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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Le Musée National des sciences et de l'industrie : un centre de ressources

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LE MUSEE NATIONAL DES SCIENCES ET DE L'INDUSTRIE UN CENTRE DE RESSOURCES

Gérard COURTIEUX

Responsable des Services Informatisés Musée National des Sciences et de l'Industrie

Résumé : Récemment, des débats importants sur de grands choix technologiques sont parvenus jusqu'au plublic : lënergie nucléaire, l'informati-sation de la société, la biologie industrielle par exemple. A cette occasion, on a pu constater que le public pouvait difficilement participer à ces débats faute d'une cu1tur2 technique et scienti-fique suffisante.

Cette situation a sans doute joué dans la décision prise par le gouvernement français au début de 1979 de commencer la construc-tion d'un "Musée Naconstruc-tional des Sciences et de l'Industrie" qui doit ouvrir ses portes en 1984 et où l'on attend 20 000 visiteurs par jour.

Dans ce lieu dédié non pas à la conservation d'objets mais à la présentation interactive de la science moderne et de ses réalisa-tions, l'informatique jouera un grand rôle. Cette communication tente de décrire comment l'informatique peut être utilisée pour faciliter l'interaction du public avec les présentations. Il est suggéré qu'il s'agit là d'une nouvelle forme d'éducation, dont quelques problèmes sont décrits.

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-Pour remplir sa mission, le Musée de La Vilette doit répoodre à deux objec-tifs généraux iIilportants. D'une part il doit permettre l'a,:..,:::~s ch.1 plus gr3r1d nombre à la connaissance scientifique et technique~ d'autre part il doit mon-trer ce qu'est la capacité nationale dans les domaines de la conception et àe la réalisation scientifique et industrielle.

Il siest créé en effet une distance ano~ale entre 1lhoQ~e de la rue et les développe:oents récents des sciences et de l'industrie, i l faLit donc 2ider le public à se réapproprier cet élément essentiel de la culture moderne. Par ailleurs la France est devenue une grande nation technologique et indusrielle et les Français n'ont sans doute pas suffisam~ent pris conscience ëe ce que cela comporte de possibilités et de contraintes ?our leur avenir.

Le Musée doit donc participer à l'information et à la formation du public sur les gands aspects des politiques industrielles dont i l voit (ou peu: voir à terme) les effets, quotidiennement, dans sa vie individuelle et collective.

Tout cela conduit à l'idée fondamentale que le musée sera un centre de res-~ regroupant des activités diverses en un ensemble cohérent.

Pa rmi ces res sources ci tons les expositions permaner,tes qui occuperont 30 000 mètres carrés, les expositions temporaires, les "thèques" (bibliothè-que, vidéothèque, cinémathèque, photothèque), la salle de cinéma hémisphé~i­ que, le planétarium, les moyens affectés aux clubs scientifiques ou aux jour-nalistes scieotifiques, les services de formation et de publication,

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Bien entendu l'informatique sera, avec les techniques audio;>--visuelles, un support essentiel de ces ressources. On trouvera par exemple dans les exposi-tions permanentes les outils les plus récents de la micro-informatique pour offrir des jeux didactiques, des simulations ou des moyens d'accès à de peti-tes banques de données. Dans les médiathèques les audio-visuels numérisés se-ront accessibles automatiquement sur des écrans individuels.

Mais l'informatique ne sera pas qu'une énergie au service des nombreuses ac-tivités du Musée. L'informatique, combinée aux télécommunications, sera elle-même une ressource individualisée sous la forme d'une centre serveu~ télé~a­ tique offrant des services d'information et de calcul divers, accessibles des différents lieux du Musée, et surtout, accessibles de l'extérieur du Musée.

Il faut bien voir en effet que le Musée National des Sciences et de l'Indus-trie au~a des partenaires et des compléments indispensables en France comme à l'étranger musées spécialisés de province, maisons des Jeunes et de la Culture, Clubs et Associations Scientifiques, Institutions de formation ini-tiale et continue, musées étrangers enfin.

Couronnant cette constellation, le Musée se doit de mettre en place des mo-yens télématiques de liaison et d'échange, modernes et efficaces.

L'intérêt de ce centre serveur se trouve également dans la contribution que doit apporter le musée à la mise en place des grandes actions de politique industrielle en réalisant des préfigurations didactiques et démonstratives. A cet égard, il est certain que de telles aplications grand public de la télé-matique, utilisant en particulier le Vidéotex, vont avoir un impact social et économique important, à court terme.

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-Indiquons finalement que cette ressource décentralisée permettra aussi l'ac-cès des autres ressources du musée aux handicapés qui ne peuvent pas se dé-placer, ou aux enfants scolarisés depuis leurs salles de classe.

l - UN NOUVEAU CONCEPT D'EDUCATION

Ainsi de nombreux dispositifs informatisés seront proposés au public tout au long de sa visite dans le expositions thematiques ou les ateliers, comme cans les restaurants ou les lieux d'accueil. Il faut imaginer que plusieurs cen-taines de claviers ou d'écrans seront ainsi en permanance accessibles aux quelques milliers de personnes présentes.

Par ailleurs, on a mis en .valeur la nécessité de faire comprendre au grand public' le sens de l'évolution scientifique et technologique qui transforne notre société et la nécessité de lui donner les éléments et les outils d'une réflexion personnelle.

Cet environnement très particulier pose plusieurs problèmes nouveaux à l'in-formatique et aux informaticiens :

- les visiteurs ne seront pas encadrés et devront pouvoir se servir seuls des dispositifs infonmatisés,

- ces dispositifs devront être adaptés aux besoins et aux possibilités d'in-dividus de formation et d'âge très différents,

- i l faudra lutter contre une impression possible de fouillis et permettre à chaque visiteur de trouver un cheminement cohérent dans l'acquisition as-sistée par ordinateur des connaissances et des concepts.

La mise en place des systèmes informatiques du musée qui va s'échelonner de 1981 à 1984 va donc conduire à l'étude de problèmes spécifiques tels que:

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- l'ergonomie des dispositifs informatisés l'interaction homme-machine (le dialogue) - la structuration de l'information

- la restitution de l'information (sa présentation)

L'étude de ces problèmes sera faite avec comme contrainte principale la cohé-rence globale des diverses manifestations de l'informatique aux yeux du pu-blic. Il ne nous semble pas souhaitable en effet de multiplier les démonstra-tions ou les présentadémonstra-tions étonnantes mais spécifiques, car à vouloir accen-tuer l'aspect de science fiction des applications de l'informatique on ·ris-querait de masquer les concepts quelle serait censée expliciter'

Examinons plus en détail ces quatre points

l.1 ~!~0E.0:!:i!. ~e~ ~i~P.':.s~t~f~ ~ni0.::m~t~s~s.

Il s'agit essentiellement des problèmes liés aux "entrées/sorties· cla-viers, touches de fonction, photostyle, écran tactile et collimateur en

en-trée, écran en sortie.

Voici quelques exemples des problèmes qu'il faudra résoudre dans ce domaine:

- forme et couleur des dispositifs appropriée à leur fonction : il faut pou-voir reconna1tre aisément par la forme et la couleur ce qui a fonction de simulation, de base de donnée, d'enseignement ou de jeu. Une codification visuelle particulière devrait aussi indiquer le niveau de complexité auquel il faut s'attendre dans l'accès à chacun des dispositifs.

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-- Confort du poste de travail : il faut penser aux enfants pour lesquels les claviers ou les écrans doivent être placés plus bas et plus près du siège que pour un adulte. Certains pestes de. travail doivent aussi être adapatés pour être utilisables par différents types de handicapés. Suivant l'utili-sation qui en sera faite, le confort du poste de travail peut varier : un poste destiné à une présentation didactique doit pouvoir accepter 2 ou 3 personnes confortablement assises pendant l ou 2 heures, alors qu'un poste destiné au guidage est utilisé pendant quelques minutes.

Simplicité d'usage peu de personnes savent actuellement· se servir d'un clavier de machine à écrire. Il faudra donc simplifier les claviers, fai=e

fabriquer des claviers spéciaux avec des symboles sur les touches joua~t le

rôle de clés de fonctions, ou peut être supprimer les claviers dans

cer-tains cas, pour les remplacer par des dispositifs qui ne nécessitent par

d'épeler les mots. Il faudra aussi veiller à la robustesse des dispositifs, et à une protection discrète contre le vandalisme.

J.2 Interaction homme-machine.

-Plusieurs formes de dialogue sont possibles pour interagir avec un autooatis-me dans les fonctions déjà ciEées. On peut utiliser un dialogue non directif en language naturel ou par mots-clés, ou un dialogue directif par questions à choix multiples, touches préprogrammées ou menus à désigner sur un écran. A supposer que le problème informatique soit résolu, ce qui n'est pas encore le cas, l'usage de questions libres en language naturel pose le difficile problème de la communicat ion quelle proportion de ce qu1il est COnvenu d' appeler le grand public est en mesure de former sur un sujet donné des

phrases syntaxiquement correctes, ayant un sens, et de plus dépourvues

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Il faudra donc prévoir pour chaque poste de travail des tech~ique~ diverses et compléme~tairesqui permettent à l'usager un mode d'expression e~ accord avec Son niveau de connaissance et son niveau de maîtrise des moyens de communication trouvés habituellement dans la vie sociale. Il est vraisem-b1able que de toutes façons u~e fractio~ des visiteurs ne pourra pas (pour des raisons objectives) ou ~'osera pas (pour des raisons subjectives) uti-liser les automatismes qui lui seront proposés pour apprendre.

1.3 Structuration de l'information.

Il s'agit là de savoir quelles sont les représentations mentales que le pu-b1ic peut avoir, à priori, des do~ines dans lesquels il veut compléter sa connaissance. Dans chaque thème scientifique, des questions apparemment voisines peuvent nécessiter des réponses totalement différentes et vice versa. Doit-on organiser les diverses banques d'information scientifique en réseaux sémantiques ? Cela serait sans doute souhait~ble, mais ce mode de représentation suppose d'une part que le questionneur soit intelligent et éduqué et d'autre part il se peut que des contraintes techniques ne le per-mettent pas. Ce serait sans doute le cas si, pour des raisons de cohérence globale on devait généraliser des modes de res ti tution de l' infonnation type Télétel (pages organisées en arbre).

1.4 Restitution de l'information

La qualité des graphismes et plus généralement le confort visuel sont des problèmes aussi importants à résoudre que ceux posés par les moyens d'en-trée. On devra sans doute généraliser l'utilisation de la couleur, des ima-ges animées et l'affichage sur des écrans de grande dimensions.

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-Pour augmenter le nombre de participants il est prévu que certaines simulations ou certains jeux pédagogiques donnent lieu à des affichages sur

,

très grand écran pour plusieurs dizaines de personnes.

? - EX PERlMENTATIONS

Il s·erait sans doute difficile dans l'état actuel de nos connaissances. de donner une réponse à la plupart des problèmes qui viennent d'être évoqués. En effet un tel environnement éducatif n'a encore jamais été réalisé à c·ette échelle.

La réussite de l'interaction public-informatique au musée National des Sciences et de l'Industrie de la Villette est donc liée à une étude approfon-die de ·chacun des problèmes qui ont été cités. Ces études seront faites par des préfigurations de chacun des systèmes informatique~et par leur test en vraie grandeur avant l'ouverture du musée. C'est ainsi que dès ·1981 sera mise en place la maquette du Serveur Public Informatique d'Informations Scientifi-ques et PédagogiScientifi-ques (S2 pI2). Ce système informatique sera l'un des serveurs du projet Télétel. Dès la rentrée scolaire de 1981 il doit offrir principale-ment dans les écoles et les foyers de la région de Vélizy - Versailles équi-pés du .dispositif Télétel, l'accès à des programmes en particulier certains de ceux qui ont été réalisés dans l'expérience dite des 58 lycées menée en France de 1972 à 1979.

Des moyens de courrier électronique et de suivi pédagogique seront mis en place sur le serveur, et l'expérience sera suivie par un groupe de travail à la fois sur le plan technique et sur le plan pédagogique, en relation avec les diverses Administrations concernées. Progressivement, à partir de 1982,

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de courrier électronique entre les clubs scientifiques français (francophones à plus long terme). A chaque étape des moyens d'évaluation seront mis en pla-ce en commun avec les utilisateurs.

Une autre expérimentation qui sera menée dès 1981 consiste à faire faire une évaluation précise de tous les logiciels ludiques et pédagogiques pour micro ordinateur auxquels il est possible d'avoir accès en France COmme à l'étran-ger.

3 - CONCLUSION

En s'appuyant sur des moyens télématiques le Musée National des Sciences et de l'Industrie introduit un nouveau concept dans l'enseignement: une res-source éducative disponible en permanence, adaptée à une grande diversité de personnes, sur la base d'un accès personnalisé et autonome à des ressources informatiques puissantes.

Cet environnement éducatif nouveau est celui que nouS trouvons de plus en plus dans la vie de tous les jours du fait de la diffusion des ordinateurs personnels et des réseaux (Télétel, villes cablées en fibres optiques, satel-lites de diffusion directe).

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-Les lieux du savoir et de l'apprentissage tendent ainsi à ce multiplier en dehors des institutions traditionnelles de formation initiale et continue, mais contrairement à ce que l'on pourrait penser ce phénomène pose sans doute plus de problèmes qu'il n'en résoud. C'est une tâche de la recherche que d'analyser ses multiples implications et d'apporter des éléments de réponse aux problèmes nouveaux.

Réf. La conception d'ensemble du Musée National l'Industrie, A. LEBEAU, Octobre 1980.

Références

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