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Quelles sont les formes d’intervention mises en œuvre auprès des agriculteurs pour promouvoir l’adoption de pratiques d’utilisation des pesticides plus respectueuses de la santé des personnes travaillant dans l’agriculture?

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HAL Id: hal-02806132

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Submitted on 6 Jun 2020

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Quelles sont les formes d’intervention mises en œuvre

auprès des agriculteurs pour promouvoir l’adoption de

pratiques d’utilisation des pesticides plus respectueuses

de la santé des personnes travaillant dans l’agriculture?

Thomas Andrieu

To cite this version:

Thomas Andrieu. Quelles sont les formes d’intervention mises en œuvre auprès des agriculteurs pour promouvoir l’adoption de pratiques d’utilisation des pesticides plus respectueuses de la santé des personnes travaillant dans l’agriculture?. [Stage] 2015, 26 p. �hal-02806132�

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I) Introduction

I.1) Contexte

L’exposition aux pesticides des personnes travaillant dans l’agriculture soulève aujourd’hui de nombreuses questions en matière de sécurité sanitaire. Cette exposition n’intervient pas seulement lors d’un contact direct pendant l’épandage des produits chimiques dans les champs. En effet, la préparation des produits, leur stockage, la contamination des foyers via la fixation des produits sur les vêtements et les dépôts de résidus en poussières ménagères ont un impact direct ou indirect avéré sur la santé des agriculteurs et leurs familles (Inserm, 2009). Les effets sur la santé ont été rapportés par de nombreuses études, incluant des troubles respiratoires, neurocomportementaux (comme la maladie de Parkison), endocrines, génotoxiques ainsi que des cancers (Elbaz et al. 2009 ; Vela Costa et al. 2005).

En Europe, le Commission de l’Union Européenne a adopté la directive instaurant un cadre d’action communautaire pour parvenir à une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable (2009/128/CE). Il faut pour cela que chacun soit averti des risques pour l’environnement et la santé, avec la mise en place d’une formation appropriée pour les utilisateurs de ces produits (Sacchettini et al. 2012). En France, suite au Grenelle de l’Environnement en 2007 et au Plan national santé environnement (PNSE 2), le gouvernement a mis en place en 2008 un plan de diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires, Ecophyto 2018. Celui-ci a pour objectif d’aboutir à une utilisation des pesticides réduite de moitié d’ici 2018. Il est organisé en neuf axes ayant chacun des objectifs différents mais interconnectés. Ils s’articulent globalement autour d’un renforcement ou développement de la formation des agriculteurs, la création de fermes pilotes, la mise en ligne de bulletins de santé du végétal, et la mise en place d’un programme de contrôle de tous les pulvérisateurs. L’axe 9 porte sur le sujet du renforcement de la sécurité pour les utilisateurs ajouté au plan Ecophyto en 2011. Ces dernières années, diverses institutions ont pris des initiatives dans ce champ de préoccupations (Rapport n°42 du Sénat sur la mission commune d’information sur les pesticides et leur impact sur la santé, 2012-2013). Dans le domaine du conseil agricole, ces questions restent toutefois peu débattues, le conseil agronomique sur l’utilisation des pesticides restant largement dissocié de la prévention. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a mis en place un groupe de travail sur le conseil à propos de l’utilisation des pesticides et de la santé des travailleurs.

I.2) Objectifs

Le but de ce travail bibliographique est de contribuer à faire un tour d’horizon sur les différentes formes de conseil auprès des personnes ayant une activité agricole pour les protéger des expositions aux pesticides. Ce tour d’horizon concerne aussi bien l’Europe que d’autres zones géographiques, pour chercher à déterminer si les interventions recensées portent sur la réduction de l’utilisation de produits, une meilleure protection, une formation concernant la toxicité des produits, et sous quelles formes le conseil est dispensé. En complément, il s’agit de collecter et analyser des informations sur les mesures d’efficacité de ces interventions afin de voir dans quelle mesure elles peuvent inspirer des formes de conseil pour promouvoir des pratiques d’utilisation des pesticides permettant de limiter leur impact sur la santé des personnes travaillant dans l’agriculture en France.

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II) Méthode

II.1) Principes de la méthode de revue systématique

La méthode retenue pour cette recherche bibliographique est celle de la revue systématique, encore appelée états de l’art systématique. Cette stratégie est caractérisée par une transparence complète dans la manière de faire. Le but est d’expliciter et détailler entièrement chaque étape de la recherche pour que les résultats puissent être répliqués ou qu’on puisse les actualiser. Il ne s’agit pas ici d’être exhaustif, mais d’organiser le travail de manière à effectuer un tri de l’information dans un univers explicite de références existantes. Un protocole précis fixant les différentes étapes de travail est établi au préalable. Une des clés de la revue systématique est l’élaboration de niveaux de preuve, afin de hiérarchiser les résultats obtenus. A cela s’ajoute le travail avec une ou des grilles de lecture des articles récupérés lors de la recherche avec les mots clés, afin de décider, toujours explicitement, de les conserver ou non. Un exemple représentatif de la revue systémique est celui de l’organisme Cochrane Collaboration (Cochrane Handbook for Systematic Reviews of Interventions, 2011). D’abord largement répandue dans la médecine, le principe s’est étendu depuis à d’autres disciplines, telles que l’agronomie.

II.2) Mise en œuvre de la méthode

Le sujet de cette recherche bibliographique a été proposé par Catherine Laurent, travaillant à l’UMR SAD-APT de l’INRA. L’intégralité du travail réalisé ici a été effectuée interactivement avec elle, afin d’échanger des idées et donner des orientations à suivre.

Dans un premier temps, le protocole a été établi. On détermine des mots clés, les bases de données, des types d’articles en guise de première étape, puis on décide, des critères de sélection et recueil des études ainsi que des niveaux de preuve, suivis de l’évaluation des publications selon ces grilles, de l’analyse et de la synthèse des données recueillies. La dernière étape consiste en la rédaction du rapport. Un certain nombre de mots clés ont été déterminés (voir figure 1) en choisissant d’utiliser le français et l’anglais. Les bases de données électroniques ayant été exploitées sont Publish Or Perish et Web Of Knowledge, sans restriction de date. Les sorties résultant de cette recherche sont présentées en Annexe 1. En ce qui concerne le type d’étude, nous avons décidé de chercher dans un univers plutôt large, notamment en ce qui concerne les méthodes utilisées pour évaluer l’efficacité des interventions, sans se limiter qu’aux uniques essais randomisés contrôlés (RCT). Les revues bibliographiques n’ont pas non plus été exclues, car celles-ci permettent notamment de connaître l’avancement des connaissances à un instant donné de manière synthétique, et aussi de servir de modèle pour cette recherche bibliographique. De plus, nous avons cherché à obtenir de la littérature grise d’entreprises en relation avec le secteur agricole français, telles que la Mutuelle Sociale Agricole (MSA).

Trois grilles de lecture ont été mises en place pour effectuer un tri dans le grand nombre de publications obtenues lors de la recherche par mots clés. La première porte sur la sélection des résumés et est présentée en figure 2. Elle s’articule en trois éléments d’analyse. Le premier porte sur le type de population : on juge le résumé pertinent si celle-ci correspond à des personnes travaillant dans l’agriculture, même occasionnellement, ainsi qu’à des salariés non employés directement par l’exploitation mais y travaillant. Le deuxième vise à déterminer si le résumé énonce le type d’exposition aux pesticides utilisés pour l’exercice de l’activité agricole (toutes les opérations, à l’extérieur ou à l’intérieur, tous les produits utilisés pour les cultures, l’élevage, les bâtiments, la protection des semences, etc.). Si c’est le cas, il est pertinent. Le dernier porte sur l’objet analysé : nous nous intéressons aux études qui relatent d’une intervention visant à réduire le risque d’exposition des travailleurs aux pesticides, qui si possible en mesurent l’efficacité. Dans ce cas, le résumé est pertinent. En revanche, il ne l’est pas si la publication porte uniquement sur une mesure d’exposition de personnes cherchant à démontrer la toxicité d’un produit.

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Public visé AN D OR Cible AN D OR Acteurs AND OR Action Farm* Agricult* Farmers Farmworke r Agriculture Pesticide use Reentry Management Risk Safety Risk reduction Safer use Expose Exposition Health problems Advi* Advice Advisory service Advisory officer Sterwardship Prevention Health promotion Action program Measure Method Training Intervention Farmers Field School

Conseil

Figure 1 : Inventaire des mots clés. Les sorties des recherches avec ces derniers sont

présentées en Annexe 1.

Description Pertinent Non pertinent

Type de

population Toutes les personnes exerçant une activité agricole, y compris les

travailleurs occasionnels et les salariés non employés directement par

l’exploitation mais y travaillant.

Etudes traitant d’une de ces

catégories de personnes La population n’est pas spécifiée ou études concernant d’autres types de populations (par exemple jardinage de loisir)

Type de situation d’exposition

Toutes les formes d’exposition aux pesticides utilisés pour l’exercice de l’activité agricole dans

l’exploitation (toutes les

opérations, à l’extérieur ou à l’intérieur, tous les produits utilisés pour les cultures, l’élevage, les bâtiments, la protection des semences, etc.

Toutes les situations

d’exposition des travailleurs agricoles, quel que soit le niveau analytique envisagé. Cas limite inclus, les expositions de la famille résidant sur l’exploitation et/ou directement associé à une opération liée à l’usage des pesticides (par ex. lessive des vêtements contaminés)

Les expositions hors exploitations agricoles ou liées à des activités non agricoles sur l’exploitation.

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Type d’objet analysé

Les interventions visant à réduire les risques associés aux expositions à risque des travailleurs agricoles aux pesticides.

Les études décrivant les interventions relatives à l’exposition des personnes ayant une activité agricole et mesurant les effets d’une intervention

(questionnaires, observations, mesures biologiques).

Les revues sur ce thème

Les études qui traitent d’exposition mais non d’intervention.

Etudes sur les interventions qui ne concernent pas les expositions concernant pratiques agricoles, sur les comportements, les réponses aux incitations financières et réglementaires qui ne concernent que les conséquences sur

l’environnement et la qualité des aliments (résidus) de l’utilisation des pesticides

Figure 2 : Grille de sélection et rejet des résumés obtenus après sélection des titres de

publications.

La seconde grille de qualité (figure 3) porte sur le contenu des articles et vise à évaluer la description de l’intervention ou encore du dispositif cherchant à améliorer la situation. J’ai construit une grille qui s’articule en six volets. Les trois premiers permettent de déterminer si l’article comporte des limites méthodologiques majeures. Le type d’intervention doit être clairement présenté. En d’autres termes, la description doit fournir des informations sur le conseil (une seule fois, à intervalle réguliers, en formation continue, en groupe, individuellement, sous forme de cours, ou encore par réflexion collective). La cible de l’intervention doit être précisée, portant, par exemple, sur le port de matériel de protection, la quantité des produits utilisée, la fenêtre de toxicité). Le type de situation agricole doit être clairement identifié (précisions sur le(s) type(s) de culture(s), en serre ou en plein air, d’épandage manuel ou mécanisé). Si pour ces trois aspects, l’information est manquante, on considère donc que l’article comporte des limites méthodologiques majeures, et il est rejeté. Les trois autres volets permettent de mettre en évidence des limites méthodologiques mineures, mais ne sont pas éliminatoires. Il est en effet intéressant de savoir si le rapport d’exposition aux pesticides est identifié (direct pendant l’épandage ou indirect en cas de présence de résidus de produits sur les vêtements, ou dans la maison). En plus de cela, on cherche à savoir si des informations sur le ou les produits utilisés ainsi que sur l’entité d’observation (genre, âge, agriculteur individuel, foyer, statut d’emploi) sont apportées. Si celles-ci sont manquantes dans ces trois derniers volets, on conserve quand mêmes les articles.

La troisième grille de lecture (figure 4) porte sur la description de l’impact de l’intervention, donc de son efficacité. C’est ici qu’apparait la notion de niveaux de preuve. Dans notre étude, ces niveaux correspondent aux différents dispositifs d’observation mis en place par les auteurs des publications pour évaluer l’efficacité de l’intervention qu’ils proposent. Si il n’y a pas de mesure l’efficacité de l’intervention, ou si aucune information n’est apportée dans cette partie, on considère cette absence comme étant une limite méthodologique majeure et l’article est donc rejeté mais pourra être utilisé dans la discussion. Nous avons ainsi distingué trois différents niveaux de preuves. Le premier est l’évaluation à l’aide d’un questionnaire (déclaration de personnes objet de l’intervention), en comparant les résultats avant et après l’intervention (portant sur les connaissances, le port de matériel de protection, ou les pratiques en général). Le deuxième niveau porte sur la comparaison des comportements directement sur place (par observation des personnes objets de l’intervention). Le troisième niveau compare des mesures biologiques d’exposition (via des analyses biologiques du sang ou des urines pour quantifier les résidus de pesticides présents). Pour chaque niveau, il est précisé dans la mesure du possible si les résultats sont comparés à ceux d’autres études et si les auteurs ont utilisé la randomisation à travers des essais randomisés contrôlés (RCT). Cette méthode fait intervenir le hasard dans les différentes phases de l’expérience, notamment dans le choix du groupe cible de l’intervention ou du groupe contrôle, ainsi que l’exploitation des résultats, où par exemple la personne chargée de faire

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remplir les questionnaires du niveau ne sait pas si elle est en contact avec une personne du groupe contrôle ou cible. Le groupe subissant l’intervention et le témoin ou contrôle sont indépendants, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contact entre les deux. Les autres éléments de la grille ne sont pas éliminatoires et mettent en évidence des limites méthodologiques mineures. Il s’agit ici de s’intéresser à la manière dont ont été recueillies les données, à savoir si celle-ci est rigoureuse (en utilisant un groupe contrôle et en travaillant avec des échantillons de taille suffisante). De plus, le dépouillement des données doit être fait de façon explicite et convaincante, avec un traitement statistique clair, rigoureux et transparent. Les conclusions doivent être fondées, objectives, qu’elles soient positives ou négatives) et la présence d’hypothèses sur les conclusions par rapport à l’efficacité de l’intervention est importante. Bien que non éliminatoires, si chaque point développé ici est très peu abordé dans les publications, une décision de rejet peut être prise.

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Le type d’intervention est-il clairement présenté ?

Une seule fois ? A intervalles réguliers ? En groupe ? Individuellement ? Sous forme de cours, par réflexion collective ?

La cible de l’intervention est-elle précisée ?

Port de matériel de protection ? Quantité de produits utilisée ? Fenêtre de toxicité ? • Le type de situation agricole concerné est-il clairement identifié ?

Systèmes de production (épandage manuel ou mécanisé ? serre/plein air ?) • Le rapport d’exposition aux pesticides est-il identifié ?

Direct (épandage) ? Indirecte (présence sur les vêtements ? Poussières dans la maison ?)

• Le ou les produits utilisés sont-ils mentionnés ? • L’entité d’observation est-elle clairement identifiée ?

Type (genre, âge, agriculteur individuel, foyer, statut d’emploi) ?

Figure 3 : Grille de qualité INTERVENTION. Description de la méthode et du dispositif

visant à améliorer la situation. Pour les trois premiers points en gras, une réponse négative à la question correspond à une limite méthodologique majeure et entraine le rejet de l’article. Pour les trois autres, une réponse négative correspond à une limite méthodologie mineure et donc l’article est conservé.

Le dispositif d’observation est-il clairement présenté ?

Niveau 1 : Questionnaire avant et après, contrôle de connaissance ou techniques pratiquées (protection…). Essai randomisé contrôlé ?

Niveau 2 : Comparaison des comportements. Essai randomisé contrôlé ? Niveau 3 : Comparaison (analyses biologiques…). Essai randomisé contrôlé ?

Les données sont-elles recueillies de façon rigoureuse ? (données méthodologiques suffisantes)

Utilisation d’un groupe contrôle ? Echantillon de taille suffisante ?

Le dépouillement est-il fait selon des critères explicites et convaincants ?

Traitement statistique rigoureux, clairement expliqué ?

Les conclusions sont elles conformes à ce qui apparaît dans les parties précédentes ?

Fondées ? Objectives ? Claires ? Convaincantes (qu’elles soient positives ou négatives) ? Présence d’hypothèses quant à l’efficacité mesurée et identification de facteurs impliqués.

Figure 4 : Grille de qualité EFFICACITE de l’intervention, description de l’impact. En gras

souligné, une réponse négative dévoile une limite méthodologique majeure et entraine un rejet de l’article. Une réponse négative aux autres points montre des limites méthodologiques mineures permettant de conserver l’article sauf si l’ensemble est jugé insuffisant.

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III) Résultats

III.1) Présentation générale du diagramme des résultats obtenus

L’application de tous les procédés présentés précédemment est résumée dans la figure

5. La recherche avec les mots clés a donné 2601 titres de publication, dont 866 avec Web Of

Knowledge, et 1735 avec Publish Or Perish (voir Annexe 1). Il a été ensuite regardé si ces titres étaient en relation avec le sujet des pesticides et cette procédure a éliminé 2304 publications, avec un résultat de 97 publications à soumettre à la grille de lecture des résumés. 28 doublons ont été identifiés, et 56 résumés ont été rejetés avec cette grille. A partir des bibliographies des 11 publications restantes ont été identifiés 8 articles supplémentaires. Les résumés ont été évalués avec la grille de lecture des résumés, 4 ont été éliminés. Même si seuls l’anglais et le français ont été retenus pour la recherche bibliographique, l’espagnol a été utilisé pour lire une publication obtenue dans les listes bibliographiques. Pour conclure, un total de 15 publications a été retenu pour lecture intégrale et évaluation avec les grilles d’évaluation de la qualité des articles (description de l’intervention et efficacité de l’intervention). L’application de ces deux grilles de lecture m’a conduit à écarter 6 publications pour la synthèse des résultats, arrivant à un total de 9 publications retenues. Parmi ces publications, on trouve une revue bibliographique.

Une recherche de littérature grise a été effectuée auprès de la MSA, grâce à un ingénieur prévention sur les produits phytosanitaires qui m’a accordé du temps pour un entretien. Il s’avère que la mutualité est engagée dans le programme « Certificat individuel et agrément d'entreprises » correspondant à l’axe 4 du plan Ecophyto et que la MSA est officiellement en charge de la prévention des risques liés au travail dans l’agriculture. J’ai demandé explicitement sur quels documents d’appuyaient les préventions MSA. Cependant, cet interlocuteur m’a indiqué qu’il n’existe pas de littérature grise disponible à ce sujet.

III.2) Publications rejetées avec les grilles de lecture des articles

La méthode de revue systématique prévoit que toutes les publications pertinentes (répondant aux critères d’inclusion) soient mentionnées dans le rapport. Celles qui ne répondent pas aux critères de qualité choisis sont regroupées dans un tableau spécial où les raisons de leur rejet sont explicitées.

Les six publications qui ont été rejetées avec les deux grilles de lectures (description de l’intervention et efficacité de l’intervention) sont regroupées dans un tableau en Annexe 2. Trois études (Arphorn et al. 2005 ; Cole et al. 2002 ; Ngowi et al. 2011) ont été écartées car elles ne comportent pas d’évaluation de l’impact, ce qu’on considère comme une limite méthodologique majeure, l’objectif de cette revue bibliographique étant de pouvoir dire quel type de conseil employé marche ou ne marche pas. Les publications d’Ospina et Strong ont été rejetées car elles ne fournissent pas suffisamment d’information sur la nature des interventions, même si elles sont évaluées (Ospina et al. 2008 ; Strong et al. 2008). Il aurait été souhaitable d’établir un contact avec ces auteurs afin d’obtenir davantage de renseignements, mais cela n’a pas pu être réalisé, et ce par manque de temps. La publication de Strong évalue l’impact du système de la formation obligatoire sur la sécurité quant à l’usage des pesticides aux Etats Unis au moins une fois tous les cinq ans, mise en place par U.S. Environmental Protection Agency’sWorker Protection Standard. (Voir Encadré 1) mais on ne sait pas sous quelle forme est délivrée cette intervention.

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Figure 5 : Diagramme général représentant les différentes étapes de la recherche

bibliographique. Le sens des flèches indique l’ordre chronologique suivi. Les étapes éliminatoires sont représentées par des encadrés en pointillés. La partie avec la MSA a été effectuée en parallèle.

Note 1 : La revue obtenue suite à l’étape 2 n’a pas été évaluée avec les grilles de lecture de

l’étape 3, cal elle intègre déjà une méthode d’inclusion de publications, identique à celle utilisée dans notre cas : la méthode Cochrane.

Note 2 : Certaines publications écartées lors de la lecture approfondie des résumés (étape 2)

ont été conservées pour la discussion, mais cela n’a pas été représenté dans la figure. La liste de celles-ci sont présentes dans la bibliographie.

Encadré 1 : formation de base obligatoire aux Etats Unis

Aux Etats Unis depuis 1995, l’Agence de Protection Environnementale (EPA) a mis en place un ensemble de réglementations ou « Worker Protection Standard » (WPS) sur les pesticides agricoles. L’employeur doit fournir une formation de base sur la sécurité et les pesticides à son employé au plus tard cinq jours après sont début de contrat. Il doit aborder les thèmes des voies de toxicité, les règles d’hygiène (se laver les mains, se changer, etc.) Ensuite, cet employé recevra une formation plus complète, à la charge des différents états. Depuis 2004, pour pouvoir utiliser ou superviser l’utilisation des pesticides, l’agriculteur doit être détenteur d’une certification qui s’obtient tous les cinq ans. Elle prend la forme d’un examen écrit portant sur 90 items (http://www.epa.gov/).

Enfin, la publication de Janhong donne peu d’informations sur les éléments intégrant l’intervention donnée, notamment sur la situation agricole des participants, le type de produits utilisés, ainsi que le rapport d’exposition qu’il existe avec ceux-ci. De plus, il n’est pas précisé comment le traitement statistique a été obtenu, il aurait aussi été souhaitable dans ce cas de le contacter, mais cela a été impossible par manque de temps (Janhong et al. 2005). Il faut noter que même si ces articles ne seront pas restitués dans la synthèse qui suit, ils pourront être intégrés dans la discussion.

III.3) Synthèse des publications retenues

Neuf publications ont été retenues et sont présentées dans l’annexe 3. Parmi ces publications, on trouve une revue bibliographique (Keifer et al. 2000), qui ne peut être à proprement parler intégrée avec les autres, mais les auteurs ont utilisé la méthode Cochrane pour réaliser leur travail, rendant ainsi les résultats relevés exploitables. Cependant, la plupart des publications présentées portent sur des études basées sur des échantillons de taille restreinte (inférieure à 20 participants).

On peut regrouper les différentes interventions recensées par le type d’élément ciblé, dégageant ainsi six dominantes qui ne sont pas indissociables dans tous les cas : a) la connaissance des produits, b) le port d’équipement de protection, c) le stockage des produits, d) la quantité de produits utilisés, e) l’auto dépistage des symptômes, et f) la contamination des foyers. Il sera présenté pour chaque groupe distingué une synthèse des interventions réalisées ainsi qu’un bilan de l’efficacité mesurée.

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a) Connaissances sur les pesticides et leur toxicité

En ce qui concerne les exploitations portées sur les cultures, six publications relatent d’interventions portant en partie sur l’amélioration du niveau de connaissances sur les produits phytosanitaires et les mesures de sécurité qui y sont liées. Aux Etats Unis, deux études ont été réalisées au sein de communautés d’origine Latino Américaine (Vela Acosta et al. 2005, Arcury et al. 2009). Les deux interventions sont différentes. Vela Acosta relate une intervention de soixante minutes en groupe sur la toxicité des produits, alors qu’Arcury présente une intervention destinée aux femmes sous la forme de soirées animées par des conseillères en santé (Promotoras) visant à promouvoir la discussion et l’échange en groupe. Evaluées par l’intermédiaire de questionnaire pré et post intervention, la première s’avère efficace quant à l’augmentation du niveau de connaissances sur les pesticides (Vela Acosta et al. 2005), mais en revanche pour la seconde, même si le sujet de l’intervention est bien identifié par les participantes, il n’y pas d’amélioration observée. En effet, le faible niveau d’éducation des participantes pourrait avoir posé des problèmes de compréhension des éléments abordés. De plus, il semble qu’une croyance en la théorie des humeurs soit imprégnée au sein de la population étudiée, allant à l’encontre des mesures d’hygiène préconisées (comme la douche après le travail par exemple). Beaucoup de participantes ont indiqué qu’elles ont peu de pouvoir d’influence sur leur mari (Arcury et al. 2009).

En Equateur, sous l’égide du programme Ecosalud II, l’organisation de workshops et de six à sept interventions par groupe de quinze agriculteurs travaillant dans des petites exploitations se traduit par une amélioration du niveau de connaissances, comparée grâce à un questionnaire pré et post intervention. (Orozco et al. 2011).

En Inde, deux modes d’actions ont été proposés indépendamment. Le premier (Sam et al. 2007) porte sur la mise en place d’une intervention dans deux villages, avec des visites de quinze à trente minutes chez agriculteurs utilisateurs de pesticides, avec des posters à l’appui, qui permet l’augmentation du niveau de connaissance. Le second (Mancini et al. 2009) explicite l’organisation de Farmer Field School (FFS) où la lutte intégrée est enseignée par des agents du département de l’agriculture à des groupes de vingt à vingt-cinq agriculteurs et agricultrices. L’augmentation du niveau de connaissance est aussi observée (par questionnaire).

Enfin, une publication portant sur le système de l’élevage laitier aux Etats Unis fait part d’une intervention (Perry et al. 2003). Une session de trois heures avec cent agriculteurs (regroupés en groupe de vingt à cinquante) est organisée avec des effets significatifs observés sur les connaissances sur les pesticides (essai randomisé contrôlé).

Synthétiquement, il a été vu que les interventions permettent d’améliorer les connaissances des participants, mais dans certains cas, le faible niveau d’éducation, la présence de croyance en la théorie humorale et la configuration des liens sociaux minimisent l’impact des actions proposées.

b) Port des équipements de protection

La revue bibliographique de Keifer et al. (2000) identifie un lien entre port des équipements de protection et baisse de l’exposition aux pesticides. Elle indique que le port des gants permet de réduire cette exposition, mais cet élément est parfois contesté par d’autres études qui montrent qu’aucun effet n’a été observé avec le seul port des gants (étude portant sur la protection contre des agents cholinestérase au Danemark), (Keifer et al, 2000). La protection est efficace si les utilisateurs des produits portent des équipements respiratoires et combinaisons (outre des vêtements couvrant la totalité du corps). Ceci peut même réduire jusqu’à seize fois l’exposition pour la peau en utilisant des traceurs fluorescents technique qui permet d’estimer l’exposition totale de la peau aux pesticides (Keifer et al. 2000). En revanche, on peut rappeler que les résultats synthétisés par Keifer proviennent d’études effectuées avec des échantillons de petite taille.

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Une publication relate d’une intervention principalement sur le port des équipements de protection : l’essai randomisé contrôlé aux Etats Unis sur les exploitants travaillant dans les élevages de production laitière (Perry et al. 2003). Cette étude vise à comparer un programme de certification qui correspond à la forme habituelle dispensée aux Etats Unis (voir Encadré 1) contre un workshop de trois heures pour les cents exploitants recrutés portant sur la démonstration et les essais des différents équipements de protection, animé par un professionnel respecté dans le milieu. Le but de l’intervention est d’insister sur le port des équipements, notamment aller vers un équipement total, et non seulement le port des gants. La randomisation est totale, et malgré l’impossibilité précisée par Perry d’utiliser des bio marqueurs, l’impact de l’évaluation à court terme par questionnaire montre une meilleure utilisation des équipements, mais un échec pour que les utilisateurs portent la totalité des ceux-ci. Il est précisé qu’il serait intéressant de renouvellement cette évaluation à long terme (Perry et al. 2003).

En résumé, l’intervention aux Etats Unis ci-dessus a montré qu’il y a une amélioration en ce qui concerne le port de protection, mais le port préconisé de tous les équipements est difficile. Or, Keifer et al. (2000) soulignent qu’une protection partielle (comme le simple port des gants) réduit peu l’exposition.

c) Stockage des produits phytosanitaires

Une étude comporte des éléments sur ce sujet, pour les travailleurs d’origine d’Amérique latine aux Etats Unis (Arcury et al. 2009) dans le domaine des cultures. Le système de conseil de groupe pour les femmes d’agriculteurs avec des conseillères en santé (Promotoras) aborde le problème du stockage des produits. Cependant, le résultat ne montre pas d’évolution, notamment due au fait de la précarité existante dans ces groupes de population, avec des installations (foyer et autres bâtiments) peu modernes en général, rendant difficile l’allocation d’espaces réservés au stockage des pesticides (Arcury et al. 2009).

d) Utilisation des pesticides

La réduction de l’utilisation des pesticides pour des raisons de sécurité au travail est traitée durant des exercices ayant lieu lors de l’apprentissage de raisonnement de la lutte intégrée (Integrated Pest Management ou IPM), notamment dans le cadre des Farmers Field

Schools (Mancini et al. 2009). Le conseil apporté par formation continue comportant des

exercices pratiques en Inde a obtenu des résultats significatifs. L’évaluation de l’impact est cette fois-ci évaluée concrètement dans les champs par les femmes des agriculteurs, et celle-ci montre une réduction nette de l’utilisation des produits phytosanitaires, notamment les produits classés comme dangereux (Mancini et al. 2009).

e) Auto dépistage des symptômes

A nouveau, l’IPM apporté en Inde et évalué par Mancini et al. relate de l’importance donnée à l’apprentissage du dépistage des symptômes, qui ont été observés par les femmes d’agriculteurs sur leurs conjoints. Les participantes, à l’aide d’un formulaire préparé, sont chargées de l’observation de l’apparition de symptômes après les opérations où une exposition aux pesticides est possible comme l’épandage de produits dans les champs, la préparation de ces produits, le remplissage des réservoirs avant l’épandage, et le travail dans le champs le même jour que l’épandage. Cette action permet une sensibilisation accrue, en impliquant fortement les participants. Le résultat parait concluant, mais l’absence de groupe contrôle rend difficile l’interprétation des résultats (Mancini et al. 2009).

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f) Contamination des foyers

L’exposition des enfants aux pesticides a soulevé des interrogations, notamment dans les communautés latino américaines des Etats Unis dans l’état de Washington. En effet, les plus jeunes sont fortement exposés aux produits phytosanitaires via la contamination des foyers quand les parents (ayant utilisé des produits pendant la journée) rentrent chez eux sans changer de vêtements ou enlever leur bottes. Les résidus de produits s’accumulent avec la poussière et les enfants, par contact main-bouche du fait qu’ils sont souvent par terre, sont fortement exposés (Thompson et al. 2008 ; Strong et al. 2011).

Diverses interventions ont été organisées pour lutter contre ce phénomène, organisées par un conseil communautaire de conseil. Le but est d’élargir le plus possible la diffusion des messages. Pendant deux années, des groupes interviennent lors de fêtes de quartier, festivals. Des salons de la santé sont organisés, des messages sont diffusés à l’école pour les enfants, à l’église, et sur les sites agricoles. Des soirées sont aussi animées par des conseillères en santé (Promotoras) chez les habitants, par petit groupe pour favoriser la communication entre les différents individus, et afin d’intégrer la famille dans le débat. Les objets abordés sont en lien avec les pratiques à réaliser après l’épandage des pesticides avant que l’agriculteur rentre chez lui (ou prenne son véhicule pour rentrer), à propos de ses vêtements (y compris la manière de les laver) et ses bottes, ainsi que son hygiène (Thompson et al. 2008 ; Strong et al. 2011).

Deux évaluations de l’impact sont proposées dans les deux études différentes, étant chacune un essai randomisé contrôlé entre l’année 1 pré intervention et l’année 4 post intervention. La première porte sur la mesure biologique des résidus (DMPT diméthylthiophospate et DMDTP diméthyldithiophosphate) de pesticides organophosphorés (azinphosméthyle, phosméthyle, et malathion) dans les urines des enfants dans les familles où il y a au moins un enfant en bas âge ayant moins de six ans, ainsi que des mesures en taux de résidus dans les poussières ménagères, et les poussières dans les véhicules (Thompson et al. 2008).

L’impact sur la concentration en résidus de pesticides dans les urines des enfants est observé, mais dans le sens contraire à ce qui était attendu. En effet, les concentrations en métabolites DMPT et DMDTP mesurées chez le groupe objet de l’intervention sont plus importantes à l’année 4 (post intervention) qu’à l’année 1 (pré intervention). De plus, la concentration en résidus de pesticides (DMPT) dans les poussières présentes dans les véhicules et foyers montre la même tendance. Plusieurs pistes sont explorées pour tenter d’expliquer ce résultat inattendu. L’agence de protection environnementale (US EPA) a changé la régulation de la réentrée de 3 à 14 jours pour le l’usage du phosméthyle pendant le projet, et a aussi interdit l’usage de l’azinphosméthyle en 2011, poussant probablement les agriculteurs à respecter davantage l’interdiction de l’azinphosméthyle mais à ignorer le changement de délai préconisé pour l’usage de phosméthyle. Ces deux produits donnent les mêmes métabolites dans les urines, cités précédemment. Le remplacement de l’azinphosméthyle par le phosméthyle sans respecter le délai étendu de réentrée pourrait avoir conduit aux résultats observés.

Une autre explication provient du fait que l’application des produits phytosanitaires pourrait avoir varié entre les années 1 et 4, en fonction des différents comportements des adventices et ravageurs mais il est difficile de vérifier cet élément. Enfin, il pourrait être possible qu’il y ait eu des différences entre les deux années de mesure quand à la durée de l’utilisation des produits qui peut être fonction par exemple d’un printemps tardif, époque où sont récoltés les fruits (Thompson et al. 2008). La deuxième évaluation porte sur les comportements des adultes, notamment les utilisateurs des produits phytosanitaires (Strong et al. 2011). L’évaluation est réalisée par questionnaire, et montre une amélioration de certaines pratiques, comme enlever ses bottes avant d’entrer et changer ses vêtements dans l’heure après la manipulation des pesticides, mais les effets mesurés sont estimés comme modeste par Strong, d’autant plus que certaines pratiques (laver ses vêtement manipulation de produits,

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laver ses vêtements de travail séparément des autres) montrent certaines évolutions mais celles-ci sont aussi observées chez le groupe contrôle, par contact probable (Strong et al. 2011).

L’étude d’Arcury et al. (2009) rend aussi compte d’une intervention ciblant des femmes d’origine d’Amérique latine (ayant un au moins un jeune enfant et un mari agriculteur) dans les zones agricoles spécialisées dans la production de sapins de Noël en Caroline du Nord aux Etats Unis. L’intervention s’organise aussi autour des conseillères en santé (Promotora)s qui animent des soirées une fois par mois avec vingt participantes sur ce sujet, et elle est comparée à une intervention contrôle sur la nutrition, (Arcury et al. 2009). L’étude est randomisée. Son impact est évalué avec deux questionnaires pré et post intervention. Les résultants ne sont pas concluants, même si les participantes reconnaissent le sujet de l’intervention, leur niveau de connaissance sur les produits et leur toxicité n’évolue pas, notamment la toxicité des produits résiduels présents dans les foyers. De ce fait, leur comportement face à ceux-ci n’évolue pas (Arcury et al. 2009). Ces résultats sont aussi exposés dans la partie précédente sur les connaissances des produits et leur toxicité.

Ainsi, la prévention de la contamination aux pesticides des foyers est un sujet délicat à traiter, car les résultats sont contraires à ce qui était attendu ou ne montrent pas d’évolution, car il est indiqué par Thompson et al. (2008) qu’il faudrait prendre en compte d’autres éléments pour pouvoir déterminer l’impact réel de l’intervention, comme les conditions agronomiques lors des mesures (peste, ravageurs, saison) ainsi que des événements comme le changement de régulation par rapport à certains produits. A nouveau, Arcury et al. (2009) indique le facteur de norme sociale de croyances locales, et du niveau d’éducation joue un rôle très influent dans l’efficacité de l’intervention.

IV) Discussion

IV.1) Enjeux des différentes formes d’interventions

a) Cas de contacts entre groupes dans les essais randomisés contrôlés

Comme il a été indiqué précédemment, les essais randomisés contrôlés (RCT) font intervenir le hasard dans le choix entre le groupe subissant l’intervention et le groupe contrôle, et ceux-ci sont indépendants. L’utilisation des RCT dans le domaine des interventions communautaires pour évaluer leur impact semble être sujette à une possibilité de contact, appelée « contamination » en anglais. Effectivement, surtout utilisés à la base dans la médecine, le fait d’intégrer le hasard dans une intervention ciblant une communauté dans une certaine zone géographique incluant donc la partie qui reçoit la véritable intervention et celle qui sert de témoin comporte un risque. Ce risque de contact est évoqué dans les trois publications sur les interventions dans les communautés d’origine d’Amérique latine aux Etats Unis (Arcury et al. 2009 ; Strong et al. 2011 ; Thompson et al. 2008). Comme l’indique Strong, bien que les zones témoins et zones d’intervention aient été séparées géographiquement, il est probable que des agriculteurs ayant souvent le statut d’opérateur et ne possédant pas de terres à proprement parler soient allés travailler dans des zones témoins alors qu’ils ont reçu l’intervention. Ils peuvent aussi être allés rendre visite à des amis, ou membres de famille, ou avoir fait des courses dans des zones voisines témoins. Et ce phénomène peut fonctionner dans le sens inverse, car des participants des zones témoins affirment dans les questionnaires avoir reçu une partie des sujets abordés dans l’intervention (Strong et al. 2011). Le contact pourrait atteindre jusqu’à 20% et rend l’extrapolation des résultats difficiles, avec des effets que l’on attendait comme étant provoqués par l’intervention, qui se retrouvent aussi dans les résultats obtenus dans les zones témoins

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(Thompson et al. 2008). L’évaluation des interventions avec des essais randomisés à l’échelle des communautés est une discipline jeune, l’intervention Para Niños Saludables (« pour des enfants en bonne santé ») serait la première à utiliser la méthode, ainsi l’ampleur des effets d’un contact n’est pas encore totalement connue. On peut tout de même se poser la question à savoir si on peut valider ou non une intervention quand un cas de contact est avéré. Dans ce cas, le choix de la méthode RCT n’est pas forcément la plus appropriée (Thompson et al. 2008).

b) Inconvénients d’un système d’intervention de grande envergure

Le programme Para Niños Saludables (« pour des enfants en bonne santé ») relate d’une intervention de grande envergure à l’échelle de la communauté qui se déroule en fait selon différentes activités ayant des objectifs distincts mais pour point commun le souhait de sensibiliser un maximum de personnes. Ce programme est le sujet de deux publications : la mesure du taux de résidus de pesticides dans l’urine des enfants (Thompson et al. 2008) et la comparaison des connaissances et comportements pré et post intervention (Strong et al. 2011). La première étude de ce groupe d’intervention mettant en jeu l’analyse d’urine des enfants est identifiée par les auteurs comme n’étant peut-être pas la meilleure option d’évaluation du programme d’intervention mis en place, du fait du problème de contacts exposé auparavant notamment (Thompson et al. 2008).

A cela s’ajoute le problème de déterminer quels événements appartenant à l’intervention globale ont fonctionné ou non. Par exemple, il est difficile de savoir si les participants aux soirées animées par les conseillères en santé (Promotoras), sont aussi les destinataires réels des interventions plus larges telles que les salons de la santé. Il est en effet peu évident de contrôler qui était présent à ce salon, de voir si les personnes participant aux soirées avec les Promotoras sont bel et bien allés au salon. Ce problème est alors amplifié en ce qui concerne les messages diffusés à la radio (Strong et al. 2011). Ainsi, l’évaluation de l’effet de cette intervention globale rend difficile l’identification des activités demeurant les plus efficaces mais aussi du choix même de la meilleure méthode d’évaluation de l’impact (Strong et al. 2011).

c) Efficacité de l’intervention, système d’exploitation agricole et dimension sociale - Conditions de production

Au final, une seule publication (Perry et al. 2003) récupérée pour cette revue bibliographique fait état d’une intervention dans un modèle d’exploitation proche de celui qu’on pourrait trouver dans un pays européen tel que la France. Le mode d’intervention choisi dans ce cas résulte d’une session de groupe durant trois heures, destinée à des participants ayant déjà accès à un cadre de formation de base (tous les cinq ans) et en général possédant des qualifications pour exercer leur métier. Par comparaison des réponses à un même questionnaire entre avant et six mois après l’intervention, on conclut que l’intervention est efficace. Cependant, cette efficacité est limitée, car même s’il y a une amélioration en ce qui concerne le port des équipements de protection, les utilisateurs n’utilisent pas la totalité des équipements (Perry et al. 2003).

- Différences culturelles et sociales

On pourrait s’interroger sur l’impact que pourraient avoir des interventions de grande envergure ayant eu lieu en Equateur (Orozco et al. 2011) ou dans les communautés originaires d’Amérique latine aux Etats Unis (Arcury et al. 2009 ; Strong et al. 2011 ; Thompson et al. 2008) si elles étaient mises en place dans des pays dont le système agricole est industrialisé. Le cadre social est certes très différent, et les résultats observés dans les communautés latines pourraient être totalement différents en Europe. Le manque d’efficacité relevé dans les

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publications d’Arcury et al. (2009) ; Orozco et al. (2011) ; Strong et al. (2011) ; Thompson et al. (2008) est en général lié aux caractéristiques socioculturelles existant dans la culture latino américaine où le machisme est très présent, et bloque la reconnaissance de l’efficacité des équipements de protection. Les hommes utilisant les pesticides avancent en effet que leur travail est moins efficace avec des équipements de protection, et qu’ils n’ont pas besoin de se protéger car ils ne se sentent pas vulnérables. Il existe ainsi un déni de la toxicité des produits. (Orozco et al. 2011). On peut ajouter que les femmes se sentent en général plus concernées par la toxicité des produits, notamment quand celle-ci peut atteindre leurs enfants. Le fait de les cibler à travers les interventions semble être une bonne stratégie dans l’espoir qu’elles influencent leurs époux quant aux pratiques, mais ceci est en général difficile selon elles (Arcury et al. 2009). Un élément abordé dans deux publications (Gaber et al. 2012 ; Vela Acosta et al. 2005) à propos de celle limite citée auparavant est le locus de contrôle. Un lien est identifié entre norme d’internalité et changement de comportement notamment du fait de la perception des risques. En effet, une distinction est faite entre les individus qui pensent que leur état de santé peut être influencé par leur comportement, ceux qui pensent que celui-ci est du ressort des médecins, et enfin ceux pour qui la chance joue un rôle principal (Vela Acosta et al. 2005). L’intervention dans la publication de Vela Acosta n’a pas permis de faire évoluer les trois statuts de locus de contrôle, mais un lien existe entre tolérance du risque et changement de comportement (Vela Acosta et al. 2005).

Il est primordial lors de l’élaboration de la stratégie d’intervention de prendre en compte cet effet d’internalité pour favoriser une meilleure utilisation des pesticides par rapport à la santé (Gaber et al. 2012). Cet élément appuie une disparité potentielle des impacts que l’on pourrait observer pour une même intervention en fonction de la zone géographique et les caractéristiques socio culturelles qu’elle comporte.

- La question des migrants

Enfin, il est important de noter que l’évaluation de l’impact d’une intervention est difficile notamment quand les participants sont des travailleurs migrants, car ceux-ci ne sont souvent plus sur place quand vient l’étape de l’évaluation (Vela Acosta et al. 2005). Quel que soit le type d’intervention choisi, il est important de prendre en compte cet élément, car des situations similaires de travailleurs migrants ou intérimaires peuvent exister en Europe. Ce phénomène peut être accentué davantage si l’intervention nécessite une longue durée pour être mise en place.

IV.2) Réflexions personnelles

a) Réentrée

A travers la recherche de publications pour cette revue bibliographique, nous n’avons pas identifié d’intervention portant sur la réentrée dans le champ après épandage de produits phytosanitaires. Le problème de la réentrée est évoqué dans deux publications (Mancini et al. 2009 ; Strong et al. 2008), mais ne fait pas l’objet d’intégration dans le cadre des interventions. Pourtant, l’Organisation Mondiale de la Santé a publié une brochure sur la santé au travail et pesticides après des réunions en Finlande en juin 1999. Visiblement, les délais de réentrée sont normalement indiqués sur l’étiquette du produit (Fait et al. 2004). Cette norme n’est probablement pas respectée dans tous les pays du monde : dans les pays de l’OCDE, l’usage des pesticides est strictement règlementé alors que dans les pays émergents cette règlementation n’est peu ou pas existante (Mancini et al. 2009). En outre, bien souvent, les produits commercialisés dans ces derniers sont interdits à la vente dans les pays européens ou américains (Cole et al. 2002). Dès lors, on peut s’interroger sur l’absence de la réentrée dans les programmes d’interventions ayant lieu dans les communautés latino américaines par exemple. On peut émettre l’hypothèse selon laquelle la concentration en résidus de pesticides dans les urines des enfants stagne voire augmente (Thompson et al. 2008) n’est peut être pas

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uniquement liée à la présence de ces résidus dans les foyers ou véhicules, mais aussi au fait que les enfants, en jouant à l’extérieur, peuvent s’aventurer dans les champs où il serait en principe interdit d’entrer ?

b) Décalage entre l’Europe et d’autres pays dont les Etats Unis

- Situation en dehors de l’Europe

Un effort considérable semble être fait dans plusieurs parties du monde comme l’Inde, l’Amérique du sud où de nombreuses actions de prévention sont mises en place pour améliorer les conditions de travail des utilisateurs des produits phytosanitaires. Certes, on peut considérer que les agriculteurs ont un accès moindre à l’éducation et à la formation qu’en l’absence (ou absence partielle) de règlementation existante, la situation est telle que des interventions sont nécessaires. Pourtant, dans certains états aux Etats Unis depuis 1987, une certification pour l’utilisation des pesticides (voir encadré 1) est obligatoire au moins une fois tous les cinq ans selon la directive de l’Environmental Protection Agency (EPA) (Arcury et al. 2009). Ce cadre est évalué et apparait comme insuffisant. La mise en place d’interventions faisant intervenir diverses parties prenantes est préconisée (Strong et al. 2008). Ce travail a été commencé en Caroline du Nord (Strong et al 2008) et avec le programme Para Niños

Saludables dans l’état de Washington (Strong et al. 2011 ; Thompson et al. 2009) porté sur

agriculteurs et leur famille latino américaine.

- Situation en Europe

Aucune des publications recensées dans cette revue bibliographique ne portent pas sur des situations européennes. Le temps alloué à cette recherche de littérature scientifique a probablement limité l’accès à certaines publications portant sur des interventions en Europe. Pourtant, l’Organisation Mondiale de la Santé qui indique quel type d’intervention on peut utiliser pour plusieurs thématiques en relation avec l’utilisation des produits phytosanitaires, ainsi que les éléments à évaluer pour mesurer l’impact de l’intervention. On peut citer sans vouloir être exhaustif quelques thèmes en lien avec notre problème comme le stockage privé ou groupé des produits, l’éducation pour les jeunes enfants (WHO, 2006). Cette recherche bibliographique, pour ce qui est de l’Europe, a plutôt recensé des publications portant sur des sujets relatant un travail axé sur l’orientation politique et des dynamiques dominantes sur la gestion du problème des pesticides. Il semble que ce mouvement montre plutôt une tendance vers la réduction de la quantité de produits utilisés (en volume et fréquence de traitements) qui aura un effet réducteur sur les risques environnementaux et risques de santé publique (Barzman et al. 2011). La réponse française à cette initiative correspond au plan Ecophyto 2018.

- Stratégies de conseil

En revanche, cela ne montre pas quelles sont les stratégies de conseil qui sont employées pour atteindre les objectifs européens et nationaux. Une publication (Sacchettini et al. 2012) montre que l’Union Européenne serait plutôt dans une phase de prospection actuellement. Effectivement, un sondage a été réalisé auprès des différents acteurs de l’agriculture pour déterminer quelle serait la meilleure méthode de conseil vis-à-vis de l’utilisation des produits phytosanitaires. Il en ressort que le meilleur conseil pour les utilisateurs de pesticides serait une démonstration pratique, sous forme de vidéo notamment. (Sacchettini et al. 2012). Il est intéressant de noter dans cette étude que parmi les moyens proposés de conseil ne figure pas le contact direct entre conseiller et opérateur.

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- Certificat individuel et agrément d'entreprises en France

Il existe en France la mise en place du Certificat individuel et agrément d'entreprises (ou Certiphyto). Il est prévu pour cela d’organiser un conseil en sessions de vingt participants regroupés en de manière à former des groupes homogènes (www.chlorofil.fr). Le certificat obtenu à l’issue de cette formation permet d’obtenir l’autorisation d’utiliser des produits phytosanitaires. Il pourrait être intéressant dans ce cadre de voir si une étude de l’efficacité de ce choix de stratégie de conseil a été effectuée au préalable. La MSA intervient aussi pour développer la toxicovigilance. Cependant, nous n’avons pas identifié de littérature scientifique à ces égards.

c) Le problème des relations « dose à effet non monotones » - courbes en U La grande majorité des programmes d’intervention mis en place ou en projet dans le monde ont quasiment tous un point en commun : la réduction de la quantité de pesticides utilisée. Or, des travaux montrent une relation de dose à effet non monotone (dans notre cas appelée courbe en U) : l’effet n’est pas proportionnel à la dose. En d’autres termes, la toxicité et la concentration des perturbateurs endocriniens auxquels les pesticides appartiennent en partie ne sont pas proportionnelles. On observe une relation biphasique, c'est-à-dire que la toxicité est élevée à une faible concentration, puis elle diminue, et enfin elle augmente à nouveau au fur et à mesure que la concentration augmente (voir figure 7), d’où le terme courbe en U (Lagarde, 2012).

Figure 7 : Relation non monotone entre la toxicité et la concentration de certains pesticides

identifiés comme perturbateurs endocriniens (Lagarde, 2012)

Par conséquent, l’utilisation des pesticides devient complexe. Il était auparavant plus commun d’appréhender la toxicité de ceux-ci quand ils étaient fortement concentrés, mais avec cette notion de courbe en U, il est ainsi montré que les pesticides peuvent aussi être toxiques à faible dose. La question de l’exposition des utilisateurs des pesticides devient alors difficile à traiter avec ce concept, car une réduction de la quantité de produits phytosanitaires utilisée, ou une réduction de l’exposition à ces produits (via des équipements de protection par exemple) ne signifie donc pas forcément que le risque pour la santé des utilisateurs est moindre. En outre, comment peut-on savoir à quel moment ce domaine de faible ou forte dose est-il toxique, en fonction de la quantité de pesticide utilisée ?

V) Avis sur la méthode

Ce travail bibliographique a été le premier que j’ai pu réaliser dans mon cursus d’études supérieures. L’application de la méthode de revue systématique basée sur le modèle de la collaboration Cochrane m’a permis de pouvoir structurer ma réflexion, ce qui est pour moi primordial, surtout dans une situation où l’on débute sans vraiment savoir si de la littérature a été publiée dans le domaine. La transparence exigée dans cet exercice est à mon sens l’élément clé de la méthode. L’application de cette dernière est un processus long, mais au final, il semble que du temps ait été gagné de part la grande organisation qu’elle nécessite. L’utilisation des grilles de lecture orientant le travail vers une synthèse basée sur un nombre restreint d’articles peut être discutable dans le sens où il est probable que des publications puissent contenir une partie intéressante sans pour autant l’afficher en sujet principal.

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Il est important de noter que je n’ai utilisé qu’une seule base de données (Web Of Knowledge). Il aurait été intéressant de pouvoir explorer d’autres bases comme Medline ou Econlit, afin d’avoir la possibilité d’élargir le champ de recherche balayé, aussi bien dans le domaine de la santé ou dans un registre de sciences sociales et économiques dans l’exemple des deux bases de données citées ci-dessus. De ce fait, peut-être suis-je passé outre certaines informations, mais le temps imparti dont j’ai disposé pour ce travail ne m’aurait jamais permis de faire une lecture exhaustive. L’utilisation de la base de données Web of Knowledge s’est tout de même pertinente dans la mesure où les publications recueillies traitent du sujet, aussi bien au niveau de la santé qu’au niveau socioéconomique. Les résultats obtenus avec Publish Or Perish (traitant les résultats de Google Scholar) a été difficile, car souvent un très grand nombre de résultats est obtenu, et le peu de titres semblant pertinents ont été trouvés par Web Of Knowledge.

VI) Remerciements

Je tiens à remercier Catherine Laurent pour son soutien et son aide à la réalisation de ce travail, ainsi qu’à la personne qui m’a accordé un entretien à la MSA.

Bibliographie

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Consulté le 29/11/2013.

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- Sam K, Andrade H, Pradhan L, Pradhan A, Sones S, Rao P, Sudhakar C : Effectiveness of an educational program to promote pesticide safety among pesticide handlers of South India. Int Arch Occup Environ Health (2008) 81:787–795. doi 10.1007/s00420-007-0263-3.

- Strong L, Thompson B, Koepsell T, Meischke H : Factors associated with pesticide safety practices in farmworkers. American Journal of Industrial Medicine 51:69–81, 2008.

- Strong L, Thompson B, Koepsell T, Meischke H, Coronado G: Reducing the Take-Home Pathway of Pesticide Exposure : Behavioral Outcomes from the ¡Para Niños Saludables! Study. J Occup Environ Med. 51(8): 922–933, 2009. doi:10.1097/JOM.0b013e3181ad4995

- Thompson B, Coronado G,Vigoren E,Griffith W, Fenske R, Kissel J, Shirai J, Faustman E Para Niños Saludables: a community intervention trial to reduce organophosphate pesticide exposure in children of farmworkers. Environ Health Perspect 116:687–694, 2008. doi:10.1289/ehp.10882

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- Vela Acosta M, Chapman P, Bigelow P, Kennedy C, Buchan R : Measuring success in a pesticide risk reduction program among migrant farmworkers in Colorado. American

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Liste des publications rejetées par l’analyse des résumés mais conservées pour la discussion

- Elbaz A, Clavel J, Rathouz P.J, Moisan F, Galanaud J-P, Delemotte B, Alpérovitch A and Tzourio C : Professional exposure to pesticides and Parkinson disease. Ann Neurol., 66: 494–504, 2009. doi: 10.1002/ana.21717

- EU 128/EC. Directive of the European parliament and of the council establishing a framework for Community action to achieve the sustainable use of pesticides. OJL 309/71 24.11.2009, 2009.

- Fait A, Iversen B, Tiramani M, Visentin S, Maroni M : Prévention des risques pour la santé liés à l’utilisation des pesticides dans l’agriculture. International Center for Pesticide

Safety. 2004.

- Gaber S, Abdel-Latif S : Effect of education and health locus of control on safe use of pesticides : a cross sectional random study. Journal of Occupational Medicine and

Toxicology 7:3, 2012. http://www.occup-med.com/content/7/1/3

- Sacchettini G, Calliera M, Marchis A, Lamastra L, Ettore Capri : The stakeholder-consultation process in developing training and awareness-raising material within the

framework of the EU Directive on Sustainable Use of Pesticides : The case of the EU-project BROWSE. Science of the Total Environment 438 278–285, 2012

Liste des publications rejetées avec les grilles d’analyse (voir annexe 2)

- Arphorn S, Brooks R, Permsirivanich P : Chainat, a case study for occupational health and safety promotion for farmers. Industrial Health 44, 98-100, 2006.

- Cole D, Sherwood S, Crissman C, Barrera V, Espinosa P : Pesticides and health in highland Ecuadorian potato production : assessing impacts and developing responses. Int J

Occup Environ Health ; 8 : 182-190, 2002.

- Janhong K, Loachit C, Butraporn P, Pansuwan P : Health promotion program for the safe use of pesticides in Thai farmers. Southeast Asian Journal of Tropical Medicine and

Public Health : Vol 36 (suppl 4), 2005

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- Ospina J, Manrique-Abril F, Ariza N : Intervención educativa sobre los conocimientos y prácticas referidas a los riesgos laborales en cultivadores de papa en Boyacá, Colombia.

Rev. salud pública. 11 (2): 182-190, 2009.

- Strong L, Thompson B, Koepsell T, Meischke H : Factors associated with pesticide safety practices in farmworkers. American Journal of Industrial Medicine 51:69–81, 2008.

Liste des publications retenues pour analyse et synthèse (voir annexe 3)

- Arcury T, Marin A, Snively B, Hernández-Pelletier M, Quandt S : Reducing farmworker residential pesticide exposure: evaluation of a lay health advisor intervention.

Health Promotion Practice Vol. 10, No. 3, 447-455, 2009. Doi : 10.1177/1524839907301409

Mancini F, Jiggins J, O’Malley M, Reducing the incidence of acute pesticide poisoning by educating farmers on integrated pest management in South India. Int J Occup Environ

Health ; 15:143–151, 2009

- Keifer M : Effectiveness of Interventions in reducing pesticide overexposure and poisonings. Am J Prev Med 18(4S):80–89, 2000

Figure

Figure 2 : Grille de sélection et rejet des résumés obtenus après sélection des titres de  publications.

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