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Consistoire

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Academic year: 2021

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Submitted on 11 Mar 2020

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Consistoire

Grégory Woimbée

To cite this version:

Grégory Woimbée. Consistoire. Christophe Dickès. Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège, Robert Laffont, p.340-342, 2013, 978-2-221-11654-8. �hal-02504730�

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Consistoire

Grégory Woimbée

A la fin de l’Empire romain, l’assemblée des dignitaires impériaux portait ce nom. L’Empereur, qui la présidait, parlait en dernier et sa décision avait force de loi. Dans l’Eglise catholique, formellement depuis le XIe siècle, le consistoire est une réunion à huit clos de cardinaux présidée

par le Pape, au cours de laquelle il les consulte sur des questions importantes et les informe de grandes décisions en matière notamment de béatification et de canonisation mais également en matière de création de nouveaux cardinaux. Il est dit ordinaire lorsque sont réunis les cardinaux romains (les cardinaux de curie) et extraordinaire lorsque sont réunis tous les cardinaux. C’est aux dix-sept cardinaux romains que le Bienheureux Jean XXIII annonça le 25 janvier 1959 la convocation d’un synode pour le diocèse de Rome (1960), la convocation d’un concile œcuménique (1962-1965) et la réforme du code de droit canonique pio-bénédictin de 1917 (1983 pour l’Eglise latine et 1990 pour les Eglises orientales).

La réunion devient publique (consistoire ordinaire public) lorsque les nouveaux cardinaux sont incorporés au collège cardinalice. Les cardinaux sont choisis librement par le Pape et nommés par décret pontifical. Ils doivent être prêtres et distingués par leur doctrine, leur comportement, leur piété et leur prudence. Et depuis 1962, ils deviennent Evêques s’il ne le sont pas déjà, à moins que le Pape ne les en dispense. Lors du consistoire de 1967, le pape Paul VI exposa les quatre critères qui avaient guidé son choix : la reconnaissance publique des mérites de ceux qui ont servi l’Eglise avec foi, l’utilité de ces hommes au service du gouvernement central de l’Eglise, la manifestation de l’unité et de l’universalité de l’Eglise, une plus ample représentativité internationale du Sacré Collège.

La nomination pontificale est officiellement proclamée lors d’un consistoire, et ceci pour montrer qu’ils sont les membres d’un corps, qu’ils forment une societas que le Pape met au service de l’Eglise universelle. L’incorporation est donc un moment important, non seulement de la vie romaine, mais surtout de l’Eglise universelle. Ceux qui, au Moyen Age, avaient la préséance sur les Rois comme Princes de l’Eglise, puis avaient été considérés à l’égal des princes de sang, ne constituent pas un pouvoir sur l’Eglise ou dans l’Eglise comparable à celui du Pape ou des Evêques réunis en Concile, mais une sorte d’aréopage, de sénat pontifical, choisi parmi les plus éminents serviteurs de l’Eglise, que le Pape consulte régulièrement parce qu’ils lui offrent d’un seul tenant un regard complet sur le monde et sur l’Eglise. Ils sont à Rome, avec le Synode des Evêques, une fenêtre ouverte sur le monde.

Le consistoire joua un rôle important dans le gouvernement de l’Eglise. Par exemple, le pape Innocent II (1130-1143) le préféra à la convocation d’un concile pour étudier et confirmer la condamnation d’Abélard par le concile de Sens. Et ce type d’assemblée constitua la manifestation la plus solennelle de la cour de Rome lorsque les Papes prirent l’habitude d’y recevoir les Ambassadeurs ou les grandes figures du monde chrétien, ou encore d’y nommer les légats. Se distinguaient trois types de consistoires : le consistoire privé ou secret (dans la salle des cardinaux), le consistoire semi-public (dans la salle du Palais apostolique) et le consistoire public ou solennel (dans la chapelle sixtine ou la basilique saint-Pierre). Le consistoire secret se déroulait à huit clos en présence des seuls cardinaux, l’extra omnes était prononcé comme au conclave et les portes étaient closes. L’ordre du jour était secret. Il commençait par une allocution du Pape et s’achevait généralement par l’annonce de la création des nouveaux cardinaux (autrefois réservée au mercredi des quatre-temps). Ceux des cardinaux dont le nom ne serait rendu public que plus tard – ou jamais – étaient créés « in pectore ». Au cours de la réunion étaient affectées les

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2 titulatures, était nommé le Camerlingue du Sacré Collège, étaient présentées les projets de canonisations. Ce consistoire devenait semi-public lorsque des Evêques y étaient admis. Il devenait public lorsque les Cardinaux créés étaient solennellement incorporés en présence du Pape, des Cardinaux, des Evêques, des autres dignitaires ecclésiastiques, des laïcs de la Cour pontificale, des membres du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. Après l’invocation des Saints par les Avocats consistoriaux, le Saint-Père remettait solennellement le chapeau rouge aux cardinaux qui avaient fait profession de foi et prêté serment de fidélité à l’Eglise. Ils devenaient également titulaire d’une église romaine et devenaient ainsi incardinés. Paul VI supprima l’imposition du chapeau et conserva celle de la barrette pourpre et simplifia l’appareil des impétrants qui venaient traditionnellement entourés d’une imposante suite.

Aujourd’hui, sans changement substantiel, il y a deux formes de consistoires : ordinaire et extraordinaire, et deux formes de consistoires ordinaires, l’une secrète (les cardinaux romains sont consultés par le Pape à huit clos), l’autre publique (les nouveaux cardinaux créés sont solennellement incorporés dans le collège des cardinaux). La forme extraordinaire est la consultation à huit clos (l’ordre du jour n’est pas publié) de tous les cardinaux.

Le consistoire ordinaire public est donc essentiellement protocolaire et dédié à la création des nouveaux cardinaux. L’après-midi qui le suit est consacré aux visites de chaleur (di calore), c’est-à-dire aux visites de courtoisie lors desquelles tous les Romains (les Romains sont ceux qui se trouvent à Rome, car comme le dit l’adage « Romano un giorno, Romano sempre ») sont invités à féliciter les nouveaux cardinaux, qui en grand habit rouge sont installés dans les salons successifs de la Prima Loggia du Palais apostolique. C’est une curiosité romaine, à l’occasion très bon enfant de déambuler dans le Palais apostolique, et qu’il faut avoir vécu au moins une fois. Le lendemain, au cours de la Messe papale à Saint-Pierre, les nouveaux cardinaux concélèbrent et reçoivent l’anneau cardinalice.

Le consistoire n’a, dans sa forme publique ou solennelle, qu’un rôle protocolaire et consultatif dans sa forme privée ou secrète. Trois semaines après son élection en 1846, le Bienheureux Pie IX, qui avait décidé d’amnistier les prisonniers et les exilés politiques de ses Etats, soumit ce désir à l’avis du consistoire. Les cardinaux, majoritairement hostiles à cette mesure, devaient se prononcer par un vote secret. Les boules noires l’emportèrent sur les blanches. Pie IX recouvrit alors les boules noires de sa calotte blanche en disant : « Adesso sono tutte bianche » (Maintenant, elles sont toutes blanches).

Bibliographie :

A. Rossi, Il Collegio Cardinalizio, Città del Vativano, Libreria Editrice Vaticana, 1990.

Mots clef :

Consistoire ordinaire - extraordinaire Collège des Cardinaux

Cardinal Pie IX

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