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Sommaire

Revue de presse 4

30 jours 5

Courriers/témoignages 6

Débat/opinion 8

Actualités 10

• Rendez-vous en septembre.

• La nouvelle Troisième au CSE.

• Sécurité sociale: un mauvais plan.

• Retraites.

• Recrutements.

• Concours 2005.

Eco/social 15

• Second rapport du Conseil d’orientation des retraites.

• L’espérance de vie.

• Projet de directive européenne sur les services.

Dossier 17

• Cohésion sociale : que peut l’école ?

17

L’Université Syndicaliste, hebdomadaire du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES, 1, rue de Courty, 75341 Paris Cedex07. Tél standard : 01 40 63 29 00). Directeur de la publication :Gérard Anthéaume, Tél. 01 42 80 91 04. Rédacteurs en chef : Serge Chatelain et Alexis Chabot.Rédactrice en chef adjointe : Andrée Béhotéguy. Secrétaire de direction :Thérèse Bara.

Collaborateurs permanents :Nicolas Beniès, Fabrice Giovanazzi, Claudie Martens. Responsable publicité :Clotilde Poitevin, tél. : 01 42 80 96 05. Photocomposition et photogravure :C.A.G.Imprimerie : RPN, Livry-Gargan (93). C. P.N° 0108 S 06386. I.S.S.N. N° 0751-5839.

Dépôt légal à parution. Conception : Voltaire & Associés, 15, rue de la Banque, 75002 Paris. Prix du numéro : 1,30. Abonnement : 1) Personnels de l’Education nationale : France 26 ; étranger et DOM-TOM : 40. 2) Autres, France : 37; étranger : 51. Publicité : MAIF (2), Paris Pas-à-Pas ; Toscane hôtel ; Languedoc Nature (46), CASDEN (47), APPLE EXPO (48). Photo de Une :DR/Mammamaart.

Pour s’informer et donner son avis : Mél : secgene2@snes.edu, Internet : http://www.snes.edu 22

Fenêtre sur le cas Noroxo

10

Actualité : rendez-vous en septembre.

Dossier

Cohésion sociale : que peut l’école ?

Métier 25

• Inégalités et discriminations à l’école.

• Épreuve pratique au bac STT.

• «Rendez-vous de l’histoire» de Blois.

• Philosophie: rencontre avec l’IG.

Catégo 28

• Indemnités et primes.

Portrait 30

• Nicolle Samadi : enseigner le fait religieux.

Fenêtre sur 32

• Le cas Noroxo.

International 34

• Maroc: pour l’école publique.

• Une délégation FSU au Proche-Orient.

Culture 36

Livres-revues

Cinéma/Théâtre/Spectacles/Expositions

Multimédia

Entretien 42

• Francis Eustache: la mémoire.

32

Édito

Éprouvante année scolaire !

Située dans la foulée d’un mouvement social exemplaire, porteur d’espoirs mais aussi de déceptions, traversée par des échéances électorales significatives, elle laisse néanmoins un goût d’amertume.

Bien qu’affaibli, le gouvernement Raffarin poursuit au prix de quelques inflexions (indemnisation du chômage par exemple) son offensive libérale avec une logique implacable, sapant là notre système d’assurance maladie, engageant ici EDF-GDF sur la voie de la privatisation, remettant en cause le rôle central des services publics.

Dans notre secteur, les projections en matière de recrutements et de budget 2005 sont alarmantes ; d’ores et déjà se profilent les contours d’une offre de formation appauvrie et inégalitaire, seule solution possible pour absorber les diminutions d’emplois. Dans la fonction publique, c’est la même cure

d’amaigrissement qui verra fondre le nombre de fonctionnaires titulaires tandis que défilera le ballet des contractuels sur fond de décentralisation et d’abandon de missions.

Cette conjonction de motifs de mécontentement aurait de quoi mettre dans la rue des milliers de salariés, et aurait dû susciter de puissantes luttes.

Or, ce n’est pas le moindre des paradoxes, plus le gouvernement s’essouffle, plus aussi le mouvement social peine à s’organiser et à construire les alternatives nécessaires ; en dépit de nos efforts, les mouvements unitaires, sur quelque plan que ce soit, ont été insuffisants.

C’est dire que pour aborder de pied ferme la rentrée il faudra puiser de nouvelles forces sur les divers lieux de destination estivale.

Notre CN a pris un ensemble de décisions afin de mener la bataille de la syndicalisation, d’apporter sang neuf et forces vives au SNES, de mobiliser au plus près du terrain, à partir des conditions de travail et de nos préoccupations éducatives. Un premier rendez-vous est déjà fixé, le 8 septembre ; il devrait être la première étape avant, le plus vite possible, une action d’ampleur, impliquant le maximum de collègues, débouchant sur des victoires. Le fatalisme n’est pas de mise,

l’avenir réside bien dans les luttes collectives et les solidarités.

Bonnes vacances à tous.

Frédérique Rolet cosecrétaire générale

(3)

4- US MAGAZINE - Supplément au no604 du 16 juin 2004

REVUE DE PRESSE

ÉQUATION BUDGÉTAIRE

On n’arrête pas le progrès...

E

n jargon techno, on parle « d’équation budgétaire ». En français de restrictions. Un moi après son arrivée à l’Éducation natio- nale, François Fillon s’apprête à livrer un combat qui conditionnera fortement la suite des événements pour son ministère. Trois temps.

D’abord racler les fonds de tiroirs pour répondre à la demande de Bercy qui réclame 440 millions d’euros d’économies sur le bud- get en cours, partagés entre le supérieur et le secondaire. Devraient pâtir les crédits d’équipements, les crédits pédagogiques, mais aussi une foule de dépenses jugées non prioritaires : frais de dépla- cements (ce qui affecte lourdement les actions de formation, puis- qu’on ne peut plus financer le transport des personnels), fournitures diverses et variées, frais de communication... En somme, des éco- nomies de timbres-poste, au sens propre.

Carences. Ensuite, essayer de dégager un peu de mou pour la ren- trée. Elle devrait bien se passer, mais au prix d’une diminution sérieuse des capacités de remplacement dans les académies. [...]

Enfin, défendre un budget 2005 que les Finances aimeraient, comme chaque année, voir diminuer sérieusement. Les argu- ments ne changent guère et plaident du point de vue de Bercy, pour la suppression d’au moins 5 000 postes d’enseignant. Environ 1 500 qui n’apparaîtront pas au budget mais se verront bel et bien sur le terrain : il s’agit des postes que l’Éducation dépense en sus de son budget et qui font l’objet, depuis deux ans, d’un « plan de retour à l’équilibre budgétaire ». Puis environ 3 000 postes pour accompagner la diminution du nombre d’élèves dans les col- lèges et les lycées – diminution anticipée, cette année, avec la baisse de 30 % en moyenne du nombre de postes ouverts aux concours de recrutements. [...]

4 mai 2004

Calcul serré du budget de l’Éducation

19 mai 2004

L’ÉDUCATION NATIONALE PREMIÈRE BOÎTE

D’INTÉRIM DE FRANCE ?

Le ministère a bloqué les recrutements mais raffole des vacataires. Au menu, des sous- contrats de travail sans espoir d’embauche. Dans le second degré, les 4 000 profs sur le point de partir à la retraite ne seront pas remplacés. Pour ne pas laisser leurs classes en plan, le ministère a décidé, en janvier, d’affecter à leurs postes des suppléants titulaires, jusque-là à la disposition des rectorats.

Résultat : en cas d’absence, de maladie, de congé maternité, lesdits rectorats ne disposent plus que d’un nombre dérisoire de fonctionnaires pour boucher les trous. Et les profs absents moins de trois, voire quatre semaines (par exemple dans l’académie de Lyon) ne sont plus remplacés ! Au-delà, les rectorats sont souvent obligés de s’adresser à l’ANPE, faute de personnel disponible. [...]

17 mai 2004

LE RETOUR DE LA SÉGRÉGATION SCOLAIRE AUX ÉTATS-UNIS

« Enfant, je n’avais pas le droit de boire à cette fontaine. Elle était réservée aux élèves blancs », se souvient William Henry en se promenant dans le parc Audubon, à la Nouvelle-Orléans. Les pancartes

«White Only » et « Colored » sont maintenant au musée. Mais un demi-siècle après la décision de la Cour suprême de mettre fin, dans les écoles publiques à la notion mensongère de « séparés mais égaux », le bilan est mitigé, à la Nouvelle-Orléans comme ailleurs.

[...] « Nous assistons en fait à un retour de la ségrégation », constate Gary Orfield. Ainsi, alors qu’en 1988 43 % de tous les élèves noirs étaient inscrits dans les écoles à majorité blanche, le pourcentage est maintenant descendu à 30 %. La pauvreté, qui s’est aggravée avec la récession des années 1990, et la récente politique de George W. Bush, ont renforcé l’isolement social de la communauté noire.

19 mai 2004

ÇA DÉMARRE MAL

Soyez « responsables » : payez ! Cette injonction à l’adresse des assurés sociaux pourrait résumer la philosophie de la réforme de l’assurance maladie dont Philippe Douste-Blazy vient, enfin, de dévoiler les principales pistes. Ce que toutes les déclarations gouvernementales de ces derniers mois laissaient craindre se trouve confirmé : pour sortir la Sécu de sa mauvaise passe, Raffarin III entend, surtout frapper l’usager au porte- monnaie. [...] Douste-Blazy affirme vouloir mettre « tout le monde à contribution ». En réalité, le gros de l’effort reposera sur les assurés.

À la taxation de 1 euro par visite, s’ajoutera une hausse de la CSG pour les retraités imposables, tandis que leurs enfants sont assurés de devoir payer jusqu’en 2014 une autre taxe, la CRDS, destinée à apurer la dette de la Sécu, dont la durée de vie est prolongée. [...]

13 mai 2004

LA TENSION SOCIALE S’ACCROÎT DANS LES ENTREPRISES PUBLIQUES

Chaque fois, ce sont des projets de transformation des entreprises (de nature juridique, industrielle ou financière) qui alimentent les inquiétudes. [...]

Alors que le gouvernement tente de résoudre la crise des intermittents du spectacle et qu’il a engagé des discussions délicates avec les syndicats sur la réforme de l’assurance maladie, la tension sociale s’accroît dans les entreprises publiques. [...] Qu’il s’agisse d’EDF, de la SNCF ou de La Poste, c’est bien le maintien et la sauvegarde de l’emploi qui sont au centre des

préoccupations. Face aux plans de modernisation ou de restructuration jugés inévitables par les directions pour adapter ces entreprises à la compétition européenne, à l’ouverture à la concurrence et aux marchés, les syndicats constatent, pour les dénoncer, les réductions d’effectifs déjà engagées. Même si, à la faveur des départs massifs à la retraite, elles devraient éviter les licenciements secs.

Le dessin du mois

Le Canard enchaîné du 23 juin 2004.

(4)

5

Trou.

La Sécurité sociale devrait connaître un déficit de 14 milliards d’euros en 2004.

15

juin

Journée de mobilisation dans l’Éducation nationale.

25

mai

Justice.

Au procès d’Outreau, le président du tribunal libère sept personnes innocentées par la principale accusée.

29

mai

Libération.

Le nouveau président de l’exécutif irakien réclame pour son pays une « souveraineté intégrale ».

1

ER

juin

Dysfonctionnements.

Démission du directeur de la CIA, George Tenet.

juin

4

Mensonges.

La commission d’enquête sur le 11 septembre 2001 conteste l’affirmation

de George W. Bush quant au lien entre Al-Qaida et Saddam Hussein.

17

juin

Accouchement.

Le sommet de Bruxelles donne une Constitution à l’Europe, mais la laisse sans président.

18

juin

Trou (bis).

Les rapports de l’INSEE, de la Cour des comptes et de la Banque de France pointent une dégradation sans précédent des comptes publics.

19

juin

Sex in the city.

Parution des Mémoires de Bill Clinton.

21

juin

Manipulations.

L’ancien président d’Universal, Jean-Marie Messier est mis en examen.

21

juin

Droit.

Le Conseil constitutionnel se refuse à examiner une loi transcrivant une directive européenne dans le droit interne.

Le droit communautaire prime le droit national.

16

juin

30 JOURS

Arme d’information massive.

À Cannes, le film de Mickael Moore, Fahrenheit 9/11, remporte la Palme d’or.

22

mai

Santé.

Journée de mobilisation contre la réforme de la Sécurité sociale.

juin

5

O tempora, o mores !

Le maire de Bègles célèbre le premier mariage homosexuel.

juin

5

Débarquement.

Les célébrations du « D-Day » sont l’occasion d’approfondir l’amitié entre la France et l’Allemagne.

juin

6

Redoublement.

Le Haut Conseil de l’évaluation de l’école dénonce la façon dont se pratique l’orientation scolaire.

juin

9

Réconciliation.

Les cérémonies de commémoration du massacre d’Oradour-sur-Glane sont l’occasion d’une réconciliation entre les Limousins et les Alsaciens.

10

juin

L’Europe, l’Europe, l’Europe... !

Les élections européennes, marquées par une faible participation, sont un nouveau revers pour le gouvernement.

13

juin

A PRÈS LE BAC

Enfin « la plage » ?

P

our les 623 387 candidats (51,75 % pour le bac général et 29,5 % pour le bac technologique), cette dernière semaine de juin est celle de l’attente des résultats. Passeport pour l’Université pour un nombre important d’entre eux, il reste pour tous les heureux reçus le sésame des études supérieures. Pour les enseignants, après les épreuves du premier groupe viendront les jurys puis les oraux de rattrapage, puis...

Malgré les annonces régulièrement répétées de lourdeur, les volontés rectorales, que nous avons combattues, de réduire les jurys, de dimi- nuer les coûts de secrétariat sur le dos des collègues et certains sujets qui prêtent à polémique, le baccalauréat 2004 a encore fait la preuve de sa solidité, même s’il peut être améliorer, et de son importance dans notre système éducatif.

Le « miroir du débat » a souligné l’attachement de l’ensemble de la communauté éducative à cet examen et l’extrême défiance pour toutes les formes de contrôle en cours de formation ou continu. La future loi d’orientation devra en tenir compte. A cette occasion, le SNES, comme il l’a toujours fait, défendra le baccalauréat premier grade uni- versitaire, organisé avec des épreuves terminales ponctuelles et des jurys

indépendants. Roland Hubert

©AFP/STÉPHANE DE SAKUTIN

Le Louvre se ferme aux enseignants

N

ouvel avatar de la moder- nisation du service public et de l’autonomie des éta- blissements : la direction du musée du Louvre a décidé de mettre fin à la gratuité de l’accès au musée pour les enseignants dès la rentrée prochaine. Après avoir largement étudié comment l’autonomie de l’établissement public permet de pressurer le personnel, traquant le moindre sou dans sa nouvelle stratégie de développement de ressources propres, le plus grand musée du monde serait-il dans la misère au point de ne pouvoir survivre sans les 8 euros et demi dont nous ne nous acquittions pas jus- qu’alors ? Que nenni, l’ambition est bien plus élevée. Il s’agit de transformer les enseignants en auxiliaires commerciaux, la gra- tuité étant désormais réservée à

ceux qui auront organisé une sortie scolaire au Louvre dans l’année. Le conseil d’administra- tion du musée révolutionnaire s’est donc construit sa concep- tion à lui de notre métier et de la relation que le musée doit entre- tenir avec celui-ci. Exit la for- mation personnelle et le rôle de passeur culturel, arrive le VRP. Il est vrai qu’augmenter de 20% le nombre de visiteurs scolaires est un objectif qui réclame un grand effort d’imagination.

Question non résolue, les ensei- gnants méritants, une fois l’en- trée gratuite octroyée, auront-ils droit en sus à la distribution de ces délicieux objets publicitaires qu’affectionnent les autres entreprises commerciales ? Une casquette par exemple, ce serait bien, c’est tellement chic.

Fabrice Giovanazzi

(5)

DEBAT Courriers

6- US MAGAZINE - Supplément au no604 du 16 juin 2004

Histoire de cacahuètes

A.-M. L., lycée Sonia-Delaunay, Villepreux

Travaux Perso Enca

Les Diafoirus de l’ultralibéralisme

E. H., Strasbourg

Société

O

n peut bien continuer de rapetasser la société qui fait eau de toutes parts, tant qu’on n’aura pas identifié la cause, elle n’en conti- nuera pas moins de s’écrouler.

Ca vous paraît normal que seule la zone euro soit exclue de la reprise éco- nomique, alors que l’Europe est le seul ensemble politique qui se soit créé en prenant en compte exclusivement des critères économiques ? Depuis trente ans que je lis Le Monde(épisodiquement), l’antienne unique qu’on y ressasse à temps et à contretemps en matière écono- mique, c’est qu’il faut réduire la dépense publique. Depuis deux ans que les idées du MEDEF sont mises en application par le gouverne- ment, le pays connaît la récession. C’est la faute à pas de chance ou à la gestion socialiste si chaque fois que la droite arrive au pouvoir, la croissance s’enraye. Je viens d’entendre ce matin 23 avril un chro- niqueur de France Inter déclarer que si la zone euro est la seule à ne pas bénéficier de la reprise économique, c’est que l’Europe s’ac- croche à un schéma social démodé, et que son attachement à la pro- tection sociale et aux services publics la plombe.

Ôtez-moi d’un doute : ce sont bien les États qui émettent la monnaie ? Quoi de plus normal qu’il leur revienne de la répartir de la manière la plus équitable et la plus efficace possible à la population ? Quoi de moins scandaleux que de mettre au service de la population des ser- vices publics qui correspondent à ses besoins, lui assure un service équi- table, et en redistribuant ainsi du travail et de l’argent de permettre au secteur privé d’être alimenté lui aussi ?

Si l’économie repart dans le reste du monde aux dépens de la zone euro, c’est que les États-Unis usent de leur pouvoir de battre monnaie, et ce faisant dynamisent l’activité économique.

En Europe, on a pour ainsi dire privatisé la monnaie, sur laquelle les poli- tiques et par conséquent les citoyens n’ont plus de pouvoir, puisque l’Eu- rope politique est une naine. Les banquiers se rémunérant par les taux d’intérêt, il n’est pas question d’y toucher pour faire baisser l’euro et

A

près plus d’un an d’attente, j’ai eu la bonne surprise de consta- ter sur mon relevé bancaire que la somme de 6,21 euros avait été virée sur mon compte le 16/03/2004, sous l’intitulé BG TPE - Travaux Perso Enca.

Bien sûr je suis très contente d’avoir reçu cette somme qui correspond à une demi-journée d’oraux de groupes de candidats de Terminale S (demi- journée qui s’était d’ailleurs achevée vers 20 heures) plus quelques heures de lecture préalable des dossiers et de concertation puis de rédaction des appréciations avec les collègues après les épreuves.

Le problème pour moi, c’est que cette somme,inférieure au prix d’un ticket restaurant,apparaît sur mon relevé bancaire avec un intitulé écrit en clair... Or mon ban-

quier croit que j’ai un vrai travail,et je crains qu’une confusion ne s’ins- talle... Je sens bien que « Travaux Perso Enca » évoque chez lui une sorte de peine à purger après un délit, et que je suis suspecte, mais je ne sais pas bien de quoi. De mendi- cité, peut-être... Il se demande d’où sort cette aumône.

J’ai donc écrit au département indem- nités du SIEC afin de suggérer qu’à l’avenir la prochaine indemnité soit versée directement sous forme d’un ticket restaurant (6,40 euros) ; c’est bien volontiers que, pour ma part, je reverserais la différence (19 cts) en timbres-poste par exemple.

Mais nous pourrions aussi être indem- nisés uniquement en timbres-poste : 12 timbres à 0,50 euro, un timbre à 0,15 et un timbre à 0,06 par exemple.

Vis-à-vis du conjoint qui a un vrai

salaire et paie le loyer, ce serait plus discret et moins humiliant.

Par retour du courrier j’ai reçu cette réponse, rédigée en surcharge sur ma lettre et signée : « La gestion des fonds publics est une affaire sérieuse » (dans la marge). « Votre participation au baccalauréat est déjà incluse dans le salaire. » (entre deux paragraphes). Et en bas de page :

« Pour information, le baccalauréat est une obligation de service. Ce n’est

qu’une indemnité et non un salaire.

Vous avez rempli un état de frais pour les TPE donc nous vous indem- nisons. La causticité de votre lettre ne nous concerne pas. Nous appli- quons la réglementation.

Je doute que votre banquier se pose des questions sur le genre de sommes que vous recevez. »

Mais non, voyons ! Tout le monde trouve normal que les profs reçoi- vent des cacahuètes pour une jour- née de boulot supplémentaire !

QUEL MONDE ! ?

Il y a une apparence. Celle d’un monde plus ouvert, plus accueillant à une homosexualité plus visible. Il y a néanmoins une réalité. La réa- lité de ceux qui subissent encore l’insulte, la violence harassante parce qu’ils sont « pédés », « gouines », ambivalents, ambigus ou trans- formés. Parce qu’ils sont du « monde des enculés ». Cette brutalité est encore plus terrible dans l’univers fragile et confus des adoles- cents. Et plus symptomatique à l’école. L’école justement. Ce bastion de l’homophobie silencieuse. Alors que l’Église, cet autre pilier du rite et des valeurs, la condamne donc lui rend la grâce d’exister, l’école ignore l’homosexualité. Dans cette institution qu’on rêverait exem- plaire, le corps n’est qu’une évanescence, l’homosexuel(le) n’existe pas. L’école est-elle homophobe ? Oui, aucun sans doute. Par omis- sion, par lâcheté, par ignorance, ou pire par crainte de la contami- nation. Cela mérite bien un grand débat. Geneviève Pouchin Enculé ! L’école est-elle homophobe ? Guillaume Tanhia. Little Big Man.

Collection : Nomad’s land. 140 pages, 13 euros.

« De la recherche à l’enseignement : penser le social »...

Enseigner l’histoire

O

ctobre 2003 : le SNES et la revue Histoire

& Sociétésorganisaient une journée de réflexion: « L’histoire sociale dans l’en- seignement de l’histoire au collège et au lycée en Europe » dans le cadre des Rendez-vous de l’his-

toire de Blois. Juin 2004: les actes de cette journée paraissent sous la forme d’un numéro hors série de la revue Histoire & Sociétés,dans une coédition, SNES/ADAPT/Alternatives Economiques/Groupe d’histoire sociale.

Partant du constat que la place et les problématiques récentes de la recherche en histoire sociale ont été minorées dans les programmes de l’enseignement secondaire au fil des réformes, les auteurs, universitaires et enseignants-cher- cheurs, s’interrogent sur les raisons d’un phénomène. M. Pigenet montre ainsi comment après E. Labrousse et F. Braudel, la recherche est loin d’avoir épuisé les chantiers de l’histoire sociale, en s’ouvrant à de nouvelles perspectives et objets. P. Garcia décrit l’évolution des liens entre enseignement et historiographie, questionnant les finalités de l’enseignement de l’histoire et le champ de l’his- toire sociale. En écho, C. Kohser-Spohn montre l’entrée tardive de l’histoire sociale dans la recherche en Allemagne, son intégration dans l’enseignement et sa mise en question. P. Giovannini étudie l’évolution des relations entre his- toire – sociale – et sociologie en Italie, plaidant pour une approche localisée du social. Alors que L. Albaret examine le décalage entre une recherche développée en histoire sociale du Moyen Âge, et la pauvreté des programmes d’enseignement en France, M. Deleplace analyse le glissement de l’histoire sociale vers l’his- toire politique et culturelle dans l’enseignement de la Révolution française au lycée. Pour l’Espagne, R.Valls explicite les enjeux politiques que pose la place de l’histoire sociale dans les manuels. Quant à C. Heimberg, chercheur suisse, il ouvre de nouveaux horizons vers l’enseignement d’une histoire investigatrice, pour l’apprentissage du lien social et des solidarités. Hélène Latger

BON DE COMMANDE

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souhaite recevoir « De la recherche à l’enseignement : penser le social » À envoyer avec un chèque de 10 euros libellé à l’ordre d’ADAPT (port gratuit), à ADAPT Éditions, 237, bd Saint-Germain,

75007 Paris. Tél. : 01 40 63 28 30 ou à commander sur le site www.adapt.snes.edu(paiement par carte sécurisé)

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7

Retour de manivelle?

M.-P. C. S1, Collège de Kérichen, Brest

Mutations à 1 000 points rendre l’économie européenne compétitive, encore moins de faire fonc-

tionner la planche à billets pour alimenter l’économie ou les populations.

D’ailleurs les remèdes proposés par le Dr Diafoirus pour sauver la Sécu, privatiser les profits en confiant les petits risques aux assurances privées tout en abandonnant les cas lourds à l’hôpital, sont de nature à tuer le malade.

Terrible verdict !

D. T., ancien professeur d’ENNA

Enseignement supérieur

I

miter les technologies existantes nécessite des individus disposant d’une bonne compétence technique et professionnelle, que procure l’enseignement secondaire et supérieur spécialisé ; innover est en revanche le fait de chercheurs, et donc met en jeu plutôt un ensei- gnement supérieur long, plus généraliste(1).

Terrible verdict logé sans aucune défiance dans une publication syn- dicale d’enseignants du second degré. Les titres des auteurs et la qua- lité probable de leur ouvrage assombrissent encore le lecteur. Il n’est cependant pas possible d’affirmer qu’il n’y a pas là autre chose qu’une opinion, commode pour éclairer un certain débat, sympa- thique pour sa consonance avec des aspirations à l’amplification des efforts d’éducation, mais au passage méprisante et fausse.

En cette période de commémoration et de canicule libérale, on irait volontiers se rafraîchir les idées pédagogiques dans les textes de la Résistance et par exemple sans chercher trop à gauche.« Nous plaçons sur le même rang tous les enseignements, parce que nous considérons qu’il n’y a pas de hiérarchie de valeur entre les professions... »(2) Cela paraît sans doute utopique, mais sérieusement comment peut-on être le professeur d’un enfant sans lui ouvrir toutes portes culturelles.

(1) US Mag, 22 avril 2004, p. 42.

(2) Maxime Blocq-Mascart,Chronique de la Résistance, Correa, 1945, p. 189.

Bonification pour enfant

C. J., lettre au ministre de la Fonction publique

Retraites

J

’ai bien reçu votre lettre du 18 mai 2004 et je vous suis très obligée de me répondre.

Néanmoins, je regrette de ne rien avoir appris dans le texte que vous me faites parvenir de nou- veau. (...) je cotisais depuis 1967 quand j’ai adopté mon premier enfant en 1974. J’étais donc membre à part entière de l’Édu- cation nationale depuis quelques années déjà. Je n’ai eu dans l’af- faire qu’un seul tort, celui d’être une mère adoptive et non une mère naturelle et je ne me suis pas arrêtée parce que je n’avais pas droit à l’époque au congé de maternité: je suis donc soumise à la double peine de n’avoir pu bénéficier d’un congé et de n’avoir plus maintenant, aux yeux de l’administration d’enfants puisque je n’ai pas eu de congés!

En fait si je comprends bien la teneur de votre réponse, vous reconnaissez qu’il y a actuelle- ment, en ce qui concerne les mères adoptives, une carence légale puisque la réponse appor-

tée par le gouvernement français au décret de la cour européenne de justice (arrêt Griesmar) les lèse gravement. Est-ce à dire que le législateur français ne peut remédier à notre problème et que nous devons en référer aux insti- tutions européennes pour contes- ter la condition mise par la France à l’obtention d’une bonification d’une annuité par enfant ? N’y a- t-il pas un risque que cette dis- position qui traite par le mépris une minorité se voit à son tour condamnée ? Ne serait-il pas plus décent, quoi qu’il en soit, de faire aux intéressées une réponse qui leur permette d’espérer répara- tion au lieu de s’obstiner à nier un problème patent et auquel la presse ne manquera pas de faire écho ? Je regrette « qu’aucun texte ne réponde de façon satis- faisante aux intéressées » et déplore que mon administration de tutelle n’ait pas assez de consi- dération pour moi pour prendre en compte et s’efforcer de répa- rer une telle injustice.

V I Ê T - N A M

Rendez-vous avec l’histoire

C’était un rendez-vous quasi professionnel avec une personne qui connaît bien le Viêt-Nam et y organise des séjours à la demande, susceptibles d’intéresser des enseignants actifs et retraités.

C’est ainsi que nous avons rencontré madame TRAN TO NGA, vietnamienne. Née à Saïgon et ancienne élève de l’école Marie Curie, elle dut être exilée au Nord à l’arrivée des Américains car sa mère était présidente de l’association des femmes vietnamiennes pour la libération du Sud. Son bac en poche elle s’engagea dès 1965 aux côtés de ceux qui construisaient la piste Ho Chi Minh dans la forêt. Renon- çant à des études de chimiste elle a vécu une dizaine d’années de clandestinité dans la jungle, sous les bombardements, assurant la liai- son politique entre le Nord et le Sud, plusieurs fois emprisonnée et tor- turée. Après la guerre elle fut simultanément directrice d’école, cou- turière, éleveuse de porcs, de poissons, patriote avant tout : il s’agissait alors de construire la paix, de lutter contre l’illettrisme, de vêtir les ouvriers de leur uniforme. C’est beaucoup plus tard dans les années quatre-vingt-dix, après une période d’actions humanitaires qu’elle a fondé l’agence de voyage qui porte le nom de ses deux filles ; Hong, la rose, et Lien, fleur de lotus : Lien Hong Tourism.

Revenons au sujet de notre échange ; avec Nga nous avons évoqué les voyages : ceux qu’elle organise pour des universitaires vietnamiens, anciens compagnons de lutte qui parlent français et ceux qu’elle propose pour découvrir le Viêt Nam, pour partager les cérémonies traditionnelles de la fête du Têt, rencontrer des enseignants, des ouvriers, des retraités, voir les grandes villes Hue, Hanoï, Saïgon et le delta du Mékong, se détourner vers Angkor avant que ne soit terminée la restauration des temples... Ce peuvent être aussi des voyages

« à thèmes », plus centrés sur l’enseignement par exemple.

Annie Clavel, Jacky Brengou Article paru dans le dernier supplément « retraités » du 16 juin 2004

Découvrez le Viêt-Nam avec Lien Hong Tourism

Tran To Nga

40, résidence d’Estienne-d’Orves, 91120 Palaiseau Tél/fax : 01 60 14 39 98 – Courriel : trantonga@aol.com

Mobile : 06 81 06 25 33

A

la page 12 de l’US du 22 avril dernier, tout comme l’auteur du billet on ne peut que se réjouir de la décision du tribunal administra- tif qui a annulé la mutation de deux col- lègues qui avaient bénéficié des fameuses bonifications de 1 000 points sans aucune justification. Le SNES a toujours dénoncé ces injustices et ces passe-droits.

Pourtant, bonjour l’ambiance au col- lège où se trouve une de ces « sur- calculées»! Par esprit de solidarité, on

ne peut s’empêcher de soutenir une collègue qui se retrouve dans une aussi fâcheuse situation. Nous avons trouvé complètement déplacée et navrante la référence « au bon air de la région parisienne que les collègues surcalculées iraient de nouveau humer » (sic).

L’article n’aurait rien perdu de son effi- cacité à être rédigé de façon moins polé- mique et agressive à l’égard des col- lègues, ce sont les pratiques du ministère qui sont les plus condamnables.

Marché à Hué (Viêt-Nam)

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8-US MAGAZINE-Supplément au no604 du 16 juin 2004

DEBAT opinion

LA CONCENTRATION DANS L’ÉDITION s’inscrit dans la durée. Au mois d’octobre dernier, Lagardère a acquis la branche édition du groupe Vivendi. Ce dernier était parvenu à contrôler 80 % de l’édition scolaire, sans aucune réaction des ardents défenseurs du marché et de la concurrence. Avec le rachat de 60 % d’Editis par Wendel-Investissement, un nouveau pas est franchi. Pour ces groupes financiers, le livre est une marchandise comme les autres, dont ils attendent une forte rentabilité. Il est urgent de porter sur la place publique les dangers en termes de liberté d’expression, de diversité de production et de diffusion de l’édition.

Un colloque sur l’édition scolaire (publique/privée) sera organisé en octobre prochain.

Gisèle Jean

I

l est culturellement correct de célébrer la lecture, de ne point oublier, jouxtant l’Ambre solaire, les raquettes de badminton et le maillot de rechange, deux ou trois copieux volumes, voire de célébrer, le soir, autour du barbecue, la nouvelle traduction de Joyce enfin disponible.

Tout cela est vertueux comme une couverture de Télé- rama. Mais quelques réalités prosaïques, si l’on s’inté- resse à la pensée et à la littérature, méritent d’être souli- gnées. Voilà seulement quelques mois, en France, un grand groupe – Hachette, contrôlé par Lagardère – a failli bâtir, rachetant la partie éditoriale de Vivendi, le plus formidable monopole, en ce domaine, de tous les

pays développés. Le problème n’était pas tant que maintes maisons d’édition soient acquises par un seul propriétaire (Fayard, Grasset, Stock, etc., sont d’excellentes enseignes, avec des auteurs et des éditeurs talentueux). Le problème était que, du jour au lendemain, l’édition de poche, seul secteur véritablement rentable, soit dominée par un groupe qui dicterait sa loi et que la distribution des livres connaisse le même sort, mettant à genoux la librairie de qualité.

Qui s’en est ému ? À droite, on était pour, jugeant que la solution était « française ». À gauche, on pensait à autre chose. Seuls trois éditeurs (Gallimard, le Seuil et la Martinière) ainsi que des « vrais » libraires ont entamé la lutte du pot de terre contre le pot de fer et obtenu que la commission de la concurrence, à Bruxelles, interdise l’opération – démontrant au passage qu’il est un bon usage de l’Eu- rope libérale. La cause des intermittents du spectacle (oserai-je rappeler qu’entre deux livres, un écrivain ne touche pas un sou et qu’au terme de sa vie active, qu’on espère éternelle, il ne perçoit aucune retraite ?) a

enflammé les larges masses. Celle du livre n’a enflammé qu’une poignée de profes-

sionnels. Les crocodiles de la culture n’ont pas versé une larme. Ils regardaient ailleurs ou bien ils étaient complices.

Il faut savoir que le livre rapporte peu. Que trois nouveautés sur quatre sont déficitaires. Qu’une politique littéraire suivie ne consiste pas à fabriquer le best-seller qui cache la forêt, mais à suivre pas à pas des écrivains, à perdre de l’argent obstinément, à parier sur le long terme, sur la fidélité d’un public très restreint, celui qui est attentif à l’actualité du livre. Il faut savoir que les auteurs, hormis une infime poignée, ne touchent guère la rançon de leur travail. Et que le salaire des éditeurs est analogue à celui des enseignants, la sécurité en moins. Il faut savoir, surtout, que l’édifice est incroyable- ment fragile. Les quelques maisons indépendantes, reposant sur des héritages familiaux, sont en quête d’actionnaires nouveaux. Et un bon libraire est un commerçant à qui l’on demande de violer les lois élémentaires du commerce de détail : s’il est vraiment bon, s’il garde les livres en rayon, il accumule du stock, il gèle sa trésorerie, il brûle son bénéfice. Nous sommes menacés, dans le secteur du livre, de répéter la terrible expérience des producteurs et diffuseurs de disques : concentration, disparition des points de vente, négation du droit d’auteur, raréfaction de la création.

Je n’écris pas ces lignes pour geindre. Comme éditeur et comme

auteur, fonctions que j’ai choisies, je ne m’ennuie point, merci. J’écris ces lignes pour convaincre mes lecteurs et amis que la culture a un coût, que l’art a un coût. Chez les professeurs (je l’ai de nouveau vérifié lors des deux années d’enquête que je viens de passer parmi eux), on vit encore fréquemment dans la culture du spécimen – figure illusoire de la gratuité, compa- rable au marketing des parfumeurs qui nous inondent d’échantillons. Mais le spécimen n’est qu’un appât, un trompe-l’œil. Comme le livre à 10 francs n’est qu’une tête de gondole (innombrables rééditions de Maupas- sant, redondantes et libres de droit).

Il me paraît important que les enseignants transmettent aux jeunes l’idée que la production littéraire est le fruit d’un travail, que les romanciers – hormis Marguerite Yourcenar – ne sont généra- lement pas des rentiers, que le papier et l’encre s’achètent, qu’entre un « libraire » qui ne vend que SASou Maigrir grâce au fromageet un « libraire » qui lit, la différence est de nature, pas de degré. Que le droit d’auteur, pour l’écrit comme pour la musique ou l’image, n’est pas seulement une affaire de fric mais de liberté : le photoco- pillage est une forme de vol, c’est surtout le tarissement organisé des titres à venir. Et que ce commerce-là, qui rapporte peu, inégalement, injustement, est le commerce même des idées.

La diabolisation du marché est la meilleure ou la pire des choses. La meilleure, si elle exprime une distance critique. La pire, si elle nie le réel. En matière de livre, la réalité est que, oui, les livres sont sur le marché ; mais que, non, ce ne sont pas des marchandises dont on peut, sans conséquences culturelles majeures, tirer les prix vers le bas. La politique du prix unique a préservé – partiellement – la librairie (on a vu, dans le même temps, ce qu’il advenait des disquaires). Cette politique était coura- geuse parce qu’elle contredisait la tentation faussement sympathique de rêver d’une culture à bas coût, voire d’une culture gratuite.

Nous, amateurs de littérature, sommes collectivement en danger. Les restructurations éditoriales sont partout à l’œuvre (et parfois néces- saires). Le patron du MEDEF achète Editis comme M. Dassault achète, d’un bloc,Le Figaro, L’Express et beaucoup d’autres jour- naux. Les éditeurs sont tentés de faire de la cavalerie, de publier à tour de bras quand la qualité exige, à l’inverse, de la retenue. Les écrivains sont obligés d’acheter le temps d’écrire avant d’écrire (il faut être préfet hors cadre ou inspecteur général au placard pour jouir d’une telle liberté). Et les libraires, en bout de chaîne, survivent durement, talonnés par la grande distribution.

Vous aimez les livres ? Achetez-les. Ne dites pas qu’ils sont trop chers. Dites qu’ils sont bons ou médiocres, plaisants ou décevants.

Mais ça n’est pas le moment de marchander, sinon nous préparerons le triomphe des marchands. ■

Hervé HAMON

Écrivain et éditeur

Hervé Hamonest écrivain et éditeur. Il publie, à la rentrée prochaine,Tant qu'il y aura des élèves(Éditions du Seuil), livre dans lequel il revisite, vingt ans après, les collèges, lycées généraux, et lycées professionnels qui furent, en 1984, les étapes de son ouvrage Tant qu'il y aura des profs.

Vous aimez les livres ? Achetez-les. Ne dites pas qu’ils sont trop chers. Dites qu’ils sont bons ou médiocres, plaisants ou décevants.

Le couteau sous la plume

DR

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La concentration masquée par le maintien du nom des maisons d’édition

La mainmise de Wendel-Investissement (présidé par Ernest- Antoine Seillière, président du MEDEF) sur 60 % d’Editis (ce qui lui donne en particulier le contrôle de près de 40 % de l’édition scolaire en France) s’inscrit dans un contexte où les concentra- tions dans l’édition se succèdent à un rythme infernal : rachat de Flammarion par l’Italien Rizzoli, mainmise de Lagardère sur 40 % d’Editis, absorption du Seuil par La Martinière... Les deux tiers de l’édition française sont dans les mains de grands groupes (Lagardère, Wendel-Investissement, Bertelsmann...).

L’ampleur de cette concentration est masquée par le maintien du nom des maisons d’édition anciennement indépendantes : Hachette, Fayard, Grasset, Hatier, Calmann-Levy, Stock, Larousse, Dunod ne sont plus que des filiales de Lagardère. Le Robert, Plon, La Décou- verte, Nathan, Bordas appartiennent à Wendel-Investissement.

Huit livres scolaires sur dix sont produits par Lagardère et Wendel-Investissement

La concentration est particulièrement forte dans les dictionnaires, les livres scolaires et dans le livre de poche. Ainsi selon l’étude de la Commission européenne(1), Lagardère et Editis (repris par Wendel-Investissement) représentent entre 75 % et 85 % du marché de l’édition scolaire. Concrètement, sur dix manuels scolaires, quatre sont publiés par Lagardère (Hachette, Hatier, Foucher et Didier), quatre autres par Wendel-Investissement (Nathan, Bordas, Retz, Galée...). Belin, la seule maison d’édition scolaire indépendante de taille moyenne ne représente que 5 % à 10 % du marché.

L’idée reçue selon laquelle à chaque changement de programme, le poids des groupes était remis en cause sous l’effet de la concur- rence est fortement contestée par la Commission

européenne qui a constaté une grande stabilité au cours du temps des parts de marché contrôlées par les deux groupes dominants, et met en lumière une série de mécanismes qui expliquent la domination permanente des groupes (barrière à l’entrée sur le marché, puissance de diffusion...).

L’autonomie des maisons d’édition, un leurre

Lors de chaque nouvelle concentration, les nouveaux propriétaires affirment que l’autonomie de la nouvelle filiale sera totale. Il s’agit là d’un discours visant à rassurer l’opinion publique et les clients, et donc à protéger les marques, mais les groupes d’édition ne sont pas des fédérations d’in-

dépendants, les filiales doivent suivre la stratégie du groupe et rendre des comptes. Même la très libérale Commission euro- péenne constate que les filiales des groupes d’édition sont très loin d’une réelle autonomie : « l’autonomie dont il est question n’a que très peu de points communs avec celle qui peut exister sur un marché concurrentiel entre des entreprises indépen- dantes(2)». Non seulement des fonctions essentielles sont mutua- lisées (trésorerie, diffusion, distribution, ressources humaines...) mais « les filiales des groupes Hachette-livre, VUP et d’autres groupes d’édition agissent dans le cadre d’un budget entériné et contrôlé par la direction centrale du groupe et dans la pratique, les décisions stratégiques (...) sont généralement prises par la direction générale des groupes »(3). Pression quasi continue du groupe sur les filiales à travers des réunions (souvent hebdoma- daires) des responsables des filiales du groupe, pression du budget, l’autonomie des filiales des groupes d’édition s’appa- rente à l’autonomie des marques Garnier et Elsève au sein du groupe L’Oréal.

Pour les groupes, le livre n’est qu’une marchandise

Dans les mains de sociétés cotées en bourse, le livre est une marchan- dise comme une autre, produite en vue de générer le profit maximum.

Wendel-Investissement a déjà annoncé un objectif de rentabilité de 20 % dans les maisons d’édition qu’elle a rachetées, soit une rentabi- lité deux fois plus élevée qu’aujourd’hui. La recherche de la rentabi- lité conduit à ce que des manuscrits soient refusés parce qu’ils ne sont pas jugés assez rentables, quelle qu’en soit la qualité, mais aussi à ce que toutes les techniques marketing habituelles dans l’industrie soient appliquées par ces éditeurs, ce qui modifie non seulement la façon de vendre un livre mais encore la façon de le faire.

Le marketing est devenu omniprésent dans la conception des livres.

Ainsi dans le cas du manuel scolaire, pour gagner la plus grande part de marché, le marketing cherche à cibler un « professeur- type ». Centrés sur la même cible, utilisant les mêmes techniques de séduction qui s’apparentent aux techniques publicitaires, les manuels des différents éditeurs tendent alors à se ressembler. Pierre Bourdieu avait analysé les processus qui conduisent à l’uniformisa- tion de l’offre de livres à travers la recherche de « produits omnibus, valables pour des publics de tous milieux et de tous pays, parce que peu différenciés et différenciants »(4).

Le pluralisme de l’information en danger

En 1998, Jérôme Lindon dénonçait déjà la censure portant sur

« les nouveautés d’exception qui ne répondent pas aux critères de valeur en vigueur au moment où elles voient le jour »(5). Cette censure liée à la course à la rentabilité qui accompagne les concen- trations est par nature invisible car « qui remarque l’absence d’un auteur inconnu ? ».

Un autre type de censure concerne les intérêts de ceux qui contrô- lent les grands groupes d’édition. Ainsi la critique du groupe et celle des hommes politiques ou des entreprises avec lesquels le groupe est en relation, ou qui peuvent avoir une influence sur l’activité du groupe, sont des thèmes sensibles. L’autocensure sur ces sujets fonc- tionne spontanément au sein du groupe.

La visibilité d’un livre dans les librairies par ses lecteurs potentiels est vitale pour sa diffusion. Or les groupes dominants disposent des moyens de réduire la visibilité des livres qui sont publiés hors de leur zone d’influence. Ainsi le jeu des ristournes quantita- tives fait pression sur les libraires pour qu’ils accrois- sent la place des ouvrages des groupes dominants dans leurs étalages. S’ajoute à cela l’influence que le groupe Lagardère exerce sur l’ensemble des médias et qui assure aux livres du groupe une surmédiatisa- tion (le groupe Lagardère est aussi présent dans la presse, la radio (Europe 1), la télévision (Canal Satellite).

L’arrivée dans l’édition d’un fonds d’investissement dont le prési- dent (Ernest-Antoine Seillière) dirige un groupe de pression poli- tique, le MEDEF, constitue une source d’inquiétude supplémentaire pour le pluralisme de l’information. Les professeurs de sciences économiques et sociales savent que depuis longtemps le MEDEF rêve de manuels scolaires faisant l’apologie du libéralisme.

Limiter la concentration dans l’édition est urgent, car contrôler un groupe d’édition c’est détenir un pouvoir politique, un pouvoir sur la formation des citoyens, un moyen de pression sur les hommes politiques et un moyen d’action sur l’opinion. ■

Janine BRÉMOND

Éditrice (éditions Liris)

Les dangers de la concentration

1. Commission des Communautés européennes, décision du 7 janvier 2004 (affaire Lagardère-Natexis-VUP).

2.Ibid.

3.Ibid.

4. Pierre Bourdieu,Contre-feux, Raisons d’agir éditions, Paris, 2000.

5. De l’édition sans éditeur, Jérôme Lindon,Le Monde, 9 juin 1998.

DR

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ACTUALITES

10-US MAGAZINE- Supplément au no604 du 16 juin 2004

L

e CN fait le constat que le gouvernement, battu pour la seconde fois, affaibli, main- tient néanmoins le cap de sa poli- tique. Cette surdité heurte de plus en plus une opinion publique qui s’interroge parfois sur la légitimité de l’action gouvernementale.

Le CN s’est posé la question des moyens de contraindre le gou- vernement à enfin prendre en compte la demande sociale qui s’est exprimée, dans les mouve- ments sociaux, comme dans les élections.

Le paradoxe est que, si des mou- vements sociaux sectoriels (inter- mittents, chercheurs, chômeurs) ont su accentuer leur pression et obtenir quelques succès, le syn- dicalisme se trouve, lui, confronté à des difficultés au niveau de l’éducation (limites de la grève du 25 mai), de la fonction publique (incapacité à organiser

sation, avec une US exception- nelle à 300 000 exemplaires. Un livret et des sessions d’accueil seront proposés à tous les nou- veaux syndiqués. Une attention particulière sera apportée aux res- ponsables de S1 ainsi qu’à tous les syndiqués « isolés » (petits collèges, TZR...), aux personnels précaires et aux retraités

• Une campagne de débat avec la profession. Il s’agit de débattre à la fois des orientations et pro- positions du SNES, des préoccu- pations concrètes des personnels et de l’action. L’objectif est de reconstruire une démarche d’action dont le SNES pense qu’elle doit être du plus haut niveau et la plus proche pos- sible de la rentrée. C’est dans ce cadre que doivent aussi être débattues l’hypothèse d’une grève et les conditions de sa réussite.

CONSEIL NATIONAL DES 22 ET 23 JUIN

Rendez-vous en septembre

l’action sur les salaires) et au niveau général (division syndi- cale sur l’assurance maladie). Il dispose cependant, selon tous les sondages, d’importants points d’appui dans l’opinion : insatis- faction sociale record, volonté de s’engager dans la mobilisation, attachement à la solidarité natio- nale et au rôle des services publics, confiance maintenue aux syndicats.

Le CN s’est assigné quelques objectifs : resserrer les fils du dia- logue avec la profession, lui rendre confiance dans l’efficacité de l’action, ramener au premier rang des préoccupations de l’opi- nion la question de l’éducation qui en est sortie depuis un an (perspectives budgétaires alar- mantes, nouvelle loi d’orienta- tion, mais aussi précarité, rem- placements, carrières).

Le conseil national a appelé les

personnels à se réunir en AG dès la rentrée et décidé de faire une priorité absolue de la pré- sence sur le terrainde tous les militants.

Il s’agit de mener simultané- ment.

Une campagne de syndicali-

BONNE CONTINUATION DENIS !

©THIERR NECTOUX

DIRECTION NATIONALE

Le départ de la direction nationale du SNES de Denis Paget a conduit le conseil national à désigner un nou- veau secrétariat général du SNES composé de 4 cose- crétaires généraux : Bernard Boisseau (porte-parole du syndicat), Gisèle Jean, Claudie Martens et Frédérique Rolet. La nouvelle venue au secrétariat général, Clau- die Martens (44 ans), certifiée de SVT au lycée Camille- Claudel de Palaiseau (91), secrétaire départementale des Hauts-de-Seine de 1992 à 1994, était cosecrétaire générale de la section académique de Versailles depuis 1995.

Le conseil national a par ailleurs discuté du secréta- riat national et de son fonctionnement. Il a décidé le principe d’un groupe de travail qui aura pour objectif de faire des propositions à l’occasion du prochain congrès national en avril 2005. L’objectif est de ren- forcer les liaisons horizontales entre les différents secteurs. Il a cependant arrêté pour 2004/2005, à partir des secteurs tels qu’ils existent actuellement, la composition d’un nouveau secrétariat national de 21 membres. Nous reviendrons plus longuement sur cette question dès la prochaine rentrée.

Denis Paget va maintenant consacrer plus de temps aux élèves de son lycée de Blois et à sa famille après dix-neuf années pas- sées au secrétariat national puis au secrétariat général. Cha- cun va mesurer avec encore plus d’acuité ce qu’il a apporté au SNES et à l’ensemble de la profession. Il est pour moi celui qui a porté au sein du SNES l’exigence d’une analyse lucide des évo- lutions du système éducatif, de ses progrès et de ses échecs, avec le souci permanent de faire progresser la démocratisation de l’école sans en rabattre sur la qualité. Sa conception ambi- tieuse d’une profession en capacité de réfléchir sur ses pratiques

et de penser les contenus d’enseignement chevillée au corps, il a fait pro- gresser la réflexion et gagné la conviction de nombre d’entre nous. Même si cela n’a pas toujours été simple ni facile à tout moment dans le syndi- cat: il fallait suivre ! Il a également gagné le respect de tous ceux qui, hors de l’organisation, l’ont approché et ont eu l’occasion de débattre avec lui : responsables ministériels, journalistes, acteurs de l’éducation, chercheurs.

Mais Denis est également un militant syndical. Il a toujours cherché à faire

partager ce souci du débat éducatif dans l’action avec l’en- semble des militants, des adhérents : le lancement des obser- vatoires des pratiques et des contenus, c’est lui ! et il n’a ménagé ni son temps ni sa peine pour aller sur le terrain conforter leur existence. Il s’est dépensé sans compter pour que la jeune FSU porte le débat éducatif au plus haut niveau possible. Denis, c’est tout cela : capacité de travail ( il a tou- jours lu le dernier livre important, le dernier rapport qu’il faut connaître ), rigueur intellectuelle, hauteur de vue, engagement militant. Et ne croyez pas que j’en rajoute sur le panégy- rique, au contraire, je fais court ! J’y ajouterai cependant la simplicité et la gentillesse dans les rapports humains. Gageant qu’il ne va pas renon- cer comme cela à la réflexion de fond sur l’éducation, je suis sûr que le SNES va trouver les moyens de continuer à bénéficier de son apport intellectuel, tout en respectant ses choix de vie. J’en formule en tout état de cause le souhait. Ce n’est qu’un au revoir Denis !

JJeeaann--MMaarriiee MMaaiillllaarrdd

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R

appelons que la réforme initiée par Jack Lang à la suite du rapport Joutard prévoyait une importante modification de cette classe, avec 28heures d’enseigne- ment obligatoire dont 4 heures au choix des élèves dans six domaines possibles (langues et cultures de l’Antiquité, langues et cultures du monde, arts, sciences expérimen- tales, technologie, découverte pro- fessionnelle). Le brevet devait jouer un rôle important dans l’orienta- tion. Ce projet était le point d’orgue du débat sur le « collège unique » opposant notamment Jack Lang à Jean-Luc Mélenchon. L’idée d’en- seignements au choix n’était pas absurde à condition de rester dans des proportions raisonnables, sans compromettre le tronc commun indispensable à l’acquisition d’une vraie culture commune. Il existe depuis très longtemps des options (langues, technologie...) au col- lège, mais le projet Lang introdui- sait une spécialisation précoce que le SNES a dénoncée.

Le retard pris sur ce dossier et le développement par Luc Ferry d’une « alternance » incontrôlée en Quatrième rendaient impéra- tives de rapides décisions.

de formation. Mais la complexité du dispositif, le caractère byzantin du texte, sa concomitance mal- heureuse avec la réforme de la Troi- sième, nous ont convaincu de demander au ministère de le retirer au profit d’un document pédago- gique. C’est ce que le SNES a obtenu.

Parallèlement, le SNES et le SNEP sont intervenus pour ramener dans le cursus ordinaire les élèves actuel- lement scolarisés dans des classes dérogatoires multiples (15% des élèves ne sont pas aujourd’hui dans une Troisième à option LV2) et leur garantir l’accès à un tronc commun, et pour apporter des solu- tions pédagogiques à ceux qui sont sur le pente du décrochage sco- Pour reprendre le dossier, le SNES,

dès ses premiers contacts avec le nouveau ministre, lui a demandé de renoncer au développement de l’al- ternance sous toutes ses formes dérogatoires et de faire de l’accès des jeunes en grande difficulté sco- laire à une première qualification, une priorité absolue. Il lui a égale- ment rappelé qu’il serait totale- ment régressif de remettre en cause le principe du collège pour tous.

Mais le recul aux calendes grecques d’une future loi d’orien- tation justifie qu’on agisse sans tar- der en faveur des jeunes les plus en difficulté.

Un projet de circulaire sur l’alter- nance dont l’USa parlé à plusieurs reprises, tentait de cadrer ce mode

CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’EDUCATION

La nouvelle Troisième

PROJET D’ARRÊTÉ CLASSE DE TROISIÈME, VŒUX DÉPOSÉS PAR LE SNES ET LE SNEP ET RÉSULTAT DES VOTES DU CSE

Vœu n° 1 : Le CSE est attaché à l’objectif d’un collège commun à tous les élèves, capable de les faire tous réussir en les faisant accéder tous à une culture commune, socle solide, équilibré et intégrateur, et en leur permet- tant d’être réellement maîtres de leurs choix ultérieurs en matière de poursuites d’études et de projets d’avenir.

La transformation du collège actuel passe par une politique résolue de prévention de toutes les formes de difficultés scolaires dès les débuts de la scolarité et en continu.

Le CSE souhaite la mise en chantier rapide d’une réflexion sur une culture commune adap- tée à notre temps, enrichie des pratiques sociales et professionnelles, des savoirs, évi- tant les cloisonnements, aidant à poser les questions fondamentales, faisant acquérir les langages essentiels et travaillant des compé- tences visant la prise progressive d’autonomie.

Il demande des moyens de diversification pédagogique sous des formes multiples et un travail collectif de grande ampleur pour mobi- liser la créativité professionnelle, renforcer la cohérence éducative, assurer la réussite de tous et éradiquer l’échec scolaire. Cela suppose par ailleurs une lutte déterminée contre les ghettos sociaux et scolaires.

Pour :28 (dont SNES, SNEP, FSU) Contre :0 Abstention :2 Refus de vote: 31 (dont SE-UNSA, SGEN-CFDT, FCPE, PEEP, SNUIpp).

Vœu n° 2 :Le CSE demande que soient pro- grammés les moyens de développer le travail en groupes restreints dans les disciplines expérimentales et technologique, sans ampu- ter les horaires obligatoires des élèves.

Pour :27 Contre :0 Abstention :2 Refus de vote : 31

ARRÊTÉ relatif à l’organisation des enseignements

du cycle d’orientation de collège (classe de Troisième) En italiques les amendements déposés par le SNES et le SNEP, avec le résultat des votes du CSE. Nous avons souligné ce qui a été retenu par le représentant du ministère pour être intégré dans l’arrêté. Certains éléments non retenus pour l’arrêté relatif à la classe de troisième seront intégrés dans le futur arrêté relatif à la découverte professionnelle et/ou dans la future circulaire qui organisera sa mise en place.

Les amendements 1, 2 et 3 concernent l’article 2 de l’arrêté

Amendement n° 1

Dans le cadre des enseignements facultatifs, les élèves peuvent suivre un enseignement de 3 heures, soit de langue vivante étrangère ou régionale, soit de latin, soit de grec, soit de découverte professionnelle. En complément des contenus enseignés dans le cadre des dif- férentes disciplines et de l’éducation à l’orien- tation, le module de découverte profession- nelle vise à offrir aux élèves une ouverture plus grande sur le monde professionnel et à les aider à poursuivre leur réflexion sur leur pro- jet d’orientation. Ce module est ouvert à tous les élèves.L’équipe pédagogique chargée de l’organiser est constituée d’enseignants volon- taires autour des professeurs principaux, en lien avec l’équipe éducative pluriprofession- nelle, et notamment le conseiller d’orientation- psychologue.

21 pour ; 0 contre ; 0 abstention et 37 refus de vote

Amendement n° 2

A titre transitoire, ce module peut être porté à 6 heures pour les élèves en grande difficulté repérés en voie de décrochage scolaire à la fin du cycle central : il vise alors à mieux prépa- rer l’accès à une formation qualifiante au moins de niveau V. Dans ce cas l’élève ne suit pas, à titre dérogatoire, l’enseignement obli- gatoire de langue vivante 2. Cette dérogation requiert l’accord des parents ou du responsable légal.

15 pour ; 0 contre ; 4 abstentions et 37 refus de vote

Amendement n° 3

L’éventuelle reconduction du module de 6 heures ne se fera qu’après évaluation du dis- positif au terme de l’année scolaire 2006- 2007, présentée et débattue au Conseil supé- rieur de l’éducation

19 pour ; 0 contre ; 2 abstentions et 37 refus de vote

Amendement n° 4 Rédiger l’article 3 comme suit : Les élèves inscrits dans un module de décou- verte professionnelle pourront recevoir tout ou partie de cet enseignement en LP.

Si le module de 6 heures entraîne la constitu- tion d’une classe, celle-ci sera implantée plu- tôt en LP, en concertation avec les équipes des collèges concernés.

Dans tous les cas, une convention doit alors être signée entre le collège et le lycée professionnel.

L’implantation d’une classe en lycée profes- sionnel est décidée par l’autorité académique, après consultation des instances compétentes.

Le choix de la scolarisation d’un élève dans une telle classe incombe aux parents ou au res- ponsable légal.

17 pour ; 1 contre ; 3 abstentions et 37 refus de vote Amendement n° 5

Remplacer l’avant-dernière phrase de l’article 4 par :

L’autorité académique allouera les moyens nécessaires à la mise en œuvre d’une carte académique des modules de découverte pro- fessionnelle, notamment effectifs limités à 15 élèves en cas de classe constituée pour le module de 6 heures, mise en place de groupes de besoin dans les enseignements généraux, temps de concertation pour les personnels.

15 pour ; 0 contre ; 4 abstentions et 40 refus de vote

Amendement n° 6

Supprimer l’article 5 et ajouter dans l’article 7 l’abrogation de la circulaire n° 97-134 du 30 mai 1997.

18 pour ; 0 contre ; 5 abstentions et 35 refus de vote

Amendement n° 7

Afficher les horaires des enseignements artis- tiques sous la forme :

arts plastiques : une heure éducation musicale : une heure 24 pour ; 1 contre ; 0 abstentions et 35 refus de vote Amendement n° 8

Supprimer l’heure non affectée pour le «pôle»

physique et technologie et rétablir les horaires actuellement en vigueur. Afficher les horaires élève de physique et technologie ainsi : physique : 2 heures

technologie : 2 heures 13 pour ; 1 contre ; 4 abstentions et 37 refus de vote

• Une campagne de sensibilisa- tion de l’opinion. Elle portera notamment sur les conditions de la rentrée, les suppressions d’em- plois et de formations, les dégra- dations de travail et de vie des personnels et des élèves. L’appel pour l’Education (10 000 signa- tures aujourd’hui) sera systéma- tiquement proposée aux parents d’élèves.

Le SNES donne dès maintenant un premier rendez-vous aux responsables de l’Éducation, ministre, recteurs, IA le mer- credi 8 septembre, avec des ras- semblements qui permettront de poser tous les problèmes recensés à la rentrée dans les établisse- ments (postes non créés ou sup- primés, postes non pourvus, non- titulaires sans affectation, recours aux vacations, heures supplé- mentaires, insuffisance de per- sonnels d’encadrement éducatif et de documentation), de procéder à une première interpellation publique sur le projet de budget 2005 et de mobiliser les person- nels non titulaires affectés et chô- meurs.

Le SNES mènera sur les condi- tions de travail, tout au long de l’année, une campagne (nouvelle enquête et publication d’un « livre blanc ») en explicitant les diffé- rents aspects : moyens et effectifs de classes ; horaires d’enseigne- ment ; usure professionnelle…

Pour le SNES, cette mobilisa- tion spécifique Éducation ne s’oppose pas, au contraire, à la nécessité de construire en même temps des convergences plus larges vers un mouvement sociald’une ampleur suffisante pour faire céder le gouvernement sur des points essentiels.

Concernant les dossiers de la fonction publique, le CN consi- dère que la FSU, première fédé- ration de la fonction publique de l’État, en cas d’échec persistant de sa démarche unitaire, doit envi- sager, même seule, de prendre ses responsabilités.

Le syndicat maintiendra toute la pression sur des dossiers comme la décentralisation (TOS en particulier) et les retraites. Il participera avec la FSU aux dispositifs de vigilance et aux initiatives qui seront déci- dées sur l’assurance maladie, notamment à l’occasion du débat parlementaire. ■

Bernard Boisseau

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