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ÉDUCATION CIVIQUE

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Academic year: 2021

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ÉDUCATION CIVIQUE

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Attention aux dérives !

La consultation que nous avons lancée sur les nouveaux programmes du collège nous a permis de faire revoir sa copie au ministère sur de nom- breux points. Nous avons en particulier obtenu que soit retirée cette formulation injustifiable dans le programme de Troisième, à propos des droits « accordés à tous les habitants régulière- ment installés sur le territoire », comme si les sans-papiers n’avaient aucun droit ! Maladresse,

Éducation civique juridique et sociale au lycée

À la faveur de la réforme du lycée de 2000, l’ECJS est introduite dans les enseignements, à hau- teur d’une demi-heure par semaine. Cet enseignement a une place particulière car, d’une part, il ne constitue pas une discipline, d’autre part, il prend la forme d’une recherche documentaire et de la pratique du débat argumenté. Il signifie donc une relation pédagogique profondément modifiée, qui ne s’appuie pas sur la transmission classique de savoirs disciplinaires. L’ECJS n’est pas réservée aux profs d’histoire-géographie. Elle peut être assurée par des professeurs de SES, plus rarement de lettres ou de philosophie. Certains enseignants s’en sont emparés en appréciant l’alternative qu’il offre en terme de pratiques, d’autres sont très sceptiques quant aux capaci- tés d’élaboration de savoirs qu’elle pourrait permettre. Le problème est qu’elle est souvent dévoyée, servant de variable d’ajustement pour l’organisation des services.

Malgré toutes les insuffisances que l’ECJS présente, il semble surtout que personne ne soit chargé par le ministère de dresser un bilan de cet enseignement récent.

Plus grave, en l’état actuel, le projet en cours sur la réforme du lycée ne dit rien de ce qu’il devient.

On aimerait penser, au moins, que le travail de recherches documentaires ou sur l’argumenta- tion à partir d’éléments d’actualité trouveront une place non négligeable au sein des disciplines existantes (avec un volume horaire suffisant) pour ne pas être abandonnées.

éducation civique

mais surtout des questions au choix qui per- mettent de varier les échelles temporelles et spatiales (prenant acte de la recherche univer- sitaire actuelle).

Les finalités civiques peuvent aussi être assu- mées dans une histoire et géographie ensei- gnées qui soient plus ouvertes au questionne- ment, à la réflexion, à la pluralité des sociétés.

Dans tous les cas, elles ne doivent jamais occulter les finalités intellectuelles, au risque d’une perte de sens ou d’un détournement de notre enseignement. Les injonctions mémo- rielles répétées (par exemple la lecture de la lettre de Guy Môquet), les tentatives d’instrumentalisation de la part du poli- tique (loi de février 2005 sur la colonisa- tion), ont montré ce qui pesait sur notre discipline mais aussi notre capacité de vigi- lance et de réaction collective face à ces dérives.

L’histoire et la géographie doivent permettre au contraire de sortir l’élève de son identité héritée, de mettre à distance sa mémoire, son territoire de vie, son expérience individuelle

pour comprendre, interroger le monde proche et lointain qui l’entoure.

Plutôt que « créer du Français » ou de l’Européen, en servant un récit reconstruit et nécessairement téléologique, en érigeant en patrimoine les traces du passé ou les paysages d’un territoire qui soit national ou européen, il faut penser notre disci- pline en terme de projet commun à construire, et donner les outils à nos élèves pour être des acteurs efficaces et désireux de créer du vivre ensemble.

Comment telle ou telle société pense-t-elle, représente-t-elle, aménage-t-elle son espace ? Comment a-t-elle réglé les problèmes qui se sont posés à elle au cours de son histoire, dans quelles circonstances, dans quelles tensions, par quels choix, pour quels projets... ? Redonner toute leur place aux sociétés, tra- vailler le rapport entre l’initiative des acteurs et la complexité du réel qui ouvre des pos- sibles, mais ne rend pas tout possible, per- mettrait aux élèves de se penser eux-mêmes comme acteurs, devant faire des choix et prendre des décisions : c’est la base de la citoyenneté... ■

étourderie, concession à l’air du temps ? On peut se poser la même question à propos des sujets du brevet. Nous nous sommes exprimés par com- muniqué pour critiquer, d’une part, l’indigence intellectuelle de ces sujets, bien peu conforme aux ambitions de notre enseignement ; d’autre part, l’insistance sur les « devoirs » des citoyens, cen- sés contrebalancer les droits, jusqu’à un curieux

« devoir de fraternité ». Il est de notre devoir syndical de rester vigilant sur tous ces points ! ■ Le SNES réfléchit

et agit avec d’autres :

Colloque sur l’enseignement des

questions vives » Enseignement de la Shoah, du fait religieux, de l’esclavage, du fait colonial, de l’immigration, de l’espace israélo- palestinien ou encore mémoire de la

résistance... Ces questions ont fait l’objet d’un colloque organisé, en mars 2008, par le SNES et le CVUH (Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire).

Pendant deux jours, plus de 160 collègues ont pu écouter des chercheurs et participer à des ateliers.

Les actes de ce colloque sont publiés aux éditions ADAPT.

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