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Generations et nationalisme au Québec

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

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GENERATioNS ET NATIONALISME AU QrEBEC

MARC DESJARDINS

Thèse prés,entée à la F~cu~té des Et~es Avancées et de la

, 'po r l'obtention de' la , itrise es Arts: " , f Département 6e Science P~litique

"

Recherche ,

.

~Uin

1983

(2)

1

1

J

1 " 1 " '. RF.stn-m

Cette recherche étudie 'les ~tt1tudes et les co~­

p~rtement~ ~olitiques des qtiébecois francophones

sQcial1-ses entre I960 et 1980. On assume déjâ que ces personne~

sont celles qui appuient en plus grand nombre'le'pro1et

~~ l'indppendance du Ou~bec. Cet ouvrage veu~ prouver que les éyeneménts vécus par les jeunes, socialisés durant les vingt dernières années sont responsables de leurs attitudes nationalistes les ayant ainsi t~ansformês en une génération

pol1t~que.

A l'aide de ~éthodes de recherche quantitative, on étudie d'abord l'attitude de la population, entre 1962 et 1980 , face à l'idée' d'1ndépendanc~ et de souveraineté-as-sociation. Les résultats obtenus démontrent que les plus 1eunes ,y one tO\ljoùrs étp plus favorables et que de ce fait ils constituent une glinérÀtion p,01i~ique.

Par ailleurs, cette ~echerche indique que ces mê~es

attitudes nationalistes seraient resposables du vote

réfé-J 2

rendaire positif des personnes de vin~t a Quarante ans,

alors que leur position socio-éconondque n'aurait qu'une influence négligeable.

(3)

1

J

c 1 a i ' j ABSTRACT

This reséârch pape~ studies the politie~l attitu-des and behaviot oÏ the Quebec francophone population

80-cial1zed beetween 1960 and 1980. Alr.eady, it 1s assumed

tha t these intHvidualsare ~hose6 who give the stronfolest support tothe Par~i Quebecois and its hasic political project: the independance of Ouepec. This paper trip-s to prove that the polit1cal ~pd social events,of the last twenty years have influenced the yo~n~ adults in 9uch a way that they became a polltiea! generation in re~ard to national1sm.

Using quantitative analy.sis, the attitude of the

popu-la~ion

, tOWard independance and sovere1gnty-ass8ciation,

b~etween 1962 and 1980, 1s first .tudie~. It i5 argued that, from the beginn1n~. the youngest peôple have al~ays

,been more favorable to this ides, and eonsequently, they

cons~itute,a politicsl generation.

Moreover, the resea""ch indicates tha t these seme a t ti-.tudes could be responsable ôf the pos! tive referendum vote

of these' people beetweèn twenty and fort y vears old, whe-reas their soci~-economic position wpuld onlv have 8

mi-not influence.

(4)

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• • dIILI:

TABLE DES MATIERES:

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1 )

LISTE DES TABLEAUX

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...

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3

INTRODUCTION • . . . III .. '" • • • • '" • '" '" '" '" '" ~ '" '" '" • '" '" '" • '" '" • '" '" '" '" '" • '" '" '" • '" '" . . . . '" '" 6

CHAPITRE l Y-a-t-il des générations poliçiques? .••••.•••• 10

CHAPITRE II Les jeunes québécois ~t le

natio-nalisme: théorie et analyse ••••••••••.•••••••• 21 1- Le nationalisme des jeunes:

Etat de la recherche au Québec •••••••••••• ~ 21 2- -Deux hypothèses sur les

jeùnes québécois. '" '" '" '" '" "' •. '" '" '" '" '" "' ... '" "'. '" '" ,L,,, "'. 36

3- Contraintes méthodologiques... 39

CHAPITRE III Le comportement des jeunes face

à 1 t indépendance ..•. '" '" '" . '" '" • '" '" . '" . '" .... '" 0 • • '" '" '" '" "'~. '" 44 1- Effets de génération et de

période: modèle théorique •••••••••••••••••• -46

• 2- Comportement des cohortes face

à l'indépendance et la so.uveraineté- 48

(5)

r-I

\

TABLE DES KATIERES (suite):

CHAPITRE IV

CHAPITRE V

CONCLUSION

NOTES

Les attitudes nationalistes des

q

québ~colS •••••••• 4 • • • • • • • • • • ~~ • • • . . .

1- Comment mesurer le

natio-55 nalisme ... III . . . _ • .. • • • .. .. . . . . 55 2- L'identification nationale subjective. ~... •••••.•...•..•••••••..••.. 58 3- L' anti-fédéraI1sme... • ••••• . • ••••.•.•••• 65 Le comportement référendaire des ,q':1ébécois... ... ... ... 71

1- tes résultats du référendem •••••••.•••••••. 72

2- Les so~rces du co~portement

3-/

4-référendaire .... " ... " .. ... 73

"

Attitudes et vote référendaire ••••••••• ~ ••• 80

L'âge, les attitudes et

le vote référ~daire ... ., ... ..

66

: ... ... -. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. .. .. .. . . .. .. 95

(6)

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2

6

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0 -

TABLE DES HArIERES (suite):

ANNEXE 1 • • '" •• z ... '" ... '" ... . ~NNEXE Il . . . ~ . . . '" . . . il . . . ,. . . . ~ .. ., BIBLIOGRAPHIE

·

• • . . . f' . . . ~ -. . . ,. . . . . i ' (

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110 113 117

1I@li'

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LISTE DES TABLEAUX:

TABLEAU 1 TABLEAU II TABLEAU III TABLEAU IV TABLEAU V TABLEAU VI, TARLLAU VI l TABLEAU VIII TABLEAU IX TABLEAU X TABLEAU XI TABLEAU XII , '

Choix électoral des 18-21 ans, selon

la résidence (%) .•...•...•..•..•... '24

~Pourcentage des jeunes favorables à

l'intervention de l'Etat dans les

do-maines sui vaçts • • • • • • • • • . • . . • • . . . • • . • • • • . • • • • • • • • • • • 24

~ Pourcentag~ des jeunes de l'extérieur

de Mon t réai qui s,e considèren t: •.••••.•••••••.•••••. Les jeunes et les mo~vements

terro-ristes: FLQ et ALQ (%)""." ••••••••••••••••••••••••• ,

Pourcentage -de ceux qui ont le sen-timent d',être différents de leurs

26

26

parents •••.• : ... ~ ... ,." •••• 28

L'identification culturelle et le , 1

vote des jeun.~,s_ (~) .' ••••••••.•••.•••••••••••••.••••• 28

L'âge et le comportement référendaire (:) •••••.••••• 32 Effet hybride de génération et de ""

période" .... " . " . . . . " . " ... " " . " " " . " ." . " .. " " •. " " .. " ... " " 46

Pourcentilge de souver,ainistes selon D

l'âge e"t la période (1962-1980) ••.•••••.••••....•••. 49

Pourcentage de souverainistes selon

la période et la cohortE (l962-l980) ••••••••••• ~ •••• 53

L'âge et l'identification à un

gou-vernemen t (%).

r ... " ..

~

... " ... " ... "

...

.

58

L'âge et la compétence qes

go~ver-nemeots l (%) •• ~ •••.•••....••..• ~ ••....•••••••..•••.

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(8)

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4!.V

LISTE DES TABLEAUX (suite):

TABLEAU Xl l l ,L'âge et la'compétence des

gouver-nements Il (%) •••••••••••••••••••••••••••••••••• "... , ' 61

L'âge et l'auto-définition nat'ionale (%) ••••••••••••

L'âge et l'anti-fédéralisme l (%) ... " " • 6 " . . .

L'âge et l'anti-fédéralisme I I (4) . " ...

L'âge et l'anti-fédéralisme III (%) ... "

L'âge et l'anti-fédéralisme IV (%) ••••• ~ •••• y •••••••

L'âge et le vote référendaire (7.) •••••••••••••••••••

TABLEAU XX Le vote selon l'éducation

Q(%)...

75 TABLEAU XxI Le vote selon le revenu

(iD...

.

76

TAIÙ"EAU XXlI

.

,

Le vote selon l'occupation (%) . . . 76

TABLEAU XXIII Le vote par le sexe (%)~ . . . ~ . . . ; . . . 7$

. '

TABLEAU XXIV rJ>: Le vote par région (:)... 79

TABLEAU XXV . Le vote' selon l'évaluation des gou-'

vernements 1 (7.) ... '~.. 81

TABLEAU XXVI Le vote selon l'évaluation des

gou-vernements II (%) •••••••••••••••••••• ; . . . 82 TABLEAU XXVII Le vote selon l'iden~ificat1on 1 un

gouvernement (%~)... 83

TABLEAU XXVIII: Le vote selon l'aUto-définition _

(9)

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LISTE DES TABLEAUX (s'uite):

TABLEAU XXIX Le vote par l'âge controllé par

l 'au~o-définition nationale

(7.)...

87

1

TABLEAU XXX Le vote par 1 t âge controllé par

l'évaluation des gouvernements II C1O •••••••••••• : •• ,87

TABLEAU XXXI : 6te vote par l'âge controllé par

l'évaluation des gouvernements l (i.) •••••••••••••••• 91

TABLEAU XXXII Le vote par l'âge controllé par , q

1 'identificati~_n-, à un gouvernement

(7.)...

91 'l" ~ '. \

\

1

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(10)

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1

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l ' 1.

Depuis vingt ans. la question du nationalisme québécois a attiré l'attention de nombreux politicologues tant québécois qu'étrangers. Cer-tains se sont attardés à l'étude de l'idéologie nati?naliste comme telle, d'autres au Parti Québécois, aux relat~ons Québe~-O~tawa ou même aux dimensions interna tionales du phénomène

A lui seul le thème des attitudes et des comportements des québé-cèis lors des élec~io_~s provinciales de 1970 à 1981 et au référendum de 1980 constituent un champ relativement important de ces études.

Cette recherche s'inscrit dans cet~e dernière tradition et ex-plore de nouveaux horizons en tentant de vérif'it:!T l ' utlli té du concept, de génération pour expliquer le co~portement nationa·listes des individus socialisés entre 1960 et 1980. Cette approche générationelle s'incrit

à son tour dans la tradition des études de socialisation politique.

Ce modèle d'analyse cherche à expliq~er le comportement et les attitudes des perponnes nées

B

une période donné~ , à partir des

évene-"

..

, "-:' .. " 1 / .

1

(11)

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'1 _ 7/ .• '"

ments qu'elles auraient Fonnus lors de leur socialisation politique, c'est-:'â-d,ire la pér'iode de temps durant laquelle elles vivent un premier contact avec,la ,politiq~e.

, 0

Ainsi. nous espérons pouvoir démontrer que les attitudes acquises par les jeun~s lors d~s vingt derni~res années, ont eu un impact indéléb:ile sur l'eut comportement et que cela s'est 'reflété lors du vote réf~~endaire.

, 1

"

Le pre~ier'chap~tre de ce mémoire nous permettra d'établ~r

les pa,ramètres dans lesquels s'effectuent cette recherche: La dé fi-nition du cadre ihéori~~e ~t des différents concepts utilisés dans cette étude s'avère importante, puisqu'elle nous permettra d'étab+ir où en est ce type ~e recherches, les lacunes qu'il tente de combler. ainsi que ses propres faiblesses: Par la même occasion, nous

exa-miner~ns rapidement certaines études 'e'mp''1riques effèctuées à l' a~de

'

...

-de ce concept.

Le second è~avitre réGumerp tous les différentes ~tudes et 'ouvrages sur le Québec pertinents à 'notre recherche. Nous

défini-rons clairement nos hyp~thèses 'et nous résumerons la méthodologie

/

/

, ,

..

(12)

BI • • -.

qu~ sera employée pou~ les

vérifier.-Les applications du concept de généra tio~ a,u Québec sont rares. De plus, tous ne l'emploient pas de la même façon., Nous analyserons donc les diffl~entes études empiriques faites ~ piripos-~~ Québec et nous tâcherons, de faire ressortir 'les'élément$ qui nous'permettLa~ent, de cbnc1ure à la présence d'une génération nationaliste au Québec.

En plus de définir clairement nos hypothèses, ce deuxième-chapitre explicitera la méthodologie utilisée. Les méthodes

~mpiri-ques de r~cherches nous para1ssant l~s plus~efficaces.

"

Dans le ttoisième chap'! tre, DcruS présentera-ns, 1 ' ~na'lys~

\ 1

secondaire de don_nées déja utilisées. Ur;le collecte de donn'ées -nou~ semblait: une opération de trop grande enve'rgure, exigeant un troF grand investissement de temps et d'énergie pour ce type

oe

'tra\lall.'

D~ plus, nous avions à notre 'disposition ftes données de sondages ~ui

DOUS paraissaient tout à fait valides.

, Dans le dernier chapitre, nous examineroris de façon pl~s

détaUlée'. mais non longitudinale, les att1tllde$ nationalistes de la" populat.ion et des 18-34 en particulier. Nous tenterons de vérifiér

(13)

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,

---\

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-

....

-../

~1 ce'son~ le~ attitudes natio~aristes qui expliquent le-mie~x le

. vote référenda1re des Jeunes.

Nous croyo~s qu~ notre,recherche se justIfie à différents Tout d'abord l'application du concept de génération à

c

9/ ••.

l'analyse- des attitudes ,nat~onalistes n'a pas été utilisé très

50U-vent. Si ce travail ,ne' constitue pas une première, il espère ap-porter sa contributIon à l'analyse d~s attitudes nationalistes au Québec,et innover en proposant une approche différente.

De plus, au moment Où plusieurs s'Interrogent sur l'avenIr du nationalisme québécoIs. il ne nous semble pas qu'un tel 'travail s'avère inutile. Au co~traire, il peut ~tre txis interess~nt de chercher les rac~~es,du nationalisme au nivea~ des attitudes~ ce qUI nous permettrait de prédire sa persistance, sa dIsparition Ou sa transformation d'ans les années à venir.

Ajoutons que ce travail espère contrIbuer au débat. qui entoure leS sources de l'appui au nationalisme et de lui fou~lr de nouveaux éléments qui ameneront d'autres hypothèses.

(14)

)

1

10/ •••

CHAPITRE 1: Y-a-t'1l des générations politiques?

~lgré la perte continuelle d'une partie de ses effectifs,-, les

soci~tés se renouyellent grâce à l'ajout de nouveaux membres qui viennent. combler les vides. Les citovens âgés font continuelle~ent place à de nouveaux acteurs qui, un jour, seront remPlacés à leur tour.

Ainsi chaque année des milliers de qu€bécois passent de 1'7 à 18 ans obtenant ainsi une incorporation officielie dans la société. ~is peut-on

parler pour autant de géné~ation P?litique et si oui, de quelle façon?

L'ob1ectif de c~ premier ch~pitre est, de définir plus 'préçisement,le

concept de gén~ratiofr.

Chaque individu fait don~ ob11gatoireme;t partie d'une entité plus grande, la cohorte, avec laquelle il se déplace dans le temps (1). ' Il

,

.

s'agit du groupe qui réunit les personnes nées dans un-intervalle de temps , , . donné et qui en vieillissant connaitraip.nt Jes mêmes ~vénements. Chaque 'cohorte, qu'elle le veuille ou non, constitue un potentiel à la fois de

continuité et de changement. Continuité, puisqu'elle peut remplacer les

, 1

(15)

1

-, ,

11/ •••

cohortes "qui l'ont précédé et agir de 'la même faç,?n et changement parce

~ue les membrea d'une cohorte peuvent décideT de charnbard~r l'ordre

éta-bU ..

Da~s ce travail nous nous proposons d'~arniner_la problématique que peut constituer la congruence entre le changement politique et la suc'cession des cohortes.

Il faut se ,demander 'ce qui régit le comportement politiqUé des cohortes et's'il ~st justifié de p~rler d'un tel comportement. Pourauoi peuvent-e)Jes se succ~der et adopter des comportements similaires? Ou encore, pour9uo1 deux cohortes peuvent-elles avoir des attitudes

diam~tra-lement opposées.

Cela nous amène à considérer les façons oar lesquelles individus et groupes acquièrent attitudes et comportements politiques et quelle est leur évolution.

Plusieurs chercheurs ont étudié jusqu'à quel point l'individu et les cohortes étaient réceptifs (2) ou non réceptifs au changement (3).

Comme c'est souvent le cas, il existe autant de théories et d'hypothè

J

ses que de personnes qui ont fouillé ce sujet. De la lecture de

(16)

12/ •••

ces travaUx, on peut cnnclure que les cohortes, à travers leur évolution, ne Bont ni complèt~ent ouvertes ni complètement fermées au changement.

1

Selon nous, la meilleure façon d'étudier la transformation des cohortes passe par l'analyse des différents processus~,q~~ peuvent vivre

ces entités et qui transforment leur comportement politique, Ces processus sont au nombre de trois. le cycle de-,vie, de période et de ~énpration.

Une 'cohorte peut être marquée par l'un de ces effets ou par plusieurs à la fois.

L'effet de cycle de vie (4) çherche à exnliquer les différents stades de comportements qu'une cohorte vivra en vieillissant. Cet effet désigne aussi le mouvement d~une cohorte qui évolue de telle façon qu'elle

,~~~nd

la

plac~

de celle qui la

précède~ qu~ elle~me

prend celle d'une

autre. Co~ le souligne Jennings et ~iem1: 1

tlThis interpretation rests on the assumpt10n thet certain

~nds of change are endemic to the life course. These changes stem from shift~n~ responsabilities, onportunities and needs wich accompany the aging process." (5)

Certains, tels que Cr1ttenden. Bont m~es allés jusqu'à donner une com-posante directionelle aux types de chan~ements qui 8eront vécus (6). Ainsi, l'effet de vieillissement serait en quelque sotte un sous-produit ou une spécification de ce que les cohortes peuvent vivre en 8ttei~nant un âge avancé. La thèse courante veut qu'en vieillissant les cohortes se figent dans ses attitudes ou ~ deviennent plus conservatrices.

\

(17)

13/ •••

,

Un deuxième ~ype d'effet. appelé effet de période, désigne le poids que p~ut avoir un événement important sur l'ensemble des cohortes, quelque soit l'évolution de celle:"ci. "On parle d'effets de période lorsqu'il s'agit de rendre compte des impacts des événements historique~ importants sur les attitudes des cohortes." (7) On désigne parfois celui-ci sous le nom de "Zeitgest effect" (8). Les guerres. les révo-lutions. une crise économique peuvent influencer l'ensemble des cohortes.

\

Paradoxalement' ce phénomène pourrait annuler la notion de cohortes

puis-1

qu'en aya~t un effet semblable sur les différentes cohortes, cela pour-rait aplanir les différe~çes. Il reste qu'un effet de ~ér1ode peut avoir un certain impact, quoique différent, sur les cohortes si l'on tient compte de l'effet de cycle de vie.

L'effet de génération résume l'impact que peut avoir un climat social particulier ou des événéments hors de l'ordinaire sur les membres d'une cohorte qui vit S4 socialisation politique. Cette dimension est cruciale puisqu'elle s'adresse au phénomène que nous désirons explorer.

Jennings définit ainsi cet effet de genpration:

"Generation effects ,derive from birth cohorts under~o1n~ 8

shared community of experience under roughly s1milar c1r-cumstences et pivotaI iwroressionable points (usual1y before mature adulthood) in ~he IHe cycle. If (Q)

L'acquisition des valeurs, des, attitudes et des comport~ents

.'

(18)

/.

1

14/ •••

politiques par les enfants et les adolescents est l'un des suj(!~S qui a suscitE beaucoup d'intérêt chez les politieolo~ues durant les vingt der-ni ères années.

Pourtant, l'idée d'effet générationnel n'a pas retenu l'attention de beaucoup de chercheurs. C'est du' moins l 'opinipn de N.E. Cutler: " ... generational factors in the ~enesis of ~ndividual politieal orientations and their maintenance throughout the life cycle have been largely over-looked." (10)

On

s'est surtout attardé à l'étude des agents de socialisation politique. La famille. les pairs et l'école semblent être des agents prédominants, le premier étant sûrement le plus :1mpor-t~nt; surtout dans le cas de la partisaner1é. Néanmoins, comme le conclut Beek, ces agents ne partic1~ent qu'en partie à la formation politique des jeunes:

"Even wtiere agents have been shown-to exercise influence, considerable variations remains to be expla1ned in the politieal views of individuals. That 1s to say the agents account only fbr a l1m1ted portion of poliUca! learnin~." (11)'

Ajoutons que l~s spécialistes de la socialisation politique se sont

1

beaucoup interessés à la période pré-politique de l'individu et aux enf ants, délaissant les adolescents et l'idée qu'ils peuvent oar eux-" mêmes développer attitudes et comportements.

(19)

Î

15/ •••

agents,de socialisation politique, notre rech~~he s'Interesse plus particulièrement au contexte dans lequel s'effectue la socialisation et principalement

a

ses manifestations politiques. Tout cela compte tenu du fait que la transmission'des valeurs ne se fait nas qu'à travers la famille et les autres agents dêjà décrits. En effet, les études faites jusqu' ici, nous laissent croire que l'adolescent est en grande partie autonome dans sa socialisation et que les évpnèments de cette ~êriode ont un impact crucial. S. Proulx a proposé une bonne définition de ce concept:

,"Le concept de gpnération cherche i cerner'la réalité d'une tendance inhérente pour l'ensemble des individus nés à 'une époque donnée, à se construire une visi~n du monde en relation avec le cadre socio-historique de cette

époque ~" (12)

Contrairement aux me~bres d'une tribu. d'une communauté ou d'une tamille, une génération ne constitue pas une unité dont les parties se doivent de se soutenir. Il s'agit plutôt d'un tout autre type de ca té-gorie qui se compare ~ celui de la classe sociale. C'.st la position de

( ses membres face à d'autres et par ra~~ort aux temps historiques des sociétés qui assoit sa particularité.

Le fait d'appartenir

a

un groupe de ~ersonnes npes à une ppriod~

donnée et vivant à une ~poque pr~çise, comme ~el~i d'aopartenir à une

classe placée dans une positio~ semblab1e dans le système aocia-économique, ne signifie pas pour autant que ses membres en soient conscients et

dé-)

(20)

.-..

,..

...

.

••

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L

4 il

16/ •••

velloppent des attitudes similaires et encore moins qu'ils ~gissent de façon concertée. Comme nous le mentionnions, dans ces cas là, nous préférons parler de cohorte et non de ~énération nour pviter toute ambigu1té.

Nous ne parlerons de générations qUè dans les cas ou on peut avoir la certitude qu'une cohorte agit de façon à la fois cohérente et différente des autres, "impact des événements les poussant à agir ainsi. Mannheim parlait ainsi de ce g~nre de situations:

"\Je shall therefore speak of a ,generation as an actual1ty (fi

only where concre~e bond i8 creat~d beetween members of ~

a generation by thelr being exposed to the social and

in-tel1ectual symptoms o~ ft process of dynamlc destabillzation." (13)

Les experts s'entendent à propos de leur'définition de ce qui constitue une génération. L'tmagination disparait lorsque vient le temps d'expliquer ce qui permet la transformation d'une cohorte en

,

-

~

génération politique e't

sa

spécificité.-,R. Heberle est celui qui s'est ~e plus ,interrogé, sur cette

"

question, mais même là, 11 se cont~nte de souliRner que: This concept of a generation ~y be defined aven more str1ctly as those .!ndividuals of approximatly the same agë ~ho have shared certain pblit1cal~v relevant experience.1f

(14) Nous-devrons donc tenter d'interpréter eette défi-nition et l'appliquèr au)meil~eur de noire jugement.

Ci

-

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(21)

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- 1

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17/ •••

Il faut ajouter qu'un phénomène géhérationel a ses limites et qu'une même génération peut être morcelée., Admettre la présence d'une_

~énérat1on ne signifie pas que la quasi-totalité de membres agiront de la même façon ou auron! les mêmes attitudes.

Dès le départ cela semble presqu'imnossible. Pour pouvoir identifier un tel

la cohorte avec c qu'un même événemen même cohorte.

hénomène, il faut donc comyarer le comportement de ui des autres. ,- Par aillels, il est fort possible ait des effets différents sur les membres d'une

Mannheim voulant donner un exemple d'une telle situation, cite le cas de la jeunesse allemande du début du 1ge,siècle, qui face à des événements semblabÎes. se ,divisa en deux g~oupes: les

libéraux-rationalistes d'une part et les romantiques-conservateurs d'autre part (15).

Un élément à la fois commun et crucial relie le conce~t de

.

génération et d'effet de génération~ E~ théorie, une génératton ne peut se constituer que 81 les membres d'une cohorte vivent des événements sociaux ou politiques à une période bien préçise, c'est-à-dire la fin de l'adofescence et le début de la vie-adulte. Une période crutiale selon Mannheim puisque les 1eunes commencent l prendTe contact avec la s~ciété

et qu'aucun prejugé ne s'est déjà installé (16).

&

QJ

(22)

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!

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18/ •••

Plusieurs auteurs ont tenté de démontrer l'existence d'un phé-nomëne de generation (~7), mais il a fallu attendre le début des années ';60", pour voir les premières recherches empiriques sur 'le sujet.

Tous ce,s ouvrages' n'ont pu qu'étudier un ou quelques aspects à la fois du èomportement. Les recherches empiriques ont constitué un grand pas dans l~s possibi1itê~

ce

vérification empirique' des hypothèses de K. Mannheim. Pa'!" contre. i l est impossible d'étudier "toutes les, d:!,-mensions du comportement politique. Ainsi, o~ parle souvent de généra-'tion politique par rapnort à~n seul aspect de ces co~portements.

Dans""The"American V6ter'~, A. Camnbell et son équipe (lB) émirent l 'hypothèse. que la ~riode, de la grande crise et celle du New neal avait eu un ~mpact dramatique sur ceux qui votèrent la première fois ,en 1932 ou

. 1936. En _ffet, ils notèren~ que vingt ans plus tard, il y avait un bien' plus grand nombre de démocrates che~ cette génération que chez les autres. Ils éOAclurent qu'il 8'ag~ssait d'un effet de génération.

,f ' ,

Le nombre grandissant d'américains n~n partisans durant les

.

'

anné~s "60" a aussi fait l'objet, d'une expl1catiQn de tyPe génh:at1onnel. P. Converse (19) et P.R. Abramson (20) ont 'tous . ' , 1 deu~ esti~é que le

,

climat politique de cette p~r1ode avait influencé les j"eunes, américains de façon telle, qu,' ils ont été p,frté,~ à ~e~.enir des "indét1etldantistes".

(

(23)

__ ....

_~4.

"

19/ ...

Il semble que cette génération ait toujours le même comportement.

Pour sa part, R. Ing1ehart'a pu observer que les jeunes adultes -de la classe moyenne, socialises après la -deuxième guerre mondiale. ac-cordaient plus d'importance à des va1~urs telles que la liberté de paro-le et"d'sssociation, qu'à la sécurité économique. Il en conclut que ces personnes avaiept ét€ socialisees pendant une periode de prosperité économique après la seconde guerre, contrairement à leurs ainps. La

..

sécurit€ éCQnolfiique ne constituait donc pas une question prioritaire pour ces jeunes contrairement' à leurs parents. marqu~s par la crise éco-. nomique de s années "3()" (21).

"

Fina1emen~ mentionnons le travail effectué par M.K. Jennings et R. Niemf (22) dans ce domaine:- Ils ont interviewé deux~ cohortes, l'une

'.

formee d'adolescents. l'autre de leurs parents, deux fois à huit annees d'intervalle pour examiner leur évolution. Identifiant différents types d'attitudes et de comportements, ils ont tenté de mesurer sur chacun

o •

d'eux les effets

pe

cycle de vie, de période et de génération qui aurai~nt

pu affecter les cohortes.

Ainsi, différentes études de science politique effectuées du-rant les vingt dernières années ont permis de sonder encor~ plus en

(24)

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o 1 20/ •••

profondeur g~âce à des méthodes toujours plus sophistiquees. A ce ti-tre. le travail de Jennings et Nierni est celui qui a été effectué_le plus en profondeur.

Dans le chapitre- suivant, nous tenterons de voir ce qui en est du Québec. En effet, c'et espace que constitue la politique pro-vinciale, part1cul1èreme~t depuis les vingt dernières années, nous sem-ble un laboratoire interessant pour l'étude des phénomènes qui nous concernent.

'\ ...

-'",-Le nationalisme québécois a déjà été io}ntifié comme une

idéo-..

logie ralliant l'appui important des jeunes. Nous nous demanderons

quels sont les racines de ce phénomène et s'il est possibie d'identifier une genéra tion.

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(25)

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,CHAPITRE Il: Les jeunes québécois et le nationalisme: Théoriè'et analyse.'

\ '

Ce second chapitre analysera les travaux oertinents effectués sur le Québec po~~nt cbntr~buer

a

notre propre anaiyse. ~ous défi-nierons aussi nos hypothèses et notre méthodolo~ie.

1- Le nationalisme des jeunes: ~tat de la recheyche 'Su Ou~bec .,

Cette section es t di visée en trois parties. Tout. d ~ abo'rd, nous essaierons ~e trouver dans les études réalisées auprès des jeunes durant les années "60", des indices flOUS révélant l'apparition d'une génération

chez les jeunes durant: cette période ou à tout le moins des différences entre les jeW'les adultes et leurs ainés. Tout au long du travail, les, termes jeunes et jeunes adultes désigneront ceux qui en 1980 avaient ent,re 18 et 34 ans. Puis- à partir des sondages et des études électorales .des années "70". nous résumerons les ouvrages "traitant des sources

socio-économîque ou idéologique du nationalisme québécOiS et de l'appui au P&t'fi Québé~ois.

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(26)

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22/ •••

Finalement. nous étudierons les ouvrages qui ont proposp la

pos-sibilité que le nationalism,e p~isse s'1 expliquer à partir d' un effe.~ de génération ou de période.

, <

Le sondage effectué pal'; le Groupe de Recherche ~ociale en 1959 (23). premier sondage politique jamais effectué dans,la province, nous semble un excellent point' de départ. Il démontre clairement oue les jeunes ayant vécu leur, socia1isatiori politique durant les années 1150".

i ne. se démarquent pas ou sinon très peu de leurs ainés et qu'ils

n'exis-tait pas encore une ~énération nationaliste à cette époque •

. Ainsf les jeunes gens p1ùS instruits de 21 à 34 ans favC?risent

à peine un lleu'lnoin's l'Union Nationale (547.) que les 35-49 ans (617.) et, les Elus agés (607.) (24).

Seulement 2R ,. de ces mêmes' 1eunes .adul tes crovaien,t' Qu'il existait des scandales politiques, un pourcentage dans'le même'ordre que celui dès deux autres cohortes ( respectivement 271 et 291) (25).

Enfin, 707. des jeunes trouvaient acceptables le niveau de corruption au sein du gouvernement Duplessis (26) .

. Par "ai1leurs, . ce sonda~e ac'corda très 'Peu d' impo'rtance à la variable que cORstitualt l'âge et.beapcoun plus à la résidence,

l'oc-,

(27)

... = .

...

e

Il

23/ ...

cupation et le sexe. A cette époque rien ne permettait de déceler l'apparition d'une génération de nationalistes et de contestataires. L'âge n'ptait pas une variable discrimfnante.

Tant qu'au nationalisme québécois, nationalisme autonomiste de Maurice Duplessis, Pinard s'interroge sur l'existence véritable de tels sentiments au sein de la population.

"En pratique, lorsque la population doit nrendre pos1tion sur des questions concrètes dont dépendent des avantages économiques, le nationalisme semble disparaitre ( •.• ). Cela signifie-t-il que le nationalisme soit confiné à'cer-tains petits groupes restreints? Ou bien, est-ce que la population est nationaliste en théorie? (27) "

Une troisième enquête (2R) effectuée celle-ci en lQh4 par Rioux et Sév,igny (29) dé1nont~e qu'à peine quelques années après l' étude de 1959, une coupure importante apparait entre les jeunes socialisés durant les années "50" et lès "nouveaux citoyens". Tout semble indiquer que l'on est dans une toute autre ère. Cet ouvrage était consacré à l'étude des com-portements "des jeunes de 18 à 21 ans socialisés à partir des années "60".

Au niveau du vote. alors qu'en 19~9. une majorité des 21-34 ans était prête à appuyer l'Uni~n Nationale. en 1964. seulement 18? font le même choix alo~s que près de 191 des jeunes sont prêts à voter pour le R.I.N., et 60% pour le Parti Libéral (TABLEAU 1).

(28)

24/ •••

TABLEAU 1

Choix ~lectoràl des 18-21 ~elon la résidence (7)

:.

Total Montreal Province Rural

U.N. 18 11 30 18

P.L.O. 60 63 54

sQ,

C.S. 7 3 9 If)

R. LN. 9 19 3 6

Autres 7 2 4 7

Source: Guimond P. et Sf:vigny R. Les jeunes et le changement. P.B8

-TABLEAU II

Pourcentage de jeunes favorables à l'intervention de 1 'Ets t dans les domaines suivants. (7)

'1

Total Montréal Province Rural

\ Sécurité sociale 93.f\, 94.4 93.7 91.8 Industrie 80.7 82.3 79.2 78.R Conflits syndicaux 57 .. 9 60.1 56.6 54.6 Economie 88.0 87,7 86.4 9n.3 Santé 50.6 51.8'

41.Q

59.5

(29)

1 '

25/ .••

Les jeunes' se montrent aussi très favorables à l'intervention du gouvernement dans divers secteurs de l'or~anisation sociale,' sauf

~eut-être dans le cas de la nationalisation de la médecine. (TABLEAU II)

Pour ce qui est de l'identification, en lQ~4 les jeunes se dp-finissent d'abord ou exclusivement comme

canad1ens-frança~

dans l'ordre de

70'

à 751. Un jeune sur cinq se définit exclusivement comme canadien-français alors que ceux qui se définissent exclusivement comme canadiens. sont les moins nombreux.. (TABLEAU III)

De plus. 607 des jeunes croient que le Ouébec sera un jour in-dépendant (30), alors qu'un peu ~las du tiers (34.3~) des j~unes québë-cois se disaient favorables ou très favorables aux nouvements dits terro-ristes. le FLQ et l'ALO. (TABLEAU IV)

Les jeunes de 1964, semblent donc très diffprents de ceu~ de 1959. D'ailleurs 86' des personnes interv1e~ées en 1964, S~ disaient très différentes de leurs ainés (31).

~,~

t~

Evidemment ces résultats comme bien d'autres doivent être nuan-' ces. Ainsi, alors que les jeunes se disent très différents de leurs a1-nés. ,lorsqu'on leur demande de préciser. ces différ~nces. la brisure

(30)

appa-26/ •••

TABLEAU III

Pourcentage des jeunes de l'extérieur de ~ontréal qui se considèrent:

Seulement Canadien français D'abord Canadien français D'abord 'Canadien Seulement Canadien Zones urbaines 13.1 57.0 13.1 14.4 Zones rurales 23.8 52.0 7.6 14.1

Source: Rioux~. et Sévigny R. Les nouveaux citqvens. P. 24

TABLEAU IV

Les jeunes et les ~ouvements terroristes: FLO, ALO. (~)

NSP/NRJ> Défavorable Favorable Tr.ès favorable Indifférent Source: Ihid. P. 70 Montréal 11.5 40.8 19.9 22.0 8.3 Province 22.9 41.8 10.1 16.9 10.8 Total 17.3

41.3

14.9 19.4 9.6 1

(31)

'\

27/ •••

rait beaucoup moins importante. (TABLEAU V)

Les r~sultats révèlent aussi de fla~rantes contradictions. Alors que 67~ disent que le meilleur métier pour une femme n'est plus celui de ménagère, seulement 14' sont favorables au travail à l'extérieur pour les femmes (32). Donc, si les jeunes semblent différents de leurs ~

prédécesseurs des années "50", plusieurs ambiguités persistent. Il est en effet possible de percevoir des changements, mais ceux-ci ne sont pas complets. La brèche entre les jeunes et leurs ainés s'établit lentement:

En 1966, Carlos et Guimond ont mené une enquête auprès de 153 jeunes montré al ais (~). Sur plusieurs points, tels la préférence poli-tique, l'intervention de l'Etat et l'identification nationale, On note des résul taU similaires à ceux du sonda~e de ~'ioux. Ils notent

toute-fois que 70~ des jeunes qui se définissent exclusivement comme canadien-français (34). s'identifient au R.I.N., soit 177 de l'ensemble de l'échan-tillon. Par ailleurs, 50~ de ceux qui s'identifient comme canadiens appuient le Parti Libéral du Oup.bec (35). (TABLEAU VI)

Carlos et Guimond constatent que les jeunes ne constituent pas encore une nouvelle génération politique. Par contre, ils concluent:

" ••• cette part, encore mince, de la jeunesse qui

s'as-f·

(32)

28/ •••

TABLEAU V

Pourcen;age de ceux qui ont le sentiment d'être différents de leurs parents, actuellement, ou de l'être un jour quant

à la génération, dans l'ensemble:

à l'importance de la parenté: à l'intéret porté i la politique: au nationalisme:

à ce qui s'enseigne dans les écoles: à la religion (dans l'avenir):

à votre façon d'élever vos enfants: à l'importAnce de l'instruction:

à la moralité dans votre famille à vous:

Source: Ibid. F.35 TAllLEAU VI Rf; .0 74.4 72.0 54.5 54.3 51.Q 48.4 47.4 37.8

L'identification culturelle et le vote des 1eunes (~).

Seulement d'ab~rd Canadien P.L.O. 50.0 U.N. 21.5 R. I.N. 7.5

N.P.D.

10.5 Autres 10.5 Total 100.0 ou D'abord Canadien-français 4S.f; 7.6 20.7 :3.3 22.8 100.0 "', Seulement Canadien-fran9ais 19.2 3.8 f;Q.2 0.0 7.8 100.0

(33)

,

Aocie aux ob1ectifs de l'indépendance, nous amène au seuil d'une ère nouvelle. Si ce qui permet l'émer-gence de nouvelles générations politiques sont des expériences politiques décisives, nous croyons alors que le nationalisme peut être la porte d'entrée vers' une nouvelle conscience du groupe des jeunes au Qué-bec. Nos donn{es nous ont montr~ le caractère una-nime de la question nationale, comme centre 'de réfé-rence poli tique." (36)

29/ •••

Par la suite, tous les sondages politiques et toutes les études électorales effectuées au Québec durant les années "70". ont identifié un appui important sinon massif des jeunes pour le P.0. (37). Même si ceR études n'ont pas analys~ le nationalisme en tant que tel. elles révelent des phénomènes intéressants.

De même. différents chercheurs ont décelé que les nationalistes se retrouvaient en plus grand nombre chez les jeunes adultes (38). De plus, des facteurs parallèles semblent avoir confirme cette situatiôn. Etudiant l'organisation du P.Q. en 1976. Bernard a souligné oue

"l'armée de bénévoles était largement représ~ntative

de l'ensemble de l'électorat. Toutefois, les 25 à

34 ans (27~ de l'effectif, mais 221, de l'électorat total) étaient largement sur représentps." (39)

En fait, la situation est tellement évidente que Hamilton et Pinard écrivent à ce sujet: "It would be d1ff1cul t to find a pattern of such clarity and such strong linkage anywhere in the l1tterature on vo-c1ng behavior." (40)

(34)

.-..

"

30/ • ••

Cette situation pourtant tellement évidente n'a poussé aUCun

l

chercheur à sonder plus loin dans cette direction et à y chercher les racines du nationalisme.

Le débat s'est plutôt cristallise autour d'une autre question. D'une part, on retrouve ceux qui soutiennent que la croissance du Parti Québécois et les attitudes nationalistes sont des phénomènes

q:

classe.

La classe moyenne aurait tout"intéret â ce que le P.O. dirige la pro-vince et que le Ouébec devienne indépendant. Ce groupe bloqué par la bourgeoisie économique an~lophone, aurait opté pour les secteurs social et politique. Elle voudrait accroitre ses pouvoirs, en étendant ceux du gouvernement provincial. Des études empiriques ont tenté d'appuyer cette hypothèse. (42)

Pour l'autre groupe, l'explication se trouverait plutôt dans la rationalisation idéologique de l'électorat. Ce sont les sentiments na-tionalistes et anti-fédéralistes de l'électorat oui seraient cruciaux. Le Parti Québécois n'est pas le parti d'une classe en particulier mais celui des nationalistes.(43)

Nous n'avons pu recenser que trois ouvrages, ayant étudi~ un peu plus en profondeur les relations qui pourraient exister entre l'âge et le

(35)

31/ ••.

nationalisme, et ce phénomène que constitue le nationalisme des 1eunes.

Dans une étude sur les élections de 1981. Bernard et Descoteaux perçoivent une nette démarcation entre les électeurs nés avant 1940 et ceux nés après. Les premiers seraient très ma

1

ori tairement fédéralis-tes et les seconds se retrouveraient en grand nombre chez les péquisfédéralis-tes. Selon eux, ce comportement "tradui t les particularj,t~s de leurs anné'es de formation" (44). Il reste que cette ét:ude discute de l'appui au Parti OuébécoÙ et non au nationalisme. De plus, les auteurs ne men-tionnent pas leurs sources et aucun chiffre à l'appul de leur argument.

Blais, par contre s'est penché sur les résultats du référendum de 1980. Selon lui, la deuxième variable la plus déterminante du com-portement référendaire est l'âge (46). Grâce à une analyse secondaire de différents sondages pré-référendaires. i l perçoit une baisse de l'appui pour le OUI à mesure que 1 t âge des élec teurs t en 1980.

aUl!lllen-te. Cette relation ne serait pas parfaitement linéaire puisque l'on note une première chute importante

ae

l'appui à 35 ans et une seconde à 55 ans. Il résume ainsi la situation: "Il y a la gpnérat10n enthou-siaste autour de la trentai,ne, ( ••• ) la génération plutôt défavorable autour de la quarantaine, et la génération nettement hostile, celle

a.s

retraités (46)." (TABLEAU VIII)

(36)

- - , .

32/. •• '

TABLEAU VII

n

Age et comportement référendaire

Avance ou recul médian du oui nar rapp~rt au non

18-34 34-54 55 et plus Sondages I.Q.O.P. :'-127. -7'7. -20i'

,

Sondages C.R.O.P.-Radio-Canada 18-24 25-34 35-44 45-54 55 et plus +77. +127. -8i: -24,. 18-20 21-24 25-34 35-44 45-54 55-64 65 et plus Sondage LN.C.1. +9i' ( 267) +9"'1, ( 28') -13,. ( 3") ,

-30~

- { -28"

(-lS~~"

(-97.) ,

"

-"47"! (-35~)

*Tous les chiffres de cette rangée correspondent aux résultats chez les francophones seulement.

Source: Blais A. Le vote. ce que l'on en sait ... P.173

Dans une seconde étude. Blais a poussé pl us loin son analyse du comportement référendaire de la population Québécoise (47). Il a voulu vérifier l'existence possible de cl1va~es par cohortes, lors du référendum. Il identifie la ~énération née entre 1'145 et 195Q (qui

(37)

..

33/ •••

A

la souveraineté-association et aussi le plus ho~ogène.

Les deux cohortes regroupant d'une part les personnes nées en-tre 1940 et 1944 et d'auen-tre part après 19~O, sont quàlifiées de mi to-yennes par Blais. c'est-à-dire un peu moins favorables au OUI (48).

Latouche a aussi cher~hé â confirmer la possibilité qu'il puisse exister une génératipn de nationalistes, constituée des personnes socialisées entre 1960 et 1980 (49). 'l'rouvant des indices Interessants dans les études menées auprès des adolescents des années "61)", i l a tenté de 11er les atU tudes nationalistes des 1eunes adultes et leur vote référendaire.

Notant le pe~ d'impact de variables de type socio-économique sur le vote Téféyendaire, i1I>Constate la sensibilité de la "génération"

,

aux attitudes nationalistes et son "étroi te relation avec le vote OUI.

Selon lui.

"il e'xistait bel et bien ~u moment du référendum 1

des générations sur Itéc~quier politique québécois, dont 11 est possible - dn moins à titre d' hypothèse d'expliquer la spécif'tc1te des' attitudes et des com -poytements en faisant réféTence .au "t111lin~" et au contenu de leur socialisation et de leur inseTtion dans la vie collective." (50)

Enfin, mentionnons l'ouvrage de Crête et Lan9ry qui, bnt tenté

-,-....

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(38)

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1

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1& 34/ " ' 0 0 ;"J

de mieux cerner 1\ évolution des différentes cohortes par rapport à la : ques't1on constttutiondle ii travers les deux dernières décennies (51).

Ils distinguent trois groupes différents. Ceux nés avant 1Q35 qui partagent une ,position similaire sur, les questions constitutionelles. Ils sont 4ifférents de ceux nés entr~1935 et.~q45, qui eux4mêmes Sont différents de ceux nés après 1945.

'~our toutes les cohortes, la tendance évolue vers un pourcentage plus élevé de souverainistes; il s'agit là d'un effet de nériode. Le contexte socio-poli tique des années "61"\ â

sri"

a influp sur toutes les catégories d'âge de citoyens-électeurs, quelQue soit leur âge (52).~

Le fait de départager en cohortes à peu prè&, semblable et de noter les mêmes comportements rapprochent, ~ un sens, les résultats

,

~

- }

-de Blais et ceux -de Crête et tandry.-Pou!'tant leurs conclusions dif-fèrent, tant qu'à la délimitation exacte des gén~rations.

Que doit-on conclure de cette revue des ouvrages 'effectués au Ouébec durant les vingt dernières années. Les différentes études consacrées aux jeunes J)en~ant les années "60", indiquèrent dès lors que les:adolescents de l'époque se dfmarqualent ~e différentes

fa-, {l

çons et sur plusieurs plans de leur~ainés. Cela n'a~ait pa~ été le

".~

cas pour les adolescents des années "5/')".

(39)

1

1

1

1

1. 1

Que ce loit sur le plan religieux, moral ou sexuel, on 'pou-vait noter des di,U:érence~. De même, sur le plan politique, On pou-vaft déjà constater un appui important pour le R.I.N. chez les 1eunes, puis pour le P .Q. et même pour des groupes tels que- le Front de l1bé- " ration du Québec et l'Armée de libération du Ouébec •

Au cours des années "70", le débat s'est d'abord cristalisé

autour d'études cherchant à comprendre les origines soit socio-économiques, soit idéologiques de l'appui,au P.Q.

~ Si ce débat n'est pa~ encore clos, il ne semble pas que les facteurs socio-économiques aient été jusqu'ici retenuS pour expliquer le vote référendaire. Blais et Latouche repoussent une telle possi-bilité. Ils font plutôt réfprence au "moment" de la socialisation politique des cohortes concernées. Notre recherche veut explorer une telle p088ibilit~.

(40)

..

...

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$

-. 36/ •••

2- Deux hypothèses sur les jeunes québécois.

Nous tenterons donc de comprendre le comportement nationaliste des québécois francophones à partir du concept de génératlon. Notre première hypothèse se lit comme suit.

"Face à l'indépendance du Ouébec, la cohorte des 20-40 ans se comporte . . comme ~ne ~énération. alors que le reste de la popu1a-,tion n'a subi qu'un effet de période."

Les 20-40 ans (en 198n) constitue le ~rOU'De qui fut socialisé lors de la Révolution Tranquille. Durant cette ppriode la question nationale a pris une 1nroortance considérable. Les adolescents oui vécurent leur premier contact.avec la politioue durant cette période

furent derechef mis en contact avec ce projet politique auxquels ils s'identifièrent. ~ette même période vit apparaitre une remise en

1

question de toute

Ôl

société québécoise. La perte de prestige de

l'Eglise,)~e changement dans les moeurs et la renaissance du

~ouver-nement québécois en sont des preuves tanRibles.

"

(41)

..

,

37/ •..

~

dynamique constituent des pvénements, qui selon nous, nous permettent

de qualifier cette période

"rl'

e{qlérience pol i tique pertinente", telle

~

que défini , quoique vaguement, par Heberle.

Ces événements auraient touché assez de jeunes pour que l'on

puhse identifier une "generation unit" de nationalistes. C'est-à-dire un groupe important de jeunes ayant rallie la cause de l'indépendance.

Les autres groupes d'â~e ont aussi eté1touché par ces pvpne-wents, mais ayant éte exposes après avoir été socialisés leur

resis-tance a été plus grande. C'est pour cela que nous croyons qu'ils n'ont subi-qu'un effet de période.

Ceci ne constitue que la première partie de potre travail. \ En effet, s'il est interessant de distinguer le processus par lequel les cohortes les plus jeunes se dlst1nguent des autres, il faut pOUVOIr

démontrer que ~a réponse se situe dans une socialisation politique qui a differé entre les deux groupes.

Nous voudrions aussi examl.ner si "la nature et le contenu des attitudes nationalistes des deux groupes de cohortes est à la source des comportements différents lors du réfprendUTl'''.

(42)

38/ ...

En effet, dans ce tvpe de travail, les chercheurs se sont souvent arrêtés à étudier les effets de période; de cycle de vie et de géhérat1on. Nous désirons aller plus loin et comme Jennings et Niemi: "clearly 'We vain to know vether the generationnal cleavage rests on a true difference in 'communities of shared experiences' or has a different bases." (53)

Des travaux interessants ont été fait au Québec sur les-sour-ces de l'appui indépendantiste. Pour certains c'est une question de statut économioue. alors que d'autres pré tendent .Gu' i l 5 ' a~i t d'un

phénomène purement idéologique. Selon nous, ce sont les attitudes

nationalistes des cohortes les plus jeunes aui expliquent ce phpnpmène . . '<1'

liotre revue des ouvrages théorioues et empiriques nous a per-mis de revoir rapidement les différentes thèses sur ce double thème de l'existence d'une génération nationaliste au Ouébec et d'un cor-pus d'attitudes et de comporte~ents que l'on pourrait qualifier de nationaliste et Qui seraient à la source de cette même ~pnpration.

\

,

- ' . / / '

(43)

39/ ...

3- Contraintes m~thodologiques.

Pour tenter de vérifier nos hypothèses, nous u'tl1iserons l'ànalyse secondaire des résultats des sonda~es effectués au Québec. Nous croyons que c'est la méthode qui répond le mieux à nos besoins, nous permettant de retracer l'évolution des cohortes pendant les

""

vingt dernières années.

L'analyse longitudinale de l'ensemble du comportement des

cohor~es lors des vin~t dernières années s'avère impossible. Pour ce faire, il aurait fallu disposer de sondages e:fectups depuis le début des années "f,O", dans lesquels des questions similaires

s'adressant au nationalisme auraient du être demand~. Cela aurait

constitu~ une méthode idéale (54) nous permettant de retracer les effets de cycle de vie, de oériode et de ~pnératio~ de différents aspects des ComDortements.

»ous devrons donc nous limiter à l'étude longitudinale d'un seul aspect de la question le comportement des cohortes face à la séparation et la souveraineté entre 1962'et 1980. Ceci constituera la première étape de notre travail. La ~thodologie sera la même que celle utilisée par Jennings et Niemi, et 11 s'agira de déceler si les

"

(44)

40/ •••

différentes cohortes ont été touchées par des effets de genpration.

de periode ou de cycle de vie. Nous utiliserons des données déjà

recueillies, comparées et analysées par Crête (55).

Avant de passer à un examen plus complet de la méthodologie employée dans l'autre partie, nous devons indiquer l'une des limites qui nous est impos~, par le fait que nous effectuons une analyse se-condaire de données déjà recueillies.

~

A notre a~is. il aurait fallu pouvoir former une première cohorte constituée de ceux qui avaient en 19AO, entre 18-29 et une deuxième réunissant les personnes ayant entre 30 et 39 ans. La pre-mière de ces cohortes aurait réuni ceux qui furent socialisés entre la fin des années "60" et la fin des années "70". La seconde re-groupant ceu~ socialises pendant la Revolution TranQuille.

Malheureusement, les donnp.es utilisées dans ce travail nous obligent à étudier des cohortes déjà toutes formpes. Les données utilisées dans la première C~ sans la seconde partie de l'ouvrage regroupent ceux qui en 1980 avaient entre lS-24, 25-34, 35-44 et 45 et plus. Ainsi les 25-34 ont été sccia11sés durant les années "60" pour certains et "70" pour les autres. Le ~rou'Pe des 35-44

(45)

41/ •..

enjambant littéralement la periode des annees "50" et "60", pour ,ce qui est de leur socialisation politique.

Nous devrons donc être très at~entlfs aux résultats obtenus. En effet, puisqu'une ~artie du ~roupe des 35-44 fut socialis~e pendant les débuts de la ~évo1ution Tranquille, il est fort possible que le comportement ~'ensemb1e de cette cohorte diffère de celui des personnes socialisées avant les années "60". Il est fort possible que cette cohorte se retrouve à mi-chemin entre le comportement de leurs ainés d'une part et de leur cadet d'autre part.

La deuxième étape de ce travail qui consiste à verifier si les jeunes constituent une génération; est de prouver que c'est vraiment la socialisation politique des jeunes qui est la cause de leur compor-tement référendaire, pu1sque selon la définition même de ce terme, c'est la soc~alisation de ce groupe qui devrait expliquer un tel comportement.

Comme nous le ~ntlonnions, 11 nous était imnossible d'effec-tuer ou même de faire une analyse secondaire de données longitudinales nécéssaires. Nous devrons donc utiliser un moyen indirect pour ten-ter de prouver que c'est la 8ocia1isation politique des 1eunes qui

(46)

42/ ••• '

est responsable de tout.

Pour effectuer ce travail nous utiliserons les données d'un Bondage effectué en 1979. par Cloutier intitulé "Sondage sur les problèmes constitutionnels Québec-Canada par la population du Ouébec."

Ce sondage a été effectué entre le 6 et le 22 1uin 1979, soit un peu moins d'un an avant le référendum. D'autres Bondages ont été effectués à une date plus rapprochée de celle du référendum de mai 1980, mais celui-ci a l'énorme avantage d'avoir 1,016 répondants dont

889 francophones. De plus les questions posées dans le questionnaire sont particulièrem~nt pertinentes. Notons que les entrevues furent effectuées au domicile des répondants et que le taux de réponse fut de 58.37,

Au départ, il est important de s'assurer qu'une variable puisse refléter le mieux possib~e le vote de la population lors du référendum. A i'aide de deux variables différentes nous avnns composé une variable réflétant assez fidèlement le comportement de la population lors du référendum. 387. des répondants sont en faveur du oul alors que 62' disent non; les indécis ne sont pas éliminés mais incorporés dans une des deux groupes. Ces résultats reflètent assez ,bien ceux du

(47)

référen-1

43/ •••

dum qui Etaient environ de 40% en faveur et de 601 contre.

Il n'est pas impossible que le comportement référendaire des jeunes s'explique par leur situation socie-économique et démographi-que. Certains expliquent le "Vote péquiste ainsi. Nous allons donc

,

tenter de vérifier si ce sont les variables socio-économiques ou les attitudes qui expliquent le mieux ~e vote référendaire.

Nous effectuerons 3 étapes. La première nous permettra de

verifier si plus on est jeune, plus on est nationaliste. La seconde consistera à examiner

la~ation

entre le vote et les variables socio-économiques, ainsi que le vote et différentes attitudes natio-nalistes. Dans l'éventualité que ce soient les attitudes qui expli-quent le mieux le comportement référendaire, nous examinerons fina-lement la relation âge - attitudes - vote.

\

1

Tous les résultats seront donnés en yourcentage. Une diffé-rence de la'" dans le comportement de deux cohortes pourra être con-didérée comme assez importante. De plus, nous donnerons aussi les résultats de la mesure statistique TauC de Kendall, que l'on peut considérer comme une mesure assez conservatrice. Une relation qui varie entre .1 et .3 sera considérée comme modérée, alors qu'une de l'ordre ~e .3 à .5 pourra être'vue comme modprement forte.

(48)

ü

1

1

44/ •••

1

r

CHAPITRE Ill: Le comportement des cohortes face à l'indépendance.

Notre première tâche consiste donc à vérifier si, conformément

à notre première hypothèse, il est possible d'identifier 'une ~énéra-tion de jeunes na~énéra-tionalistes' et si le reste de la popula~énéra-tion a subi un effet de période.

L'analyse des résultats du référendum de 1980, par Blais (57) a confirm~ l'appui important des 21-34 ans pour le OUI. Cependant, ces résultats sont insuffisants. Il est impossible, à partir de ces sondages. d'identifier pourquoi les jeunes ont appuyé en plus grand nombre le vote OUI.

Il n'est en effet pas possible de déterminer si ce comporte-ment est la conséquence d'un effet de cycle de vie. Les 1eunes ont-ils voté OUI parce qu'ont-ils sont jeunes ou parce qu'ont-ils ont acquis un certain baggage politique commun? D'autre part, les personnes plus agées ont-elles rejeté cette opinion souverainiste tiarce qu'ils sont plus vieux, qu'ils vieillissent. ou parce que leurs attitudes diffè-rent?

.i

(49)

45/ ••• "

Pour porter un 1u~ement sur le comportement des diffprentes cohortes, 11 est essentiel de pouvoir suivre l'évolution des mêmes cohortes à travers une certaine période de temps et de nouvoir les

cO~8rer.

c'est la méthode qui fut utilisée avec succès par Cutler (58),

pour infirmer les hyp~thèses de Crittenden (59), au sujet du choix partisan de l'électorat américain entre les deux Rrands partis poli-tiques, dans un débat maintenant bien connu. Jennings et Niemi (60), pour leur part, sont allés encore plus loin, en réinterviewant les mêmes parents et les mêmes enfants â huit ans d'intervalle.

Nous utiliserons les données de trois différents sondages tels que compilés par Crête, dans le but de mieux analyser la position des différentes cohortes. Ceux-ci ont été effectués en 1962, 1970 et 1930

(61). Ils évaluent la position,. des différentes cohortes face à

l'indépendantisme. Ce tableau devraft nous' permettre d' effec tuer plusieurs types de comparaisons. D'une part l'pvolution de chacune des cohortes; d'autre part, une comparaison entre toutes les cohortes; enfin: une comparaison des tendances pour chaoue catégorie d'âge.

Mais examinons d'abord comment. en théorie, une telle situation devrait idéalement se présenter. 1 1

...

1

J

(50)

46/ ...

1- Effets de génération et de période: Modèle thtorique.

Nous basant sur les travaux de Jennings et ~iemi. nous croyons que ~8 presence simultanee d'un effet de periode et de génération devrait idéalement se presenter comme ceci (62).

TABLEAU VUI

Effet hybride de génération " de période

Nationalisme

/./

....

..

....

..

...•....

...

Temps

...•

....

..

....

.. ..

.... ..

....

...

...

...

'cohorte agée cohorte jeune

Figure

TABLE  DES  MATIERES:
TABLE  DES  KATIERES  (suite):
TABLE  DES  HArIERES  (suite):
TABLEAU  1  TABLEAU  II  TABLEAU  III  TABLEAU  IV  TABLEAU  V  TABLEAU  VI,  TARLLAU  VI  l  TABLEAU  VIII  TABLEAU  IX  TABLEAU  X  TABLEAU  XI  TABLEAU  XII  ,  '
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