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Submitted on 1 Jan 1912
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L’émission d’ions et d’électrons par une étincelle dans l’air raréfié, et les rotations “ iono-magnétiques ”
A. Righi
To cite this version:
A. Righi. L’émission d’ions et d’électrons par une étincelle dans l’air raréfié, et les rotations “ iono-
magnétiques ”. Radium (Paris), 1912, 9 (7), pp.241-249. �10.1051/radium:0191200907024100�. �jpa-
00242556�
MÈMO!RES ORIGINAUX
L’émission d’ions et d’électrons par une étincelle
dans l’air raréfié, et les rotations « iono-magnétiques »
Par A. RIGHT
[Université de Bologne.
2014Laboratoire de Physique.]
PREMIÈRE PARTIE
Compléments à l’étude des particules émises
par les étincelles.
i. Recherches antérieures.
-Dans un Mémoire
précédent 1 j’ai décrit des expériences qui démontrent
que lorsqu’on fait agir un champ magnétique sur une décharge à étincelle dans l’air raréfié, cette étincelle acquiert les caractères d’un faisceau de rayons magné- tiques. Ces recherches me conduisirent incidemment à constater l’existence d’un bombardement d’ions et
d’électrons tout autuur de l’étincelle, qu’on peut
mettre en évidence par son action sur certains corps mobiles.
Les recherches décrites alors étaient loin d’épuiser
le sujet ; elles inspirent, au contraire, de nouvelles recherches dans différentes directions, dont j’ai suivi quelque-unes depuis lors non sans fruit, alors qu’il en
reste encore d’autres capables de fournir matière à études. J’ai donné ailleurs quelques extraits sur les
nouveaux résultats acquis 2; mais c’est seulement dans le présent Mémoire que les faits nouveaux et leurs explications sont exposés d’une manière
complète.
2. Disposition générale.
-Je vais indiquer la disposition donnée aux appareils producteurs des décharges ; les appareils spéciaux employés dans les
différentes expériences seront décrits au moment
voulu.
Cette disposition est connue et employée souvens
c’est la deuxième de celles décrites dans le Mémoire
déjà cité. Voici une description plus détaillée.
Les conducteurs principaux A, B, (fig. 1) d’une grande machine élecl rit¡ ne (tN pe lioltz, quatre disques, très grande vitesse) communiquent avec les armatures
intérieures de deux condensateur,- identiques C, C, et
avec le spintérmètre DE, tandis que les armatures 1. Le RadiulIl. 8 1911) 415).
2. C. Il., 1 J j javnier et 19 févier 1912.
extérieures sont en communication avec les électrodes d’un des appareils à décharge, et en même temps
entre elles et avec la terre au moyen de l’eau contenue dans
un tube ILM. Dans cc but cc
tube a trois fils de platine
soudés dans les parois en I,
-L et M, et le fil L communi- que avec la terre T. L’étincelle dans l’appareil employé cst
donc une de celles que les électriciens italiens d’il y a un siècle appelaient décharge la-
térale, et clue Lodge appelle décharge impulsive.
La présence de la colonne d’eau (dont on varie par es-
sais la résistance 1) permet la Fig. 1.
charge des condensateurs jus-
qu’à ce qu’une étincelle éclate entre D et E. Simul- tanément une étincelle éclate aussi entre les électrodes,
communiquant avec 1 et M, si la distance entre D et E n’est pas trop petite ; 1nais, grâce à la colonne d eau
on peut adlllcttre quc dans 1"appareils en étude il n’y
a de lôrce électrique que pendant la durée très courte des décharges. Cela réduit au minimum certaines
causes d’erreur, qui se manifesteraient surtout
lorsqu’il y a des corps très mohnes. D’ordinaire chacun des deux condensateurs C, C avait une capa- cité C == 37620 unités électrostatiques ; sauf indication contraire ce sera toujours leur capacité. Chacun était
constitué par 5’f grandes jarres, qu’on pouvait accou- pler de di(lérentes manierez.
Le nombre des déchargea par seconde est d’autant
plus grand, que la capacité est plus pttik td pins petite aussi la distance entre les sphères D. E. l’indi-
1. Généralement le tui-c lLll l’tilt Juug d’environ 50 UII.
avait 1 cm de dtamotre. et lUHtUldLt de l’eau distillée. Il est bun de s’assurer qu’il il’v ait pas de humèrc dan... l’appareil c,i
dehors du ni-nnott -ut l’éternelle eclate. Cette condition i ·t
importante surtout dans le cas de- experiences de ta deuxième
partie.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0191200907024100
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queraipar 8 cette distance en millimètres. Suivant la valeur de s on avait de 1 à i décharges par seconde, lorsque C avait la valeur indiquée.
5. Charges transportées.
-J’ai fait de nou- velles recherches au moyen de la disposition indiquée figure 2, pour étudier les charges des particules parties de l’étincelle.
Celle-ci éclate entre lus électrodes M, N (lig. 2), (mi
dans ce but seront en communication avec lcs arma- tures extérieures des condensateurs (C et C de la
I’y. 2.
fig. 1). Comme dans presque tous les autres appareils qui seront décrits ici, ces électrodes sont constituées par de gros fils métalliques entourés par des tubes de
verre qui ne laissent à découvert qu’une petite longueur
de ces fils à leur extrémité. Une chambre de Faraday
DE est placée dans le tube it décharge, et on peut varier sa distance de l’étiEicelle. La boite métallique
DEF, ayant au milieu de la face EF un trou ferné par
une toile métallique, se prolonge par un tube de métal jusqu’à un galvanomètre, et communique
avec une des extrémité C de son enroulement, et en
même temps avec la terre ; la deuxième extrémité de l’enroulement communique avec le disque isolé A au
moyen d’un fil placé au dedans du tube. En vertu
de cette disposition l’instrument n’est pas exposé à
des perturbations. Comme il cet très sensible (un millimètre de l’échelle correspond à 5,87.10-10 am- pègre) la déviation serait souvent trop grande ; mais
au moyen d’une boite de résistances Z on diniinue la scnsibitité dans un rapport connu.
Dans les tableaux suivants, où sont rapportés les
résultats de quelques séries de mesures, les dériations ont été exprimées en microampères. On a indiqué par P la pression de l’air en millimètre, par i la dévia- tion galvanométrique, ct par d la distance en milli-
mètres enture la fa»e EF de la chambre et l’étincelle MN. L’étincelle dans l’air libre était s = 2 mm.
Abstraction faite des colonnes ï’ on reconnait, malgré quelques irrégularités dues à ce que les étin- celles qui se suivent ne peuvent être identiques entre elles, que : la charge acquise pur Je disque A dans
Tableau I
l’unité de temps est positive; que généra-
lement elle diminue lorsque d augmente à partir d’une certaine valeur ; et cnCn que pour les plus fortes raréfactions cette
charge diminue. Cette diminution est beau- coup plus prononcée, si l’on pousse la raré- faction au delà de celles indiquées dans le tableau; elle est due vraisemblablement à la diminution du nou1bre des molécules contcnues dans l’appartil, et qui fournis-
sent les particules électrisées émises par les étincelles.
Ces expériences confirment celles plus
sommaires décrites dans le précédent travail.
?lTaturellement sur le disque A doivent arriver, non
seulement des ions positifs, mais aussi des électrons,
et des ions néga-
tifs s’il y en a. Il
s’agit donc d’un phénomène diffé-
rentiel. J’ai ré-
pété, cette fois
en faisant des
mesures, une ex-
périence déjà dé-
crite, qu’on réa- Fig.5.
lise en plaçant t
dans le tube, et tout près de la chambre de Faraday
DE (fib. 5), un disque métallique GII, qui protège le disque A contre les ions positifs, qui, partis des étin- celles, arriveraient directement. Voici les résultats obtenus. (1r. tableau 11.)
On voit que lorsque l’air est assez raréfié il y a
encore une prépondérance de charges positives ; mais
pour les pressions plus élevées le disque reçoit plus
d’électricité négative que positive.
Ces taits me semblent indiquer que, pendant que les particules électrisées générées dans la région tra-
versée par les étincelles se diffusent rapidement, près
de celles-ci il v a encore ule prévalence de mouve-
ments dirigés Bel’S les autres régions de l’appareil, particulièrenleut pour les ions positifs, à cause de
leur masse plu; grande que celles des électrons. Le
disque GH arrête etl partie ces ions positifs, d’où une
Tableau II.
diminution de la charge positive, acquise par le
disque A, et même une inversion de signe.
4. Effet produit par le diaphragme sur
l’action mécanique des particules.
-Il y avait quelque intérêt à étudier l’effet qu’aurait pro- duit un disque comme GH (fig. 3), lorsqu’au lieu de
recueillir simplement les charges transportées, on en
observe l’action sur un petit moulinet mis à la place
de la chambre de Faraday. Pour des raisons de com-
modité le tube fut placé verticalement, comme on voit dans la fige 4 (échelle de 1 : : 5). B, G sont les
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