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Évaluation de la qualité des soins dans les unités d’urgence rurales du Québec

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Academic year: 2021

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Évaluation de la qualité des soins dans les unités

d’urgence rurales du Québec

Mémoire

Géraldine Layani

Maîtrise en épidémiologie

Maître ès sciences (M.Sc.)

Québec, Canada

© Géraldine Layani, 2015

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iii

Résumé

Depuis les années 90, la population rurale au Québec, qui représente 20% de la population, présente des difficultés à accéder à des soins de qualité, malgré le fait que la loi canadienne exige « un accès raisonnable » aux services de santé. Par ailleurs, les gouvernements, les chercheurs et les organismes de financement s’intéressent de plus en plus à la performance du système de santé, depuis ce s dernières années, afin de mieux comprendre la valeur de la croissance des dépenses de santé.

Les deux objectifs de ce travail consistent à recenser les indicateurs de qualité de soins en médecine d’urgence décrits dans la littérature et d’évaluer la faisabilité de mesurer les indicateurs de qualité de Schull et al. (2011) dans les unités d’urgence rurales du Québec. Pour répondre à ces deux objectifs, une revue systématique a été menée selon la méthodologie du Handbook Cochrane mise en relation avec une étude descriptive menée dans 19 urgences rurales du Québec par des professionnels archivistes qui ont mesuré 27 indicateurs de qualité selon une procédure standardisée à l’aide d’un guide explicatif et d’un fichier de collecte Excel, de juin à décembre 2013.

La revue systématique a proposé une classification des indicateurs de qualité de soins selon un cadre conceptuel reconnu dans le domaine de la santé, le modèle de Donabedian, afin d’aboutir à une meilleure visualisation, compréhension et appréhension pour leur utilisation pratique. Par ailleurs, l’étude descriptive a montré que les indicateurs de Schull et al. (2011) n’étaient pas mesurables, en totalité, dans les unités d’urgence rurales du Québec, tels qu’ils sont actuellement définis.

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Table des matières

Résumé ... iii

Table des matières ... v

Liste des tableaux ... vii

Liste des figures ... ix

Avant-propos ... xi

I. INTRODUCTION ... 1

Un état des lieux alarmant ... 1

Comment optimiser la gestion du système de santé? ... 1

Comment évaluer la performance du système de santé? ... 2

Exemple de mesure de la qualité des soins dans les urgences rurales du Québec ... 3

II. OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES ... 5

1. Objectifs ... 5

1.1 Premier objectif ... 5

1.2 Second objectif ... 5

2. Hypothèse ... 5

III. Évaluation de la performance des soins par les indicateurs de qualité en médecine d’urgence: revue de littérature systématique ... 7

RÉSUMÉ ... 9 INTRODUCTION ... 10 METHODOLOGIE ... 11 Devis d’étude ... 11 Cadre conceptuel ... 11 Stratégie de recherche ... 12 Critères d’inclusion ... 13 Critères d’exclusion ... 13

Critères d’évaluation principal et secondaires ... 13

Sélection des études ... 14

Cueillette de données ... 14

Évaluation du risque de biais ... 14

Analyses statistiques ... 15

RÉSULTATS ... 15

(6)

vi

Le classement des indicateurs de qualité selon le modèle de Donabedian ... 15

La validité scientifique des indicateurs ... 16

DISCUSSION ... 16

CONCLUSION ... 19

Bibliographie ... 20

IV. Mesure des indicateurs de qualité de soins dans les unités d’urgence rurales du Québec ... 29 RÉSUMÉ ... 31 INTRODUCTION ... 32 MÉTHODOLOGIE ... 33 RÉSULTATS ... 36 CONCLUSION ... 40 Bibliographie ... 41

Tableau 1 – Les 27 indicateurs de qualité de soins (IQS) prioritaires identifiés par Schull et al. ... 43

V. DISCUSSION ... 51

1. Synthèse des résultats ... 51

2. Forces et limites ... 52

3. Perspectives ... 53

VI. CONCLUSION ... 55

BIBLIOGRAPHIE ... 57

ANNEXES ... 61

Annexe 1: Stratégies de recherche ... 63

Annexe 2: Grille d’extraction ... 67

Annexe 3: Recensement des indicateurs de qualité selon le modèle de Donabedian ... 69

Annexe 4: Les 27 indicateurs de qualité de soins (IQS) prioritaires identifiés par Schull et al. ... 79

Annexe 5: Définition de la « ruralité » selon Statistique Canada et méthodologie utilisée pour identifier les milieux ruraux (« Rural and Small Town ») ... 83

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vii

Liste des tableaux Tableaux de l’article 1

Tabl 1. Caractéristiques des études incluse ... 24 Tabl 2. Recensement des indicateurs selon le modèle de Donabedia ... 25 Tabl 3. Validité scientifique des indicateurs ... 26

Tableaux de l’article 2

Tabl 1. Description de la collecte et du suivi ... 43 Tabl 2. Fréquence (%) des centres ayant mesurés les IQS avec des bases de données

informatisées ... 44

Tabl 3. Fréquence d’utilisation de bases de données informatisées utilisées pour mesurer

les IQS par centre ... 45

Tabl 4. Fréquence des bases de données informatisées utilisées pour mesurer les IQS ... 46 Tabl 5. Temps médian (min) pour calculer chaque IQS pour les 15 centres ... 47

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Liste des figures Figures de l’article 1

Fig 1. Diagramme de Flow de L’étude ... 27 Figures de l’article 2

Fig 1. (Histogramme) – Fréquence (%) d’utilisation de bases de données informatisées pour

calculer les IQS par centre ... 49

Fig 2. (Diagramme en secteurs) - Fréquence (%) des 30 bases de données informatisées

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Avant-propos

Ce mémoire est l’aboutissement d’un travail de collaboration mené avec mon directeur de recherche, le Dr Richard Fleet qui m’a offert la possibilité de participer à l’un des volets du projet « Portrait des unités d’urgences en milieu rurale au Québec et utilisation du Guide de gestion de l’urgence » pour lequel il a obtenu une bourse du FRQ-S. J’ai ainsi eu la possibilité de travailler sur la qualité des soins offerts dans les unités d’urgence rurales du Québec, en participant à la collecte de données de l’étude descriptive du projet Québec présentée dans ce mémoire, en réalisant les analyses statistiques avec les soutien de Renée Dallaire, en interprétant les données ainsi qu’en rédigeant l’article présenté dans ce mémoire.

Par ailleurs, la réalisation de la revue systématique sur les indicateurs de qualité en médecine d’urgence n’aurait pu avoir lieu sans la contribution d’Amélie Boutin pour son soutien méthodologique, ainsi que du Dr Patrick Miroux qui a contribué dans ce travail en tant que deuxième réviseur. Je les remercie vivement pour toute l’aide apportée dans ce travail. Lors de cette étude, j’ai participé à toutes les étapes d’élaboration de la revue systématique en rédigeant le protocole, en élaborant la stratégie de recherche qui a été révisée par Amélie Boutin et Frédéric Bergeron, en effectuant la sélection et l’extraction des articles en tant que premier réviseur, et en rédigeant l’article présenté dans ce mémoire.

Les deux articles présentés dans ce mémoire seront soumis très prochainement pour publication après leur traduction en anglais.

Je souhaite remercier tous les co-auteurs pour leur participation dans ce projet et pour la pertinence de leurs commentaires qui m’ont permis de progresser tout au long de ces deux années de collaboration et dans le cadre de l’élaboration de ce mémoire.

Je souhaite remercier toute l’équipe du Dr Richard Fleet qui m’a apporté un grand soutien tout au long de ce projet de recherche.

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xii

Je remercie aussi l’organisme subventionnaire Public Health and the Agricultural Rural Ecosystem de m’avoir offert des conditions favorables à la réalisation de ma maitrise afin de mener mon projet de recherche à terme.

Je te remercie, Julie, pour ton soutien au cours de ces deux années de recherche et pour avoir accepté de relire mon mémoire. Tes nombreux conseils et commentaires m’ont permis de prendre du recul sur mon travail et de bonifier mon écriture scientifique.

Enfin, merci à toi, Luc qui m’a apporté ton soutien inconditionnel et ta bienveillance durant ces longues heures de rédaction en prenant soin de moi au quotidien

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I. INTRODUCTION

Un état des lieux alarmant

Au Canada, l’industrie des soins de santé est l’un des secteurs les plus importants de l’économie du pays [1]. Depuis 1975, les dépenses totales de santé n’ont jamais cessé d’augmenter atteignant leur maximum en 2009 avec 11,9 % du produit intérieur brut (PIB) [2]. Depuis 2010, ces dépenses sont toujours restées élevées et ont atteint 211 milliards de dollars en 2013, soit 5998 dollars par habitant [3]. C’est pourquoi, les gouvernements provinciaux et territoriaux ont décidé de mettre l’accent sur le contrôle des coûts des soins de santé. À ce propos, le Québec a présenté récemment ses prévisions concernant les dépenses en santé jusqu’en 2030. Le constat de la situation est alarmant, car il prévoit que les dépenses publiques en santé augmenteront de 31,3 milliards de dollars à 61,1 milliards de dollars de 2013 à 2030, passant de 8,4 % à 13,5 % du PIB et de 42,9 % à 68,9 % des revenus totaux du gouvernement du Québec [4]. Il est donc devenu urgent de réfléchir à des solutions dont l’objectif sera d’augmenter la productivité et de contrôler les coûts généraux [5].

Comment optimiser la gestion du système de santé?

Devant l’augmentation annuelle des dépenses de santé au Canada, les gouvernements, les chercheurs et les organismes de financement s’intéressent de plus en plus à la performance du système de santé afin de mieux comprendre la valeur de la croissance des dépenses de santé pour les Canadiens. Cependant, la mesure de la performance d’un système de santé s’avère complexe [6] ; elle nécessite de prendre en compte les facteurs démographiques, économiques, politiques et culturels, qui ne rendent pas toujours comparables les structures les unes par rapport aux autres. En effet, chaque environnement de soins possède ses particularités qui viennent influencer les résultats mesurés pour chacune de ces structures. Par exemple, les défis en ruralité n’impliquent pas les mêmes enjeux que ceux en milieux urbains, et, cet aspect est important dans un pays où près de 20 % de la population vit en milieu rural [7].

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2

Actuellement, le budget dédié à la santé prend de plus en plus de place par rapport aux autres secteurs comme l’éducation ou la culture, et il devient difficile pour le gouvernement de prioriser ses choix économiques. En effet, au Canada, le système de santé est un service financé par les fonds publics pour lequel les décideurs politiques doivent déterminer si les sommes et les ressources, matérielles et humaines, sont utilisées efficacement de manière à améliorer les résultats pour la santé [8] et si les dépenses de santé sont en corrélation avec les besoins des citoyens [9]. A titre d’exemple, le budget 2013-2014 du gouvernement du Québec évaluait les dépenses publiques en santé à 31,3 milliards de dollars, soit 42,9 % des dépenses publiques totales du gouvernement du Québec, tandis que l’éducation représentait pour sa part 16,5 milliards de dollars, soit 22,8 % des dépenses totales [4].

Des études canadiennes ont mis en évidence que l'accroissement des investissements financiers en santé ne peut être la seule solution pour régler les problèmes auxquels le système de santé est confronté [10]. Ainsi, des solutions novatrices doivent être explorées afin d’utiliser les ressources disponibles de manière plus efficace et d’optimiser l’utilisation des fonds alloués à la santé [11]. D’ailleurs, la plupart des Canadiens considèrent que la gestion inefficace est plus problématique pour le système de santé que le financement insuffisant [12].

Comment évaluer la performance du système de santé?

C’est dans ce contexte qu’en 1998, plus de 500 administrateurs du milieu de la santé, chercheurs, soignants, représentants gouvernementaux, groupes de défense du droit à la santé des citoyens se sont réunis pour cerner les besoins en matière d’information sur la santé au Canada. Cette rencontre a donné lieu à l’élaboration d’une vision nationale et d’un plan d’action pour renforcer le système canadien d’information sur la santé [13]. Plusieurs priorités ont émergé dont la diffusion élargie et transparente de l’information sur la performance du système de santé utile aux professionnels de santé, mais aussi au grand public. Ainsi, en 1999, pour améliorer les sources et les méthodes de collecte de l’information ainsi que la documentation des données concernant le système de santé, l’Institut Canadien d’Information sur la Santé (ICIS) et Statistique Canada ont initié deux projets : le Projet des indicateurs de santé et le Carnet de route de l’information sur la santé. L’objectif de ces deux mesures était de produire des rapports sur le système de santé

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3 canadien sûrs et respectueux de la confidentialité, mais aussi uniformes, pertinents, souples, intégrés, conviviaux et accessibles [14].

Malgré les progrès réalisés en matière d’élaboration de nouveaux indicateurs comparables et normalisés à l’échelle pancanadienne, qui reflètent la santé des Canadiens et la performance du système de santé, il reste encore beaucoup à faire dans la mesure de la performance au Canada. De nombreux organismes ont publié plusieurs rapports de façon simultanée et non coordonnée, générant une désorganisation de la gestion des données de la santé et entraînant de nombreuses confusions pour l’orientation des politiques de soins. L’objectif est donc d’aider les décideurs politiques à prendre des décisions plus justes et mieux informées à l’aide de mesures standardisées et coordonnées [15].

Pour ce faire, l’ICIS s’est placé comme chef de file de la production d’information fiable, comparable et actuelle sur la santé au Canada. En effet, l’ICIS a élaboré un plan triennal visant à consolider son programme de production de rapports pancanadiens sur la performance du système de santé afin d’appuyer plus adéquatement les efforts provinciaux et territoriaux d’amélioration des soins et de la santé des Canadiens [15]. Parallèlement, au Canada, d’autres travaux concernant l’élaboration et la mesure d’indicateurs de qualité de soins sont apparus dans la littérature depuis ces 10 dernières années. Cette tendance met en évidence l’intérêt croissant porté à l’évaluation de la performance des systèmes de santé et la préoccupation des professionnels de santé, de la population et des décideurs politiques d’établir une vision juste et appropriée du système de santé dans les différents domaines de la médecine [16, 17].

Exemple de mesure de la qualité des soins dans les urgences rurales du Québec

Depuis plusieurs années, la population rurale présente des difficultés à accéder à des soins de qualité, malgré le fait qu’elle représente près de 20 % de la population québécoise et que la loi canadienne exige « un accès raisonnable » aux services de santé [18]. Plusieurs facteurs responsables de cette situation ont été décrits dans la littérature : l’accès réduit aux établissements de santé, le temps de transport important pour accéder aux services spécialisés, les problèmes de recrutement et de rétention du personnel dans les unités d’urgence rurales, le niveau de formation aux soins d’urgence et l’exposition moins fréquente à des cas complexes pour les professionnels de santé exerçant en milieu rural, et

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4

l’accès limité à des soins de première ligne, des soins en santé mentale ainsi qu’aux centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) dans les milieux ruraux [19-27]. L’ensemble de ces facteurs contribue au dysfonctionnement des unités d’urgence rurales du Québec, à l’augmentation des visites de la population et à leur engorgement.

Dans ce contexte, leDr Richard Fleet a initié le projet « Portrait des unités d’urgences en milieu rural au Québec et utilisation du Guide de gestion de l’urgence » en 2011, afin d’étudier les unités d’urgence rurales du Québec [28]. Son objectif était de dresser un portrait de ces services et d’évaluer l’utilisation du Guide de gestion de l’urgence dans ces milieux spécifiques, document diffusé en 2006 par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) afin d’améliorer la gestion des urgences et l’humanisation des soins et des services qui y sont offerts [29].

Dans le cadre de cette vaste étude financée par le FRQ-S, un volet a été consacré exclusivement à l’évaluation de la qualité des soins des unités d’urgence rurales du Québec.

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5

II. OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES

1. Objectifs

Ce mémoire a deux objectifs.

1.1 Premier objectif

Recenser les indicateurs de qualité de soins en médecine d’urgence décrits dans la littérature.

1.2 Second objectif

Évaluer la faisabilité de mesurer les indicateurs de qualité de Schull et al. [30] dans les unités d’urgence rurales du Québec.

2. Hypothèse

Il existe des limites au recueil d’informations nécessaires à la mesure des indicateurs de qualité de soins dans les unités d’urgence rurales du Québec.

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III. Évaluation de la performance des soins par les indicateurs de

qualité en médecine d’urgence: revue de littérature

systématique

Géraldine Layani1, Patrick Miroux2, Amélie Boutin3, Frédéric Bergeron3, Richard Fleet1.

1 Département de médecine de famille et médecine d’urgence, Université Laval, Lévis, QC, Canada.

2 Service de médecine d’urgence, Centre hospitalo-universitaire d’Angers, France.

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RÉSUMÉ

Introduction : Face aux difficultés économiques du système de santé, il est devenu prioritaire de s’intéresser aux indicateurs de qualité qui constituent un outil utile pour mieux comprendre la valeur de la croissance des dépenses de santé. Or, aucune définition ni application des indicateurs de qualité en médecine d’urgence n’ont été définies de manière consensuelle dans la littérature. L’objectif de cette étude est donc d’identifier et de classer les indicateurs de qualité en médecine d’urgence selon le cadre conceptuel de Donabedian reconnu dans le domaine de la santé et d’en déterminer leur validité scientifique.

Méthodologie : Revue systématique menée selon la méthodologie Cochrane dans les bases de données MEDLINE, EMBASE et Cochrane. Toutes les études identifiant un ou plusieurs indicateurs de qualité en médecine d’urgence et celles évaluant le niveau de preuve de ces indicateurs ont été incluses. Compte tenu de la diversité des méthodologies utilisées et des devis d’études des revues incluses, les résultats ont été interprétés de manière qualitative.

Résultats : Au total, 5871 articles ont été identifiés; 16 d’entre eux répondaient aux critères d’inclusion. Les 285 indicateurs recensés dans ces articles ont été classés selon les 3 catégories du modèle de Donabedian : processus, structure et résultats. Parmi les 16 études incluses dans la revue systématique, 11 ont élaboré ou utilisé des indicateurs de qualité validés par un comité d’experts, cela concerne 201 indicateurs de qualité.

Conclusion : La classification des indicateurs de qualité en médecine d’urgence selon le modèle de Donabedian permet de mieux les identifier et de structurer l’évaluation de la qualité des soins. Néanmoins, des travaux complémentaires doivent être élaborés pour déterminer le niveau d’évidence des indicateurs de qualité de soins.

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10

INTRODUCTION

Depuis ces dernières années, les dépenses des systèmes de santé sont en constante augmentation. En 2006, elles représentaient 8,7 % du produit intérieur brut (PIB) pour l’ensemble du monde [1]. Devant l’augmentation des dépenses de santé, et parallèlement au développement de mesures d’évaluation statistiques, de nombreux travaux sur la mesure de la performance dans le domaine de la santé se sont développés. Leur objectif est de mieux comprendre la valeur de la croissance des dépenses de santé [2, 3].

En médecine d’urgence, la surpopulation des unités d’urgence et l’augmentation des temps d’attente inquiètent la communauté scientifique depuis plusieurs années. Longtemps, les auteurs se sont surtout intéressés au temps d’attente des patients aux urgences afin d’évaluer la performance des soins des unités d’urgence, au détriment des autres aspects de cette spécialité [4]. Par la suite, de nombreux travaux concernant l’élaboration de nouveaux indicateurs et l’évaluation de la performance des soins en médecine d’urgence sont apparus dans la littérature [5, 6, 7]. Cependant, leur pertinence et leur utilisation pratique ont été remises en question [8].

Dans un contexte où la définition et l’application des indicateurs de qualité en médecine d’urgence ne sont pas définies de manière consensuelle, Sorup et ses collaborateurs ont publié, en 2013, la première et l’unique revue systématique sur les indicateurs de qualité en médecine d’urgence [9]. Ils ont recensé les indicateurs cités dans la littérature et les ont présentés selon le modèle de Traberg [10]. Or, plusieurs limites ont été identifiées dans cette étude. La première est que le modèle de Traberg est un cadre conceptuel emprunté au domaine de l’économie dont l’application pratique n’a pas encore été approuvée dans le milieu médical. La deuxième est que la validité scientifique des indicateurs identifiés par Sorup et ses collaborateurs n’a pas été évaluée. Enfin, la banque de données EMBASE, fortement recommandée dans le Cochrane Handbook [11], n’a pas été interrogée et seuls les articles en anglais ont été inclus dans cette revue.

Ainsi, l’objectif principal de cette étude est d’identifier et de classer les indicateurs de qualité en médecine d’urgence issue des données de la littérature, selon le cadre conceptuel de Donabedian [12, 13, 14] reconnu dans le domaine médical et selon la méthodologie recommandée par le Handbook Cochrane [11] reconnue dans le domaine scientifique

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11 médical pour sa rigueur et sa qualité. L’objectif secondaire est de déterminer la validité scientifique des indicateurs de qualité et niveau d’évidence, qui n’a pas été évalué dans la revue systématique sur les indicateurs de qualité en médecine d’urgence de Sorup et al. [9].

METHODOLOGIE Question de recherche

Peut-on classer les indicateurs de qualité en médecine d’urgence issus de la revue de la littérature afin de mieux les appréhender en pratique? Peut-on déterminer leur niveau d’évidence afin de déterminer leu validité scientifque?

Devis d’étude

Nous avons mené une revue systématique selon la méthodologie recommandée dans le Cochrane Handbook pour répondre aux objectifs de recherche [11].

Cadre conceptuel

Cette étude s’est appuyée sur le modèle de Donabedian. Il s’agit d’un modèle conceptuel qui fournit un cadre pour examiner les services de santé et pour évaluer la qualité des soins [12]. Il est l’un des modèles conceptuels les plus reconnus dans le domaine médical pour évaluer la qualité des soins devant d’autres modèles conceptuels comme celui de « l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) » ou de « l’initiative de Bamako » [13].

Selon le modèle de Donabedian, des informations sur la qualité des soins peuvent être classées selon trois catégories: « structure », « processus », et « résultats» [14]. Le tableau suivant présente des exemples de ce modèle.

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12

Indicateurs de « Structure » Indicateurs de « Processus » Indicateurs de « Résultat » Avons-nous les moyens de

bien faire ?

Faisons-nous comme il faut faire ?

Avons-nous de bons résultats ?

Définitions

Il s’agit de tous les indicateurs en lien avec le contexte dans lequel les soins sont dispensés aux patients.

Cela correspond donc à toutes les ressources matérielles et humaines mises à disposition pour les soins.

Il s’agit de tous les indicateurs en lien avec les transactions effectuées entre le patient et les fournisseurs de soins, tout au long de leur prestation de soins.

Cela correspond donc à l’organisation des soins et aux pratiques professionnelles : soins fournis aux patients; conformité aux bonnes pratiques professionnelles.

Il s’agit de tous les indicateurs en lien avec les effets du système de sur les patients et la population.

Cela correspond donc à la satisfaction des patients et leur état de santé, survie, qualité de vie, survenue de

complications.

Indicateurs de « Structure » Indicateurs de « Processus » Indicateurs de « Résultat »

Exemples

Nombre de services d’urgence 24/24 7/7 bénéficiant d’un scanner au sein de l’hôpital.

Nombre de patients atteints d’un infarctus du myocarde ayant bénéficié d’une coronarographie interventionnelle.

Nombre de patients ayant eu un syndrome post-ponction lombaire dans les 24 heures suivants une ponction lombaire menée dans un contexte de céphalée fébrile.

Le modèle conceptuel de Donabedian : définitions et exemples des trois catégories d’indicateurs »

Stratégie de recherche

Un état des lieux des publications et de la littérature grise a tout d’abord été réalisé de façon exhaustive, afin d’identifier l’ensemble des sources d'information qui existaient sur les indicateurs de qualité en médecine d’urgence. Tous les résultats recensés dans la littérature en lien avec le sujet de recherche ont été inclus afin de ne pas être limités par le choix des critères principaux d’évaluation [15]. Par la suite, la même démarche a été réalisée dans les moteurs de recherche MEDLINE, Cochrane (incluant EPOC) et EMBASE.

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13 Puis, une stratégie de recherche pour MEDLINE, EMBASE et Cochrane a été développée en octobre 2013, en utilisant les mots-clés et termes MeSH (pour MEDLINE et Cochrane) ou EMTREE (pour EMBASE) pour trois groupes de termes suivants: « Quality indicators», « Performance indicators » et « Emergency medicine ». Cette stratégie de recherche a été révisée par une étudiante en doctorat d’épidémiologie et un bibliothécaire de l’Université Laval selon les critères PRESS [16] (Annexe 1).

La recherche systématique a été limitée aux études humaines, hormis pour le moteur de recherche Cochrane pour qui ce filtre aurait été trop restrictif. Aucune restriction de langue ni de type de publication n’a été appliquée.

Critères d’inclusion

Toutes les études identifiant un ou plusieurs indicateurs de qualité de soins en médecine d’urgence ainsi que celles évaluant le niveau d’évidence des indicateurs de qualité en médecine d’urgence ont été inclues dans cette revue systématique. Enfin, toutes les études évaluant, analysant et discutant la performance des soins aux urgences ont été sélectionnées.

Critères d’exclusion

Toutes les études concernant des spécialités autres que la médecine d’urgence, des cadres autres que les unités d’urgence, des pathologies ou des groupes de patients spécifiques, des études de type « éditorial », celles évaluant les indicateurs de qualité en traumatologie, celles évaluant l’impact des indicateurs de qualité ou les enjeux de leurs mesures (textes avec un aspect plus politique), ont été exclues.

Critères d’évaluation principal et secondaires

Le critère d’évaluation principal a été l’identification et le classement des indicateurs de qualité en médecine d’urgence selon le modèle de Donabedian [12, 13, 14].

Les critères d’évaluation secondaires ont été le niveau d’évidence, la difficulté d’acquisition ou de mesure des données dans leur milieu et la fréquence avec laquelle ils ont été cités dans la littérature.

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Sélection des études

Pour mener à bien cette étape, des articles de synthèse ont été sélectionnés pour l'inclusion itérative.

La sélection des études a été réalisée en deux étapes par deux réviseurs, de façon indépendante.

Lors de la première étape, tous les titres et les résumés ont été étudiés, et seuls les documents concernant les indicateurs de qualité de soins en médecine d’urgence ont été retenus.

Dans un deuxième temps, les articles complets ont été examinés pour décider de leur inclusion dans cette revue systématique.

Les deux réviseurs se sont réunis à la fin de leur évaluation de la littérature pour discuter de leur sélection et affiner la stratégie de recherche.

Toutes les études dupliquées ont été identifiées et éliminées à l’aide du logiciel EndNote Software version 7 et de façon manuelle. De plus, toutes les études, écrites dans une autre langue que l’anglais ont été traduites en français ou en anglais.

Cueillette de données

Les informations de chaque document éligible ont été extraites de manière qualitative, selon une grille d’extraction (Annexe 2). Cette grille d’extraction a intégré les données pour réaliser la cartographie des résultats et permettre d’étudier les indicateurs de qualité en médecine d’urgence. Lorsque les deux réviseurs présentaient un désaccord concernant les informations répertoriées dans la grille d’extraction, un troisième réviseur est intervenu afin de définir une réponse consensuelle, à trois reprises.

Cette grille d’extraction a été testée sur un échantillon de deux articles. Des ajustements concernant l’extraction des données ont été réalisées par les deux réviseurs afin de définir une grille d’extraction définitive.

Évaluation du risque de biais

Nous n’avons pas pu évaluer le risque de biais avec l'outil de la collaboration Cochrane, car toutes les études de type « évaluation de la qualité de l’acte » ou ayant une méthodologie qualitative ne peuvent être évaluées à l’aide de cet outil [11].

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15

Analyses statistiques

Les résultats ne peuvent être interprétés de manière quantitative compte tenu de la diversité des méthodologies utilisées et des devis d’études inclus dans cette revue systématique. Nous avons donc fait le choix de les résumer sous forme de tableaux, de façon descriptive.

RÉSULTATS

Nous avons identifié 5871 articles après avoir retiré les doublons; 16 articles ont répondu aux critères d’inclusion et ont été inclus dans la revue systématique (Figure 1).

Les caractéristiques des études sélectionnées

Toutes les études sont issues de pays développés. Elles ont principalement été menées dans des pays anglo-saxons et nord-américains. Toutes les études ont été publiées en anglais hormis une qui a été publiée en espagnol et traduite par la suite en français avant d’être analysée [17]. Elles sont parues dans la littérature entre 1995 et 2014. Les méthodologies des études incluses étaient majoritairement qualitatives. Les études quantitatives étaient celles qui mesuraient les indicateurs à partir des données des patients de l’urgence; elles étaient au nombre de six [20, 21, 22, 23, 25, 32]. (Tableau 1).

Le classement des indicateurs de qualité selon le modèle de Donabedian

Les indicateurs de qualité ont été extraits de chacune des revues incluses dans l’étude avant d’être classés selon les trois catégories définies par le modèle de Donabedian [12, 13, 14]. Au total, 285 indicateurs de qualité ont été recensés dans cette revue systématique (Annexe

3).

La majorité des indicateurs élaborés en médecine d’urgence concernait les indicateurs de structure. Les indicateurs de processus et ceux de résultats concernaient une part moins importante des indicateurs retrouvés dans la littérature. (Tableau 2).

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La validité scientifique des indicateurs

Onze études sur seize ont élaboré ou utilisé des indicateurs de qualité validés par un comité d’experts ce qui a représenté 201 indicateurs validés par un comité d’experts. Gausche est le seul auteur à n’avoir inclus que des médecins dans son comité d’experts [24]. Dans trois études, des patients ont été inclus dans les comités d’experts [18, 19, 25]. Dans les autres études, les comités étaient représentés essentiellement par des groupes multidisciplinaires de professionnels de santé. Certaines études ont aussi utilisé des indicateurs de qualité validés par leur communauté scientifique de façon consensuelle. (Tableau 3).

La difficulté d’acquisition ou de mesure des données dans leur milieu et la fréquence avec laquelle ils ont été cités dans la littérature étaient des éléments non mentionnés dans les 16 articles sélectionnés.

DISCUSSION

Cette revue de littérature montre qu’il existe une très grande variété d’indicateurs de qualité de soins en médecine d’urgence. Cette étude a permis d’identifier et de classer les indicateurs de qualité des soins selon le modèle de Donabedian, qui est l’un des plus reconnus dans le domaine médical pour évaluer la qualité les soins [12, 13, 14]. Cette étude constitue aussi la première à avoir évalué le niveau d’évidence des indicateurs de qualité des soins en médecine d’urgence.

Nos résultats ont permis de classer les indicateurs de qualité selon les trois catégories du modèle de Donabedian : « structure », « processus » et « résultats ».

Cette étude démontre qu’il existe un intérêt plus marqué pour l’évaluation de la structure des services d’urgence puisque nous avons rapporté 170 indicateurs de structure sur 285 indicateurs recensés au total dans les 16 articles de notre revue systématique. Cependant, l’évaluation de la performance d’un système de soins ne peut être réalisée uniquement avec la mesure des indicateurs de structure. En effet, ces indicateurs décrivent uniquement une structure de soins sans identifier la cause d’un dysfonctionnement de ce système de soins. Ainsi, Grieshaber soutient que la modification d’une structure de soins n’est pas suffisante pour que la santé des patients puisse être améliorée [33]. Par ailleurs, dans un rapport

(29)

17 présenté́ en 2012 à la Direction de la planification de la main d'œuvre et du soutien au changement, du Ministère de la Santé et des Services sociaux, Chiocchio explique que les trois catégories d’indicateurs s’influent les unes entre elles et qu’elles ne peuvent être évaluées indépendamment [34]. En effet, les indicateurs de processus qui évaluent la prise en charge médicale des patients et indirectement les compétences des professionnels de santé exerçant à l’urgence sont dépendants des moyens mis en place dans une structure de soins, comme le nombre de soignants ou le plateau technique d’une structure. De ce fait, la structure et les processus ne décrivent pas des entités étanches et sont à mesurer et interpréter de manière associée [34]. Ainsi, une unité de soins peut avoir de moins bons résultats concernant l’évaluation de la qualité des processus de soins, par manque de personnel et non par manque de professionnalisme du personnel soignant.

Le modèle de Donabedian inclut aussi des éléments de mesure à différentes échelles (individuelles et organisationnelles), qui selon Kozlowski et Klein génèrent des éléments confusionnels pour comparer la performance de plusieurs systèmes de soins entre eux de façon objective et précise [35].

Enfin, les indicateurs de résultats sont le plus souvent la résultante des processus mis en place au sein d’une structure, mais peuvent aussi être le reflet d’un changement d’état des patients [36]. De ce fait, l’évaluation de la qualité d’un système de soins ne peut être évaluable avec cette catégorie d’indicateurs uniquement et est dépendante des deux autres catégories d’indicateurs [37]. Certes, cette catégorie d’indicateurs nous informe considérablement sur l’état de santé des patients pris en charge par un milieu de soins, avec la mesure de la mortalité et de la morbidité par exemple. Cependant, leur interprétation ne tient pas compte des difficultés présentes dans chaque environnement de soins. De ce fait, la mortalité peut être élevée dans un milieu sans pour autant refléter la qualité réelle des soins offerts aux patients dans ces structures.

La validité scientifique des indicateurs de qualité est une notion qui nécessite d’être améliorée. Hormis la description de la méthodologie, aucun article n’a évalué l’application pratique des indicateurs ni leur pertinence clinique au sein des articles inclus dans la revue systématique. Or, ces deux éléments sont nécessaires pour déterminer le niveau d’évidence

(30)

18

des indicateurs cités dans la revue de littérature, associé à l’aspect méthodologique de ces études [38].

Nous avons ainsi tenté d’objectiver des éléments pour identifier le niveau d’évidence des indicateurs à partir de la méthodologie des études incluses dans la revue de littérature. Cependant, le seul critère cité dans les articles pour pouvoir juger du niveau d’évidence des indicateurs de qualité a été « les particularités du comité d’experts ». Cette notion est importante mais non suffisante pour déterminer la validité scientifique des indicateurs de qualité.

Le niveau d’évidence des indicateurs est une notion importante à prendre en compte pour juger de l’utilisation pratique des indicateurs de qualité de soins en médecine d’urgence. Les futurs auteurs qui étudieront la qualité des soins devront mieux justifier le choix des indicateurs utilisés dans leurs études. La méthodologie avec laquelle les indicateurs ont été élaborés, l’application pratique des indicateurs ainsi que leur pertinence clinique devront être mieux décrits. De ce fait, il sera plus facile pour les gestionnaires et les décideurs politiques de juger des « bons » et des « mauvais » indicateurs pour monitorer un système de santé et envisager des solutions pour le rendre plus performant. L’objectif est de générer une surveillance efficace et optimale d’un système de santé, afin d’identifier au mieux les besoins des différents milieux qui le compose et d’optimiser la répartition des ressources de ce système de santé pour chaque milieu, en fonction de leurs besoins.

Par rapport à la revue de Sorup et al. [9], notre revue a recensé 230 indicateurs supplémentaires selon le modèle conceptuel de Donabedian. Il s’agit d’une force de notre étude car nous avons établi une cartographie plus précise des indicateurs de qualité en médecine d’urgence cités dans la littérature. L’utilisation d’un modèle conceptuel reconnu dans le domaine médical nous a permis d’être probablement plus précis et de mieux recenser les indicateurs cités dans la littérature. Par ailleurs, il se peut que les indicateurs cités dans sa revue de littérature aient été synthétisés sous forme de catégories moins précises que celles proposées par Donabedian, ce qui réduit le nombre d’indicateurs recensés.

Cependant, notre revue comporte plusieurs limites. En effet, la consultation d’autres moteurs de recherche comme « Biomed central », « Clinical evidence », « DynaMED » et

(31)

19 « Health information ressources » aurait pu augmenter l’exhaustivité des résultats présentés dans cette revue de littérature. De même, l’évaluation du niveau d’évidence des indicateurs de qualité par les particularités du panel d’experts n’est pas suffisante pour valider et généraliser leur utilisation pratique par des gestionnaires d’hôpitaux ou des politiciens. D’autres études devront être réalisées afin de préciser les critères pertinents nécessaires à l’évaluation du niveau d’évidence des indicateurs de qualité de soins.

CONCLUSION

Cette étude est la première à recenser et classer un très grand nombre d’indicateurs de qualité en médecine d’urgence selon le modèle conceptuel de Donabedian. Il s’agit aussi de la première étude à tenter d’évaluer le niveau d’évidence des indicateurs de qualité recensés dans cette revue de littérature. Cependant, le manque de données ne permet pas de l’identifier. Des travaux complémentaires doivent être élaborés pour déterminer le niveau d’évidence des indicateurs de qualité de soins en médecine d’urgence.

(32)

20

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(36)

24 Études incluses dans la revue systématique (auteur principal)

Année Pays Méthodologie des études Population des urgences ciblée par les indicateurs

Alcaraz-Martínez J 2011 Espagne Etude qualitative (questionnaires Pédiatrie, Médecine adulte, Gynécologie

Banerjee J 2012 UK Audit Gériatrie

Beattie E 2004 UK Méthode Delphi Pédiatrie, Médecine adulte, Gynécologie

Bottle A 2009 UK Descriptive Pédiatrie, Médecine adulte,

Gynécologie Boudreaux E 2003 USA Etude observationnelle croisée Médecine adulte

Casalino E 2013 France Prospective Observationnelle de

cohorte Médecine adulte Ekelund U 2011 Sweeden Etude quantitative rétrospective Médecine adulte Gausche M 1995 USA Questionnaires Pédiatrie, médecine adulte

Gräff I 2014 Allemagne Etude quantitative rétrospective Médecine adulte Guttmann A 2006 Canada Méthode Delphi Médecine adulte, pédiatrie

Hung GR 2008 Canada Questionnaires Pédiatrie

Jones P 2012 New Zealand Focus group Médecine adulte

Schull MJ 2011 Canada Méthode Delphi Pédiatrie, médecine adulte

Lindsay P 2002 Canada Méthode Delphi Médecine adulte

Sibbritt D 2006 Australie Étude quantitive rétrospective Gériatrie

Wakai A 2013 Irlande Méthode Delphi Médecine adulte

(37)

25 Études incluses dans la revue systématique (auteur principal) Indicateurs de

processus Indicateurs de structure Indicateurs de résultats

Alcaraz-Martínez J 0 1 6 Banerjee J 0 0 1 Beattie E 25 10 1 Bottle A 4 0 5 Boudreaux E 0 16 9 Casalino E 0 30 0 Ekelund U 0 8 0 Gausche M 11 1 8 Gräff I 5 15 2 Guttmann A 0 17 1 Hung GR 0 29 1 Jones P 6 26 3 Schull MJ 9 3 0 Lindsay P 0 12 1 Sibbritt D 11 1 0 Wakai A 0 1 6 TOTAL 71 170 44

Tableau 2 - Recensement et classement des indicateurs de qualité de soins

en médecine d’urgence selon le modèle de Donabedian pour les 16 études incluses dans la revue systématique

(38)

26

Études incluses dans la revue systématique

(auteur principal)

Comité d’experts Expertise des participants

Alcaraz-Martínez J Oui Représentant de chacun des sept centres Banerjee J Oui Groupe multidisciplinaire - Professionnels et patients

Beattie E Oui Groupe multidisciplinaire - Professionnels et patients

Bottle A Non Patients

Boudreaux E Non Patients

Casalino E Non Patients

Ekelund U Non Patients

Gausche M Oui Médecins membres du collège américain en médecine d'urgence (pédiatre et médecine généralistes)

Gräff I Non Patients

Guttmann A Oui

Professionnels de santé - 2 chefs de service d'urgence médicale en pédiatrie et médecine adulte (secteur tertiaire), 1 chef de service d'urgence médicale rural, 2 urgentologues (1 du secteur tertiaire et 1 des urgences rurales), 2 directeurs administratifs de l'urgence, une infirmière

de l'urgence et une puéricultrice des urgences rurales.

Hung GR Oui Directeurs d'hôpitaux

Jones P Oui Comité multidisciplinaire de professionnels et patients Schull MJ Oui Comité national multidisciplinaire

Lindsay P Oui Groupe multidisciplinaire - Professionnels de santé

Sibbritt D Non Patients

Wakai A Oui Groupe multidisciplinaire

Tableau 3 - Validité scientifique des indicateurs de qualité de soins des 16

(39)

27 Records identified through database

searching (n = 6400) Medline n = 1904

Embase n = 4152 Cochrane = 344

Records after duplicates removed (n = 5871)

Records excluded (n = 5742)

Full-text articles assessed for eligibility (n = 129 )

Full-text articles excluded, with reasons (n =113)

Autre spécilité que la médecine d’urgence n = 32 Traumatologie n = 15

Doublons n = 4 Méthodologie n = 26

Comités d’experts/synthèse n = 34 Revue non trouvée = 2

Studies included in qualitative synthesis

(n = 16 )

Figure 1 - Diagramme de Flow de la revue

(40)
(41)

29

IV. Mesure des indicateurs de qualité de soins dans les unités

d’urgence rurales du Québec

Géraldine Layani1, Richard Fleet1, Renée Dallaire2, Fatoumata K Tounkara1, France Légaré3.

1 Département de médecine de famille et médecine d’urgence, Université Laval, Lévis, QC, Canada.

2 Université Laval, Québec, QC, Canada.

3 Département de médecine de famille et médecine d’urgence, Transfert des connaissances et

évaluation des technologies de la santé du centre de recherche du CHUQ (CRCHUQ), unité de recherche évaluative, Université Laval, Québec, QC, Canada.

(42)
(43)

31

RÉSUMÉ

Introduction : Les unités d’urgence constituent un important filet de sécurité pour les 20 % de la population canadienne qui vit en milieu rural. Il est donc devenu prioritaire de s’intéresser à la qualité des soins qui y sont offerts. Récemment, des indicateurs de qualité de soins (IQS) spécifiques à la médecine d’urgence ont été définis par un groupe d’experts multidisciplinaires du Canada mené par Schull et al. pour uniformiser l’accès à des soins de qualité et ont été considérés comme des IQS de référence pour évaluer la qualité des soins des unités d’urgences au Canada. Quatorze IQS (comportant des sous-indicateurs pour 5 d’entre eux, ce qui représente 27 indicateurs au total) ont été définis comme hautement prioritaires, afin d’aider les décideurs à orienter leurs choix concernant l’élaboration des politiques de santé et à optimiser la répartition des soins en région. Cependant, aucune étude n’a été publiée, à ce jour, sur l’application pratique de ces IQS.

Objectifs : L’objectif principal de cette étude est de mesurer les IQS définis par Schull et al. dans les unités d’urgence rurales du Québec.

Méthode : Il s’agit d’une étude descriptive menée par des professionnels archivistes qui ont mesuré 27 indicateurs de qualité selon une procédure standardisée à l’aide d’un guide explicatif et d’un fichier de collecte Excel, dans 19 urgences rurales du Québec, de juin à décembre 2013.

Résultats : Au total, 58 % (n=26) des unités d’urgence rurales du Québec ont participé et complété la collecte de données. 44 % des indicateurs ont été mesurés à l’aide de bases de données informatisées. Les bases de données informatisées étaient hétérogènes : 30 bases de données ou combinaisons de bases de données informatisées différentes ont été recensées par les 15 centres pour mesurer les 27 indicateurs de qualité. Le temps nécessaire pour collecter chaque indicateur a varié de 5 à 88,50 minutes (écart-type : 83,50 min).

Conclusion : Les indicateurs prioritaires de Schull et al. ne sont pas mesurables, en totalité, dans les unités d’urgence rurales du Québec à l’aide de base de données informatisées. La diversité des bases de données informatisées est un facteur limitant à la mesure uniformisée des indicateurs de qualité.

(44)

32

INTRODUCTION

Au Québec, 20 % de la population vit en milieu rural [1, 2]. Dans un contexte d'accès limité aux services diagnostiques, aux médecins de famille et aux autres médecins spécialistes, les unités d'urgence rurales demeurent un important filet de sécurité pour cette population. En moyenne, 19 000 visites annuelles par urgence sont comptabilisées dans les urgences rurales du Québec [3]. Cependant, afin de mieux contrôler les coûts inhérents à la santé en région, plusieurs provinces ont réduit ou régionalisé les services, ce qui a eu pour conséquence des réductions de services et la fermeture d’hôpitaux [4]. Or, quel que soit leur lieu de provenance, les Québécois doivent avoir accès à des soins de qualité, d'autant plus que les citoyens ruraux sont généralement plus âgés, en moins bonne santé et plus exposés aux traumatismes que les citadins [4]. Ainsi, en l'absence de standards de soins en médecine d'urgence rurale, la question de l'accès à un niveau sécuritaire de services de soins est largement débattue, notamment par les experts et les gestionnaires [3, 5, 6, 7].

Récemment, des indicateurs de qualité de soins (IQS) ont été élaborés par un groupe de 24 experts multidisciplinaires du Canada, dirigés par MJ Schull, selon une méthode Delphi. Ils ont identifié 14 IQS dont 4 indicateurs ont été divisés en sous-indicateurs, ce qui représente au total 27 indicateurs de qualité de soins considérés comme hautement prioritaires (Tableau 1 et Annexe 4) dont le but est d'aider les décideurs à orienter leurs choix concernant l'élaboration des politiques de santé. Depuis ces dix dernières années, Schull et ses collaborateurs ont mené le travail le plus abouti et le plus récent qui existe sur l’élaboration d’indicateurs de qualité en médecine d’urgence. Aussi, ces indicateurs sont considérés comme étant un outil de référence au Canada pour évaluer la qualité des soins dans les unités d’urgence [8]. Ils mesurent la qualité des soins effectués à la population des urgences pour les spécialités et catégories suivantes : pédiatrie, cardiologie, neurologie, pneumologie, infectiologie, prise en charge de la douleur, soins intensifs et organisation du service d’urgence [8].

L'élaboration récente de ces indicateurs de qualité de soins prioritaires devrait avoir des impacts importants sur la qualité des soins offerte à la population qui vit en milieu rural [8].

(45)

33 Leur mise en place a pour objectif de répondre aux difficultés organisationnelles des unités d’urgence comme la mesure des problèmes de temps d’attente ainsi que les coupures de services menaçant l’accessibilité aux plateaux techniques et aux consultants, en influençant certaines décisions politiques [9]. En effet, devant l’augmentation annuelle des dépenses de santé au Québec, qui en 2010 représentaient 12 % du PIB [10], les décideurs politiques, les chercheurs et les organismes de financement se sont de plus en plus intéressés à la performance du système de santé afin de mieux comprendre la valeur de la croissance de ces dépenses de santé [11]. Ainsi, la mise en place et la surveillance des IQS a pour objectif d'uniformiser l'accès à des soins de qualité pour cette population, et d’identifier les besoins des urgences rurales pour améliorer l’organisation des soins en milieu rural. Les patients des milieux ruraux auront donc la possibilité de ne plus être traités selon les moyens disponibles localement, mais selon leur condition médicale.

Toutefois, il existe des limites pour mesurer ces indicateurs de qualité en pratique. Premièrement, il a été émis l’hypothèse que les IQS n’étaient pas tous disponibles dans les bases de données cliniques informatisées. Deuxièmement, aucun représentant des milieux ruraux n'a siégé sur le comité scientifique, lors de l’élaboration des IQS selon la méthode Delphi. Il demeure donc possible que certains indicateurs pertinents aux urgences rurales n'aient pas été identifiés. De même, il est probable que le recueil de certains IQS, considérés prioritaires, soit impossible pour les établissements ruraux, faute de ressources [8].

À ce jour, aucune étude n'a été publiée sur la mesure de ces indicateurs de qualité, en pratique, que ce soit à l'échelle locale, régionale ou nationale. L'objectif principal de cette étude consiste donc à étudier la faisabilité de mesurer les IQS définis par Schull et al. dans les unités d'urgence rurales du Québec.

MÉTHODOLOGIE

(46)

34

Les unités d’urgence rurales du Québec ont été sélectionnées selon les critères suivants : les établissements devaient offrir une couverture médicale 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 avec des lits d’hospitalisation, et les établissements devaient être situés dans une région rurale selon la définition de Statistique Canada [12]. Les unités d’urgence rurales ont été identifiées à l’aide du Guide des établissements de santé du Canada [13] et confirmées par le Ministère de la Santé et des Services Sociaux (MSSS) et la Direction nationale des urgences (DNU). Au total, 26 unités d’urgence rurales ont été recensées (Annexe 5).

La collecte de données s’est déroulée en six phases, de juin à décembre 2013. Les IQS ont été mesurés par des professionnels spécialisés dans le domaine des archives médicales, à partir des informations localisées dans les bases de données concernant les patients de l’urgence.

Ce projet a été réalisé en 6 phases :

Phase 1

Un protocole de collecte des IQS a été réalisé. Les 27 indicateurs ont été expliqués et détaillés dans un fichier Word, afin d’en faciliter leur compréhension et leur mesure. De plus, un fichier Excel a été créé afin de collecter les données de façon standardisée, à partir des informations localisées dans les bases de données concernant les patients de l’urgence.

Phase 2

Le protocole de la phase 1 a été pré-testé par les archivistes d’un centre hospitalier universitaire, afin de bonifier la procédure standardisée de mesure des IQS.

Phase 3

Un entretien téléphonique a été réalisé avec chaque responsable des archives médicales des 19 centres inclus dans l’étude, afin de présenter l’étude et d’identifier la personne responsable de la collecte de données, au sein de chaque unité d’urgence rurale incluse dans l’étude.

(47)

35

Phase 4

Les protocoles nécessaires à la collecte des IQS ont été envoyés par courriel aux personnes responsables de la collecte de données des centres inclus dans l’étude. Un entretien téléphonique a été ensuite réalisé pour expliquer la procédure de recueil des IQS. Elle a été menée à l’aide du protocole de collecte et du fichier Excel où ont été recensés les IQS mesurés.

Phase 5

Les IQS ont été collectés dans les bases de données et les dossiers médicaux par les responsables des archives des 19 centres hospitaliers.

Phase 6

Un suivi de la collecte de données par téléphone ou par courriel a été mené de façon hebdomadaire, afin de vérifier le bon déroulement de l’étude, par un médecin et une infirmière de recherche.

Les données recueillies à partir du protocole de collecte des IQS ont fait l'objet d'analyses univariées pour décrire la population de patients des urgences, à l’aide de mesures de dispersion (médiane, moyenne, etc.) et de proportion (pourcentage, nombre). Toutes les analyses ont été réalisées à l’aide du logiciel SAS.

Cette étude a reçu l’approbation du comité d’éthique de la recherche du centre hospitalier universitaire de l’hôpital Hôtel-Dieu de Lévis (Québec, Canada).

(48)

36

RÉSULTATS

Sur les 26 unités d’urgence « rurales » recensées au Québec, 7 d’entre elles ont refusé de participer à ce projet de recherche. Dix-neuf urgences « rurales », ont été incluses dans cette étude, après acceptation de ce projet par les directeurs d’hôpitaux de chacune de ces structures hospitalières. Par la suite, 4 centres sur 19 ont été exclus, car ils n’ont pas complété la collecte de données dans sa totalité par manque de temps et de personnel. Quinze centres ont donc été inclus dans l’étude et ont complété la collecte de données, ce qui représente 79 % (n=19) des unités d’urgence initialement inclues dans l’étude et 58 % (n=26) des unités d’urgence rurales au Québec.

Description de la collecte et du suivi de la collecte

Dans chaque centre, un membre du personnel des archives était désigné responsable de la collecte de données. Dans la majorité des cas, il s’agissait du chef-archiviste ou d’un employé des archives. Dans deux centres, il s’agissait de l’infirmier-chef des urgences, et dans deux autres centres il s’agissait d’une stagiaire archiviste et d’une directrice des services de santé physique et ambulatoire. (Tableau 2)

La durée nécessaire pour collecter les 27 indicateurs de qualité a varié de 5 minutes à 88,50 minutes (écart-type : 83,50 minutes) pour l’ensemble des centres inclus dans l’étude (Tableau 2).

Description des IQS mesurés par des bases de données informatisées

Plus de la moitié des centres inclus dans l’étude (8 centres ou plus) ont mesuré 12 des 27 (44 %) indicateurs à l’aide de bases de données informatisées (Tableau 3). Un seul indicateur (IQS 11.1) n’a été mesurable par aucune base de données informatisée pour l’ensemble des centres inclus dans l’étude (Tableau 3). L’ensemble des données relatives à la disponibilité des bases de données informatisées pour la mesure des 27 indicateurs de qualité de soins par chaque centre a été résumé dans le tableau 3.

Figure

Tableau 1 - Caractéristiques des 16 études incluses dans la revue systématique
Tableau 2 - Recensement et classement des indicateurs de qualité de soins  en médecine d’urgence selon le modèle de Donabedian pour les 16 études
Tableau 3 - Validité scientifique des indicateurs de qualité de soins des 16  études incluses dans la revue systématique
Figure 1 - Diagramme de Flow de la revue  systématique
+5

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