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A) La difficile entrée dans l’âge démocratique : la Deuxième République et le Second Empire

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A) La difficile entrée dans l’âge démocratique : la Deuxième République et le Second Empire

1) La Deuxième République 1848-1852

1.1) Février 1848, le retour des idéaux démocratiques

1.2) Le gouvernement provisoire et la difficile installation de la deuxième République 1.3) La courte expérience républicaine (1848-1851)

2) Le Second Empire, entre conservatisme et libéralisme 2.1) Les caractéristiques politiques du régime

2.2) L’Empire libéral 1860-1870 Points de passage

Alphonse de Lamartine en 1848

George Sand, femme de lettres engagées en politique

Louis-Napoléon Bonaparte, premier président de la république

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Thème 2 : La France dans l’Europe des nationalités : politiques et société (1848-1871) Image « Les guerres du Second Empire »

A) La difficile entrée dans l’âge démocratique : la Deuxième République et le Second Empire Pages 88-113

Dessin p88-89 « Le suffrage universel » Vocabulaire et notions

Ateliers nationaux Banquet républicain

Candidats officiels Césarisme

Césarisme démocratique Coup d’Etat

Légitimistes Libéralisme

Orléanistes Parti de l’Ordre

Plébiscite Question sociale

Régime parlementaire Socialisme

Acteurs

Alphonse de Lamartine (1790-1869) Odilon Barrot (1791-1873)

Victor Schoelcher (1804-1893) Alexis de Tocqueville (1805-1859)

Louis Blanc (1811-1882) Adolphe Thiers (1797-1877)

Alexandre Ledru-Rollin (1804-1874) Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1873) Amandine Dupin dit George Sand (1804-1876) Victor Hugo (1802-1885)

Auguste Blanqui (1805-1881) Léon Gambetta (1838-1882) Eugène-Louis Cavaignac (1802-1857) Emile Ollivier (1825-1913) Dates

14 février 1848 : Guizot interdit un banquet

républicain à Paris 22-24 février 1818 : Journées révolutionnaires 24 février 1848 : Proclamation de la Deuxième

République 24 février 1848 : Lamartine dirige le gouvernement

provisoire

5 mars 1848 : Suffrage universel masculin 27 avril 1848 : Abolition de l’esclavage 22-26 juin 1848 : Insurrection à Paris 4 novembre 1848 : Vote de la Constitution 10 décembre 1848 : Louis-Napoléon Bonaparte élu

président de la République 13 mai 1849 : Victoire du parti de l’ordre aux élections législatives

2 décembre 1851 : Coup d’Etat de Louis-Napoléon

Bonaparte 2 décembre 1852 : Proclamation du Second Empire

1860 : traité de libre-échange avec la Grande-

Bretagne 1864 : Instauration du droit de grève

1869-1870 : Réformes instituant un régime

parlementaire 2 septembre 1870 : Napoléon III prisonnier à Sedan

4 septembre 1870 : Proclamation de la Troisième

République 1848-1852 : Deuxième République

1852-1870 : Second Empire

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Introduction

L'écrivain allemand Heinrich Heine, exilé à Paris depuis 1831, parle au sujet de la révolution de février 1848 du sentiment qu'il a éprouvé de voir s'« écrouler le vieux monde avec un fracas épouvantable »

La révolution de 1848 s’inscrit dans les nombreux soubresauts révolutionnaires qui agitent la France de 1789 à 1871. Elle met fin en 4 jours, du 22 au 26 février 1848, à la monarchie de Juillet. Cette monarchie était née au cours d’une autre révolution, celle des Trois Glorieuses, en 1830, et semblait proposer une synthèse des acquis de la révolution de 1789, la souveraineté nationale, assurée par deux chambres, et une stabilité du pouvoir, incarnée dans le roi. Le droit de vote était soumis au cens. Le 21 février 1848, le président du Conseil François Guizot interdit le banquet du 12e arrondissement à Paris, repas politique durant lequel intellectuels, professeurs, étudiants républicains et républicains socialistes, discutent de l’abolition du cens. S’ouvre alors une période révolutionnaire dont les conséquences politiques sont la naissance de deux régimes, une république et un empire, au cours desquels les Français poursuivent l’apprentissage de la démocratie.

1) La Deuxième République 1848-1852

Tableau 1 p96 « Lamartine à l’Hôtel de Ville de Paris »

1.1) Février 1848, le retour des idéaux démocratiques

22 février une foule converge sur la place de la Concorde pour montrer son mécontentement face à l’interdiction de tenir un banquet républicain à Paris. Ce dernier banquet à Paris devait clôturer la

« campagne des banquets » organisée par l’opposition républicaine pour contourner la loi sur l’interdiction de réunion. La Garde Nationale est envoyée contre les manifestants mais elle pactise avec ces derniers :

« Guizot démission ». Guizot démissionne. Le comte Molé, réformiste, devient président du Conseil.

Dessin « Barricades, février 1848 »

Mais le soir des ouvriers arrivent du faubourg Saint-Antoine pour venir manifester et des échauffourées ont lieu devant le ministère des affaires étrangères et la garde tire sur eux provocant plusieurs dizaines de morts. Une foule scandalisée s’empare des corps, devenus symboles des violence d’Etat sur le corps civique : c’est la « promenade des cadavres » dans Paris.

Le soir du 23, près de 1500 barricades érigées dans tout l’Est parisien marquent le changement de nature de l’événement : c’est le début d’une insurrection.

Le contexte socio-économique et politique

- Une crise frappe la France à partir de 1845 : crise de subsistance avec de mauvaises récoltes, augmentation des prix des blés, puis une baisse de la demande industrielle en 1847. Le chômage augmente ainsi que l’endettement des classes populaires. Un ressentiment se développe à l’égard des propriétaires et classes dirigeantes.

- Le climat politique et intellectuel : les républicains sont encore minoritaires (Alexandre Ledru-Rollin et François Arago sont deux députés républicains en 1848). Certains, encore plus minoritaires, sont socialistes, inspirés diversement par Saint-Simon, Charles Fourier, Louis Blanc, Auguste Blanqui ou Lamennais.

La révolution de 1848 est inattendue

Albert de Broglie, orléaniste : « L’événement me tomba sur la tête, absolument comme la foudre » Etienne Cabet, premier homme politique à se déclarer « communiste », écrit « la révolution est arrivée comme une bombe ou un éclair ».

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La Révolution de 1848 se diffuse dans toute l’Europe. Des mouvements insurrectionnels sont même antérieurs à 1848 et témoignent d’un phénomène politique européen : la volonté de démocratiser les régimes. Le gouvernement n’intervient pas pour soutenir les révoltes dans les autres pays européens (signe de tempérance). Autriche, Hongrie, Prusse, Etats italiens, Roumanie, Pologne : c’est le « Printemps des Peuples » contre les Empires.

1.2) Le gouvernement provisoire et la difficile installation de la deuxième République Dessin « Le gouvernement provisoire de février 1848 »

Le 24 février, le roi abdique pour son petit-fils, le Comte de Paris, 9 ans. Mais des parisiens se sont emparés des Tuileries et le trône est brûlé sur la place de la Bastille. La famille royale s’exile à Londres, provoquant de ce fait une vacance du pouvoir. Des députés marchent vers l’Hôtel de ville, 11 noms sont choisis pour former un gouvernement provisoire, dont Arago (un scientifique), Ledru Rollin (avocat), Louis Blanc (journaliste et historien) et Lamartine (un poète). Ils proclament la République.

L’installation du nouveau régime s’opère dans un climat d’enthousiasme collectif et d’unité populaire. Des intellectuels, artistes, écrivains, ou poètes, comme Charles Baudelaire, s’engagent aux côtés du nouveau régime. Très proche des milieux républicains et socialistes, l’écrivain George Sand apporte un soutien sans faille au gouvernement provisoire par ses articles et ses prises de parole.

Point de passage p96-97 « Alphonse de Lamartine en 1848 » Texte 2 p96 « Le drapeau de la France »

Lamartine, de part le ton lyrique de ses écrits et discours, incarne l’élan de cette révolution fraternelle. Des arbres de la Liberté sont plantés dans de nombreuses villes, souvent bénis par un curé (présence d’un socialisme chrétien). Les gens s’interpellent dans la rue « citoyen ! », ils signent « Salut et Fraternité » : c’est « L’Esprit de 1848 » ou « l’Illusion lyrique ».

Le choix du drapeau tricolore incarne cette volonté de trouver un consensus qui ne tombe pas dans la radicalité de 1793. La volonté du gouvernement provisoire auquel il participe en tant que ministre des affaires étrangères est de rendre au peuple la souveraineté dont il est le garant légitime, par le biais du suffrage universel. L’égalité juridique est posée comme fondement de toute démocratie (cf. Tocqueville).

Dossier p102-103 « L’abolition de l’esclavage »

Dossier p104-105 « Le suffrage universel sous la Deuxième République » Le gouvernement provisoire prend de nombreuses mesures en peu de temps

25 février : création des ateliers nationaux pour les ouvriers au chômage. Lamartine dans un vibrant plaidoyer refuse le drapeau rouge.

26 février : réorganisation de la Garde nationale ouverte à tous, la peine de mort est abolie en matière politique (rassurer par rapport au souvenir de la Terreur).

2 mars : suffrage universel masculin. Ainsi le corps électoral passe de 240 000 électeurs à 9 millions ! 4 mars : Liberté de la presse et de réunion garantie, création de près de 300 journaux en un mois.

27 avril : abolition de l’esclavage dans les colonies par Victor Schoelcher. Doc p 102-103

Mais aussi projet de réformes scolaires porté par Hippolyte Carnot : laïcité, gratuité et obligation.

Certaines femmes sont politiquement engagées et créent des journaux (Eugénie Niboyet « La Voix des femmes »), des clubs (Jeanne Deroin). Jenny d’Héricourt fonde la Société pour l’émancipation des femmes et demande le droit au divorce et la majorité juridique.

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Point de passage p98-99 « George Sand, femme de lettres engagée en politique »

- Ses idées : Républicaine lyrique « nous y périrons tous plutôt que de la lâcher », « le plus admirable peuple de l’Univers », « fanges…cieux ». Exaltée par la révolution de 48, elle se fait l’écho des élans fraternels spontanés.

Sa participation à l’action du gouvernement : Elle fait des allers retours à Paris pour accompagner le soulèvement et rédige des circulaires pour le ministres de l’Instruction publique et de l’Intérieur. Elle crée un journal, La Cause du Peuple.

Une vision critique : Elle regrette que les femmes n’aient pas de pouvoirs politiques, mais elle l’explique par la nécessaire émancipation juridique des femmes, préalable à leur émancipation politique. Elle-même reste dans l’ombre de grands hommes politiques de l’époque tel Ledru Rollin.

Issue d’un vote au suffrage universel (participation 83%), une assemblée de 900 députés (500 républicains modérés dits conservateurs, 300 monarchistes et une soixantaine radicaux et socialistes) est constituée et proclame officiellement la République le 4 mai. Une commission exécutive remplace le gouvernement provisoire : Albert et Blanc (le courant socialiste) en sont exclus. La division s’installe entre un pouvoir modéré et les forces socialistes qui veulent poursuivre les réformes sociales.

L’unité de février 1848 se révèle illusoire. Les désirs politiques des républicains et des conservateurs, des ouvriers et des paysans, des parisiens et des ruraux s’avèrent contradictoires.

Tableau « L’Assemblée nationale envahie le 15 mai 1848 »

De plus, le faible score des radicaux et socialistes aux élections d’avril 1848 est une profonde déception pour les ouvriers parisiens. Ainsi, Le 15 mai 1848 ; l’Assemblée nationale est envahie par des manifestants socialistes dont certains veulent former un nouveau gouvernement : la Garde nationale disperse la foule et arrête les meneurs ; Auguste Blanqui (théoricien de l’insurrection permanente violente), Fernand Raspail et Armand Barbès.

Dessin « Barricades, juin 1848 »

Tableau « Barricade rue Soufflot, juin 1848 »

C’est dans ce contexte tendu qu’éclatent « Les journées de juin » : des barricades sont érigées dans tout l’Est parisien le 22 juin conséquemment à l’annonce du décret de fermeture des ateliers nationaux. 25 000 combattants armés défient contestent la légitimité de la représentation nationale et réclame l’instauration d’une république sociale. L’Assemblée demande au ministre de la guerre, le général

Cavaignac, de ramener l’ordre à la tête d’une armée de 50 000 hommes. C’est chose faite le 26 juin mais les combats ont été violents : 6 000 morts (1800 pour l’armée, 4 000 pour les insurgés), 9000 blessés, 25 000 arrestations et 11 000 condamnation à la prison ou à la déportation en Algérie. Des volontaires provinciaux ont rejoint la Garde nationale pour converger vers Paris et participer à la répression, confirmant ainsi les divergences entre un modérantisme légaliste provincial et un radicalisme insurrectionnel parisien.

L’Assemblée demande la destitution du gouvernement provisoire et confie le pouvoir à Cavaignac jusqu’aux prochaines élections.

Le rêve d’une république démocratique et sociale disparaît : la rupture entre les ouvriers et la Deuxième république est définitivement consommée.

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1.3) La courte expérience républicaine (1848-1851) Schéma 1 p92 « La Constitution du 4 novembre 1848 »

A l’été 1848, les députés rédigent la Constitution de la II° République promulguée le 4 novembre 1848.

Une assemblée nationale unique (le bicamérisme est abandonné car la Chambre des pairs a été critiquée sous la Monarchie de juillet), composée de députés élus pour 3 ans au suffrage universel masculin.

Abandon de l’idée de collégialité pour l’exécutif (souvenir du Directoire) : président unique (référence aux Etats-Unis) élu au suffrage universel direct (très critiqué par des républicains comme Jules Grévy pour qui l’Assemblée nationale devrait élire et révoquer le président) pour 4 ans. Lamartine défend le suffrage universel direct pour le président.

Repère p100 « L’élection présidentielle du 10 décembre 1848 »

Point de passage p100-101 « Louis-Napoléon Bonaparte, premier président de la République » Les premières élections présidentielles au suffrage universel ont lieu le 10 décembre 1848

C ‘est une lourde défaite pour les candidats de gauche qui se présentent en ordre dispersé : Ledru Rollin (371 000 voix), Raspail (37 000), Lamartine (8000). A droite Cavaignac réunit 1 448 000 voix mais c’est une large victoire pour Louis Napoléon Bonaparte, soutenu par les orléanistes libéraux de Thiers et les

légitimistes, associés dans un « parti de l’ordre » avec 74, 2% des suffrages, soit 5 434 000 voix. La France rurale a voté massivement pour Bonaparte, candidat du parti de l’ordre.

Tableau 2 p93 « Les forces politiques sous la Deuxième République »

Elections législatives en mai 1849 : Forte polarisation de la chambre entre les démocrates-socialistes (200 sièges) qui revendiquent l’héritage de 1793 et en les monarchistes (500 sièges), orléanistes dont

Tocqueville élu député de la Manche, et légitimistes. Au centre : le parti de l’Ordre (100 sièges) devient le pivot du Corps législatif.

La France est coupée en deux suivant une diagonale Est/ouest : Est « rouge », Ouest « blanc ».

Lamartine échoue aussi à se faire réélire député.

Rapidement des mesures de restriction des libertés sont prises, notamment sur la presse avec la systématisation de la censure.

Des préfets à poigne proches de Bonaparte sont nommés dans les départements.

Le Comte de Falloux, ministre de l’Instruction publique fait voter une loi sur la liberté d’enseignement qui encourage l’enseignement religieux.

Jugés trop républicains, les cours de Michelet au Collège de France sont suspendus.

En 1850, l’Assemblée réduit le suffrage universel en enlevant à 30% du corps électoral le droit de vote.

Hostile à une politique qu’il considère comme une dérive conservatrice et anti-démocratique, Louis- Napoléon Bonaparte cherche à faire réviser la Constitution afin de prolonger son mandat présidentiel.

C’est un échec : la proposition est repoussée par l’Assemblée le 19 juillet 1851.

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Estampe 3 p101 « Le deuil »

L’échéance de 1852 arrivant, Louis-Napoléon Bonaparte ne pouvant se représenter, décide d’organiser un coup d’Etat, le 2 décembre 1851(date du sacre de son oncle), appelé « Opération Rubicon » (référence à César).

Les réactions hostiles au coup d’Etat reste limitées mais sont sévèrement réprimées : 30 départements sont mis en état de siège par l’armée, exil forcé de républicains comme Victor Hugo ou Victor Schoelcher (en tout 10 000 personnes dont certains partent en Algérie) et 3 000 internements. Sévérité justifiée par le pouvoir qui brandit la peur des jacqueries et des insurrections populaires.

Un Plébiscite est organisé pour entériner le coup d’Etat : 74% de OUI.

Carte 1 p91 « La vie politique sous la Deuxième République » 2) Le Second Empire, entre conservatisme et libéralisme Tableau 1 p107 « Un portrait officiel »

Dossier p107 « Le second Empire, un régime monarchique » 2.1) Les caractéristiques politiques du régime

Schéma 1 p94 « Les institutions du Second Empire »

En janvier 1852, nouvelle constitution est promulguée. Elle conserve une forme républicaine mais le mandat présidentiel est porté à 10 ans.

Puis le 2 décembre 1852 l’Empire est rétabli après un plébiscite (78 % de oui). Napoléon III n’est pas sacré car Pie IX lui demande de venir à Rome (Pie VII était venu sacré Napoléon à Notre-Dame). C’est le début de l’opposition systématique de Victor Hugo qui surnomme l’empereur Napoléon III « Napoléon le Petit ».

Le régime est bicaméral, composé d’un Corps législatif élu au suffrage universel mais avec candidatures officielles, et le Sénat dont les membres sont inamovibles (cardinaux, officiers d’armée, membres de la famille impériale), tous présents de droit et nommés par le « prince président ».

L’empereur a le monopole de l’initiative des lois et les ministres ne rendent de comptes qu’à lui. Tous les corps de l’Etat doivent prêter serment d’obéissance et de fidélité à la Constitution et à l’Empereur. Il a le droit de grâce, on rend la justice en son nom, il promulgue les lois.

Il s’agit d’une monarchie constitutionnelle avec maintien du suffrage universel et utilisation du plébiscite pour nouer un lien fort entre l’Empereur et le peuple, en se méfiant du travail parlementaire. C’est une forme de césarisme démocratique.

Dans la foulée de la répression des opposants au coup d’Etat, les libertés publiques sont suspendues et la presse est étroitement contrôlée par le décret du 17 février 1852. Une autorisation préalable est

nécessaire pour tout journal qui souhaite aborder un sujet politique. Face à de nombreux procès en correctionnelle : les rédactions pratiquent l’autocensure.

Répression et propagande sont utilisées sans pour autant que la recherche d’un consensus populaire ne soit écartée (création d’une presse bonapartiste comme La Patrie ou Le Constitutionnel dans lesquels tous les discours de Napoléon III sont imprimés et diffusés). L’attentat d’Orsini, révolutionnaire et patriote italien, visant l’empereur le 14 janvier 1858, donne une nouvelle occasion de renforcer l’arsenal répressif avec la loi de sûreté générale le 19 février 1858.

Les élites se rallient à lui, qu’elles soient monarchistes ou républicaines. La peur des violences

révolutionnaires est trop grande pour prendre le risque d’une remise en question du Seconde Empire.

Le pouvoir s’appuie sur le clergé et l’armée qui compose une élite traditionnelle et sur des capitaines d’industrie, nouvelle élite bourgeoise.

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Le renforcement de l’administration (doublement des effectifs de police, extension du pouvoir des préfets dans les départements) donne un cadre stable au développement économique de l’Age industriel.

Dossier p106 « Les opposants au bonapartisme »

Fuyant la répression ou refusant, par leur présence dans le pays de légitimer le coup d’Etat, des opposants au Second Empire s’exilent comme l’historien républicain Edgard Quinet ou l’écrivain Victor Hugo. Ce dernier publie depuis les îles anglo-normande un pamphlet en 1852 « Napoléon le petit » dans lequel il attaque frontalement l’image de Napoléon III contribuant à forger ainsi la « légende noire » du Second Empire.

2.2) L’Empire libéral 1860-1870

Tableau 2 p95 « Le suffrage universel sous le Second Empire »

A l’intérieur, muselée dans les années 1850, l’opposition profite des premières réformes libérales. En mai 1863, le renouvellement du Corps Législatif enregistre une forte poussée des opposants majoritaires dans toutes les grandes villes, notamment des républicains.

Texte 1 p112 « Les libertés nécessaires »

Adolphe Thiers, farouche opposant libéral prononce un discours le 11 janvier 1864 au corps législatif. Ce discours retentissant demande « Cinq libertés nécessaires » : liberté individuelle contre l’arbitraire du pouvoir, liberté de la presse, liberté du vote et rejet des candidatures officielles, droit d’interpellation des ministres au Corps législatif, retour au régime parlementaire.

Sous la pression des ses opposants et pour calmer l’opinion publique parisienne Napoléon III opère un virage libéral dès le début des années 1860 :

- traité de libre-échange avec le Royaume-Uni en 1860 qui suscite le mécontentement des bonapartistes mais la satisfaction des libéraux.

- décret de 1860 qui autorise la discussion entre les deux chambres - Amnistie générale pour les républicains en 1859

- En matière artistique, Napoléon III crée en 1863 le « Salon des Refusés » en marge du Salon officiel (cf.

Manet et son Déjeuner sur l’herbe avait essuyé vives critiques au Salon officiel.)

La réaction de Napoléon III conduit à un assouplissement du régime et lui donne une coloration libérale.

- 1864 (mai) : droit de grève, vu comme une trahison par le patronat.

- 1868 : fin de l’autorisation préalable pour la presse - 1868 : autorisation des réunions publiques

Mais l’opposition républicaine ne faiblit pas et Les élections de 1869 confirment la progression de l’opposition. Ses candidats, qu’ils soient libéraux ou radicaux, gagnent plus de 1,4 millions de voix par rapport à 1863 et obtiennent 71 sièges.

L’un d’entre eux, Léon Gambetta dans le « programme de Belleville » propose un projet républicain fondé sur la laïcité et l’instruction gratuite et obligatoire. Il est élu député de Marseille en 1869 et fait pression pour libéraliser la vie politique.

En 1869 le Corps législatif obtient plus de droits par les sénatus consultes du 8 septembre 1869 et du 20 avril 1870 (initiative des lois partagée avec l’Empereur, vote du budget, droit d’interpellation). Le régime n’est toutefois pas parlementaire car l’Empereur garde un droit de dissolution sur le Corps législatif, de révocation sur les ministres et peut toujours utiliser le plébiscite.

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Image « Le traité de Paris en 1856 » Image « Les guerres du Second Empire »

Dans les domaines militaire et diplomatique Napoléon III multiplie les interventions extérieures :

Après la victoire de la guerre de Crimée (1854-1856), le traité de Paris est signé en 1856 entre la France, le Royaume-Uni, le Piémont Sardaigne, la Russie, l’Empire ottoman, la Prusse et l’Autriche. Pour la première fois depuis Napoléon 1ier, la France joue un rôle diplomatique et militaire important en Europe.

L’intervention en Italie contre l’Autriche en 1859 (« annexion « de Nice et la Savoie ») et en Syrie pour protéger les chrétiens d’Orient sont aussi des succès.

Le domaine colonial de la France est agrandi avec l’annexion de la Nouvelle Calédonie en 1853, l’extension de l’influence de la France en Afrique de l’Ouest et la domination de la Cochinchine (1859) et du

Cambodge (1863).

En revanche l’expédition du Mexique de 1861 à 1867 est un échec.

Enfin, Napoléon III est incapable de freiner la montée en puissance de la Prusse en Europe dans les années 1860. La défaite militaire du Second Empire contre la Prusse et ses alliés entraîne la chute du régime (Napoléon III est prisonnier des Prussiens) et la proclamation de la III° République le 4 septembre 1970.

Conclusion

Bien que lyrique et éphémère, l’Esprit de 48 trouve une traduction politique concrète à travers la Seconde République qui adopte une série de mesures telles que le suffrage universel et l’abolition de l’esclavage.

Louis-Napoléon Bonaparte, premier président élu, et largement élu, réduit le champ démocratique dès 1849 sans revenir sur le suffrage universel. Il traduit les ambivalences de la société française, plus rurale qu’urbaine. Le retour à l’Empire dès 1852 s’inscrit dans une volonté de synthèse, entre acquis

révolutionnaires et projet d’établir une société conservatrice et hiérarchisée. Il s’agit de créer un régime dans lequel l’Empereur tire son pouvoir du peuple, et seulement de lui, réduisant le rôle des représentants élus.

Durant cette période Napoléon III et son gouvernement s’attellent à moderniser l’économie française en soutenant son industrialisation.

Schéma p111 « La difficile entrée dans l’âge démocratique » Révisions et exercices p110-113

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