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Influence de la pression sur la conductivité électrique des solides

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HAL Id: jpa-00205796

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Submitted on 1 Jan 1964

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Influence de la pression sur la conductivité électrique des solides

André Lacam, Michel Lallemand

To cite this version:

André Lacam, Michel Lallemand. Influence de la pression sur la conductivité électrique des solides.

Journal de Physique, 1964, 25 (4), pp.402-424. �10.1051/jphys:01964002504040200�. �jpa-00205796�

(2)

EXPOSÉ ET MISE AU POINT BIBLIOGRAPHIQUE

INFLUENCE DE LA PRESSION SUR LA CONDUCTIVITÉ ÉLECTRIQUE DES SOLIDES par ANDRÉ LACAM et MICHEL LALLEMAND,

Laboratoire des Hautes Pressions, Bellevue, Seine-et-Oise.

Résumé. 2014 L’influence d’une pression hydrostatique sur la conductivité électrique des corps solides a été abordée par de nombreux auteurs, nous en résumons les traits caractéristiques. Elle

offre des aspects différents selon que le solide s’apparente à un métal, à un semi-conducteur ou à un

cristal ionique.

Deux classes de métaux sont à considérer selon qu’un accroissement de pression conduit à une augmentation ou à une diminution de la conductivité. Aux très hautes pressions cette distinction tend à disparaître. Les valeurs maximales de conductivité sont explicables par des déformations de la surface de Fermi du métal.

L’action de la pression sur le semi-conducteur produit une variation de la largeur de la bande

interdite et agit sur la mobilité de trous ainsi que sur celle des électrons. Aux très hautes pressions

ils ont tendance à acquérir la conductivité caractéristique des métaux.

La conductivité des cristaux ioniques diminue avec l’espace offert, par le cristal comprimé, à la migration des ions.

Enfin les roches sont des milieux hétérogènes où trois types de conductivités (par impuretés, intrinsèque et ionique) coexistent ; il est possible d’appliquer les résultats les concernant à la con-

naissance de la distribution de la température dans le manteau terrestre.

Abstract.

2014

The influence of hydrostatic pressure on the electrical conductivity of solids has been treated by numerous authors. A résumé of the characteristic features is given. The effect of the pressure is dependent on the nature of the solid (metal, semi-conductor, or ionic crystals).

Two classes of metals are considered depending on whether an increase in pressure leads to an increase or to a decrease in the conductivity. At very high pressures this distinction tends to disap-

pear. The maximum values of the conductivity can be explained on the basis of a deformation of the Fermi surface of the metal.

For the semi-conductor, the pressure produces a variation in the width of the energy gap and affects the mobility of the holes and the electrons. At very high pressures, semi-conductors

approach the characteristic conductivity of metals.

For ionic crystals, the conductivity decreases with the space available for the migration of the

ions in the compressed crystal.

Rocks are heterogeneous mediums where the three types of conductivity (by impurity, intrinsic

and ionic) coexist. It is possible to apply the results concerning rocks to an understanding of the temperature distribution in the terrestrial mantle.

PHYSIQUE 25, 1964,

Introduction.

-

L’6tude de la conductivité élec-

trique en fonction de la pression peut fournir un grand

nombre de renseignements sur le comportement des milieux à l’6tat solide. Pour ne citer que les plus importantes possibilités qu’elle offre, rappelons qu’elle permet :

10 d’ accéder « th6orijuement )) a la surface de Fermi des m6taux et par IA meme a la cin6tique des electrons.

20 de determiner, dans une certaine mesure, la structure des bandes de valence et de conduction des

semi-conducteurs,

30 1’6valuation des volumes d’activation dans le cas

de la conductivite ionique,

40 de d6tecter des transitions polymorphiques.

Cette enumeration bien que tres succincte et incom-

pl6te montre tout l’intérêt que peuvent presenter des

recherches dans ce domaine. Nous avons done pens6 qu’un expose des phenomenes observes sous pression,

dans les principaux domaines de 1’6tat solide, etait susceptible de favoriser des rapprochements entre des

dtudes souvent tres différentes et de faciliter la docu- mentation. Dans cet expose on passe successivement

en revue les principaux travaux traitant de l’influence de la pression sur la conductivit6 dlectrique :

a) des m6taux et des alliages ; b) des elements et

composes intermétalliques semi-conducteurs ; c) des

cristaux ioniques.

Une derniere partie est consaer6e aux milieux hete-

rog6nes que sont les roches et a la transposition dans

le domaine g6ophysique des resultats de laboratoire.

I. EFFET D’UNE PRESSION HYDROSTATIQUE

SUR LA CONDUCTIVITS BLECTRIQUE

DES MBTAUX.

A) Description du ph6nom6ne et previsions.

-

L’influence d’une pression hydrostatique sur la

conductivite 6lectrique d’un cristal m6tallique, se

manifeste dans trois domaines differents : sur le

cristal, par modification de ses caractdristiques elas-

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01964002504040200

(3)

403

tiques et éventuellement par transformation de 1’infrastructure cristalline ; sur les electrons, par

perturbation de leur 6tat statistique ; sur les atomes constituants, par reorganisations internes.

1) SUR LE CRISTAL.

-

L’application d’une pression hydrostatique ne modifie pas la sym6trie cristalline hors des transitions polymorphiques. Celles-ci corres- pondent a des reorganisations des atomes du cristal

en un nouveau r6seau. En general, la compacité et la

coordination des atomes de la nouvelle variete est

plus grande, ce qui entraine parfois l’apparition de

nouvelles sym6tries. Le rearrangement est accompa-

gn6 d’une variation de volume de la maille et parfois

d’une discontinuite tr6s nette des propri6t6s, electri-

ques entre autres. La nouvelle infrastructure peut 6galement transformer radicalement l’allure des bandes

d’énergie permises ou interdites aux electrons du cristal.

Les contraintes qui agissent sur le cristal vont.

tendre, par reaction de celui-ci, a accroitre la rigidite

du r6seau. 11 s’ensuivra une variation d’amplitude des

modes de vibrations thermiques qui se traduira par une elevation de la temperature caractéristique du

reseau OR (de nature identique a la temperature de Debye 0D). Le couplage : vibrations thermiques-ondes electroniques, se trouvera modifi6 et par consequent,

il en sera de meme du taux de diffusion des electrons.

2) SUR L’ÉTAT STATISTIQUE DES TLECTRONS.

-

Le cristal soumis 4 un effet de pression voit son 6quilibre thermodynamique évoluer. La constante d’equilibre, qui se trouve etre 1’energie de Fermi, va done corr6la- tivement se d6placer, conférant ainsi 6 1’6tat statis-

tique des electrons une nouvelle r6partition. L’6nergie

de Fermi EF, est en effet donn6e au zero absolu par une

expression de la forme :

dans laquelle A est une constante num6rique, N, le

nombre d’électrons du cristal, et V son volume, elle augmente donc avec la pression. De ce fait 1’ensemble

des electrons appartenant au bord de la surface de Fermi poss6dera une energie plus grande. Il devrait en

resulter théoriquement une diminution de la diffusion et par consequent de la resistance, du moins jusqu’a l’apparition d’un nouveau processus de diffusion, qui lui, pourra l’augmenter.

L’effet de pression se traduisant nécessairement par

un rapprochement des atomes, A une distance inter-

atomique d’équilibre, fonction de la pression, peut correspondre au recouvrement progressif des bandes d’6nergie avec effet correspondant sur la conductivité ;

le diagramme des bandes peut meme subir une trans-

formation, elle, radicale, lors des changements de

structure 6ventuels.

3) SUR LES ATOMES.

-

La structure 6lectronique

des atomes isol6s peut elle-meme faire l’objet de reorganisation interne sous 1’effet de la pression. Cette reorganisation semble etre plus particulièrement pr6-

visible pour les elements qui poss6dent des sous-

couches incompl6tes ou vides.

B) Teehniques expérimentales [1] [2] [3].

-

Deux techniques differentes sont utilisées couramment pour

obtenir des pressions statiques importantes : les

bombes a hautes pressions (pressions hydrostatiques internes) ; les presses hydrauliques (pressions quasi- hydrostatiques). 11 en r6sulte donc aussi deux techniques

de mesure de 1’effet de pression sur la conductivité

6lectrique.

1) TECHNIQUE UTILISANT UNE BOMBE A HAUTE PRESSION.

-

L’échantillon est place dans I’al6sage

d’une 6paisse enceinte en acier special ferm6e a ses

deux extrémités par un syst6me de joints la rendant

étanche. Un fluide provenant d’un element elevateur de pression (compresseur, multiplicateur de pression)

.est amene par des tubulures dans la bombe. Un sys- teme de robinetterie permet d’isoler 1’enceinte et d’en

r6gler la pression dont 1’6valuation peut se faire par diff6rents moyens : manom6tre, jauge a manganine ou

encore mieux balance de pression. Des entrees de

courant isol6es de la bombe permettent de relier elec-

triquement 1’echantillon aux appareils de mesures.

En milieu gazeux, de preference neutre, des pressions

de l’ordre de 10 kb sont couramment maintenues pen- dant des laps de temps assez long (de quelques heures

a quelques semaines).

En milieu liquide des pressions plus 6lev6es peuvent

6tre atteintes, mais la viscosite du fluide impose une

limitation vers les 20 kb (a titre d’indication, citons la

viscosite de 1’huile de ricin qui triple a temperature

usuelle pour une elevation de 1 kb).

Les bombes a haute pression presentent deux ava i- tages. Elles permettent : d’op6rer pendant des dur6es

aussi longues que l’on veut en milieu parfaitement

d6fini et en pression purement hydrostatique ;

d’atteindre des temperatures tres 6lev6es par chauff age interne, ou plus modestes par chauff age externe.

2) TECHNIQUES UTILISANT UNE PRESSE HYDRAU-

LIQUE.

-

L’un des montages utilises par P. W. Bridg-

man [1] consiste a emprisonner l’échantillon dans une

cavite constituee par un anneau de pyrophilite ou do

« pipestone » maintenu par un assemblage a Fepreuve

de la pression et clos par des pistons en carbure de tungst6ne sur lesquels s’appliquent les plateaux d’une

presse. La pyrophilite est choisie pour ses propri6t6s speciales : resistance m6canique, facilite au fluage

sans rupture, isolant 6lectrique et thermique. Entre les pistons et rechantillon des disques de ClAg trans-

mettent la pression d’une maniere quasi hydrosta- tique et assurent l’isolement 6lectrique.

Au moyen de ce proc6d6 ou de variantes P. W. Bridg-

man a pu obtenir 12 kb en 1924, 30 kb en 1932,

100 kb en 1941. Actuellement, grace a des appareils comme le « Belt » [4] ou les dispositifs t6tra6driques [5],

’[6] des pressions plus 6lev6es et plus homog6nes peuvent etre atteintes.

Dans les syst6mes utilises par P. W. Bridgman, les pressions sont d6duites a partir de la pression pri-

maire et des rapports de surfaces des elements com- presseurs. Des erreurs s’introduisent d’une part à

cause des frictions qui se produisent et d’autre part à

cause de la variation de géométrie du montage.

Des transitions polymorphiques bien connues per-

mettent de rep6rer les pressions et d’effectuer 1’eta-

lonnage de la presse (par exemple les transitions

Bi I -->- Bi II, TI II - TI III).

(4)

Des fours dlectriques peuvent 6tre am6nag6s dans

ces montages, mais leur mise en ceuvre est toujours

delicate.

C. Expression de la conduetivit6 6lectrique des

m6taux.

-

Apr6s la breve description du phénomène,

donn6e plus haut, nous allons rappeler maintenant les

principaux concepts indispensables A son analyse, dans

leurs relations mutuelles.

Dans 1’espace des vitesses des electrons d’un cristal,

la surface isoénergétique qui correspond a 1’6nergie

de Fermi (appel6e surface de Fermi [7], [8]), sépare

l’ensemble des 6tats 6lectroniques occupés, de ceux qui ne le sont pas. Lorsqu’on s’61oigne du cas ideal des

electrons parfaitement libres, la distribution des vitesses ’n’est plus isotrope et la surface de Fermi

initialement sph6rique se déforme. Les distorsions sont tres differentes suivant la nature du metal, elles

sont faibles pour les m6taux monovalents et plus marquees pour les elements polyvalents.

Seuls, les electrons voisins du bord de la surface

peuvent occuper des 6tats 6nerg6tiques plus 6lev6s que celui du niveau de Fermi ; et l’un des effets de la dis-

torsion sera de provoquer une variation du taux de diffusion de ces electrons par les phonons. Si cette

distorsion est suffisamment importante un nouveau type de diffusion peut prendre naissance : le processus

« umklapp », qui se manifestera par une elevation du taux de phonons diffuseurs et par consequent par une elevation de la resistance du metal.

On peut done concevoir que 1’etude des propri6t6s 6lectriques des m6taux puisse se ramener a celle de la surface de Fermi. Ainsi la conductivite peut s’exprimer

par la relation :

dans laquelle v représente la vitesse de l’électron,

«k) un temps de diffusion ou de relaxation, Fintegra-

tion s’eff ectuant sur la surface de Fermi (S). Toutes

les theories 61abor6es [9 a 15] conduisent a une formule du type Drude-Lorentz, mais suivant les hypotheses

faites sur le temps de relaxation et le modele de solide

envisage, mod6le d’Einstein ou de Debye, on aboutit à des expressions plus ou moins ajust6es. On obtient pour la résistivité id6ale, la relation :

of K repr6sente un coefficient de couplage entre les

electrons et les vibrations du r6seau, 0R temperature caractéristique du reseau et m* la masse efficace des

electrons porteurs, qu’un calcul quantique de pertur-

bation relie a la masse de 1’61ectron libre m par :

ou o lpl oc > est un element de matrice de l’impul- sion, calcule entre les états k

=

0 et k

=

a, Eo - Ea repr6sente la variation d’6nergie entre ces 6tats.

Dans un cristal, l’électron, si sa nature profonde n’est

pas modifi6e, rassemble en sa masse effective 1’en- semble des rapports physiques qui le relie au cristal.

A haute temperature, c’est-a-dire pour T O> OR la onction I(T feR} peut etre prise 6gale a T2 /E)2 . Alors

qu’a tres basse temperature, elle doit 6tre prise 6gale à T6/01. Par cons6quent, a la condition que la temp6-

rature soit suffisamment éIevée, le coefficient de tem-

p6rature de la resistance du7métal (1 jR) X (dR jdT)

est proportionnel a 1 j T, ce que confirme 1’experience (voir fig.1 ).

Olson et Rodriguez [16] ont propose pour les m6taux

presentant une surface de Fermi distordue, la relation

de conductivite suivante :

r et t sont deux param6tres de distorsion. En general

t

=

1 et Irl > 1.

Les resultats expérimentaux relatifs aux pheno-

m6nes de transport nous permettent donc d’accéder à

la topologie de la surface de Fermi. Par consequent les

deformations engendr6es par des pressions hydrosta- tiques seront par IA meme accessibles.

D ) R6sultats expérimentaux et tentative d’inter- pr6tation de la variation de conductivit6 des m6taux

sous 1’effet de pression.

-

C’est a P. W. Bridgman

que l’on doit la plus grande partie des mesures de la

resistance des m6taux sous hautes pressions.

Initialement Brigdman avait classe les 47 elements

m6talliques qu’il avait etudies en deux grandes cat6- gories suivant les courbes R

=

f(P).

a) LES MÉTAUX DITS « NORMAUX ».

-

Pour ceux-ci l’effet de pression provoque une augmentation de la

conductivite 6lectrique. Il s’ensuit que leur resistance

presente un coefficient de pression (1 jR) (dR JdP)T n6gatif. Les courbes R

=

f(P) ont toutes leurs conca-

vites tournees vers le haut et la variation de la resistance

peut se mettre sous la forme :

selon Bridgman 31 m6taux sont normaux. Les transi-

tions polymorphiques impliquent une discontinuite

(5)

de leur resistance que cet auteur qualifie de normale :

c’est-à-dire que la résistance suit les variations de volume. Les phases hautes pressions montrent ensuite

une courbure analogue a la phase initiale.

D’une maniere g6ndrale la variation de la resistance

en fonction de la pression est moins importante pour les mdtaux a hauts points de fusion, dits durs, que pour les éléments ayant un point de fusion a temperature

peu 6lev6e. Ainsi, pour 1’etain et le plomb, la resistance varie de 50 % entre 0 et 100 kb, alors que la variation n’est que de 5 % pour le cobalt.

b) LES MGTAUX DITS ((ANORMAUX)). - Les lois dnonc6es ci-dessus ne s’appliquent plus pour ces m6taux. Leurs conductivit6s montrent une grande

variete de comportements sous pression et les discon- tinuit6s 6lectriques ne suivent pas obligatoirement la

variation de volume. Par exemple la resistance du cerium, a 22 kb, croit alors que le volume diminue. Il en est de meme pour la transition Bill-Ill. Bridgman

a trouve 16 m6taux anormaux parmi les 47 qu’il a

étudiés.

Par la suite, Bridgman pour tenir compte de la

structure 6lectronique des elements a repris leur ana- lyse en 1’axant sur la classification périodique. Exami-

nons en details les enseignements et les concluaions que l’on peut obtenir A partir de ce nouveau point de

vue.

10 Groupe I. Les alcalins.

-

Ce groupe est cons- titue de mdtaux fortement compressibles ayant un point de fusion peu 6lev6. Tous ont, dans les condi- tions normales de pression et de temperature, une

structure cristallographique appartenant au syst6me cubique centre. Du point de vue 6lectronique, leur

electron périphérique se trouve sur une couche s et

a 1’exception du lithium et du sodium, ils ont des

sous-couches incompletes.

La surface de Fermi des alcalins, entourant tous les

6tats electroniques occupes, a un volume moiti6 de celui de la zone de Brillouin. Il s’ensuit que cette dernibre peut le contenir enti6rement sans qu’il y ait contact avec ses bords.

Les r6sultats de Bridgman [17 a 21] montrent que tous les alcalins rentrent dans la classe des mdtaux anormaux, c’est-A-dire qu’ils presentent une resistance qui, dans un certain domaine de pression, croit avec

cette derni6re, ainsi que le montre la figure 2. Par ailleurs, la resistance des alcalins passe par un minimum.

Les variations des coefficients de pression de Li,

Na et K, pour des temperatures comprises entre 4 °K

et 300 OK, ont ete dtudi6es par Dugdale et Gugan [22].

Ces auteurs font remarquer que Li poss6de un mini-

mum de resistance aux tres basses temperatures. Ce

fait n’avait pu etre en evidence par Brigdman car ses temperatures experimentales 6taient trop 6lev6es.

Des essais d’interprétations th6oriques ont 6t6

tent6s en considdrant 1’expression (3). En d6rivaut

celle-ci par rapport au volume, on obtient la relation :

D’autre part, si l’on admet que le terme de couplage

d Log K /d Log V est independant de la temperature

ainsi que

alors le coefficient de volume est relie lin6airement au

coefficient de temperature. Pour les elements suivants :

Li, Na et K cette lin6arit6 a ete mise en evidence par Dugdale et Gugan [23]. Elle permet de d6duire les valeurs de la variation du couplage en fonction de la pression ainsi que celles des vibrations du r6seau. Ces auteurs trouvent que d Log Op/d Log V est tr6s voisin de la constante de Griineisen.

Frank [24] a explique le comportement de Li, seul

alcalin a avoir un coefficient de pression positif a temperature ambiante, à l’aide de la theorie des bandes. Il a montre que, dans le diagramme des

courbes d’6nergie en fonction de la distance int6rato- mique, la diffdrence d’énergie entre les dlectrons 2s et 2p d6crolt lors de la compression. Par suite, la masse

efficace de 1’electron 2s s’accroit entrainant une dimi- nution de la conductivite. Brooks trouve une valeur de

-

0,8 pour d Log m* jd Log V. Par ailleurs Bar- deen [25] a 6mis l’hypothese que le nombre effectif des electrons qui participent au transport diminuait avec

la pression.

Des donnees de magnétorésistance et d’effet ther- mo6lectrique ont mis en evidence le fait que Li est l’un des alcalins qui s’61oigne le plus du modele de 1’electron libre et que sa surface de Fermi est forte-

ment anisotrope. En consequence Cohen et Heine [26]

emettent I’hypothbse selon laquelle un effet de pres-

sion, même pour les faibles valeurs de cette derniere,

se traduit par une augmentation appreciable de la

distorsion qui produit un élargissement de la surface de contact entre la première zone de Brillouin et la

surface de Fermi. Dans le meme ordre d’id6es, Dug-

dale [27] a montre, a partir des donnees de Bridgman,

que la pression augmentait le couplage vibrations- 6lectrons. Il est parvenu a ce résultat en consid6rant les variations du coefficient K avec la pression. La

confirmation expdrimeutale en a 6t6 obtenue au moyen

(6)

de mesures a basses temperatures qui conduisent 4

une valeur negative du coefficient

Le passage par un minimum, de la conductivite du sodium est explique par Frank [24] par le fait que la difference d’6nergie entre les bandes 3s et 3p augmente lorsque les distances interatomiques diminuent. Diffé-

rence qui serait maximum lors du changement de signe du coefficient de pression. D’apr6s les calculs de Ham [28], a 1’exception du sodium, les surfaces de Fermi de tous les alcalins sont def ormees sous l’action de la pression. Pour Na cette surface reste sph6rique à pression mod6rde pour ne se deformer qu’aux tres

hautes pressions. Dugdale suggere que ceci peut expliquer le passage par un maximum de la conduc-

tivite 27]. En effet, une diminution de volume conduit a une augmentation de 1’energie de Fermi ; dans ces

conditions les electrons de la surface de Fermi ont une

tendance moindre a etre diffuses, jusqu’au moment ou

la distorsion de la surface accroit la diffusion par le processus umpklapp.

Le. cesium presente deux transitions,l ’une a 28 kb,

1’autre a 45 kb. La première correspondrait au passage du reseau cubique centre a la sym6trie cubique faces

centr6es. Bridgman [21] a pu d6tecter a la fois par des

mesures 6lectriques et volum6triques la premiere tran-

sition alors que la seconde n’affecte que les mesures

volumétriques. Bridgman la consid6re comme une

transition 6lectronique. Une certaine ambigmte regne

sur la valeur de la pression qui correspond a cette transition, du fait de la non concordance des resultats obtenus par pressions croissantes, avec ceux qui sont

obtenus par pressions décroissantes. En effet, en ope-

rant par pressions croissantes, les mesures de r6sis-

tance font apparaitre un point de rebroussement

vers 54 kb. Pour une variation inverse de la pression

le point singulier se situe 20 kb plus bas. Ce qui donne

une valeur moyenne de la pression comparable a celle

.

que l’on trouve dans la transition volum6trique.

Bridgman pensait que ces divergences ne peuvent pas etre imputables a des erreurs expérimentales, mais

seraient dues a des propri6t6s intrinseques de nature

encore ind6termin6e du cristal de Cs. Ce metal poss6de plusieurs sous-couches incompl6tes ou vides comme

c’est le cas pour les sous-couches 4f, 5d et 5 f et Stern-

heimer [29] a ete conduit a attribuer la seconde tran- sition a l’apparition d’une structure 6lectronique nou- velle, due aux effets de compression qui correspondrait

au passage de l’électron 6s dans la sous-couche 5d. Par ailleurs Lawson [30] estime que le maximum de la resistance peut provenir d’une diffusion r6sonante entre ces deux bandes. Dugdale [27] attribue le mini-

mum de la r6sistivit6 a un contact entre la surface de Fermi et la zone de Brillouin. Contact qui serait pro-

voque par la distorsion de la surface sous 1’action de la

pression.

Le comportement du rubidium est assez semblable a celui du cesium, mais a une 6chelle de pression plus

étendue. Bundy [31] a observé comme Bridgman une

transition a 77 kb ; Balchan et Drickamer en trouvent

une autre a 193 kb [32]. Enfin un maximum de r6sis- tance se situe vers 425 kb. Le rubidium a ses sous-

couches 4d et 4 f vides, par consequent la pression peut,

comme pour le cesium, favoriser une reorganisation 6lectronique par passage de 1’electron 5s dans 4d.

L’énergie correspondante 6tant toutefois tres grande

ce transfert ne peut avoir lieu qu’à tres haute pression.

Dugdale signale que le coefficient

a une valeur positive.

Les m6taux nobles ont un comportement normal. A

la suite de considerations th6oriques, Cohen et Heine

ont conclu que l’effet de pression devait augmenter

l’aire de contact entre la surface de Fermi et la zone de Brillouin pour le cuivre, 1’argent et l’or. Dugdale et Gugan [23] ont vérifié que 1’equation (7) était encore

suivie par le cuivre et signalent une valeur negative de

20 Groupe II. Les alcalino-terreux.

-

Ces m6taux sont encore tres compressibles et leur point de fusion

reste compris entre 650 et 1 300 °C. Ils poss6dent tous, deux electrons périphériques dans la couche s qui se

trouve saturee. Si le chevauchement des bandes n’inter- venait pas, ce seraient donc des isolants. Les resultats de Bridgman [33] montrent que trois d’entre eux sont

anormaux :

Le calcium dont la sous-couche 3d est vide, presente

une transition volum6trique vers 64 kb, qui n’aflecte

pas la resistance. Cette derni6re, selon Drickamer [32]

passe par un maximum vers 375 kb. Mott [34] a tent6 d’expliquer cette augmentation de resistance avec la

pression par une diminution du chevauchement de la bande saturee avec la bande vide imm6diatement

sup6rieure. Le calcul ne confirme pas cette hypoth6se qui par ailleurs, semble inexacte a Manning et Krut-

ter [35].

Le strontium, lequel a ses niveaux 4d et 4 f par- tiellement vides, presente deux transitions que Bridg-

man [33] situe respectivement a 25 et 65 kb. Sa r6sis- tance passe, vers 50 kb, par un maximum non associ6 a une transition qui pourrait 6tre attribuée a un

rearrangement electronique.

(7)

Avec le barium, dont les niveaux 4 f , 5d et 5/ sont vides, Drickamer [32] observe trois transitions qu’il

situe respectivement a 17, a 60 et a 144kb. Entre les deux

prernières la resistance croit lin6airement avec la pres- sion pour ensuite d6croltre.

Le beryllium, Ie magnesium, le cadmium et le

mercure sont normaux. La figure 3 donne une vue

d’ensemble du comportement des alcalino-terreux en

fonction de la pression.

3° Groupes III et IV.

-

Tous ces corps, d’apr6s Bridgman [33] sont normaux. La figure 4 illustre le comportement d’un certain nombre d’entre eux.

Quelques ph6nom6nes particuliers sont cependant à signaler ; ainsi le thallium presente une transition

a 40 kb, le zirconium une a 80 ou 90 kb selon les divers auteurs. Le plomb présente, d’apr6s Drickamer et

Balchan [32] une transition a 161 kb. Ce résultat est confirme par les mesures de Vereshchagin et col. [36].

Pour Drickamer ce corps, qui cristallise dans le sys- t6me cubique faces centrees dans les conditions nor-

rnales, doit avoir sa transition qui est de nature elec- tronique. Aucune transition n’a encore ete observ6e pour 1’etain.

40 Groupes V et VI.

-

Parmi les m6taux normaux

de ce groupe, on observe peu de transitions ; seul

l’arsenic presente une transition 6lectrique que

Vereshchagin et col. [36] situent vers 250 kb.

Parmi les métaux ayant un comportement anormal

comme 1’antimoine, on note une transition volu-

m6trique a 85 kb, qui n’affecte pas la resistance, et une

autre a 130 qui produit, d’apr6s Vereshchagin [37], une

discontinuite de la resistance. Le bismuth est le metal

qui, dans le domaine des pressions actuellement

explore, presente le plus de changements de structure,

les travaux de Bridgman [21,38], suivis par ceux de

Bundy [39] en ont mis huit en evidence jusqu’à 130 kb.

Beaucoup de m6taux de ce groupe ne cristallisent pas dans le syst6me cubique aussi faut-il tenir compte

de l’orientation des cristaux. Bridgman [40] a constate

que la pression accentue 1’anisotropie 6lectrique du

bismuth et de 1’antimoine alors qu’elle la diminue

pour le zinc, le cadmium et retain.

50 Groupes VII et VIII.

-

Ces groupes sont cons- titu6s principalement par les m6taux de « transition ».

Apparaissent comme normaux : fer, nickel, cobalt, rhodium, platine et iridium, ceci d’apr6s les donnees de Bridgman [20-21]. Le fer a la particularité, comme

le montre la figure 4, d’avoir une discontinuite de resistance a 133 kb a 20 °C. Les resultats de Balchan et de Drickamer [32], qui ont mis en evidence cette discontinuité, sont en tres bon accord avec ceux de D. Bancroft, E. L. Peterson et S. Minshall [41] et de

P. J. A. Fuller et J. H. Price [42] obtenus au moyen d’onde de choc.

Le manganese est anormal. Ainsi, vers 60 kb, sa

courbe de resistance presente un point d’inflexion.

Bridgman [21] a observe des variations brusques de pente dans les courbes de resistance et de compressi-

bilit6 du palladium et du nickel.

60 Les terres rares.

-

La s6rie des terres rares cor-

respond au remplissage progressif de la couche 4 f .

Les resultats de Bridgman [43], t44], [45] et de

Trombe [46], [47] montrent que la résistance de terres

rares en fonction de la pression se comporte d’une f agon bien particuli6re pour chacune d’elles. N6an- moins leur caract6re essentiel est de ddcrottre a partir

d’une certaine pression (a 1’exception de 1’ytterbium),

différente d’un corps a un autre, pour tendre vers un

palier.

,

Le cerium et l’ytterbium, qui se singularisent des

autres terres rares par une plus grande compressibilité presentent certaines particularités.

Le cerium vers 10 kb passe d’une structure cfc à

une autre structure cfc, les constantes de ces r6seaux,

6tant 1,82 A et 1,71 A. Des mesures magn6tiques indi- quent qu’il peut y avoir passage de la configuration 6lectronique 4/1 5d’ 6s" a la configuration 5d2 6s2.

L’ytterbium présente un maximum tres net, que Lawson attribue a une diffusion r6sonnante entre les bandes 5d et 4 f qui cesse brusquement apr6s 60 kb. La

resistance est alors constante jusqu’à 200 kb [48].

Enfin le lanthane, dont la resistance varie tres peu

jusqu’A 25 kb, passe par un minimum vers 93 kb.

D’aprbs Lawson [30] la transition pourrait etre due au

passage d’une structure cfc a une structure hexa-

gonale compacte.

70 Les alliages.

-

Ce domaine a 6t6 6tudi6 princi- palement par Bridgman [21], [33], [43], [44]. Ses

resultats sont essentiellement relatifs a des alliages

métalliques dont la composition est assez complexe.

A titre indicatif on peut citer : Cu - Zn, Ag - Zn, Cu5

-

Zn87 Ag5 - Cd8, Agz

-

Al,

...

Bridgman a constate les effets principaux suivants : a) Bien que les constituants d’un alliage, pris s6pa- r6ment, aient des coefficients de pression negatifs,

celui du compose est le plus souvent positif et de toute faqon moins n6gatif. On observe parfois un point de re-

broussement dans le diagramme donnant le coeffi- cient de pression en fonction de cette derni6re (Cas de CU5

-

Zn8).

b) L’adjonction d’une tres faible quantite de metal

a un autre augmente algébriquement son coefficient de

pression.

c) Si les m6taux ne sont pas miscibles, le coefficient de pression du mélange est une fonction bilinéaire’ des coefficients de pression et des concentrations.

d) Alors que les m6taux purs ont un coefficient de

(8)

408

pression pratiquement independant de la température,

oelui des alliages peut avoir un comportement plus complexe allant jusqu’à des inversions de signe. Ainsi

pour I’alliage Agb - Zn8 ce coefficient est n6gatif à

30 °C et positif a 75 °C.

La connaissance de la structure des bandes serait

indispensable pour analyser en detail l’influence de la

pression sur la conductivit6 des alliages. Ndanmoins, Bridgman explique les traits principaux des pheno-

ménes observes par une augmentation de la diffusion des électrons. Celle-ci serait favorisee par 1’apport d’impuretés nouvelles d’une part et par 1’accroissement du desordre d’autre part.

Parmi les alliages de métaux miscibles etudies par

Bridgman, citons : Bi

-

Sn, Bi

-

Cd et Fe

-

Ni.

Les solutions diluees de Sn dans Bi ont une conduc- tivit6 qui se comporte comme celle du Bi pur lorsqu’on

opere par pressions croissantes. Dans ces conditions

jusqu’à 30 kb on observe deux transitions. Mais lors de la d6tente on n’en observe plus qu’une. La presence

de faibles quantités de Sn aurait donc pour effet de stabiliser la phase Biin. Lorsqu’on augmente la concen- tration en Sn jusqu’à 30 % une nouvelle transition

apparait. Bridgman l’attribue au composé d6fini

Bi

-

Sn. Cette transition est reversible et se super-

pose A celles de Bi. Pour des concentrations sup6-

rieures A 50 %, les transitions du Bi disparaissent complètement mais celles du compose Bi

-

Sn sub-

sistent.

Les alliages Fe

-

Ni presentent, suivant les pro-

portions des constituants, une grande variete de r6sul- tats. Voir figure 5. On peut constater des differences notoires de comportement selon la composition et

pour une meme composition, des changements de signe

du coefficient de pression.

Deux alliages particuliers ont des propri6t6s int6-

ressantes pour les techniques de mesures des hautes pressions ; leur intérêt reside en un coefficient de

pression relativement important, pratiquement cons-

tant et un coefficient de temperature faible. Ce sont :

la manganine (Cu, Zn, Sn, Ni, Mn, Al) et l’alliage

or-chrome a 97 % d’or. Le coefficient de pression de la manganine est constant jusqu’A 10 kb et 6gal à 2,4 X 10-6 kg-1 cm2, mais les travaux de P. J.A. Ful-

ler et de J. H. Price [42] permettent de penser que cette constance persiste jusqu’a quelques centaines de kilobars.

8o T entatives d’interprétations théoriques quanti- tatives.

-

Quelques autres tentatives d’interpréta-

tions théoriques, indépendantes de celles que l’on a

déjà mentionn6es pour les alcalins, ont ete faites.

Toutes ont comme point de depart la relation (3),

seules different les hypotheses de base. Ainsi J. Bar- deen [25] utilise la theorie de Debye et suppose que seule la temperature en, dite de Debye, augmente avec

la pression. Cette temperature est directement reli6e à la constante de Gruneisen et Bardeen aboutit a la relation :

,

dans laquelle p est le coefficient de dilatation cubique, Cv la chaleur sp6cifique a volume constant et 8 la densite. Cette expression reflète assez bien les donnees

experimentales Une meilleure relatives approximation aux m6taux a ete normaux. proposée plus

r6cemment par Lawson [30] pour des électrons par-

faitement libres. Elle est bas6e sur des resultats de Mott [34] et de Lennsen et Michels [49]. La variation

du terme de couplage K de la formule (3) depend du

modele de solide thdorique utilise, aussi propose-t-il,

pour le coefficient de pression, l’expression :

dans laquelle x

= -

4/3 en se basant sur le modele de l’ion rigide de Nordheim et x

=

2/3 pour ce meme modele mais associ6 a I’approximation de 1’etroite

liaison x est le coefficient de compressibilité.

Les resultats expérimentaux de Brigdman s’ins-

crivent pour la plupart des m6taux entre les valeurs obtenues avec ces deux coefficients x. Le Li et les alcalino-terreux font toutefois exception.

Signalons enfin que Griineisen [50] a 6tabli une rela-

tion semi-empirique donnant la variation du coeffi- cient de pression en fonction de la temperature a partir

des resultats expérimentaux de Bridgman.

II. EFFET D’UNE PRESSION HYDROSTATIQUE SUR,LA CONDUCTIVITY ÉLECTRIQUE

DES SEMICONDUCTEURS.

A) G6ndralit6s.

-

Les semi-conducteurs usuels

appartiennent a la colonne IV de la classification

pdriodique, mais la notion de semi-conducteur est

beaucoup plus generale et de tres nombreux corps solides cristallins (et mêrne à 1’6tat vitreux) peuvent,

par leurs propri6t6s électriques, leur etre assimilds [51

a 57]. C’est ainsi qu’une catégorie importante est cons-

tituee par les composes intermdtalliques obtenus par

combinaison d’éléroents situ6s symétriquement par

rapport A la colonne IV, une autre par les combinaisons

intermétalliques ternaires, une autre encore par les

oxydes m6talliques.

Leurs liaisons sont covalentes mais aussi partielle-

ment ioniques (les differences d’electronegativite

devenant particulièrement importantes pour les com- binaisons I-VII). La largeur de bande interdite aux

electrons, qui les caractérise specifi quement a toujours

une valeur non nulle, mais assez faible et leur conduc- tivit6 est 6lectronique. Toutefois pour ceux poss6dant

des liaisons fortement ioniques, la conductivité

ionique peut etre importante.

B) Conductivité 6leetrique en fonction de la tem-

p6rature.

-

Avant d’envisager l’influence de la pres-

sion sur la conductivit6 des semi-conducteurs nou-

(9)

409

sommes amen6s A examiner, d’une facon succincte, les

effets dus aux variations de temperature, car ce fac-

teur a une importance primordiale sur le comporte-

ment de la r6sistivit6 de ces corps.

La figure 6, due a Michels et col. [58], montre

1’allure des variations de la r6sistivit6 du germanium dop6, type p, pour deux pressions, en fonction de l’inverse de la temperature dans un domaine assez

6troit de celle-ci (12,5 OC a

-

50 oC).

La region des temperatures lpeu 6lev6e situ6e à droite du maximum correspond au domaine de conduc- tivit6 extrinsèque. Il y a ionisation complète des centres d’impuretés, mains l’agitation thermique du reseau

diminue la mobilite des porteurs entrainant une

augmentation de la r6sistivit6. Dans la region de gauche commence a s’établir le r6gime de conductivite

intrinsbque. La courbe Log p

=

¡(1IT) est alors une

droite de pente Eg/2k et la conductivite peut s’expri-

mer par :

un et (1p 6tant respectivemelit les mobilités des donneurs et des accepteurs, mn et mp leurs masses effectives.

On voit donc quelole comportement d’un semi- conducteur en fonction de la temperature est totale-

ment different de celui des m6taux. Leur r6sistivit6 qui,

a temperature normale, est comprise entre 10-2 et

109 ohm cm. d6crolt tres rapidement avec la temp6-

rature. Le coefficient de temperature d’un serrii- conducteur est toujours n6gatif dans le domaine

intrins6que.

Ainsi que nous venons de le voir la variation de conductivité ne suit pas exactement celle de la concentration en porteurs de charges. En effet, deux

causes principales perturbent la mobilite des porteurs

en s’opposant a leur mouvement :

-

La presence d’impuretes et d’imperf ections dans

le cristal dont 1’action est pr6pond6rante aux basses temperatures. Les electrons sont alors diffuses par les centres d’impuretés ionis6es.

-

L’agitation thermique du reseau aux moyennes et aux fortes temperatures qui provoque des collisions

entre les electrons et les modes vibratoires du reseau.

La mobilite en fonction de la temperature suit approximativement une loi de la forme :

En fait cette formule ne rend pas exactement compte des resultats expérimentaux et, pour un echan- tillon de germanium, Morin [59] donne, dans le

domaine extrins6que, pour les mobilites des trous et des electrons, les expressions suivantes :

Radkowsky [60] a fait remarquer que sous 1’effet de l’agitation thermique il y a reduction de la largeur

de la bande interdite par suite de Felargissement des

niveaux. A titre indicatif nous donnons la valeur de

(dEg IdT)p obtenue par A. Michels [58] pour le ger- manium de type p :

D’unc maniere générale les influences simultanées de la pression et de la temperature pourront s’exprimer

par :

/dEgB _/dE,B p/dEgB

dT p dT v X dP T dEg _ /dE,B p/dEgB

(dEg) = (dEg) V Z (dEg) . (15) dT p dT v X dP T

C) Influence de la pression sur la conductivité 6lectrique des semi-conducteurs.

-

Tout comme pour les m6taux,l’action d’une pression hydrostatique sur

un cristal semi-conducteur, dans un domaine donne

d’élasticité, ne modifie pas sa tructure cristalline. Au- dela de ce domaine, des transformations polymor- phiques peuvent se produire. Le cristal acquiert alors

une sym6trie superieure et aussi une compact£ plus

grande.

Tout ce qui a ete dit au sujet des m6taux reste valable pour les semi-conducteurs avec en plus l’in- fluence des caractères propres de ces corps : nature des

liaisons, largeur de la bande interdite, etc....

Dans la formule 10 on peut voir que, sous 1’effet de la pression, cinq quantités sont susceptibles de varier

simultan6ment ou s6par6ment : mn, mp, P-n, up et Eg.

Leur variation d6pendra de l’influence de la pression

sur la structure propre du cristal, sur celle des bandes et sur les modes de vibration du r6seau. Ainsi la masse

effective est reliee a la structure des bandes et toute modification de l’une se repercL..te sur 1’autre et par la meme sur les mobilites. Dans le cas de semi-conduc- teurs poss6dant un minimum dans la bande de conduc- tion en k(000) de la zone de Brillouin, la relation qui

donne les variations de la mobilite en fonction de la

pression est relativement simple.

En suppo’sant que la loi de variation de u est du type :

on trouve d’apr6s Keyes [61] :

En general, dans le domaine intrinsèque, on peut

voir dans la formule (10) que les variations de un et up

27

(10)

410

seront faibles devant celles du terme en e-Eg/2kT; ce

sont donc les effets de pression sur Eg qui auront le plus d importance et l’on peut ecrire formellement que :

D) R6sultats expérimentaux.

-

Les m6thodes d’investigation permettant de connaitre le coefficient de pression (dEg/dP)y sont de deux sortes :

- Methode glectrique.

-

Mis à part le domaine des resistances 4 mesurer, les dispositifs expérimentaux

sont tres voisins de ceux que l’on utilise pour la

mesure d. s conductivit6s des m6taux. Le processus suivi est le suivant : le relev6 de la pente des courbes

Log a

=

f(1fT) perm. t d’accéder à la largeur de la

bande interdite Eg. Une etude en fonction de la pres- sion permet ensuite d’avoir les valeurs de dEg/dP.

Cette derni6re quantité peut 6galement etre obtenue directement a partir d! s courbes Log a

=

f(P)T-

-

Mgthode optique. - Un plioton d’énergie au

moins 6gale a Eg de la bande interdite peut contribuer

a faire transiter des electrons de la bande de valence à la bande de conduction. Le nombre de photons d’éner- gie Eg transmis est inférieur a celui des photons

incidents a cause de l’absorption par les vibra- tions du r6seau. Ce phenomene se traduit par une bande d’absorption dont le seuil depend de la lar-

geur de la bande interdite. L’effet de pression en augmentant ou en retrecissant la bande interdite

d6place ce bord d’absorption optique.

Un electron peut passer dans la bande de conduc- tion de deux manières différentes suivant qu’il conserve

le meme vecteur d’onde k, ce sont alors des transitions

directes, ou avec des k diff6rents, les transitions sont alors indirectes.

La m6thode 6lectrique mesure toujours la largeur de

la bande interdite correspondant aux differences

d’énergies minima entre les bandes de conduction et de valence. Elle peut done, indistinctement, mesurer les energies dues a des transitions directes ou a des tran- sitions indirectes. La m6thode optique est plus fine en

ce sens qu’elle permet de différencier les deux sortes de transitions.

Les resultats, concernant les corps simples, vont 6tre présentés maintenant dans l’ordre des colonnes de la classification p6riodique de Mendelejeff.

10 ELEMENTS DE LA COLONNE III.

-

Jusqu’d pr6- sent, seul le bore, parmi les elements de cette colonne,

a ete 6tudi6 dans un important domaine de pressions.

11 presente les propri6t6s caractéristiques d’un semi- conducteur, ainsi sa variation relative de resistance en

fonction de l’inverse de la temperature d6croit forte-

ment. Vereshchagin [62] 1’a 6tudi6 jusqu’a des pres-

sions de l’ordre de 200 kb. 11 a trouve que sa resistance

diminuait assez rapidement pour des pressions peu

TABLEAU N° 1

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