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Une documentation papier à l'ère du numérique : recensement, évaluation, complémentarité

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HAL Id: dumas-01726149

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recensement, évaluation, complémentarité

Hélène Comyn

To cite this version:

Hélène Comyn. Une documentation papier à l’ère du numérique : recensement, évaluation, complé-mentarité. Sciences de l’information et de la communication. 1999. �dumas-01726149�

(2)

MAITRISE EN

SCIENCES DE L'INFORMATION ET DELA DOCUMENTATION

RAPPORT DE STAGE :

UNE DOCUMENTATION PAPIER

A L'ERE DU

NUMERIQUE

:

RECENSEMENT, EVALUATION,

COMPLEMENTARITE

Stageeffectué du

1er

juinau25juillet 1999 à

L'Ecole Supérieurede Journalisme deLille

Sous la direction de :

Madame ChristineVanlancker, responsableuniversitaire

MonsieurRichardHerlin, responsableprofessionnel

LILLE m

UNIVERSITECHATLES DE GAULLE

UFRIDIST

Octobre 1999

(3)
(4)

MAITRISE EN

SCIENCESDEL'INFORMATIONET DE LA DOCUMENTATION

RAPPORT DE STAGE :

UNE DOCUMENTATION PAPIER

A L'ERE DU

NUMERIQUE

:

RECENSEMENT, EVALUATION,

COMPLEMENTARITE

Stageeffectué du

1er

juinau25juillet 1999

à

L'Ecole Supérieure de Journalisme deLille

Sous la direction de:

MadameChristineVanlancker, responsableuniversitaire

MonsieurRichardHerlin, responsableprofessionnel

LILLE m

UNIVERSITE CHATLES DE GAULLE UFRIDIST

(5)

Mes remerciements s'adressent tout d'abord à Monsieur Loïc Hervouet pour avoir bienvoulu m'accueillirau sein desonEcole.

Je tiens également à remercier tout particulièrement Madame Christine Vanlancker,

qui m'a guidée tout au long de cette étude ainsi que Monsieur Richard Herlin, « bibliothécaire-documentaliste» del'ESJ, poursadisponibilitéetson aide dansl'élaboration

decerapport.

Je remercie enfin tous les permanents de l'Ecole qui ont su faire en sorte que mon

(6)

Introduction 3

1. Le système d'informationdel'ESJ(Ecole SupérieuredeJournalisme) 6

1.1.Les lieux dustage 7

1.1.1. L'ESJ 7

1.1.2. Lecentre de documentation: «unecellule vitale» 8

Descriptionphysique 8

Lerôle ducentrede documentation 9

Laspécificité d'une documentation depresse 10

1.2.Usagesetusagersdel'information 12

1.2 .1. Les usagers 12

1.2.2. Lespratiques documentaires 12 1.2.3. Ledocumentaliste aucœur dusystèmed'information 14

1.3.Nouveaux supports,nouveau centrededocumentation 1S

1.3.1. Nouveauxsupports: la stratégie du changement 15 1.3.2. Repenserlecentrededocumentation 16 2. Des changementsengendrésparlesbesoins des usagers 18

2.1Xes dysfonctionnements du centrededocumentation

19

2.1.1. Le situationducentrededocumentation 19

2.1.2. Desbesoinsnonsatisfaits 20

2.1.3. Usagesetdétournementd'usages engendréspar

les besoins

21

2.2.Connaîtrelefonds documentairepapier: un premierpas versla

complémentarité

22

2.2.1. Lerecensementdu fonds 22

(7)

2.3. Miseenplace d'outilspourla complémentarité 27

2.3.1. Labase de données : unmoyendecomparer supportpapieret support numérique 27

2.3 .2. Supportpapier, nouveauxsupport : quelle complémentarité? 28 2.3.3. Projet de constitution d'uncarnetd'adresses 29 3. Des portes ouvertesoarlenumérique 30

3.1. Des répercussions du toutnumérique 31 3.1.1. Del'intérêt de s'acheminerversletoutnumérique : nouvelle organisationducentre

dedocumentation 31

3 .1.2. Dufeuilletage à la navigation: pour unmeilleuraccès àl'information 32

3.1.3. Leprix du zéropapier 32

3.2. Lemariage papier/numérique 34

3.2.1. Lerapport aupapier 34

3.2.2. De lacomplémentarité 35

3.2.3. Des effetsperversdunumérique 36

L'hypertexte

ou le jeu duhasard 36

Lemythe de l'appropriation

37

Unrapport

autempsmitigé

37

3.3. Dunumériqueàlaredéfinition de notions

établies

38

3.3.1. Versuncentrededocumentationvirtuel ? 38

3.3.2. Unnouveaudocumentaliste ? 39

Un« consultanteninformation» 39

•Ledocumentaliste « formateur» etintermédiaire : pour unaccès démocratique à

l'information 40

Unguide

versle bonusage

du

numérique

41

(8)
(9)

tentent d'intégrer à leur fonds documentaire papier de nouveaux supports. Le numérique suscite un engouement tout particulier et s'annonce déjà comme un tournant comparable à la révolution

provoquée par la découverte de l'imprimerie. Cette propagande autour des nouvelles technologies alimente les débats et soulève un problème essentiel : le séculaire papier aura-t'il encore cours

demain ?

Le centre de documentation de l'Ecole Supérieure de Journalisme, informatisé en partie

depuis 1996, entredans l'ère du changement etenvisage, aujourd'hui, de substituerauxpériodiques papier de nouveaux supports. D est vrai qu'à ce jour les CD-Rom offrant les «morgues » des journaux et les sites de presse en ligne se multiplient. La presse papier se met au goût du jour et

tentedeconquérirunnouveaupublic. Acetitre, les journalistes, qui constituent lamajeur partie des

usagers du centre de documentation de l'Ecole, se révèlent eux-mêmes de fervents utilisateurs des nouveaux supports. Le facteur temps, primordial dans l'exercice de cette profession, les pousse à

délaisser lepapier. Cette tendanceest d'ailleursennetteprogression.

Pour des questions budgétaires, le support numérique représente encore une partie relativement faible du fonds du centrede documentation. Pourtant,l'ESJconsidèreque larecherche d'informationestinhérenteautravail desjournalistes. Aussi sont-ils forméspour unerecherche plus autonome. Le développement du supportnumérique abonde clairement dans ce sens. L'heure n'est pas encore autout numérique, loin s'en faut, maisce nouveau supporttend às'imposer.

Dans un souci de satisfaire les besoins immédiats du public de l'ESJ, le centre de

documentation s'est donc interrogé sur la question de la complémentarité des supports papier et

numériquepourenvisager, ensuite, le bien fondé d'une éventuelle substitution. Telleest l'étude que nousavons menéeàla demande du «bibliothécaire-documentaliste»de l'Ecole.

Mais l'analyse du système d'information de l'ESJ et les dysfonctionnements constatés au sein du centre de documentation nous ont rapidement conduits à replacer notre mission dans un cadre beaucoup plus large. Recourir au numérique devait en fait permettre d'apporter rapidement

une réponse à une situation d'urgence: il s'agissait alors d'essayer de pallier les manques

(notamment humains) du centre de documentation et d'envisager des changements au regard des

besoins visibles desusagers.

Dans quelle mesurele numérique peut-il être une solution pour lecentre de documentation

de l'ESJ ? Le tout numérique sera-t'il à même de satisfaire les usagers? Bien plus qu'une

révolution, les nouveaux supports se présentent comme des outils qui ouvrent de nouvelles perspectives, jusqu'à entraîner une redéfinition du centre de documentation et du rôle du

(10)
(11)
(12)

1.1. Les lieux dustage

1.1.1. L'ESJ (Ecole Supérieure de Journalisme)

Créée en 1924, l'Ecole Supérieure de Journalisme de Lille (ESJ) est un établissement

d'enseignement supérieur privé d'envergure nationale et internationale dirigé par Monsieur Loïc Hervouet. Situés depuis 1981 rue Gautier de Châtillon, ses locaux accueillent presque 300 professionnels (permanents ou intervenants ponctuels) qui assurent aux apprentis journalistes un enseignement «technique et professionnel pertinent, rigoureux, opérationnel

»V

Tous les ans, l'Ecole

recrute sur concours une cinquantaine d'étudiants qui suivront une formation en presse généraliste

d'une durée de deux ans et seront initiés à tous les médias (presse écrite, agence, presse magazine, radio, télévision oumultimédia) avantdesespécialiser dans l'un de cesdomaines.

Depuis plus de dix ans, l'Ecole s'est considérablement développée et diversifiée. Plusieurs filières spécialiséesontainsi vulejourenpartenariat avecdivers institutsetuniversités : « Journalistes

et scientifiques», «Journalisme et agriculture», «Journalisme international», «Filière Presse

hebdomadaire régionale » qui accueillent chacune entre dix et quinze étudiants chaque année. Outre

cette activité de formation première, l'Ecole propose également aux journalistes professionnels des stages en management des médias dont la responsabilité incombe au département

ESJ-Médias ainsi

qu'uneformationauxtechniques journalistiques destinéeauxentreprises

dispensée

parESJ-Entreprise. Lieu de réflexion, l'ESJ a également mis en place depuis 1994 un centre

de recherches

sur

le

journalisme qui se consacre, entre autres, à

l'impact des nouvelles

technologies

sur

le métier

de

journaliste, le devenir d'uneprofessionenconstante

évolution

Même si la priorité de l'Ecole reste la formation, sa

volonté de

s'affirmer

sur

le plan

international est manifeste. C'est ainsi qu'en 1995, elle participe à la création du Réseau

Théophraste

qui regroupe 15 écoles francophones de

journalisme.

Celui-ci

a

permis de développer

des actions

de

formationpermanentedanstousles coins du mondeet

de

créer

des

centres

de

formation.

Au sein de cette infrastructure enperpétuel développement

qui forme de

futurs professionnels,

l'information tient une place prépondérante dans

la

mesure

où elle

constitue

la matière première

du

journaliste. Mettre à disposition une

information utile

et

pertinente

:

tel

est, entre autres,

le rôle

qui

incombeaucentrededocumentation de l'ESJ.

1

(13)

1.1.2. Lecentrededocumentation : «unecellule vitale»2

Description physique

Au premierétagedel'Ecole, lefonds documentaireestréparti entredeux salles de mêmetaille :

l'uneest consacrée à lapartie documentation, l'autre à lapartie bibliothèque. Cette dernière comprend

prés de 5000 ouvrages qui constituent un fonds encyclopédique. Ouvrages généraux et spécialisés en

information occupent chacun une place bien distincte et sont rangés selon un classement qui leur est

propre. Les ouvragesd'ordre géopolitique consacrés àl'Europe, auMoyen Orient ouàla région

Nord-Pas-de-Calais sont rangés et répartis selon la classification Dewey. Mais la véritable richesse du fonds de la bibliothèque tient à ses nombreux ouvrages traitant de l'information, de la communication, des médias et de la presse plus particulièrement. Ce fonds spécialisé, régulièrement sollicité par des

professionnels extérieurs à l'Ecole, prend place sur les rayons de la bibliothèque selon un classement

inspiré duthésaurus de l'UNESCO.

L'informatisation de labibliothèque en 1996 et l'installation du logiciel Alexandrie ont permis de faire un état de l'ensemble du fonds de la partie bibliothèque mis à disposition des étudiants et des

permanents de l'Ecole. Pourtant les dernières acquisitions, datant de 1997, n'ont, à ce jour, pu être

inscrites auregistrede la bibliothèque. MrRichard Herlin, «conseillerendocumentation», assure seul

depuis plusieurs années lebon fonctionnement de la «bibliothèque-documentation» avecpour budget 50000 francs(25000francs pourla documentationet autant pourlabibliothèque) . Une partiedu fonds

attend donc sur les rayons d'être indexée, classée et répertoriée pour pouvoir être exploitable. La non

alimentation du fonds et l'absence de mise à disposition d'une partie des ouvrages : tels sont, entre autres,les dysfonctionnement qui allaient êtreconstatés.

Le centre de documentation, à proprement parler, occupe la deuxième salle et met à

la

disposition de ses usagers un fonds de 300 périodiques. Les

quotidiens

(L 'Humanité ,

Libération,

le

Monde...), les magazines d'information générale {Le Figaro,

L'Événement...),

quelques titres de

la

presseétrangère côtoient des revues d'études {Les

Cahiers

Français, Noteset

études documentaires..)

2

Calixte.Jacqueline,Morin Jean -Claude. Management d'unserviced'information documentaire.Paris:Editions

(14)

de la « littérature grise» émanant d'organismes les plus divers (banques, laboratoire d'études. ) Les

différentes publications étrangères sont rangées dans la partie bibliothèque, à côté des livres

correspondant à leurpays de publication. A côté du

traditionnel

supportpapier, les étudiants disposent,

depuis deux ans, de trois postes connectés à l'Internet ainsi que du CD-Rom du Afonde qui offrent l'avantage, entre autres, de pallier les lacunes dans les collections. Diversification des sources, diversification des supports... tout est mis en œuvre pourdonneraux futurs journalistes une approche pluridimensionnelle d'une même information.

Outre ces documents directement accessibles, d'autres titres (prés de 200) dorment au sous-sol

depuisunecinquantained'années. Mais l'absence de mise envaleur du fonds, d'une véritable politique

de conservationont contribué à rendre les archivespeuexploitablesparles étudiants.

Le nombre de documents mis à disposition des usagers implique que le centre de documentation sélectionne l'information et la traite de telle sorte qu'elle soit rapidement accessible

pour un public donné. Quelle est la nature des opérations que le documentaliste fait subir à

l'information de façon à la rendre potentiellement utileet «usable

»3

pour un département défini, une

catégorie d'usagers ? Telle est la question que nous nous sommes posée pour déterminer le rôle du

centrededocumentation de l'ESJ.

Lerôle ducentre de documentation

L'objectifpremier d'un centre de documentation performant reste avant tout d' « assurer une

circulation efficace de l'information»4. Une foisestampillé, identifiécomme appartenantau centre de documentation, le document est classé selon sa nature, mis sur présentoir s'il s'agit de presse quotidienne, surétagères'ilestquestion depresse magazinehebdomadaire (ou de périodicité variable). Mais le traitement de l'information ne se limite pas à cet aspect bibliothéconomique. En effet, les

documents, une fois compulsés, peuvent être répartis entre les différents départements

de l'Ecole,

suivant leurs centres d'intérêt. Troistypes de documents convergentvers le centre de

documentation,

noyaude l'Ecoleentermed'information. C'est lui quicentralise l'informationprovenant de l'extérieur de l'Ecole et celle inhérente au centre de documentation. Au centre de ces cercles concentriques se trouve le centre de documentation qui assure la circulation de « l'information et de la

documentation

3

Termeemprunté àYves-François LeCoadic (Usagesetusagersdel'information. Paris :Editions Nathan, 1997)

4

(15)

entre les différents environnements internes et externes, à l'organisation dont il fait partie

»5.

Concrètement, l'ensemble des tâches laissées au documentaliste de l'ESJ l'empêche de répartir de

manière satisfaisante et systématique l'information entre les différents départements de l'Ecole. Un article jugé intéressant pour un usager particulier sera relevé mais plus couramment les usagers viendront eux-mêmes chercher l'information qui leur est utile. Il n'est donc, pour des questions de

temps et de personnel, pas vraiment question de diffusion sélective d'information. Pour pallier ce manque, la miseenplaced'un Intranetau seindel'Ecole sembleraitune solution satisfaisante.

Le centre de documentation rassemble et brasse donc une quantité d'informations

particulièrement importante. La place qu'il occupe au sein de l'Ecole est, d'ailleurs, elle-même parlante : c'est bien lui qui se trouve au centre des différents secteurs du second étage. En tant que

centralisateur del'information, ilexerceunfiltragede l'informationpour nefaire parvenirquecelle qui

fera sens pour un usager défini. En outre, il institutionnalise l'information et garantit l'exactitude des

données qu'il met à disposition. Enfin, en confrontant différentes sources d'information, en rassemblant une multitude de documents, il donne aux usagers une vision pluridimensionnelle d'une mêmeinformation,cequi, dansle casdes journalistes, garantituneobjectivité quant àuneinformation

donnée.

Le centre de documentationtient doncune place centraleen terme de gestion de l'information.

Maiscequi fait la particularité decetteinstitutionau sein de l'ESJtientàlanaturemêmede la matière

qu'elle traite : la documentation depresse.

Laspécificité d'une documentation depresse

Le premiersupportd'une documentation depressereste l'écrit. En

effet, la forme imprimée

est encore la plus abondante en terme de presse périodique. Ladifficulté de classer et de traiter une

telle

matière résidenon seulement dansla surabondance des productionséditoriales mais également dans la

périodicité qui «(...) confère au contenu un aspect toujours

inachevé»6.

Comment

donc classer

une

telle documentation, émiettée par la périodicité? Les dossiers documentaires ou dossiers de presse, constitués en fonction des demandes ou par anticipation, permettent de regrouper par thèmes un

ensemble d'articles issus desourcesdiverses. Demême, la consultation d'unlogiciel qui dépouillerait

5

Calixte,Jacqueline,Morin, Jean-Claude,op.cit,p. 37. 6

(16)

les périodiques permettrait de retrouver l'ensemble des productions sur un sujet identique. Aucun de

ces choix n'a étéopéré à l'ESJ. L'absence de dossiers documentaires correspond àun désir de laisser

les usagers récupérer eux-mêmes l'information qu'ils jugent pertinente. Eux seuls savent d'emblée le typed'articlesqu'ilssouhaiteraienttrouver.

En outre, la documentation de pressegère une information par nature ponctuelle et éphémère.

L'obsolescence de la documentation de presseentre encontradiction avec l'un des rôles qui incombe

traditionnellement au centre de documentation: l'archivage. Quelle est donc l'utilité de conserver une

informationpériméedemain ? Telestle paradoxe: « Lejournalisme estune culture de l'événement;la

documentation est un art de la durée»7. Seul le traitement que le documentaliste fera subir à l'information permettra de faire cohabiter «culture de la durée

»8

et « culture de l'événementiel

»9.

L'information, une fois classifiée, se fera information documentaire et prendra un tout autre statut.

Pourles usagers,journalistesou futurs journalistes, la notion d'information« signifie d'abord actualité, mention d'un événement mais quand ils parlent de recherche d'information, il peut s'agir aussi de

recherche derenseignementssansliendirect avecl'actualité : unarrière fond historique ou des données chiffrées. On entre alors dans le domaine du document, de la

documentation»10.

L'information périssable se pérennise par l'usage et entre dans le domaine de l'histoire, vient

nourrir

un sujet. Les

usagerspeuvent donc,enquelquesorte, assurer une

durée

à

l'information

ponctuelle.

Théoriquement, un centre de documentation

renvoie

toujours une

certaine image

de l'usager

dans lamesureoù ilest censé êtremisenplaceenfonction de besoinsparticuliers ettoucherun

public

bien défini. Aussi, déterminer de façon abstraite l'efficacité ou les lacunes éventuelles d'un système informationnel, la bonne circulation de l'information, évaluer les supports et

les

documents

mis à

disposition sans

prendre

en compte

l'usager

n'aurait

eu aucun sens.

Établir

un

diagnostic

quant au

bon

fonctionnement du centre de documentation supposait donc dresser une

typologie des

usagers et

de

leurspratiquesdocumentairesausein de

l'ESJ.

7

Cotte,Dominique. Stratégie documentairedanslapresse.Paris:ESF éditeur, 1991,p.45.

8

Ibid.,p.45. 9

Ibid.,p.45. 10

(17)

1.2. Usagesetusagersdel'information

1.2.1. Lesusagers

«Mettre l'usager au centre du dispositif exige que l'on ait un idée claire de ce qu'il est

»n

.

Telle est la raison pour laquelle nous avons étudié de façon systématique l'usager en quête d'information ayant recours au centre de documentation. Un entretien avec le documentaliste nous a permis de déterminer de manière plus précise quelles étaient les différentes catégories d'usagers. Outre les « apprentis journalistes», les permanents de l'école et les intervenants occasionnels fréquentent le centrede documentation à la recherched'informationpropre àleuractivitéounécessaire à la rédaction

d'un article. En outre, de multiples demandes extérieures concernant les domaines de l'information et de lacommunication peuventémaner d'un public très divers (organismes, journalistes, particuliers.. .).

Tousont encommun un même objet d'étude : l'information. Celle-ci constitue la matière première de leursécrits ou interventions à venir. Maisles usagers « sur site» (internes à l'école), bien plus que les usagers «hors site»(extérieursàl'ESJ), doivent prendreencomptele facteurtemps, propre à

l'activité

journalistique. C'estainsi quechaque

matin,

un

rédacteur

en

chef

est

désigné parmi les étudiants

et

des

sujets distribués. Les futurs journalistes, répartis dans les différents

ateliers,

rendent

leurs papiers,

prennent l'antenne quelquesheures

plus tard.

A

la recherche d'information, l'usager,

forcément motivé,

se met enquêtenonseulement d'uneinformation pertinente sur un

sujet

original mais également d'une

information originale (ce qui est entotale

contradiction

avec

certaines de

ses

pratiques documentaires

comme nousleverronsplus tard).

Cette contrainte detemps fait desjournalistes un public particulièrement exigeant en terme

de

pertinence et de rapidité

d'accès à

l'information. Cette notion

va

considérablement influer

sur

les

usages du centre de documentation,

guider

leur

choix

vers

tel

ou

tel

support et

modifier leur

façon

d'entrerencontactaveclesystèmed'information.

1.2.2. Lespratiquesdocumentaires

L'installation de plusieurs postes informatique en

octobre

1997 a

largement

influencé les

pratiques documentaires des usagers du centre

de

documentation.

L'arrivée d'Internet

a

suscité

un

11

(18)

engouementmassif auprès des utilisateursetc'estl'aspect novateur etludiquedece nouveau moyende

rechercher l'information qui lesapoussés àsetournerverslui. L'image traditionnelle de la plus grande

bibliothèque du Monde laisse penser que tout se trouve sur le web. Une enquête effectuée par le

directeur des études en posteàl'époque arévélé que les étudiants considèrent l'Internet comme« une sourceinépuisable d'information ». Mais, d'après les observationseffectuées pendanttoutela durée du

stage, la première recherche se tourne presque unanimement vers des sites de presse en ligne qui

mettent à disposition leurs archives et la référence de leurs articles Afin d'alimenter leurs propres

papiers, les apprentis journalistes se nourrissent d'information déjà travaillée, sans connaître

l'informationàl'état brut, sanschercher l'information à la source. Cette attitude semblecourante chez les journalistes. 75,5% des étudiants ont reconnu y avoir recours. Ainsi que Richard Herlin le fait

remarquer, citant De Bonville: « Lesjournalistessont de faibles utilisateurs de documentation et leurs

lectures se limitent très souventaux articlesqui constitueront l'édition quotidienne dujournal et autres

journaux

»12.

Latendancedesusagersestdoncdes'alimenteràleurspropres sources. Ace sujet, Pierre

Bourdieu parle de« circulation circulaire de l'information

»13

et préciseque « personne ne lit autant les

journaux que les journalistes

(,..)»14

La façon de rechercher des informations varie peu mais les

supportsverslesquelslesusagers setournent sontchoisisenfonction de critères particuliers.

L'impression, illusoire, que le support électronique est plus rapidement accessible conduit les

usagers à évincer spontanément le papier. Il suffit d'observer les demandes récurrentes des étudiants pours'enrendrecompte. Mêmelorsqu'il s'agit d'un équivalent exact, d'une réplique papier numérisée,

le support électronique est préféré. Outre l'aspect novateur,

le

support électronique

offre l'avantage

pour les usagers de pouvoir

effectuer

une

recherche

par mot

clé,

par

date dans les

archives

non payantesdu journal misesenligneou du CD-Romqui contient les «morgues» des

journaux.

L'absence dedossiersdocumentairespapierest palliéeenpartiepar ces nouveauxsupportset

les

usagers

récoltent

donc eux-mêmes les différents articles parus sur un sujet donné. Notons qu'il existe aujourd'hui des

sites en ligne qui,une fois certains journauxchoisis, opèrent eux mêmesun

tri

sur un

sujet

particulier.

L'attrait pour ces nouveaux supports se voit confirmé par la

fréquence

avec laquelle

le

CD-Rom

du

Monde, disponible à la documentation, estemprunté. Celui-ci permetauxétudiants deretrouver,en un tempsrecord pensent-ils, un ensemble complet

d'information.

Le«

bruit

»,

lorsqu'une requête

est

mal

formulée, les lienshypertexte, peuventéventuellement faire émergerunarticle, mettre à

jour

un aspect

12

Herlin,Richard. Unjournalisme deréférence. Les Cahiers dujournalisme, juin 1997,n°3,p. 117.

13

Bourdieu, Pierre.Sur la télévision. Paris:Editionsraisond'agir, 19%,p.22. 14

(19)

du sujet auquel ils n'auraient pas pensé spontanément. Seuls les désavantages du support électronique, le manque de postes informatiques, l'échec d'une recherche conduisent les usagers vers la seconde

alternative : lesupportpapier.

Etant donnée l'absence de logiciel permettant le dépouillement des périodiques, la recherche

papierserévèle particulièrementfastidieuse, àmoinsquela date de parution de l'article nesoit connue.

Nombreux sont ceux qui feuillettent inlassablement une pile de journaux à la recherche de l'article « usable », ce qui constitueunepertedetemps considérableen matière de fabrication de l'information.

Vraisemblablement, si le centre de documentation disposait d'un budget plus conséquent, les usagers

délaisseraient le supportpapierou n'yauraient recours que si l'équivalent web n'existait pas. Car leur tendance naturelle consiste à regarder dans les magazines disponibles s'ils offrent un accès à leurs

archivesnumériques.

Support papier ou électronique : quel que soit celui vers lequel se porte leur choix, tous ont

recours, avant même d'entamer la recherche, à celui qui est censé connaître le fonds documentaire,

celui qui est le plus à même de les faire entrer en contact avec le système informationnel: le documentaliste.

1.2.3. Ledocumentaliste au coeurdu système d'information

Pour trouver une information plus rapidement, les usagers sollicitent le documentaliste qu'ils

considèrent comme le plus apte à leur fournir une réponse. La personnalité du documentaliste et les

rapports qu'il entretient avec les usagers viennent modifier les usages. Seul à connaître le fonds

documentaire papier, il les guide vers les périodiques les plus susceptibles de répondre à leur besoin immédiat. En ce sens, il fait entrer l'usager en contact avec le système informationnel de façon à ce

qu'il en fasse le meilleur usage possible. Car la multitude de revues qui se trouvent dans le centre de documentation ne sont pasforcément à lavue detous. Cette remarque est particulièrement vraie ence

quiconcerne l'ESJ.

En outre, même si l'usager estrelativement autonome, son manque de connaissances en terme

de nouvelles technologies le pousse, lors de l'échec d'une recherche ou avant même de l'avoir commencée, à se tourner vers le documentaliste. En terme d'autonomie, deux attitudes doivent être

distinguées : l'autonomie dans la démarche et celle dans la recherche de résultats. Lorsque les usagers utilisent le CD-Rom du Monde, par exemple, ils ont fréquemment recours au

documentaliste.

(20)

L'interface, qui se

_présente plus

comme un

logiciel de bureautique,

ne

laisse

pas

la

possibilité à l'usagerde sedébrouiller seul si sa démarche n'aboutitpas. Il sait s'en servirou non. Parcontre, en ce

qui concerne les sites de presse en ligne, l'interface, conviviale et ludique, amène les usagers à poursuivront seuls leurrecherche, même si elle échoue. Ce système, plus ouvertquecelui du CD-Rom,

proposede nouvelles solutionsdans ladémarchede recherche quine laissepasl'usager désemparé s'il

n'obtient pas de résultat. Mais si l'information pertinente n'est pas obtenue suffisamment rapidement, lerecours au documentalisteest systématique. D'ailleurs,une enquête récemment effectuée au sein de l'Ecole montre bien que lorsque les étudiants ne parviennent pas à trouver l'information dont ils ont

besoin, ils setournent tous spontanément vers le documentaliste. Celui-ci aideà la formulation d'une requête, de façon àce que l'information pertinentesoittrouvée. H est, d'ailleurs, étonnant de constater

la difficulté qu'ontles étudiants à formuler unequestion àpeu prés cohérente. De même, leur manque de connaissances en matière de recherche par mots clés les conduit à solliciter le documentaliste

lorsqu'ils veulent obtenir une information sur un CD-Rom quelconque. Le documentaliste a donc un

rôle de médiateuret amène l'usagervers uneutilisationplusautonome des nouvelles technologies. Des

cours ont même été dispensés aux étudiantscar « la recherche documentaire fait partie du savoir-faire

indispensable du journaliste

»15

maisunréel travail de médiationdocumentairereste encore àfaire. En

matière de nouvellestechnologies, il semble évident que le documentaliste adoncun rôle fondamental deformateuràjouer. Enintégrant quotidiennement lesnouveauxsupports auxrecherches desusagers, enles amenantà uneutilisationplus autonome des nouveauxsupports, il est le premier à préparerune

éventuellecomplémentarité deladocumentation papieret dela documentationnumérique.

1.3. Nouveauxsupports, nouveaucentrede documentation

1.3.1. Nouveaux supports: la stratégiedu changement

Un premiercontact avec le documentaliste de l'ESJ nous a conduits à

déterminer

quelle serait

l'objet de notre mission. Dans une école en perpétuelle évolution, rassemblant un

public de

journalistes, intégrer les nouvelles technologies dans le centre de

documentation devenait,

sinon

une

priorité, au moins une des préoccupations du documentaliste. En

effet,

les nouveaux supports

font

partie duquotidiendesétudiantset des formateursenjournalisme. Aussi fallait-il pouvoir

faciliter leur

15

(21)

accès à un support autre que le traditionnel papier et leur permettre d'accéder aussi rapidement que

possible à l'information. L'arrivée du support numérique allait, en outre, permettre de résoudre en

partie les problèmes de mise à disposition et favoriser l'autonomie des usagers dans l'accès au

document. Le documentaliste, seul depuis plusieurs années, ne pouvant satisfaire pleinement les

besoins des utilisateurs, avait tout intérêt à faire en sorte que les usagers puissent effectuer une

recherche seuls. Conscient des problèmes de la documentation, Richard Herlin nous a donc chargés d'étudierl'intérêt d'une documentationpapier à l'ère dunumérique, ce qui supposait recenser le fonds

papierpourensuite l'évalueretpenser àuneéventuelle complémentarité.

1.3.2. Repenserlecentrede documentation

En fait de complémentarité, il s'agissait de revoir et réorganiser une partie du centre de documentation. L'intégration des nouveaux supports dans une telle infrastructure bouleverse non seulement les mentalités maiségalement lecentrededocumentationenlui-même. H faut alors revoir la politique d'archivage, la mise àdisposition, les rangements préexistants, la politique d'acquisition des documents. Remettre en question tout le centre de documentation, le traitement documentaire et la

circulation de l'information: telle était véritablement la mission de notre stage. Pour ce faire, différentesétapes nousont semblé nécessaires. Faireunétatdes lieux du centre dedocumentation, des

usagers etde leurusagedu systèmed'informationaconstitué la première phase denotremission. Mais

préparer un centrede documentation àune telle

évolution supposait également

faire

un

diagnostic

du

systèmed'informationenlui-même, analyser les besoins

des

usagers. En

effet,

un

changement

dans le

fonctionnement de la chaîne documentairene peut sejustifier que parles besoins réels des usagers. Il s'agissait, en l'occurrence d'un besoin de diversification

des

supports et

de rapidité d'accès à

l'information. Enfin l'évaluation du fonds documentaire papier devait nous conduire à préparer

le

centrede documentationàuneéventuellecomplémentaritédu supportpapieretdusupport

numérique.

Faire un état des lieux du centre de documentation, définir les usagers et les pratiques documentairesont révélé l'intérêttout particulier que lesjournalistes portaient auxnouveaux supports et la nécessité pour le centre de documentation d'entrer dans

l'ère du changement

en

offrant à

ses

usagers la possibilité de diversifier leurs sources. Mais les problèmes

inhérents

au centre

de

(22)

dansuncadrebeaucoupplus large. Il ne s'agissait plus de repenser unepartie du

fonds documentaire

mais bel et bien de restructurer le centre de documentation en termes d'outils documentaires et d'accessibilitéaufondspoursatisfaire les besoinsurgents etimmédiats des étudiantsetpermanentsde

l'Ecole. Penser ensuite l'arrivée du numérique correspondait à pallier certains manques du centre de documentation.

(23)

engendres par

les

besoins des usagers

(24)

Pourquoi évaluer l'intérêt d'une documentation papier à l'ère du numérique ? Il s'agissait, en

fait, d'essayer de pallier, au moins en partie, certains manques de moyens (notamment humains) du

centre de documentation. Les avantages que présentent le support numérique peuvent-ils, dans une certaine mesure, répondre non seulement aux besoins du centre de documentation mais également des usagers? Telle est la question à laquelle nous avons tenté de répondre en mettanten exergue, dans un premiertemps, les manquesducentre de documentation quipouvaient justifier lebesoinde recourir au

numérique. La mise en place d'outils documentaires préparant la complémentarité, l'évaluation du

contenuinformationnel de certains sites enligneet des CD-Rom présents à la documentation, devaient

ensuite offrirauxusagers lapossibilité dechoisirlequel, dusupport papierou support numérique, serait

leplus à même desatisfaire sesbesoinsentermede rapidité d'accès à l'information.

2.1.Les dysfonctionnements ducentre dedocumentation

2.1.1.La situation du centrede documentation

Après quelques jours de stage, l'observation quotidienne du fonctionnement du centre de

documentation, du traitement documentaire, de l'organisation du centre et plusieurs entretiens avec le

documentaliste ontpermis demettreàunjour certains dysfonctionnements. Unrapporta,d'ailleurs, été

rédigé dans ce sens avec l'aide du responsable professionneletremis audirecteur. Dans la mesure oùil s'agit de problèmesinternes à l'Ecole, nousavonschoisi dene pas

le

faire

figurer dans

lesannexes.

Lanonconnaissanceetl'absence demiseenvaleur dufonds

Depuis 1992, le fonds documentaire papiern'a plus été recensé. Le documentalistene connaît

pas, lui-même, l'étendue du fonds documentaire.

L'absence de catalogue

ne permet

donc

pas aux

usagers du centre de documentation d'accéder àlatotalité des documents pourla

simple raison qu'ils

n'ont même pas idée de leur existence. Une partie du fonds, mise en valeur sur présentoirs, permet certes aux étudiants de consulter les documents récemment acquis. D'autres revues, que l'ESJ seul

possède dans tout le Nord-Pas-de-Calais, dorment au fond d'un carton ou trouvent leur place

dans

la

partie « bibliothèque», sur des étagères. Cette remarque vaut également pour les

archives,

rangées pendant quelques années, remises àjour par une stagiaire et finalement laissées en l'état. Encore une

(25)

fois, aucunepolitique de mise envaleurne permet aux usagers de connaître lestrésors quele sous-sol renferme. Seuls lesjournaux«traditionnels » sontrangésetmis àlavue detous. L'informationla plus intéressante pour de futurs journalistes (les bulletins, la littérature grise. ) n'est pas directement

accessible. Cette constatation ne va pas dans le sens d'une diversification des sources et ne peut

entraîner de changements immédiats des pratiques documentaires. Elle conforte, au contraire, les

usagers, dans leur habitude de s'alimenter à leurspropres sources.

•L'absence d'outils documentaires

Dans un tel centre de documentation, on pourrait s'attendre à trouver des dossiers de presse,

constituésparanticipation censéssatisfaire les besoins immédiatsen information desusagers. Cet outil est legarantde lavision objectivequejournalistesetfutursjournalistes sedoivent d'avoirsur unsujet donné. En outre, Alexandrie, seul logiciel de gestion installé, existe uniquement en version « bibliothèque », la version «documentation » n'ayant pas encore été achetée. Or, les étudiants ont reconnu, dans une enquête, avoir moins recours aux livres qu'aux périodiques. Le fonds de la bibliothèque, qui n'est plus alimenté

depuis plusieurs

années, est donc

lui

connu

alors qu'il

est relativement peu utilisé par les étudiants pour traiter de sujets ponctuels. Enfin, l'absence de fiches permettant de recenser les

documents

sortant

du

centre

de

documentation entraîne la disparition de

certainesrevues. Les collectionsrestentincomplètes, cequigènenon seulement l'accès àl'information mais également letravail desusagers ducentre.

•L'absence de

moyenshumains

L'ensemble des tâches qui incombent au documentaliste à la double casquette de

«bibliothécaire-documentaliste» l'oblige à favoriser le service au public ou la gestion du centre de

documentation. L'aide à la recherche documentaire reste, avec certaines tâches bibliothéconomiques nécessaires au bon fonctionnement du centre de documentation, l'activité privilégiée par le documentaliste. Cemanquedemoyenshumainscontribue, dansune

certaine

mesure,

à

ralentir

l'accès

direct àl'information.

L'ensemble des dysfonctionnements constatés au sein

du

centre

de

documentation

entraînent

chez lesusagersdesbesoinsnonsatisfaits et vontinfluersurlesusages du centre

de

documentation.

(26)

2.1.2. Desbesoins nonsatisfaits

Pour quantifier les besoins réels d'un usager donné, remettre un questionnaire aux personnes concernées ou effectuer une enquête aurait pu sembler judicieux. Mais le peu d'usagers présents

pendant la période de stage et le temps passé àrecenser le fonds nous en ont empêchés. En effet, les

généralistes, qui représentent la plus grandes partie des étudiants, avaient quitté l'Ecole fin mai. Seuls

restaient les étudiants en presse agricole et presse scientifique, en pleine semaine d'intensive pour les uns, occupésparlarédactionde leur journal de fin d'annéepourles autres.Notre étude s'est donc faite

surla base d'une observationméthodique desusagesducentrededocumentation.

Ne pas connaîtrele fonds documentairepapierouentoutcas ne pasavoir accès à un catalogue

recensant l'ensemble des publications reçues entraîne chez les usagers une perte de temps dans leur recherche d'information. Les étudiants doivent, en outre, constituer eux-mêmes leurs dossiers de

presse, ce qui leur prend un temps non négligeable. La préparation documentaire est essentielle aux

journalistes mais letemps dévolu à la recherche entameletempspassé à larédaction. Or, la recherche

nereprésente qu'une étapepréliminaire dans l'écriture journalistique etn'est doncque secondaire dans

le travail dujournaliste ou futur journaliste. D'autre part, l'existence d'un logiciel qui permettrait de dépouiller les revues pourrait représenter un gain de temps. Mais l'Ecole n'a pu, par manques de moyens, encore acquérir ce type de logiciel pour la partie documentation. Devoir compulser les

sommaires desrevues etfeuilleter les périodiques peut constitueruneperte detemps dans la recherche documentaireetn'abonde pasdansle sensde l'autonomie de l'usager.

2.1.3. Usagesetdétournementsd'usages engendrésparlesbesoins

L'observation desusagesducentrede documentationarévéléquecertains besoins n'étaientpas

satisfaits. Les étudiants ont donc certaines pratiques documentaires particulières censées les combler.

C'est ainsi que l'usage qu'ils font de certains sites de presse en ligne ne

correspond

pas à

celui

pour

lequel ils avaient été prévus au départ. Les usagers adaptent donc les outils ou supports

mis

à

leur

dispositionenfonction deleursbesoinsetdesmanquesconstatés ausein du système

d'information.

Par

exemple, lesusagers setournentversles sites depresse enlignelorsqu'ils savent

qu'ils

nepeuvent pas

(27)

recherche dans les archives numérisées d'un journal, ils se heurtent de plus en plus à la barrière du paiement. Aussi, une fois la référence de l'article notée, se tournent-ils vers le papier. Les archives mises en ligne sont donc utilisées comme un logiciel documentaire qui fournit l'accès au document

secondaire. Ds se servent donc de ces sitescomme d'une banque de données alors qu'ils n'ont pas été conçus en vuede cetteutilisation. Ce ne sont plus les usagers qui s'adaptent à l'outil mais le contraire.

Ce détournement d'usage vient pallier l'absence de dépouillement de revues ou debanque de données dans lecentre de documentation. D'autrepart, les besoins influent surles usages. C'est ainsi que pour

constituer des dossiers documentaires, les étudiants repèrent tout ce qui pourrait avoir trait au sujet

qu'ils ont à traiter pouropérer ensuite une sélection. Ils fabriquent eux-mêmes ce qui n'est pas mis à

leur disposition. Notons que ce qui pourrait correspondre à un besoin ponctuel desusagers ne trouve

pas sa place dans le centre de documentation pour une raison particulière : le documentaliste ne

constitue pas de dossiers dans lamesureoùlesusagers, seuls, savent ce qu'ils voudraient ytrouver. Ils sont ainsi formés à une des caractéristiques du travail journalistique: la recherche et la sélection de

l'informationpertinente.

Les dysfonctionnements du centre de documentation peuvent donc représenter une entrave en

terme de rapidité d'accès à l'information. Des besoins non satisfaits et des usages particuliers en résultent. Proposer de nouveaux supports peut permettre de remédier à certains manques et offrir la possibilité de gagner du temps. Mais préparer le centre de documentation à une éventuelle

complémentarité supposait restructurer en partie le centre de

documentation

en

matière d'accès à

l'information. C'est laraisonpourlaquellenousavonsproposéunnouveloutilpermettant, entre autres,

derecenserle fonds documentairepapier.

2.2.Connaître le fonds documentairepapier: un premierpas verslacomplémentarité

2.2.1. Lerecensementdufonds

Relever l'ensemble des titres mis à disposition des usagers supposait connaître

l'étendue du

fonds documentairepapier. Une partie des revues est, certes, rangées et mises à

la

vue

de

tous

mais

certains titres n'étaient pas directement accessibles. Aussi notre

première démarche a-t'elle été

de

(28)

définie dans le centrede documentation. Pource faire, unpremier classement thématique, inspiré de la classification Dewey, a été établi. Une fois réparti par matière, le fonds s'est vu, avec l'aide du

documentaliste, désherbépour ne garderque ce qui semblait essentiel au centrede documentation puis réparti «virtuellement» entre les différents secteurs d'activités susceptibles d'être intéressés. Tous les journaux d'entreprise devaient ainsi rejoindre le département ESJ-Entreprise. Cette opération allait représenter le premier pas vers un éventuel centre de documentation en étoile, chaque département

recevant l'information pertinente et utile pour lui. Cette tentative de rangement donnait l'occasion

d'être véritablement confronté au fonds papier et par là même de se l'approprier. Recenser le fonds pour établir une liste exhaustive des documents physiquement présents allait également dans le sens d'une familiarisation avec le centre de documentation. Divers renseignements detypebibliographique,

propres auxpériodiques,ontdonc étérelevésen vuede constituerunebase de données.

Ceci

concernait

non seulement les périodiques du centre de documentation mais également les documents « accessibles» et connusdes archives . La miseàjouretle recensementdes archives par une étudiante

nousont, àcetitre, étéparticulièrement utiles.

Notre choix s'est porté vers la base de données. Le

catalogue

offre,

certes,

l'avantage

d'une

localisation géographique mais nepermet pas d'effectuer une

recherche.

Enoutre,

la place des

revues relèveplus du « classement maison». Les numéros, inscritssur

le haut des

étagères , ne sont

plus pris

en compte dans l'actuelle classification. Aussi tenter

de retranscrire

avec

exactitude

le lieu de

rangement propre à chaque périodique n'était pas

réalisable. Il

ne

pouvait alors être question

de

constitueruncatalogue.

2.2.2. Réalisation de la basede données(cf. annexeII

La première étape dans la mise en place de

la base

consistait à

déterminer quel

outil

informatique allait être utilisé. Le centre de

documentation dispose de trois

ordinateurs

mis

à

disposition des usagers pour la

consultation d'Internet,

des CD-Rom. Aucun

logiciel

permettant

la

création de base de données n'existe sur ces trois postes, les étudiants ayant accès à une

salle

informatique au rez de chaussée. La seule

solution restait

d'utiliser

un

Macintosh situé

dans la

partie

bibliothèque.Labaseadonc été

réalisée

sur un

logiciel quelque

peu

rudimentaire

:

Works

3.0.

Afin de

(29)

la base de données par les usagers, pour pouvoir, enfin, répondre aux demandes des étudiants et permanents, cetordinateuranaturellement trouvé saplace à l'entrée ducentrede documentation.

Ce nouvel outil allait permettre, entre autres, d'insérer dans un tableau structuré des données

bibliographiques et divers renseignements ayant trait aux publications présentes dans le centre de

documentation et accessibles aux archives. Les besoins réels et potentiels des usagers allaient déterminer le choix deschamps.

Champ titre :

Ilrecensealphabétiquementtousles périodiquesauxquels lesusagerspeuventavoiraccès, aussi

bien dans le centre de documentation qu'auxarchives. Le fonds documentaire papier s'élève à prés de

500titres.

Champ sous-titre :

Un titre n'étant pas forcément parlant, cette rubrique devait permettre de déterminer le type d'information que contient le document (économique, sociale...) et l'organisme responsable de la

publication. La mention decederniergarantitou nonlavalidité des informationsdisponibles.

Champpériodicité :

Il indique quelleestla fréquence de parution despériodiques. Ce champ permetderetrouverles

titres de la PHR (Presse hebdomadaire Régionale) et la PQR (Presse Quotidienne Régionale) (cf.

annexeH)qui arrivent àladocumentation.

Champpays :

Seules les publications des pays étrangers (en langue étrangère ou française) sont recensées dans cette rubrique. La richesse du fonds du centre de documentation de l'ESJ tient également à certains decespériodiquesqu'ils sontseuls àposséder (La Chine Libre...).

Champ sujet :

Enrecoupant lesmotsclésutiliséspourdésigner certains typesdepressedansunthésaurus

mis

en place en 1996 par une stagiaire et laclassification établie parle guide des

médias

de 1997,

certains

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