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Une autre forme d'exégèse des psaumes : l'enluminure carolingienne tardive à Saint-Gall

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Une autre forme d'exégèse des psaumes :

l'enluminure carolingienne tardive à Saint-Gall

p ar C hristoph EGGENBERGER

D

D epuis la ré d a ctio n de la saint Benoît, et ju sq u 'à nos jours, le Règle de psautier a toujours été le centre de toute la vie religieuse, soit d ans l'église, soit au sein de la vie m onastique, soit m êm e - que l'o n pense ici aux livres d 'h e u re s - d an s la piété privée. La com paraison avec les Évangi­ les étant mise à p art, aucun livre de l'A ncien Testam ent n 'a joué u n rôle aussi im portant. Le rythm e de la vie ecclésiastique est réglé p ar les psaum es et les psalm odies. Il n 'e s t donc pas su rp re n a n t que l'illu s tra tio n des p sau tiers m anuscrits soit dev en u e u n e des tâches p rin ­ cipales des scriptores , des rubricatores, des en­ lum ineurs et des peintres.

Dans ce dom aine, au cours des dernières années, la recherche a fait d e grands progrès. Je rends hom m age aux publications de grande valeurs dues à la p lu m e d e Susy D ufrenne, en

citant ses Tableaux synoptiques de quinze psau­

tiers médiévaux à illustrations intégrales issues du texte1, qui sont encore loin d 'ê tre exploités. J'ajoute les trav au x im p o rta n ts d e H erb ert Kessler, de John H o pkins U niversity à Balti­

1 S u sy D u f r e n n e , T a b lea u x sy n o p tiq u e s d e 15 p s a u tie r s m é ­ d iéva u x à illu stration s in té g r a le s issu e s d u tex te,P a ris, 1978 ;

Compte-rendu p a r Herbert L. KESSLER, The A r t B u lletin ,

LXIII, 1981, p. 142-145.

m ore2. Mais la recherche est encore loin d'être exhaustive.

Le Psalterium aureum, Psautier d 'o r, que je vo u s propose à p résen t d 'étu d ier ensemble est d it « de Saint-Gall », et généralem ent daté de la fin d u IXe siècle. Je préférerai une data­ tion au to u r de Tan 900. Je crois toujours à son origine saint-galloise, m êm e si u n jeune cher­ cheur allem and m e signale qu'il croit à la pos­ sibilité que le m anuscrit ait été écrit et enlum i­ né en France3. B ernhard Bischoff a déjà signalé des élém ents d'origine française dans l'écriture d u Psautier d 'o r4. Il est exact que le frontispice représentant le roi D avid parm i les quatre co- psalm istes en position de m usiciens et de dan­ seurs, constitue u n des chefs d 'œ u v re de la pein ture carolingienne. M ais pourquoi

pense-2 Par exemple Herbert L. KESSLER, The Illu stra te d B ib le s fro m

T o u rs, Princeton, 1977 (Studies in Manuscript Illumination, VII).

3 Christoph EGGENBERGER, P sa lte riu m aureu m S a n cti G alli.

M itte la lte r lic h e P s a lte r illu s tr a tio n im K lo s te r St. G a llen ,

Sigmaringen, 1987. Rupert SCHAAB, A u s d e r H ofschule K arls

d e s K a h le n n a ch St. G a llen . D ie E n tsteh u n g d e s G olden en P s a lte r s , C o d ic e s S an gallen ses. F estsch rift f u r J oh an n es D uft zum 80. G e b u rtsta g , Sigmaringen, 1995, p. 57-80.

4 R apporté par Peter Oc h s e n b e i n, Compte-rendu de Eg-

GENBERGER, op. c it., R evu e su isse d ’a r t e t d ’a rc h é o lo g ie , 48, 1991, p. 317.

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92 C a h i e r IX d u C R A TH M A

t-on que les saint-gallois n 'a u ra ie n t p as été capables d 'a tte in d re ce n iv eau ? O n oublie toujours la personnalité du m oine Tuotilo, car on ne le considère que com m e le créateur d u fa m e u x d ip ty q u e en iv o ire re c o u v ra n t

YEvangelium Longum (codex 53 de la Bibliothè­ que abbatiale d e Saint-Gall). E ntretem ps, la

lecture des Casus Sancti Galli d 'E k k ehard IV

nous a rendus beaucoup plus prudents. Même s'il a écrit l'histoire d u m onastère saint-gallois en 1040/1060 seulem ent, il a p u évidem m ent utiliser des sources sûres concernant le passé. C 'est ainsi q ue R udolf Schnyder lit dans les

Casus le passage où Ekkehard parle des ivoires de C harlem agne qui étaient en possession de Tuotilo5.

Je suis p resq u e sû r - m ais je suis obligé de laisser cette opin io n d ans les sphères de l'hypothèse - que Tuotilo est l'artiste des deux o u tro is m in ia tu re s les p lu s élaborées d u Psautier d 'o r de Saint-Gall. Il s'agit du frontis­ pice et de la m in iatu re su rm o n tan t le titre d u p sau m e 62 avec la rep résen tatio n de la ren­ contre de D avid et de Jonathan dans le désert. Cette identification d e l'iconographie est to u ­ jours contestée, j'y reviens. En to u t cas, que ce soit ou non Tuotilo, Salomon III, abbé de Saint- Gall, qui é ta it en m êm e tem p s évêque de Constance et chancelier d u roi carolingien, en était le com m anditaire. Il veillait, d 'au tre part,

5 Johannes Du f t et R udolf Sc h n y d e r, D ie E lfen b ein -

E in b a n d e d e r S tifts b ib lio th ek St. G a lle n , K u lt u n d K u n st, 7,

Beuron, 1984. Christoph Eg g e n b e r g e r, « Ein malerisches

Werk Tuotilo’s ? », N o s m on u m en ts h isto riq u es, 36, 1985, p. 243-251.

à ce que le pro g ram m e iconographique et spi­ rituel de ce m an u scrit fû t digne de l'A bbaye qui jo u issait en ce tem p s-là d 'u n e telle re ­ nom m ée, ta n d is q u 'u n d es m oines - sinon Tuotilo, d u m oins u n autre, doué de la même éru d itio n - esq u issait ce p ro g ram m e en tant qu e « co n cepteu r » (c'est u n e dénom ination utile que j'em p run te à Beat Brenk de Bâle).

Je vais donc vous p résen ter rapidem ent le Psautier d 'o r avec sa série de deux frontispi­ ces ainsi que les im ages illu stran t les titres de douze p sau m es6 (j'utilise toujours la num éro­ tation de la Vulgate).

Le m an u scrit s'o u v re su r la m agnifique com position archaïque qui orne le frontispice. Le jeune roi D avid sem ble b o n d ir sous l'effet d e l'inspiration divine ; le peintre Ta m atériali­ sée sous la form e d 'u n ange et de la m ain de Dieu. La d y n am iq u e d e la figure d u roi se com m unique aux quatre autres psalm istes, qui apparaissent ici sous la form e de m usiciens et d e d a n se u rs voilés. L 'a rc ad e , in sp irée p ar l'architecture d e l'église conventuelle, joue le rôle de cadre. Le fond p o u rp re ne correspond p a s seu lem en t a u schém a courtois, m ais il constitue aussi u n espace p o u r la m usique et la danse.

C ette v irtu o sité arch itecto n iq u e se re ­ trouve d an s l'im ag e d e sain t Jérôm e. La m i­ n iatu re suiv an te est, d ans le p sautier, la

pre-6 Selon Eg g e n b e r g e r, op. c it. note 3. Christoph et Dorothee.

Eg g e n b e r g e r, « La peinture médiévale », A r s H elv e tic a , V,

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Un ea u t r ef o r m ed'ex é g è s ed e s Ps a u m e s 93

m ière qui soit attribuée à u n psaum e unique, conform ém ent a u titre d u p sau m e 17, elle m ontre le roi D avid victorieux, v ain q u eu r d e ses ennem is avec l'aid e de Dieu. Son attitu d e é v o q u e celle d u C h ris t ju g e, a u q u e l il s'assimile.

L 'onction de D avid (psaum e 26) in tro ­ d u it u n groupe de quatre im ages à orientation liturgique. Les m iniatures évoquent en m êm e tem ps l'avènem ent d u jeune David et illustrent la vie e t les rév élation s d u C hrist. L 'arche d'alliance, la construction et la consécration d u lieu sacré (psaum es 28 et 29) tém oignent des p ra tiq u e s liturg iq u es. Les thèm es iconogra­ p h iques relient l'h isto ire d u salu t au p résen t qu i e st vécu d a n s la c o m m u n a u té sain t- galloise.

D ans la m iniature d u psaum e 33, D avid sim ule la folie p o u r échapper à la persécution d'A chis, le roi des Philistins. Elle m arq u e le déb u t d 'u n e série d'illustrations concernant les persécutions et les souffrances de D avid. Le cycle se p o u rs u it p a r la tra h iso n d e D oëg (psaum e 51) et la fuite d ev an t Saül (psaum e 56). D avid se cache dans la grotte d 'A dullam . La dernière im age de ce sous-groupe illustre le psaum e 58 et m ontre D avid dans la m aison de M ichal, investie p a r les soldats de Saül. La fuite d e D avid qui, ailleurs, fait l'o b jet de nom breuses représentations, n 'ap p araît pas ici. Les p ro p o rtio n s élancées de la m aison évo­ quent le tom beau d u Christ. Est tout proche le trio m p h e d e D avid, qu i est com parable à la Résurrection.

Dans le psaum e suivant (59), ce triom phe est évoqué en trois parties : il s'ag it d e la vic­ toire de D avid et de son général en chef Joab co n tre les syriens. L 'im age cen trale, avec

l'arrivée des soldats et le porte-étendard, rap­ pelle les en trées trio m p h ales des généraux rom ains représentées su r les colonnes et les arcs de triom phe.

Un dern ier gro u p e de trois illustrations doit être lu dans u ne perspective eschatologi- q ue : elles tra ite n t des Fins d ern ières. Le psaum e 62 s'in titu le « U n psau m e de David lo rs q u 'il é ta it d a n s le d é se rt d 'E d o m . » L'im age est p lus détaillée : elle m ontre David rencontrant Jonathan d ans le désert. Celui-ci lui p ro m et la royauté. Si l'o n se rep o rte au Christ, cet événem ent correspond à l'annonce d u retour d u M essie le jour d u jugem ent der­ n ier : la Parousie. C 'est p o u rq u o i les moines ont traité cette m in iatu re avec le p lus grand soin. N on seulem ent elle sem ble bien pro p o r­ tionnée et de gran de qualité, m ais la concep­ tion de la page elle-même, ainsi que l'équilibre entre l'im age, l'initiale, les lettres ornementales et le texte norm al ap p artien n en t aux plus bel­

les réalisations d u Psalterium aureum.

Adolf Reinle est p arv en u à interpréter le frontispice d u psaum e 64. Jérémie et Ezéchiel, qui sont cités d ans le titre, se tro u ven t devant la po rte ferm ée - la porta clausa - d u tem ple révélé à Ezéchiel. C ette v ision d e l'A ncien T estam ent a tou jo u rs été in terp rété p a r les théologiens comme le symbole de la Parousie : la p orte ne sera rou v erte que p o u r le Christ. Mais la porte ferm é est aussi une image m a­ riale.

Le cycle se term in e p a r le p saum e 68 avec une initiale décorée de D avid revêtu de l'habit royal. Celui-ci, d ans toute sa splendeur et sa dignité, p re n d ici la place d u C hrist au jour d u jugem ent dernier. C 'est le douzièm e psaum e auquel on a estim é devoir adjoindre

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une illustration. Les au tres sont restés sans m iniature.

D a n s la r e c h e r c h e c o n c e r n a n t l'illu stratio n des p sau tiers, les historiens de l'art ont peut-être trop négligé le point de vue théologique. Je précise que je ne parle que des psautiers occidentaux7. En ce qui concerne les p sau tiers byzantins, n ous n o u s trouvons d e­ v an t une situ atio n entièrem ent différente. La lutte entre les iconoclastes et les iconodules se m anifeste n ettem en t dans les m iniatures des psautiers, longtem ps encore après cette con­ troverse. Ce serait ajouter de l'ea u au fleuve que de citer cette constatation faite à Paris, où A ndré G rabar concentrait ses recherches préci­ sém ent su r cette question8. En O ccident, la question se pose d 'u n e m anière différente : on ne trouve que rarem ent des im ages politiques, si rarem ent m êm e que les quelques unes qui ont été citées ne sont pas considérées comme telles p ar la m ajorité des chercheurs. Q uelles autres raisons, si ce n 'e s t politiques, on t p u am ener le « concepteur » saint-gallois à ne pas illustrer le titre d u psaum e 50 ? Dans tous les

' Christoph Eg g e n b e r g e r, « Das Psalterbild als Exegese »,

T esto e im m agin e n e ll’a lto m ed io e v o , S ettim a n e d i stu d io d e l C e n tro ita lia n o d i s tu d i s u ll ’a lto m e d io e v o, XLI, Spoleto, 1994, p. 773-800.

8 André Gr a b a r, C h ristia n Ico n o g ra p h y. A Study o f its O r i­ gins., The A. W. M ello n L ec tu re s in F ine A r ts 1961, B ollingen S eries, XXXV, 10, Princeton, 1968. Récemment : Kathleen

Co r r ig a n, V isu al P o le m ic s in the N in th -C en tu ry B yza n tin e P sa lte rs, Cambridge, 1992.

autres m anuscrits, ce psaum e est accom pagné d e l'illu stratio n où l'o n voit le p ro p h è te N a­ th a n re p ro ch an t au roi D avid son ad u ltère avec Bathseba. À Saint-Gall, on était p ru d e n t : o n tenait à ne pas offenser la m aison royale, le roi carolingien étant successeur d u roi D avid9. M ais ce sont là de rares exceptions.

D 'autre part, les m iniatures des psautiers so n t d 'u n e qualité spirituelle qui n 'ab o u tira que plus tard, au XTVe et XVe siècles - su rto u t en France, à Paris - à la som ptuosité des Livres d 'h eu res illustrés10. Cette tendance se préparait déjà - nous pouvons le constater en exam inant le Psautier d 'o r - dès la fin de l'ép o q u e caro­ lingienne ! Les peintre avaient u n e tâche diffi­ cile à rem p lir : attein d re a u n iv eau spirituel d es p sau m es ! O n a so ig n eu sem en t étudié, dans les psautiers, les im ages qu i concernent des thém atiques christologiques. Elles in ter­ p rè te n t les psaum es d 'u n e façon typologique, en illu stran t les liens qu i ex isten t en tre les deux Testam ents11.

A u contraire, les m in ia tu re s de Saint- Gall se concentrent uniquem ent su r les scènes d e la vie de David. Ce disant, je n'exclus pas q u e les im ages d e l'A n cien T estam en t ne soient justem ent destinées à souligner ces liens ty p o lo g iq u es ! M ais n o u s n 'a v o n s p lu s les co n n aissan ces nécessaires à u n tel genre d'interprétation de ces images.

9 E g g e n b e r g e r , op. cit. note 3, p. 162-165.

“ François Av r ilet Marie-Claude Re y n a u d, L es m a n u scrits à p e in tu re s en F ran ce 1 4 4 0 -1 5 2 0 , Paris, 1993.

11 Dans le Psautier de Bamberg, par exem ple : Elisabeth

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P lu s tôt q u 'a ille u rs, la typologie s'e st cristallisée d an s l'illu s tra tio n d u p s a u tie r ; d 'au tre part, au Xle siècle, elle se p erd déjà. Or, on p e u t lire une im age de l'A ncien Testam ent d 'u n e façon typologique, m êm e sans une con­ frontation figurée ou textuelle avec le N o u ­ veau. Les psaum es fon t p artie de la culture générale, d an s l'É glise, a u m o n astère et à l'école ; le contem platif est in stru it des con­ textes compliqués. À Sainte-M arie-M ajeure, la m osaïque rom aine qui représente la rencontre d 'A b rah a m et d e M elchisédech est loin d e n'être q u 'u n e représentation de cet événem ent de l'A n cien T estam ent : la scène sym bolise plutôt l'eucharistie, qui est célébrée au m aître- autel, to u t proche12. Le lecteu r des p saum es savait bien que le titre d u psau m e 33 est m is en parallèle avec le sacrifice d e M elchisédech avec l'eucharistie. Il savait aussi que les versets 12 à 15 de ce psaum e sont cités comme étant la voix de D ieu d ans le p ro lo g u e de la Règle de saint Benoît (v. 12 à 13). C ette Règle constitue un des textes les p lus connus (je cite la Règle

selon l'é d itio n des Sources chrétiennes, p ar

A dalbert de Vogüé et Jean Neufville). Et quid

dicit ? Venite, filii, audite me ; timorem Dom ini docebo vos. « Et q ue dit-il ? Venez, m es fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte d u Seigneur. C ourez, p e n d a n t que vous avez la lum ière de la vie, de p e u r que les ténèbres de la m ort ne vous atteig n en t... Q uel est l'hom m e

12 Beat B r e n k , D ie fr ü h c h r is tlic h e n M o sa ik e n in S. M a r ia M aggiore zu Rom , Wiesbaden, 1980.

qui v eu t la vie et désire v o ir des jours h eu­ reux ? Si, en enten d an t cela, tu réponds : C'est moi ! D ieu te d it : Si tu veux avoir la vie véri­ table et perpétuelle, interdis le mal à ta langue et que tes lèvres ne prononcent point la trom ­ perie. Évite le m al et fais le b ien ... Et quand vous aurez fait cela, j'aurai les yeux sur vous et je prêterai l'oreille à vos prières, et avant que vous ne m 'invoquiez, je dirai : me voici ! Quoi de p lus doux que cette voix d u Seigneur qui n ous invite... Voici que d ans sa bonté le Sei­ gneur nous m ontre le chem in de la vie13. »

C 'e s t p o u r c e tte ra is o n q u e le « concepteur » a placé u ne illustration im por­ tante au début d u psaum e 33. Quel est le m es­ sage de cette im age p ar ra p p o rt à la sym boli­ que de l'eucharistie et au contenu d u psaum e ? La m iniature est la prem ière d 'u n e série qu'on p e u t m ettre en parallèle avec la passio n du Christ. En sim ulant la folie, D avid s'hum ilie, de m êm e que le C h rist s'h u m iliera d an s sa Passion ; or, la Passion, le sacrifice de la Croix, est une condition de l'eucharistie. Cela saute

13 C u r rite dum lum en v ita e h a b etis, n e ten eb ra e m o r tis v o s con praeh en dan t. Q u is e s t h om o qu i vu lt vitam , e t c u p it vid e re d ie s b o n o s ? ... Si v is h a b e re v era m e t p erp e tu a m vitam , p r o ­ h ib e lin gu am tu am a m a lo e t f a c bonum , in q u ire p a c e m et se q u e r e earn. E t cum h a e c f e c e r itis , o c u li m ei su p e r vos e t a u res m ea s a d p r e c e s vestra s, e t a n tequ am m e in v o ce tis dicam vobis. E cce adsu m ! Q u id d u lciu s n o b is a b hac v o ce D o m in i in v ita ta n tis nos, f r a tr e s c a rissim i ? E c ce p ie ta te su a dem on - s tr a t n o b is D o m in a s vim a vitae. L a R è g le d e sa in t B en oît, éd. par Adalbert d e Vo g ü é et Jean Ne u f v i l l e, vol. I-V , Paris,

1971-1972 (Sources chrétiennes, 181-185). D ie B en ed ik tsre-

gel. E in e c h ristlic h e A n le itu n g zu c h ristlic h e m L eb e n , Der vollstàndige Text der Regel übersetzt und erklàrt von Georg

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96 C a h i e r IX d u C R A TH M A

aux yeux, mais nous ne som m e plus habitués à réfléchir selon ces catégories ; aux alentour de l'a n 900, c 'e s t a in si q u e l'o n p e n s a it ! L 'hum ilité représente « le » gran d thèm e des

psaum es et de leu rs illustrations. La Règle de

saint Benoît, elle aussi, consacre tout le chapitre 7 à l'hum ilité en la présen tan t selon le m odèle des douze degrés, m enant ju sq u 'au but, qui est la vision de Dieu14.

Cette Règle était la base de la vie m onas­

tique. W erner Jacobsen a dém ontré com m ent le Plan de Saint-Gall se conform e aux options

de la Règle15. C ertains élém ents spirituels im ­

p o rta n ts de la R èg le so n t illustrés d a n s les psautiers en tan t que via salu tis16 ; il en va de m êm e de l'o rie n ta tio n eschatologique17. Le désir de la vision d e Dieu a com m uniqué son em preinte soit à la Règle, soit à l'illu stratio n des psautiers.

Le com bat en tre le b ien et le m al de­ m eure u n des autres grands thèm es d u P sau ­ tier : le psaum e 90 joue ainsi u n rôle extraordi­ naire. Dès l'ép o q u e p io n n iè re de la fin de l'A ntiquité, le verset 13 en est devenu la base de toute une iconographie. U ne des prem ières représentations s'en trouve à Ravenne : c'est le C hrist des Psaum es18. « Sur leu r m ains ils te

" L a R è g le ...,I, p. 4 7 3 -4 9 1 .

15 W em er JACOBSEN, D e r K lo ste r p la n von St. G a llen u n d d ie

k a ro lin g isch e A rchitektur. E ntw icklu ng u n d W an del von Form u n d B edeu tu ng im fra n k isch en K irc h en b a u zw isch en 751 und 8 4 0 ,Berlin, 1992, p. 2 5 4 s.

16L a R è g le ...,prologue 4 8 ; chapitre 70, 6-7. 17 P rologue 21 ; chapitre 4 ,4 1 - 5 0 et passim .

18 qu o n ia m a n g e lis su is m a n d a b it d e te u t c u s to d ia n t te in

p o rte ro n s p o u r q u 'à la p ie rre to n p ie d ne heurte ; sur l'aspic et la vipère tu m archeras, tu fouleras le lionceau et le dragon. »

Dans ce contexte, c'est l'im age d u P sau ­ tier d e S tuttgart qui nous m ontre le prototype de cette iconographie. Or, le peintre, qui œ u ­ v ra it à P aris a u to u r d es années 820/830, a combiné le C hrist des Psaum es avec les scènes de la tentation. Le verset 11 d u m êm e psaum e fait ju stem en t allusion à la ten tatio n : « Il a p o u r toi donné ordre à ses anges de te garder en toutes tes voiles. » Le C h ristu s Victor, lui aussi, est très proche d u C hrist hum ilié, et de l'hum ilité de D avid19.

M ais re to u rn o n s au p rem ier p sau m e : « H eureux l'h o m m e qui ne su it pas le conseil des im pies, ni ne s'arrête dans la voie des éga­ rés, ni ne s'assied au siège des rieurs, m ais se plaît dans la loi de Yahvé, et m u rm u re sa loi jour et n u it20 ! »

C om m ent pourrais-je m ieux m ettre en évidence ce qui m e tie n t p articu lièrem en t à cœ ur, q u 'e n ch o isissan t l'in itia le « B » d u Psautier d u m onastère d'Engelberg, en Suisse

om n ibu s v iis tu is in m a n ib u s p o rta b u n t te n e f o r te offen d a s a d la p id e m p e d em tuum ; su p e r a sp id e m e t b a siliscu m a m b u la b is e t c o n c u lc a b is leo n em e t d ra c o n e m . Wilhelm SCHLINK, D e r B ea u -D ieu von A m iens. D o s C h ristu sb ild d e r g o tisch en K ath e- d ra le , Frankfurt a. M. und Leipzig, 1991, p. 92.

19 Christoph Eg g e n b e r g e r, « Der Mensch lebt nicht vom Brot

allein. Die Versuchung Christi in Zillis », F estsch rift f u r H er­

m ann F illitz zu m 70. G e b u r ts ta g , A a ch en er K u n stb la tte r, 60,

1994, p. 237-244.

20 B ea tu s v ir q u i non a b iit in c o n silio im p io ru m e t in via p e c - ca to ru m non s te tit... s e d in le g e D o m in i vo lu n ta s e iu s e t in leg e eiu s m ed ita b itu r d ie a c n o d e .

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Un ea u t r ef o r m ed'e x ég èsed e s Ps a u m e s 97

(ms 113, d atan t d u XlUe siècle) ? D avid joue la lyre et reg ard e, v ers le haut, la colom be d u Saint-Esprit. O r, d a n s u n contexte d'A n cien Testam ent, il n 'a p p a ra ît q u 'u n e seule fois. Il n 'est pas su rp re n an t que ce soit dans le P sau ­ tier (psaum e 50, précisém ent au verset 13), non pas d an s le sens pentecostal, m ais le lecteur médiéval - je m e perm ets cette généralisation -

Ta interprété com m e suit : Ne projicias me a facie

tua, et sp iritu m sanctum tuum ne auferas a me,

« ne m e rep o u sse p as loin de ta face, et ne m 'enlève pas ton esprit de sainteté ».

Le psau m e 50 m arque le cœ ur de la p en ­ sée d a v id iq u e et de la relation typolo g iq u e entre D avid et le C hrist. Barbara Blum er dit très ju stem en t d a n s son article de la R e v u e suisse d'art et archéologie : Durch die Kombination von H eilig-G eist-Taube und D avid w ird künstle- risch die heilsgeschichtliche Beziehung zwischen Altem und Neuem Testament im Sinne von Weis- sagung und Erfüllung zum Ausdruck gebrachf21. D avid est, selon la généalogie d e saint M at­ thieu, u n p ré c u rse u r - ou « le » p ré c u rse u r - du Christ.

Le beatus vir est représenté dans le P sau­ tier d'U trecht, tan d is que le Psautier d e S tutt­ g a rt m o n tre le C h ris t à sa p la ce . Le « concepteur » d u P sautier d 'o r de Saint-Gall,

21 Anna Barbara Bl u m e r, « Codex 113 aus Engelberg - ein

Privatpsalterium des 13. Jahrhunderts », R evu e su is se d ’a r t e t d ’a r c h é o lo g ie , 50, 1993, p. 158 : « Sous le signe de l ’histoire du salut, la relation entre l’Ancien et le Nouveau Testament trouve son expression artistique dans la com binaison de la colombe du Saint-Esprit et de la figure de David. »

de son côté, a inséré u n so m ptueux diptyque en confrontant saint Jérôme, le père de l'Église d u IVe siècle, avec l'initiale « B » d u prem ier verset d u psaum e. Il se tie n t d eb o u t dans un cadre architectonique richem ent décoré. O n ne p e u t que penser à la form ule d u saint dans sa

cellule (im Gehause), si on associe l'im age avec

la gravure sur cuivre de D ürer.

O n po u rra se d e m an d e r si les deux pa­ ges ont été conçues com m e u n diptyque. Le style y contredit ; mais aussi le fait que la page 14 constitue la d ern ière d u p rem ier cahier, tandis que la page 15, qu i porte l'initiale, ou­ vre le deuxièm e. Mais qu'est-ce qui a été déci­ sif ? le « concepteur » Ta v o u lu ainsi, et ce n'est certainem ent pas p ar hasard. Les arbres floris­

san t su r Yaedicula - die Blütenbdum e, comme

n o u s disons en allem an d - qui flanquent la figure de saint Jérôme, d ev ien n en t ainsi une illustration d u verset 3 d u p rem ier psaum e, où

il est question d u beatus v ir : « Il est comme un

arbre planté auprès des cours d 'eau 22. »

Toutes les im ages q u i accom pagnent un psaum e doivent être évaluées selon le degré d e la q u a lité litté ra ire d e ce p sau m e . L 'im p o rtan t psaum e 17 ch an te la victoire du juste : « D u m aître de chant. D u serviteur de Yahvé, David, qui adresse à Yahvé les paroles de ce cantique, qu and Yahvé l'e u t délivré de tous ses ennemis et de la m ain de Saül. »

~ e t e r it tam qu am lignum q u o d p la n ta tu m e s t se c u s decu rsu s aqu aru m q u o d fru c tu m suum d a b it in te m p o re su o e t fo liu m eiu s non deflu et e t om nia qu aecu m qu e f a c ie t prosperabu n tu r.

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98 Cahier IX d u C R A T H M A

D om Pierre Salmon nous a m ontré dans son édition des titres chrétiens des psaum es, des T ituli Psalmorum que les lecteurs ont to u ­ jours eu de la peine à com prendre23. Il les faut com m enter. Or, les m iniatures tout comme les

titu li sont des élém ents im portants de ce com ­ m en taire ind isp en sab le. Ceci dit - je ne le p ren ds pas au pied de la lettre - l'im age intro­ d u it le lecteur à l'atm osphère, au contenu et au tim bre d u psaum e. Les psaum es étant connus, les im ages devaient d ép asser la sim ple expli­ cation ; les im ages d e v ien n e n t l'o b jet de la m éditation, de l'inspiration. Pour reprendre la

Règle de saint Benoît, on y trou v era justem ent les notions de la d y n am iq u e et d e l'extase ; c 'e st d an s ce contexte q u 'il faut placer nos images.

Le titu lu s d u p sau m e 17 souligne la si­ gnification de ce texte im portant. Dans la série des titu li éditée p ar D om Salmon, je lis : D avid in sim ilitu din e C hristi dicit. Dans le P sautier d 'o r de Saint-Gall, on p o u rra it le m ettre sous l'im age, en guise de légende. C 'est A ugustin qui a form ulé le prem ier cette pensée24. La cin­

quièm e série des tituli se base su r O rigène ;

q u a n t à lui, il ren v o ie à la te n ta tio n du

C hrist25 : Quod ipse fundator sit Ecclesiae et eam a

tem ptationïbus m ultis eripiat. Ainsi, le psaum e

23 Dom Pierre Sa l m o n, L es « T itu li P sa lm o ru m » d e s m anu s­ c r its la tin s , Città del Vaticano, 1959, S. 9-12 (Collectanea Biblica Latina vol. XII).

“ S a l m o n , op. c it., p. 57. Sancti Aurelii A u g u s t i n i , E narra- tio n es in P sa lm o s, Tumhout, 1 956, S. 9 4 (Corpus Christiano- rum, Series latina, XXXVIII).

25 S a l m o n , op. c it.,p. 139.

17 se rapproche d u p sau m e 90 déjà cité. En outre, le verset 3 d u psaum e 17 se retrouve au psau m e 90 : « Yahvé est m on roc et m a forte­ resse, m on libérateur, c'est m on Dieu26. »

Et c'est ainsi que le psaum e est illustré en m ettan t sur le m êm e p lan Dieu, le C hrist et le roi David. Ce d ern ier est représenté d ans la pose d u roi-juge : il agit au no m de Dieu. La

m ain de Dieu ne tolère aucun doute. Le titulus

précise : David in sim ilitudinem Christi dicit. La m iniature a sa place bien déterm inée dans le P sautier d 'o r ; elle est la prem ière illustration d 'u n psaum e dans le m anuscrit. Le titre ancien testam entaire et l'im age em brassent le contenu d u psau m e entier, m êm e d u p sau tier : « Toi qui sauves le peuple des hum bles, et rabaisses les yeux hautains », com me le d it le verset 28. C 'e st la notion centrale de l'h u m ilité qui se présente ici à nouveau.

Je term ine avec le P sau tier de Folchart (Codex Sangallensis 23) ; il fait partie des rares m anuscrits illustrés de l'abbaye qui p eu v en t être d atés27. C ette d a ta tio n em b rasse un e

26 Psaume 17, 3 : D o m in a s firm a m e n tu m m eum e t refugium m eum e t lib e ra to r meum, D e u s m eu s a d iu to r m eu s e t sp e ra b o in eum , p r o te c to r m eu s e t c o rn u s a lu tis m e a e e t s u s c e p to r m eus. Psaume 90, 2 : D ic e t D o m in o s u s c e p to r m eu s e s tu e t refugium m eum D e u s m eu s s p e ra b o in eum.

27 P sa lte riu m F o lch a rd i (S tifts b ib lio th e k San kt G allen , Cod. 2 3). F arb m ik ro fich e-E d itio n , B esc h re ib u n g d e r buchkü nstle- risch en A u ssta ttu n g von Christoph Eg g e n b e r g e r, München,

1989 (Codices illum ina» medii aevi, 11). Christoph Eg­

g e n b e r g e r, M itte la lte r lic h e K r e u z e s v is io n e n - Z u r Q [u id G lo ria ris]-I n itia le im F o lch a rt-P s a lte r , C o d ic e s San gallen ses, F e stsc h rift f u r Joh an n es D u ft zu m 80. G e b u rtsta g , Sigmarin- gen, 1995, p. 81-92.

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Un ea u t r ef o r m ed'ex é g è s ed e s Ps a u m e s 99

m arge de vin g t ans, et si on considère le m a­ n u sc rit com m e u n e co m m a n d e d e l'a b b é H artm ut, cette m arge se ré d u it aux d ouze an­ nées de son m andat, de 872 à 883. Je m e con­ centre su r la troisièm e d o uble page 134/135, où les enlum ineurs on t traité le p sau m e 51, c'est-à-dire le d éb u t d u deuxièm e tiers d u p sau tier. L 'in scrip tio n en est : A u ferat hune lïbrum nullus hinc omne per aevum / Cum Gallo partem quisquis habere v e lit, « Q ue p e rso n n e n'enlève jamais d'ici ce livre / S'il v e u t avoir avec Gall sa p art de béatitude. »

Cette double page est le chef d 'œ u v re, non seulem ent de ce m anuscrit, m ais aussi de l'a rt saint-gallois d u livre, et en général de l'en lu m in u re de la fin d e l'é p o q u e caro lin ­ gienne. Les deux pages s'a d a p te n t en u n en­ sem ble m o n um en tal d a n s u n jeu raffiné de couleurs. Les tons b le u lég er d es c ad res s'intensifient depuis la gauche vers la droite. À la page 134, il n 'y a que de m inces traits bleus qui, su r fond p o u rp re, e n cad ren t les b an d es dorées et serties de vert. À la page 135, il a p ­ p araît bien q ue la volo n té d e tra n sp o se r à l'enlum inure l'im pression d'éclat p ro d u ite p ar l'orfèvrerie était devenue u n véritable principe créateur.

Le bleu -v ert de la croix qui occupe le centre de l'im ag e re p re n d la coloration d u cadre. L'im pression donnée p ar la légère tona­ lité bleu a po u r effet que la croix semble planer dans u n indéfinissable lointain. Elle reste inac­ cessible, enferm ée dans le treillis des entrelacs de l'initiale « Q » (uid gloriaris in m alitia, qui potens es iniquitate ?). Toutefois, cette inaccessi­ bilité d e la croix n 'a en soi rien de statique, rien d'inam ovible. Le treillis doré a davantage la v aleu r d 'u n enclos tra n sp aren t richem ent

orné d 'u n e sorte d 'é tu i p o u r la croix ; il m ar­ que la distance respectueuse q u 'il doit y avoir e n tre le s p e c ta te u r e t le sig n e sacré. L'im pression d'ém ail donnée p ar la croix sug­ gère u n em p ru n t à la trad itio n artistique des îles britanniques. D ans l'Évangéliaire de Lin-

disfarne et d ans le Book of Kells, les m oines

enlum ineurs avaient créé des principes que les artistes saint-gallois on t développés ju sq u 'à leur plus haute perfection.

La croix devient le signe de salut, de ré­ dem ption, ainsi que l'énonce l'inscription. On constate encore u n e fois u n e étroite liaison entre le texte et l'im age, ce qui est une caracté­ ristique fondam entale de l'a rt saint-gallois du livre, m êm e si on ajoute le texte d u psaum e 51 : « P o u rq u o i te glorifies-tu d e ta m alice, tyran ? tu ne rêves que de nuisance. » L'image y rép o n d : la croix co n d u it les tyrans à leur perte.

L 'im portance de cette im age de la croix ne reste p as m oins basée su r les titre - soit

biblique, soit chrétiens - qu e su r la Règle de

saint Benoît. A près ce que nous venons de dire, ce fait est p eu su rp ren an t. D ans le prologue déjà, la croix est placée au centre de la spiri­ tualité de la Règle ; ici aussi, la croix est le si­ gne de l'obéissance jusqu'à la mort.

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1 0 0 C a h i e r IX d u C R A TH M A

J'espère avoir p u vo u s d o n n er u n petit échantillon de ce que je considère comm e une nouvelle forme d'exégèse des psaum es, dans la so m p tu o sité d e deu x chefs d 'œ u v re de l'enlu m in ure carolingienne tardive. Le profes­ seu r Riché avait, au cours d e la discussion,

p récisé q u 'il n 'y a p a s eu , à Saint-G all, d'exégètes renom m és. C 'e st l'im ag e qui p re ­ nait la place d e l'exégèse écrite.

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Fig. 1  : Saint-Gall, Bibliothèque abbatiale, Cod. 22, f° 2. Frontispice, David.
Fig. 2 : Saint-Gall, Bibliothèque abbatiale, Cod. 22, f° 14. Frontispice 2, Jérôme.
Fig. 3 : Saint-Gall, Bibliothèque abbatiale, Cod. 22, f° 59. Psaume 26, Onction de David par Samuel.
Fig. 4 : Saint-Gall, Bibliothèque abbatiale, Cod. 22, f° 99. Psaume 41.
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