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•
•
'-FACULTE DES SCI,ENCES POLITIQUES
THESE
A L'ÈCOLE DES GRADUES
DE L'UNIVE~SITE MC GILL
D'UN! MAITRISE ES SCIENCES SOCIALES (Mention Sciences politiques)
PAR ,1
-ANNE DE MERCOYROL DE BEAULIEU. LA TRO 1 S 1 EME VO 1 E
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{
Cette thèse fait d'abord un constat d'échec
ùe~ùeux
philosophies~contemporain-es q_ui ont prédominé
à
partir du dix-neuvlème (XIX)
siècle , soit le capitalisme libéral et le marxisme 16ninisme
La philosophie po1itiéJ.ue contemporaine se
tro~ve
actuellement
dans uàe impas
~~à
la recherche d'une t ro is ième voie , .d'
où
le
titre de cettC:-étude . Il s'est ag"i de voir si l'Anarchisme tel
qu'il s'est incarné dans la théorie et la pratIque révolutionnaire
pouvait être cette troisième voie.
On a aussi analysé le
resso~tde l'Etat. On a voulu dégager les
raisons pour
le~qwelles i~était devenu le support indispensable
_de la vie politique .
O~a ainsi retracé que,
àl'origine c'est
- .
.
des hommes eux-mêmes qu'est venu le besoin de l'Etat
~tnon l'Etat
qui s'est , de prime abord, imposé aux êtres humains
,>ft \ \ , 9 d 1 1
(
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>e
lBy this thesis one establishes at
firs~_the fail~reof the
two political philosophies that have predominateq since
th~ninet~eÎlth
(XIX)century , being. Liberal Capi talism and
Ma~xism
Leninism . Contemporary political
~hilosophy fin~s itsel~righi-now at
a
dead end , searching
~or
a thitd way , from
where the ti tle of this study . It has been a question of'
~eeing
wherher Anarchism , such that it has incarnated-itself
in theory land, revblutionary practice could be the third way .
One has aIse anali zed the
?raison d'être
I lof the State .
One has wanted to find out the reasens for which it became
the indispensable support of, political life . On has this way
retraced that , te the origin
yit is from the men themselves
that
cam~the need
~or th~State
an~not the State which has
at first imposed itself to humans .
.
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1 1 l'1
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1 , ' ',' ( r AVANT:"PROPOS,.,.
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4-ri !!
fIIQue tous ceux qui m'encouragèrent sur cette "Troisième Voie",
l,!
t r0L!V'e~'~ ici 1 1 exp res sion de 'ma p rofonde reconn~ i ssance.
1
,1
if Par'ticuliè .. ementj je tiens à exprimer à mon Directeur de thèse,
Mor;iieur le Professeur Ch. TAYLOR,
tout~,
ma9rati.tud~ ~,our
avoir bien:/lulu accepter ce
i~jet:
qui peu't parattre hors"de propos à sonensel-1 .. \
f
,gnement, et me prodiguer conseils.
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d - , il , ,•
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•
TABLE DES MATIERES
.
AVANT-PROPOS . • . .. .. .. .t-; .. '.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. : .. .. .. .. .. .. .. 1/ .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .~.. .. . . i i
TABLE DES HATIERES ... i i i
\ \ 1 NTRODUCT 1 ON CHAP ITRE 1 2 -CHAP 1 TRE Il 2 CHAPITRE III 2 3 CONCLUSION ... , " ... ..
.
.
- ANALYSE des STRUCTURES POLI Tt QUES,
Conception de la,Société
*'
... , Mouvement dialectique
.'
- CR 1 TIQUE .-des FONDEMENTS THEOR 1 QUES
iv 2 10 \ 16 de la CRITIQUE ••• o' •• \ • • • • • • • • ~... 17 Du POLITIQUE •••••••••••••• '. •••••• ••••••• ••••••• ••• 32 1 1 ANAR CH 1 SME ... '
...
, ... ~ .. LrHomme et les Idées reçues \ · •...•....• _ •.... : .•....
, ,Les Théoriciens ,ete l'Anarchisme ...
,
... o " .... ..A. PROUDHON ~ ... , ... r ... ..
B. Max STI RNER
o . "
C. Michel BAKOUNl E ... , ... ..
D. Pierre KROPO KINE \
... " ... '-...' ... ..
La pratique rév lutionnaire ,
3. 1 l'ESPAGNE ....•.•... , •.•...••...
a) L'auto-gestion industrielle .••••••••••.•• b)/ Lia to-gestion agricole ... . c) LI uto-gestion sapée . . . .
3.2
REPUBLIQUES SOC IAL.I STES(U.R.S.S.) ... . ," 39
40
4595
50 53 5760
60
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68 70 . . . .. . . . .. . . . .. . . . 75 1 1 -~ 1 i i.
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Cette étùde est née de l'angoisse ressentie, lorsque la Phi losophie Pol i-. j
tique, génératrice des grands Courants de Pensée, césse d'engendrer de> nou-velles idéologies.
Les deux grands systèmes politico-économiques du XXème siècle, sOl1t. le CAPITALISME LIBERAL et le MARXISME, mais nombreux sont ceux que ne satisfont
pas- -entièrement ces deux systèmes, pour des raisons qui' peuvent êtr~ ou
théo-riques ou pratiques, ou les deux â la fois.
~
~ Nécessité est donc, de chercher ailleurs une autre forme d'organisation
,
de la Société., une autre voie en sonrne.
"1
(Ainsi se justifie le titre de cette thèse, q)J1 1. s ' i nt i tu) e "I a T ro i 5 i ème
/
Voie".
./
Qu'on ne se méprenne toutefois pas, lorsque l'on utilise ici l'expression
r \
"Troisième Voie", on ne fait nullement référ~nce il ce que les Marxistes ont
('
déjâ défini comme la Troisième Voie, c'est-â-di're, la refonte du Marxisme â la lumière de,11 'Existential isme.
Cette tentative des Intellectuel·s de Gauche, déroutés par le Marxisme 'soviétique, est largement étudiée et critiquée par Georg LUI<AC.S, dans
"Exis-o
tential isme et Marxisme".
\
/
Il n'est donc nullement question de cette Troisième voie
existentialo-(""",f' J
marxiste, étant entendu que l'EXistentialisme, en particulier sartrien, s'n
!
exalte l'Homme, peut dans le domaine p,0litique mener au Nihilisme, car il érige la "liberté de choisir" en un Absolu, qui annihile toute vertu sqciale pouvant-exister en ce dernier.
•
•
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.
-
,Or, justement l'Homme est la clé de toute philosophie politique,
la-quelle doit être,bâtie en fonction de lui, de ce qu'il est et de ce ~ quoi il
- 1 •
aspi re, ce qui â priori peut sembler réactionnai re~ sachant que de nos jours
on privi légje l'Etat, au détriment de 1 f Individu,"'tout en refusant de prendre
conscience que l'Homme, est le moteur
d'u~e
Société, qui ellë doit être à sonservice.
Ce moteur ~umain est détraqué, non seulement par l'habi tude du Pouvoi r;
.
" , ' ,qui en fait cet "avorton sublJme", dont parlait NIETZSCHE, mais encore par le
• type de Société de masse dans lequel il vit.
Et c'est là que la "Troisième Voie',' devient moral iste, ca,r elle suppose une transformation radicale de la ps.oychologie de l'Hôrrrne, laquelle ne peut s'opérer en fonction du Vrai et du Bien, mais plutOt en celle d'une
renals-sance à la vie de ses quaI ités, -généralement perdues à travers l'Histoire,
soit: l'agressivité, l'initiative, le sens des responsabilités.
.
-L'Homme a oubl ié que ses Idéaux rel igieux, scienti fiques et poHtlques
lui doivent soumission, et non que lui en ~a qualité d1Homme, leur soit
subor-donné, les é'rigeant en principes vivants, qui supposent sa rémission totale
( '*
enVers ces créations de son esprit. On analysera COlllllent ces Idéaux ont
•
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" ,.... ,
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CHA PIT REl
---ANALYSE des StRUCTURES POLITIQUES
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"'---il,
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o r.•
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2
Conception de la Société:
LI adhés ion ra-} sonnée dl un 1 nd i v i du à un ,corps de pensét!' poli tique,
-quel qu'j·1 soit, présuppose toujours une démarcfle intellectuelle analytique l'.
de la situ~tion politique exi.stante dans son ;nvironnement inmédlat, et une
vue structurée de la Société future, lorsque la Soc:iétéo prévalente est
décla-...,
.rée inadéquate.
L'al'laly;e pourra être tempérée par 'des critères moraux, psychologiques
1
et économiques (car, i\\l nly a pas vraiment de critères pomiques per se).
,
Son résultat donnera 1 leu à l'acceptation ou au-rejet, du type de Socljoté dans
t.
,
lequel 'cet Individu vi t:
s'i 1 Y a acceptation, l 'Ihdividu qui sle~gage politi uement,
appu i e.ra 1 a pensée po li tique ISOUS -
J
acen te de Son,et essa 1 era même de promouvo i rIes va 1 eurs de sa
parmi, les Membres ~écal'7itrants, "
s'il ya r:ejet, l'Individu se tournera vers les doctrines d'opposition, èt il aura le choix, entre celles réformistes
ou révolutio~naires.' '
D
o '
lion peut se demander si cette vision de la Société future, est ce qui
\
..
, préside au refus de la Société présente, ou si clest le rejet· de cette société,
O '
qui donne lieu â la définition d~un ordre nouveau.
Clest une équation qui ressemble fort, à celle de l'oeuf et de la
..
poule: qui vient en premier7 Qui donne naissance â Ilau tre1
o .'
La question'est intéressante en soi, mais la réponse est de peu
d'Jim-portance, v~s-à-vis de l'engagement politique .
"
'.~
"•
"•
" \ \ 3Certains prennent conscience que la Société ne répond pas â leurs aspi-rations ou â leur attent~, d'autres, démarche plus romantique, ont déjâ des aspirations qu'ils savent par l'expérience d'autrui ne pas pouvoir assouvir dans leur Société, mais le résultat demeure le m~me: l'Idéal d'une Société nouve'11 e.
C'est dire que "lorsque quelqu'un s'interroge sur ses allégean~es pOli-tiques, il doit avoir analysé la nature de la Société dans laquelle il vit, et
r' ~
connattre les raisons qui dete"rminent son choix_
..
Logiquement, les raisons pour 'lesquelles on rejettera un type,donné de Société,. seront les mêmes qui feront qu'on en préfère un autre, prOné par une , doctrine politique particulière ..
A
C'est à la lumière de ces propos que l'on essaiera de répondre à l'ob-jet de cette, th~se: l'Anarchisme.
Evidemment, faire dès le début un constat d'Anarchisme, c'est risquer de n'être pas objectif dans les réponses a~x questions formulées, lors d'une anaJyse des principales conceptions de Sociétés.
C f , •
0\
Nous vivons dans un, Monde faractérisé ticulier de structures politiques: J'Etat.
dans son entier
o ~J
par un type
par-OQ gue se portent les yeux, sur Ile Tiers-Monde ou sur Jes Pays 'ndus-trialisés, l'Etat est "la" structure qui fut àdoptée partout.
C'est~lui
qui détient l'Autorité, pouvant même "par Te biais de la no-0/
tion de souver.aineté, exercer une dernrêre instance sur' l~ Droit Internat~onal,-•
/
•
Jï
•
dont l'application des lois est laissée â la discrétion des instances étatl-ques. L'Etat est au niveau national l'Instance
,
s~pr@me, et éu niveau Inter-national la dernière autorité sur laquelle aucune pression ne peut s'exercer d'une manière efficiente.-
---Avant d'examiner la notion d'Etat proprement dit~ il conviendrait d'en donner une définition aussi exhaustive que possible, et donc de' le défin1r selon ses fonctions et les buts qu'il sert. ."
,
Un ensemble 'de structur.es dont chacune possède sa fonction propre,
-a'insi peut-on rapidement définir l'Etat, '-~n,,·lMistant 'sur la ,principale qui est celle du maintien de l'ordre au~sein de la Soclé(é, - pour ce faire-il devra
s'entour~r
d'uo vaste réseau policier servant,â c'ontenir l'agitation des masses, - et sans oublier celle,qui'prévient toute cause de rébellion, patl'amélioration de ce qui est viscéralement important pour chacun: des condi-tions de vie adéquates; ces deux fonccondi-tions de maintien de l'ordre public peu-vent très bien être liées. pa~ ces structures et to~tes les autres, l'Etat devient un véritable "manager" de la vie économique, et est gél1é-raJement le 8épositalre de certaines valeurs servant de base ~ la Société qu'Il régit
(li-berté, moralité, prinCipes).
:l'J
Partant de ce qui précède" les types d'Etats 'peuv~nt se scInder en deux groupes:
1. les Etats purs, seront ceux qui auront pour unique principe de
c respecter. l'ordre ou d'améliorer les conditions économiques de·la So~ciété'
qu'ils gouvernent:
...
a / les Etats qui choisiront comme principe fondamental de/faire respecter J'ordre
in~erne,
feront pàrtie des régimes"
•
'.
1
•
.
à caractère dictatorial, et seront généralement appuyés par des valeurs qui appellent à l'autorité et au droit du plus fort, tout en pouvant recevoir l'appui de la re-l igion; . /
b / ceux qui prendront comme voie principale l'amélio-ration des conditions économiques de la Socié~é n'existent pas, puisque dans leur fonction, ils ne font appel à aucune structure plus ou moins restrictive ou démocratique pour faire respecter l'ordre .
. On ret'-rouvera chez les Anarchistes, cette préoccu-pation'd'amélioration de la Société. \ 5 & 2. les men t, selon 1 es
\
Etats
mi~tes,
plus nombreux, variable$ suivantes:..
Se di/férencieront
principale-par la manière dont le gouvernement est arrivé au pouvoi r,'
par le comportement dudit gouvernement dans l'exercice de ce pouvoir,
Leur but sera l ',mélioration de la Société à travers l'appareil étatique, qui vei\l1era aussi â ce que 'l'ordre règne.
Selon ces én~ncés, on pourra dJstlnguer deux types d'Etats mixtes: ,a / Celui dont le Gouvernement est saisi par des moyens
hors-légaux (Révolutions,,,Coups d"Etat). ,fI n'est pas sanc-tionné par un vote général ou partiel de la Société, et se reconduit ipso facto, il se distingue néanmoins du type
"-d'Etat pur dictatorial ou total'italre par une Idéologie ayant pour b~t'le changement radical des fondements de la Société pré-existante, t3che qui légitime l'Etat et sa· domination, et dont l'Elite est généralement dépositaire;
Ce type d'Etat mixte se retrouvera, dans tous les -Pays plus ou moins inféodés au Marxisme-Léninisme.
b / Celui dont le Gouvernement est démocratiquement élu, lequel se soumet à l'évaluation de la Société Qu'il sert par un vote revenant à Intervalles périodiques. Né-cessitant pour se perpétuer l'approbation de la Société,
, ~
ce type d'Etat devra au bIen commun, et c'est en fonction
de cela de même qu'en celle de sa possibilité de faire ~
respecter l'ordre au moment du vote, qu'Il sera Jugé; Il est généralement dépositaire des Idéaux qui
L
•
•
/
\
•
surgirent après la Révolution française tels que: ceux de la Liberté, de l'Egalité des chances, et ~e retrouve dans la majorité des Pays d'Occident, c'est la Sociale-démocratie.
, 0
6
Cette Socié"té où. la
1îb~rté
d'expression est sauvegardée, e.st celle du\.
pluralisme, lequel permet aux diverses tendances politiques d'exister et de se faire entendre tout en jouant le jeu de la Démocratie en période électorale.
Concomitamment, on assiste ... à une tentative graduelle de donner à cha-cun liIes chances égales, quelle que soi,t sa'classe sociale. La quasi-gratuité de la scolarité en FRAijCE, qui permet à plus de gens d'étudier, en est un exemple.
LIon sait cependant que la Société Occidentale présente des Inconvé-nients, dont le principal consiste en la soumission de 1 1 Homme à 11Etat,
sa-chant qùe celui-là s'en remet trop à 1 1 instance impersonnelle de celui-ci.
Le principe d'lndividualité est dépa~sé par la collectivité; l'activi-té syndicale par exemple traduit, manifeste un "égo'l'sme corporatif" ou pour
"
reprendre la terminologie rousseauiste: ,ilIa volonté de corps, l'emporte sur la volonté générale".
'1 n'y' a plus de place dans notre/Société pour le' marginal, car plus
qul~ne 'dérogation à un état de fait, il est perçu comme une attaque subversive des fondements de la Société.
Celle-ci est propagatrice de comportements sociaux qui nécessitent une adhésion complète, pour la stabIlité économique et morale du Pays.
•
"
•
•
7
l'Individu se définira rarement par lui-même, ne serait-ce 'que parce qu'il est un "animal social". Il se définira par rapport à certaines valeurs
,
qui sont les mêmes pour tous. On n'analyse pas l'Individu par rapport à ce quq le différencie, mais par rapport à ce qui l'affilie, ne laissant aucune
"
marge aux disparités- de quelque sorte que ce soit.
A l 'Homme introduit dans ce collec~ivisme, on assignera un rOle pré-cis, son pays,-sa classe sociale détermineront ses possibilités, son statut économique, son corps de Métiers l'obligeront â suivre un code de travai 1 don-né. Ainsi son champ de manoeuvre sera-t-i 1 constamment rétréci.
"L'EûLt ut plLé6e.nt mélne .6an6 mon è.1'ttILem.L6e.
J'y
-. / ~, j'If .6tU.6 Ue.vé, j'ai e.nveJL6 lu-<. me.4 de.vo"vu"
je. luA.. do,L.6 "601.. et. homma.ge"., Il me. plLe.nd .60U6 .6on a.1..te. tlLtaa..iJte,
et
je. v1...6 de. .6a. g.!Utc.e. L'e.x"i.6-tenc.e 1..ndépendante de l'Etat u t le 60 ndeme.nt de
mon manque d' 1..ndépe.ndanc.e. Sa. CJl.o,L.6~anc.e
na.:tulte11.e,
.6a v1..e. c.omme. olLgan1...6me. e.x,ig e.nt que. ma. na.tWte.--d mo1.., ,ne. c.lto,L.6.6e. pM UblLeme.nt, ma..i.6 .601..t déc.oupée. d, .6a
ta.U1.e.. PaUlI. qu' U pu1..M
e
.6' épa.nou1..Jt na.tWte..U.eme.nt,.u.
me. pa..6.6 e. aux cAA eaux de. .ta. "c.uU:Ulte.". L' éduc.a.-tion, l'1..n6VLuc.t1..on qu'.u. me donne .6ont d .6a muUlte,non d la. mi.enne.
rI
m'applte.nd pa.tr. e.xemple. Ii ILUpe.C.-te.Jt lu lo1..h, dm' ab.6te.n1..Jt de. polLteIL a..:t:te.1..nte. d la.plLO pIt1..Ué de. \ l'Etat ( c. ' ut -d - CÜJLe. cl .ta. plLO pIt1..é:té
pJt1..vée), d ve'nélte.Jt une. maj uté d1..0ine. et. teM.u:tJr.e.,
etc..
En un mot, U m' applLend il UJte. 1..JtJtepltoc.ha.ble, e.n .6ac.Jti6..ulnt mon 1..nd1..v1..duaLUé .6Wt l' aU-te.t de la."ScU..nteté" . TeUe. ut_ la. .6oJt:te de c.uUutr.e
et
d'1..It.6:tJr.uct1..on que. l'Etat ut apte. cl me. donne.Jt. _
rI
me. cVr..U.6 e. cl de.ve.n1..Jt un "1..n6:tJtume.nt utile.", un "memblLe" u..t-i.1.e. de. la. Soc.iUé." (1)
1
_ Ce~te citation décrit bien l'impact de I!Etat sur l"ndividualijé, qui refoulée débouche sur l'impossibilité totale de 7()lTlTluni quer,: sur le refus •
~~~~~~--.-~'
(1) Citation 'CIe MAX STIRNER: "l'UNIQUE et la PROPRIETE", Anthologie de l'Anarchisme, Daniel GUERIN, vol. 1', page 22
•
•
••
8
/
Ayant absorbé les valeurs d'un groupe, l'Individu se rebelle, ,ne transmetltant
'.
1
plus rien qui ait trai~ il ce der,nier, et conséquemment, li/Société se
décom-pose de l'intérieur.
1
'4
L~Homme est d'autant plus incapable de se révolter qu'il dépend de l'Economie, qu'il est dominé par elle, et est à son service.
L'Ecohomie a perdu le seni originaJ qu'elle possédait auparavant, à
~
une époque où elle en était une de subsistance, et où loin d'être une fin en soi, elle,était un moyen, l'Homme priant de la Nature juste ce dont il avait besoin pour survivre. Evidemment, la possibilité qu'une telle
à une
pOPulat~n
terrestre réduité" où les espaces cultivablesépoq ue off ra i t éta i ent i mmen-ses, ne peut plus se concevoir aujourd'hui, car à partir du moment où la
popu-\
•
làtion augmente, l'espace vital se rétrécit, à tel point que l'autarcie n'est plus possible, et que la nature de l'Economie change.
Sous l'effet de l'urbanisation et'de l'industrialisation, elle devient
--un sy~tème, qui comme tout système cherche à se préserver, et à cette fin édic-te des lois.
'Si l'apport humaip est nécessair,e au fonctionnement de l'Economie, le rôle de l'Homme n'en demeure pas n;oins celui d'un outil. La population est
# totalement dépendante des décisions prises dans les hautes sphères éèonomique$,
au nom de la survie du système.
'J
..
,\ Insatisfaits de la Société Occidentale, bon nombre d'Individus se tournèrent alors vers uoe,ldéologie nouvèl1e, s'opposant à une conception
mé-taphysique du Monde et'de la Société, et présumant que les changements
pollti-"
•
•
•
,1
....
9 .
ques et économiques,''Sont des changements dans la conti'nuité: j'ai nonmé le
..
Marxisme, qui en théorie comme ~n pratique s'avère être un échec.\
.
, 'MARX oppose-l'idée d'un matérialisme historique, par lequel 'l'Histoire des Soci'étés s 'expl ique de la manjère suivante: les Hommes font l'Histoi re
, ,
par leur action expression de leur volonté, celle-ci est dlterminée par )es Idées, dont l'ensemble forme l'Idéologie, et
où se dév~loppent les différ~ntes classes, à
s'explique par le milieu social Leur tour
/~termi
nées par:l~ fac~
1
teur économique, c'est-à-dire par le mode de
~roduc:;bn. Entr~
le facteur idéologique et le facte.ur social, se classe le facteur pol i tique, qui se mani-feste dans la lutte idéologique comme expression de la lutte sociale.~
On trouve donc à l~ base la structure économique, puis la structu~~ sociale qui soutient la structure politique, et enfin, la structure idéolo-gique.
"Va.n6 la. plLoduc;Uon .6OcA.a..te. de. le.uJt e.U-6.te.nc.e.,
.tu
Homme.6 e.ntJr.e.nt e.n de.6 ILa.ppolLt6 dUeJun.i.né-6,
néc.e..6-.ba.Vte.6, -indépe.nd.a.nt..6 de. le.uIL vof..o nté, ILappolLt6 de.
plLoduc.tion qLU. c.olLlLe6ponde.n.t à un deglLé de. déve..iop-peme.nt donné de leuM OOILC.e.6 plLoducUve.6 ma..té.lL-ielle.6.
L'e.n6emble. de.
c.u
ILa.ppolL.t.6 de. plLoduc.:twl1., C.O/1..6t.-Uue.la. -6.:tJr.uc.:twte. éc.onom<.que de. la. Soc.U;té, la. bMe. ILéell.e.
.bUlL quo-i -6' é1.~ve une .6UpeJt.6:tJr..uc..tulLe J ~que
et
poU-tique.,
et
à laquelle c.olLlLe.6ponden.t du ooJune.6 dec.On6ue.l1.c.e .6oc.Ut.te dUeJun,inée.6. Le mode de plLoduc.tion
de
.ta.
v-ie ma..té.JU.e.Ue c.onc:i..<..üonne. le. plLoc.e.6.6U.6 de. v.i.e..6 0 c.utie., Po.~ue.
et
üu:e11.e.c..tue.l
en généJl.a.l." (2)
"-On vient 'de brosser rapidement un tableau des composantes 'de la Socié-té, et on
cror(~ue
le Mouvement dialectique de MARX, mérite qu'onIs,y
attarde./ (2) / ,/ / 1 /
Kar,/ MARX, Préface à la cqntribution à la critiq~e de l'Economie
poli-tJque, page 4, Editions sociales. ,~
•
•
•
101
...
.
....
.
2 dia 1 ec t i quela méthode d'analyse employée sera celle du matérial
isme;';'~dialec'tique,
qui ayant servi â faire des projections. dans le futur, s'est révélé inadéquat.la dialectique considêre les choses comme étant en perpétuel
change-" --'
ment, évoluant conJinuellement, en un mot
subiss~nt
unmouve~ent
dialectique./~
Pour expliquer ce mouvement, reprenons l 'exe~ple du poussin donn~ par Georges 'POLITZER dans son livre intitulé "Principes élémentaires de philoso-phie".
Une chose commence par être une affirmation qui émerge de la négation.
.
,Le pouss i n es tune aff i rmat i on i s'sue de 1 a négat i on de l'oeuf. Notons qu' ici on pourrait remplacer le mot négation, par la périphrase suivante: "dispari-'
tlon par suite1de transformation due â l'évolution", ce q!Ji dirait la même chose en plus de,mots, mais serait plus ~xact, plus fidèle â la réalité.
,~ais poursuivons l'exemple: la poule sera â son tour la transformation du poussin, et au coeur de la transform~tion il y aura une contradiction entre les forces qui luttent pour que l~ poussin reste poussin, et celles qui lut~
tent pour que le
poUSSi~
devienne poule. la poule se'ra donc la,n.égation du poussin, lui-même la négation de l'oeuf, donc la négation de la négation.Cet élément de phi losophie ne paraît pas exact. Il est en effet
dif-"='
fic,ilement pensable d.concevoir l'évolution biologique comme un proce,ssus de lutte"entre des forces conservatrices et des forces évolutives. Pour les, ~ scientifiques, c'est un'e théorie absolument indéfendable qui supposeralt"è
l'extrême, la non-automaticité de l'évolution .
•
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/
11~/ ~~
Pour appuyer ces dires, référons-nous au livre du biologiste fra~çais
Jàcques MONOD intitulé: "le Hasard et la Nécessité'': essai sl,lr l~ philosophie
' > .
naturelle de la'biologle moderne qui'explique la théorie moléculaire du code
génétique, et constitue en même temps que la base de la biologi~ moderne, une ~'
théorie des êtres viVants acceptée par les savants du Monde entier.
Cette théorie de l'hérédité nie radicalement toute tentative
philoso~-phique de la part d~s' marxistes, d'examiner-l'évolution biologique par. le
mou-/.",,:~/ \1 '" \
ve~~t dialectique. Du point de vue scientifique, l'évolution est un proce.ssu~
. . . ~ 1 • \
i~réversible, non une lutte entre des forces opposées.
1
0)
Voyons ce qu1en dit Jacques MONOD: 3
"u
ne. mLLta.-t<.o n -6-i..mp.t~, po nctuille tille que .ta..6 ub6 -.tJ..;tu;Uo n d'une .te;ttJr.e du . . de dune autlte da.tl-6 .t'AVN Mt JtéveM-i..b.te.. La. :théoJt-i..e .te pJtévoU,et
i'exp~ence ie pJtouve. '
McU..6 tolLte. évolution -6etl-6-i..bie, telle que la
ck66é-Jtencia.:t-i..on de deux Mp~c:~, même. :tJtù vo-w-i..nM,
• 1té-6u.e.:te d'un gJta.nd nombJte de mu;talio YÙl >tndépendan:te&,
, -6 UCCM.6.i.vemen.t accumui.élU> dan-6 i' e6-p~ce oJt-i..g-i..na.ie, plLi..l.l. toujouM au hMaJtd, Jte.comb-i..néM gJu1ce. au
"6fux
géné.:ü.que." pltomupa/t.
la .6e.xuaiUé. Un t d phénom~neen JtM.6on du nombJte. d'év~neme.n;tJ., -i..ndèpe.ndan;tJ., don:t
i l
Mtle
Jtê1)U1liLt, u t.6:tîitUltique.men:t
hutêveM>tbie.L'évofu:t.i.on da.tl-6 .ta. b.i.o.6ph~e Mt donc. un pJtoc.e..6.6U-6
néCM-6a..i.Jtement -i..JtJtév~.i.bie., q~ dé6.i.n-i..t une. diJte.c.-tion datt6 i.e temp-6. V.i.Jte.ction qu,i. Mt .ta. m€me q,t.te
ce.Ue qu' -i..mpO-6 e. .ta. io.i. d' acc.lto-t-6.6 emen:t de i' en:tJtop.i.e,
c.'
Mt-d-cLiAe. .te. ~euu~e. pJt-i..nupe. de .ta. theJuno- ' dyJ'lJlitU.que. 1 i /.}.' aga b>te.n p.tU-6 d'une /.}-i..mpie campa-JtcU..6on. Le deuuW1e pJUnupe Mt- 60ndé .6uJt du can-.6-i..déJr..a.:t,i.on.6 5ta:.:tA...6:ttquM .<..de.ntique..6 d CillM q~é.;ta.-blli.6 en:t i.' -i..JtJtéveJL6-i..b~é de .t' év,ofutio n. En
6aLt,
U e.6
t
iégU.i.me de cô tt6>tdMeJti'
Vûté v eJL6wUUé dei' évofu:t-i..on, c.omme. une expJte..6-6-i..on du deuu~e plUnu- 1
pe de la b.i.Mph~e.." (3)
,
Jacq-ues MONOD, "le HASARD et la NECESSITE", 'page'
13~,
Seui 1, 197 pages, 1971. , 1 Ed i t iions du
li
1 \1
l
•
•
)
1 12 ~ILa théorie du mouvement dialectique marxiste, repose donc dans sa mé-·thode sur des prémisses scientifiquement fausses, tout en s'opposant ,â ce qui
1
précède~ et ne peut appof-,ter une solution adéquate aux problèmes' soc/aux. ,
Les Marxistes pourt~nt, et malheureusement l'ont étendue â l'étude des changéments soci'aux, qui dorln~rent que:
le féoda 1 i Sine fut la négat ion dè l'es.,ç:lavagisme, ,
le capitalisme e~t-.la négat i on du féoda 1 i sme, le soci a 1 i~me sera la négat i 0':1 du éa p i t.l i s me .
MARX avait prévu la ch~\e du,capitalisme comme sy~tème économique dans un futur assez proche, or même ENGELS après la mort de MARX était oblig"de
1
reconnattre que se~' prédictions ne s'étaient pas réalisées.
1
/\
Le Capitalisme occidental, malgré les pressions écopomiques qui s"exer-cent sur lui est encoroe vivant. Le Harx!sme quant à lui s'lest ""rfi Itré dans
1
~des Pays qui n'ont pas encore atteint les conditions optimales/Ol) le Capita-lisme se désagrège de lui-même. L'UNION des REPUBLIQUES SOCIALISTES SOVIE-TIQUES représente la première fai Il i te pratique du Ma'rxisme,= puisqu'en 1917 sortant â peine de l'ère féodale, elle s'enga~e~it lentement dans la voie du
.
Capitalisme. Dès 1917 en effet s'Instaurait la Dictature (provisoire) du Pro-létariat, :dont LENINE sapait les bases d,'évoluti n vers une Société conmuniste .par la destruction des Soviets librement constitu s
vernen t dev. i t d',. i
lle~r5
• t te i nd re son.po~~e.
10~5
CRONSTADT en 1921. \
l
tIl en est de même pour tous les Pays ol) le
n,
dans les usines. Ce mou-de la répression mou-de
\
\
système d'Economie marxiste
,
\
,
.~
•
core dans le domaine des Libertés civiles, un long ~~emin â parcourir, et ce,
'Ç' Il
malgré toutes les pressions. exercées pa, les Pays capitalistes au;,f. conférences d'HELSINKI et.. de BELGRADE, et qui reçurent une large publicité.
La possibilité d'opposition qui préside d~s la Société'occidentale
~ 1 0
est particulièrement absente dans les Pay;s communistes où règn~ l'arbitraire.
, /
L'Individu est soumi~sans recours â une élite dépositaire d'une idéologie ne pouvant être mise en cause. Il est vrai que laodomination politique elle-même, se fait rarement sans l 'interventiQn d'un support idéologique.
,....,
.... ~'.
1
Pas plus que Ile Capitalisme sinon moins, le Marxisme ne libère l'Homme de l '~sclavage économique, car il imprime â la Société une structure économi-que où ,leS"l'moyens de production sont au service de l'Etat.
1
Le Travailleur oeUvre pour lui, en devient un citoyen-sflarié et l'Etat vei Ile â ce qu'â salaire égal, soit égal~ Produire de plus en plus, tel a toujours été l'un des l'Economie marxiste, sous 'couvert d'atteindre plus rapidement le Communisme Intégral •
....
Voici comment LENINE décrit dans "l'Etat et la Révolution", ,ce qui viendra après l'expropriation des moyens privés de production:
"
"Ce.ttc.
e.xp'tO,"'l.'t..ÙLÜOH ,'teJtd.'"o~6-<-bte. Wt M~91t. 9'-<.gaH..te.~rLe. .du 6'OAC.M pM du.w.vM . En voVa.tLtc.omment e
Cap..u:.a.t.ume
dl6maA.nte.na.n;t,
e.n,t/La.veÙI.CJtayable.me.n:t
c.et e.6.6aIL, et c.amb-<-en
depJWgILl6
l'on poUllJl.lU.;t
Jté.~eJr. gll.6.cect
latec.hn-<-que
mo-dèlute dé.1ct
acqu-iAe, noU6.6omme.6
endMU
d 'a.66-Ur.-l'
,
•
•
•
m0t avee
une
e~~e ab~otue, que l'exp~o~tion du' G.ap.aâ1J.1)tu entJt.a1neM
néeeMlLéJLementun développement
pIlocüg..<.wx
du ooJteupJtoduc;ti,.-o
vu
de taSouUé huma..<.n.e.
MtLi...6,
que.U.el~eM ta~ap..<.d..<.:té de ee développement, quan~abo~-t-..<.t
à
une
iLup~e avee cüv~..<.on dutJz.a.vad,
Il ta.6Up-pIlu.6..<.on
de't' 0PP0.6..{.Uon.
e.n.t'Le le..tAava..<.i
..<.ntel-tee:tuel
it
tetlta.vad manuel,
à f.o.. ~YL6 6o~alion'du
btavw
en pIlem"<'eJtbe6o..<.n v..da1.,
e'ut
ee quenoU,6-
ne ~av~»f' M ne pOUVOYL6.6a.vo,(}r.."
(4)- 14
On l>eut se demander, ~i l'expropriation des capitalistes, se fait pour
"-le besoin des·travail"-leurs, ou pour "-le salut de l'économie!
"\
Pourtant, la tache que l'Etat requiert des travailleurs est immense, car il ne faut pas oublier que les Pays se réclamant de la doctrine
mafxiste-â eux-mêmes mais au Monde; dans le
'"
léniniste ne ~e mes~ren~ pas seulement
contexte"du sy\tème
internat~onal,
ils doi'rent devenir puissants s'i.ls veulent. l '
su~vivre, et la puissance ~e mesure généraleme~t ~~ termes économiques.
~
,
Dans le cas particulier. de l'U:R .. S.S., dont l'indus-trialisation a été interrompue par deux guerres, il semble bien que le Marxisme sert d'impact· idéologique au relèvement économique du Pays.
(~)
·(5)
"
.
,
"VaYL6
~tuSouUé6
eorrrnurû6tu ,eon.:tempo~nu,l'
en-nem..<.
extélUeM, te JtdaJu:1 teehnA..queet
l' héJL.L:ta.gede ~ta t~eM,
60nt
quet'abjec;ti,.6 d'atlundJte
et
de
dépM.6eJL lu
Ji~a.;t{.On.6 du cap~me,a.
un-c.aJt.a.e:têlt
e
0 ppll e.6.6..<.6
~On
donnede.
p.eu.6 e.n pfu~ deplUoJt..t:té aux
mOlje.n6,pM ~ap~ à
ta.
6-<..H." . ( 5) "LENINE, "l'Etat et la Révolutionil pages 125, 126 Editions sociales, PARIS.
Herbert MARCUSE. ibid page
86.
J
.
;(
. 15
••
Il n1y a donc rien de particàlièrement séduisant dans la"Société Gom~--
.muniste, sa philosophie repose sur une méthode que la Science a révélé Inexac-te, soumettant autant que lél"Société Capitaliste 1 1 Homme â l'Econo~ie et â.
1 'Etat, et privant l'lndividu des libertés civiques fondamentales à l'esprit.
'I)_--:'~:"
Les Sociétés communiste et capitaliste n'étant pas
'faisant~s,
il faut trouver une "Troisième voie':,et-'d-~~aintenant
fo
critique des fondements théoriques sur lesquels sont basés les deux systèmes. •
....
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CR 1 T J ,QUE des FONDEMENTS THEOR 1 Q~ES
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17 ; \....
•
de la CRITIQUETous les grands systèmes politiques ont eu en commun de considérer les 'Individus comme seulement déterminés par des formes impersonnelles, tels que
1 el? détërmi ni smes b i 0 tog i ques, économl ques et ~ i s tor i ques. Or 1 a' IITro i si ème
voie" doit passer par une critique r'adicale des fondements théoriques sur lesquels ces diverses théories reposent, i.e. llEtat, le Pouvoi~, sa légitl-mité, son exercice. Toutes les philosophies politiques ont abordé ce problème, méI!S 'de biais, car leurs "théoriciens se sont demandés comment structurer et
l'égitimer lB pouvoir étatique, sans la c,~nsidération de savoir s'il ne repré-sentait pas un pis-aller.
Abor,der le fond du problème, clest repense} à 1 l,adéquation de l'Etat
~omme structùre politique, et clest'ce que fit la tradition anarchiste, qui pour moult raisons, répondit "NON" à la question
'~e
sa nécessité.,
.
Max STIRNER.voulait détruire à t~averi l'Etat toutes les entités supra~
.individuelles de caractère religieu~ moral et phl\osophlque' Si incarnant en
,
lui, car en tant que défenseur dé-c~~ Idéaux, l'Etat est le plus farouche
en-of
nemi de l'individu, de l'Ego, Il le dépersonn~lise pour en faire avant tout
un Citoyen. y ,
1
Reste
~
se demander si l'lndividu pourra retrouver savale~r,
Jans une révolte anti-étatique.~ \. 0
En détruisant l'Etat, on supprimeJJn mé'diateur qui quantifie, quaI ifle, \,
, .
rémunère le travail physique et intellect~el avec ses propres barèmes; mais
~ Il ) 11
1 ce'qui établit vraiment sa force subversive, clest que'l'Homme bien so~vent,
,
.
"
•
J '•
/
.'
/....
/ 18crott en s.a'personnalité morale, mystiql;le ou·publique. Devant lui, l'Individu
pratique l'auto-censure pour survivre.
,
-'i
"Il
Y
a. uKe cU66éJtenc.e en;tAe uneSoc..i..Ué qtU.
lLeh-.t1LUnt
ma.
UbeJtté, e;tune.
hOcA..ê.:U. quA.. ILUtJr.Un:tma
n .<.ncüvid.ua..tU;é. Va.n6
'le plLem-i.eIL CM, d Ija
urU.on,
én.:tente,M.6ocA.a.ticm.'
Ma..i.6.himon
-i..ndi- \v,wuaU.té
ut
menacée,a.l.oM
c'ut qa'
ellea.
a66a.Ute.
a
u.ne
SoUétéqui
ut
une pc.U6.6atJ.ceau-deh.6tL6 ,de. Moi,
qui m'eht
h1a.c.cu.6ible., que 'je.peux
c.eJt.tu adm.Ut.VL, adolLVL,vénéILeJl."
'Jr.Upe.ctVL,~ que je ne pui.6 tU. dompteIL, ni u:tiLUVL, pOUll
. la.
bon.n.e lLa.i.6on que deva.nt
elle, je. lLenOnc.e.et.
0j
'abcü.que..
La. Société JLepo.6e. .6u.JL
man
lLwonceme.nt,mon
a.bdi-ca..:t.ion,
ma lO.c.hdé, .hUll ce qu.'on
a.ppe..U.e.mon'
hu.-mU.-Ué.
Mon hwn.<.Li...:té lui donne
du.c.ouJta.ge, ma.
<6 a (.01I.U..6,(.o
n
6a.«
.6 a.dom.Uta.t1.o n."
r
6 )\ 0
Malgré toute sa justesse cette analyse du principe étatique ne va pas
assez'loin, car il est important de savoir ce' qui amène l'Hol1J1le à s'en
remet-tre â l'Etat, on pense qu'il faut rechercher un autre facteur au niveau de
'-. l'incorsclent de l'Individu, c'est-à-diTe, d'ordre psychologique, sinon quasi-métaphysique.
La tradition psychanalytique, a été p'lus avant dans 'cette vole, mais si le mérite lui revient d'avoir initié une méthode révolutionnaire d'analyse.' de là Société, les résult'ats restent quand même, du domaine de l'Imaginaire.
Vouloir comme FREUD, expliquer la ,civil isation en fonction du complexe d"Oedipe, sOn malaise par la perennité d'un 6entiment collectif de culpabilité, attribuable au meurtre du Père-Chef dans les premiers groupes humains" relève
~T---~~~~~~~~ ~.
~ (6) Daniel GUEt\IN, "Ni DIEU, ni' MAITRE", Anthologie de l'Anarchisme
collection MasRéro 1976. Citation de Max STIRNER, vol. 1, page 2~
e
le.
e
19
de l'extra~polati'on scientifiqu'e teintée d'esprit religieux, la .religion n'a-t-elle pas vulgarisé la notion de culpabi lité?
De même, dire que la Société est essentiellem~nt répressive parce qu'elle a été construite pour li-mlter les instincts sexuels', c'est vouloir
.,
expl iquer les choses
5
implement. C'est ai lIeurs qu'il faut en chercher leJ
moteur, dans des extrapolations qui même si elles ne'sont pas ~~ientifiques sont universelles, parce qu'elles se rattachent
a
la Condition humaine •• q
o
Il ne s'agit pas d'analyser ici pourquoi "l'Etat institutionnalisé" est nécessaire, mais ~lutOt de s'interroger sur son auto-nécessité.
Ses formes de pouvoir sont multiples, à travers les siè/les celui-ci est devenu une habitude, cependant, Il eut sans cesse besoin de se j~stlfier, d~ se légltl~er.
S~lon les époques, _ses fondement~ changeront de nature, mais néanmoins 1
et ici on spécule, on soutient qu'â travers ses multiples manifestations, il
Î'-' ! .
n'a qu'une seule cause, laquelle\ré~ide dans l'angoisse.
t Il i té
Etant. ~e mécanisme de défense que 1 'homme a trouvé ~p,~réponse â l'rros-'(~
du Monde et de la Nature, à chaque nouvelle forme" de Pouvoir, cOrres-pond une nouvelle manière de contrer' l'angoisse ex'ist~ntlelle_'qlfi elle demeure
inassouvie; de même, peut-on dire que ce qui le,légitime nous instruit sur les fondements phi losQphiques de,ia Société qu'il régit.
Vouloi r expliquer l'origine du Poqvoir selon l'angoisse, c'est exami-ner la Condition hu~ine et les conséquences spirituelles qui en découlent!-, pour s'apercevoir tout d'abord que l'origine de l'Homme est Inexpliquée,
o
(,
•
•
20
puisqu'en tant
.
..
qu'lndivid~ c'est un être en transit, mals qu'à l'inverse del'animal, il a besoin d'être éduqué; devant survivre à partir d'une nature
n i
/' \ (qui lui est plus ou moins hostile, 1 'Homme est un être non seulement éphémère
f
\ \
\
V
mals démuni, ses conditions d'existence sont précaires, il est par nature etnécessité dépendant, parce que non "self-sufficient".
Ce prpb 1 ème est suffi sanvnent aigu pour fa ire vaci 11er les esprl t,s et affaiblir les forces vitales, et c'est à ce point précis qu'entrent en Jeu ce
1
que l'on peut appeler: "les prem,ières pensées", c'est-à-di re les prises de positions fondamentales de 1 'Homme par rapport à lui-même, aux aU,tres et au Monde.
A ce niveau de discussion l'In~lvidu est forcément subjectif, car il
est impos~ib'le de dissocier l'appréhension du Monde de l'action de k'lndnli-du, dans et sur le Monde.
Que constate~t-il lorsqu'il y réfléchit1
,
Que le Monde l~1 est étranger, qu'il y a entre eux une distance
quasi-insurmontable qui l'empêche de s~ sentir en harmonie et qu'Il ne peut
appré-hender parfaitement;
b~ef,
le Monde estcom~
une vitre opaq,ue. L'Hofl1Tlebal-_
'
7
gne donc ,dans ,l'Absurde, et c'est
cf
senti,ment qui va le conditionner, car detoutes les passio~s de l'esprit, la notion vécue de l'Absurde est la plus
dé-~chirante mais aussi la plus stimulante.
'Voyons comment Albert CAHUS a défini l'Absurde, dans le "Mythe ,de
"'-S-I syphe":
\
,
•
•
•
gltoupe de ~ew.,M, je jugeJr..lU Que hon acte
u t ab.6Wtde. Ma...i..6..u n' Mt te.! Qu'en veJLtu de
.ea.
CÜ6plLOpofLtion qu.i eXA...6te en;Ute Mn -<..ntew.onet f..a !téaiUé qu-<.. l'attend, de la c.o n:br.acüc..ü..o l'l
que j e puM> .6 a..u.,.{;c. etWte. .6 u
60
iteM !té ellM, ét le but qu' Le. !.le. pItOpO.6e.. Ve m0ne., nOMu:ti.me-ItOY1..6 qu'un ve.Jtd-<..c.t u t a.b.6Wtde en l' 0pPo.6ant. au
veJtcüc.t . qu'en appâltene.e lu
6a.-<..U
c.ommal'lcfa..,tent.Je ':.6 u-<...6 do
ne.
60 l'ldé d chUte. que le h en,üment del' ab':6 Wtcüté l'le 1'la..U pM du .6-i.mple
examen
d' un6a-<..:t
ou d'une hnplteM-<"orl, rrta-Uqu'd
ja.LttU. de.ea.
compa.J!.lU.-6on e.n;Ute. un é.ta.t de6ad:, et
une ceJL:ta.A..ne !téa.LLté, entJte une actionet
le Monde (.Cl'C(u,[ la dépa..64' e.. L' ab.6Wtde u t e..6.6e.ttü.elle.men:t un cüvo!te.e. Il n' e.6,t n-<.. daM l'un, lU. daM
l'aCLtJte du Uément.6 e.ompMé6. 1 l naU de leWt
co
n 6!to n;ta;tio
YI.. Il (7)21
... ~
Cet'te formulÇltion de l'Absurde constitue le "background" de l'Homne, de tous les Hommes; car même s'il est impossible de trouver en tout Homme une
"
essence universelle, il existe cependant une
universali~ humain~
de"condi-tion.ne manière généralement inconsciente, l'Homme ressent ce divorce d'oO
\
naft le désespoir, débouchant principalement sur la révolte, et enfin sur le
• • 1
liNon',', De ce point de vue, il devient évident que tout ce qui est fait dans le Monde est le résultat d'un mécanisme ontologique de défense, venant pallier un désespoir qui ne s'~ssume pas, car n'étant généralemen\ pas vécu consciem-ment.
Ni le"Monde ni la Rai!?on n'appo"rtant â.1'Honme de réponse positive â
son tourment, c'est vers quelque chose qui sera â la fois extérieur au Monde et à lui-même, .qu' il se tournera. De cette attî'tude provient la conscience
"-re 1 i g i euse. ,
Albert CAMUS, le "MYTHE de SISYPHE",
) l'
•
•
•
22 ,
~'~ntversalité des religions tend â prouver que le désespoir comme
at-,
titude mentale est un archétype, pas au sens Jungien du terme cependant, l'ar-,
èhétype pour JUNG implique que l 'Homme ait un modèle, une forme qui le fait spécifiquement Homme, et qu'âÛcun Homme ne naît sans cela. Il rejoint alors
les philosophies classiques, où l'essence précède l'existence.
Par archétype il faut plu~ôt comprendre ce que SARTRE a défini da~s
"l' Exi s tent i a 1 i sme est un human i sme", comme une un i vers~ 1 i té huma i ne de
con-
'-di t ion.
Face au néant, l'Homme doit se racc~ocher à quelque chose, que ce soit dans le-domaine matériel (ce qui s'exprime par 1: volonté de puissance), ou
\ '
dans le domaine moral et spirituel (religion, phi losophie, identité
nationa-1 e) .
~I
-Toutes ces cré~tions de son esprit, l 'Homme les intègre si bien â
lui-o
même qu'il en vient - sans qu'on l'en persuade - à croire qu'elles lui sont pré-existantes, qu'elles sont un donné du vécu. C'est d'autant plus facile qu'il est historiqu~.~"puisqu'il vit dans une Société et 'parmi des ~ens qui ont une histoire CQmmune â transmettre.
Ces subterfuges que l'Homme se crée sont érigés en certitudes, Il procède-à une analyse inversée d'effet·à cause, escamottant pour ainsi dire le problème véritable. Ce concept est particulièrement visible dans le do-ma i ne de 1 a Re 1 i g ion.
La Religion est née de cette difficulté que l'Homme éprouve à raison-ner le phénomène de la mort, face à celle-cl il n'y trouve que l'alternative
1
•
/
/•
•
23 suivante:\
une so 1 ut ion de vertige: tout es t fini lorsqulon meurt,
une so 1 ut ion de croyance: car i 1 y a un au-delâ.
Dans ce rapport de causalité inversé, la mort est devenue la cause, qui engendre lleffèt: la rel igion.
Malgré les remarques qui précèdent, la rel igion actuellement, apporte une solution aux questions que 1 1 Homme se pose; 1 'effet annihi lant la cause
ce II e-c i es t ignorée 1 on prend dès lors 1 a re 1 i 9 i on pour ,une con\d i t i on de
l'Humanité, et non pour une conséquence de cette même Humanité. On raisonne
â l'envers,~ par désir de s'abuser, désir malgré tout très compréhensible 1 1 Homme cherchant en Dieu une raison de vivre, qui lui donne en même temps
une excellente raison de mourir.
Cette quête d'un Absolu que certains trouvent en Dieu, se fera dans -tous les domaines; Dieu est â la Religion ce que le Vrai, le Bien est à la phi-losophie, et ce que le Pouvoir - s'incarnant dans 1"Etat - est â la politique.
L'anthropologie sociale tend d'ailleurs â corroborer cette hypothèse lorsqu'el le étudie les débuts du Pouvoi r. Si 1 Ion examine les Sociétés tri-baies, on y voit que 1 I~omme est entièrement soumis au~ forcas
de
la Nature, , nlayant aucune connaissance scientifique il est incapable de comprendre les phénomènes naturels tels que ria pluie, la sécheresse, rlorage .. ~ Face à une nature q~'il ne comprend ni ne domine, 1 1 Homme primitif rejette la soumissionpassive. Déjà il ve~t contrôler et pour exercer ce contrôle sur la nature, Il crée la magie et son cortège de superstitions, celui qui détiendra le Pouvoir,
•
1.
•
If'
sera celui en qui on aura reçonnu des dons de magicien.
"Conna.W.e
.e.a.
volontéde6
pL.lMl-6anc.e6, -6avoVr.. quandeX.
a
que..U.u c.oncU.:ti.on-6 ell.u -6 VLOM 6avoJta.b.te6,c.' e6t .te
VJtaA.. moyen'de
.6'a.MWLeJi
le
c.omnandement pou.t<.que chez.tu
ptUm.U:.i.6~." 18124
Le ressort du pouvoir magique est la crainte,'car le sauvage qui s'é-, carterait des pratiques ancestrales, attirerait sur lui la colère des pui,s-sances occultes; en s'en remettant au pouvoir d'un seul pu de plusieurs,
,
l'Homme souhaite ainsi, échapper ~ fat~li.tés de son destin et de sa
condi-tion.
Q
Cepe~~ant, ce qu'on en dit ne semble pas valoir pour toutes les So-ciétés de type primitif. On reconnatt que dans certaines d'entre elles, la transmission du Pouvoir se fait ou par filiation utérine ou par le Père, le
chef de famille.
•
Dès les Sociétés primit'ves on voit que le Pouvoir est ~ne réaction de
o
'a
défense contre la nature, contre la face cachée du Monde; pour reprendre la terminologie aristotélicienne, la cause efficiente du Pouvoir était l'incom~
p~éhension et la peur, causées par les phénomènes naturels, la cause finale étant la domination de ces mêmes phénomènes qui ferait l 'Homme échapper à la fatalité.
Mais si on a choisi cet exemple c'est qu'i 1 est probant q~e le Pouvoir
,
.
peut être engendré par l 'incompréh~nsion et la peur des phénomènes naturels.
(8) Bertrand de JOUVENEL: "du POUVOIR": Histoi re naturelle de la crois-sance~ 1945. Livre
d'
poche, collection PLURIEL, 607 pages, PARIS, page 136 ..•
•
\
•
25
Cette discussion sur la quête de l'Absolu, ne nous éclaire guère sur
~
,,~
les causes efficientes du Pouvoir tel qulon le connatt et l'étudie depuis les
1
GRECS, la période de transition entre ceux-ci et les Primitifs étant mal con-nue, on se perd en conjectures sur ce qui a p~
..,
se produire .\
Du moins est-il sOr qu'au fur et à mesure qu~ ces Sociétés
s'agrandis-~en~, que les communautés d~viennent dépendantes les unes des autres pour
llap~rovisionnement,
que l'oncomm,nceà~réfléchir
sur les phénomènes naturelspour qes expliquer,de manière rationnelle - et ainsi à travers e~x expliquer __ "
• 1 M' e on e - et que t! 1 · h a rlC esse consiste en a . \1 d· ISposltlon e nom . . d b r~uses f orces
de travai l '(femmes, esclaves), la forme du Pouvoi r change. ,
fI
Il se sophdtlque et gagne en efflcaci té, ils 'adapte à son époque et en même temps la façonne, Il devient un automatisme~ car tout Homme~st né dans une Société où Il a prévalu, et laissé dans 11 Inconscient collectif une trace indélébile.
Chez les GRECS grâce aux progrès de la Sciençe et de la Philosophie, et sous 11 influence .de la "Sagesse socratique", ainsi définie- plus tard par NIETZSCHE, le Pouvoir implique respect de l'ordre et amélioration de la So-, ciété. NIETZSCHE avait d'ailleurs perçu avec beaucoup de lucidité, que ce que 1
~ ,
,
l'on appelle IlCivi lisation" se réduit à un ensemble de stimulant!t servan~t il
endormir la douleur, ~ée de la difficulté d'Etre.
Quoi de plus vrai, lorsque lion sait que la Civilisation occidentale, a ses racines "théoriques dans la ~agesse socratique, qui ~isme
supposant la disposition de facultés intellectuelles les plus hautes a~ service de la Science, et impliquant que lion crott, il une connaisrance intégrale
•
•
•
.261
1 .... , 1\'
---~--de la nature et â l'effet bénéfique de ce Savoi r.
L'Homme trouve dans l'action conjuguée de la SC,lenc , de la
~Igjon
.
.
~et du Pouvoir, un exutoire â la fatalité, la Religion venant ~xpl;quer
irra-l tionnellement ce que la Science ne peut encore expl iquer rationnellement. ('
Etantl du même ressort, la Rel igion et le Pouvoi r s'aIl ieront pour
don-ner lieu aux théories de la Souveralnefé, qui repotent sur ce principe de
d ro i t po 1 i tique:
" ..• de c:LiJUgeJL lu aeliol'L6 dM' membJr.M de. fA. So':
uUé avec. ce.' pouvo-Ut de. c.onVta.indJr.e, dJr.oU
au-que.t tOu..6 i..v., paJr...û.c.ulüuL6 -6on-t _ obligé.-6 de -6 e
-6oume.ttJr..e,· .6an6 qui aucun plUMe
1T..é6,u,teJt."
(9)Ce droit ne saurait appartenir â un seul ou â un groupe, et Je PQuvoir
Il
en use, bien qu' il ne lui apparJienne pas, i l suppose un ti tulaire 'que l ''On ne
songe pas â contester, Dieu ou la Société.
IIVeNU~e c.e c.oncept jwuCÜC(ue, d ni ut pM
cü66-<'cU.e
de déc.e1eJr.un
c.onc.ept mé.:ta.phy~-<.que.C'ut qù'une Voi..onté .6upJr.~e oltdonne
et
Itégdla. communauté huma.,Lne, une Volon-té bonne pM
na..twLe:
et
d. quo-<. i l .6 eJtaU. c.oupable de .6'Op-pO.6 eJL, Vo.tonté d-<.v,(,ne ou Volonté génélutte." (M)
"-
1
tOn essaie de combler le Vide, le Néant dont naft 'l'angoisse, ~n suppo-sant l'exPstence d'un principe suprême qui ne nous est pas hast; le:
-f;J
Les théories de ,la 'Souveraineté tendent à faire Qbéir Jes sujets en
\
leur montrant derrière le Pouvoir, un principe transcendant: Dieu ou Je peu Je,
It
BURLAMAQUI: "PRINCIPE de DROIT POI:.ITlQUE" AMSTERDAM 1751 't.l, page • 1
43
•
•
1
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•
",27
/"t armé d'une AutoriA absolUè-, auqueJ le Pouvo\ir comme les sujets doivent se
su-\ \
bordonner; en disciplinant ceux-ci on renforce celui~l~, et la difficulté ré-side dans l'obligation de museler ce dernier pour qu'il ne devienne Absolu .
ries voi r
.
Q
Plus tard, lés 'théories organiques du Pouvoir supplanteront les
théo-\}
de la souveralnetéC!)n expliquant que
~~r
sa fonction ou sa fin, le Pou· assure'la cohérence matérielle et morale de la Société, son leitmotiv est le "Bien commun", qu'i 1 faut alors légitimer ainsi que sa nouvelle fonction,en
ayan~ecours
â plusieursmo~ens
dont le p'!us efficace, bien_que le plusfictif, est celui qui coosiste â doter la Société d'une existence qui lui est
propre.
•
Celle-ci prend figur~\ "d'ET~[" sous le nom de NATION, la Révolution française conérétisera ce fait.
1
"Méc.onnaZtJte
.ta.
c.ommotionit
.ta.
bta.n66otuna.tA..onp.6yc.holog~que
de
la.
Révolut(on,6~nç~e,c.'eot
.6
e -
c.o nda.mneJt d ..e.'
~ng.o mpJr.é.hen.6~o nde
ta
ute
l ' ~~:tobte eUJwpéenne .6ub.6équente, y 'c.ompw l'H~
to~e de
.ta.
Pen.6ée.
"f
' " _ ri
LOlL6que a.upaJtil.vant lu nna.nça...i..6 .6 1 u.nU.6~en.t
tmtoUJr. du
Ro-i., c.omme
a.pJr.~. MALPLAQUET, i l ia.p-poJt.ttUent le.wr. c.onc.oUll4 d un c.hen ~mé et' !LU':
- pec.:té,
ma.i.6 m~ntena.ntW
b 1 un ... M ent dan.6 la.,Na.:ti.on, c.omme ,du> MemblLu d'un Tout. Cette
c.on-c.epüon d'un Tout, q~ vU d'une vie plLop!Le,
et
buprueUILe d c.eUe du> pa.I!.ÜU, é:taA..:t
p/r.obable-ment latente.
M~eUe.6e
ClVL6:ttl1..fJ..oi
blLUOque-meJLt."
1111
\
'.,
Cette nouvelle perception de la Société implique que .la notion de "Bien commun" reçoive un contenu différent de ce qu'il était autrefois.
if"
- (11) Be~trand de JOUVENEL, ibid page 92. 1
'.
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•
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2B
Il ne s'agit plus seulement de faciliter à chaque Individu la
réalis~-tian de son Bien particulier, mais de procurer un Bien social restant à défl-nir; or il ne le sera que par ceux qui ~ant pris conscience de la finalité de la Nation, seront âptes ~ le réaliser et amèneront la Société à cette trans forma t ion.
On légitime ainsi le .pouvoir, en lui assignant un rOle qui le met en Jdehors de toute contestation. Il acquiert une f~iA' en soi.
Ce revirement sera rendu possible grace
â
un transfert de valeurs. Que l'on se remette én mémoire le bouleversement intellectuel qui a précédé, permis et suivi la Révolution. Elle ,fut non seulement une Révolution politl-que, mais aussi, une Révolution rationnelle et rationallste;'à cette époque la.
Religi~n est battue en brèche par le no~veau rationalisme scientifique du XVIIe siècle, et l'Homme se retrouve face au Néant.La ScÎence lui 'J:PliqUe le Monde 'ae mieux en mieux,"mais en même temps le rend plus perplexe, Jar
comme~t
ex'pl iquer la complexi té de la Vie sansa-~ D " .
voir recours à un "deus ex machina"?
En m~me temps que la Science l'éclaire, elle lui, IOOntre l'étendue de cet inconnu dont la Raison ne veut, ni ne peut rendre Dieu redevable~ or la
,
'Religion ou plutôt "the rel igious drive" était ce qui venai t sous-tendre, lé-gitimer et restreindre le'Pou,voir.
o
Celui-ci d'ailleurs ne visait 9~ère ~ l'amélioration des conditions matérielles de-vie, puisque la vie n'était qu'une étape préparatoire avant la
réunion avec