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Construire sur solins dans les campagnes de la région Centre – Val de Loire au premier Moyen Âge

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: halshs-01890433

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01890433

Submitted on 8 Oct 2018

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Construire sur solins dans les campagnes de la région Centre – Val de Loire au premier Moyen Âge

Stéphane Joly, Emmanuel Marot, François Capron, Gwenaël Roy

To cite this version:

Stéphane Joly, Emmanuel Marot, François Capron, Gwenaël Roy. Construire sur solins dans les

campagnes de la région Centre – Val de Loire au premier Moyen Âge. De bois, de pierre et de

terre, archéologie de la construction au haut Moyen Âge, 39ème journées internationales d’archéologie

mérovingienne de l’AFAM„ Oct 2018, Auxerre, France. �halshs-01890433�

(2)

Les constructions sur solins dans les campagnes au premier Moyen Âge (VI e - XI e s.) n’ont jusqu’à présent jamais fait l’objet d’un inventaire ou d’une étude spécifique en région Centre - Val de Loire.

Ces découvertes, rares, se multiplient parallèlement avec le fort développement de l’archéologie préventive. Sur environ 550 opérations portant sur près de 300 sites ruraux médiévaux, essentiellement du premier Moyen Âge, l’inventaire entrepris recense actuellement 30 bâtiments sur solins sur 13 sites distincts. Ce corpus permet déjà d’esquisser certaines tendances qu’il faudra confirmer.

Leur inégale répartition géographique ne reflète pas celle des interventions archéologiques 1 . Le Sud Touraine et la proche campagne de Bourges concentrent plus des 3/4 des occurrences dont 21 sur 4 sites. Elles restent exceptionnelles ailleurs, notamment dans une large moitié nord. Un déficit d’interventions portant sur certains territoires ou périodes peut expliquer des vides apparents. La facilité d’accès aux ressources en pierre (récupération ou extraction si l’environnement géologique le permet) est aussi à prendre en compte. La question principale reste probablement celle de problèmes de conservation ou de pratiques architecturales locales.

La conservation des solins, souvent médiocre, apparait

toujours multifactorielle. L’excavation des bâtiments, même légère, ou le piégeage par tassement dans une fosse

antérieure sous-jacente, joue un rôle protecteur évident.

Dans la moitié des cas, le dépôt de colluvions, voire plus rarement l’installation de pierriers postérieurs, favorise leur conservation. L’usage postérieur des terrains, en particulier des pratiques agricoles peu invasives (pâture etc.) est aussi déterminant 2 .

De manière générale, les lots mobiliers des niveaux contemporains (construction ou occupation) restent peu conséquents. La stratigraphie, quelques analyses radiocarbones et le contexte

environnant permettent parfois d’affiner les chronologies. Ainsi, la moyenne des intervalles de datation atteint près d’un siècle et demi environ.

A l’échelle régionale, ces intervalles se répartisent de manière homogène sur toute la période considérée, sans aucune anomalie visible 3 . Par contre, localement, des particularismes

micro-régionaux semblent émerger, possibles épiphénomènes d’un corpus restreint. Les trois groupes chronologiques repérés (avant, autour et après 800) ont des distributions spatiales distinctes 4 :

_ en périphérie de Bourges, les constructions sont toutes antérieures au milieu du IX e s. ;

_ en Touraine du sud, elles sont attestées pendant toute la période mais elles ne deviennent fréquentes qu’à partir du VIII e s., voire après ;

_ dans une large moitié nord de la région, les rares exemplaires découverts apparaissent à partir de la seconde moitié du VIII e s., voire plutôt le IX e s.

Les raisons de ces singularités locales restent à préciser. Pour les plus anciennes constructions, la pérennité de mode architectural more romano est envisageable, d’autant plus que les

exemples de la proche campagne de Bourges succèdent souvent plus ou moins directement à une villa antique.

Les questions sociales et fonctionnelles sont les plus délicates à aborder, faute d’indice évident.

A l’échelle de chaque site, seul l’assemblage des différents mobiliers et l’insertion de la construction dans son proche environnement apportent quelques éléments de discussion. Cette problématique devra donc être approfondie par une analyse plus poussée des assemblages mobiliers et des

niveaux de sols, à l’échelle des structures, du site et par une comparaison régionale.

En l’état, aucune différence ou évolution notable des modes de construction ou des formes architecturales n’est perceptible entre les groupes micro-régionaux et chronologiques.

Une plate forme excavée préalable (30 cm de moyenne) est attestée dans la moitié des cas, les solins étant disposés contre les bords internes. Pour une dizaine d’autres cas, seul l’espace interne est légèrement excavé, suggérant éventuellement un modeste décaissement préalable. Les

derniers, les plus mal conservés, sont souvent posés dans de légères tranchées de fondation, voire à même le sol. Seules deux terrasses préparatoires par remblaiement sont supposées.

Un tiers des exemples se limite à une ou deux portions de solin et offre des plans trop lacunaires.

Les autres sont à peu près restituables ou complets. Les formes sont très majoritairement rectangulaires (rapport L./l. compris entre 1,1 et 2,8) ou légèrement trapézoïdales.

Quatre constructions à abside (au moins sur un côté) sont attestées 5 . Les autres disposent de pignons plats.

Les constructions les mieux conservées ont des dimensions très variables (L. : entre 4,1 et 24,5 m, 11,2 m de moyenne, l. : entre 3,2 et 10,2 m, 6,5 m de moyenne et surface interne : entre 10 et

200 m 2 , 68 m 2 de moyenne).

Les ouvertures sont rarement identifiées. Les modes de construction des solins (dimensions, matériaux, liants, appareils etc.) varient mais des constantes se dessinent sur certains sites ou territoires. Des effondrements permettent de restituer des solins s’élevant jusqu’à 60 - 80 cm. La partie haute des élévations nous échappe assez largement. A l’exception d’un unique cas, tardif, avec de très rares tuiles, l’emploi de végétaux pour la couverture est supposé. Ces constructions bénéficient d’aménagements internes : quelques foyers sont préservés et des murs de refend ou des alignements de trous de poteau matérialisent des partitions.

La stratigraphie interne conservée se limite souvent à des radiers de sol 6 et plus rarement à des niveaux d’occupation ou des effondrements ou remblais postérieurs.

0 25 50 km

Sites avec constructions sur solins (1 à 8 ex)

Sites médiévaux

La Chapelle Saint-Ursin Saint-Florent-sur-Cher

Saint-Germain-du-Puy

Néons-sur-Creuse Saint-Cyr-sur-Loire

Le Subdray Fondettes

Crouzilles

Pussigny

Chevilly

Maillé Ports

Mareau-aux-Bois

500 600 700 800 900 1000 1100

constructions postérieures à 800

constructions antérieures à 800

Pussigny, Grouet - Bat50 St-Florent-sur-Cher, TdB - Bat1 Pussigny, Grouet - Bat68 La Chapelle St-Ursin, Angoulaire - St3001/3002 Le Sudray, RN151 - maisonA Le Sudray, RN151 - maisonBe1 Le Sudray, RN151 - maisonBe2 Le Sudray, RN151 - maisonCe3 Le Sudray, RN151 - maisonD Maillé, Rabaudière - Co3 St-Germain-du-Puy, Boubards - St1001 Néons-sur-Creuse, Les Cognèes - F117 St-Germain-du-Puy, Boubards - St1005 Pussigny, Grouet - Bat1 Mareau-aux-Bois, Atouas - F3-125 St-Germain-du-Puy, Boubards - St1006 St-Germain-du-Puy, Boubards - St1007 St-Germain-du-Puy, Boubards - St3005 Pussigny, Grouet - F5194 Fondettes, Vermicellerie - F27/F116 Crouzilles, Méligrette - Bat1 Pussigny, Grouet - F3172 Chevilly, Pièce de Chameul - Bat1 St-Cyr-sur-Loire, Gruette - Ens2 Ports, Barrage - BatA Ports, Barrage - BatB Ports, Barrage - BatC Pussigny, Grouet - Bat66 Pussigny, Grouet - Bat16 Pussigny, Grouet - Bat15

périphérie Bourges sud Touraine région Centre (autre)

0 50 km

constructions sur solins circa 800.

constructions sur solins

Saint-Germain-du-Puy

Pussigny

Mareau-aux-Bois

Néons-sur-Creuse

0 50 km

constructions sur solins antérieures à 800.

constructions sur solins

La Chapelle Saint-Ursin Saint-Florent-sur-Cher

Saint-Germain-du-Puy Le Subdray Pussigny

Maillé

0 50 km

constructions sur solins postérieures à 800.

constructions sur solins

Saint-Cyr-sur-Loire

Pussigny

Chevilly

Ports Crouzilles

Fondettes

Négatif de poteau Trou de poteau Solin

0 1/100 5 m

Construire sur solins dans les campagnes de la région Centre - Val de Loire au premier Moyen Âge (VI e – XI e s.)

Auteurs:

Stéphane Joly

(Inrap, Tours, UMR 7324 Citeres-LAT)

Emmanuel Marot

(Bourges plus, UMR 7324 Citeres-LAT)

François Capron

(Inrap, Orléans)

Gwenaël Roy

(Inrap, Tours)

Fig. 1: Localisation des 13 sites ayant livré des constructions sur solins du premier Moyen Âge.

Fig. 2: Le solin de Maillé (37), conservé sur une hauteur de moins de 20 cm et recouvert d’une mince couche de terre végétale superficielle, aurait pu

complètement disparaitre avec des labours classiques plus profonds.

Fig. 3: Intervalles de datation des constructions sur solins.

Fig. 4: Répartition des constructions sur solins selon les trois groupes chronologiques repérés.

Fig. 5: Bâtiment 50 de Pussigny (37), installé à flanc de vallon dans une plate forme partiellement décaissée: la forme en abside permet

notamment de répartir au mieux les poussées des terres en surplomb.

Le reste de la construction, sur une terrasse, a largement disparu.

Fig. 6: Bâtiment 1 de Pussigny (37): son épais radier interne est formé de blocs et dalles dressés. Les solins sont étroits et de grandes dalles posées de chant en carreau forment la première assise.

Fig. 7: St1001 de Saint-Germain-du-Puy (18) est la plus grande construction régionale.

Le peu de mobilier découvert et les trop rares analyses physico-chimiques du niveau d’occupation suggèrent une fonction mixte (habitation et étable).

1

2

3

4

5

7

6

De bois, de pierre et de terre, archéologie de la construction au haut Moyen Âge , 38e journées internationales de l’AFAM, Auxerre 4-6 octobre 2018.

Une répartition géographique inégale :

Une architecture en pierre souvent fugace :

Des chronologies distinctes selon les territoires :

Modes de construction et formes architecturales :

La question sociale et fonctionnelle :

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