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Véronique KRINGS et Catherine VALENTI, Les antiquaires du Midi. Savoirs et mémoires XVIe XIXe siècles, Paris, Éditions Errance, 2010

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Academic year: 2021

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Submitted on 14 Sep 2018

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Véronique KRINGS et Catherine VALENTI, Les

antiquaires du Midi. Savoirs et mémoires XVIe XIXe

siècles, Paris, Éditions Errance, 2010

Ginette Vagenheim

To cite this version:

Ginette Vagenheim. Véronique KRINGS et Catherine VALENTI, Les antiquaires du Midi. Savoirs et mémoires XVIe XIXe siècles, Paris, Éditions Errance, 2010. 2011, pp.190. �hal-01841219�

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Véronique Krings, Catherine Valenti, <i>Les antiquaires du Midi. Savoirs et mémoires. XVIe-XIXe siècle</i>, Paris, éditions Errance, 2010, pp.190, ISBN : 978-2-87772-443-2, 29 euros.

Reviewed by Ginette Vagenheim, Université de Rouen ginette.vagenheim@univ-rouen..fr

Le sud de la France est particulièrement marqué par l’héritage antique et la présence romaine y a laissé des traces tangibles; outre la célèbre Maison Carrée de Nîmes, bon nombre d’autres temples, théâtre et amphithéâtres ont fourni aux antiquaires matière à rédiger divers travaux sur l’antiquité et à élaborer des méthodes parfois nouvelles, que le présent ouvrage a le mérite de nous découvrir, pour la première fois.

Le livre est né à l’occasion d’une journée d’études sur les antiquaires du Midi, et plus particulièrement sur leur réception au XIXe siècle, qui s’est déroulée au musée Saint-Raymond de Toulouse, le 27 mars 2009 ; il témoigne de tout l’intérêt porté aujourd’hui en France aux recherches antiquaires, qu’elles soient archéologique, biographique, historique, muséologique ou consacrés aux objets d’art.

Revenant, dans l’introduction, sur le célèbre essai d’Arnaldo Momigliano paru en 1950 (<i>Ancient History and the antiquarians</i>), Véronique Krings rappelle notamment sa place fondamentale dans les recherches du savant italien sur l’évolution de la pensée historiograhique moderne (recueillies dans l’ouvrage de 2007 <i>Momigliano and Antiquarianism. Foundations of the Modern Cultural Sciences</i>, sous la direction de P.M.Miller) qui ouvrirent la voie à de nouvelles perspectives de recherche ; par exemple, sur l’étude des représentations de l’antiquité ainsi que les logiques et les enjeux qu’elles mobilisent dans les discours historiques ; sur les usages du passé dans l’espace public, bref sur histoire et géographie des savoirs et des mémoires qu’éclairent les travaux du livre.

La première partie, intitulée <i> Au milieu des vestiges du passé </i>, se compose de cinq chapitres portant respectivement sur les <i>antiquaires et antiquités à Nîmes de la renaissance aux lumières</i> par François Pugnière ; <i>Un sanctuaire de la mémoire : le cabinet de curiosités d’esprit Clavet 1728-1818</i> et <i> Le cabinet portatif d’un revêche magistrat de Berlin : la collection Chapat</i> par Odile Cavalier ; <i> De la passion du sol à la science : antiquaires arlésiens et archéologues au XIXe siècle </i> ; <i> les antiquaires narbonnais à l’origine de la politique de Narbonne </i> parChantal Alibert.

La seconde partie consacrée aux <i> Hommes, objets et savoirs </i> se compose également de cinq chapitres qui sont les suivants : <i> Des antiquaires à l’archéologie monumentale catalane : enjeux et formation d’une culture et d’une science entre France et Catalogne du XIXe au XXe siècle<i> par Olivier Poisson ; <i> Jean-François-Aimé Perrot (1790-1867), « Grognard » autodidacte, nouveau Séguier </i> par Christian Landes ; <i> Jean-François-Aimé Perrot (1790-1867), « Egyptologie d’un jour », petit chantier de micro-histoire </i> par Sydney H.Aufrère et Alain Dautant ;

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<i> Emile Espérandieu et l’utilisation des sources iconographiques tirées des antiquaires </i> par Renaud Robert et Danièle Terrer; <i> Les antiquaires autunois vus par Harold de Fontenay (Autun et ses monuments, 1889 (Pierre Pinon) </i>. La conclusion, confiée à Alain Schnapp, revient sur les « ressemblances et dissemblances des antiquaires et des archéologues » et boucle la boucle en rappelant, pour commencer, les fondements de l’article de Momigliano.

Comme le montrent les titres explicites des diverses contributions, le livre alterne étude de cas et réflexions sur les méthodes et nous offre une vue d’ensemble sur la genèse des savoirs antiquaires et leurs évolutions dans une région du Midi jusque-là inexplorée. Tradition et tempérament local s’expriment à travers une véritable galerie de portraits d’une grande diversité : Jean-François Séguier, emprunt de culture italienne, dont l’hôtel sera transformé à sa mort en musée et centre d’études; l’Avignonnais Esprit Calvet qui offrit à sa ville ses collections et conçut son futur musée ; Jean-François Perrot, qui devint « conducteur de travaux » des fouilles municipales de Nîmes de 1820 à 1842 avant de se lancer dans l’égyptologie après sa révocation ; Harold de Fontenay, né à Autun mais formé à Paris à l’école des chartes entièrement dévoué à sa ville ; le premier à établir un plan topographique d’Autun ; un travail méconnu qui pourtant préfigure, comme le souligne P Pinon, l’urbanisme archéologique moderne; Louis Chapat, orangeais d’origine, devenu magistrat du Grand Electeur Frédéric-Guillaume à Berlin dont la collection finit en partie dans les mains de Calvet et nombre d’érudits arlésiens autour de Claude Terrin.

Comme l’indique Alain Schnapp, la première partie du volume dresse un bilan contrasté de l’âge antiquaire dans le Sud de la France, et des stratégies de collection et de conservation élaborées par les érudits locaux, de manière progressive et souvent conflictuelle face à une autorité centrale souvent hostile aux traditions régionales ; il s’agit, pour ces antiquaires, de sensibiliser les populations aux vestiges de leur passé et d’obtenir du pouvoir les moyens de restaurer et préserver les antiquités exhumées à l’occasion de divers programmes édilitaires. C’est la naissance de l’archéologie, d’abord militante, qui se développe, au cours du XIXe siècle, à partir du savoir antiquaire et suivant diverses étapes que mettent en lumière les diverses contributions du livre ; fondée sur l’intégration des pratiques antérieures en une discipline autonome, l’archéologie, et l’observation du sol, exigent aussi des pratiques spécifiques et la création de nouveaux corps de métiers.

La seconde partie s’ouvre sur le Roussillon, tourné vers la proche Catalogne hispanique, et sur ces juristes qui découvrent peu à peu, au gré des confiscations révolutionnaires, un patrimoine et une archéologie franco-catalanes dont les monument seront diffusés par la lithographie ; multipliant les images, elle constitue à l’époque, une véritable « révolution des images ».

Dans ce nouveau climat scientifique naissent des initiatives telles que la création du Service des Monuments historiques, avec une place faite aux édifices anciens et préhistoriques sur l’instigation d’un Mérimée ; elles suscitent l’émulation et la

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création des sociétés savantes où l’on va décider de la conduite de fouilles, de l’établissement d’inventaires systématiques qui déboucheront sur la création des archives départementales ; on y réfléchit à la conservation et la mise en valeur des monument révélés par les fouilles. La société antiquaire se transforme profondément sous l’influence des sociétés nationales, comme la société française d’archéologie fondée par Arcisse de Caumont. A Avignon encore, Emile Espérandieu et son corpus des reliefs qui s’inscrit dans le sillage des grands ensembles documentaires tels que le corpus des inscriptions latines, les grands inventaires de sculptures et de peintures antiques mis en place par l’Instituto di corrispondenza archeologica fondé en 1829, à Rome, par des savants allemands, italiens français et britanniques. Comme le montrent Renaud Robert et D Terrer, par sa méthode rigoureuse et avec l’aide de la photographie, Espérandieu est un précurseur de l’archéologie moderne ; à ses côtés, chaque érudit évoqué dans ce livre a contribué, à sa mesure, à jeter les bases d’une science de la conservation patrimoniale et à forger et expérimenter les techniques qui ont servi à établir le pont entre la tradition antiquaire et l’archéologie moderne.

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