenel

Pierre Toussenel est le cofondateur des SFR (Sections Fédérales de Retraités de la FSU) dont il défendit la création au congrès national de la FSU en janvier 2007 à Marseille.

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Tu as été le principal artisan de la création des SFR, peux-tu nous rappeler ce qui l’a moti- vée et a justifié sa place au sein même de la FSU ?

Dans plusieurs sections départe- mentales de la FSU, les retraités du SNEP, du SNES et du SNUipp notamment avaient mis sur pied une structure de réflexion et d’animation commune pour les retrai- tés. Le besoin existait donc, de plus en plus pressant, de créer une telle structure à tous les niveaux. Il s’agissait d’une part d’ancrer le syndicalisme des retraités aux côtés des actifs de leur syndicat et d’autre part de faire face à une éventuelle mutation de la FGR, largement dominée à l’époque par l’UNSA, en tissant des liens à tous les niveaux avec les unions confédérales de retraités pour faire face à toute éventualité.

Plusieurs syndicats de la FSU étaient déjà affi- liés à la FGR-FP, d’autres les ont rejoints : qu’est-ce qui légitime cette double adhésion ? Notre volonté était de maintenir cette adhésion et d’œuvrer à faire accepter par la majorité UNSA un partage des responsa- bilités dans la FGR, le refus de ce partage ayant été à l’origine du suicide de la FEN par l’exclusion du SNES et du SNEP.

Avec le recul et l’expérience, les SFR ont-elles trouvé leur place dans le syndicalisme des retrai- tés ?

La situation a évolué très positivement dans la FGR au fil des ans.

La FSU y compte désormais plus d’adhérents que l’UNSA ; le rôle et le poids de ses syndicats y sont reconnus. Quant à la SFR natio- nale, maintenant prise en compte dans notre fédération comme par les pouvoirs publics et ses partenaires, elle est très utile pour la défense des intérêts des retraités. Dans les départements, les SFR sont dans la plupart des cas parties prenantes des inter-UCR mal- gré quelques veto passéistes, en particulier de la CFDT. ■

S Y N D I C A L I S M E D E S R E T R A I T É S : C H A M P R E V E N D I C A T I F

Une double approche

Le syndicalisme réfute l’idée d’une assignation sociale des retraités au silence ou d’un simple soutien aux revendications et aux actions des actifs.

>

Ainsi l’engagement syndical des retraités dans le SNES-FSU est le résultat du choix d’un syndicalisme intergénérationnel. L’identité syndicale des retraités du second degré se fonde sur le prolonge- ment de leur identité professionnelle qui perdure, même si le départ du métier a été vécu comme une libération. Le champ revendicatif des retraités résulte donc d’un double mouvement : d’une part en tant que retraités avec des revendications spécifiques et d’autre part en tant qu’anciens actifs puisque la retraite est un salaire continué. Ils portent donc aussi avec les actifs des dossiers sociaux aux enjeux plus larges : pro- tection sociale, retraite, pouvoir d’achat, fiscalité...

Comme les adhérents des UCR, les retraités du SNES-FSU et plus largement de la FSU agissent de

concert avec les actifs regroupés dans les organisa- tions syndicales, alors que les associations de retrai- tés et personnes âgées s’en démarquent le plus sou- vent : la présence des retraités aux côtés des actifs dans les manifestations en témoigne comme en témoigne par exemple la condamnation par les retrai- tés syndiqués de la « journée de solidarité Raffa- rin » alors que les associations l’ont en général plé- biscitée et la plébiscitent encore.

Il y a aussi indéniablement des dos- siers spécifiques. L’actualité en est la preuve au moins sur deux plans. Ce sont d’abord les attaques contre le pouvoir d’achat des retraités, amputé par la CASA (contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie) de 0,3 % pour les retraités imposables

© Jean-Louis Viguier

(17)

DOSSIER

P O U R N E P A S C O N C L U R E

« Continuer à être militant

pour soi-même et pour autrui »

L’engagement syndical à la retraite s’inscrit dans la continuité syndicale. Comment rompre en effet avec l’implication dans la lutte pour une autre société porteuse de valeurs ?

>

Continuité syndicale d’un besoin d’agir qui a été imprimé par des décennies de militantisme.

Continuité d’un besoin de sens et de toujours avoir prise sur le monde. Rôle de transmission aussi puis- qu’il s’agit pour l’organisation de garder des militants expérimentés, de transmettre un capital militant. Les luttes nouvelles s’alimentent des luttes passées non pour les reproduire mais pour s’en nourrir, les ana- lyser, en tirer des enseignements et poursuivre.

Retraite syndicale, le mot est ambigu. Le métier fini, le militantisme syndical devrait l’être aussi.

Logique purement formelle car il faut rappeler que les retraités ont aussi intérêt, en tant que retraités, à poursuivre leur engagement syndical à la retraite.

Il faut revenir à l’essence même du syndicalisme : organisation collective pour défendre ses revendi- cations, et pas seulement les revendications intergé- nérationnelles, ciment de notre syndicalisme au SNES-FSU.

On peut parler, de façon distincte mais non contra- dictoire, de l’aspect catégoriel en prenant appui sur la situation spécifique de retraité avec les questions de pension : calcul, taux, revalorisation... Aspect catégoriel aussi avec cette période de la vie où les questions de santé, d’autonomie, se posent sans doute avec plus d’acuité.

Comment faire enfin pour que ce temps soit un temps enfin libéré, comment anticiper des moments plus fragiles, comment les accompagner ?

Derrière ces interrogations, la revendi- cation d’une autre société où se jouent différem- ment les questions du travail, de la retraite, des temps de vie. On peut être retraité et syndicaliste dans un syndicalisme d’actualité et non de survivance du passé. Le syndicalisme est porteur d’espoir. ■

© Jean-Louis Viguier

et par la désindexation partielle des pensions. Sans parler des campagnes récurrentes contre les retraités présentés comme des nantis égoïstes, campagnes lourdes de menaces.

C’est aussi la concertation entamée depuis peu sur la future « loi d’adaptation de la société au vieillisse- ment ». La plus grande vigilance s’impose pour que ce dossier, qui n’a que trop tardé, aboutisse et réponde aux attentes, aux besoins. Au centre du problème : la question des financements. La CASA, qui segmente les générations et qui, pour le moment, est détournée de ses objectifs, ne peut suffire. Le gouvernement s’oriente vers une refondation du financement de la protection sociale ; or la politique menée jusqu’ici

dans ce domaine va à l’encontre des intérêts des actifs et des retraités.

Enfin le syndicalisme retraités est ouvert sur des problématiques dites sociétales en s’investissant par exemple dans le domaine des loisirs et de la culture pour combattre l’aspect occupationnel ou thérapeutique de la concep- tion des loisirs développée par les associations et les clubs dits du « troisième âge ». Pour les retraités SNES-FSU dont le syndicalisme est et a toujours été par sa nature même ouvert sur le monde, sur le champ culturel, ce n’est pas une découverte mais la confirmation d’une identité. ■

Réunion du collectif

national d’animation

(18)

INFOS PRATIQUES

> >

Dans cette rubrique, Marie-Louise Billy et Robert Jacquin vous répondent ; envoyez vos questions à L’US-Retraités, 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13 ou par mail à enretraite@snes.edu

Permanence téléphonique les mecredi et jeudi : 01 40 63 27 32 et 01 40 63 27 31

2 3 E T 3 0 M A R S 2 0 1 4 , É L E C T I O N S M U N I C I P A L E S

Les principaux changements

• Les électeurs vont devoir exprimer deux votes sur le même bulletin ; un pour « la liste des candidats au conseil municipal » sur la partie de gauche et un pour la liste « des candidats aux mandats des conseillers commu- nautaires » sur la partie de droite. Les candidats à l’élection au conseil communautaire des EPCI*

(communauté de communes – d’agglomération – urbaine et des métropoles) doivent être égale- ment candidats au conseil municipal.

• Le mode de scrutin dépend tou- jours de la taille de la commune Dans les communes de plus de 1 000 habitants le système, qui implique le respect de la parité, combine scrutin majoritaire à deux tours et scru- tin proportionnel.

Au premier tour, la liste ayant obtenu la majorité absolue obtient la moitié des sièges et les sièges restants sont répartis à la proportionnelle à la plus forte moyenne entre toutes les listes ayant obtenu plus de 5 % des exprimés y compris la liste majoritaire. Si aucune liste n’a 50 % des voix au premier tour, le deuxième tour est nécessaire.

Seules les listes ayant obtenu plus de 10 % de suf- frages exprimés peuvent s’y maintenir. Le mode d’attribution des sièges est le même qu’au premier tour et la liste arrivée en tête obtient la moitié des sièges.

Dans une commune de moins de 1 000 habi- tants le scrutin reste le scrutin majoritaire, plu- rinominal, à deux tours. L’obligation de parité homme/femme n’est pas requise et les électeurs peuvent toujours ajouter ou supprimer des can- didats sur le bulletin de vote ; pour être éligible il faut cependant avoir fait acte de candidature.

Cas particuliers : À Paris et Lyon, les élections se déroulent par arrondissement ; par secteur à Marseille.

(1) EPCI : établissement public de coopération inter- communal (groupement de communes)

Anomalie sur votre facture d’eau

Il s’agit peut-être de la conséquence d’une fuite ou d’une erreur de relevé ; commencez par vérifier toute l’instal- lation de votre domicile. Si aucune fuite n’est décelée, appelez votre fournis- seur pour qu’il contrôle votre comp- teur.

Depuis le 1

er

juillet 2013, afin de pro- téger les abonnés en cas de fuites non visibles (canalisations enterrées), si leur surconsommation excède le double moyen du volume consommé sur les trois dernières années, le four- nisseur a l’obligation de les prévenir, soit au moment du relevé annuel du

compteur, soit au plus tard au moment de l’envoi de la facture.

En cas de fuite vous avez un mois pour faire effectuer les réparations par une entre- prise de plomberie qui fournira une attestation, laquelle vous dispensera de régler ce qui excède le double de votre facture habituelle. Et si votre distributeur ne vous a pas averti, vous pouvez également demander de bénéficier de ce dégrèvement.

La charge de la réparation ne vous incombe que si la fuite se trouve après le comp- teur sur votre terrain ; toute fuite concernant des canalisations situées avant le compteur et en dehors des limites de votre propriété relève de la responsabilité du service des eaux.

Le compteur

Le compteur est la propriété du service des eaux, qui vous le loue. Il est néces- saire de l’entretenir et s’il est situé à l’extérieur de le protéger du gel.

Si vous craignez un dysfonctionnement du compteur, vous pouvez demander sa vérification à la société distributrice. Cependant, si aucune erreur n’a été commise et que son fonctionnement est normal, les frais de l’intervention seront à votre charge. En revanche, en cas d’anomalie constatée, la recherche sera prise en charge par le service des eaux.

En cas de litige

Adressez-vous d’abord directement à votre distributeur d’eau par courrier (recom- mandé, c’est plus prudent). Si au bout d’un mois il n’a pas répondu à une récla- mation écrite, vous pouvez vous adresser au médiateur de l’eau.

Le médiateur doit être saisi par une simple lettre accompagnée d’une copie des documents justificatifs du litige ; il dispose d’un délai de deux mois pour étudier votre dossier et vous proposer une solution que vous êtes libre de suivre ou non.

Adresse et renseignements complémentaires sur le site : www.mediation-eau.fr Q U E F A I R E ?

En cas de litige avec son distributeur d’eau

Àncien compteur.

Musée de l’eau à Lisbonne

© Wikipedia / Yelkrokoyade

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