20130122 contribution du snes sur le référentiel métier des enseignants - Page 1 / 2
Contribution du SNES sur le référentiel de compétences profession- nelles de l'enseignant
Dans l'esprit du courrier joint, le SNES demande un allègement du référentiel, notamment pour tout ce qui renvoie à des compétences très ciblées ou procédurales.
Certains items nous semblent trop exigeants par rapport à l'ensemble des savoir-faire censés être maîtrisés ou pris en compte dans une évaluation du travail enseignant, voire impossibles à évaluer.
Le paragraphe « agir en éducateur » place la barre particulièrement haut : « identifier toute forme d'exclusion.. », « tout signe de comportement à risque ». Les enseignants ne peuvent raisonnable- ment pas atteindre une telle exigence. De plus, il est fait mention de « personnes externes à l'insti- tution » sans aucune mention supplémentaire. Comment les enseignants sont-ils censés connaître ces personnels et entrer en contact avec eux ?
Concernant « les éléments de culture numérique », nous estimons là encore que la rédaction des dif- férents items suggère une maîtrise irréaliste de l'ensemble des éléments, au risque de noyer l'essen- tiel de l'activité enseignante dans un océan d'autres tâches, par l'exigence d'une maîtrise des outils numériques et de leur utilisation.
Certaines des compétences qui sont inscrites dans ce référentiel relèvent de missions spécifiques liées à certains enseignements plutôt que commune à tous. Ainsi participer à la conception et la mise en œuvre du parcours d'éducation artistique et culturelle relève en priorité des missions des en- seignants des disciplines artistiques.
En tant que tel, l'item « mettre en œuvre une éducation à la citoyenneté » ne peut définir une com- posante obligatoire du métier pour l'ensemble des enseignants. Non seulement il relève de l'ensei- gnement d'ECJS, mais de plus il est redondant par rapport aux « compétences » définies dans le 1
erparagraphe, aux autres items de ce paragraphe 3.
Le paragraphe relatif à la maîtrise de la langue française demande aux enseignants de « repérer des obstacles à la lecture et les difficultés relatives au langage oral et écrit pour construire des sé- quences d'enseignement et de remédiation ciblées ». Ce dernier point ne relève pas des compétences d'un enseignant du secondaire à l'exception de ceux de français.
Il en va de même pour le paragraphe relatif à la maîtrise d'une langue étrangère, qui outrepasse sin- gulièrement les compétences nécessaires, sauf enseignants de langue vivante, de l'ensemble des en- seignants. Quant à « Inciter les élèves à la mobilité internationale », cela nous semble totalement inadapté pour un tel référentiel.
Concernant les missions de l'enseignant et la mise en œuvre de son enseignement, de nombreux items montrent des dérives que nous ne pouvons accepter.
Rendre l'enseignant maître d’œuvre de l’organisation et du suivi du parcours d'apprentissage des élèves dénote une volonté de glissement des missions des CPE vers celles des enseignants. Nous vous demandons de retirer toute mention qui laisserait à penser que les missions des enseignants sont redéfinies par l'intermédiaire de ce texte.
Le fonctionnement d'une classe au quotidien ne peut pas s'appuyer sur des routines. Il s'agît plutôt de mettre en œuvre des pratiques qui permettront à l'ensemble des élèves de se retrouver dans le fonctionnement quotidien de la classe.
Demander à l'enseignant de « contribuer aux processus de certification » le met en porte-à-faux vis à vis de ses propres élèves. C'est l'obliger à certifier le résultat d'une formation, c'est encourager le CCF et la certification renvoyée au local. Or le formateur ne peut être celui qui valide ensuite direc- tement une certification, car cela se fait trop souvent au détriment de la relation pédagogique qu'il lui est demandée de savoir instituer par ailleurs.
Au-delà de la relation aux élèves dans les différentes dimensions, il s'agit de donner aux enseignants
20130122 contribution du snes sur le référentiel métier des enseignants - Page 2 / 2