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Reforme agraire, coopératives de production et
multinationales : l’exemple du Honduras
Guy Durand, . Société Française d’Economie Rurale
To cite this version:
Guy Durand, . Société Française d’Economie Rurale. Reforme agraire, coopératives de production
et multinationales : l’exemple du Honduras. Session d’étude ”Changenents. techniques et dynamique
socio-économique dans les agricultures du tiers-monde”, Société Française d’Economie Rurale (SFER).
FRA., Sep 1981, Paris, France. 13 p. �hal-02290693�
65, rue de Saint-Brl-euc 35042. RENNES CEDEX CHÀIRE DI RURÀIE ,,''.. ; .j
;li,.li-i:'1"i":
i 1,r"' ; 1r-IREFOÊME AGRÀTRE, COOPERATIVES DE PRODUCTION ET MULTINATIONÀIES :
LIEXB{PLE DU EONDURÀS
Juin
1981 G. DURÀNDccirmunl-cation È la session ite Ia SFER des 29-3O Septenbre lggl
Changenents. technLques et dl'nanl-que socio-économ!-que dans les agrleultures du tiers-sbnde.
INTRODUCTTON
Fal,sant
sulte
à une prernlèretentatl.ve
en 1962 sous t'LmpuLslonile l'Àlllance
pourle
progrès,
une deuxlème 1ol" deréforne
agialre
estpronuJ-guée en JanvLer 1975 au flonduras.
Lrorigtnalité
decette
dernlèreréstde
dansle
mode d'organl-sationpréconisé
:
Laterre
ne sera distrl-buéequ'â
iles groupes cle paysans pourêtre travaillée
collectLveoent,
Ia
formeJuridLque
ile
ëes groupespourra
être la
coopératlve deproduction
ou1'entreprise
associative
paysatrnedont
Lesstatuts
sont
esquJ-ssés dans La1ol.
Conment une
réforde
à caractère
apparemnent assez racliéalea-t-elle
punaltre
d.ans cepetLt
pays drÀnérJ-que Centrale queI'on
quaLlfle
volontiers
cle "répubJ-ique bananl.ère" ? MaTceL NIEDERGÀNG(1) citant
unJournal-iste
æéilcaLn, écrlvaLt
que "Le l{onduras,c'est Ie
pays dubétail
et
des bananes. Le
bétall
appartient
à CARIAS(2). tes
bânanes appartiennentà
l-a UnltedFruit
Clerr. InstaLlées itepuls
la fin itu slècle
dernl-er,
Les 2cmpagnies bananlères (Standard
Frûlt et
UnltedFruit
Cies)
ont
dcminé Lepays économiquernent
et
poll-tiqu@ent
:
plus gros
exportateurs du payset
aussi plus gros
enrployeurs de maln droeuvre sal_arl_ée (18 000 eurployés). Lereste
de l-a campagne hondurl"enneest
confomeà
J.'ùnagetraditlonnel-le
du duo latifundlo-{trLnLfundLo
:
47*
desexploltatlons
de nol-ns de 4 maumas(3)
occupent5,4 t
ite
La superfl-cj.e penilant queI *
cle pJ.us de 200 rirz en occupent 40* (4),
100 0OOfanil-les n,ont
aucun accèsà la terre, soit
envLron 30
*
des faml-L1es vLvantile
la
production
agrlæJ-e:
ce sont
soit
desouvriers
agrLcoJ-es des grandesexploitations
ou destravaLlleurs
occaslonneLs- on estlme
à environ
150 o0ore
nonbre ites faml.Ll-esqul
ont besoLn deterre-Deux granales orEanlsat.J"ons paysannes
ont
Vule
Jour dansles
amées
60
3 UNC (Unlon CentLaledes
"Canpesinos")et
IiÀNACE (AssoclatLonNatlonale
des "Canpesinos" du fronduras)qui ont
pernis
J-e développernent deluttes
foncières
se tradul-santpar
des invasLons deterres le plus
souvent accaparéeslllégaleûrent
par les
granclspropriétalre=
oul.s
conpagnles bananLères.3
Les
U.C.p.
(Unl-téCollectLve
dleproduction) sont
nées de cesluttes
quL opposaient des paysans sansterre
(dontcertains
avaiênt
étésalariés
des cæpagnies bananières) aux granilsproprlétaLres
(cornpagnlesétrangères,
propriétaires
de plantatLons de bananes, canneà
sucre...
et
latl-fundlstes) ;
on peutdrairleurs affLrner qurelles
ont
permis clerelancer
les luttes
enoffrant
un débouchéconcret
ar:x revendicatr.onsd'accès
à
la terre.
Ferment des
luttes
sociales
dlansla
canpagnè lpndurl-enne,la
coopératl've de procluctlon
constrtue
une organlsat!-on origJ-nale porteuse de remises en cause du fônctlonnementindlvrduariste
du
systènecapitaliste
ambiant,Si les
premLêres coopératlves créées réponitentbien à cette
observation
(tout
au moins dans 1es prenLères années),leur
ferveur
révoluÈionnaire
va
très vite
s'émousser aucontact iles
réarltés :
âpreté du problènefoncier,
contral-ntes d.runesociété capitatlsÈe
dépendante,et
sans doute
aussi l,apparitLon
de contrailLcÈlons nonrésolues entre les
bénéfLciaires cle
la
réformeagrarre
et
J-a grande masse des paysans sai.rstêrre
-"Le nodète" proposé
par Ia lol
de
1975, neretlendïa
que J-raspectopératoire. Afin
de ne pastrop
heurter
les intérêts
de J-a bourgreoisreagraire
(nationale
êt
étrangère),
I'rnstitut
Agrar-re,clnrgé
dera
mlse en oeuvre deIa
réforne
agraire,
r-nsr-stera pJ-ussur
l'organrsation
rationner-r-ede
la
production
quesur Ia
remise en cause du nodèle drexpl-oitatLoncapitaliste.
Ces
U.C.p., tout
en xépondant, mêneparèiellenent
aux revendl_cations
des paysans,pourront constrtuèr
',,
mode arorganr.satr.on suscept.ibred'être
acceptépar les
autres protagonlstes
(Etat,
bourgeolsieagraire,
flrnes nultlnatlonales).
EIIêS permettront une mise en oeuvre d,unprocessus de réforme
agraire et
serévèleront
br-en adaptéesà
r'lnstarration
de grands
proJets
agroinalustriels
tor:rnésvers l,extérieux.
r- NAISSÀIiICE DIUN !4ODEI,E DIUNITE COIT,ECTIVE DE PRODUqTION : LE coI4ËI,E)(E GUANCHIÀS
C'est
sur
Lesterres
possédées en concesslonpar les
compa.gnlesbanmières
{TelaRallroail Cie
eÈ StandardFrdit ctê)
que vonÈ se déroulerles conflits
rês prus
signifl-catlfs
ilansle
nir-leu
des années 1960. À cera onpeut
âvancer plusLeurs raLsons :1)
Les ednpagnles bananières possédalentd,lmenses
réservesde
terrqeu
égarcl auxsuperficies
réellementutlLiséesr
ces réserves avaientété pour
la plupart
louées ou venduesà il'anciens
ernployéspouï
y falre
ilel'
élevage maisrestaient.
Lnsuf f lsanmentexploltées.
2)
La granile grève dre 1954(5)
qur. a permis des augmentations desalalres
substantl-elles
et
unenette
améLioration des. condltLons dètravail
dans Les
plantations,
a conduit
les
conpagniesà
augnnenter Laproductlvlté
'le
la
maind'oeuvre,
cequr s'est traduit r'r ra
réduction
du nonbre aretravallleurs
passanÈ de 35 0OO en 1953à lg
000 actueLlenent(G).
II
existait
donc dans Èoutera
zone nord du pays une pressJ-onfoncrère
I-mpor-tante
quL étal,È Lefalt
cte paysans sansterre et surtout d,ex-travailleurs
des conpagnies avec une expérlence cle r-a J-utte slnrdicale cilunepart et
dutravail
coLlecÈlf
d'autre part.
C'est
al-nsJ.,Er'en
1965"efrain
DrÀz Cli\tEÀS occupe avec unecinquantaine d.e paysans
(ex-ouvriers de
la
Tela
Ral-lroail.Clepour
LapLupart),
250 ha cleterres
gùj.avàlent
appartenu àcette
m&rêCie
et
qui
se trouvaLent occupées
par iles éleveurs.
tes
58preniers
occupantss'orga-nl-sent en
unltés
collectLves
deproductlon
et
se consacrent ilaris Les 3prenières
annéesà
I-a cuLture dumals
(base deL,alimentatLon).
Les résuLtatsobÈenus soht dral"ll-eurs assez médiocres ne bénéfl-clant draucune
aide
(sous forme drassistance technl-que, dlecrédlts, etc,..).
À
partir
dle 1958, il_s corrmencent àcultiver
cle 1a bananeet
réussl-ssent en
aott
1969à
signer un
contrat
de proiluctJ-onet
ccnmercl-al-isa-tlon
dela
banane avecIa
StanilardFrul,t
CLe ilanslequel Ia
coopélatLve srengage àcurtlvêr la
bananeet
à
la
comrerclarJ-ser entièr€ment auprès atêla
Stand.ârd penilant lOans.
L,assisÈancetechnlque,
les
lh.puts nécessaires(engrais,
produLts detraitementr
sacs de
polyéthylène,
caLssespour
le
conalitionnement
etc...)
sont
fournls par la
Cmpagnl-equl
seréserve,
enoutre' le droit itrinstaller
''r-nfrastrucÈure
nécessar.re au clégagoent desfruits
dela plantatlon : ligne
de chemln defer,
usine
de conditLonnement
...).
Malgré ce
contrat très rLgide, les
progrès économiques dela
coopérativevont
sravérer
Èrès lmtrDrtantset très rapldes.
Le nombre il'adlhérents passeïatïès vlte
à
130et les
excédents engendréspar la
coopératrveseront
systératrquementrérnvestrs solt
dansI'apparetl productlf
soit
dans uneinfrastructuïe et
desservices
collectifs.
Dès 1973, une
iliversiflcation
des productl-onsest
envisagéeet
onassiste
à
la nlse
enplace d'un
aterier volailr-e
de2
500 pondeuses,puls
3
000 supprénentaires, unaterrer
porcs d'une quarantalne dretiuies, l'achat
de 250
têtes
debétali-,
la
misesur pied
drunproJet
de curÈures rnaraichères susceptibLes dediversifier I'aljmentatlon
de La conrnunauté (olgnons, tcmates, plments,choux'
I/uca'"') et enfin
'a
réalr-sat.0n d'une usr.ne drar-rments du béta1l (trânsformatlon dela
productionde
lO0 ha de mals).Les excédæts
réallsés ont
aussl- permls unenotablê
mélloratlon
descondltions
de vr-ede
ra
cdnmunauté-rls
ont
permis de regrrouperta
quasr
totarité
dres adhérents dansun "lotisseurent" d'une
centaine de maisons
construj-tes avec Les fonds
ile Ia
coopératl-veet
totalement équlpées (7).Les malsons appartiennent
à Ia
coopérativeet
Eont rtrises
à la dispositlon
des adhérentspar
ofdle
d'ancienneté dansle
groupe- uncertarn
nombre de ser.vices cormuns
ont été
réa'lsés par
1acoopératlve
:
eaupotâble,
élec_trlcité, école,
sectLon de consqmatlon.La
nédatlle
a
cependànt sesïevers
et
dèscontradictlons
appa_raissent
ausein
decette
organlsatlon
:
,- la falble
Èotatl-on dela
,,Junteill"rective,,
(g)
officlellèment
enptlquéepar I'analphabétise
des adhérents (55
*),
-
1'étrôl_te
dépendance éconcrnlquevls
à vLs
ile la
StandardFrult malgré les tentatlves
de dLversLfLcatLon deIa
production,- I'utllisaÈ.lon
croissante
de main droeuvresalarlée
pernanente
ou
occasionnelle (plus
de 6O*
de
la
force
detravall),
rémungree autàïlf
de3
lempiraspar
Jour detravail G,5
doll-ars
U.S.)
contre
6 pour
les
adhérents
et
nebénéflclant
pasdes ayantagês procurés
par les
encédênts.-
tr'opposltiôn
des anclens adhérentsà
l-rentrée dans La coopérative de cessalariés Justiflant
J"eurs prlvJ.J.ègesactuels
par
J.esl"uttes
menées.rr-
r,
L.EDU DE
AGRJAIRE
Un
tel
succèstant
écondlique quesocial
n,a
pas échappé auxfonctlonnaires
delrrnstitut
NationarAgraire
qu1.nt vite
ccmprisl,r-ntérêt
clê
cette
formulecollective
pourla
mlseen
place
d,un processusile
réformeagraire, ainsi Ia
coopérativede
cuetnchi.as deviendratrès
rapidæent Ie
"nodèle
cuanchi'as",voire
même 1e "modèle hon.urien deréfome
agralre,,.Très
lapidement,
Lrexpérlence dela
coopératlvede 6g2116glag
va
faire
école dansres
environs
fumédratset
même dans I-e."=;.;;
n*"=.Dans
tous
les cas,
LesLuttes sont
à
l,origlne, nals les
paysans savent
qu'iIs
peuvent comptersur
'appui
dlscret
delrrnstitut
NatronalAgralre.
Iôrsque
paralssent
Ledécret
nog en 1972tà
Lasuite
d.runeforte
agitatLondans Les campagnes, puJ-s
la loL
de réformeac
sont
déjà près
de 600r
-Jraire enJanvier
!g75'
ceer béné*c,.e,t
a.
pro=l:-ï
;:'il:':ï,:il"f:::ï:J:
il.,îîî:ï.=
paysannes' Envlron 80 sontd.es coopérat.ives de
production
affir-iées
è
LaFédération des coopérat.tves
de réforme agrai.re du llonduras (FECOnÀE) dont
l-e présLdênt
n'est
autre
que EfralmDiaZ Gal-eas, Les 520
autres,
nront
pas encore de personnal"i-téjuridlque et
constitue
6
7
t'organLsation, le
fonctionneDentlnterne et le
moded,enca_
drsnent sont
les
mànes pourtoutes
les
U.C.p...Elles
regrroupenÈentre
20et
100 adhérents(la
grande maJorLtéétant
c.anclensouvrlers
agricoles
oupaysans sans
terres)
'
L'orgânisatlon
et re
fonctionnementr.nterne ne
diffèrent
pasile
ceux quel.on
rencontrepartout ailleurs
dansles
coopé_
ratives :
ÀssembLée. Générale,
Conseildrednlnistratlon
avecprésldent,
secrétaire
et rrésorrer et conseil
de
surveillancè.
Lapartrculaflté
résidecependant dans I'indépendance
fornelle,
aucuneachlnlstrateur
n,étant
lnposé
par lrrnstituà
Àgrarre
qur.intervient par
conÈre autitre
de consellen oxganisation
et
pourfacillter les
démarches de reconnalssance du groupe
face
auxautorités
adrninisttaÈives.I,e
rôle
deI'Institut
Àgralre
ne se borne pasà
organiser desu'c'P'' 1r
seporte aussl
cautron desprêts qu,accorde
1a Banque NaÈionale'dê
Développenent(prêts
de canpagneet
d,Lnvestissment
). tes crédlts
sont accordés enprl-orlté (si
cen'est
exclusLvenent) auxcultures
comerciales
(coton,
canne,riz)
sulvant
un processus
très
co!trplexe(9) : lrargent
est
débloqué
par
tranches correspondant chacuneà un
poste ile
dépense dela
culture
consldérée(ex
:
poste
labour,
désherbage,récolte, etc...) suite
à
un
contrôle
dutechnlclen
agricoJ-e appartênant aulg.nistère
arel-,Àgrlculture
et
unvlsa
ducontrôleur
fr.nancrerile
'r,,'stltut
Àgrar-re. Les Journées detravall
effectuées
tant par
1es assoclésçp:e
par
Lessa}ariés extérleurs,
sont enregistrées sur
unefeuille
de présencequ'
permet auprésident
du groupe deretirer la
sornme correspondantâ reur rétribution
auprès
ile
Labanque' L'avance
par
Jour detravarl effectlf est
frxée
unr.latéralement par
la
bânqueet l,fnstltut
Àgraire
à3
1empJ.ras
(1,5
Éus)
correspondantau
salaire
minimu:nà la
campagne.Dans
la
seuleréglon
sud dupays
(départements de chol"utecaet
varle)'
une enquête dela
section
pranlficatl.n
d.el,rnstitut
Agralïe
en 1975révète
queprès
de 4000farfrllj.es sont
organJ.sées en165
U.C.p.
Surles
25 000 manzanas (1 manzana
=
0r7
ha) n 14 O0Osont effectivement cultivées
dont
40*
en!ûaîs,
13*
enrJ.z,
19I
encoton,
5 t
en meLon (exportatLonVers
les
USA).Une
autre
enquêteréaltsée
La mêne annéefait état
deI9l
U.C.p.êt
nousfait entrevolr lrinégall,té entre
Les groupes :
Répartition
desu-c.p-
par organisation
paysanne dans r-e suddru Fonduras en rg75
Source
: Institut
Àgraj"re:
dépa.rtenent depLânificatLon
TeguëiEalpa
Le succès éconcmique de ces
U.C.p.
est
assez spectaculaLre, mais 11reste très inégal.
L'encadrenent techniqueet Ia
poliÈ!"que de créd.Ltsont
perm'sà
certar-nsd'entre e'x
d'accéile.rà des
curtures d,exportatlon
telles
que 1ecoton,
canneâ
sucre, pal-rnls
àhuLle,
melons, enut1llsant
les
techniques J-es prus modernes: tracteursr
moissonneusesbatteuses,
engrais'
pesticr'ires'
rr est
assez surprenantarê
vo,'
ces paysans passer en quelques années dela
"machete"(10)
au traLt€ment descultures
par
avlon.rI'
aPparalt
très
craLresrent queJ-es paysans organisés bénéfrcr-ent dê
meilleures conditlons
queles
lndépenalants. Les
tr.C.p.
organi.sées en coopératLveset
appartenantau groupe FECORÀH,
nées, rappelons_le de
Ia
réformeagraire,
sont partlcul-Lèrqnentavantagées, ell-es accaparent
en
outre
70*dè
la
surfacecultlvée
en cotonpar
J-,ensenble des U.C.p Total Valle * ChoLuteca Départenent ÀNÀCE T'NC FECORÀE Itrdé.pendant,s Orqan.Lsation pâysanne 191 53 64 28 40 Ntunbreu.c.p-l,-_
5
370I
3882
130 578 L 2V4 Ndrbrè famllLesI
130t2
7545
3262
889Superficie
en mz 5rg 6ro 9,2 2'3 5r4 ReLat.Lons homne/terre nZfanllle
L,emploi de
salarlés
ec<Èérieursà
1a coopératlveest
cleplus
en p.lusfréquent : plus
de 60*
duposte
traval.l
clescrédlts
de
la
banqueétaient clestinés à
cessalaïrés
clans 1e cas ctucoton.
Lesdisparr.tés
entreles
paysans appaïtenant auxU.e.p. et les
paysans sans
terre
drunepart
et
entre
1esdifférentes U.c.p. d,autre part,
sraccrolssent
de
plus
enplus.
Nous touchons
là
auxllmltes
du processus deréforne agralre
engagé
: s'agrt-il
de
satrsfairê
res
revendr.cations d.accèsà
la terre
des 150 000famllres
en marge dera
productlon
ennettant
sur
pLeclun
secteur
"réformé"
politrqument et
éconcnnr.quanentviabr-e
et port"ur
drun espoirdrune
société prus
Juste ou simprment deretenr.r
l,objectrf
économiquedraugmentation de 1a product.ion
agricole
autravers
desU.c.p.
en désar_ morçanÈles
tensions
soclarespar ta distributlon
de
terres et
des moyensécononrques nécessalres
â.leur utirlsatron
aux paysansles plus
contestaÈaires?rr
sernbr-e bren quere
gouverneunent mr.r.ltar:re hondurrenalt
opté
pour
cètte
deuxiènesolutlon-
Jusqu'r.ci
les terres distribuées étalent
desterres "nationales" (11),
rrextension
du secteurréforné
nécessitalt
queI'on
exproprie des dmaLnesprlvés et
donc quel,on
s,attaque
aux grands
propriétaires
organisés auseln
ile
J.a pui.ssante FENÀGH
u2).
après
blen.des
hésitatlons sur Ie
t14red,organl.satlon à retenl-r (de 1970
à t'n
1g72 0npréconrsart
encore l-es pJ.antattons.rndividuerJ.es),
c,est
le
modèlecoopératlf
qui
seraretem.
chacuned,entre elles
se
,volt
aÈtïlbuer
500 ha de
terres
clont 200 haseront
affectés
aupalmter
à hulle,
100 ha auxagrumes
et les
200 harestants
aux
cultures vlvrières
(maÎs,riz, ...); le
nâxlmrln drad.hérentsest flxé à
l0Opar
coopérative de façon à respecter un
ratio terre/force
detravaLl-,
de5
hapar
farnlll-ej
Fln
1975, on cornptait 77 coopératl"ves regroupant 3400 fanLLles pourun
total
deplus
de 40 000ha,
14d,entre elles
possédaLenÈ de
la
palme(environ 2300
ha), Ie
progranrne d,agrumes
accusalt
unretaïd
important (seulenent 117 ha
plantés
sur les
2oo0 pnévus).DéJà querques centalnes drhacomençaient à
produrre'
seposalt al0rs
r-e problèmedu débouché de
',hur'e
: Lrusine defortune construlte'
ne parvenar.t pasà
absorber La prenrèreproduc-tl-on'
Èn ouÈre,r-rlmrle
brute
obtenueétait
venilueâ
La standardFruit cle
qui
possédait depuis pLusr-eurs années desplantations
dte par.ne
à
150 kn duprojet.
Malgré un encadrementstrict ile t
apart'
des technLclens de
l-'lrnstitut Àgïalre,
supervlsépar
unexpert
de L,IRE6l(13), les
coopérateuïs sedétournaient
decette .ulture
auprofi.t
des
cultures vLvrières.
LespJ'antatJ-ons nécessitent
un
entretien
permanent. pendantles
3prmières
années
avant La
pranière production,
r-r"est
assurépar
J-es coopérateurs moyennant une avance de
3
lemplras/Jour dettavail-
(14) consentlepar
1a banque que
les
paysans considèrent comme
un salar.re.
euanÈ
fr-n
1975"res
créd.its furent
nomentanément coutÉs,
les cultures
se
trouvèrent
abandonnées auxrnauvaises herbes.
ParaL'èlqnent J-es coopératl.ves
éprouvent 1es prus grandes
drfficurtés
àobtenir
clesprêts
Bour sener du malset
ilu
riz,
Les récoLtesseront
cependanttrès
bonnes àtel polnt
qu,eX.J.es netïouveront
p.s
de débouchés
".;,;;:;;;;..
se
perdra
faute
de inoyensde
stockageet
drévacuation en dehors dera val'éè.
Dans
le
nâtre temps,'a
plupart
des coopérateurs recevaLent dela
farl-ne defrcment
et
de r'a poudre dela't
autravers
.ru pr-an s{onclr-alA'imentarre
(P.l,r.À.) (15)
et.drautres régions
du
pays
(sud enpartlculier),
se trouval.ent en
sltuatlon
de pénurle de mals.CetÈe conÈradlction sera provl.soirement Ievée
par
J-aposslbiltté
d'ouvrir
de vastêsprojets
de col0nisatr-onsur
desterres
quasrment viergescornne
celles
deIa
bassevalLée ae
f,aguln
dans I-e nord du payset
pennet_tant Ia
migraÈion ilenilllers
de famill-ês des zonesà
foïte
presslonfoncière
(Sudet
Ouest du pays).
III-DE L'AGUÀN
ce
prôjet
financé
conjorntenentpar ra
Banque rnteraméllcainede Développement
(B.I.D.) et l,Etat.
hondurlen
porte
sur près
de 50 000 haabandonnés
vers
1940par
LaUnlted
Frult
CLeà
La sul-te de maladles desbananlers (slqratoka
et
maL dle panama)et doit pemettre 1,instaltation
d'environ
enculture
5 000fmirres
en provenance dureste
dupays.
11prévoitd-a
misede
4
000 ha de palmeafricaine et
2
000 had'âgrunesr
le
reste
D.
SIUÈzkyet E.
Alonso (16)y6i"rr1
ilansle
"triangLe,,, constltué
'le
ra
transnationar-e banariière, dera
B.r',D.
et
deI'Etat,
un moyen pour J-apremlère d'augrmenter
ilatre
creproductlon
sous soncontrôle
sans en as$rmerre
rlsque
ni le coiit d'infrastructure-
Enoutre, ra part
revenantà ra
nar-ndtoeuvre dans
le cott
duproduit,
setrouve
cdnprfuée. Les auteurs notentenfin
que: "cette
formeile
trlangle
trnpllquele
cléveloppenrentde fomes cdme
les
coopératlves cre productronplus
quere
iléveloppenentd,un
secteur de producteursindlvlduels.
Lesfornes coopératlves,
contrôIées
par
des mécanismes bureaucraÈrqueset
autoïiÈarres, pemettent
d'lncorporer
au proJetun
plus
grand nonbre de paysans,ile falre
apparaitre
cle melll_eurs
effets
sociauxet
surtout drorgânlser
et d'admlnistrer la
productlon de façon
plus
efficace
que ne J-epermettaient
J-esparcerres
indivlduelles,,-CONCLUSION
N.
GÀRCIAet
G.
CADALSO(l7)
analysant irexpér.lénce hondurl"enneréruent les
avantages de'unr-té
colr-ectr.ve depro'uctLon
autour'e
trols
points
:1) te
modèIedrentreprise
quefournit lru.C.p.
permetdrobtenlr
la
mel"Ileure cmbinalson product.ive desf,acteurs
(terre et travall
en
partl_
cull"er) et
unenel-lleure
utilisatlon
de La technologieet
des J"nputsindustriels.
2) t'u.c.p- est la plus
apte à
augmenter I-e nr-veau de vl"eet
rapromotion humaine
iles
associés. Er!-e particJ-pe donc au déveroppementsoclo-économique du pays.
3) Enfin 1'U.c.p. favorlse Ie
ctéveloppement des programres de RéformeÀgralre
en cequrerre
accérère Le processus drattrl-butr-on desterres
et
permetde.rninuer les
coûtsd'assistance
technr,que
et
d,accès au crédr-t.On
ietrouve
blen
dans ces 3 trDLntsles objectlfs
assignés an:xréformes
agraires latino-américaines
d'rnsprration
nord-amérlcarnes: ir s,agit
avanttout d'utili.ser
au mieuxIês
forces productlves, d,lncorporer
dansle
clrcult
écononl-quetoute
une frangede
la
populatlon
6ous_enployée, susceptlble'le
développer un na,,ehé r,ntérr.eur maLsaussl far.re
appel aux r.nputs lnct-ustrlers(l-nportés
pour
la piupart) et cela
aunolndre côut
pour.I,Etat,
un node
drorgantsation
collective
bl.encontrôlé
réusslt
blen
cette
proriesse,Au début
iles
années60,
Les réformesagraires
étalent
surtout
destl-nées
à
enrayerles luttes
soclales
et
détournerres
paysans deilexmple
urbaln.
Le contexte des années. 70 est,marquépar
J-acrrse
monilialeet
unreprr-des capl"taux dans Le
sects.rï
agro-allnentalre
(1g) qul- tendentà
l"ntégrerI'agrl-culture
dela IÉrrphérle
dansun
système agro-arrmentarre nondr.ar.rl
est très slgniflcatLf,
à
cet
égard, devolr les
U.C.p.
clela
réforne
agralrehondurl"enne,
trouver reur
smccès dans 1escultures d'orportation
intégrée
au marché mondialet
sous J-a dépendrancedrrecte
des fr-rmes nultr-nationares(notament
le
cas deia
banane eÈile la
palne afrJ-calne, malsaussl
desmelons
(19)-
Leprojet
del'eguln,
met enlumlère
l-es coLlusl-onsentre les
rnstltutlons rntèrnatronales,
J-rEtat honduïl.enet res
fl.rnes
mur-tl-nattonâres.On
est
doncIôln
des coopéraÈivesile
prod.uction comtre fernefi.tdrautogestion
et
basespour
J-arenlse
en causedu
systène éconorniquecapl-tall-ste.
Nous êvons Là une
parfal-te
lLl-ustration
dela
remarque deY'
GoussÀulT(20).
"r,e coopérat.ivisneoffre cet
avantage exceptionner.aux
Etats pour
leurs
lnterventtons
agraires,
clrêtre
à la
foLs untlt)e
d'gentreprlse éconotrique
parfaitenent rationnel et
une associatLon de personnes susceptLblesile capter
Les motLvatl.ons Ldéologlques J-es plusdl-verses".
l1
t
NCTIES
(1) (2'
Marcel NIEDÉRGANG
r
"Lesvlngt
Ànériqueslatines",
éd-
seull
-L969p.
88TilrurcLo CARIAS'
illctateur
hondurl-en cte 1933à
7944, grâceà l'apprl
ales compagnies
bananlère=
o
1 manzana
(nz) =
6175"
Gerson GoMEs
:
"Reforma agrarLay
clesarrollo
econdmico: el
cassde Hondr-rras" PRoCCARA-INA
Teguclgalpa
1976Grève cles
salariés
cles conpagnles bananièresqui
a
touché touÈIe
Noral clu pays penatant pJ-us
ile
3nois. Elle a été
l-epolnt
tle départ ilesorganisations
slmdicales hondurLennesêt
du code dutraval-l-D.
SLUrZKYet E.
ÀI.oNSO:
I'tes
transformatl,ons récentes d.elrenclave
bananlère au gonduras".
ln
Cahl-er de Recherche,dlu CETFÀL (Centre dleRechêrche
sur
lrÀmérl_que LatLneet le
Tlers-Monde),nog,
sérl-eI,
ParIs
1979.p.
29Ce
qul
esÈ un progrès consl,clérable quand onconnalt
l'état
delrhabltat
des paysans honaturiens:
cases enterre,
couvertes defeul-lIes
alepalmiers
eÈ unnobill-er
plus
quesmaLre
(nattes,hmac, ..
. )Traalult.
de 'Junta
directiva,',
1,équlv-alent cluconsell
clrAdrnLnl-stration cmposé drun PrésLdent, secrétal.reet trésorler,
tous élus
par lrAssemblée Généralerl sragit
de ce queI'on
appelle
Ie
ncrédLtsurvelllé"
Le
"machete"est le
synbole du paysan LatLno_anérLcaln, LL constLtuesouvent son
setrl
LnstrunenÈ detravail
Terres quL
n'ayant
pas depropïl-étaires légaux, sont
considérées coûmê appartenantà lrEtat
Fédération
Natlonalê
desAgriculteurs et
Eleveurs EondurLens
fnstiÈut
de Recherche desEulles
et
OJ-éaglneux Lesouvrlers
des Cdnpagnies bananières reçoLventun
salalre
nLnlmumde
6
lenplras/Jour
Le PMÀ
est
.inpllqué dansla
misesur
pJ.ed du
proJet, tl iloit fournir
desalinents
anrx nouveaux coopérateurs pendantles
6 prerulers noissuivant
leur instal-lation
op. cité. p.
Bg-99(17)
(18)
( 19) (20)
N-
GARCIÀet
G.
CADALSO:
"Eonduras:
Empresas comunj-tarLascampesl.nas"
. Institutrlnteramertcano
ile clenclas agtieoL"t
(IICA).
regnrc.Igalpa 1973.conzal"o ARRoYO
:
"Transnationaleset aErlculture"
ilocument du CETRAL slmthèsecontrats
entre
uneflliale
dlela
stanilarttFrul.t
cie et
alescootrÉratines de
réforne
agral.reilu
suil du paysVves GC[rssAIrI,T
: "L'Etat et Ie
iléveloppement del'agrLôlture
:le
conceptdtlnterventl.on"
Ln Revue Tl-ers Monde, Juil-let-sept€mbre1976. (5) (7) (s) (e) (1o) (r1) (3) (4) (12) (13) (14) (s) t (1s) (16)