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Gasparotto G.-Guillaumin J.-Y. (edd.), Isidore de Séville. Étymologies, livre III, De mathematica

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Les archives mauristes sont d’une richesse inépuisable. de l’Epistola fratris Odonis abbatis ad fratrem Ansellum, je n’ai pas trouvé de transcription provenant de Saint-allyre, mais j’en ai découvert une autre copie, extraite d’un manuscrit, lui aussi égaré, de Villeneuve-lès-avignon (Paris, BnF, lat. 12771, p. 134, a. 1679). il s’agit d’un billet assez court, qui commence par les mots : « Frater odo abbas gratiae dei dono sincera charitate sibi diligendo fratri ansello salutem. Superiori in loco obtemperantes… ». J’en donnerai bientôt l’édition commentée dans les Comptes rendus des séances de l’académie des inscriptions et Belles-Lettres. Qu’il me suffise ici de signaler que cette lettre, jusqu’ici ignorée des historiens, confirme la relation d’anseau avec abbon de Fleury : « … quoniam te constat ad genua beatissimae memoriae abbonis communis patris Bene-dicti educatum literis, qui gladio truculentorum Wasconum sanguinis effusione martirio coronari meruit… ». de plus, elle révèle qu’odon avait été l’élève d’anseau, et ruine la théorie – imaginée à date récente et reprise par les derniers mots du sous-titre de Gamberini – selon laquelle le visionnaire n’était autre que le commanditaire. odon en effet s’y exprime ainsi : « Quidam frater et monachus mihi, in tuae praesentiae auditu, noue scilicet et mirande uisionem – rem miram ! – retulit narrando… ». Le visionnaire était donc bien un moine anonyme, comme on le croyait jadis, qui, au retour d’un pèleri-nage à Reims, avait relaté sa vision en présence des deux hommes.

La lettre d’odon fait allusion à Horace et Grégoire le Grand et témoigne d’un certain niveau culturel. Certains termes en sont repris dans la réponse de son maître, qui se révèle subtile et plus sophistiquée que ne le donne à penser l’édition de Gamberini (p. 4-5). en effet, l’incipit d’anseau est une sentence d’Hégésippe, reprise par défenseur de Ligugé, Liber scintillarum 58, 63 : « Paucis praesse natura dedit, pluribus obtemperare ». Son explicit est tiré de la préface du De arithmetica de Boèce : « non maiori censebitur auctor merito quam probator ». et deux tournures proverbiales sont exploitées dans le corps du texte : « Sciens et prudens, in flammam misi manum », « quod factum est non potest esse infectum » (cf. august otto, Die Sprichwörter und sprichwörtlichen Redensarten der Römer, Leipzig, 1890, p.  138 no  671 et p.  129 no  627). Qu’une lettre quelconque soit

tissée d’allusions intertextuelles n’a rien de surprenant. Pascale Bourgain vient justement de rappeler qu’un tel procédé était habituel chez abbon de Fleury (Abbon, un abbé de l’an mil, turnhout, 2008, p. 390) et qu’il est attesté durablement au moyen Âge. mais la lettre d’un auteur à son commanditaire est une occasion toute spéciale de déployer son talent. Cette réalité devrait être mieux prise en compte par les éditeurs, lorsqu’ils en recherchent les sources à partir des banques de données textuelles.

François dolbeau

Isidore de Séville. Étymologies, livre III, De mathematica, texte établi par †  Giovanni Gasparotto avec la collaboration de Jean-Yves Guillaumin, traduit et commenté par Jean-Yves Guillaumin, Paris, Les Belles Lettres, 2009 (auteurs latins du moyen Âge), 193 p.

après les livres ii, iX, Xii, Xiii, XVii, XViii et XiX, la nouvelle édition des Étymo-logies d’isidore de Séville, publiée par la collection « auteurs latins du moyen Âge » et destinée à remplacer celle de W. m. Lindsay (oxford, 1911), accueille maintenant le livre

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iii, qui a pour objet les quatre sciences mathématiques, le quadriuium : l’arithmétique, la géométrie, la musique et l’astronomie.

Les changements par rapport à l’édition de W. m. Lindsay sont importants. Le plus visible concerne la numérotation des chapitres, modifiée dans le chapitre 6 à partir du § 5, et surtout dans l’ensemble du livre à partir du ch. 14 : comme le ch. 14 de W. m. Lindsay est reporté en appendice, la numérotation de tous les chapitres suivants est décalée d’une unité (ch. 15-71 dans l’édition d’oxford = ch.  14-70 ici). Ces choix, justifiables d’un point de vue scientifique, sont critiquables d’un point de vue pratique, car c’est la capitu-lation de F. arévalo (et donc de la Patrologie latine) et de W. m. Lindsay qui a fait réfé-rence jusqu’à aujourd’hui, et il est inutile de compliquer la tâche de ceux qui voudront renvoyer au livre iii des Étymologies (J.-Y. Guillaumin lui-même est obligé de renvoyer à la capitulation traditionnelle, p.  127 n.  305). Quoi qu’il en soit, il est effectivement probable que le ch. 14 de W. m. Lindsay (appendice i ici), présent seulement dans les manuscrits hispaniques, soit une interpolation : il est néanmoins dommage que soient ignorés les articles fondamentaux de m. Huglo, en particulier « Les diagrammes d’har-monique interpolés dans les manuscrits hispaniques de la Musica Isidori », Scriptorium, 48, 1994, p. 171-186, et plus récemment « La tradición de la Musica Isidori en la Penín-sula ibérica », dans Hispania vetus. Manuscritos litúrgico-musicales. De los orígenes visigóticos a la transición francorromana (siglos ix-xii), éd. S.  Zapke, Bilbao, 2007, p. 61-92.

Les appendices ii et iii fournissent l’édition de deux autres passages, incorporés dans certains manuscrits aux ch. 50 et 52 (51 et 53 de W. m. Lindsay). Pourtant, l’inauthenti-cité de ces extraits n’est pas évidente : quand la seule explication fournie par les éditeurs (p. 164) est que « beaucoup de mss. ignorent » ces passages (sans même préciser quels mss. les comportent), c’est pour le moins rapide. il est vrai que ces passages sont omis par IDQYTUW&, mais ils sont conservés par ABfHKMXCZ (si du moins j’ai bien compris l’apparat critique qui est seulement négatif). La définition du sous-multiple superpartiel (6,13) est omise par un nombre plus élevé de mss. (IDBQfKMWC), et pourtant cela n’em-pêche pas les nouveaux éditeurs de la considérer comme authentique. on pourrait ajouter comme autre argument en faveur de l’inauthenticité de ces passages qu’il s’agit d’ex-traits du De natura rerum d’isidore ; mais de nombreux autres passages du De natura rerum se retrouvent dans le livre iii des Étymologies : isidore n’hésitait pas à se recopier lui-même s’il le jugeait utile. La tradition manuscrite ancienne des Étymologies vient d’être revue par V. von Büren, « La place du manuscrit ambr. L 99 sup. dans la transmis-sion des Étymologies d’isidore de Séville », dans Nuove ricerche su codici in scrittura latina dell’Ambrosiana. Atti del Convegno (Milano, 6-7 ottobre 2005), éd. m. Ferrari et m. navoni, milano, 2007 (Bibliotheca erudita, 31), p. 25-44. or V. von Büren accorde une très grande importance à L* (Leiden Voss. lat. fol. 82) et aux mss. italiens (KM, auxquels elle rattache A), qui, selon elle, suffiraient à reconstruire l’archétype des Étymo-logies ; si sa théorie est juste (ce qui n’est pas certain), il faudrait en déduire que les deux passages des ch.  50 et 52, transmis par AKM et L*, ne sont pas interpolés. toutefois V. von Büren se contredit elle-même puisqu’elle juge (p. 34) que les deux passages en question sont bien des interpolations ! Bref, il faudrait revoir l’ensemble de la question, et pour des cas aussi difficiles à résoudre, la solution prudente de W. m. Lindsay, qui consiste à mettre les passages suspects entre crochets, mais sans les exclure totalement du texte, est finalement la meilleure. entre les textes « authentiques » et « inauthentiques », il

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faut se résoudre à admettre l’existence d’une catégorie intermédiaire : « douteux ». Qu’il soit permis aussi de revenir sur le ms. Leiden Voss. lat. fol. 82 qui, selon V. von Büren, est le modèle direct de Reims Bm 425 (f) ; si elle a raison, il faut donc collationner le ms. de Leyde plutôt que celui de Reims, et même si elle a tort, on ne peut pas ignorer une copie que W. m. Lindsay datait du ixe s. (voir son introduction p. ix), mais qu’on situe

aujourd’hui au viiie-ixe s. (voir CLA X, 1581).

Bien qu’il s’agisse d’un problème beaucoup moins important (puisqu’il ne s’agit que d’un mot-outil), un cas semblable se pose pour le second autem de 53,2. Ce terme est absent de la majorité des témoins (raison pour laquelle W.  m. Lindsay l’avait rejeté), mais il est attesté par la famille italienne (ce qui explique probablement son acceptation par les nouveaux éditeurs). Une des difficultés majeures de la tradition des Étymologies est de savoir quelle importance il faut accorder à la famille italienne (KM). L. Holtz, dans son compte rendu de l’édition du livre ii par P. K. marshall (Revue des études latines, 62, 1984, p. 454-457) jugeait que son poids était presque nul ; en sens inverse, on l’a dit, V. von Büren lui accorde une très grande importance. La plupart des éditeurs se gardent de prendre parti explicitement, et peut-être, effectivement, est-ce une question qu’on ne peut pas trancher de manière catégorique. il est probable, néanmoins, qu’on pourrait progresser si on établissait la liste complète de tous les passages transmis par la seule famille italienne, et plus généralement si on examinait en détail tous les passages consi-dérés comme douteux par W. m. Lindsay.

il faut reconnaître, d’ailleurs, que le savant anglais s’est souvent montré hypercritique, et c’est probablement à juste titre que plusieurs passages qu’il avait athétisés sont ici réin-tégrés dans le texte : des phrases entières en 6,5 et 6,13, ou de simples mots tout au long du livre (par exemple numerus et sui en 4,2). Par rapport à l’édition d’oxford, on peut relever d’autres corrections importantes, qui améliorent sensiblement le texte, notamment en 5,7 (addition de XXV) ; 8,3 (additions de VIII et XII, de VI et de qua) ; 12,1 (geome-trae) ; 12,2 (dia catheton) ; 20,2 (Latinorum) ; 43,2 (θερινòς τροπικός) ; 43,3 (῾ισημεριινός et perspicitur) ; 70,11 (gladio). en 69,1 la discordance mouetur… uidentur implique une légère rupture de construction (le sujet de mouetur est stella et celui de uidentur stellae), mais G. Gasparotto et J.-Y. Guillaumin ont raison d’adopter uidentur (uidetur n’est attesté que par une famille de manuscrits). La tendance des éditions récentes est de renoncer aux formes trop « classiques » que les éditeurs anciens avaient choisies pour « normaliser » le texte : aussi est-on surpris de constater que certaines formes non clas-siques de W. m. Lindsay n’avaient aucun fondement, et que c’est la leçon classique qui est correcte : hae partes plutôt que haec partes (5,11), maiore et non maiori (6,5), blan-diatur et non blandiat (19,14). d’une manière inattendue, le nouvel isidore se révèle donc plus « conservateur » que celui qu’on connaissait jusqu’à présent ! C’est la raison pour laquelle on doit approuver aussi le choix de la forme d’ablatif mari (28,1) là où W.  m. Lindsay éditait mare ; puisque la tradition manuscrite est très partagée, il vaut mieux accepter la variante classique, qui est du reste bien attestée ailleurs chez isidore.

en sens inverse, en 3,3, on ne comprend pas la correction de ἐννεά en nea, alors que la seconde leçon se lit seulement dans deux témoins. en 4,3 dicimus a une base manuscrite plus large que discimus. en 65,2 la variante octo annis a pour elle le parallèle avec le De natura rerum (23,4), mais elle n’est attestée que par deux copies du ixe s. (HW), et son

sens est peu clair (à tel point qu’il faut la note 302 pour l’expliquer) ; totannis, conservé par presque tous les mss, doit avoir la même signification que quotannis (« tous les ans »).

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Bien que la transmission des titres soit complexe, la tradition ms. penche nettement en faveur de De nomine musicae (14), De inuentoribus astronomiae (24), De institutoribus astronomiae (25) et De mundo et eius nomine (28) ; au ch. 21, diuisione semble s’imposer en raison du parallélisme avec les titres des ch. 19 et 20, mais ce mot est omis par presque tous les mss.

La traduction et l’annotation éclairent remarquablement un texte difficile. on doit signaler néanmoins un contre-sens en 3,5, où il faut comprendre : « mille vient de multi-tude (multitudo), de là aussi vient militia (« armée »), pour ainsi dire multitia » (militia quasi multitia). Multitia n’a rien à voir avec le mot signifiant « tissu de fils fins », c’est un néologisme, une création ad hoc pour expliquer l’étymologie de militia, exactement comme en 41,3 medidies (meridies… quasi medidies).

on peut aussi ajouter quelques sources ou parallèles. en 14,2 l’affirmation soni… scribi non possunt peut être rapprochée de diomède, Ars grammatica, ii (modulatam uocem… quae… scribi non potest, GLK i, 420, l.  15-16) : cette phrase ne signifie pas que la notation musicale neumatique était inconnue en espagne au viie s., mais que, à

la différence de la parole humaine, la musique ne peut pas être décomposée selon les différents sons des lettres de l’alphabet (voir sur ce point B. Sullivan, « the Unwritable Sound of music : the origins and implications of isidore’s memorial metaphor », Viator, 30, 1999, p. 1-13). en 21,6 la phrase Mercurius… in neruos sonum strinxit a pour source tertullien, De corona, 8,2 (Mercurius… neruos… in sonum strinxit). La différence entre stellae, sidera et astra (59,1) et la définition des sidera (70,4) et des signa (70,22) sont apparentées à un autre texte d’isidore : Differentiae I, 2 (495) ; dans le livre iii des Étymo-logies, isidore se contredit puisqu’il fait des Hyades et des Pléiades des sidera en 59,1 mais des stellae en 70,12-13 ; il les considérait comme des stellae dans les Differentiae.

L’introduction ou les notes auraient dû préciser que la version des Institutiones de Cassiodore utilisée par isidore n’est pas la version vulgate éditée par W.  m. Lindsay, mais une rédaction peu connue que L. Holtz a identifiée en 1983 (« Quelques aspects de la tradition et de la diffusion des Institutions », dans Flavio Magno Aurelio Cassiodoro : Atti della Settimana di Studi [Cosenza-Squillace, 19-24 settembre 1983], éd. S. Leanza, Soveria mannelli [Catanzaro], 1986, p.  281-312). À propos de 7,5-6 (définition des nombres circulaire et sphérique), il aurait été intéressant de renvoyer aux explications d’a. Valastro Canale, « “ omnia in mensura et numero et pondere fecisti ” (Sap. 11, 21). notas acerca de Etymologiae, iii, 7, 5-6 », Miscelánea Comillas, 57, 1999, p. 483-499. Sur les chapitres iii, 15-23, consacrés à la musique, la bibliographie est abondante : il était certes inutile de tout citer, mais on pouvait renvoyer à un article de synthèse comme celui de m. Bernhard, « isidor von Sevilla », dans Die Musik in Geschichte und Gegenwart, Personenteil t. 9, Stuttgart, 2003, col. 700-701, qui offre une bibliographie significative, et il fallait au minimum mentionner les recherches de m. Huglo sur la diffusion de la Musica Isidori. À propos de 19,7 (et de la confusion par isidore du ton musical et de l’accent tonique), on attendait un renvoi à L. m. G. Cerqueira, « o significado musical de tonus em isidoro de Sevilha », Anuario Musical, 55, 2000, p. 3-8. Voir aussi, sur le nom des phases de la lune (ch. 53), d. Conso, « Sur les noms latins des phases de la lune », dans Mélanges François Kerlouégan, éd. d. Conso, n. Fick et B. Poulle, Besançon, 1994 (annales littéraires de l’Université de Besançon, 515), p. 127-141.

La revue ALMA étant consacrée à la lexicographie, je terminerais ce compte rendu par quelques remarques, non exhaustives, sur la langue du livre iii des Étymologies. il est à

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peine besoin d’évoquer la variation graphique de l’ablatif pluriel de idem : iisdem en 65,2 mais isdem en 70,28 (cf. aussi app. ii, 1). dans le domaine de la morphologie, notons le nominatif Iouis (70,35), le génitif pluriel mensuum (4,3), le nominatif neutre singulier ipsud (16,1 et 21,10), et la forme verbale active moderat (55,1) L’ablatif des comparatifs est en e ou i : maiore (6,5) et minore (22,1), mais fortiori (6,9) et breuiori (56,1). Pour ce qui est de la syntaxe, il faut remarquer l’emploi d’indigeo transitif en 1,1 (voir aussi app. i, 3), et du relatif masculin qui après un antécédent neutre (astra, en 24,1). en 50,1 solem… uerti est une proposition infinitive sans verbe introducteur, tour très apprécié d’isidore ; en 70,40 l’accord genus humanum… premerentur se fait selon le sens. aux termes techniques mentionnés dans l’index rerum notabilium (p. 189-190), on ajoutera d’autres mots rares : concordantia (19,2, mot absent du ThLL), *fidex (21,4, attesté seule-ment ici à l’accusatif fidicem), symphonia (21,14, où le mot désigne un instruseule-ment de musique, alors qu’en 19,3 l’acception « consonance » est plus banale), barbita, phoenix, pectis (trois noms d’instrument en 21,3), ballematia (21,11), microcosmus (22,2, peut-être le néologisme isidorien qui a connu la plus grande postérité), praecedentia (67,1), antegradatio (67,1) et retrogradatio (68,1). Plusieurs de ces mots sont commentés par i. Velázquez, Latine dicitur, vulgo vocant. Aspectos de la lengua escrita y hablada en las obras gramaticales de Isidoro de Sevilla, Logroño, 2003. en 3,3, translatio semble désigner un « emprunt » voire une « translittération » ; en 70,21, le sens de sacrare, « divi-niser », est rare (voir la note 349).

Jacques elfassi

Claudia di Sciacca, Finding the Right Words : Isidore’s Synonyma in Anglo-Saxon England, toronto, University of toronto Press, 2008 (toronto old english Series), 304 p.

Pour tous ceux qui s’intéressent à la destinée médiévale des textes antiques ou tardo-antiques, l’angleterre anglo-saxonne apparaît comme une sorte de laboratoire idéal. en effet, le corpus des textes anglo-saxons (en latin comme en vieil-anglais) est à la fois assez abondant pour être intéressant et assez limité pour pouvoir être embrassé dans sa totalité. C’est aussi la raison pour laquelle les spécialistes de l’angleterre anglo-saxonne bénéficient d’instruments de travail qui peuvent prétendre à une quasi-exhaustivité : H. Gneuss a catalogué tous les manuscrits connus des anglais avant 1100, et m. Lapidge, dans The Anglo-Saxon Library (oxford, 2006), s’est efforcé de répertorier tous les textes antiques ou tardo-antiques connus en angleterre avant 1066. Grâce à ces outils excep-tionnels, il est possible de réaliser des études extrêmement précises sur la réception de certains textes très répandus.

tel est le cas de ce travail consacré à la réception des Synonyma d’isidore de Séville dans l’angleterre anglo-saxonne. C. di Sciacca y aborde tous les aspects de cette récep-tion : manuscrits qui transmettent l’œuvre, traducrécep-tions en vieil-anglais et citarécep-tions de l’ouvrage dans la littérature anglo-latine. Un chapitre est plus particulièrement consacré au thème de l’Vbi sunt, car les Synonyma sont en grande partie à l’origine de la diffusion de ce thème très répandu dans la littérature vieille-anglaise. C. di Sciacca apporte aussi,

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